Bruxelles-dépêches: journal quotidien d'information

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21 november 1918
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s.n. 1918, 21 November. Bruxelles-dépêches: journal quotidien d'information. Geraadpleegd op 02 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/z892806662/
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T — .p- Rédaction et Administration : S 3, rue de# Ateliers, Bruxelles — ~p ABONNEMENTS : I mois fis. 2.30 3 mois frs 7.00 ^ On «'abonne au bureau du journal, 3, rue des Ateliers ou 66, Montagne-aux-Herbew-Potagères. Bruxelles-Dépêches JOURNAL QUOTIDIEN D'INFORMATION TARIF DES ANNONCES Petites annonces, la petite ligne fr. 0.75 Réclames avant les annonces » 2.00 Corp» du journal . . . " . m 5.00 Faits-dive™ . . 4 00 Annonces notariale», avis de sociétés, etc » 1. 50 Nécrologie i ..... . „ 2.50 Pour les petites annonces, s'adresser Montagne-aux-Herbes-Potagères, 66. NOTRE AVENIR Là Belgique et le Luxembourg L'Historique de la question Le récent nj^nileste de lu colonie luxembourgeoise ue Bruxelles, réclamant l'an-nexiuu du Oranu-Uucné à la Belgique, reasussne une question qui depuis longtemps nous tieni a cœur. Si, en IS'ju, nous avons ûù nous încfiner devant la décision des puissances,il n'en est pas moius l'esté en nous l'espoir de voir discuter tôt ou tard la situation réellement anormale, nee de la création d un petit Ltat qui, etlinograpniquement, a des rapports unîmes avec la Belgique, bi, -durant les hostilités, un grand nombre de pubiicistes neiges n'ont pas hésité à l'aire valoir les considérations logiques qui donnent à notre pays le droit de revendiquer ce coin de terre, lié si intimement à nos destinées, des personnalités éminentes sont intervenues, avant la guerre, en laveur de la solution du problème auquel le cours des événements donne un caractère prononcé. 11 est curieux, à cet égard, de rappeler une conférence, donnée par M. Henri Jas-par à Luxembourg, où l'orateur analyse le près l'historique de la question. Jusqu'en 1815, dit M. Jaspar, le Luxembourg avait mené une existence intimement liée à celle des autres Pays-lias. Pendant plusieurs siècles ses institutions politiques, administratives et judiciaires avaient été les mêmes et, par le l'ait même de cette longue communauté, elles étaient entrées profondément dans nos mœurs. Survint alops le Congrès de Vienne. Le roi Guillaume, prince d'Orange, céda au roi de Prusse ses droits sur Nassau-Dillen-bourg, Dietz, Siegen et Hadamar, et reçut comme compensation le Luxembourg, érigé en Grand-Duché. Notre pays devint un Etat de la confédération germanique. Ce fut une conception arbitraire, contraire au vœu du pays, une conception " de ia- diplomatie devant donner au roi de Hollande la possibilité de se rattacher à l'empire. Ne provenant d'une nécessité ni géographique ni économique, le traité de 1815 ne fut, d'ailleurs, jamais exécuté. Sans organisation propre, le Luxembourg fut traité par le roi Guillaume sur le pied d'égalité avec les provinces belges. Entretemps, la « réunion intime et complète » de la Belgique et de la Hollande, que les grandes puissances avaient jugée nécessaire pour maintenir « un juste équilibre en Europe » échouait et en 1830 l'opposition belge éclata en révolution ouverte. Elle gagna aussi le Luxembourg." Le plat pays se souleva et s.'unit à la Belgique, tandis que la forteresse, occupée par une garnison prussienne, resta fidèle au roi de Hollande. Le pays fut organisé comme les autres provinces belges et nos députés siégèrent au Congrès national comme leurs collègues.La mission la plus difficile et la plus délicate du nouveau royaume fut de se faire reconnaître par les puissances. Elle fut longue. C'est la conférence de Londres qui décida du sort de la Belgique, le Congrès belge n'eut qu'à se soumettre. Son indépendance, ses frontières, le partage de la dette, entre la Hollande et la Belgique furent successivement réglés,mais déjà dans un protocole du 20 janvier 1831, arrêtant les bases de séparation, on décida que la Belgique ne comprendrait pas « le grand-duché de Luxembourg, qui, possédé à un litre différent par les princes de la maison de Nassau, fait et continuera à faire partie de la Confédération germanique ». Le Congrès protesta « contre toute délimitation de territoire »; il ne se soumettrait jamais à une décision qui « détruirait l'intégrité du territoire et mutilerait la réprésentation nationale; il réclamerait toujours de la part des puissances étrangères le maintien du principe de la non-intervention ». La protestation resta sans effet. Le Bégent de Belgique fit appel aux Luxembourgeois : « Vos frères ne vous abandonneront pas. » Intervint, le 26 juin 1831, le projet de traité des 18 articles, proposé par la Conférence. A l'égard du Luxembourg, une négociation séparée devait être entamée avec le roi des Pays-Bas et la Confédéra-* tion germanique; en attendant, Ja Belgique était maintenue en possession des territoires contestés; ce qui lui laissait le plus grand espoir de les conserver définitivement.Les 18 articles passèrent au Congrès national à la majorité de 126 voix contre 70, dont les députés du Luxembourg. Les succès militaires des Hollandais en août 1831 changèrent la situation. Le traité des 24 articles que la Conférence proposa ensuite, était beaucoup moins favorable aux Belges : il enlevait à la Belgique le Grand-Duché actuel pour ne lui laisse que le Luxembourg à titre d'échange con tre uue partie du Limbourg. Ce traité, après une longue discussioi en comité secret, fut adopte à la Chambri des représentants, par 5y voix contre 38 et au sénat, par 35 contre 8. M. Nothomb alors député du district d'Arlon et, ei 1839, Ministre des travaux publics, résu ma très bien les motifs de haute politiqui et d'intérêt europén qui forçaient la Bel gique à se courber sous l'impérieuse lo ue la nécessité. Mais le roi de Hollandi n'accepta pas et cette situation de t'ai dura ainsi jusqu'en 1839. Enfin, le 14 août 1838, le roi Guillaumt annonça à la Conférence qu'il adhérait ai traité. Cette nouvelle excita la plus vivt rumeur parmi les Belges. Après huit ans d'intervalle, après huit ans d'intimité pal sible avec nos compatriotes du Luxembourg et du Limbourg, c'était vouloir, di-sait-on, la ruine et le déshonneur de i£ Belgique que de les lui arracher! Le sentiment de la résistance fut unanime dans le pays et il trouva son écho dans les Chambres belges. Voici comment s'exprima la-réponse de la Chambre des représentants au discours du trône : « Depuis quatre siècles le Luxembourg est uni à la Belgique. La révolution belge n'a point opéré sa réunion aux autres provinces; elle n'a fait que la maintenir Cette province, bien que qualifiée de Grand-Duché, n'a jamais été régie comme Etat allemand. Les actes organiques el publics du gouvernement des Pays-Bas ont constitué les neuf provinces méridionales, conformément à leur existence antérieure, sans établir aucune distinction pour le Luxembourg. La Belgique n'a riec ajoivté à leure limites; elle s'est séparée des provinces du nord; elle a voulu un roi pour elle-même; elle a reconnu les droits militaires de la Confédération germanique, seuls droits exceptionnels établis sui le territoire des Pays-Bas; elle les a reconnus tels Qu'ils subsistaient depuis quinze ans. » Les discours des députés luxembourgeois ne furent pas moins patriotiques; celui surtout du député de Die-kirch se distinguait par une profonde émotion oratoire. Mais la Conférence fut d'un autre avis. Et que pouvait la Belgique contre les grandes puissances ! Aussi la résignation triompha-t-elle et le traité fut adopté pai 58 voix contre 42, et par 31 contre 14 au Sénat. Cette conception d'une souveraineté luxembourgeoise en 1815 est superficielle, contraire au vœu des populations comme à leurs intérêts. Puis, parlant de l'étroitesse de l'horizon politique crée nécessairement par l'exiguïté du territoire, M. Jaspar a relevé d'un autre côté le bien qu'elle peut produire. Je veux dire, dit-il, la vraie liberté, celle qui n'est pas dans les formules pompeuses, mais dans les faits; celle qui consiste à pouvoir penser ce qu'on veut. Celle-là est dans notre sang, dans .notre race, comme elle est dans les vôtres.Quelques notes pour finir. En 1867, Léopold II était complètement d'accord avec Charles Bogier et avec Ban-ning, quand celui-ci, au moment de la conférence de Londres, conçut le projet d'un soulèvement populaire à Luxembourg, et partit même là-bas avec des drapeaux tricolores, voulant mettre les puissances devant le fait accompli. Frère-Orban s'opposa à la tentative el télégraphia à Banning l'ordre de rentrer. Léopold II ne le lui pardonna jamais el c'est une des raisons pour lesquelles Graux pouvait dire, en 1884, quand les ministres libéraux allèrent, présenter leur démission au Boi : — Il nous,a congédiés cavalièrement. Léopold II avait toujours sur le cœur l'affaire du Grand-Duché et reprochait ô Frère-Orban l'étroite tutelle où il l'avail tenue, et surtout l'occasion qui lui avait fait perdre, de reprendre le Luxembourg, Car il avait de grands desseins, à cette époque* déjà, et cet échec les lui fit complètement abandonner. Rien d'étrange donc à ce qu'il ait voulu, à la fin de sa vie, ajouter cette couronne à celle de la Belgique et du Congo. Il en aurait bien offert, croyons-nous, cinquante millions, ce qui n'est pas à dédaigner. quand on a des filles à doter. Mais on ne sait pourquoi, les pourparlers n'aboutirent pas. Peut-être l'aurait-on su, si le kaiser avait voulu parler. A l'Étranger Coup d'oeil au dehors. MAINTENANT que les hostilités sont en fait terminées, l'union sacrée, qui avait été scellée en Angleterre, subit une déjection. Le parti libéral avancé dirigé par M. Lloyd George, le parti libéral dont le chef est M. Asquith et le parti unioniste ayant pour leader M. Bonar Laui ont tenu, ces /ours derniers, des réunions séparées, afin de décider de leur ligne de conduite. D'après le résultat de ces conférences, il sem ble que ces partis continueront à marcher la main dans la main. Mais le parti travailliste a décidé de se séparer du bloc et de reprendre immédiatenient son indépendance. On voit que la trêve, imposée par l'état de guerre aux divers partis politiques anglais, chancelle et que le groupe majoritaire est à la veille de subir l'assaut de ses anciens adversaires. M. Lloyd George le pressent. Le discours programme qu'il vient de prononcer au Central Hall met en garde contre les tendances subversives qui se dessinent un peu partout. Il reconnaît ouvertement que l'accession au parlement d'éléments nouveaux est dans l'ordre des choses actuel, et, à cet égard, il regrette que le parti travailliste ait jugé nécessaire de se détacher de ses collabo» rateurs actuels, au moment où une coalition était toujours indispensable pour réaliser le.: réformes sociales revendiquées. Une vague d'obstruction, au point de vue opinions politiques, semblent vouloir effleure* tous les gouvernements. Le fait est assez contraire à la logique, puisqu'il est entendu que les hommes n'ont en vue, dès à présent, que l'amélioration des conditions du travail et que ce n'est pas dans des conflits politiques intestins qu'ils trouveront satisfaction, mais bien dans l'établissement d'un programme commun, basé sur une idée unitaire d'organisation. Un peuple pour se défendre contre l'ennemi extérieur marche comme un seul homme, il n'y a pas de raison pour qu'il agisse autrement lorsqu'il travaille à obtenir le bien-être.Les négociations de paix. D'après une note publiée récemment, lord .Curzon et M. Sonnino ont déjà échangé des vues avec MM. Clémenceau et Pichon au sujet des négociations de paix. Les délégués anglais et italiens sont toutefois rentrés au pays et il n'est pas probable que les délibérations provisoires sui la paix puissent être entamées avant la fin de ce mois Les chancelleries de l'Entente étudieront dès à présent la voie à suivre, ainsi que les conditions qui devront être mises à l'avant-ijî«r On croit savoir que plusieurs, gouven.. -ments alliés ont déjà désigné leurs délégués-La plupart des réunions desl délégués au- • ront probablement lieu à Paris, tandis que les assemblées plénières seules se tiendront, à Versailles. L'entrée des Français à Cracovie. Le 9, des officiers français sont entrés à Cracovie et ont été reçus avec le plus grand enthousiasme. Quatre divisions des armées de l'Entente vont occuper la Pologne. La flotte américaine en Dalmatie. Le correspondant militaire du « Matin » en Orient télégraphie : Une flotte américaine a pris possession du port de Cattaro (Dalmatie).M. Lloyd George et le Home Rule. Dans une lettre adressée à M. Bonar Law, le chef des unionistes anglais, M. Lloyd Georges écrit qu'en ce qui concerne la question du Home Rule pour l'Irlande, il n'y aura pas de paix politique aussi longtemps que perdure l'état de choses actuel. Le Premier anglais ajoute qu'il ne pourra appuyer aucun règlement qui impliquerait la contrainte pour la province de l'Ulster. Il se propose d'introduire un règlement qui instaurera le Home ! Rule, tout en excluant de celui-ci les six com- J tés irlandais septentrionaux. Une réonse de M. Lansing à l'appel de Soif. M. Lansing a répondu à M. Soif, le secrétaire d'Etat allemand des affaires étrangères, qui lui avait demandé de hâter la conclusion de la Paix, qu'il ne devait pas se borner à soumettre cette demande aux Etats-Unis, mais qu'il avait à s'adresser à fous les gouvernements alliés. Le mouvement gréviste en Suisse. Le Conseil national suisse vient de discuter le message du Conseil fédéral. Par 125 voix contre 13 voix socialistes, le Conseil a rejeté sans discussion lo motion déposée par le socialiste Grimm, demandant la nomination d'une commission parlementaire, qui préparerait un projet pour la transformation immédiate du Conseil fédéral et pour la représentation du Conseil national sur la'base de la représentation proportionnelle. Le député Chuard, au nom des Romands, et M. Streng, au nom des conservateurs catholiques, ont demandé des poursuites judiciaires contre les instigateurs de la grève; la discussion continue. La grève reste station-naire.Jusqu'à présent, le ravitaillement des villes a pu être assuré à l'aide de camions automobiles. L'autorité militaire a fait fermer ce matin les locaux de la «Berner Tageblatt», organe socialiste bernois, le seul organe qui fut autorisé à paraître par le comité de grève. En Afrique. Conformément aux conditions de l'armistice, les troupes du général von Lettow-Vor-beck ont capitulé le 14 novembre au matin sur ie Zambèse, au sud d.e Kasama et dans la Rhodésie du nord. Le Parlement prussien. Berlin. — Un télégramme annonce que le gouvernement prussien, en vertu d'une décision du Conseil des commissaires du peuple, a publié le décret suivant : a La Chambre des députés est déclarée dis-» soute, la Chambre des seigneurs est sup-» primée. » L'état d'esprit à Berlin. Dans une correspondance adressée de Berlin au a Nieuw Rotterdam sche Courant », on peut lire des détails sur l'état d'esprit qui régnait dans la capitale allemande le lendemain de l'abdication du Kaiser. Ainsi, des Berlinois de toutes couleurr- se sont découverts subitement de fermes convictions républicai-v es. Des piliers de l'ancien régime sont allés jusqu'à déclarer qu'on peut très bien se sentir ■f ''««.«(> dans une république. Lu farouche uef des pangermanistes. comte Reventlow affiche dans la fâïneusJ « Tageszeitung » des idées républicaines. C est chose courante que des hauts fonctionnaires qui, hier encore, étaient les laquais serviles de leur Kaiser, se gaussent de la disparition de leur ci-devant maître. Ces mêmes individus font maintenant des platitudes à l'égard des Conseils des Ouvriers et Soldats, qu'ils considéraient huit jours auparavant comme la pire des choses. Dès la chute de l'empereur, il s'est formé un parti démocratique républicain, dont le leader reconnu est Théodore Wolff, rédacteur en chef du « Berliner Tageblatt », autour duquel se sont groupés un grand nombre de savants et d'hommes de lettres de renom.Dans un appel au public, ce nouveau groupe revendique la répartition des domaines de l'Etat, la limitation des biens fonciers, l'imposition rationnelle des bénéfices de guerre et l'introduction d'un impôt progressif sur les fortunes. L'attitude des socialistes indépendants ne cesse de causer de grands ennuis au gouvernement. L'organe de ce parti exige notamment que la socialisation des entreprises industrielles soit réalisée avant la réunion de l'Assemblée constituante. Pour terminer, le correspondant dit que la nervosité à quelque peu diminué parmi la population berlinoise, qui persiste à croire que le président Wilson empêchera les alliés de faire des conditions trop dures à l'Allemagne. La duplicité germanique Les variations d'un grand juriste allemand Des exemples récents viennent encore de mettre en pleine lumière la duplicté alleman-de.A la veille de voiir s'otivrir les négociations définitives de paix, où les diplomates alliés vont, en imposant leurs vues aux délégués allemands, avoir à percer à jour les manœuvres de gens retors désireux d'obtenir les cond?^ tions les moins sévères et résolus peut-être à jeter des ferments de, discordes entre les peuples alliés, il n'est pas sans intérêt de publier un document hautement suggestif. C'est le correspondance de l'illustre juriste allemand Rudolf von Ihering, correspondance publiée en 1913 par ses fils et sa fille, et dans laquelle la mentalité allemande s'étale dans toute sa hideuse mentalité. Le 14 juin 1866, à la veille même de la guerre fratricide« ( « Bruderkrieg » entre la Prusse et l'Autriche, Ihering écrivait à son ami Bernhard Windschead ce qui suit: « En qUel temps affreux nous vivons ! Quelles vues sur l'avenir, quel conflit entre le sentiment du droit et les intérêts ! Mon sentiment du droit est du côté de l'Autriche; je condamne le jeu criminel que joue Bismarck avec tout ce qui s'appelle droit et vérité. Et cependant, je tremble à la pensée que le droit va triompher. Malheur alors à la culture et à la science allemandes, à la liberté individuelle et politique. Une victoire de Bismarck est, malgré le « Junker-tum » et l'absolutisme, un pas gigantesque en avant sur la voie du progrès allemand ; une victoire de l'Autriche, un recul d'un siècle. Mais la même victoire que je souhaite,combien en sera-t-elle troublée pour nous ! Il m'est impossible d'imaginer que je puisse me réjouir des victoires les plus brillantes de la Prusse... » Quoi de plus suggestif que ce grand professeur de droit qui « tremble à la pensée que le droit va triompher » et qui, tout en condamnant la politique « criminelle » de Bismarck, tout en se méfiant de la Prusse, souhaite ardemment la victoire de celle-ci 1 Mais il y a mieux. On sait avec quelle faci- dowa ayant décidé la guerre, Ihering proclame que, « jamais au cours de l'Histoire, l'intelligence et l'énergie spirituelle n'avaient obtenu un pareil triomphe sur la force brutale ». Et du coup Bismark, que deux mois auparavant il traitait de criminel, devient le « messie politique de l'Allemagne, son Cavour et Garibaldi t » C'est un des hommes les plus giands du siècle. » Et avec le servilisme caractéristique de la mentalité allemande, l'illustre romaniste se déclare enchanté « d'avoir pu être le contemporain d'un tel homme » (es ist mir eine wajhre Erquickung, einem solchen Mann miterlebt zu haben). Un seul homme de cet espèce vaut pour Ihering « cent hommes d'opinion libérale et d'honnêteté impuissante ». C'est donc à tort que Ihering se croyait incapable de se réjouir des victoires de la Prusse. Et la guerre de 1870 devait, à cet égard, lui donner un démenti plus éclatant encore. Voici en effet, un fragment de la lettre que le professeur allemand adressait à Oscar Bil-low à la date du 23 août 1870 : ci Heureux celui qui assisté à cet essor de notre peuple!.... Jamais encore dans l'Histoire un peuple n'a vécu une pareille époque de gloire.... C'est le conte allemand de Cendril-lon qui tout à coup devient princesse ! Grâces soit rendues à ces chiens de Français pour avoir jusqu'à présent traité notre peuple en Cendrillon : ils l'ont ainsi amené à la conscience de sa force, et les meurtrissures sur les dos français, l'humiliation de l'affaiblissement de la France doivent à tout jamais rappeler aux Français notre reconnaissance... Dieu merci, nous avons un Bismarck ! Celui-ci veillera déjà à ce que nous obtenions des frontières Convenables, et je ne crains pas,non plus, pour la contribution I La France va avoir après la guerre, une jolie dette publique ! » ' Voilà le langage châtié dont se servait en parlant de la France meurtrie un des plus authentiques représentants de la culture allemande. Tout ceci est bon à retenir. Le Pacificateur du Monde Un Grand Homme d'Etat a mis sa Force au service du Droit On a annoncé la prochaine arrivée en Europe du grand Président que les Etats-Unis d'Amérique ont mis à la tête de leur république .Un accueil enthousiaste lui est réservé et jamais les acclama tjcr» de* jfouled ne seront plus méritées. Avec une persévérance iiïiaaâaJjle, une clairvoyance et une netteté presque sans exemple dans l'Histoire, M. Wooclroow Wilson a poursuivi son but : Libérer le monde de l'emprise germanique. Anéantir le monstrueux militarisme qui menaçait de dévorer l'Humanité et enfin pacifier les peuples, telle fut la tâche à laquelle il s'astreignit et qu'il a mené à bonne fin. ! Les jeunes légions, levées à sa voix, ont t 'an '.iïiyiiulioxi ,L., iiitjîidc et cV&t-l«ïur iirii-véè sur l'immeuse champ de bataille, où. des millions d'hommes se heurtaient depuis tan tôt quatre ans, qui,a décidé, avec le sort de la guerre, de la destinée des nations. C'est au Président Wilson que l'Europe en armes devra la paix du Droit et de la Justice et celle des peuples à travers des siècles. Les banques allemandes liquidées au Brésil. Le Journal officiel du Brésil publie un décret liquidant, dans le délai d'un semestre, la Banque allemande transatlantique, la Banque brésilienne pour l'Allemagne, ainsi que toutes leurs succursales ou agences du Brésil. Cet acte a été fort bien accueilli. Il désarme la concurrence commerciale allemande, dont ces banques étaient les plus puissants instruments et il consolide encore la solidité économique, aussi bien que la politique du gouvernement du Brésil avec les alliés après la guerre. La situation sanitaire en Allemagne. Scheidemann a déclaré à un correspondant du « Continental Times » que 70 p. c. des femmes enceintes et des jeunes mères sont insuffisamment nourries. L'anémie parmi elles s'est aggravée au point que 20 p. c. ont succombé à l'épidémie de grippe qui a régné dans le pays. Par suite de leur extrême faiblesse, les mères ne peuvent allaiter leurs nouveaux-nés, ce qui a pour conséquence que la mortalité actuellement est de 30 p. c. chez les enfants légitimes et de 50 p. c. chez les enfants naturels.Le sort de l'armée de Mackensen. Un journal hongrois annonce de Budapest que l'armée de Mackensen est. arrivée à Debreezin (Hongrie) et a été désarmée. Le sort du Kaiser. De YEveniny News : « Il faut considérer la présence du Kaiser en Hollande comme temporaire. Sa situation, au point de vue du droit international, sera probablement fixée par un grand tribunal des alliés, dont la section britannique. existe déjà. Cette section a été formée pour déterminer notamment le degré de la responsabilité encourue par les soldats et, les officiers des armées de l'ennemi, y com-puis les membres de l'état-major ou les autres personnalités d'une situation élevée, pour les crimes commis sur terre, sur mer et dans les airs. Les gouvernements alliés se rendent pleinement compte des difficultés que soulèverait une tentative de fuite du Kaiser vers les colonies néerlandaises, au moyen d'un navire hollandais. » La crise des dynasties en Allemagne. Le prince Adolphe de Schaumburg-Lippe, ' suivant l'exemple de ses grands cousins, a renoncé à son tour à son trôné. Le pouvoir Y ! passé entre les mains du Conseil des soldats et ouvriers de Buckeburg; le ministère continuera provisoirement à gérer les affaires d'Etat. Les nouveaux hommes en Prusse. On mande de Berlin que le Conseil des commissaires du Peuple a nommé le docteur Hugo Preuss comme secrétaire d'Etat dès affaires intérieures de là Prusse et de l'Allemagne. Le Dr Soif, secrétaire d'Etat des affaires étrangères, continue à gérer le département des colonies. t UNE SAVOUREUSE HISTOIRE Comment une sentinelle allemande monta la garde devant du cuivre et des matelas... Nul doute que lorsqu'on connaîtra toute l'ingéniosité mise par nos concitoyens pour soustraire aux « Boches » les cuivres, les bronzes, la laine, qui garnissaient leurs habitations, l'on verra une suite d'amusantes anecdotes qui deviendraient une mine inépuisable d'excellentes scènes de vaudevilles. En attendant, nous ne résistons pas au pla-i sir de faire connaître à nos lecteurs un cas qui ne manque pas de saveur. Dans un des faubourgs du Grand-Bruxelles au moment de la saisie des laines à matelas, deux officiers allemands vinrent réquisitonner l'usine de l'un de nos plus sympathique industriels. Opposition, protestations, rien n'y fit, il fallait l'établissement pour la « Wolhen Zentra-le », et cela dans les 48 heures, car il convenait de l'approprier pour la réception des laines des habitants de la commune et leur expédition.Tout ce que l'industriel put obtenir, c'est que queloiues meubles, modèles et livres de comptabilité pourraient être mis en tas dans une des pièces du bureau, la porte en serait scellée et de plus, il y eut les plus formelles assurances que cette place serait fidèlement respectée et de même aiue l'usine, gardée jour et nuit, par des sentinelles allemandes. _ Devant de pareilles assurances, l'industriel dut s'incliner, mais aussitôt il imagina de faire d'urgence transporter, en ce bureau, les cuivres et bronzes qui ornaient son habitation particulière, celle de ses parents, ainsi que la laine des matelas que l'on avait déj.à caché avec le plus grand soin. Au jour et à l'heure convenus, l'autorité occupante, représentée par deux officiers et six soldats, vinrent prendre possession de l'établissement. Les scellés furent apposés sur la porte du bureau et l'on se sépara avec force salutations. Et pendant de longs mois,l'on put voir les sentinelles allemandes se relayer, jour et nuit, faire faction et garder pour... le Roi de Prusse les cuivres et les laines de notre intelligent concitoyen. La semaine dernière, l'on a pu reprendre possession de l'usine, l'industriel a brisé les scellés et a constaté, avec la satisfaction que l'on devine, que ses cuivres" et laines s'y trouvaient en parfait état. Ses nombreux amis ne sollicitent rien d'autre que d'aller les prendre et les ramener à son domicile, musique en tête. CINQUIÈME ANNÉE. N- 5 A 10 CENTIMES LE NUMÉRO n

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