L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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03 februari 1915
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s.n. 1915, 03 Februari. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 03 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/k35m90357m/
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jere Année N°. 103. S cents (ÎO Centimes) Mercredi 3 février 1915 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. •Journal Quotidien du matin paraissant à Amsterdam Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction : N.Z. VOORBUHOWAL 234-240. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chel: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiei, Comité de Rédaction : Gustave Peellaer», René Chambry, ( Emile Palnparé. Potii- les annonces, abociiiements et vente au numéro, s'adresser A l'Administration du journal: N.Z. VOORBLRGWAL 234-240. Téléphone: 1775. Abonnement r En Hollande fl. 1.50 par mois. payable par anticipation \ Etranger fl. 2.00 „ „ Se faire aimer. Les Allemands n'ont pas le don de se faire aimer. Ils s'en rendent bien compte comme tout le monde mais ils sont les seuls à s'en étonner. Pourquoi 6ont-ils universellement détestés ? Cette science critique et expérimentale dont ils sont si fiers que ne l'appli-quent-ils à eux-mêmes. Mais voilà; ce peuple est si jeune qu'il est encore loin, malgré ses universités et ses bibliothèques qui sont pour lui des joujoux neufs, de cette suprême sagesse qui consiste à connaître soi-même. Incapables de savoir par eux-memes pourquoi on ne les aime pas, ils le demandent aux autres. Joyeuse enquête, si ce6 autres" veulent bien se donner la peine d'analyser leurs sentiments et de faire connaître en toute sincérité le résultat de cette analyse. Il est vrai que la sympathie et l'aversion, comme on dit, ne se commandent pas et qu'on serait souvent fort empêché de dire pourquoi l'on a^ tel quidam dans le nez. D'autre part il n'y a que^ les très rares amis de l'Allemagne, toute^ règle a ses exceptions qui la confirment-, qui voudront répondre à la question ; cette réponse pourrait n'être pas sincère et, partant, manquer d'intérêt. ^ La revue allemande „Der Hammer (comment se faire aimer avec un nom pareil) qui a pris l'initiative de la consultation, publie la réponse d'un de ces Germanophiles de l'étranger, Elle vaut cependant qu'on s'y arrête. C'est un médecin grec qui en est l'auteur. Les Grecs sont généralement les amis de la France encore que tant de services rendus lors de la guerre de l'indépendance, de la guerre gréco-turque de 1896, enfin lors du dernier conflit balkanique pourrait les disposer à l'ingratitude. Tout d'abord, là où ce Grec ment comme un Cretois, c'est quand il oppose la façon de s'amuser des Français, qui d'après lui serait bestiale, à celle des Allemands! S'empiffrer de cochonnerie et f'emplir de bière jusqu'à en crever, voilà de beaui exemples à proposer à la jeunesse de Sparte. Quand au Berlinois, on sait qu'il s'enivre et court les filles à l'heure où déjà le Parisien se réveille et s'apprête à aller à son travail. Mais nous sommes bien naïfs de nous indigner encore de ces calomnies archaïques qui font hausser les épaules à tout homme averti. Non licet omnibus adiré Corinthum. Ce mortioole qui n'aura jamais eu l'occasion d'aller à Paris en sera toujours à la considérer comme une autre Co- j rinthe, ville célèbre par ses courtisanes. Cependant pour lui qui connaît Berlin, le •jour où il pourra enfin exaucer son voeu eecret, quelle déception ! Quant aux motifs pourquoi les autres peuples éprouvent pour l'Allemagne une sorte d'aversion instinctive, l'auteur de la consultation cite le militarisme et la morgue des fonctionnaires et des diplomates allemands. Selon lui, par militarisme, il faut entendre non point l'organisation militaire mais les abus d'autorité qu'elle engendre et le mépris de la personnalité et de la dignité humaines qui en sont les tares. En effet c'est la conscience universelle qui est {violée quant un junker encore imberbe cravache en plein visage des pères de famille qui n'ont que le tort d'être privés de particule et de ne pas porter de galons. Souvenez-vous du formidable dossier de Rosa ÎLuxemburg contre qui le ministre de la guerre, épouvanté, n'osa pas continuer les poursuites. Les incidents de Saverne où la 'bonne humeur et cette ironie (contre quoi les Allemands sont totalement désarmés) Ides Alsaciens-Lorrains triomphèrent de la suffisance et de l'aveugle brutalité des von ÙForstner et consorts, sont une des manifestations les plus caractéristiques de cet esprit. Et, n'en déplaise au médecin grec qui ne (voit là que des phénomènes isolés, comment peut-on tenir pour humain, au sens large idu mot, un peuple qui tolère de tels affronts et qui, partaut, les tient pour légitimes. Si le fonctionnaire allemand traite le public à la façon dont un caporal prussien traite ses homimes, il n'y a pas là, non plus, qu'un simple vice d'administration. Ce [fonctionnaire n'est pas cassant parce que fonctionnaire mais parce qu'Allemand. Ah ! oui, la race peut avoir de grandes qualités, maÎ6 n'eut-elle qu'un défaut, cette totale incapacité de plaire, que toutes ses vertus demeurent stériles. Ce charme, cette grâce dont La Fontaine Hisait si justement qu'elle est plus belle encore que la beauté, vertu essentiellement française, est ce que chez le Français les 'Allemands admirent et jalousent le plus. Ils en sont arrivés à lui dénier absolumeut toutes les autres qualités présisément parce qu'il possède celle-là qui peut tenir lieu de tout le reste. En quoi consiste-t-elle ? Leur Winkelman est capable assurément d'en donner une définition philosophique ce qui ne veut pas encore dire qu'ils ont compris1 en quoi elle consiste. Aussi les efforts qu'ils font rappellent trop la fable de l'a ne et du petit chien. Décidément il' forcent leur talent... Non, il ne s'agit point ici d'une chose qu'on acquiert, même en s'y appliquant ivec cet esprit de suite qui caractérise le6 Allemands. On a ça de naissance et c'est le génie même de la race qui est en jeu. Ceci veut-il dire que l'Allemand soit incurable? £as tPiit à J&it. Mëi§ jl e$t beaucoup .trop jeune, trop près de la barbarie native pour aspirer à posséder une vertu qui est l'apanage des vieilles races aristocratiques. Tout ce qu'il a acquis, et si prodigieusement vite, clans le domaine intellectuel, il faut enoore le digérer et l'harmoniser. Le niveau moral est bien plus lent à s'élever et celui-ci ne suivra que de très loin le niveau de l'intelligence proproprement dite sans peut-être l'atteindre jamais. Se faire aimer... Moins que jamais le moment paraissait choisi pour poser une telle question et l'on se demande si le promoteur de l'enquête du ,,Marteau", puisqu'il faut l'appeler par son nom, n'est pas un humoriste d'une espèce un peu grossière, un plaisantin qui veut jouer un bon tour à ses compatriotes! Et cependant il y avait un peuple qui, s'il n'aimait pas les Allemands au sens propre du mot, les estimait néanmoins, un peuple où même les 6ympa-ties pour l'Allemagne étaient vives et nombreuses : la Belgique. Et qu'est-ce que les Allemands ont fait pour reconnaître ces bons sentiments, d'autant plus précieux pour eux qu'ils étaient plus rares? Ils ont violé la neutralité de ce pays ami, incendié ses villes et ses villages, fusillé des milliers de ses habitants. Demandez donc — s'il en reste — aux gens de Louvain, d'Aerschot, de Termonde, de Visé, de Dînant et de cent autres lieux ce qu'ils pensent dé la façon dont les Allemands savent sè faire . aimer. L'enquêteur de la revue ,,Der H animer" n'a qu'à s'adresser à eux. Il sera ; fixé tout de suite, et, sans doute., jugera-t-il , superflu de continuer. Charles Bernard. - Les officiers du !1( il ligne. Voici quelques renseignements, fournis ! par les ,,Nouvelles" au sujet des officiers < du lie régiment de ligne. Noué les reproduisons sous toutes réserves. Le colonel Dusart, commandant le régi- , ment au moment de la déclaration de la ; guerre, a été la première victime. Il est mort en héros à Herstal le 6 août et fut ' inhumé au cimetière de Rhées. ; Le major Leestmans, nommé lieutenant -colonel, puis décoré pour sa belle conduite, j fut blessé sur l'Yser et pensionné. ( Le major j Frère, blessé à Liège, a été £ fait prisonnier; le major Lecocq également, ( le major Baudrihaye est toujours en bonne ( santé sur l'Yser; le major Mallégo a été 1 blessé fin septembre à Anvers; le command. < Lekeu a été nommé major pour sa belle j conduite et est toujours en bonne santé au front; le command. Delcourt a été nommé f major également et doit être prisonnier en i Allemagne; le command. Desombiaux doit f avoir été fait prisonnier à Liège; le command. \ Van Herck est en bonne santé au front; l le command. de Sclirynemakers a été griève- i ment blessé sous Anvers fin septembre; le j command. Masy, blessé sur l'Yser, est cou- r valescent en Angleterre; le command. Hen-drickx, grièvement blessé à la Nèthe fin septembre, fut emmené prisonnier à Louvain, parvint à s'évader et, aussitôt guéri, retourna f au front où il fut décoré; les command. r Descamps et Neyt, sans nouvelles: le command. Bullestraat, blessé sur l'Yser, est soigné en Angleterre: le command. Laurent, 1 grièvement blessé sur l'Yser, a été décoré; E les command. Castaigne et Gilain ont été f faits prisonniers à Liège ; le command. Belot est en bonne santé ; les command.. ï Finet et Rosseels (du lie de forteresse) i sont internés en Hollande; le capit. Van , Loo a été grièvement blessé à Liège ; • le capit. Dehande blessé et décoré fin sept, f sous Anvers; les capit. Deçoen et Renoir -doivent avoir été grièvement blessés à Liège: î le capit. Jobé, blessé sur l'Yser, a été fait prisonnier; les. capit. Denhaerynck, Labeau. Uytenhove et Cuvelier sont en bonne santé; ■ les capit. Guyaux et Spilliaert ont disparu; i le lieutenant N^erman a été nommé capi- j, taine après Liège, puis fait prisonnier le 10 / octob. à Anvers au lie de forteresse; le ! lieuten, Béchet a été décoré pour sa belle con- ^ duite et est toujours au front; le lieut. Urbain est au dépôt de la 3e division \ (France); le lieut. Jacobs toujours en excellente santé, commande la 4e du 3.: le lieut. Sthouse, nommé porte-drapeau, est en parfaite santé au front ; le lieut. Moons a été fait prisonnier à Liège : le li lieut. Sieben vient d'être nommé capit. h à la section des mitrailleuses ; le lieut. a Coucke et le lieut. de réserve Wendelen n sont supposés en bonne santé ; le lieut. Gérard et le lieut. de rés. Gérard ont été blessés grièvement tous deux sous v Anvers fin sept.; le lieut. Graff a été nom- e: mé capit. et ad judant major de régiment en à remplacement de Laurent ; le lieut. Gervais ai Verhamme a été fait prisonnier sur l'Yser p avec son peloton ; le lieut. J. Verhamme, blessé grièvement, a été soigné en Angleterre et a rejoint le front ; les lieut. Dupenryckx, u Bacquet, Dessart, Dechesne, Poché, Derid- n' der, Merckx, n'ont plus donné de leurs nouvelles ; les lieut. Minsart, Aerts, Schotte, Wagner, Eenaux, Delvigne sont en bonne m santé; le lieut. Mary a été tué devant Liège le même jour que le colonel Dusart: [es lieut. Van Camp et Ordies sont 61 iisparus depuis Liège; les lieut. Pâque, °1 Bigouville, Robrechts et Garnir ont été ^ blessés sur l'Yser, puis ont rejoint le front; le lieut. Crèvecœur était malade afin (11 sept., sans nouvelles depuis; le lieut. Pirson ^ i été décoré pour sa belle conduite et est passé aux mitrailleurs en très bonne santé. En Belgique. A Bruxelles. Le bruit courtquele prix du pain augmentera sous peu et atteindra cinquante centime! par pain d'un kilo. Mais ce n'est là qu'un bruit.... La „Commission for Relief in Bel-gium" s'occupe activement de maintenir les prix anciens, bien que les prix de transport et les assurances pour risques de guerre soient très élevés. On paie 65 sh. par tonne de blé d'Amérique à Rotterdam, ce qui, tous frais compris, met les 100 kilos à 34 francs environ, livrés en Belgique. La Commission américaine poursuit d'ailleurs la tâche ardue qu'elle a entreprise dans un esprit de dévouement remarquable. *• * *■ Une centaine de terrassiers venant de Francfort sur Main ont traversé la capitale, se dirigeant vers les Flandres et le nord de .a France. * * * On a mis en circulation de l'aux billets ie banque d'un franc. Une enquête est juverte à charge d'inconnus. Nous n'avons pas reproduit l'arrêté du gouverneur militaire concernant les inhumations. Voici, dans ses grandes ligues, le >ens de cette proclamation qui fut affichée' lans tout le pays: „Les corps des personnes tuées et qui ne sont pas allemandes ne peuvent être ni inhumés ni transportés sans me autorisation spéciale du gouverneur. „Les personnes qui ne se soumettront pas i. cet arrêté seront punies d'aptes les ternes de l'article 315 du code pénal belge. Elles encourront soit une peine variant de 3 jours à 2 mois de prison, soit une amende le 26 à 300 francs." ■» • * * Les nouvelles les plus contradictoires ont îirculé au sujet du joj'eux Nestor Wilmart. Lia vérité était autre: Le fabricant de faux titres de Gand-Cerneuzen n'a point abandonné ses pénates meiennes: il est toujours, à la prison de Pores t. Il s'tsl même mué en providence jour ses co-détenus! C'est lui, en effet, [ui, à l'aide de journaux censurés, rédige iur la situation des armées des communi-[ués qui — ceci est rigoureusement vrai lit „Le Courrier de l'Armée" — font le our des cellules et sont, au profit d'un gardien (sous-officier allemand) vendus aux )risonniers à raison de 5 pfennigs. Ce petit commerce faillit être compromis outefois, lors d'un des premiers bombarde-aents de Reims, le joyeux Nestor, en homme [ui s'y connaît, s'étant permis de rectifier in texte au point de vue de la topographie Dcale. Mais depuis il a reconquis les bontés grâces des Teutons et a repris son ioste d'informateur, avec une habileté à endre jalouse l'agence Wolff elle-même. * * * La Kommandantur vient de faire réqui-itionner à la Société des Tramways bruxel-)is 800 laisser-passer „pour hommes... et 3inmes" ! Il en avait été déjà remis un assez grand ombre, destinés aux espions dont l'Alle-îagne entretient l'armée parasitaire. Cela ne uffisait pas, il paraît. Huit cents personnes ommes et femmes, qui font ce malpropre létier, vont donc prendre leurs dégradantes snctions, sous peu et exercer leur surveil-ince sur les lignes de tramways. Les Bruxel-ns, avertis, n'ont qu'à surveiller leurs onversations. C'est la meilleure réponse à espionnage intense dont l'Allemagne a tabli un monopole que nul ne cherche à ii ravir. * * * Une dame hébergeait un Japonais depuis e longs mois, mais celui-ci avait négligé e se faire inscrire à la Kommandantur et i dame n'avait pas davantage songé à aller * dénoncer. La dénonciation ne fait pas artie de notre culture ! Le pot-aux-roses a cependant été décou-ert. Résultat: 2000 marks d'amende à la ame en question ! A Anvers. Notre concitoyen, le virtuose Alfred Meger-n, a donné un concert à bord du „Kroon-md" en route pour New-York. La collecte rapporté 2500 frs. au profit des Belges écessiteux. * * * Quatre des fils du juge de paix Lombaerts iennent d'être fait prisonniers et emmenés î captivité en Allemagne. Le plus jeune a peine seize ans! On ignore le motif de ces restations qui ont causé en ville une snible impression. Les vols continuent à se produire avec ie fréquence peu ordinaire. Les tribunaux i chôment guère. * * • M. Frans Steger a pris la direction du usée commercial de la ville. W X # On a payé le 21 janvier les pensions des nployés de chemin de fer. Cette petite >ération s'est effectuée dans le bâtiment ) la douane, canal St. Pierre. Les employés de la même administration li ont droit à une pension et qui habitent autres communes ont pu se présenter chez s receveurs des contributions des com-unes où ils ont élu domicile, Dans les environs, 11 y a moins de soldats j que jadis, les forts exceptés. Les maisons particulières et les villas ont été évacuées, pour la plupart. Il était grand temps d'ailleurs car si cette situation avait perduré, dit Je correspondant de l',,.-.lgemeen Handels-blad" d'Amsterdam, on se demande ce qu'il en serait résulté? Aotre confrère a visité une des maisons occupées précédemment par des soldats du kaiser. Quelle dévastation, s'écrie-t-il. Dans la plupart de ces habitations, les meubles ont disparu ou ont été jetés dehors, en pièces. i Dans quelques maisons qu'il a visitées on a brisé toute la vaisselle. Il y avait paVtout des débris parsemant les planchers. Des objets de valeur et- des tapis achevaient de pourrir dans la boue des jardins dévastés. Les maisons habitées ont été épargnées. Le bourgmestre-baron du village que je viens de visiter, coutinue l'„Handelsblad", peut s'estimer heureux de s'être sauvé à j temps ! Il a ainsi échappe aux pires calamités. Ce vieux gentilhomme est d'ailleurs un origiual. On sait qu'il a un faible pour les uniformes historiques: il en possède un vrai musée, de toutes les coupes, de toutes les couleurs. Mais sa prédilection est pour les uniformes rouges, pareils à ceux que l'armée française a adopté. A toute occasion, les administrés du bourgmestre ont pu admirer leur maïeur coiffe d'un képi français, habillé d'un costume écarlate, le sabre au côté, les éperons aux talons! Lorsque les Allemands pénétrèrent dans le village, ils prirent tout de suite possession du château et découvrirent bientôt la collection d'uniformes français du vieux gentilhomme. Ne se sont-ils pas naïvement imaginés être chez un officier de réserve français! La suite de l'histoire c'est que tout ce qui avait de la valeur dans le château disparut — comme par enchantement. Avec les uniformes du baron-boargmestre, les Allemands ont organisé, avec l'esprit qui les caractérise, une mascarade dans le village. Les Allemands prennent, en général, grand plaisir à organiser des fêtes de ce genre. Les villageois ont pu voir de temps à autre des hommes de la landsturm, barbus et lourds, vêtus de peignoirs étroits de femme élégante qu'ils avaient passés par dessus leurs uniformes. Us s'étaient coiffés de chapeaux à la mode! Dans plusieurs auberges mal famées qui favorisent les allées et venues du beau sexe nos ennemis fréquentent avec assiduité.... Les jolies villageoises ont reçu dentelles, bibelots, etc. proveuant de maisons inoccupées, — naturellement. Ce qui n'empêche que la misère des honnêtes gens devient lourde à supporter. A Malines. Le Cercle des ouvriers catholiques avait fermé ses portes lors du bombardement. Il les a rouvertes le 29 novembre. M. Verdellen, Perckmans, Goovaerts et Sanders s'occupent de régler la situation des membres parmi lesquels il est de nombreux malheureux. Am Limbourg. Deux trains par jour circuleront d'Anvers à Hasselt. # * * Près d'Hamont, une trentaine de jeunes gens ont été arrêtés au moment ou ils essayaient de passer la frontière. Considérés comme prisonniers de guerre, ils ont été immédiatement expédiés en Allemagne via. Aix-la-Chapelle. * * * Le contrôleur allemand passant la visite du personnel de la ligne de tramway Maeseyk-Lanaeken a arrêté un conducteur porteur de lettres destinées à l'Angleterre et écrites par le directeur d'un charbonnage d'Ej-sden. Directeur et conducteur ont été conduits sous bonne escorte à Ton grès. •x- * * Une patrouille allemande a tiré sur trois habitants de Lommel qui s'enfuyaient à son approche. L'un des fuyards, le nommélî..., a été tué. U n'y a pas longtemps qu'un autre Lommellois a été tué et qu'un troisième s'est noyé dans le canal. Ces deux derniers étaient des recrues poursuivies par les Allemands. * * » Deux Anglais, prisonniers des Allemands à Neerpelt, ont réussi à passer la frontière hollandaise. Echappant à la surveillance de leur gardien, ils se sont enfuis par les bois de Lille-St-Hubert et après avior passé le canal de la Campine à la nage, ils ont gagné le territoire néerlandais en longeant le canal de Zuid-Willem. En Belgique, on leur a donné des effets civils. En Flandre. Le frère du curé Beyaert a été fait prisonnier à son tour pour avoir dit que Metz était, aux mains des Français. Un certain Jonkheere, antiquaire, a été frappé d'une peine de cinq ans de prison pour avoir accepté des lettres à transporter. vr * * A Menin, il y a quelques semaines, avis avait été donné à la population d'avoir à saluer les officier ©t les soldats allemands, Depuis, les Meninois sortaient tête nue, quel que fut le temps! Les Allemands ont compris, mais un peu. tard, qu'on n'était plus au temps de Gessler. Et ils ont rapporté leur arrêté! Aux Frontières. Pour aller voir leur mari, qui est au front, trois femmes de Charleroi ont bravé tous los dangers et parcouru un long et pénible chemin. Le premier jour, elles ne purent dépasser Huy et y passèrent la nuit. Le second jour, elles atteignirent Liège où elles durent attendre deux jours entiers que la ,,Kommandantur" leur octroie la faveur de passer la frontière. Enfin, elles arrivèrent à Maastricht, d'où elles se rendirent directement à Flessingue. Mais elles n'étaient pas au bout de leurs peines, car il n'y avait plus une seule place à bord du paquebot pour l'Angleterre et elles ont dû attendre encore quelques jours ! Pauvres femmes. * 7T îf Une autre Wallonne, en vue de la frontière hollandaise, a été priée par les soldats allemands de leur remettre l'argent qu'elle avait en poche. Elle avait 50 francs, pour lesquels il lui fut remis des marcs en papier. Mais, au cours du jour, l'argent représentait 23.50 florins, alors que la monnaie allemande équivalait à 21.50 florins. M. von Bissing a-t-il connaissance de ces agissements et les soldats du kaiser doivent-ils par ordre supérieur faire métier de changeur? Nous ne le croyons pas. * * * Un soldat allemand causait avec un Belge, à la frontière, — ce qui est, paraît-il, défendu par les officiers prussiens. Survient un lieutenant qui, sans un mot, applique un formidable soufflet au malheureux soldat, lequel ne dit mot. Mais l'officier s'est à peine éleigné, que l'homme jette son fusil dans un fossé et passe la frontière. En dépit du conseil qu'on lui donna de rejoindre son poste, il refusa catégoriquement, Il est actuellement interné en Hollande. Au Pays Wallon. A Verviers, -comme à Esschen, à Grive-gnée, à Menin et dans d'autres localités, trop nombreuses pour qu'on les cite foutes ici, un ordre fut affiché récemment qui intimait à la population l'ordre de saluer les représentants de la kultur militaire. Mais il fallut bientôt rapporter cette mesure antipopulaire et si vexatoire. Les gamins affectaient, en effet, de saluer les soldats avec une crâne ostentation, à la Cyrano, et comme si le panache imaginaire fixé à leur feutre dut balayer le sol. Que vouliez-vous qu'ils fissent, les Allemands? Rire? U n'y fallait pas songer. Et la dignité ? _ Se fâcher? C'était bien pis. Alors, comme il ne restait qu'une solution, on fut heureux de s'y rallier. C'était, tout simplement, la suppression de cette coutume moyenâgeuse. * * » _ A Charleroi, le problème du ravitaillement n'est pas résolu. A Courtrai. A S heures du soir, tout le monde doit etre rentré. Si l'on est rencontré en rue à huit heures cinq minutes, on est conduit illico au poste. * * * Les pompiers ont dû se rendre de maison ; en maison, porteurs de questionnaires que les habitants devaient remplir, en spécifiant le nombre de bouteilles de vin blanc, rouge et de Champagnev qu'ils avaient en cave. Deux officiers se sont présentés dans plusieurs maisons de la rue Léopold pour réquisitionner quelques bonnes bouteilles. A notre correspondant, on réclama 400 flacons, mais, à force de parlementer, les Prussiens réduisirent leurs exigences à 40 bouteilles qu'on devait venir quérir dans le courant de l'après-midi du même jour. L'avocat Van A. a réclamé à la ,,Kommandantur"- contre cette mesure qu'en temps de paix on qualifierait d'un terme sévère. Le ,,Kommandeur" lui répondit tout carrément que ces officiers réquisition-neurs n'avaient reçu aucun ordre et qu'ils agissaient de leur propre initiative (?). Aussitôt, ce supérieur fit mettre de faction deux sentinelles rue Léopold afin que les deux officiers ne vinssent pas enlever un bien qui ne leur appartenait pas et qu'ils allaient prendre, tout- simplement. Au Palais de Justice sont- cantonnés 500 Allemands, très jeunes, âgés d'à peine quinze ans et auxquels défense formelle est faite de parler aux autres soldats. Us sont enfermés la nuit dans ce local. Dès 5t heures du matin, par ordre, ils entonnent en guise de déjeuner ,,Die Wacht am Rheiu" et dans la matinée se rendent à l'exercice ou creusent des tranchées. On croit dans le pays qu'il s'agit d'orphelins. La population n'a aucune appréhension. Elle demeure parfaitement calme. Le bourgmestre, M. Reynaert, est admirable de dévouement. » # * On entend le canon, nuit et jour. Sur la route de Menin, on perçut même distinctement le bruit sec des mitrailleuses. « * * Il y a, à l'hôpital, quelques soldats anglais, blessés. Les Alleni|j^Jg gofljj soignés dans leurs ambulances» Notre situation financière. L agence Woiff a fait paraître au 6ujet de la situation financière de la Belgique une note que nous avons reproduite dans notre numéro du 31 janvier. An premier abord écrit „Le XXe Siècle" cette note, dans son esprit, n'est nullement faite pour nous déplaire, car elle atteste, reconnue jîar les Allemands eux-mêmes, l'unanimité des espoirs qui nourrissent les Belges dans la victoire finale. ïtfais que vaut-elle, quant au fond ? Nul n état plus autorisé pour nous donner à cet égard une appréciation précise et fondée que M. van de Vyvere, notre actif et habile^ Ministre des Finances. Nous avons donc été lui soumettre la note de l'a»ence Wolff. s — J'avais lu cette note, nous dit M. van de \ yvere : et, comme vous, je pense qu'il faut tout d'abord se réjouir de l'état-d'esprit qu'elle atteste de la part de nos compatriotes, et que les Allemands, assez ingé-nument, se voient eux-mêmes obligés de reconnaître. Comme le Roi, co me le Gouvernement, comme l'armée, comme nos alliés, tous les Belges unanimement, malgré la pesanteur du joug allemand, tous d'un bout à l'autre de la Belgique ont la confiance la plus absolute dans le succès final et croient fermement que les Allemands paieront les pots cassés? Merci à l'agence Wolff de nous l'avoir confirmé officiellement. Tout d'abord, n'est-ce pas, il n'y a jamais eu de^disette monétaire chez nous.' U y a eu peut-être disette fiduciaire; mais. si peu disette monétaire que le public, le jour où l'on a créé les coupures de 5 francs a marqué une vive préférence pour celles-ci. L'agence Wolff se montre aussi mal informée que pour certaines nouvelles de la guerre, lorsqu'elle prétend que la Belgique se trouve dans l'impossibilité de payer les coupons de la Rente. La Belgique ri a pan cessé une minute de payer les coupons de la Rente et de faire face à toutes ses obligations. Que des communes ne puissent payer momentanément les. coupons des lots et emprunts de villes, vraiment l'agence Wolff nous la baille belle! Est-ce que les Allemands ne se sont pas emparés eu de nombreux endroits des jts-sources" communales? Est-ce que, d'autre part, ils n'ont pas imposé nos communes de charges telles que tout leur actif actuel y a passé sans tenir compte des emprunts que nombre d'entre elles ont dû effectuer pour y 'satisfaire Mais nos communes ont toutes des ressources, elles possèdent des régies et les coupons des emprunts communaux seront payés en excellente monnaie le jour où elles auront recouvré leur liberté, c'est-à-dire lorsque les forces alliées auront chassé les Allemands du territoire. Au 31 juillet notre Dette s'élevait à SIX j milliards, déclare l'agence Wolff. II 3r a tout d'abord une légère erreur, notre Dette s'élevait non pas à six mais à CINQ milliards — un de moins cela vaut la peine. L'actif représenté surtout par des valeurs de chemins de fer serait très inférieur à ce chiffre. Nous avons toujours évalué à près de TROIS milliards la valeur intrinsèque de nos voies, des terrains sur lesquels elles sont établies, de nos locomitives et de nos wagons, de nos bâtiments... — Une haute personnalité financière nous disait il n'y a pas quinze jours, monsieur le Ministre, que, du jour au lendemain, même dans l'état actuel, malgré les détériorations commises par les Allemands, nos chemins trouveraient preneur à plus de QUATRE milliards. — Avec l'exploitation? Mais cela n'est pas douteux, reprend M. ATan Vyvere. Mais l'agence Wolff et les financiers allemands qui l'ont inspirée semblent avoir oublié que nous avons aussi le formidable outillage économique de nos ports, de nos voies, de nos canaux, représentatifs certes de quelques milliards aussi. Tandis qu'en Angleterre, par exemple, les canaux appartiennent tous à des sociétés, la Belgique s'est toujours trouvée assez riche jusqu'ici pour en offrir gracieusement la jouissance à ses transporteurs. L'agence Wolff estime à TROIS milliards les ruines provoquées par le barbarie allemande en Belgique? Elle est là en dessous de la vérité. A notre avis, et nous possédons des renseignements précis, c'est à SIX milliards au moins qu'il faut estimer les conséquences du désastre de la guerre portée par l'Allemagne dans nos contrées. S'il y a ruine pour l'instant les Allemands sont — est-il nécessaire de le dire? — les auteurs de cette* ruine passagère. Et ce sont les Allemands qui paieront les pota cassés ! Oui ! dans le monde entier les Belges, et les alliés et tous les neutres aussi, l'espèrent ardemment, je dis plus, en ont la conviction profonde ! Quant à l'avenir, nous ne le redoutons pas. La Belgique a des ressources immenses. U lui faudra, avec quelque crédit, à peine le temps de la reconstruction •— un an et demi, deux ans peut-être! — pour renaître plus puissante et trouver dans son commerce et son industrie, sans tenit compte de celles de son admirable colonie, des lessouroes inépuisables! Voilà ce qu'il faut penser de la note de l'agence Wol£f, conclut avec son franc sou. rirn rilâ&oraible Ministre des Finances^ T.,.).11'*:

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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