L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

1221 0
close

Waarom wilt u dit item rapporteren?

Opmerkingen

Verzenden
s.n. 1917, 02 Maart. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 26 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/cr5n874103/
Toon tekst

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

3ème Année N°. 86Q © cents Vendredi S mars I9W L'ECHO BELGE L'Union fait Sa Force, «louma! quotidien du roatiin pswaâssaEit era. Moliancle Beige est notre nom' de Famille. Toutes les lettres «doivent être adressées au bureau ele rédaction: N. X. VOOHBUSGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 27S>7. Rédacteur en Chel: Gustave Jaspaers. „ ., , . , ,, ( Charles Bernard, Charles Hepbleî, Consïté de Rédaction: s „ , . , ( René Chorabrï, EîMiîe Pataparé. jî-'atij- «es anntsoces, anontiemencs et vereta ata numéro, s'adresser à l'Administration daa journa!:fJ.Z.Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone : 1775. Abonnements: Hollamlefl.l .50 par mois. Etranger fi.2.00 car mois Annonces: 9 5 cents fa ligne. Réclames: 30 cents la Signe. ii voeu in âllemand. Le comte Westorp, dans la déclaration Wil a faite au Reichstag en réponse au discours du Aanchelier, a réclame Anvers nour le commerce allemand, la cote fia-Hj„ en faire une base contre rACl et la Flandre pour la prêté-ter contre un retour de l'influence fran- ; caise"- nous ne pensons pas que ce soit fausser le texte en 1» formulant autrements pour y remplacer l'influence française par l'influence allemande. , . Il y a Parmi les actlvistes flamands de ce, doux obstinés à qui les événements n'ont rien appris, et qui s'imaginent avec un curieux semblant de bonne foi que les Aile mands soutiennent leurs revendications par sympathie. D'autres croient discerner que c'est par haine de la France et du roma-nisme: or, rien ne rapproche comme une haine commune. Les troisièmes, qui posent pour les plus malins, se disent que, puisque dans cette affaire l'intérêt de 'l'Allemagne, qui consiste à créer des difficultés intérieures chez l'ennemi, et leur interet se confondent, le plus pratique est de s entendre, liais saisissent-ils bien la portée des pa,roies de JV1. Westorp ou, plutôt, discernent-ils la pensée qui les a dictées' M. Westorp, pangermamste, ne etierene que la grandeur de l'Allemagne. Elle est la nation élue, la première dans tous les domaines de l'ordre spirituel, à qui la terre est promise. Pour asseoir cette domination d'une façon durable, il lui faut les champs de la Pologne et les mines de Briey qui assureront sa subsistance et qui lui permettront de se multiplier. Mais ce peuple des Alamans, des gens de toutes races, qui se prolonge par delà d'étroites frontières chez des peuples voisins, les Flamands par exemple, pourquoi ne les englobérait-il pas dans son unité et sa puissance? Cet Allemand pense en Allemand. Quand il proteste au Reichstag au nom des droits des Flamands il ne fait pas de la sentimentalité mais de là ,,realpolitik' , dans le sens le plus étroit. Sans songer a 1 echec piteux de la politique allemande en Alsace et en Lorraine annexée, il suppute dans son esprit le temps qu'il faudra aux gens d Anvers, de Gajid, de Bruges pour devenir d'authentiques Allemands, de langue et de caractère. Car ce n'est que le jour ou ils îeront disciplinés au point de n etre plus iue des automates au service de 1 Empire }uô celui-ci trouvera en eux l'accroissement le force dont il a besoin. ^ Toute notre histoire, notre mentalite, 1 es-lence même de notre être protesté contre la réalisation d'un tel plan. Qu'est-ce que 1 Al-emagne a de commun avec nous1? Rien. Ces ►rovinces rhénanes, qui jadis participèrent, e la magnifique civilisation de l'Occident, e sont intégrées au nouvel Etat Germain et 'est de lui que ses populations reçoivent :ette impulsion que détermine jusqu au ■yfchme de leur sang. Mais ce que la Prusse t fait de cette Allemagne chère à Mme de Staël; aussi différente de l'Allemagne d'au-ourd'lxui que nous en sommes éloignés nous-nêmes, est-ce qu'elle ne pourrait pas le faire <vec nous ? Et l'on comprend qu'il n est aême pas besoin de ces manifestations spo-adiques de snobisme germain comme il peut 'en rencontrer en Flandre pour inviter un Vestorp à le croire. Aussi ne vouions-nous qu'indiquer la va-îur d'une déclaration comme celle que ce -ancermariste vient de faire au Reichstag. 'our s'en rendre compte il f&iut se mettre ans l'esprit la formation du formidable ïtat Allemand moderne et considérer com-îent son agression d'août 1914 ne^ devait srvir qu'à fonder sa puissance définitive et lui assurer l'hégémonie en Europe. Il y 3-ut de la méditation et de la lecture, une ertaine discipline intellectuelle et une me-îode de travail. C'est beaucoup exiger. Mais 'est ici que vient à point un excellent etit livre dont l'auteur, qui a de la méthode t du sens critique outre qu'il a beaucoup 1 et médité, a- su formuler des conclusions itelligibles pour tous et d'une singulière igueur. Nous voulons parler de ,,La Nation îriminelle" — étude historique de la éformation morale allemande — par Ferd. an de Vorst (Ed. van Out et Co. Brux. et 'aris). Comment un pays formé naguère de entames d'Etats minuscules, si divers dans ïs façons de sentir et de penser, d'extrême arbarie ou de moeurs aimables sinon raf-inées, un pays où se place la formation 'un Goethe, d'un Klops{:ock ou de ce ean Paul qui attribuait l'empire des mers ux Anglais, celui de la terre aux Français, svendiquant pour l'Allemagne le seul omaine de l'air où plane lai pure doctrine, >rnment un tel paya qui, après Hegel et 'ichte, a encore pu inspirer à Lamartine sa [arseillaise de la Paix, est-il devenu l'Etat mtaculaire dont parle Karl Lamprecht? 'out ce contradictoire se trouve expliqué et ésolu dans l'essai historique de M. van o Vorst, où les Flamands trouveraient 'utiles leçons. Sans doute les activistes spèrent une paix boiteuse à la suite d'une uerre indécise qui leur permette de con-inuer leurs intrigues. Comme si alors dans 5, dans 50 ans, la barbarie organisée des lermains ne tenterait pas une nouvelle gression contre la civilisation de l'Occi-ent? lis n'en seraient pas moins obligés o choisir au bout de ce très court terme »tr<> l'.absoçgtiofi jai teatacu-. laire" ou une alliance, sinon formelle tout au moins morale, avec des nations que relie un lien commun: le respect de la liberté individuelle dans l'Etat et le respect de la liberté des Etats voisins. Il est infiniment plus pratique de conclure avec l'auteur de ,,La Nation Criminelle" à la nécessité de détruire tout ce que l'on comprend dans cette formule un peu réduite mais d'une grande vigueur d'expression : le militarisme , prussien. Charles Bôrnard. I Aux internés et réfugiés socialistes S'il est encore un doute dans l'esprit de certains socialistes belges, internés ou réfugiés en Hollande, sur la portée des résolu-tiens admirables adoptées récemment en Belgique occupée par les militants les plus estimés du Parti ouvrier, résolutions qui délèguent à la prochaine conférence de Paris Emile Vandervelde et Louis de Brouckère, qu'on lise cet extrait d'une lettre adressée ces jours derniers par celui-ci à un ami en Hollande : _,,L'ordre du jour a bien été voté en Belgique par une réunion vraiment représentative du Parti et que tu me permettras de ne pas désigner plus clairement dans une lettre qui sera peut-être censurée. De l'avis de militants établis en Hollande, et qui ne partagent pas l'opinion de nos camarades de Belgique, l'ordre du jour reflète indéniablement la conviction de 90 % de nos camarades dans le pays. La résolution, tu le sais, a été unanime. Je considère comme bien fâcheux que ceux d'entre nous qui sont établis en Hollande, en Angleterre ou en France veuillent substituer leur opinion à celle des camarades restés au pays. Le seul socialisme belge qui ait vraiment droit ^ de parler au nom de notre classe ouvrière est évidemment celui qui est demeuré en contact direct et journalier avec elle." Que pensent de cela les socialistes belges qui, ]e 18 février, à La Haye, votèrent une résolution en faveur de la reprise immédiate des relations avec les socialistes allemands, tous les socialistes allemands ? Sans doute ne se sont-ils pas rendus compte sur le coup qu'ils se mettaient en contradiction avec le sentiment de leurs camarades du pays cc-cupé. Il serait, à ce point de vue, intéressant de savoir si la longue résolution votée le 18 février, où l'on reconnaît la main de M. Camille Huysmans, avait été au préalable soumise aux groupes représentés et dis- | cutée par eux avant le congrès? L'échec de la guerre scus-marine et la : déception en Allemagne. Le blocus allemand est décidément moins ; terrible que nous faisait supposer le bruit « mené autour de l'adresse envoyée aux ( neutres le 31 janvier. 1 Le journal danois ,,Dagens Nyheter" i écrit que les navires arrivés ces jours-ci à Gothembourg et qui ont traversé la zone * interdite n'ont rencontré, au lieu de sous- j marins, que des contre-torpilleurs anglais, qui faisaient tranquillement leur patrouille, j D'autre part l',,Idea Nazionale" apprend ( de source bien informée que les premiers -\ résultats de la guerre sous-marine ont été ( une déception pour l'opinion publique en Allemagne où, malgré l'optimisme officiel, } les critiques les plus vives se font ouverte- £ ment. > « fl>'^3rwi t ( Hommage à la Belgique Le journal de Barcelone ,,Justicia" a publié récemment une lettre fort élogieuse s pour la Belgique, signée du député Mel- I quiadès Alvarey: ,,L'exemple donné par la Belgique dans cette guerre, écrit le leader libéral démocrate, est sublime. L'histoire enregistra, outre sa défense héroïque, 6a dignité nationale. En s'opposant à la Violation de son territoire, elle signifia au monde î que la Belgique considère que la justice pos- j sède une valeur morale que les peuples civi- j lises doivent respecter jalousement. Pour ( défendre cet idéal, la Belgique a tout souf- i fert, la dévastation de son sol, la ruine de v ses richesses, l'incendie de ses monuments, « la r -rt de ses fils. Sa souffrance est la base f: d'une richesse immortelle et ceux qui par 1 peur ou par égoïsme sont incapables de ['imiter se rappelleront son nom avec envie." . La presse espagnole a reproduit avec élo- . »es la lettre de M. Melquiadès Alvarey. ■m» CI ' «n . d n y a un an s 1er mars 1916. — Les Russes continuent % ;-poursuivre Vennemi dans la direction, dé Eermdnshah et capturent deux canoràs. s' 2 mars 1916. —- Los Anglais en'lèvent des 11 tranchées ennemies près d'Y près et dit ca- j? nal des Comincs et font 180 prisonniers. E Les Français repoussent une vive cKtaquc n illmaxidù sur, Fhsnau « En Belgique. A Bruxelles Il vient d'être décidé, d'accord avec S. E. le marquis de Villalobar, ministre d'Espagne, que le nouveau tarif du secours B est applicable, depuis le 1er janvier dernier, aux familles de mobilisés français. Le règlement relatif au secours-soutien est donc entière-mont applicable aux familles françaises, et le secours spécial alloué à l'intervention de la légation d'Espagne est supprimé. Le légation d'Espagne dressera un relevé des familles françaises admises au bénéfice dudit secours. Sous aucun prétexte aucune modification ne pourra être apportée à cette liste-type sans l'autorisation expresse de S. E. le ministre d'Espagne. Toutes les propositions relatives à l'admission, la radiation et la réintégration des familles françaises devront être soumises à S. E. le ministre d'Espagne, par l'entremise de ses consuls, avec, rapport détaillé à l'appui. Il en est de même pour les changements de domicile qui seuls sont autorisés ou refusés par la légation royale. Il ne pourra être fait aucune retenue, de quelque nature que ce soit, sur les secours alloués aux familles françaises, sans l'assentiment écrit du ministre d'Espagne. • Dans les locaux affectés au paiement dudit secours les comités devront afficher un avis ainsi conçu: ,,Toutes les réclamations que l'es familles françaises auraient à faire valoir devront être adressées par lettre, directement et sans aucun intermédiaire, à S. E. le marquis de Villalobar, ministre d'Espagne à Bruxelles."Des mesures spéciales seront prises par Son Excellence en ce qui concerne les compagnes de soldats français, qui restent exclues du bénéfice du règlement édicté par le Comité national. Ces mesures seront portées à la connaissance des comités provinciaux en temps utile. . En conséquence, les comités de secours auront à liquider en faveur des familles des mobilisés français, comme en faveur des familles des mobilisés belges, la différence entre le taux ancien et le taux nouveau du secours B pour la période s'étenda-nt du 1er janvier' dernier au dernier paiement effectué d'après l'ancien barème. La totalité des provisions dont les comités provinciaux ont été crédités le 15 janvier pour le paiement du secours spécial sera virée par eux au compte du secours-soutien et répartie entre .les. comités locaux d'après leurs besoins. • • • On trouvera ci-après d'intéressants détails sur la vie à Bruxelles et l'état d'âme dos Bruxellois vers la fin janvier 1917. Ils sont extraits tels quels de nouvelles particulières : j,11 y a une difficulté assez grande de se procurer certains vivres; il faut beaucoup de nerf le la guerre : lait pur, 1 fr. le litre, 1 kilo de savo!n, 3 fr. 50; 1 litre d'huile de 3.0 à 40 fr. ; oeurre, 12 à 14 fr. le kilo; là térébenthine L5 fr. le litre; les pommes de terre manquent; a viande 10 à 12 fr. le kilo; mais le moral est îxcellent, on se tire d'affaire, on va chez les imis et connaissances pour dîner frugalement et îhacuri arrive avec sa ration de pain. Surtout )as de paix allemande. La réponse des alliés a lté unanimement approuvée. Les déportations ièment la crainte et la tristesse". * * * Un journal bruxellois, organe officieux de la ,Kommandantur", signale que les colis envoyés lux ouvriers belges déportés en Allemagne sont ;i mal emballés qu'ils arrivent à destination lans un piteux état. Conclusion: les expédi-eiirs doivent se servir de boîtes capables de ésister aux fatigues du voyage.... On est touché, n'est-il pas vrai, par cette sol-icitude teutonne à l'égard des malheureux léportés belges... mais, attendons la fin de 'articulet : ,,Une fois de plus, on attire l'attontion sur ce ait qu'il n'est pas permis d'envoyer aux iuvriers qui se trouvent en Allemagne des ivres, du tabac, des cigares, des cigarettes ou lu savon." Sinistres farceurs ! que veulent-ils donc que 'on mette dans ces ,,boîtes capables de résister , la fatigue du voyage" ? "Une collection du ,Bruxellois" probablement...» On annonce la mort de MM. Gustave Van iulick, chef de gare retraité, de Félix de Cuy->er, receveur communal honoraire d'Ander-echt, du général-major retraité Adolphe yeurquin, de M. Georges Van Gemmeren, •ionnier-automobiliste volontaire, mort à ^eysen, en Suisse, a l'â^ge de 27 ans, à la uite d'une maladie contractée au service de a patrie. A Anvers Les 600 enfants, qui, le 15 janvier, quittèrent Anvers grâce à l'oeuvre belgo-holdan-laise de la santé pour l'enfance, sont presque ous revenus. Bien longtemps avant l'arrivée u train les mères et les amis attendaient es enfants. Ceux-ci arrivèrent en retard les trains ne sont jamais à l'heure). Qua-tr ingt-trois enfants d'Anvers, dix de Lierre,-ingt-silx de St. Nicolas, quatre-vingt-dix-leuf de Termonde débarquèrent. Sept en-mts. qui n'étaient pas bien portants, sont estés en Hollande. Trente enfants de nationalité hollandaise aisaient partie du convoi. Le consul-général an den Bergh, sa fille et M. et Mme Sme-ing vinrent chercher ceux-ci. C'est M. dé Cock de Rameyen qui, au noin es-membres du comité, reçut les petits An-ersois.On imagine la scène attendrissante qui se irodoiisit Lorsque les parents purent serrer tir leur coeur les jeunes voyageurs. ■ • • * La charité a toujoun été une vertu anver-)ise. Ce n'est pas en temps de guerre que les abitants de la métropole ont oublié le tribut iron devait payer à plus pauvre que soi. A mtes les ce^ivres philanthropiques fonction-ant déjà vient de s'ajouter l'oeuvre du vête-ie;nt qui a pour but d'acheter, d9 confection- ' Or et de livrer ayx, .pauvres £ens dûs chaus- j sures. Le comité a établi son local dans l'ancien restaurant de la Croix-Blanche. * * * La semaine dernière un grand concert a été donné au local de la Zoologie. M. Villier, baryton de l'Opéra flamand, a chanté des lie-ders nationaux et étrangers. A Lfêge Du 9 au 16 février on a constaté 109 décès. C'est un chiffre énorme et il faut remonter à l'année 1860, lorsque îe typhus exerçait es ravages, pour trouver une mortalité aussi élevée. A MaMnes Un correspondant du ,,T'ijd" écrit à ce journal : ,,Dans l'un des derniers fascicules des ,,Lettres catholiques mensuelles", publiées par le comité actif pour la défci. j des intérêts allemands et catholiques dans la guerre mondiale, le rédacteur, cir. E. Krebs, professeur à l'université allemande de Freiburg-en-Brisgau, le même propagandiste qui refusa recemment de s'expliquer dans le ,,iijd" au sujet de ces inexactitudes célèbres, écrit: ,,Bans ces 8e et lie lettres mensuelles, j'ai exposé, l'activité de l'administçation allemande en Belgique qu'on a si souvent calomniée. En dépit ce vives attaques, auxquelles j ai été personnellement exposé de la part de quelques journaux catholiques hollandais et luxembourgeois, aucun de mes accusateurs n'a osé démentir l'es faits que j'ai exposés." J'ai eu le privilège d'apprendre, écrit le correspondant du ,,Tijd", l'opinion du cardinal Mercier sur cette affaire de la bouche du prélat lui-même. Le numéro en question clés ,,Lettres catholiques mensuelles" se trouvait sur la table d'une c-ham'bre du premier étage du Palais Archiépiscopal de Matines où le savant cardinal reçoit avec tant .de simplicité et de •bienveillance les visiteurs qu'introduit auprès de lui le frère Egide. Je me permis de l'interroger au sujet des ,,Lettres" en question. — Savez-vous, Eminence, que ces lettres mensuelles sont propagées en Belgique et en Hollande par les Allemands"? — Je le sais. Je sais aussi qu'en Belgique (il en sera de même à l'étranger, mais je ne puis pas en juger) le docteur Kreb. n'est pris au sérieux par personne. La naïveté ;'pour ne pas employer un a«tre terme) de M. le Professeur friso l'invraisemblable. Ne veut-il pas donner aux pays neutres un aperçu général de la i situation de l'église catholique en Belgique sous la domination allemande? Et pourtant, tout le monde reconnaîtra que tout ce qui so produit dans le domaine moral ou qui se rapporte au'droiL international intéresse l'église catholique. Après s'être recueilli, Mgr. Mercier poursuivit : — L'Allemagne a commis à l'égard de la Belgique trois méfaits : elle s'est rendue coupable de parjure. N'avait-elle pas prêté serment de protéger la Belgique contre tout envahisseur et n'a-t-olle pas envahi notre pays pour l'oppresser ensuite? Les Allemands ont commis d'atroces cruautés qui laissent loin derrière elles les plus terribles atrocités des pcuplos barbares et jetteront une honte éter-ncllo sur l'Allemagne. Pour se blanchir, elle a calomnié ses victimes et les a accusées de s'être organisées en bandes do brigands appelées francs-tireurs. Le monde civilisé tout entier sait ceci et tout heaume juste le désapprouve avec une indignation profonde. Or, voilà qu'arrive ce bon M. Krebs qui, avec la gracieuse adresse d'un acrobate, passe l'éponge sur lo triple méfait de l'Allemagne et amnistie celle-ci. Il fait fi — bien entendu — de l'offre que nous avons faite de : fournir des preuves irréfutables. Voilà de graves questions qui ne peuvent jamais être étrangères à la morale catholique. M. Krebs se déterrasse, de ses accusateurs en deux lignes, alors qu'il consacre des pages entières à des faits beaucoup moins importants. Considère-t-il que ses lecteurs ne sont pas assez intelligents pour découvrir le noeud du problème? Les soi-disant .,Lettres mensuelles catholiques" ne devraient pas traiter avec tant do légèreté les hauts principes des lois naturelles.Pourtant, le sous-titre de cette publication éclaire un peu cette affaire et détermine clairement eon but. Ces revues sont publiées par le ,,Comité actif pour la défense des intérêts allemands et catholiques dans la guerre mondiale". En effet, d'abord les intérêts allemands, ensuite ceux des catholiques'. Il n'est pas rare de voir les intérêts allemands primer les intérêts catholiques. Il faut être aveugle pour ne pas constater qu'ici les principes catholiques sont repoussés parce qu'ils s'opposent au mépris du droit allemand.'' Le correspondant du - journal hollandais continue à faire, très à propos, le procès du Krebs en question. Il lui reproche de ne lire que-des journaux belges soumis à la censure, où il ne peut donc puiser qu'une documentation réfutable. L'épiscopat belge a offert, , à différentes reprises, une enquête contradictoire. Krebs a toujours refusé, sous le prétexte que c'était impossible. . Evidemment, il trouve beaucoup plus simple de mener, à lui tout seul, une enquête qu'il prétend être la seule qui donné toute garantie d'impartialité. Procédé boche. A l'outil on reconnaît l'ouvrier. A. Vervsers Le Conseil communal de Verviers s'est réuni en séance le lundi 5 février, à quatre heures. L'ordre du jour très chargé comportait une motion de MM. Lang et Houget concernant l'enseignement professionnel, et de très intéressants renseignements fournis par M. 'Grun, sur l'activité de notre boucherie communale. La commune de Dison, stimulée par les résultats brillants obtenus, a suivi l'exemple de Verviers et decuis auelauc tennis. elle aussi, une boucherie établie sur le modèle de celle que nos édiles, à l'instigation de M. Tyberghien, ont créée chez nous. M. Georges Fettweis a été nommé pour remplir provisoirement les fonctions d'ingénieur de la Ville, en remplacement de M. Léopold Siney, qui est actuellement en congé de maladie. La journée de privation du 21 janvier a procuré à l'oeuvre la jolie somme de 10,910 francs 55 centimes qui sera répartie sous formé de nourriture, d'une manière équitable et très stricte à la fois, aux petits êtres en faveur desquels l'oeuvre a été instituée. Le cercle rappelle aux femmes do soldats et de prisonniers, ainsi qu'aux personnes chargées de veiller . aux intérêts des orphelins de la guerre des communes de Verviers, Andrimont, Dison, Ensivaî, Heusy, Hodimont, Lamber-mont, Petit-Recha-in, Stemhert et Wegnez, d'avoir à se présenter aux bureaux de l'oeuvre, rue Renkin, 54, munies de leur livret • d'état civil. La limite d!'âge des enfants a' été fixée à 14 ans inclus. * * * D'après les nouvelles qui nous parviennent les Boches auraient déporto au pays de^Vèr-viers 350 hommes le premier jour, c'est-à-dire le 29 janvier; 600 le lendemain et 1500 le troisième jour. De Dolhain 15 hommes seulement auraient été enlevés. Au Wallon Pendant trois semaines environ Waremme est restée sans lumière. L'usine électrique manque de courroies pour moteurs, celles-ci ayant été. enlevées par les Boches, peu scrupuleux, comme toujours. * * * Une nouvelle oeuvre vient d'éclore, c'est celle du dîner pour les futures mères et les mères qui allaitent elles-mêmes leurs bébés, * * * Les usines de Bourg, de La Louvière, ont reçu une commande comportant des transformations de vieux tanks à pétrole d'Anvers en cuves de brasserie. # * * La Compagnie centrale de Haine St. Pierre a reçu une commande de quelques hangars métalliques pour le port d'Anvers. La firme Parys, de Marchienne-au-Pont, a reçu une commande analogue. Il y. aura donc du travail pendant cet hiver. * * * Le 9 février a eu lieu, au théâtre des Variétés de Charleroi, l'exécution de l'oratorio ,,Jacqueline de Bavière", au profit d'oeuvres de charité de la région. L'oeuvre du maître gantois Jean Vail den Eeden, directeur du Conservatoire de Mons, a été interprétée par 500 exécutants. Au I^uxesirsooïuia0^ La foire de janvier, dite foire ,,'des accor-d'ailles", la plus importante de l'année avec celle de la Saint-Nicolas, ou ,,foire des amoureux", vient d'avoir lieu à Arlon. Inutile de dire qu'à-cette foire, si renommée autrefois, l'animation fut à peu près nulle. * * * L'administration communale de Marche a fait parvenir un colis d'une valeur de 13 fr. à chacun des prisonniers originaires de cette ville, internés en Allemagne. Les communes du canton ont, de leur côté, souscrit en faveur de leurs prisonniers pour des envois de vêtements. Les abonnements de pain qui devaient être | prélevés sur le produit de la tombola de l'an dernier ont été remplacés par un colis suisse d'une valeur de 12 francs, et pour les internés en Hollande par un colis d'une valeur de 7 francs. • » e On a célébré à Arlon, en l'église St. Do-nat, une messe pour le repos des soldats ar-dennais morts au camp de iGuben, dans le Brandebourg. *■ * # La Cour d'assises de la province de Luxembourg se réunira à Marche,-la ville d'Arlon faisant partie actuellement du territoire d'étape. Le Papa est-il neutre ? Si j'approuve pleinement la plus grande partie de l'article paru dans l',,Echo Belge" du 27 février dernier, sous le titre ,,La Patrie au-dessus de tout", je ne puis laisser sans protestation le passage où M. A. de Busbeck s'exprime comme suit: ,,Benoît XV est neutre^ obstinément neutre. Ses enfants se battent sous ses yeux, et il les laisse faire. Tous les catholiques ne prennent pas leur parti de cette neutralité. Léon Bloy a écrit, à ce propos, dans son curieux livre-,,Au. seuil de l'Apocalypse", des pages enflammées que je ne vais pas transcrire, parce qu'elles feraient do la peine à quelques-uns o ui sont résignés à cette extraordinaire neutralité."Contrairement à l'opinion de M. de Busbeck, les Allemands, eux, mettent en doute la neutralité du Pape. La ,,Neue Zurcher Zeitung" assurait dernièrement que, dans les milieux catholiques allemands, on commençait à être très préoccupé par la politique du Vatican vis-à-vis de l'Allemagne. Déjà, la nomination d'un Italien à la succession du cardinal Fruhwirth comme nonce à Munich avait été ouvertement déplorée par la prèsse catholique bavaroise et, dans les milieux catholiques de Bavière^ avait été rédigée une supplique au Pape en faveur d'un nonce allemand. La nomination récente de sept cardinaux italiens, de trois français, d'aucun allemand ou autrichien a causé, en Allemagne, une impression très profonde. L9 journal officiel des catholiques bavarois a écrit à ce sujet: ,,Si notre dévouement pour le Pape, représentant du Christ, n'avait dos. des racines Drofftndûs foi eiir . dans notre conscience, on pourrait croire qu a Rome les catholiques allemands jouis' sent de très peu de sympathies. Notre foi e1 notre dévouement peuvent supporter toutes les épreuves parce que, pour nous, la religior catholique n'est pas une question de senti ment ou de nationalité. Cependant, il n'esi pas inopportun d observer que celui qui croi-, ra^ 1.10US nous considérons comme quan-• tité négligèable, et que nous sommes, pai conséquent, disposés à nous taire sur tout, se tromperait. ' ' Comme on le voit ce 11'est pas de la neu tralite du Pape que les Teutons se plaigne^ mais bien de l'aversion du Vatican poui les Centraux. Tous les catholiques bavarois du reste ne songent pas à se poser ei: victimes, et certains d'entre eux paraissenl même très bien ee rendre compte du motii pour lequel les .catholiques allemands m so-nt^pas en ce moment en odeur de sainteté auprès du Vatican. C'est ainsi que, dans une revue importante de Munich, l',,Hisfco-risclhi-Politisclie Blatter", le Dr. Joha-nnes Hoenig critiquait avec énergie, dernièrement, la presse allemande et la censure. I. réfutait les partisans de la guerre qui affec taient do voir en eille un moyen de réno vation morale. Koenig reconnaissait auss: que le clergé et les journaux catholiques er Allemagne n'avaient pas été pendant cette guerre exempts de fautes. Autre preuve que les Boches nourrissent certaines craintes concernant la neutralité du Pape. Une dépêche, adressée le 15 février dernier de Rome à la ,,Morning Post", assurait que le kaiser aurait demandé à Benoît XV de nommer un nonce à Berlin ou toui au moins d'accréditer le nonce apostolique à Munich. L'Allemagne cherche à contrebalancer l'influence qui grandit surtout depuis la mort de Mgr. Doelbing, évêque de Sutri, et depuis le départ forcé de Mgr. vor Gerlach. Jusqu'ici le Pape n'aurait pas accédé à la demande du kaiser. Il est curieux de noter que l'information de la ,,Mor-ning Post" coïncide avec une manoeuvre de la jpresse catholique allemande qui tend aux mêmes fins. | Nous venons de voir ce que pensent les Allemands de la neutralité du Saint-Siège. Un incident récent en dit plus long encore sur les sentiments de Benoît XV. Il y a quelques semaines, dans u:ae égliss de Milan, le père franciscain. Michel Angelc Draghetti, un prédicateur célèbre, après avoir exprimé le voeu d'une paix victorieuse pour l'Italie, déclara qu'il se considérait comme autorisé à souhaiter cette paix radieuse puisque, avant de monter en chaire* il s'était prosterné aux pieds du Pape qui lui avait donné mission de dire à ses fils de Rome et de toute l'Italie ,,que c'était au nom do la civilisation qu'il fallait implorer de Dieu cette paix victorieuse, cettô paix du Christ qui se manifeste poi le triomphe de l'amour, de la justice, de la fraternité et du droit." Ceci, me semble-t-il, est assez explicite et r/a pas été démenti que je sache. A en croire M. de Busbeck le Pape est absolument neutre. Renfermé dans sa tour d'ivoire il voit ses fils ee massacrer sous ses yeux sans intervenir ! il assiste aux pires atrocités sang protester ! Comment, je ne dis pas un catholique, mais simplement un homme de bonne fei peut-il aligner de telles contre-vérités? Benoît XV est le seul chef d'Etat neutre qui ait protesté contre la violation de la neutralité de la Belgique. Le Pape a protesté solennellement contre la manière barbare de l'Allemagne de faire la guerre, contre l'horreur des déportations en France et en Belgique et il l'a fait d'une façon si ferme et si claire que le gouvernement allemand s'en est ému et a démandé des explications au Vatican. M. de Busbeck reproche au Pape de ne rien tenter pour arrêter la guerre. Or, si Benoît XV intervenait en ce moment pour la paix, le même M. de Busbeck lui reprocherait, à n'en pas douter, de faire le jeu de l'Allemagne ! ! Et voilà comment il n'est pas toujours facile de contenter tout le monde et M. de Busbeck. Celui-ci abrite son opinion, tout au moins hasardée, sur l'attitude du Pape sous l'aile protectrice de Léon Bloy. Or, ce pamphlétaire ne jouit d'aucune autorité dans les ~ milieux catholiques; c'est 1e monsieur perpétuellement en colère mais d'une colère à froid qui rapporte. Il suffit d'avoir lu un de ses ouvrages pour connaître sa manière, manière toujours la même, traits qui sont émoussés pour avoir été employés trop souvent. Ce n'est pas auprès de Léon Blov qu'un catholique sérieux et qui réfléchit ira chercher une ligne de conduite mais c'est au cardinal Mercier qu'il s'adressera. Or, le vénéré prélat, en transmettant aux membres du clergé la lettre du cardinal Gasparri sur les déportations, s'est exprimé comme suit: ,,Je vous prie de porter ce document à la connaissance de tous les fidèles. Il ne faut pas qu'on laisse s'accréditer les bruits tendancieux qui voudraient faire croire que le Pape n'est pas avec nous." Et le ,,Journal de Genève", organe protestant, qui rapportait ces paroles, ajoutait: ,,Qu'aura-t-on pensé à Berlin de cette courageuse déclaration du cardinal Mercier affirmant, sans craindre aujourd'hui aucun démenti, que ,,Benoît XV est avec la Belgique' ' ? Ce qu'où.aura pensé à Berlin? Mais exactement ce que les catholiques belges vraiment catholiques et vraiment belges savent depuis longtemps: c'est que le Saint Père n'est pas neutre devant le crime! IJn catholique belge*

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Toevoegen aan collectie

Locatie

Onderwerpen

Periodes