Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 01 Juli. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Geraadpleegd op 04 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/2f7jq0x09t/
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Jeudi I1 juillet IÎ)13 13 centimes le numéro 59me année — N° 182 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS: HILD ACTION & ADMINISTRATION : ANNONCES: BELGIQUE : H fr. par an ; \ fr. pour six mois ; 3 fr. pour trois mois 05 "R.TT H1. IDE "FT . A TST I Qa Gr-^HSTlJ Pour l'étranger, le port en sus TÉLÉPHONE 665 Voir le tarif au baS de la dernière Pa§e du iournal- LA GUERRE Sur le front occidental Communiqué officiel allemand i w. T. B- Berlin, 29 juin (midi). — Entre la [ rollte je Lens à Béthune et Arras, les Français I ont préparé hier plusieurs attaques nocturnes d'infanterie au moyen d'une violente canon-| les attaques ont été enrayées par le feu I Je notre artillerie. Sut les Hauts-de-Meuse l'ennemi a, pendant I |a journée, attaqué cinq fois les positions que I nous lui avons enlevées le 26 juin au sud ouest I ,)(s Eparges. Toutes ces tentatives, ainsi que ■ d'autres attaques nocturnes à l'est de la Tran-I chée, se sont écroulées sous notre feu, qui a | causé de fortes pertes à l'ennemi. A l'Est de Lunéville, près du bois Les Rema-| bois et à l'ouest de Leintrey-Gondrexon, trois I attaques de plusieurs bataillons ennemis se som I brisées à nos obstacles. Notre feu a refouié I l'ennemi dans ses positions. Sur la cathédrale de Soissons notre artillerie a supprimé hier un I poste d'observation de l'artillerie ennemie. Communiques officiels lrançais I Paris, 27 juin (15 heures). — L'ennemi a ; réussi à -reprendre pied dans le chemin creux d'Ablain à Angrès, au nord de Souchez sur un Iront d'environ 200 mètres. Bombardement intermittent au cours de la nuit du 26 au 27, entre Neuville et Angrès. Entre l'Oise et l'Aisne, la i nuit a été assez agitée, notamment près de Quennevières, où à la suite d'un combat à coups de grenades, un faible effectif ennemi a essayé de sortir des tranchées. En Argonne, à Bagatelle, l'ennemi a prononcé une attaque d'une extrême violence au commencement de la nuit. ! Sur les hauts de la Meuse, près de la tranchée deCalonne, le combat a continué toute la nuit. Nos positions ont été maintenues. En Lorraine, après avoir lancé des obus incendiaires sur I Arracourt, l'ennemi a, avec une compagnie et I demie, tenté sur le village un coup de main. I Sur le reste du front, il n'y a rien à signaler. Im avions ont lancé le 25 juin, sur Douai I une vingtaine d'obus, dont dix de 155 mm. ' Paris, 27 juin (23 heures). — Sur les fronts du nord et du centre, aucune action d'infanterie. Lutte d'artillerie assez violente particulièrement en Belgique et dans la région au nord d'Arras. En Argonne, quelques combats très localisés sans modification des lignes de part ni d'autre. 11 se confirme que les combats, livrés le 26 et dans la nuit du 26 au 27 à la tranchée de Calonne, ont été très violents allant jusqu'à la lutte corps à corps. L'ennemi a fait usage de liquides em-llammés et est parvenu à l'abri de nuages de fumée jusqu'à son ancienne première ligne ennemie et les éléments de la seconde ligne, que nous avions conquis précédemment. A l'est de la grande tranchée, sur la croupe sud du ravin de Souvaux, l'élément de tranchée d'un front d'environ 120 mètres, occupé le 27 au soir par l'ennemi a été repris par nous dans la nuit à l'exception d'une trentaine de mètres. La lutte d'artillerie a continué le 27 toute la matinée dans cetle région, elle a été très vive également au nord de Flirey et sur notre front de la Haie. Un avion allemand à lancé deux bombes sur Saint-Dié.Paris, 28 juin (15 heures). — Il n'y a rien d'important à signaler au cours de la nuit, excepté deux attaques ennemies, l'une près de la tranchée de Calonne, l'autre à l'ouest de Metzeral. Paris, 28 juin (23 heures). — La journée de 28 aélé relativement calme sur l'ensemble du front. Lutte d'artillerie au Nord de Souchez, à Neuville et à Roclincourt. Arras a été bombardé par des pièces de gros calibre. Entre l'Oise et l'Aisne le duel d'artillerie s'est poursuivi. En Argonne, à Bagatelle, lutte incessante à coups de torpilles et de grenades. Sur les Hauts-de-Meuse, à la tranchée de Calonne, l'ennemi n'a plus renouvelé ses attaques. Sur le front oriental Communiqué officiel allemand W. T. B. Berlin, 29 juin. — L'armée du général von Linsingén, en poursuivant les Russes sur tout le front de Halicz à Firlejow, les a rejetés au delà de la Guila et de la Lipa; on se bai encore sur cette ligne. Plus au nord, nous avons atteint la région de Przemysiany et de Kamionka. Au nord de Kamionka, l'ennemi n'a pas aitendu notre attaque; il a passé le Bug en aval de cet endroit. Au nord et au nord-est de Mosty-Wielkie (à 50 km. au nord de Lemberg), ainsi qu'au nord-est et à l'ouest de Tomaszaw, l'ennemi a résisté hier. 11 a été rejeté partout. Dans cette région, nous sommes aussi sur le territoire russe. Par suite de la pression exercée par notre offensive dans ce secteur, l'ennemi commence à évacuer ses positions du Ta-new et du San inférieur. Communiqué officiel autrichien Vienne, 29 juin. — Les armées coalisées en Galicie orientale poursuivirent et atteignirent, hier, dans des combats d'arrière-garde incessants, la région de Klodzieneko, Ladwor-ce, au nord-est de Lemberg et ensuite, avec leurs troupes avancées, le Zwirz, qui avait déjà été passé dans le cours inférieur. Halicz est en notre possession. La rive méridionale du Dniester, en aval jusqu'à Halicz, est débarrassée de l'ennemi. Après de violents combats de cinq jours, les troupes coalisées de l'armée Linsingén forcèrent le passage du Dniester. Le ca me règne sur ie restant du front du Dniester. Les troupes de l'armée de l'archiduc Joseph-Ferdi nand ont pris d'assaut, hier, Plazow, au sud-ouest de Narol et pénétrèrent cette nuit dans les positions ennemies sur les hauteurs au nord-est de ia localité. Les Russes sont en retrai.e pte- Narol. Pour le surplus, la situation au nord est ne s'est pas modifiée. Communiqués officiels russes Pétrograde, 28 juin. — Sur la rive gauche de la Vistule, l'ennemi a amené au combat sur le front Osarnow-Zawichost des forces importantes, toutefois l'offensive n'a pas eu de succès le 26 juin. En Galicie, nos troupes se retirent, après une résistance opiniâtre, sur le front Bobrka-Zuravno et Gnila Lina. Pétrograde, 27 juin. — Au front du Narew, une tentative d'attaque de l'ennemi du 24, dans la vallée de l'Omulew, lui a causé de sérieuses pertes. Dans la vallée d'Orschutz, nous avons repoussé dans la nuit du 25 une nouvelle offensive de forces considérables ennemies; nous exécutâmes alors une contre-attaque et nous nous emparâmes de l'ouvrage perdu la veille. Le même jour, l'ennemi ouvrit un violent feu d'artillerie, vers midi, dans la direction de Prasch-nisch et exécuta ensuite une attaque. Le combat acharné qui se développa ensuite amena un corps à corps qui continue encore. Dans la région de Rawa-Ruska, l'ennemi a tenlé, le 25, une offensive sur le front Werzhrata-Hrobinne-Lubycza. Près de la ville de bobrik, un violent combat s'est engagé le 25. Sur le Iront Dniester-Pruth, nous avons fait quelques progrès le 24 juin. Sur le front itaSo-autricfrien Communiqué oliiciel autrichien La situation sur les théâtres de la guerre italiennes est inchangée. L'ennemi est presque complètement inactif. Seuls les combats d'artillerie continuent sur tous les fronts. Un aviateur maritime bombarda le 27 juin, près de Vil.a Vicentina un ballon captif ennemi et l'obligea à atterrir. 11 jeta le 28 juin des bombes au miiieu d'un parc d'artillerie ennemi de S. Conciano et y causa des ravages considérables et endommagea un vapeur à Sdobba si gravement, par une bombe, que l'arriére coula. Communiqué officiel italien Rome 27 juin. — (Communiqué du 26 juin).— Aux frontières du Tyrol et du Trentin, le long desquelles le combat d'artillerie continue sur plusieurs points àgrandu distance, rien d'important à signaler. Dans ia Carinthie, il y eut dans la nuit passée, l'attaque nabituelle, contre Freikopîel; nos troupes ont occupé la cime du Zellenkopfel, à l'ouest du défilé de Monte-Uroce. A la frontière de l'isonzo, nos progrès au delà du fleuve se développent lentement, mais constamment. Afin d'accélérer la baisse des inondai,ons à l'isonzo inférieur, on a ordonné de boucher l'embouchure du canal de Monfalcone. L'entreprise fut exécutée par un detachement de pionniers sous le feu de l'ennemi. Un temps exécrable, dans l'après-midi du 25 et dans la nuit du 26, a paraiysé l'action de nos troupes, notamment dans la partie montagneuse du théâtre de la guerre. é.ïï mer Liverpool, 28 juin. — Le vapeur Lucana a été coulé hier par un sous-marin allemand près de baliycoiton, à la côte méridionale d'Irlande. L'équipage a été sauvé. * # # Rotterdam, 29 juin. — On annonce de Londres au Nieuwe Motteraamsche Courant qu'un sous-marin allemand a attaqué hier plusieurs navires près de youghal, à la côte méridionale de l'Irlande. Le vapeur bditii, de Barrow, en route de Silioth à Cork, a été coulé. Londres 29 juin (Reuter). — Hier après-midi le gtand vapeur anglais Indrani a été torpillé près de Tuskar, dans la mer d'Irlande. L'equi-page a été sauvé et débarqué à Miliordhayen par un vapeur de pêche de Swansen. Les hommes déclarèrent qu'ils virent l'après-midi, à dix minutes avant 5 heures, un sous-marin qui tira un coup de canon comme avertissement que des canots devaient être descendus. Ils purent mettre à flot un canot que le sous-marin passa à une distance de 50 yards. Le commandant donna dix minutes à y Indrani. On tira alors un obus sur le navire. En Suisse La censure Les nouvelles dispositions annoncées pour renforcer en Suisse la censure des journaux et la prohibition de diverses manifestations jugées contraires à la neutralité ont soulevé par avance tant d'objections que le gouvernement féaéral parait vouloir en tenir compte. Le comité de la presse suisse a été reçu en audience par une délégation du Conseil fédéral, à laquelle il a exprimé son désir unanime que le gouvernement renonce à son projet sur la censure. L'entrevue a été très cordiale, et la délégation a déclaré qu'elle transmettrait le désir du comité au Conseil fédéral. ÉCHOS Le moratorium Un arrêté du gouverneur général en Belgique, en date du 23 juin, décide que le délai pendant lequel doivent être faits les actes de protêt et autres actes permettant d'exercer les recours est de prorogé jusqu'au 31 juillet 1915. Ce que lit Paris en temps de g'uerre Les petits « a côté » de la guerre ne sont point les moins intéressants. On y discerne peut-éire mieux qu'en toute amre phénomène social les réactions protondes des bouleversements actuels. a Paris, les bibliothèques municipales ont consenti, en avril dernier, 107,954 prêts de livres, soit 6,881 de plus qu'en avril 1914. Le total des prêts pendant les quaire premiers mois de l'année dépasse de 13,790 volumes celui de la période correspondante de 1914. Bien que ia guerre ait réduit la population parisienne, on lit encore plus en ce moment qu'en temps de paix. La raison? dit le « Matin ». Elle est sans doute, nous ont répondu les bibliothécaires que nous avons interrogés, dans la diminution de la vie nociurne; il y a moins de spectacles et de concerts, les cafés ferment à huit heures... I! faut aussi la trouver dans un besoin plus grand de recueillement et de sérieux. Mais la guerre n'a pas influé seulement sur le nombre des lec leurs; eile a aussi orienté dans un sens nouveau le choix des lectures. Dès les premières semaines qui suivirent la mobilisation, lecteurs et lectrices, par une sorte d'accord tacite et spon-.ané, renoncèrent à emprunter des romans d'aventures ou des partitions de musique. Les romans policiers ne rencontrèrent plus qu'une complète indifférence. Le goût du public s'est porté vers les sciences exactes, et principalement vers Hhistoire. La littérature militaire fait prime. On se dispute les ouvrages sur la guerre de 1870. On recherche avec avidité les livres sur l'histoire de la Russie, de l'Angleterre de la Serbie et de l'Italie. Le cabinet de travail d'Ibsen Au musée populaire de Bigdoe, près de Christiania, on a reconstitue fidèlement le cabi-nei de travail d'ibsun, tel qu'il était aménagé et nicublé dans la maison du poète, sur le Dram-mensweg à Christiania. Afin de copier exactement la demeure de i'auteur de «Nora», on est allé jusqu'à décoller les tapis et le linoléum de l'ancien bureau de travail, pour en garnir celui du musée. De même les fenêtres et les portes du bureau du Drammensweg on été transportées à Bygdoe'. Le secrétaire garni de l'encrier, qui a servi au poète pour écrire presque toute son œuvre, est placé à l'endroit même où Ibsen aimait à rêver. Le.; murs sont ornés de tableaux dont le meil-eur est, sans conteste,le portrait de Strindberg, par Chr. Krogh. Rien de nouveau sous le soleil Le célèbre historien Ed. Meyer relate que dans l'antique Babylone, lors de la proclamation de l'état de guerre, oit avait recours à des mesures économiques tout comme maintenant. Déjà en l'an 2225 avant notre ère, Imgaschild, prince d'Uruk, fixa, comme une inscription en fait loi, les prix maxima du grain, de l'huile, de la laine et du cuivre. Et le grand législateur Hammurabi, qui régna de l'an 2123 à' 2081, suivit une politique analogue. Dans le recueil de ses lois, trouvé en 1901, on lit les premières prescriptions concernant le service médical à l'armée. Le médecin militaire, s'il réussissait une opération, obtenait une haute récompense ; si l'opération entraînait la mort du patient, on coupait les mains au... médecin ! Les médecins pouvaient sans doute s'estimer heureux que de pareilles mesures n'étaient appliquées qu'en temps de guerre... Un éboulement de 10 milliards de tonnes On sait que la science a rarement pu déterminer les causes exactes des tremblements de terre qui bouleversent périodiquement le globe. On se contente généralement de les attribuer à des activités volcaniques difficiles à préciser. Le prince Galitzine vient de déterminer pour la première fois, avec une sûreté absolue, la cause d'un grand sisme, celui qui, le 18 février 1911, fit, en Extrême-Orient 180 victimes, qu enregistrèrent toutes les stations sismologi-ques, niais dont nul ne put trouver la cause. Le savant russe la signale avec précision dans une étude envoyée aux corps savants. Cette catastrophe a été provoquée par l'éboulement, dans le Pamir, de dir milliards de tonnes de matières qui glissèrent de 300 à 500 mètres I En Espagne L'emprunt Madrid, 26 juin. — Le Conseil des ministres espagnol a autorisé le ministre des finances à contracter à la Banque d'Espagne, dans la forme prévue par le budget, un emprunt de 150 millions. Chronique Gantoise LE CONSEIL communal a rejeté lundi, à parité de voix, la proposition tendant à l'achat de malt en Amérique, à raison du peu d'intérêt que les brasseurs paraissent attacher à l'opération.THEATRE PATHE, rue des Champs, 34.— Voici 1e programme du CONCERT EXTRAOR-ulNAtRE du samedi prochain, 3 juillet (Direction (JuiLLEMYN) : 1) Les Noces de Figaro lorchestre); 2) Si j'étais Roi, Si j étais jardinlei, chantés par M. Debouvre; 3) Madame Buter-fiy, Moederke alleen, chantés par Mlle Posthumus; 4) Romance, La Petite Bohème, chantés par M.' de Raeve; 5) Don Carlos, chanté par i.ie Buyens; 6) Le Rouet d'Omphale (orches-ire); 7) Mireille, duo par Mlle Posthumus et M de Raeve; 8) Les Contes d'Hoffmann, duo, par Mlles Buyens et Posthumus; 9) Les Pêcheurs de Perles, duo, par MM. de Raeve et Debouvre; iU) La Favorite, duo, par Mlle Buyens et M. Debouvre; 11) Les Errynies (orchestre). (743) LA COMMISSION des Hospices civils a été avisée que l'hospice Lousbergs, actuellement occupé par les vieillards, devait être mis à la disposition de l'autorité allemande pour y loger les femmes publiques casernées jusqu'ici à l'hospice Van Caeneghem, Coupure. Les vieillards seront envoyés partie au couvent des Jésuites à Tronchiennes, partie à l'Institut des Joséphites, "à Melle. CHUTE. — Un habitant de la chaussée de Tronchiennes, nommé Edgard Swartelé, a fait une chute en travaillant au toit de sa demeure. Il fut-relevé ayant le genou droit fracturé. Le Dr Dumont, après lui avoir donné les premiers soins, l'a fait transporter à l'hôpital. TIMBRES-POSTE NON TRIES AU POIDS. — Voir annonce sous la rubrique des maisons gantoises recommandées. (712) MORT SUBITE. — Lundi soir, le nommé Clément Meyer, âgé de 63 ans, habitant rue aux Bœufs, 39, est tombé mort à la place Van Eyck, atteint d'une rupture d'anévrisme. Le cadavre a été transporté à l'Hôpital. MORSURE. — Une septuagénaire, Rosalie Robbens, habitant rue des Ecuries, 53, a été fortement mordue par le chien d'une de ses voisines. La blessée a reçu les soins nécessaires. IMPRUDENCE. — Lundi après-midi, Léon Dherde, âgé de 16 ans, demeurant rue des Champs Elysées, 38, voulut traverser le pont du Marteau pendant qu'il tournait. Le jeune imprudent fut pris entre la partie fixe et la partie mobile du garde-corps du pont. feuilleton du Journal de Gand 28 Le Comte DE Monte-Cristo PAR ALEXANDRE DUMAS Louis XVIII fit un pas en avant et croisa !:s bras comme eût fait Napoléon. — Ainsi, dit-il, pâlissant de colère, sept arroses coalisées auront renversé cet homme; un miracle du ciel m'aura 11-placé sur le fftne de "es pères après vingt-tinq f.ns d'exil; l'aurai pendant ces vingt-cinq ans, étud'é, sondé, analysé les hommes et les choses de cette France qui m'était promise, pour qu'arrivé au but de tous mes vœux, une force que je tenais ent'e mes mains éclate et me brise ! — Sire, c'est de la fatalité, murmura le mi-rostre, sentant qu'un pareil poids, léger pour le "festin, suffisait à écraser un homme. — Mais ce que disaient de nous nos en.ieniis est donc vrai : Rien appris, rien oublié? Si ) étais trahi comme lui. encore, je me console rais; mais être au milieu de gens élevés par moi aux dignités, qui devaient veiller sur moi plus précieusement que sur eux-mêmes, car ma fortune c'est la leur,avant moi ils n'étaient rien, après moi ils ne seront rien, et périr misérablement par incapacité, par ineptie! Ah! oui, Monsieur, vous avez bien raison, c'est de la fatalité.Le ministre se tenait courbé sous cet effrayant anathéme. M. de Blacas essuyait son front couvert de sueur; Villefort souriait intérieurement, car il sentait grandir son importance. — Tomber, continuait Louis XVIII, qui du premier coup d'œil avait sondé le précipice où penchait la monarchie, tomber et apprendre sa chute par télégraphe! Oh! j'aimerais mieux monter sur l'échafaud de mon frère Louis XVI que de descendre ainsi l'escalier des Tuileries, chassé par le ridicule... Le ridicule, Monsieur, vous ne savez pas ce que c'est en France, et cependant vous devriez le savoir. — Sire, sire, murmura le ministre, par pitié !... — Approchez, monsieur de Villefort, continua le roi, s'adressant au jeune homme, qui, debout, immobile et en arrière, considérait la marche de cette conversa.ion où flottait éperdu le destin d'un royaume, approchez et dites à i ■ i Monsieur qu'on pouvait savoir d'avance tout ce qu'il n'a pas su. — Sire, il était matériellement impossible de deviner des projets que cet homme cachait à tout le monde. — Matériellement impossible ! oui, voilà un grand mot, Monsieur; malheureusement il en est des grands mots comme des grands hommes, je les ai mesurés. Matériellement impossible à un ministre, qui a une administration, des bureaux, des agents, des mouchards, des espions et quinze cent mille francs de fonds secrets, de savoir ce qui se passe à soixante lieues des côtes de France ! Eh bien ! tenez, voici Monsieur, qui n'avait aucune de ces ressources à sa disposition, voici monsieur, simple magistrat, qui en savait plus que vous avec toute votre police, et qui eût sauvé ma couronne s'il eût eu comme vous le droit de diriger un télégraphe. Le regard du ministre de la police se tourna avec une expression de profond dépit sur Ville-fort, qui inclina la tête avec la modestie du triomphe. — Je ne dis pas cela pour vous, Blacas, continua Louis XVIII, car si vous n'aviez rien découvert, vous, au moins avez-vous eu le bon esprit de persévérer dans votre soupçon : un autre que vous eût peut-être considéré la révélation de M. de Villefort comme insignifiante, ou bien encore suggérée par une ambition vénale.Ces mots faisaient allusion à ceux que le ministre de la police avait prononcés avec tant de confiance une heure auparavant. Villefort comprit le jeu du roi. Un autre peut-être se serait laissé emporter par l'ivresse de la louange; mais il craignit de se faire un ennemi mortel du ministre de la police, bien qu'il sentit que celui-ci était irrévocablement perdu. En effet, le ministre qui n'avait pas, dans la plénitude de sa puissance, su deviner le secret de Napoléon, pouvait, dans les convulsions de son agonie, pénétrer celui de Villefort : il ne lui fallait pour cela qu'interroger Dantès. Il vint donc en aide au ministre au lieu de l'accabler. — Sire, dit Villefort, la rapidité de l'événement doit prouver à Votre Majesté que Dieu seul pouvait l'empêcher en soulevant une tempête; ce que Votre Majesté croit de ma pan l'effet d'une profonde perspicacité est dû purement et simplement au hasard ;j'ai profité de ce hasard en serviteur dévoué, voilà tout. Ne m'accordez pas plus que je ne mérite, sire, pour ne revenir jamais sur la première idée que vous aurez conçue de moi. Le ministre de la police remercia le jeune homme par un regard éloquent, et Villefort comprit qu'il avait réussi dans son projet, c'est-à-dire que, sans rien perdre de la reconnais sance du roi, il venait de se faire un ami sur lequel, le cas échéant, il pouvait compter. — C'est bien, dit le roi. Et maintenant, Messieurs, continua-t-il en se retournant vers M. de Blacas et vers le ministre de la police, je n'ai plus besoin de vous, et vous pouvez vous retirer : ce qui reste à faire est du ressort du ministre de la guerre. — Heureusement, sire, dit M. de Blacas,que nous pouvons compter sur l'armée. Votre Majesté sait combien tous les rapports nous la peignent dévouée à votre gouvernement. — Ne me parlez pas de rapports : maintenant, duc. je sais la confiance que l'on peut avoir en eux. Eh ! mais, à propos de rapports, monsieur le baron, qu'avez-vous appris de nouveau sur l'affairé de la rue Sainr-Jacques? — Sur l'affaire de la rue Saint-Jacques! s'écria Villefort ne pouvant retenir une exclamation.Mais s'arrêtant tout à coup : — Pardon, sire, dit-il, mon dévouement à Votre Majesté me fait sans cesse oublier, non le respect que j'ai pour elle, ce respect est t op profondément gravé dans mon cœur, mais les règles de l'étiquette. — Dites et faites, Monsieur, reprit Louis XVIII; vous avez acquis aujourd'hui le droit d'interroger. (A suivre).

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Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Gand van 1856 tot 1923.

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