Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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21 januari 1915
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s.n. 1915, 21 Januari. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Geraadpleegd op 17 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/kw57d2tp4w/
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Jeudi '21 janvier 19li> lO centimes le numéro ■Ull'.mt-UMUJHIIII III <39n'^ -jÉUinél0n'ai*Trsni0î"8q <21 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : RÉDACTION & ADMINISTRATION : A N N O N C E S : BELGIQUE : 1 5 fr. par an ; 'Ï-SO fr. pour six mois ; \ fr. pour trois mois Q R,TT1C X3IE FL _A.2STIDIR,E!3 3, Gr-A-HSTID Pour l'étranger, le port en sus TÉLÉPHONE 665 V°ir le ,Srif aU baS de ,a demière pagC d" g'rnal- Le Jordaens de Dixmude Avec le Jordaens, incendié dans l'église F St-Nicolas de Dixmude, disparaît l'un des plus f parfaits chefs-d'œuvre de l'art flamand. Exécutée en 1642, l'Adoration des Mages ! appartenait à la plus brillante époque du maître ; (il avait alors quarante-cinq ans), et elle était, I — avec cette autre merveille : « Jésus prêchant f dans le Temple », qui est à Mayence, — l'œuvre ' capitale de Jordaens. Ni descriptions, ni gravures ne pourront évoquer, pour ceux qui ne l'ont point vue, la beauté idéale de cette peinture. Elle avait toutes les qualités des grandes compositions religieuses de Rubens, avec plus de spontanéité et de chaleur. Rien d'adorable dans sa touchante simplicité comme le groupe que formaient, à droite du tableau, la Vierge et l'enfant au-dessus desquels se penchaient St-Joseph et l'âne. C'était d'un \ Jordaens peu connu, tendre et familier, ému et \ discret. Dans le groupe de gauche, au contraire. • celui des Rois, l'heureux rival de Rubens avait "l prodigué toutes les richesses de son éblouissante palette dans un resplendissement de brocarts, d'orfèvreries, de satins et de pierreries. La figure du Roi Maure, plus sobrement drapée que . les autres, admirable de relief et de vérité, .= reliait, au centre de la composition, les groupes précédents à ceux du fond. Là se pressait une foule bigarrée et mouvementée, riant, braillant gesticulant : esclaves nègres, marchands, cavaliers, chameliers, rustres, bourgeois. Chacune de ces figures était un poème de joie. Cette foule, c'était du vrai Jordaens, et du meilleur : fougueux, sensuel, vigoureux, exubérant.Mais ce qui était incomparable, c'était l'éclat somptueux du tableau, ses gammes de couleurs sonores et riches orchestrées en une harmonie grandiose. L'Adoration des Mages avait été, sur l'ordre de Napoléon, transportée à Paris pendant la Domination française. Réclamé par le Gouvernement des Pays-Bas, le tableau fut rendu à Dixmude en mars 1816^ Que ne l'a-t-on gardé dans un musée! Confié à des soins vigilants il eût fait la joie de longues générations, tandis qu'aujourd'hui, après avoir été relégué derrière un maître-autel, il a péri faute de précautions. Conçoit-on que ceux qui avaient mission de conserver ce chef-d'œuvre n'aient pas songé à la met're en sûreté aux premières approches du danger? Découper une toile, l'enrouler et l'emporter est, pour des cambrioleurs, l'affaire de quelques instants, et il n'est si petit bourgeois qui n'ait, dès le début de la guerre, visé à préserver sa « galerie ». Ceux qui ont laissé le Jordaens dans l'église de Dixmude ont fait preuve d'une complète incurie. La leçon profitera-t-elle ? D'autres villes sont exposées à être bombardées, d'autres églises renferment des joyaux de peinture. Va-t-on abandonner les Pourbus, les Van Eyck, les Rubens à l'inertie des fabriques d'église, comme on y a abandonné les Jordaens? Les trésors artistiques sont le patrimoine de la Nation, ils appartiennent à tous, et les pouvoirs publics seuls devraient avoir le droit et le devoir de les garder et de les protéger. ÉCHOS Un nom.... original Un couple américain a eu l'idée géniale de donner il son rejeton nouveau-né le nom harmonieux de... Przemyzl. Avis aux bonnes d'enfants désirant se perfectionner dans l'art de la diction. p, LA GUERRE Sur le front occidental Bulletin allemand affiché à Gand Grand quartier général. 18 janv. — Près de la Boisselle des attaques à la baïonnette ont été favorables pour nous; 3 officiers, 100 soldats furent fait prisonniers. Dans l'Argonne nous avons pris quelques tranchées. Près de Vilcev, 'au nord-est de Pont-à-Mous-son, les Français ont attaqué nos positions; le combat dure encore. Communiqué officiel allemand Grand quartier général. 17 janvier. — En Flandre, des deux côtés, des combats d'artillerie.Prés d:- Blangy, à l'est d'Arras, nous avons fait sauter une grande usine; quelques prisonniers furent faits. Sur le reste du front, les combats d'artillerie, plus ou moins violents, et les attaques à la sape et à la mine continuent, sans avoir quelque importance. Dans l'Argonne nous avançons quelque peu. La tempête et la pluie empêchent les opérations presque sur tout le front. Le bombardement d'Arras D'après des dépêches de Paris, le «Giornale d'Italia » annonce que le bombardement d'Arras continue; les tranchées allemandes ne sont éloignées de la ville que de 1500 mètres. Paris dans l'obscurité L'autorité militaire a proposé au gouvernement des mesures plongeant Paris et les faubourgs dans l'obscurité. Chute d'Olieslagers L'aviateur bien connu Olieslagers essayait près de Calais un nouveau biplan avec le plus ancien de ses chauffeurs. Mais les courants du vent près de la mer sont traitres et, ayant eu une panne de moteur, l'aviateur tomba d'une hauteur de trente mètres. Heureusement, il a eu encore une fois la chance de son côté et. bien que l'appareil fût brisé, les deux voyageurs ne furent pas blessés ! Sur le front oriental Bulletin allemand affiché à Gand Grand quartier général, 18 janv. — Dans le nord de la Pologne, l'attaque russe dans la contrée de Wkra (?) près de Radzamow a été repoussée.Partout ailleurs la situation n'a pas changé. Communiqué officiel allemand. Grand quartier général, 17 janv. — La situation ne changea pas. Communiqué autrichien Bucla-Pest, 17 janvier. — Az Est annonce d'Ungvar : Les opérations dans le Ungtal sont arrêtées à cause de la neige. Du 267- régiment d'infanterie russe la moitié des soldats sont morts à cause du froid. Sur la frontière entre la Bukowine et la Hongrie il n'y a que des combats entre avant-gardes. Le combat dure encore sur la ligne près de Jakobeni. Les Russes y furent repoussés par nos soldats, qui occupèrent des positions retranchées d'avance. Les pertes russes sont grandes. Les troupes ennemies sont arrêtée^ depuis 9 jours. En Hollande Les réfugiés D'après ce que le ministre Helleputte a rapporté au correspondant des Basler Nachrichten, il y aurait eu, aux Pays-Bas, 900,000 Belges, pour lesquels les comités hollandais ont eu à soigner. Le nombre actuel des réfugiés est encore de 200,000. En Mer Les mines Le naufrage à cause des mines de trois navires suédois dans le Golfe de Bothnie est regretté dans les cercles commerciaux allemands. En Afrique Les combats en Angola Madrid, 14 janv. — Les dépêches officielles portugaises de Lisbonne annoncent une nouvelle défaite portugaise en Angola. Les troupes allemandes ont attaqué et repoussé un poste portugais de 650 soldats. Les Allemands ont passé la frontière. Les indigènes marchant avec les Allemands, il fut impossible aux Portugais de se maintenir dans leurs positions. • Dans l'Afrique Occidentale Ppetoria, 16 janv, (Reuter). — Les troupes de l'Union ont occupé Swakopmund, avec des pertes de deux morts et d'un blessé. Aux Etats-Unis Para bellum Le sénateur Lodge a insisté au Sénat sur la nomination d'une commission qui examinerait si les Etats-Unis seraient éventuellement prêts à la guerre. 11 a combattu l'opinion qui croît que s'apprêter à la guerre, c'est l'attirer. LE TREMBLEMENT DE TERRE EN ITALIE Nombreuses victimes à Paterno et à Sampelino Avezzano, 15 janvier. — Les localités Paterno et Capello sont complètement détruites. A Paterno on évalue le nombre des morts à mille sur 1800 habitants. Sampelino est presqu'entièrement détruit. Des 1600 habitants il y a plus de 600 morts. Sous les ruines d"Avezzano Rome, 15 janvier. — Le « Messagero » écrit: Selon des calculs, on estime que plus de 11.000 personnes sont encore ensevelfes sous les ruines d'Avezzano. Récit de témoins Rome, 14 janvier (Reuter). — Un fonciion-naire d'Avezzano, un des rares survivants de la localité, raconte qu'il se trouvait en rue au moment de la catastrophe. Tout s'écroula, dit-il, et un immense nuage de poussière s'éleva des ruines. Je courus aussitôt vers ma maison, où je sauvai ma tante et ma servante, puis je me rendis à la place Torloria, où quelques-uns des survivants s'étaient rassemblés. Le « Messagero » dit que parmi les morts se trouvent : le sous-préfet avec sa famille ; tout le personnel de la préfecture, le maire, les membres du conseil municipal, 95 des lu soldats qui constituaient la garnison, tous des carabiniers; quatre des sept douaniers, huit des neuf agents de police, plusieurs médecins et notables, dont l'ancien député Cerri. Les fabriques sont détruites de même que le célèbre château de la famille Colonna. Quelques centaines de survivants campent autour de braseros allumés sur les places publiques. Il leur est impossible pour le ntomem de faire quoi que ce soit tant ils sont sous l'influence de la catastrophe. Ils ne sont pas même capables de dire un mot. Ainsi ils ont passé la nuit à la belle étoiie, par un froid assez vif. On entend continuellement des appels désespérés qui sortent des monceaux de ruines. Rome, 15 janvier (Reuter). — Marconi « visité la région la plus éprouvée. « Je n'aurais jamais pensé, a-t-il dit à un confrère italien, qu'une pareille dévastation fût possible. Le roi m'a raconté que, depuis sa jeunesse, i: visité toutes les contrées d'Italie ravagées par un tremblement de terre. La catastrophe d'aujourd'hui dépasse toutes les piécédentes, même celle de Messine. A Avezzano, en effet, le pourcentage des rescapés ne s'élève qu'à 2 ou 3, tandis qu'irérait de 30 à Messine. La violence de ce treinblemènt de terre fut sans exemple. On raconte notamment qu'un voiturier passait à plus de 50 mètres d'une maison. Celle-ci, au moment terrible, fut projetée sur la voiture, écrasant son conducteur ainsi que le cheval. Avezzano n 'existe plus. La ville semble avoir été moulue on poudre par un moulin cyclopecn. Nouvelle secousse Sora, 16 janvier. — Cette nuit, vers 11 h. une nouvelle secousse, très violente, a jeté la panique parmi la population. Elle s'est enfuie à la campagne. Les soldats prêchaient le calme. Quelques bâtiments, déjà très endommagés par le tremblement de terre précédent, se sont écroulés. 30.000 morts Rome, 16 janvier. — D'après les dernières estimations, voici quel serait le nombre des victimes de la catastrophe: A Avezzano 10.000 A Peccina 5.000 A Celano 4.000 A Sora plusieurs milliers. 11 faut y ajouter quelques centaines de tués dans les cinquante localités moins importantes situées aux environs. Le total des victimes doit s'élever approximativement à 30.000. Pas de souscription L'Italie ne désire pas de souscriptions pour les victimes. Le « Giornale d'Italia » annonce officieusement que le gouvernement est d'avis que dans les circonstances actuelles il n'est pas désirable d'accepter des secours de l'étranger. Le journal croit que cet avis concerne aussi bien les pays neutres que les Etats belligérants. Les secousses D'après une correspondance du « Berliner Tageblatt », on a compté jusque dans la su., du 15, dans ia région sinistrée 156 secousses sismiques. Dans la \ille de Sora on a constaté en outre des phénomènes étranges. On confi -me, en effet, que des crevasses se forment continuellement dans le parc, d'où s'échappem des gaz et des jets d'eau qui rendent l'atmosphère irrespirable. Notes de la journée Gand, le mardi 19 janvier 1915. Nous avons déjà eu l'occasion de signaler, dans le Journal de Gand, combien pénible était la situation dans les campagnes, où les choses indispensables à l'alimentation se font de plus en plus rares, et où on se procure difficilement tant les denrées nécessaires à la subsistance de la population que les choses servant à la nourriture du bétail. Nous avons signalé aussi — et des confrères se sont joints à nous — que la politique et le favoritisme jouaient souvent un rôle prépondérant, et dans la distribution des secours, et dans la répartition des vivres. On a même pu constater que certains hobereaux de village mettaient en pratique de manière vraiment abusive l'adage : « Charité bien ordonnée commence par soi-même », et après s'être servis abondamment de tout ce qui leur était nécessaire, s'arrangeaient encore de façon à réserver le surplus exclusivement à leurs amis et connaissances, au détriment de tout le reste de la population. On nous rapporte aujourd'hui — de la meilleure source et en se portant garant de leur réalité — deux faits que l'on trouvera ci-après, et qui dépassent un peu les bornes. Aussi n'hésitons-nous pas à les rendre publics, mus tant par le désir d'obtenir une explication qui s'impose, que par la préoccupation -d'empêcher le renouvellement de faits analogues, qui, inexcusables en tout temps, empruntent aux circonstances présentes un caractère particulièrement odieux. * * On nous signale donc que, dans une petite commune de notre arrondissement, le bourgmestre de l'endroit s'étant présenté gracieusement pour faire, au nom de ses administrés, les achats de farine auprès du comité de secours hispano-américain, de Gand, se faisait remettre d'avance — ce qui déjà, est extraordinaire — le prix d'acquisition — qu'il fixait à 51 francs les 100 kilos, (nous disons bien cinquante et un francs les cent kilos). Feuilleton du Journal de Gand 3 LE DOCTEUR RAMEAU • par GEORGES OHNET La grande voix du docteur tonnait, lançant les phrases violentes et destructives, renversant les croix, changeant les- églises en greniers a fourrages, et forçant les prêtres, sacre-dieu ! à revêtir le costume militaire pour aller faire chauffer leur eau bénite au feu des canons! Il fallait l'organe musical et grave de Frantz pour calmer Rameau, et le docteur mécontent de s'être laissé emporter, craignant d'avoir froissé son ami, s'excusait : — C'est 1? faute de cet imbécile de Talvan-ne...Moi? Je n'ai fait que répéter ce qu'avait dit Munzel, répliquait hypocritement l'alié-niste.— Allons, en voilà assez: tu nous ennuies. Un verre de bière, Frantz... Et puis tu nous joueras une romance de Mendelssohn. Et la soirée se terminait tranquillement, 1 Allemand, les yeux au ciel, jouant les airs qui avaient bercé son enfance et semblant suivre, dans le vague de ses souvenirs, la marche lente et rêveuse de quelque douce fille blonde qui l'attendait au pays. Il fallait "qu'il eût quelque engagement et qu'il voulût y être fidèle, car Rameau ne lui connut point de maîtresse. Il ne parlait pas volontiers de ses affaires de famille, et jamais son ami ne put lui tirer un mot de ses affaires de cœur. Il allait tous les ans, au mois de juillet, passer quelques semaines à Stuttgard, chez son père, qui était professeur de piano et inventeur d'une nouvelle méthode de solfège. Il revenait triste, maigri, comme s'il eût jeûné dans un intérieur besoigneux, où les convives étaient trop nombreux et le repas trop frugal. Il travaillait à force, sans passion, sans coup de flamme, mais avec une régularité invariable. Elève de Flandrin, il conservait une certaine sécheresse native dans le faire qui sentait l'école de Dusseldorff. Mais il savait composer harmonieusement un tableau et le peindre avec éclat. Il excellait dans le portrait et commençait à gagner de l'argent. Cependant ses habitudes de vie ne changeaient point, il gardait son modeste appartement de la rue de La Harpe et, s'il avait pris un grand atelier près du Luxembourg, c'était pour ne pas se déconsidérer aux yeux de sa clientèle. Mais il avait beau se faire payer cher, il ne paraissait pas avoir un sou de plus en poche. Il se refusait tout plaisir et vivait avec l'âpre régularité d'une vieille fille. Ra meau disait : — Il doit y avoir dans l'existence de ce garçon-là un trou mystérieux par où tout son argent s'écoule. — Laisse-moi donc tranquille, répondait aigrement Talvanne, il est tout simplement avare. Son trou a un fond : c'est une tirelire ! Il fallut six ans pour découvrir le mystère. Un jour, en lisant un compte rendu scientifique dans un journal allemand, le nom de Munzel sauta aux yeux de Rameau. C'étaient, dans l'article « Tribunaux >>, les considérants d'un jugement pour lequel ledit Otto Munzel, professeur de musique, était débouté de ses prétentions à la possession de la méthode de solfège par signes, et considéré comme ayant usurpé les droits des frères Pfeiffer, seuls inventeurs de la méthode en question, et était, par ce fait, le sieur Munzel condamné à dix mille marks de dommages-intérêts, plus inse tions dans six journaux au choix des demandeurs, etc... Depuis deux jours Frantz n'avait pas paru chez Rameau. Celui-ci avait vainement sonné à la por;e de l'appartement du peintre, la porte était^ restée close. Inquiet, le docteur alla à l'atelier du Luxembourg. Il monta, entra sans frapper et trouva Munzel étendu sur son canapé, Jes yeux grands ouverts et rêvant. Sur le chevalet, un tableau commencé n'avait pas reçu depuis longtemps un seul coup de pinceau. Il était sec et embu. Le jeune homme ne bougea pas en voyant entrer le docteur. Il tourna seulement la tête et un pâle sourire erra sur ses lèvres. Sans dire un mot, Rameau s'approcha et, Virant le journal, il le mit devant les yeux de Frantz. Celui-ci lut quelques lignes, pâlit, poussa un cri, et, se dressant, tomba en pleurant dans les bras de son ami. Ainsi c'était là la cause de ses secrètes tristesses. Voilà où passait l'argent gagné et économisé par le peintre. Depuis dix ans, le procès engagé par les Pfeiffer contre le vieu> Munzel se poursuivait devant toutes les juridictions, et les frais absorbaient les ressources de la pauvre famille. On mangeait des pommes de terre et du lard aux choux, toute l'année, et jamais de rôti dans la vieille maison du professeur, pour faire face aux dépenses du pro cès. Mais le père Munzel était plein de confiance, il disait à sa femme et à ses enfants : Quand j'aurai triomphé, ma méthode me donnera à la fois la célébrité et la fortune. Et il trottait, entre deux leçons, chez son avocat, 1. portant des mémoires griffonnés sur du papier à musique. La perte du procès, définitive, irrémédiable, était le coup suprême pour la famille. Il faudrait, pour payer les dix mille marks, voir partir le mince mobilier, le piano, les partitions. Un tnaih.eur sans égal pour ces humbles gens, et sous lequel Frantz, depuis deux jours, était écrasé. Il avait, dans son tiroir, cinq cents francs que son marchand de couleurs venait de lui avancer, et pas une étude, pas un bou. de croquis à vendre. Depuis longtemps il faisait argent de tout et les toiles peintes ne traînaient pas dans l'atelier : aussitôt enlevées que finies, et à bas prix, par des marchands qui flairaient le besoin d'argent. Aussi comment allait-il faire? Il ne pouvait laisser la mère et les marmots sur le pavé et le père en prison. Le bonhomme en serait mort. Il fallait qu'il leur vînt en aide. Et, depuis quarante-huit heures, étendu sur son divan, jour et nuit, il retournait dans sa tête ce désolant problème, sans lui trouver une solution. Rameau posa sa large main sur l'épaule ue Frantz, et agitant silencieusement sa grosse tête aux cheveux rudes : — Voilà donc la cause de toutes tes- privations?... Va, ne te tourmente pas, mon fils, nous nous procurerons la'somme, j'ai chez moi trois ou quatre mille francs, et, pour le reste, j'en fais mon affaire. Le reste, ce fut Talvanne qui le donna. Mécontent de s'être trompé sur le compte du Wurtembergeois, il prêta, en rechignant, une dizaine de mille francs à Rameau : — S'il n'a pas la protubérance de l'avarice, dit-il à son ami, il a celle de l'ingratitude. Observe son crâne. C' est un véritable modèle

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Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Gand van 1856 tot 1923.

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