imOWA^lO'F.S BELGES^ Supplément au N° 214 du 12 Janvier 1917. LE SORT DES DEPORTES BELGES EN ALLEMAGNE. - Des informations reçues de Belgique occupée signalent que quelques déportés "belges malades ont été renvoyés dans leurs foyers. Ils reviennent de Soitau. Un matin, constatant qu'ils étaient presque moribonds, on les a entassés dans un wagon à "bestiaux au nombre de 70. Le wagon fut attaché à un train ^de marchandises. .Au fur et à mesure que le train passait dans la région d'où ils avaient été enlevés, on les a fait descendre. Certains ont mis trois jours et trois nuits pour parvenir à destination. Un express met 5 heures en temps ordinaire pour faire lo parcours de Soitau à Bruxelles. Pour tous soins pendant ce transfert, ils ont reçu du pain et de l'eau de temps à autre. Ils sont arrivés chez eux amaigris, hâves, toussant, la plupart atteints sans doute de tuberculose. On les a accueillis avec des pleurs. Leur famille et leurs amis ont cru voir revenir des fantômes. Quelques-uns ont fait des récits qui concordent en tous points: preuve indiscutable de leur véracité, Comme nourriture, on leur donnait au camp^de Soitau: le matin à 6 heures, un "bol de décoction de glands de chêne sans rien d'autre. A midi, un demi-litre de soupe comprenant "beaucoup d'eau, un peu de navets, des carottes, des crevettes et du camphre, sans pain ni pommes de terre; à 3 heures, 250 grammes de pain noir fort mauvais et souvent moisi. Le soir, un demi-litre de soupe comme le midi contenant quelquefois du son ou du maïs. A ce régime abominable, les plus forts s'étiolent et les tempéraments faibles ne tardent pas à tomber gravement malades et à succomber . Il en meurt tous les jours.. Deux sont devenus fous dès la première semaine. La faim tourmente à, ce point ces malheur eux que le soir ils se glissent en voleurs dans la cuisine et ramassent les "Délurés de por mes de terre (destinées uniquement au personnel allemand"*), les pelurer de navets et de carottes, qur,ils se partagent et mangent crues pour tromper leur faim. Un ouvrier qui avait essayé de s'enfuir, las de tant de misère, fo tué avec sauvagerie; on-l'abattit d'un coup de fusil et on l'acheva à la baïonnette. Malgré tant de supplices, les ouvriers s'obstinent à refuser de travailler. On leur fait les promesses les plus séduisantes: bonne nourriture, salaire élevé; la. grande majorité préfère eadurer la mo^t par la fa.im. On a recours aux procédés les plus variés pour obtenir des ouvrit" leur consentement au travail. Un jour, on a pris 40 artisans et on les t emmonés. Huit jours plus tard, ils sont revenus. Ils ont raconté à leurs camarades qu'ils avaient été transportés dans le Grand Duché de Bade, qu'ils y avaient été mis à un régime alimentaire abondant et excellent pendant une couple de jours, qu'ensuite, on leur avait déclaré que s'ils acceptaient de travailler, ils recevraient tous les jours autant. Devant leur refus, ils ont été ramenés à Soitau, restait 55 heures dans un wagon à bestiaux, sans nourriture et sans pouvoir descendre. Un autre jour, apparait dans le camp des déportés, un homme vêtu en sergent du 3e Régiment de Ligne belge, En excellent français et en flamand, il les harangue, leur disant qu'ils sont bien naïfs de suppor ter tant de souf fra,nc es ; que per-sonne ne leur en saura gré, que les bourgeois en Belgique continuent à vivre grassement, que le Gouvernement Belge au Havre ne se soucie pas d'eux, qu'il ne fera rien pour ir. tervenir en leur faveur, attendu que tout je monde sait qu'ils ne feraient^ rien en opposition avec leurs sentiments patriotiques, en se livrant à des travaux paisibles en Allemagne, etc, Plus tard des déportés bel&t;» apprirent que cet individu, déguisé en soldat belge, était un recruteur allemand. Il y a à Soitau II.,000 déportés belges refusant de travailler poJv 1 & C! Ail c*m n a

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.