L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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20 augustus 1916
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s.n. 1916, 20 Augustus. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 02 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/5717m0502n/4
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Tgénie AtlSlée N°. <566 < 5 cents Dimanche âO août 1916 L'ECHO BELGE l'Union fait la Fors*?, Journal quotidien d« malin paraissant en Hollande. Beige est notre nom de Famille. Toutes les lettre» doivent être pdressé«s nl! bureau de réciactUias N. X. V008BIURGWA3, 23i»MO, AMSTEKOAK. XélfeîïSïwase ï 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: | jjer,é Chanttory, Emile Painparé. KOlSr les uiiiiuiiec», uuunncincni» ei vente au numéro, s'adresser à l'Administration Un journal : \.Z. Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: t773. Abonnementsi Hollandefl. I .SOnar mois. Etranger S.2.QOpar mots Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Dualité François-Jossph vient d'avoir 86 ans. C'est un bel âge. . On assure généralement que le vie.iL empereur porte également bien le poids des années que le poids de la fatalité qni pese sur sa maison. Il nous apparaît un jpeu comme ces rois de la tragédie antique qu'un sort inexorable, plus puissant que les dieux eux-mêmes, obligeait à vivre pour voir s'accumuler sur leur tête les plus effroyables malheurs, v Mirage littéraire? Le contraste même entre cet homme, qui n'est qu'un homme parmi d'autres hommes, et sa destinée d'Atride nous plonge dans un gouffre dfc vertigineuses^pensees. Lui-meme. est étranger à ces cogitations dont 1 impératrice Elisabeth avait souvent l'âme oppressée. Celle-là semblait courir au devant de son fatal destin tandis que l'autre laisse venir à lui les désastres comme pour en marquer le nombre et la progression. •Après le crime de Serajevo, d'où est issu plus de sang qu'il n'en fut autrefois [versé en un siècle sur la terre, François-Joseph, qui outrepassa son rôle de justicier, sera-t-il châtié lui-même par la perte de son empire ? v Le canon de' Gorizia qui répond à celui de Galicie en fait trembler les colonnes. Mais, cependant qu'il menace de s'écrouler ainsi sous les coups de bélier du dehors, une force insinuante et tenace le menace au dedans. Si l'alliance des Empires du centre avec la Turquie permet cette comparaison, M.M. de Bethmann-Hollweg et de Jagow, dont les voyages à Vienne se multiplient, apparaissent comme . ces exécuteurs orientaux porteurs du lacet' fatal et dont c'est la manière de procéder par persuasion. En ce moment où ses défaites militaires obligent la Double Monarchie à mettre son sort et son armée entre les mains du maréchal Hindenburg, elle est aussi bien près de placer entre les mains de l'Allemagne suzeraine son autonomie et son indépendance. Napoléon avait réduit le Saint Empire Romain Germanique à n'être plus qu'un duché dont le souverain, par déférence, fut autorisé à garder le titre d'empereur. Aujourd'hui ■ la Prusse, qui avait commencé par chasser l'Autriche de l'Allemagne, annexe l'Autriche à l'Allemagne. Le maître des duchés de la Leitha, qui laguère rêva d'un grand empire slave qui )ût conservé l'apparence de la puissance ;ous la tutelle de Berlin, consent à n'être }lus que le gouverneur d'une province où es rudes Germains revenus du champ de bataille viendraient oublier la vie des tran-:hées dans la mollesse et les plaisirs. A Vienne tout finit toujours par une valse: Vtais la dure couronne de Saint-Etienne mprime dans le front qui la porte d'autres dées que la couronne d'Autriche qui est me parure de bal. Les Magyars, qui auraient bien voulu constituer un bloc missant et autonome dans cet empire de 'Europe Centrale qui est le rêve cher de ous les pan-Germains, n'entendent pas ouer un rôle subalterne. N'ayant pour les Allemands aucune sympathie, ils avaient out simplement voulu se servir de l'Alle-nagne "Dour dominer dans les Balkans. Pareillement les Allemands croyaient se ervir d'eux. Ausài longtemps que la for-une leur demeura favorable, il n'était .'aucune importance que ces deux compiles essayassent de se tromper mutuellement. )epuis que les cartes ont tourné ils se dres-gnt l'un contre l'autre. Ne pouvant plus tre victorieuse, la Hongrie ne prétend pas .on plus être vaincue. Elle déclare tout ,aut par la bouche de ses hommes d'Etat u'elle défendra son territoire à toute extrê-aité. Nous pouvons la croire. Mais il n'en st pas moins vrai qu'elle souhaite une paix éparée, peu soucieuse du sort de ses alliés pourvu que son territoire, à elle, demeure ntact. Et c'est pourquoi elle se met farou-hement au travers de cet Empire de ,Mittel-Europa" que rêvent MM. Nau-aann et consorts. Son roi François-Joseph ie consent pas à une abdication à laquelle ncline l'empereur d'Autriche qui est le dême François-Joseph. Etrange dualité! C'est la tâche des alliés de faire dispa-aître ces antinomies. Désormais la Hongrie exercera ses instincts de domination n Hongrie et en Hongrie seulement, ^uant à l'Autriche, on polémique beau-oup à son sujet. Rappelons à ceux qui la voudraient ménager, pour imposer à 'Allemagne le fléau d'une hégémonie autrichienne, que cette faiblesse a engendré ,utant de maux que la force brutale de la Prusse. Il ne sera pas de trop de réduire ;es deux malfaisances. Comment? Ce sera L'oeuvre d'une diplomatie qui saura couronner, nous l'espérons pour le bien du monde, l'oeuvre de nos soldats. Charles Bernard. Mande et lelyiqise. Nous avons lu avec le plus vif intérêt t non sans plaiscr un article intitulé : ,OnzQ Vrienden de Belgen" (Nos amis' es Belges) publié dans le ,,Nieuwe Cou-•a/nt" du 18 août (2de avondblad), écrit )ar M. Hoynck van Papendrecht à propos l'un article de Chiarle.»; Bernard: ,,Les Ennemis de noire Pays" qui parut ici-lême. Nous n-a voulons point discuter cer-aines parties de cet article. Nous ne voulons point par exemple insister sur la différence qu'il y a entre un pan-néerlan-diste hollandais, se mêlant de nos questions intérieures, et un Belge „pan-gaulois" qui pousserait la francophilie jusqu'à réclamer l'annexion de son pays à la France. C'est , affaire entre ce Belge et ses compatriotes qui peuvent lui demander des comptes de telles doctrines, d'une telle propagande. c Autre chose est l'immixtion d'un Hollan- ^ dais, d'un étranger dans nos querelles j linguistiques, ce dont toujours les Français (-se sont abstenus à fort peu d'excej)tions près. r Mais n'insistons pas plus. Qu'il nous ( suffise de dire qu'on reconnaît dans l'ar- a ticle do M. Hoynck van Papendrecht ^accent d'un Hollandais' qui connaît et aime la Belgique, y a vécu, y compte nombre ^ d'amis et no s'est pas laissé conter des fari- j boles par Je premier Léo Picard ou le pre- ^ mier Domela-Nieuwenhuys venu. Il est j faux, dit-il en substance à ses compatriotes; que la question de langues ait divisé,, avant cette guerre ou depuis, la Belgique j en deux camps farouchement hostiles et j irréductibles, Flandre contre Wallonie. Il j existait déjà en Hollande avant la g-uerre une opinion très exagérée sur la situation en I Belgique au point de vue linguistique. Et j qu'est-ce depuis la guerre? ( Espérons que nombre de nos confrères î hollandais, à oommenoer par ceux... du ,,Niouwe Courant" qui publie l'article, fe- £ ront leur profit ce telles considérations, I fruits de l'expérience. Il est vrai que le I ,,Nieuwe Courant" s'empresse de dire en I not9 qu'il ne partage pas les opinions de M. Hoynck van Papendrecht su? le mou- S vement flamand. î L. P. 1 — ■!! / Le fier lion de Flandre. î Un brave sergent des grenadiers, dont nous I avons publié déjà des notes du front intéressari- ï tes, nous adresse encore de là-bas ce récit passionnant : £ * * * , X Le fier lion flamand, î En souvenir.du 1er serg. Claus qui I trouva la mort dans ce ^comibat. Ils étaient à peine deux cents, accroupis, le I nientou calé entre les genoux, le regard dur I fixant l'obscurité, dans quelques bouts de 1 tranchées, peu hautes, où l'eau sourdait déjà. I Ils étaient séparés du reste du monde par l'Yser qu'ils avaient franchi la veille par surprise et le terrible feu de barrage que les batteries boches crachaient sur les passerelles et les cheminements à peine tracés. Accrochés à cent mètres de la crête où s'était fortifié l'ad- C versairo, ils subissaient en silence le bombar- C dement incessant qui s'acharnait 6ur les cent I mètres carrés où s'isolaient leurs vies. Les I étoiles filantes des shrapnells se croisaient dans les airs pour éclater en gerbes rageuses, j parmi lesquelles se percevait parfois le siffle- ç ment sournois d'une grenade à main. Un iu- ^ condie s'était allumé au. loin et rougissait ^ smistrement le ciel. Et derrière eux l'étang, * où des morts anciens roidissaient, absorbait les 1 lueurs étranges, dont il emplissait les yeux pâles des cadavres, soudain apparents. I Au ras du parapet passaient des rafales de J balles. Les moindres mots devaient être hurlés j poùr être compris. . Aucun blessé n'avait pu _ encore être évacué, mais aucun combattant n'avait encore manqué de cartouches. Plus d'un crâne débordant le parapet avait été _ "brisé, mais la tranchée n'avait pas encore *- manqué de sentinelle. Et l'élan de l'ennemi, Ç sorti déjà par six fois pour l'assaut, avait été ï chaque fois mis en échec. C • * * * q Soudain, comme magiquement, canons et fusils, tout se tut. Et ce silence subit après j ce déchaînement inouï de colères meurtrières j angoissa." I Et l'inoubliable voix, lâche et traînante, dé- y goissa dans la nuit d'inintelligibles choses... ,,Commencez le feu", ordonna le jeune sous- -lieutenant qui commandait le point d'appui ie gauche. I Cette décision sans réplique soulagea. I Et, dans le tonnerre-soudain recommencé des S batteries allemandes, vers le ciel inclément ç d'où tombait une pluie fine et traître, un j étant farouche s'éleva. / Un chant d^ révolution et de liberté monta ^ les coeurs, en défi à la foudre. Zij zullen hem niet temmen Ben fieren Ylaamschen leeuw Zoolang de leeuw kan Mauwen Zoolang hij tanden heeft. Le chant, hésitant d'abord, s'éleva, grandit, repris par les deux cents bouches, chanté à v pleine gorge par les deux cents- vies offertes à sj [a Mort. Cependant, il devenait impossible d'assurer 1 la liaison avec les sentinelles. Un homme envoyé pendant un moment P P accalmie vérifier leur présence ne revint pas. g Mais, à sa place, survinrent, les ayant *tour-aés, des Allemands déguisés en Belges. — C'est la relève! d Brusquement, des baïonnettes crevèrent les c poitrines sans méfiance èt rentrèrent dans les ^ gorges joj'euses les cris d'accueil. _ , Et ce fut le corps à corps impitoyable, acharné, tant qu'il, resta une griffe au lion, bant qu'il lui resta une dent ; tant qu'il y eut c' une baïonnette au bout d'un fusil; tant qu'il a y eut un fusil# au bout d'un poing. _ h Et ceux qui ne pouvaient plus frapper ii;- d sultaient les Boches jusqu'au dernier souffle. n Ceux qui furent^fait prisonniers furent fu- sillés derrière la tranchée et plus un n'est de £ ces braves. ,,Mais ils ne l'ont pas eu, le fier lion fia- 11 mand". o avril 1915. Herman Tréfoire. s< ■■■ ■ i r> . n « ii—i !.. d fil y s un an \ 20 août 1915. TJn sous-marin allemand v torpille. Y Ajabic' '• o En Belgique- Oeusc Poèmes. Nous avons publié dans notre numéro .'hier des vers d'un de nos compatriotes esté sous la botte prussienne. Ces vers célé->raient la défense de Liège. Voici encore eux poèmes relatifs à la guerre. Ils sont ythmés par un ouvrier délicat de la poésie t les circonstances qui les ont vu naître jouteront encore à leur prix. Hélas! La guerre s'éternise lélas ! la guerre s'éternise, ie canon rythme nos douleurs; jes jours sèment leur cendro grise, jeur cendre grise sur nos coeurs. iur la route un régiment passe, je fifre aigrit notre soupir; ît l'on regarde, l'âme lasse! i'on regarde sans en mourir. 'ui: la musique militaire '-réclame "l'orgueil des vainqueur?: ) notre ciel ! ô notre terre ! r'est-ce pas, vous êtes ailleurs? le peut-il que leurs fifres vibrent )ans l'air pur que nous respirons? ÎC qu'ils souillent la terre libre )es aïeux où nous dormirons ? e peut-il que nos routes mêmes, ïos villes, nos bois, nos vergers, 1 out ce qu'on admire et qu'on aime appartienne à ces étrangers? )ue les chefs-d'oeuvre séculaires ur notre sol épanouis, Ichappés aux incendiaires, le soient plus à nous,aujourd'hui? Ion, ce n'est pas un mauvais rêve 'n cauchemar qui nous, étreint ! fous avons pour maître le glaive nos lois nous viennent du Rhin. Fêlas! la guerre s'éternise, je canon rythme nos douleurs; ^es jours sèment leur cendre grise, ipur cendre grise sur nos coeurs ! J. Tenax, Bruxelles. L'isolement étreint nos âmes l'isolement étreint nos âmes. >h! la prison et ses verrous (ui nous environne partout In nous dérobant lo grand drame !t ce qu'il adviendra de nous! .'incertitude nous consume; ommes-nous battus ou vainqueurs? >n n'aperçoit que des lueurs l l'horizon cerclé de brume, el un champ de sanglantes fleurs. Fn régiment teuton repasse !t s'alourdit vers le lointain; !st-ce le retour et la fin ? - ,,Dites, peut-être qu'on les chasse? - Non, d'autres reviendront demain.'' >n se berce d'histoires folles lui naissent on ne sait comment; llles viennent en cheminant; 'est comme un parfum de corolles lui s'évanouit dans le vent. e canon gronde, l'on écoute; es coeurs se rythment à sa voix; l se rapproche, cette fois, .es Allemands sont en déroute! . - Et la nuit, en rêve, on les voit. [eure d'espoir et d'épouvante ! [eure qui sonne lentement, i lente à l'horloge du temps lu'on croit que la- grande tourmente arrête l'éternel cadran. ,,La Belgique Souffrante".) J. Tenax. Bruxelles. Régime de Sa Terreur Ils continuent leurs méfaits. ,,Les Nou-elles" apprennent en effet qu'ils se sont gnalés à nouveau samedi passé à Hasselt ar un crime sans nom. 4 civils belges et officier français ont été fusillés aux remières heures du jour dans les prés lon-sant la chaussée do Curange. Motif: trahison de guerre! Rien n'avait; transpiré en ville de ce rame sinistre, mais la nouvelle de l'exé-iition s'y est répandue comme une traînée e poudre, y produisant une indicible motion. Sitôt après l'exécution les corps ont été induits au petit cimetière de Curange où eu lieu l'inhumation. Déjà trois modestes éros belges dorment leur dernier sommeil ans ce champ de repos sacré. Vous con-aissez leurs noms. Les Allemands ont lanté sur leurs tombes une croix de bois vec les noms et prénoms, suivis de ces i<?ts : Espion belge. Les tombes sont toutes juvertes de fleurs et entretenues avec un )in jaloux, une sollicitude exemplaire, par es mains inconnues... Ces tombes, d'ail-îurs, sont le but d'un incessant pèlerinage. :ous connaissez la piété des gens de la con-•ée, leur fidélité et leur attachement ata-iques aux lieux sanctifiés par la légende a par la religion. Le cimetière minuscule de Curange est devenu, dès le lendemain de l'assassinat par les fusils déshonorés des Boches du malheureux Joseph Claes, il y a près d'un an, un de ces coins de terre où se concentrent le plus volontiers les prières. Les petits bancs devant les trois tombes sont polis confine du marbre par les genoux de ceux et surtout de celles qui sans cesse viennent s'y recueillir. Les tombes parlent aux gens du peuple: elles leur versent véritablement un filtre. Elles leur enseignent d'une façon permanente les sublimes vertus du patriotisme, tant il est vrai que les grands sacrifices sont féconds et qu'ils portent leurs fruits, dans l'espace et" dans le temps, chez les, nations fortes et saines. Maintenant qu'il y aura huit tombes au lieu de trois, alignées à l'ombre du vieux mur qui borde le cimetière, la leçon portera davantage encore et prendra une plus haute valeur d'exemple...Le bruit court en ville que nos bourreaux n'ont fait évacuer la prison que pour y enfermer leurs prisonniers civils et qu'ils ont décidé d'effectuer dorénavant toutes les exécutions à Hasselt, dans l'ombre et sans bruit. Car, comme vous le savez, on ne prévient même plus les familles, ni les plus proches parents des braves que l'on ' massacre ainsi par le plus abominable abuk de la force brutale qui se puisse comi mettre. Les crimes ainsi s'ajoutent aux crimes-Les monstruosités s'accumulent et deviennent abominables. Quand donc les Alliés, quand donc les neutres eux-mêmes — qui sont hommes comme nous ! — dompteront-ils les bêtes féroces lâchées à nos trousses?- A Bruxelles Des nouvelles viennent de parvenir do Bruxelles au ^XXe Siècle". Elles attestent — faut-il 1© dire après les récentes et patriotiques manifestations du 21 juillpt! — l'état d'âme magnifique des habitants de la capitale. Qu'on lise cette lettre, pour s'en convaincre. ,,La vie, est chère, la viande se trouve difficilement, les pommes de terre sont introuvables, et cependant personne ne se plaint ; chacun attend plein de confiance le jour prochain de la délivrance. Les Boches, peu à peu, ont disparu. C'est à peine si, à côté de civils, il reste de vieux ,,landsturmers" et la? nuée écoeurante des petits éclaireurs boches, qui attestent asseg, par leur insolence et leur méchanceté, que la génération boche prochaine vaudra au moins celle que les Alliés sont en train de détruire. Les Allemands ont beau afficher des proclamations, placarder des bulletins de victoire... Systématiquement, jamais une seule fois, depuis le jour de leur arrivée dans la capitale — c'est-àijdire depuis bientôt deuz ans! —, les Bruxellois n'ont voulu ajouter foi à une seule de leurs affirmations. Et comme ils ont bien fait! Même lorsque les communiqués ont apporté des nouvelles affligeantes et >qui, par hasard, étaient exactes, ils n'ont pas voulu y croire, et cela leur a valu de garder toujours, et quand même; le moral superbe qui n'a cessé de les soutenir. En ces derniers temps, dans des communiqués tortueux, alambiqués, retors, les Boches ont essayé de nier les succès britanno-français sur la Somme, de gazer l'avance des Russes, sans jamais dire un mot des prisonniers faits par eux. Les journaux boches qui paraissent ici — ,,Bruxellois", ,,Belgique", ,,Quotidien" et tutti quanti_—n'ont jamais eu une ligne silr les brijlantes victoires de nos troupes au Congo. Comme ils sont bien Belges, n'est-ce pas, les individus qui rédigent ces canards! Et Comme ils sont bêtes aussi, eux et les Boches leurs maîtres. Les Bruxellois lisent les journaux hollandais et d'autres — on se les arrache, on se réunit le soir pour les lire en groupe — et au jour le jour, heure par heure, on sait tout: les victoires belges, françaises, britanniques, russes, italiennes. Pas un détail qui ne soit connu. Vous étonnerai-je en vous disant que nous sommes pleins d'espoir, que nous sentons le vent de la victoire frissonnant dans les airs? Et puis, si vous voyiez les bobines de nos maîtres, leurs allures dépitées, papelardes, leurs platitudes, et surtout leurs nez qui s'allongent!... Rien que cela nous donne du coeur au ventre. Tous, bourgeois, ouvriers, hommes, femmes, enfants, tous nous frémissons d'espérance. Les Boches sont encore là, mais, nous le sentons, ils n'y seront plus longtemps. Et rien que cette idée, voyez-vous, nous aiderait à les supporter encore six mois s'il le fallait. Ce que nous voulons, c'est qu'ils soient battus, bien battus, réduits, aplatis. Pour cela, nous sommes décidés à souffrir encore le temps qu'il faudra..." . * * * Il y a, à la tête d'une des feuilles K. K. qui paraissent à Bruxelles sous l'obédience de la ICommandantur boche, un triste bonhomme qui signe „Marc de Salm". Suant de peur à l'idée des responsabilités que sa trahison lui aura fait encourir, ce piteux personnage vient de plaider les circonstances atténuantes dans une lettre ouverte à ,,M. Carton de Wiart, ministre de la Justice", lui que naguère il appelait ,,ancien ministre de la Justice belge" en annonçant la condamnation de Mme Carton de Wiart. Notre confrère le ,,Courrier de la Meuse", sous le titre: Lo ,,Marc s'agâte", écrit à ce propos: ..L'émotion, causée dans les milieux alle-. mands et embochés par l'annonce de la décision du ministre belge de la Justice, de faire ( examiner par une Commission spéciale les mesures à prendre contre les fonctionnaires et, journalistes'traîtres b la Patrie, est extrême.... Le trop fameux Marc de Salm, dans une lomgue lettre cxiYerte à 31. Carton de Wiart, ne parvient .pas à dissimuler la frousse qui le saisit. Ce plumitif, au service de la Komman-dantur, dont tous leis écrits ont cherché à corrompre la population belge, tente de se sauver par un trait qui juge son auteur : la mesure serait l'aveu de l'indignité -de trop de Belges. Pour nous, retenons une chose. Marc de Salm a ses petites entrées à la Kommandantur. Si le gouvernement ne devait pas rentrer à Bruxelles, son émotion ne se comprendrait pas. Dont acte." * * * Les bureaux de la censure sont transférés rue du Commerce no. "62 depuis le 20 juillet. * * * j „Des viandes impropres à la consommation sont colportées en ville 1" Tel est le cri d'alarme que pousse M. Le-monnier, ff. de bourgmestre de Bruxelles, qui enjoint aux commissaires de police d'user de mesures rigoureuses pour réprimer ce trafic préjudiciable à la santé publique.» Des ordres sévères ont été communiqués à tout le personnel de la police bruxelloise afin de surveiller attentivement les débitants suspects.* * * Désormais, les industriels de l'agglomération bruxelloise, utilisant le sucre dans leurs produits, devront adhérer à leur syndicat professionnel respectif pour obtenir l'indispensable denrée. Ainsi en a décidé le gouverneur général allemand. En conséquence : lo. tous les fabricants de chocolat ou de confiserie employant au moins cinq ouvriers majeurs devront s'inscrire à la ,,Chambre syndicale de la choco-laterie et de la confiserie" ; 2o. Les confiseurs employant moins de cinq ouvriers majeurs s'inscriront à la ,,Chambre syndicale des patrons confiseurs".; 3o. tous les pâtissiers adhéreront à la Chambre syndicale de la pâtisserie". * * * La société „Les amis des enfants de nos soldats", qui s'est constituée dans l'agglomération bruxelloise en vue de venir en aile aux enfants et aux femmes des soldats belges luttant sur le front ou tombés au champ d'honneur, vient de publier un premier bilan semestriel. Il en résulte que la population de la capitale, au sein de laquelle le chômage sévit avec une intensité très grande, puise encore dans son patriotisme le courage de s'imposer des sacrifices et de consacrer une partie de osn nécessaire au soulagement des grandes infortunes. Quelques chiffres extraits du rapport et du bilan sont éloquents à cet égard. Alors qu'en février dernier le nombre des adhérents était de 163, ils s'élève maintenant à 2.012 et il ne cesse de croître. Pendant ce temps, les cotisations souscrites et versées ont passé de 4.445 frs. à 48.502 frs. 95. La société a alloué 2.760 secours de toute nature, dont 2.500 paires de chaussures, devenues rares et chères, pour une somme totale de 23.559 frs. 58. Il reste 2.000 familles inscrites, dont le comité s'occupe activement. Une heureuse initiative est due à la société; elle a constitué une sorte de comité judiciaire, grâce à la collaboration gratuite des avocats belges, qui aident de leurs conseils les femmes des soldats. * * * La cherté excessive des pommes de terre et des légumes, leur rarete, la disette du café et de la chicorée, la boisson populaire par excellence dans le territoire occupé de la Belgique, poussent les malheureux, et aussi des malandrins à l'affût de profits illicites, à dévaster les cultures. Un journal de la ,,Kommandantur'' de Bruxelles rapporte qu'à certains endroits autour de la capitale ,,les champs présentent un triste spectacle ; les maraudeurs y vont avec acharnement sans que la police parvienne à mettre la main dessus. Dans les pièces de blé les épis sont arrachés tout autour jusqu'à un mètre, parfois deux, de profondeur ; avec les grains qu'ils récoltent ainsi illicitement ils font leur provision de torraline. (Les populations usent le blé torrifié en guise de café. N. D. L. R.) ..Partout où on ne veille pas on arrache los plants de pommes de terre. Les vols de choux verts, blancs et rouges sont nombreux ; tous les jours lès plaintes affluent". La feuille allemande rejette la responsabilité de ces événements regrettables, inconnus avant l'invasion, sur la police belge; elle reconnaît elle-même, cependant, qu'il faudrait, pour mettre un terme à ces déprédations, consécutives de la famine, établir des gardes à chaque champ. C'est-à-dire que l'armée allemande d'occupation n'y pourrait elle-même suffire. A Anvers M. Desguin, échevin de l'instruction publique, a pris un congé de santé. L'honorable échevin, bien que sa santé continue à être bonne, a été surmené par les travaux exceptionnels résultant de la situation que les Boches ont créée en Belgique. C'est l'avocat Baelde, conseiller communal, qui la remplace actuellement. « * * * Un officier supérieur allemand, bien sanglé dans son uniforme, bien monté, chevauchait, la cigarette aux lèvres, aux abords de la ville. Son cheval heurte une pierre — patatras, le panache, la pelle et... la casse. Sitôt la Kommandantur mande les représentants belges de l'Hôtel de ville. La mort du boche est due à l'accident — l'accident aux pierres contre lesquelles le cheval a buté — les pierres indiquent le mauvais entretien des routes pour cavaliers. Donc la Kommandantur enjoint à la ville d'Anvers à réparer endéans les 24 heures ses routes mal entretenues, sous peine d'amende ! * * * On nous prie d'annoncer la. mort de M. Louis Beerts, imprimeur, bien connu dans le monde politique. - A ILîê^e Les braves Liégeois apprendront avec satisfaction que le général Léman a reçu, via Copenhague, l'insigne des invalides que des amis dévoués, actuellement en Hollande, lui ornt fait parvenir. Tout le monde se réjouira d'apprendre que le glbrieux défenseur de, Liège est ; en^fcoaine santé, toujours plus confiant dans l'issue des hostilités et dans loi glorieuse restauration de la Belgique- A Namur Six francs les 26 oeufs ! Tel est le prix payé au marché. Mais les marchands, qui < avaient été molestes récemment pour avoir voulu réaliser de malhonnêtes bénéfices, n'étaient pas venus en très grand nombre. Le stock fut dont épuisé en un clin d'oeil. * * * La ration de pommes de terre est portée à trois kilos par semaine. On paie le kilo trente centimes, prix qui, eu égard à la saison, est beaucoup trop élevé. tes r mnares Les accapareurs qui achètent lé beurre dans les campagnes le revendent à dix francs le kilo.- Lorsque des soldats les pincent, — ce qui arrive — leur marchandise est- confisquée et ils encourent une amende. Aux frontières Les terribles menaces accumulées à la frontière hollando-belge par les autorités allemandes, sous la forme de courant électrique mortel et de coups de fusil, ne parviennent pas à contenir l'ardent patriotisme des Belges. Il en est encore qui n'hésitent point à affronter la mort pour tenter de rejoindre l'armée de l'Yser. Trois frères, venus de Spa, avaient atteint la frontière aux environs de Vroen-hoven; l'un d'eux toucha le fil électrocu-teur et fut tué sur le coup ; les deux" autres, cachés dans une pièce de blés, furent découverts et faits prisonniers par les Allemands. A Eysden, deux Liégeois ont tenté de s'échapper de la vaste prison qu'est devenue la Belgique; l'un d'eux a réussi, l'autre, malheureusement, a été foudroyé par le courant électrique. * * * Un correspondant néerlandais de là frontière hollando-belge a écrit au journal ,,Het Volk" d'Amsterdam: ,,Dans \<e& provinces belges on sent déjà les effets de î'of-fensive franco-anglaise. Plusieurs centaines do personnes, vivant à peu de distance derrière le front allemand, ont reflué vers le Nord; elles sont hébergées dans des établissements charitables, voisins de lia frontière hollandaise. Ces personnes ont eu à choisir entre l'alternative d'un bombardement possible ou la fuite vers l'intérieur du pays. Le mieux pour elles savait de pouvoir gagner laNHollande, mais on présume que les auto-, risations nécessaires leur seront refusées par .1 ' autorité alllem ande. "* ' * * * On annonce que la semaine prochaine le transport des pains vers la Belgique sera complètement suspendu. Les Belges riches aux Pays-Bas Sous ce titre nous lisons dans le ,,Voor-hoede", paraissant à Leiden: Il se crée une légende ici en Hollande dans certains milieux. Une légende très peu favorable à la Belgique.On Reproche notamment aux Belges fortunés, réfugiés par milliers aux Pays-Bas, de faire très peu pour leurs compatriotes pauvres ou moins riches qu'eux. Ils laissent, dit-on, les Hollandais et le gourverne-ment néerlandais seuls assister les Belges indigents, tandis qu'ils mènent une vie mondaine et sans souci dans nos villes et nos stations balnéaires. Or, ceux qui jugent ainsi les Belges riches fixés aux Pays-Bas ne connaissent certainement pas les nombreuses oeuvres de charité fondées ici précisément par ces mêmes ,,Belges aisés". Certes, nous sommes loin d'approuver la vie par trop brillante et mondaine que certains Belges mènent dans nos grandes villes. Un peu plus de retenue conviendrait mieux actuellement. Mais, à ce. sujet aussi, nous devons montrer quelque prudence dans notre jugement. En premier lieu, le caractère national des Belges est plus enjoué que le nôtre. Le Belge est de sa nature plus expansif. Par conséquent notre attention est plus vivement attirée sur lui. En second lieu, il "ne faut pas confondre la masse avec le petit nombre de ceux qui vivent réellement sur un trop grand pied. Parce que c'est précisément la masse, même parmi les riches, qui emploie son temps pénible d'exil en Hollande à se consacrer entièrement dans une simplicité tranquille à la belle et noble vertu de la charité. Nous sommes en état de publier la respectable liste suivante d'oeuvres fondées aux Pays-Bas par et pour les Belges. Amsterdam: Hulp Interna, Heeren-gracht 617. La Haye: Comité de Secours aux Belges, Groenmarkt 29. La Haye: Comité de secours privés aux Belges: M. Simonis, Lange Voorhout 17. La Haye: Pour les églises belges dévastées: Mme Nollée de Nodurve, Couvent du Sacré Coeur, Newtonstraat. La Playe: Comité d'assistance aux Belges. Section d'aide et de secours maternels. Vicomte B. de Biolley, Lan^e ^.oorljout l7.

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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