Journal de la guerre. Lettres des soldates en campagne. Illustrations

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ayez pas la possibilité, par les temps si difficiles (pie nous traversons en ce moment. Souhaitons qu'ils soient mieux disposés maintenant à vous écouter. On parait changer d'idées chez nous et ne plus apporter au Gouvernement la même confiance qu'autrefois. On voudrait savoir pourquoi nos opérations ont échoué et pourquoi on a dépensé tant d'argent, alors que le résultat obtenu est si maigre. Ce qui se passe ici caractérise parfaitement notre politique. Comme d'habitude, nous avons laissé traîner les choses, et les événements nous ont surpris. Au début, nous voulions débarquer quelques divisions seulement: coup politique pour impressionner les Grecs et les Bulgares; notre insuccès a été lamentable. A présent, nous débarquons des forces considérables, que d'autres suivront bientôt. Comment cela finir a-1-il? Quoiqu'il en soit, nous faisons parfaitement le jeu des Allemands en attirant contre nous trois à quatre cent mille Bulgares, tandis que si nous les avions laissés entrer en Macédoine, en nous retirant à temps, nous aurions probablement évité l'obligation de nous battre contre eux. Ci-joint un mémoire que j'ai rédigé à ce sujet. Il a été soumis aux autorités militaires comme sortant de la plume d'un diplomate étranger. S'il était venu de moi, on l'aurait jeté dans la corbeille à papiers, c'est certain. J'espère qu'il produira son effet. A mon avis, l'action aux Dardanelles devrait être abandonnée. Il est temps que nous en finissions avec notre série d'insuccès, et que nous ne marchions plus à l'aveugle, rien que pour avoir commencé l'affaire et ne pas avoir le courage moral de nous retirer. Les Grecs ne méritent autre chose qu'un coup de pied quelque part (a good kick behind)! VIL Extrait d'une lettre adressée au major R. A. S. K., Londres, par un de ses amis à Athènes, datée du 30 novembre 1915: Il faut le dire, notre situation ici est absolument critique et extraordinaire, mais je crois que nous la mènerons à bien si notre Gouvernement prend une attitude ferme. Jusqu'à présent, elle a été tellement variable, que ce sera de sa faute si les choses tournent en mal. Vous voyez, notre position est des plus inquiétante, tant au point de vue militaire qu'au point de vue politique. Il ne manque pas de gens qui croient que nos jours ici sont comptés. Quant à moi, je ne suis pas de cet avis ; j'avoue cependant, que la situation de nos 150,000 hommes à Salonique me paraît assez compromise. Auront-ils le temps nécessaire de finir les retranchements avant l'arrivée des Allemands qui viendront aussitôt que Monastir sera tombé ? Seront-ils en mesure de soutenir un sièse ? o Sans doute, Kitchener et le ministère auront déjà décidé si nous resterons à Salonique et à Gallipoli, quand vous recevrez la présente. Ce petit peuple grec est une race méprisable (a despicable little race). VIII. Extrait d'une lettre de Mr. Y. E. membre de l'ambassade d'Angleterre à Athènes, à Mr. A. Y. employé à l'office des Affaires 352 16

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