L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 30 Maart. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 03 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/7659c6t10m/
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jerd Année NT158. o cents (io «sentîmes) Mardi 30 mars 1915 L'ECHO BELGE L'Un non fait la Force. Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam, Belge est notre nom de Famille. ■ —«MPI ———11————3——ft—1———H——— Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N.Z. VOOBBUROWAL 234-240 Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. / Charles Bernard, Charles Herfoiei, Comité de Rédaction: ■ Gustave Peellaert, René Chatnbry, ( Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone : 1775. Abonnement ( En Hollande II. Î.50 par mois, payable par anticipation \ Etranger fl. 2.00 „ „ Dois quand même. Un rédacteur du ,,Nieuwe Courant' nous apprend que les Belges sont désunis Nous n'avons pas, en notre qualité de neuves à noua occuper de ces dissensions" écrit-il justement. Ce qui ne l'empêche pas cependant de dire sa iaçon de penser. Loin de nous l'idée de nous en plaindre Tout d'abord parce que. ce confrère hollandais va nous éclairer sur cette désunior que nous ne savions ças exister parm: nous. Il s'agit de la querelle française-flamande. Hum ! Estrce que les soldats allemands qui, chaque jour, abandonnent aux nôtres quelques pouces de terrain sui l Yser s'en doutent? Je ne pense pas que quand ils f... le camp devant notre ieu. cependant que les balles sifflent à leurf oreiller ils s'avisent de dire ça c'est de ]a musique wallonne; ceci cest un< chanson flamande. Non, s'il leur reste quelque loisir pour réfléchir ils doivent s'avouer entre eux: „Tout de même ce* Belges, hein? Qui aurait cru ça." Il est arrivé qu'étant devenus tout naturellement les alliés de la France el j'espère bien que noua le resterons — d'aucuns d'entre nous se soient laissés^ aller à la stérile satisfaction du monsieur qui s'en va répétant partout: Je l'avais bien dit! Oui, le« très rares Belges chez qui l'amoui du Flamand s'accompagnait de la haine d< la France et qui rêvaient de nous jeter dans les bras de l'Allemagne ont eu tort. Ils le reconnaissent eux-mêmes et c est manquer de charité que de le rappeler avec trop d'insistance. Mais il n'en a pas falli plus peur que tous les flamingants er choeur se missent à crier comme des pu t»ois : ,,Voyez-vous ces infâmes fransquillons Ils veulent profiter des circonstances poui nous tordre le cou." Et quelques Hollandais, sympathiques aux Flamands en qu ils voient des frères de race, de faire choru: avec eux. Ce que ces Hollandais ne savent peut être pas c'est que les flamingants (et, poui notre part, nous employons ce mot san: aucune arrière-pensée de mépris) sont tous à un degré plus ou moins élevé atteinte d< la manie de la persécution. Nous, qui con îu-issons cette maladie, nous n'y prénom plus garde. Nous avons tort, car ces même Hollandais qui voient en eux des victime sont tout prêts à nous tenir, nous, pou des bourreaux. C'est excessif. La vérit c'est qu'en pays flamand les quelques deu: cent mille citoyens élevés en français e participant de la culture _ française — transmise de père en fils depuis huit siecle — en sont réduits à ta défensive. Li échange des contributions qu ils paien avec ponctualité ils ne demandent que 1 moyeu de pouvoir à leur tour transmettr jette culture à leur descendance. (Jn point 3'est tout. Vrai, la chose peut paraître ; peine croyable à des Hollandais amis de 1. tolérance mais c'est comme cela.. Auss si 110U3 nous disputons c'est parce que le Flamands autant que les \Valloii3 on' ians les veines un peu de ce sang gauloii dont César disait qu'ils étaient un peupl-bavard et querelleur. Ça n'exclut pa: d'autres qualités. Et ce n'est pas paroi me quelques propos aigres-doux ont pu êtr< échangés entre Belges à propos de langue; qu'il convient de parler de désunion. Evidemment la question est trop com plexe pour être ainsi*traitée par dessous !; jambe dans un article de journal. Quanc l'auteur de l'article du „Nieuwe Courant' parle des racines profondes que ces sentiments ont pu pousser dam notre coeur, il ne se trompe pas. C'est biei le subconscient qui se réveille, oui se révolte, si vous voulez. Mais si l'oj. peut dire: une langue, un peuple, il serait faux d'ajouter: une langue, une nation. Comment se ferait-il, sinon, que ce soient précisément le3 Alsaciens allemands qui se soient montrés les plus réfractaires à la germanisation? La Belgique, depuis la guerre plus que jamais, forme une communauté indestructible. On m'en veut pour aveir employé le mot régionalisme. Je regrette de devoir >e maintenir. Le Flamand a une originalité telle que ai on peut en faire le cousin — pas même germain ! — d'autres peuples, il est "aux de pousser plus loin ces relations de :amille. Comparez un Rubens, un Velas-juez et un Rembrandt? Le diable m'em-)orte si le Flamand n'est pas à cent lieues >lus près de l'Espagnol que du Hollandais d'autres le soin de déterminer jusqu'à |uel point ce paradoxe est l'enfance de la rérité, mais je dis, moi, qu'il est infiniment >lus paradoxal de toujours tout rapporter ■ ce ,,ja" commun qui n'est en somme [u'une affirmation purement gratuite. Tout ceci n'empêchera pas les flamingants et lea fransquillons — ah ! les vilains oots que voilà — de se prendre aux che-■eux. Nous avons déjà dit combien nous le «grettions à cause de la galerie et com->ien toute cette rhétorique est oiseuse. Ju'on me laisse en paix célébrer la beauté atine. Où voit-on que j'attaque la Flandre t les Flamands? Hé, j'ai assez affaire aux loches ! Charles Bernard. P.S. Mon article d'avant-hier: ,,Amitiés françaises" était par endroits inintelligible, re m'en excuse auprès de mes lecteurs et es prie en retour de vouloir bien excuser M typographes et les correcteurs^ Pour la fête du Roi. Vous aurez lu, certes, cet émouvant entrefilet cù il était conté qu'à St. Eloi, durant un armistice, les adversaires, après s'être massacrés furieusement durant -plusieurs heures, unis dans une pieuse et dou- m( lourense pensée, parcouraient le champ de j_. carnage, côte à côte, pour relever leurs Ec blessés. Sans avoir jamais été dans la mêlée, co: nous imaginons bien, cependant, que ce doit être là l'heure la plus cruelle, la plus démoralisante du combat. Et nous concevons à fort bien que les pires ennemis sentent fon- av dre la h'tijne, devant ce spectacle d'epou- à vante et d'horreur... Ecoutez ceux qui ont ch échappé à la fournaise. L'action, c'est comme un délire furieux, comme un voile rouge qui exalte les sens, mais empêche de voir les dangers terribles qui menacent de . toutes parts. L'odeur de la poudre grise et ^ 1 déchaîne l'instinct... On redevient l'homme gr des cavernes qui défend sa peau, sa tanniè- ro re, sa tribu. Mais vient l'armistice. Dans la co-mélancclie du crépuscule apparaît le terri- au blç bilan de l'orgie guerrière. Les blessée da geignent, le sang fume dans le couchant sei < trop rouge, une immense pitié étreint tous P* les coeurs ...On recommencera demain à se je's battre, puisqu'il faut chasser l'usurpateur, Mais durant l'armistice on redevient hom- dé me et l'âme retrouve sa. sensibilité! vo Ceux qui ont vu, surtout, se doivent de de ! contribuer à notre liste de souscription. Ils 011 savent combien d'un prompt secours peut ^ i dépendre la vie de ceux qui tombent bles- sés aù milieu des combats. Nous prions donc yl les internés, dont l'aide nous fut si précieuse à lorsque nous avons fait appel à la générosité pa de nos lecteurs, en faveur de nos soldats au D( front, de nous apporter cet appui cette fois ^e encore, en faisant, à cet effet, circuler des |>11 • listes dans les camps. Nous enregistrerons leurs dons collectifs ro [ avec d'autant plus de satisfaction que nous . savons combien le sort de leurs frères d'armes leur tient à coeur et qu'ainsi ils peur- da ront apporter, à ceux qu'il leur est défen- do du de rejoindre et de seconder, la pensée ro . pieuse qui réconcilie un instant, devant r0 V„Tnferno" des champs de bataille, dans pa , un même sentiment d'humanité, les adver- sp soir es les plus acharnés. tr< , cli ^ Total des 3 listes précéd 303.00 frs. M: \ . + 59.12 fl. D'un républicain qui applau- (ïu - dit à l'idée de réunir le vail- Pr " lant Roi-soldat et nos héros l blessés 100.00 frs. Co bas les B 2.00 fl. br ^ Anonyme 1.00 ,, so: | Mme. S. n Jf.00 „ ^ Onbekend, opdat wij allen, soldaten en vluchtélingen, * zoo spoedig mogelijk het jn gélule zouden hebben naar ' ons teèrgeliefd Bclgenland in voile vrijheid terug te mogen kceren 2.00 frs. Pour la délivrance de la bi Patrie 10.00 „ à Pour la fête du Roi. J. V. G. gr Amer s f port 5.00 „ w, M. Pierre Wierinck,. employé de l'Etat Belge 5.0Q „ tr M. J. Versluysen, apotlieher, ei gem.ee n t eraadslid van Bor- ci gerhout s.00 „ à Un admirateur du beau dis- <Ji cours prononcé à la ccrémo- L, nie patriotique de Scheve- la ningue par le Dr. Terwagne 5.00 „ er Une patriote dévouée 5.00 ,, Anonyme 1,00 fl. je Souscription pour la. fête de re notre Roi bien-aimé de n( Mme. Vve. K. R 5.00 „ G. L., Rotterdam A0.00 ,, i> M.B.P.d.C 5.00,, ni On a souvent besoin d'un plus , petit que soi, Zwolle ' 5.00 frs. i Modeste don pour l'achat d'un auto destiné au service de , l'armée belge, M. Pierlet, réfugié à Venlo 1.00 » 7 Vive le Roi Albert! L. Fran- c.,c çois. 5.00 „ et Pour un renseignement 0.121 fl. se M. Jean G 5.00 ,, Deux Anversois à Haarlem 20.00 frs vc: re Le cercle ,,La Fraternelle Belge", à Til-burg, applaudissant des deux mains à l'ini- so tiative jyrise par l'Echo Belge à l'occasion ^ de la fête de notre cher Roi, a ouvert à les cette occasion une liste de souscription au profit de notre oeuvre. Les Belges résidant di à Tilburg peuvent porter leur obole au local le de ,,La Fraternelle Belge" 102, Ileuvcl, à Tilburg. te — m mm . qi Le soldat belge. ^ Dans une lettre adressée au „Times" (nu- ai méro du 6 mars 1915), un officier anglais, qui nc est au front, écrit au sujet des troupes belges : „Je suis littéralement étonné de l'effica- s0 „cité et du courage de ces Belges. Ils sont à „réellement splendides. Il me paraît bon que de ,,1'héroïque conduite do nos alliés belges nous Ps ,,soit remise en mémoire, non seulement éternellement, niais chaque fois qu'un fléchissement se produit. L'armée belge est une armée p], „d'élite et personne jusqu'ici ne l'a égalée ,,dans la bravoure.'4' En Belgique. A Bruxelles. Nous apprenons avec un vif regret 1» >rt, à Bruxelles, de Mme veuve Edmond B. Patris, mère de notre confrère M', mond Patris, auquel nous présentons nos idoléances émues et très confraternelles'. * # * Dans plusieurs villages belges entre autres Eel et à Wychmael, on doit livrer le 1er ril un certain nombre de chevaux destinés l'armée allemande. Eel doit fournir 30 evaux. A Anvers. A. Anvers, comme dans tout le pays d'jiil-lts, la mode du bonnet de police est gené-e. Et les dames parviennent toujours à Duper les couleurs si intelligemment que le iqq et le jaune se mêlent au noir. Ainsi, nos îleurs nationales sont portées quand même, grand dam de ces messieurs de la Komman-ntur. Mais qu'y faire? Une ordonnance? Ce •ait grotesque, mais ce n'est pas là ce qui >urrat «arrêter nos -ennems... Seulement, nment la rédiger? Car tes couleurs nationa-sont mélangées avec tant c]'esprit qu'.il est possible de voir là le port d'un insigne terminé. Et Ton n'magine pas le froJherr a Huene défendant aux femmes belges de porter des chapeaux ornés de rubans de fleurs de certaines couleurs. Non pas e les Allemands n'y songent chaque jour, s officiers qui, en Allemagne, étaient respec-> comme des dieux, se trouvent fort mal à •ise devant ces manifestations inœssantes, chaque instant renouvelées. Et ils ne savent s faire contre mauvaise fortune bon coeur. :s lors, vien n'est plus cocasse que les regards fureur concentrée et impuissante que les erriers laaicet aux petits bonnets de police mdiMirs qu'arborant nos jolies ooncit oyen-s. Et vous verrez que celles-ci ne s'arrêtait pas en si bon chemin. * * * Le patriotisme n'est pas près de mourir lis la métropole. Vous connaissez l'histoire cet agent de police qui, par deux fois, a été jé de loups jusqu'à ce qu'il perdit connais-né de coups jusqu'à ce qu'il perdit connais-r ce misérable. Et voici que quelques femmes de moeurs îciales avaient jugé bon, avant le départ de >upes allemandes pour l'Yser, de .fleurir ces îvàliers à l'âme noble et au vaste estomac, il leur en prit. Elles n'étaient pas revenues cinq minutes dans leYoshivàra anversois 9 quelques solides femmes du peuple, qui ne isaient pas beaucoup les façons de faire de ; dames vis à vis des soldats,.ennemis, leur ministrèrent une magistrale raclée. Les ups pleuvaient drus, les fauxeheveux encornaient une partie du trottoir devant la mai-î où se déroula le pugilat. Bref, une baille rangée dont les honnêtes femmes sor-ent victorieuses. Après cette rude leçon,, il y a des ohancec ur que les chevaliers teutons s'en aillent à fser, sans etre fleuris d'abondance! A Liège. Les faits suivants se sont passés à la Fa-ique nationale de Herstal. Ils sont tout l'honneur de l'énergique directeur du and établissement industriel du pay: illon. Donc, après deux sommations d'avoir à availler pour l'ennemi, après avoir eu à iregistrer deux cinglants refus? il fut dé-ié à Berlin d'envoyer quelques officiers la F. N. qui sauraient bien faire enten-e raison au directeur, trop bon patriote. i mission débarque à Herstal, se rend à fabrique et la conversation s'engage ainsi tre le directeur et les Allemands: — Nous venons vous sommer de travail-r. Vous allez ordonner aux ouvriers de prendre immédiatement la besogne. H ►us faut des fusils Mauser. — Messieurs, fit le directeur, je n'ai ordres à recevoir que cte mon conseil d'ad-inistration.— Votre conseil d'administration n'existe us. Nous sommes les maîtres. — Si mon conseil d'administration n'exis-plus, je suis donc seul maître de cette en-sprse et vous n'avez aucun ordre à me •nner. Vous vous trouvez ici dans un atoLissement privé et non dans un établis-ment officiel, appartenant à l'Etat. — Nous vous accordons 10 minutes pour us décider et prendre vos dispositions, pliqua le major, piqué. Le directeur assemble aussitôt son per-unel en lui faisant savoir que, lui, direc-nr, refuse formellement de travailler pour ; ennemis de son pays. Unanimement, le personnel approuve le recteur et refuse également de reprendre travail. Le directeur' rejoint son, bureau où l'at-adaient les Allemands et informe ceux-ci ié sa décision est irrévocable. „Ma dignité, rniine-t-il, ne me permet pas de travail-: pour l'envahisseur. — Fort bien, reprend le major. Vous ez cinq minutes pour prendre vos der-ères dispositions. Nous vous emme-ins.Très calme, le directeur va serrer la lin de ses collaborateurs et leur confirme n intention formelle de n© pas manquer ses engagements d'honnenr. Il les prie ne d'informer les siens de ce qui se ssera. Après trois minutes, il se représente dent le fantôme d'état-major. — Je suis à votre disposition, dit-il sim-:ment:Le major • réfléchit, se lève et dit: b— En présense de votre attitude ferme et de la iaçon energique avec lacjuelle vous remplisse» vos fonctions, je n'accomplirai pas plus avant la mission dont je suis chargé. Je retourne à Berlin, prendre d'autres instructions. Vous êtes libre, en attendant mon retour. Après un certain laps de temps, le major revint et ne parla plus de contraindre les Liégeois à fabriquer des Mauser qui devaient servir contre leurs propres compatriotes. Il se contenta d'ordonner que l'on fit des automobiles et des motocyclettes. Il était souriant, confiant, persuadé de l'acceptation du directeur. Le Boche ne s'attendait vraisemblablement pas au nouveau refus, auquel il allait bientôt se heurter. Car le directeur resta inébranlable. Quelques administrateurs avaient défendu la tihèse que les autos et les motos n'étaient pas considérés comme engins de guerre, alors que les officiers soutenaient le contraire. Il est vrai d'ajouter que ces administrateurs-là étaient allemands, car, malheureusement, la Fabrique Nationale d'Armes de guerre — et l'on a dénoncé souvent cette situation, avant que la guerre commençât, — était en partie administrée par des citoyens teutons. Mais on voit qu'il suffit d'un seul Belge énergique, pour leur en imposer, à tous! Mais le major tenait à son projet: En vrai militaire, il revint à la charge. — Vous refusez donc de faire gagner quelque argent à vos ouvriers qui en ont un si pressant besoin? — Je juis faire travailler une partie de mes ouvriers avec les machines qui me -restent, en les employant à fabriquer de nouvelles machines pour remplacer celles que vos compatriotes nous ont enlevées. Seulement, donnez-moi la garantie écrite que vous respecterez le matériel qui me reste et les machines que nous pourrions arriver Ô, fabriquer. — Je ne puis vous donner cette garantie, répliqua le major, qui sait apparemment de quoi seà compatriotes cont capables. — Dans ce cas, je ne commence pas à reprendre la travail. Telle fut l'attitude héroïque du directeur et les affaires ei^ sont là. * * * Ceci n'est pas un conte, disent les ,,Nouvelles".Quand les Allemands décidèrent en Belgique la destruction de tous les pigeonniers, les pigeons de la place St. Lambert à Liège passèrent, comme on dit vulgairement et sans le savoir sans doute, un vilain quart d'heure. Beaucoup de Liégeois se demandèrent avec angoisse ce qu'allaient devenir oes pauvres volatiles inoffensifs, nichés dans les combles du Palais et qui firent si longtemps la joie de tous les enfants du pays de Liège. On crut d'abord que les Allemands les avaient oubliés, mais, un beau matin, un officier allemand, effrayé par leur vol intempestif à ses côtés, s'avisa de l'irrégularité de leur existence et jura aussitôt leur mort. Il alla trouver les autorités communale» et leur ordonna de détruire, dans , les vingt-quatre heures, tous les pigeons!... Les Belges furent navrés de cette mauvaise nouvelle. Les pigeons de la Place St-Lambert, c'était un peu du charme de la cité et c'était une joliesse bien locale, bien liégeoise, une parure familière et chère à tout le peuple, où toujours un peu de l'âme du ,,colèbeu" sommeilla. On décida de faire l'impossible pour les sauver et l'on alla plaider, avec chaleur, leur cause à la kommandantur. Kien n'y fit. Les pigeons devaient mourir ! Les Liégeois refusèrent alors net le sacrifice qu'on leur demandait : Ils firent savoir que les pigeons nichaient au palais, était on ne savait où, que le palais était occupé par les Allemands et que c'était donc à ceux-ci de les en dénicher, si tant est que l'opération fut indispensable. Les Allemands n'hésitèrent pas. Ils décidèrent séance tenante de passer les pigeons par les armes, comme autant de civils inoffensifs.Un officier fut commandé avec un fort peloton de soldats pour occuper le terre-plein de la place St. Lambert, l'arme au bra3. On attira ensuite les pigeons en leur jetant une abondante nourriture. Et quand toute la bande diaprée, étendue sur le gravier, comme un arc-en ciel vivant, fut bien occupée à picorer de-ci, de-là, l'officier commanda fièrement l'enjoué, feu! Une salve déchira l'air, comme un sanglot^, et les pigeons s'envolèrent. Il en resta un, un seul sur le terre-plein !... Les curieux, attirés par la mise-en-scène, se tenaient les côtes. L'officier, cramoisi, se mit à injurier ses soldats avec les éclats de voix d'un portefaix. —,,Mais au fait, s'écria-t-il enfin, (Comment se fait-il que vous soyez cinquante 1 pour tirer sur des pigeons rassemblés et qu'un seul pigeon soit atteint? N'êtes-vous pas honteux? Expliquez-vous donc!" Le sous-officier ainsi interpellé fit une réponse péremptoire: — ,,C'est bien simple, overste, risqua-t-il, nous aurons probablement tiré tous sur le même !" La foule, cette fois, éclata de rire. Le sous-off, qui avait trouvé le mot de l'énigme . — uu véritable mot de la fin ! — fut con damné à huit jours de cachot pour s'être moqué de son supérieur en public. Mais on n'osa pas recommencer l'expérience. Les pigeons eurent le vie sauve. Et voilà comme quoi les pigeons de la place St. Lambert à Liège, ont aujourd'hui leur histoire et sont en passe de devenir aussi célèbres que ceux de la place St. Marc à Venise. * * * Depuis mercredi dernier, la ganterie Louis XVI, rue du Pont d'Avroy, a fait un étalage qui a produit sensation. Ce sont d'abord trois énormes portraits des rois Léopold I et II avec, au centre, Albert. Plus bas, une énorme peau de lion, la gueule ouverte. Dans le fond, des bas rouges, jaunes et noirs, étalés de fafon à présenter un éneerme drapeau national. Au-dessus du lion, cette inscription: ,,11 fut surpris dans son sommeil. Us furent surpris de son réveil." Une foule compacte ne cessa de défiler devant ce patriotique magasin. & . . • • • On annonce le décès du Dr. Victor Dwelshamvers, qui s'est signalé comme critique d'art. Il avait publié des critiques --ur Wagner et sur les symphonies de Haydn. Il avait écrit le livret d',,Hermesse" qu'Arthur Van Dooren mit en musique. Le Dr. Victor Dwelsliauwers était président de la Société Bach de Bruxelles. Au F»axrs Wallon. Les Allemands ont encore fait à Theux de la jolie besogne. Des gamins avaient trouvé ben de semer de ronces le chemin qui conduit à un endroit nommé ,,Maka." Leur but était uniquement d'agacer les amoureux dont cet endroit est le lieu d« rendez-veus. Le malheur voulut qu'une patrouille passa par là et s'empêtrât dans les ronces. Le lendemain, grand branle-bas : tous les jeunes gens sont appelés à l'hôtel de ville. On en enferme quatre .pour huit jours, dit-on, mais des affiches viennent de nous apprendre que l'officier commandant la place ,,regrette le fusillement" (sic.) Quelques jours après, par crainte du départ des jeunes gens, on voulut les expédier tous en Allemagne. Mais il fut décidé par T autorité militaire que les jeunes gens de 16 à 26 ans seraient tenus d'aller signer tous les lundis une liste de présenoe et que les parents seraient tenus responsables da leur départ ! Il est défendu de circuler dans les environs des ruines de Franchimont. * * •» Le mort de M. Ivan Despa qui s'était tant dévoué pour ses concitoyens a privé le" comm'ines de La Beid, Sart et Polleur d'un précieux concours. Ces communes connaissent aujourd'hui la famine. Toutes les hiuteurs sont occupées par les Allemands et tandis qu'à l'hôtel Balmoral il y a deux cents soldats, il ne reste à Theux, dans la vallée, qu'une vingtaine de misérables soldats boiteux et bossus! A Pepinster, la vue de la voie ferrée a été dérobée à l'aide de panneaux-réclames afin qu'on ne remarque pas les nombreux convois de blessés. On prépara le logement pour 10,000 hommes dans la vallée:' A Ganîl. Le conseil d'admiiistration de la*Banque de secours de Gand a tenu une séance au cours de laquelle ont été prises diverses décisions qid ne peuvent manquer d'intéresser lo public. Le conseil a notamment décidé que les allocations hebdomaraires limitées jusqu'ici à 10 et 15 fr. pourraient être portées à 20 et 25 francs quand il serait justifié d'une nécessité spéciale, comme notamment le payement du loyer. Le conseil a estimé que, dans ce dernier cas, la majoration de l'allocation se justifiait par le fait que dans l'espèce, l'intervention de la Banque de secours était utile à deux personnes : le débiteur et le propriétaire de ce dernier; et dans les temps difficiles que nous traversons, bien des petits propriétaires sont dans une situation aussi digne d'intérêt oue leurs locataires. Le conseil a résolu d'ouvrir un crédit d'escompte de 100,000 francs à la société coopérative, constituée par les représentants et sénateurs de Gand, sous le titre de ,,Comité de contrôle des avances à la petite bourgeoisie." Cette société a pour objet de consentir aux commerçants et aux petits bourgeois des prêts garantis par des créances sur leurs clients. Ces prêts, à la différence de ceux consentis directement par la Banque de secours, ne seront pas faits sous forme d'allocations hebdomadaires, mais constituent des avances de capitaux. Les prêts seront représentés par des effets de commerce acceptés, que la Banque de secours escomptera. La société a son siège rue du Saint-Esprit. Le conseil s'est entendu avec la société d'avances et de prêts de Bruxelles, pour établir au sein de la Banque de secours une succursale de cette société, succursale dirigée par un comité composé de MM. J. Dauge, E. Steyaert, L. Verhaeghe, J.. Fuerison et E. Coppieters. Ce comité examinera e.t transmettra à Bruxelles des demandes d'avances sur créances dues par l'Etat, notamment du chef de réquisitions, de traitements arriérés, etc. Ces avances pourraient aller jusque 50 p. c. du montant principal et l'intérêt n'en serait que de 3 p. <% De renseignements communiqués au conseil, il résulte que les intérêts et frais relatifs à la moyenne des prêts consentis par la Banque de secours ne dépassent pas 3.20 }). c., ceci pour répondre à des bruits circulant dans le public et tendants à faire croire que le recours à la Banque de secours est toujours onéreux. Le public ne tient pas compte que certains frais frappent plus lourdement tels contrats que tels autres et qu'il y a^ parfois aussi des droits d'enregistrement à payer. Dans les Flandres. La ville de Gand a émis de nouveaux bons de 2 francs et sous peu, elle mettra en circulation des papiers monnaies de cinquante centimes. Ces bons sont destinés, paraît-il, à remplacer les coupons de 2 francs des obligations qui sont devenus trop sales. .* * • Une bande de filous adroits exploitait les environs de Ninove et avait mis sur les dents les parquets de Bruxelles, de Gand, de Termonde, d'Audeaiaerde. Or, quatre des principaux bandits viennent de tomber entre les mains de la police. Des perquisitions ont donné d'excellents résultats et l'affaire pourra être appelée bientôt devant les tribunaux, * * M. le Dr. Achille Van Cauwenberghe, membre du^ Conseil provincial et bourgmestre de Wortegem, vient de- mourir. — mm Une lettre ouverte Notre collaborateur M. Louis Piérard avait publie dans l',,Amsterdammer" (Tribune Internationale) un article sur la ,,Belgique et la guerre". M. Jacob, dans la ,,Vlaamsche Stsm", et un Hollandais, M. de Boer, dans l',,Amster-dammer'' même, lui ont à ce sujet adressé des lettres ouvertes. Notre collaborateur a répondu, à M. C. de Boer par la lettre suivante: La Haye, le 23 mars 1915. 1 Cher Monsieur, Après une absence d'un mois et quelques jours, je trouve en rentrant en Hollande, clans Ja ,,Vlaamsche Stem" et dans 1',,Amsterdam-mer", les lettres ouvertes, qui m'ont-été adressées pur le dr. Jacob et par vous à propos d'un article que j'ai publié sur la Belgique et la guerre sous la rubrique: „Internationale Tribune" du „Groene". , Jo viens d'écrire à mon compatriote que je ne voulais point lui répondre, toute discussion entre Belges, à l'étranger, en un moment comme celui-ci, me paraissant assez indécente. Mais, encore qu'il m'en coûte, je ne puis, sans man-j quer à la politesse, m'abstenir de vous répondre, à vous qui êtes Hollandais. Permettez seulement que je le fasse en peu de mots et no m'en veuillez pas si je ne prolonge pas 1e débat qui s'amorce entro nous. Du diable si je m'attendais à recevoir autre chose que des remerciements de la part des. leaders du mouvement flamand après mon article du ,,Groene". Wallon, devant à la langue trançaiso et à l'esprit français le meilleur, l'essentiel de ma. culture, j'y exprimais très sincèrement le voeu de voir Français et Wallons apprendre tous le néerlandais qui s'illustre d'une littérature au moins aussi riche que l'allemande. Mais voilà! J'ai ajouté qu'il ne fallait pas pour cela abdiquer devant certaines exagérations ridiculement galloph'obes. Et l'on me somme de m'expliquer. On sait pourtant à qui j'en ai, en parlant ainsi. 11 existe une espèce de flamingants pour >qui ,,défense du flamand" signifie ,,haine du français, do tout ce qui vient de France". Ce sont ceux-là qui en ce moment, au pays envahi, sous la botte du Prussien infâme, Vont pas honte de baver sur un peuple qui est notre allié et qui donne au monde en ce moment le spectacle d'un stoïcisme, d'une dignité, d'une unanimité admirables. Dieu merci! Ces mauvais Belges ne sont qu'une poignée. La guerre épouvantable, déchaînée par l'Allemagne, le martyre dont souffre injustement notre paya ne leur ont rien appris; ils continuent à de'-noncer la nation perdue, frivole, débauchée, source de tous les vices et de tous les maux, en face de la vertueuse Germanie. Ces gens ont un fransquillon sur le nez: lo mal est incurable.Heureusement, ils ne peuvent rien contre le bon sens du peuple flamand. Colui-ci, comme le peuple wallon, est fier de lutter dans cotte guerro contre le ,,Duts" qui a brûlé Louvain, Aerschot et Termonde, et s'est déshonoré pour toujours dans cette guerre par les pires abominations.Les Flamands ont le droit d'être jugés, administrés, enseignés en flamand, s'ils lo désirent. Mais "je suis contre la coercition. La-Flandre est un pays bilingue, où depuis des siècles on parle à la fois français et flamand. Nos plus grands écrivains belges do langue française: Verhaeren, Maeterlinck, Eeklioud, Van Lerberghe, Elskamp, Rodenbach sont des Flamands. S'il plait à un jeune bourgeois flamand de recevoir l'enseignement universitaire en français, s'il plaît à un travailleur, à un campagnard flamand qui songe à l'expatriation d'apprendre le français: libre à eux. Jo suis contre la coercition en matière linguistique en Belgique, comme je le serais dans l'Alsace-Lorraine germanisée ou dans la Pologne allemande. Vous me parlez de la ,,wijze waarop de woord-voerders der Walen gewoon zijn te spreken over al wat Vlaamscli (lees dikwijls : Germaans) is". Je pourrais 6emblablement vous rappeler un propos cher aux mauvais Belges dont je parle plus haut: Al wat Walsch is, valsch is (Je no suis pas sûr de citer exactement.) Au cours des cinq mois que je viens de passer dans votre belle et hospitalière Hollande, j'ai pu me convaincre partout que la langue française y' est tenue fort en honneur et que certaines manifestations flamingantes, ,,certaines exagérations ridiculement gallophobes", ■v suscitent une douce ironie. Agréez, je vous prie, cher Monsieur, l'expres sion do mes sentiments les plus distingués. Louis Piérard#

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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