L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 22 Mei. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 26 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/222r49h411/
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jôr© Année N°. 211 S cents (ÎO Centimes) Samedi 23 mai 1915 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam, Belge esî notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction : N.Z. VOOBBLRGWAL 234-240 Téléphone : 27^7. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbleé, Comité de Rédaction: Gustave Peellaert, René Chamfary, ( mile Painparé. uuiyi, coi nuire nuni uc la uni le. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal: N.Z. VOORBUBGWAL 234-240, Téléphone: 1775. Abonnement ( En Hollande fl. 1.50 par mois. payable par anticipation I Etranger fl. 2.00 „ ,, SUR LE MODE MINEUR Les journaux allemands n'ont jamais et aussi intéressants à lire que depuis que le affaires des Empires du Centre ne vont plu bien. L'an dernier, aux premiers jours d ]a guerre, alors que, devant l'Allemagn prête et meurtrière, l'Europe achevait de s ressaisir et ne pouvait encore s'accoutume à l'horreur où 011 l'entraînait, à l'époque o les Allemands croyaient déjà saisir la vie toire par la crinière, les organes de leu presse étaient assommants d'uniforme van tsrdise et d'iriutile et vaine gloriole. L monde, semblait-il alors, au regard de ce écrivassiers, qui tout de même, malgré qu nous en ayons, sont nos confrères, semblai trop petit pour contenir le vol des aigle impériales et ils s'imaginaient alors, noi sans une vociférante agitation, que leu K/ultur étendrait ses bienfaits sur tout ui univers ensanglanté, mais dompté. Ce fu le beau temps de la presse allemande, 1-temps où elle donnait, libre carrière à tou ce qu'il y a en elle non seulement d'aile mand, mais encore de prussien. Ce temps ; été fort court, comme l'illusion elle-mêni' de la victoire. Actuellement, le ton majeu est remplacé par un ton nettement mi neur.. L'orchestre allemand ne joue plus d« fanfares ni d'hymnes de gloire. En atten dant les marches funèbres, il s'essaye à de complaintes, à des chants plaintifs e mornes.... Mineurs de tonalité, les articles de Maxi milian Harden dans la ,,Zukunft". Ce écrivain qui a un immense talent tout ei ayant le style le plus compliqué et le plu raboteux qui se puisse, — imaginez I style d'Emile Faguet transposé dans 1 langage de Kant et de Lessing—Harden lui-même, déchante. Lui qui a toujours dé testé d'un coeur indomptable et la Russi< et la France, et qui soudain s'est décou vert une férocité insoupçonnée à l'égard d< l'Angleterre, maintenant le voilà qui tonm contre son amie l'Italie. Son tonnerre comme celui de Tonner dans ,,l'0r di Rhin", fait beaucoup de bruit mais ne tu personne: c'est un tonnerre d'opéra. Soi confrère Théodore Wolff, qui es aussi un des grands journalistes aile mands, s'indigne avec lui contre l'Itali et • consacre son dernier article heb domadaire à un tableau idyllique repré sentant la campagne.des environs de Berlin en ce ,,printemps de guerre". M. Wolf rappelle aux politiciens romains qu'ils on compté, peut-être, sans les mères d'Italii et qu'elles aussi, lorsqu'elles auront perdi leurs fils, sauront faire entendre leu: grande voix douloureuse contre ce qu< l'écrivain allemand appelle une ,,aventure lamentable". On peut se demander si le cr: de souffrance des mères belges, des mères françaises, des mères russes, des mère: anglaises a aussi fortement ému le coeui soudain sensible de M. Wolff que celui des mères italiennes. On ne se souvient pas qu'il ait fait de réflexion sur le chagrin des inèrc3 des pays alliés. Les mères des pays alliés, cela ne compte pas. 'Mais les mères italiennes, à la bonne heure ! La pitié, la commisération, l'humanité, ce n'est pas le fort des journalistes d'Outre-Rhin. La dureté leur va mieux. Pour une fois que l'un deux s'apitoye, il se trompe. D'autres écrivains allemands, tels que le comte Reventlow — dont la femme est d'ailleurs française —, le major Moliradt. le baron de Zeidlitz, et tant d'autres qui 11e valent pas l'honneur d'être nommés, tous ces écrivains sont bien forcés devant la réalité des communiqués de mettre une.sourdine à leurs clameurs de victoire. Car enfin, il est /difficile, même à un collaborateur de la .,Tàglische, Rundschau" ou de la ,,Post", de prouver que l'évacuation de l'Yser, par exemple, ou l'avance russe en Bucovine soient des ,,victoires". Le public allemand est patient, complaisant et il ne demande qu'à croire. Mais il ne faut pas tout de même le prendre pour une bête. Il sait lire. Il sait comprendre. jEt il voit bien que les troupes ., victorieuses" de l'Allemagne n'ont pas gagné un pouce de terrain en France depuis cinq mois et qu'en revanche elles en ont beaucoup perdu; il voit bien aussi que le pavillon allemand a été enlevé de toutes les capitales des colonies allemandes sur toute la surface de la terre et qu'il a fui et disparu de toutes les mers du globe. Encore des victoires, sans doute? Et maintenant voilà que se précise et s'accentue le menace italienne. On conçoit la colère haineuesoi des Allemands ; on com-prnd celle, impfassante et comique, des Autrichiens. Et l'on comprend surtout la nécessité où se trouve la presse de changer — avant le cataclysme — le ton de fanfare de ses articles et de ses nouvelles. Elle vient de le faire sagement. A quoi bon, en effet, crâner lorsque la partie est perdue et que le mauvais coup a raté? Dans cette pénible posture, la prudence commande de se faire petit. C'est ce que nos confrères allemands ont bien compris. Ils ont trop chanté. Ils déchantent. C'est dans l'ordre. Et s'ils déchantent déjà aujourd'hui, Qu'est-ce qu'ils feront demain? René Feibelman. '■'--i, --■» • 1 » : 1 La Neutralité de la Hollande I Le 28 février dernier j'ai écrit dans l',,Echo Belge" que lés soldats du kaiser faisant partie des premières troupes d'occupation de Bruxelles disaient à qui voulait l'entendre qu'ils é étaient entrés en Belgique par le Limbourg s hollandais. Plusieurs de ces soldats montraient p même des sachets contenant des cigares et qui portaient les noms de marchands do tabac de L Maestricht. 3 En parcourant, récemment, le livre si inté-e ressant d'un Hollandais, M. L. H. Grondijs, sur r ,.Les Allemands en Belgique", j'y lisais au chapitre III Louvain page 30 et 31, les lignes, suivantes corroborant mes dires: ,,La ville est privée de nouvelles du dehors. Les soldats répandent les bruits les plus insensés. Quelques-uns me racontent qu'ils ont traversé la Hollande pour venir ici. Ils ont des ,,cents" (monnaie hollandaise) en poche, et montrent de petits paquets de * cigarettes, provenant y d'uno maison de commerce de Maestricht. Ces incidents ne restent pas sans conséquence pour moi. Successivement dans deux hôtels de la rue de Bruxelles, dont l'un s'appelle ,,Le Lion de Flandre", on me retire la chambre qui m'avait déjà été accordée, dès que je m'inscris sur le & livre d'hôtel comme sujet néerlandais. 5 ,,Ces bruits de violation do notre territoire b sont évidemment absurdes. J'aborde deux officiers, qui viennent d'arriver d'Allemagne, et L leur demande des informations. Ils me répondent que ,,die Esel" (les ânes) ne comprennent pas les noms des villes qu'ils traversent, r et que leurs régiments, comme les colonnes précédentes, ont du faire un assez grand détour } pour éviter notre territoire, qui est gardé contre des méprises par le régiment allemand 5 dont la reino des Pays-Bas porte le titre de k colonel. Les paquets de cigarettes en question sont vendus sur le territoire belge par une active maison hollandaise. Les ,,cents" hollan- | - dais ont cours dans la zone belge près do notre 1 b frontière." Ayant trait à la même question, la ^Gazette de Hollande" du 17 de ce mois a publié, 1 sous le titre ,,Neutralité", l'intéressant article ci-dessous : ,,Ces jours-ci. certains éditeurs mettaient en vente à Bruxelles une carte allemande, établie : sur des données officielles, indiquant les routes par lesquelles les armées allemandes avaient pénètre en Belgique aux-mois d'août, septembre et octobre et les itinéraires qu'elles avaient suivis pour gagner le front Ouest. Par suite d'une erreur d'impression, il apparaissait nettement sur ces cartes que les armées allemandes avaient emprunté, entré autres, un des chemins qui franchissent le territoire néerlandais près <le aals. Dès l'apparition des pre-, mières cartes les propos allèrent leur train à Bruxelles, beaucoup de j^ersonnes déclarant que les Allemands reconnaissaient eux-mêmes officiellement qu'ils avaient fait passer une partie de leurs forces par le Limbourg hollandais. Les racontars qui ont déjà été répandus à ce propos depuis le mois d'août furent remis en circulation, ce qui aurait pu avoir les sui-tes les plus désagréables pour nos compatriotes.,,Le conseiller de la légation néerlandaise à Bruxelles, M. van Vollenhoven, qui a déjà donné tant de preuves de sa capacité et de sa vigilance, intervint aussitôt très énergique-ment et entra en rapport avec les autorités allemandes auxquelles il montra le danger que présentait la diffusion dans le public de ces cartes entachées d'une.grave erreur. Il réussit a les amener à ordonner le saisie immédiate des exemplaires 6e trouvant dans les magasins. La police fut chargée de ce soin. „Cette heureuse et ferme intervention de M. van ^ olenhoven a été hautement appréciée. Espérons que la fable rklivcule du passage do troupes allemandes sur notre sol a bien vécu." Contrairement à ce que semble croire la ,,Gazette de Hollande", je ne pense pas que les Hollandais auraient eu quoique ce soit à souffrir de la part des Bruxellois par suite de l'apparition de ces cartes officielles allemandes. Mes compatriotes savent trop à quoi s'en tenir concernant les publications des Teutons — surtout quand elles revêtent un caractère officiel — pour tomber dans le piègç grossier qui leur était tendu. Quant à moi, je n'aurais jamais songé que l'avenir m'aurait donné si rapidement et si pleinement raison quand j'écrivais, en terminant l'article auquel je me suis référé plus haut : ,,L'origine du bruit relatif à la prétendue violation de la neutralité hollandaise ne doit pas être attribuée aux Belges mais bien aux Allemands. J'ai toujours pensé, et j'en-suis plus convaincu que jamais, que la propagation de cette fausse nouvelle était une manoeuvre perfide destinée à brouiller la Belgique avec la Hollande. Les Teutons n'en sent pas à un mensonge près et celui-ci servait par trop leurs intérêts pour qu'ils aient éprouvé le moindre scrupule à le répandre." J. N. Croix Rouge de Belgique lie ,,Comité des Ambulances Belges" en Hollande poursuit normalement lo programmo habituel des sections de la Croix Rouge de Belgique. Aujourd'hui ce comité crée des cours de formation d'infirmiers ' pour civils. Ces cours mixtes se donneront d'abord«à La Haye, plus tard dans d'autres villes hollandaises où existent des sous-comités. Après la libération de notre territoire, nombreuses seront les occasions de se rendre utile à notre vaillante armée en soignant nos chers blessés. Dans les circonstances actuelles de la vie, il est indispensable que chacun soit à même de porter secours à ses semblables ; aussi le Comité des Ambulances Belges lance un appel aux Réfugiés qui veulent so perfectionner dans l'art de soigner les blessés. Le programme du Cpurs se composera dans son ensemble, d'éléments de physiologie, de premiers soins en cas d'accidents et de maladie, de la pratique des pansements et du transport des blessés. Ces cours seront donnés en Français par des médecins Belges, professeurs à la Croix Rouge. Les leçons commenceront au début du mois do Juin. Les inscriptions seront reçues au Secrétariat Général de l'oeuvre j 32 Jan Pieter^z. Coen-. .straat à La Ha^e» " En Belgique. A Bruxelles. Les Bochimans de Bruxelles ont édité un Indicateur officiel des trains pour le territoire occupé du théâtre occidental do la guerre. Cet indicateur est valable depuis le 1er mai, jusqu'à nouvel ordre.... l'ordre do f....er le camp, probablement. Ce qu'il y a de plus'intéressant, ce sont les annonces. Nous en avons publié plusieurs, lors de la parution de la première édition de cet indicateur. La nouvelle édition est considérablement augmentée,.car la Kultur a introduit, avant toutes choses et déjà en temps de paix, des eaboulots à Bruxelles. En voici un court aperçu : Bier Import Gesellschaft, 183 rue de Oonstàntinople à St. Gilles, l'Altdeutsche Weinstube, place de Brouckère, ( propriétaire W. Frohberg), la Taverne Richard, 4 rue de la Montagne (Bergstrasse !), jeden Abend grosses Streichkonzert, Gesellscliaftszimmer am 1er Stock avec se para ter Eingang (détail capital!), l'hôtel Kaiserhof, Boulevard de la Senne 12-14 (directeur "Wilhelm Strenger)2 le Grand Hôtel du Phare où les hétaïres vien« nent prendre un léger repos, le soir, en attendant...., l'Hôtel Terminus à Schaerbeek (pro-prio : Hejnrieh Brecker), l'Hôtel du Lion de Flandre,' 33 rue du Progrès (prop. : Jos. lîaliur), ,,Zum Eiseren Kreua", 14 Grand' Place (prop. : Glawc). l'Hôtel. Bock Phénix',1 94 Boulevard du Midi (prop.: Alfred Voss-Deprez), lo "Westfàlischer Hof, 38 ruo du Pont-Neuf (prop. : V. Nerz aus Dortmund), le Café des Arcades, Place Liedts, le Wurtemberger Hof, rue des Pierres 22, le Wiener Hof, 10 rue des Hirondelles, l'Hôtel du Grand 'Veneur, Place du Luxembourg et la Speiserestauration Zum Rathaus, 34 Butterstrasse (en langue humaine: rue au Beurre). * # * Bruxelles vit dans un pullulement d'espions. Des gens, à l'air inoffensif, qui vous parlent avec la simplicité spontanée propre aux Belges des provinces wallonnes des cho- ! ses les plus banales peuvent être de simples ,,mouches" au service de la- kommandantur. . Voici l'aventure survenue récemment dans le hall de la poste centrale, place de la Monnaie : De nombreuses personnes faisaient queue devant un des guichets où l'on remet la correspondance.IJne femme en cheveux précédait un de nos amis ; elle tenait dans les mains un carnet de mariage au nom de Lucie Dutoye, née à Saint-Ghislain ; et elle exhibait le document de telle sorte qu'il tombât sous les yeux de son voisin immédiat et s'imposât à la lecture sans qu'on voulût d'ailleurs y apporter la moindre indiscrétion. — Tiens, dit le héros de la présen+e aventure, s'exprimant dans le patois de cette localité, vous êtes de Saint-Gliislairi?... — Jît vous aussi, répondit-elle dans la même langue. Vous venez également chercher des lettres? — Oui ; je renouvelle cette promenade deux et jusqu'à trois foia par jour : mais en vain : les lettres que j'attends n'arrivent jamais.— Je crois, ajouta Mme Dutoye sur un ton équivoque, que les ,,Alboches" les détruisent après les avoir lues. — C'est bien possible. — Naturellement, si elles renferment des valeurs, ils ont soin de les ,,escofier". Vous 11e croyez pas? —- Après tout ce qu'ils ont fait, ma foi! je n'en serais guère étonné. On avait fini par gagner le guichet. Mme Dutoye présenta son carnet de mariage. En même temps, elle avança 1er tête très avant à l'intérieur du bureau. Et, ô stu-préfaction, voici qu'elle parlait l'allemand avec les soldats du kaiser transformés en commis des postes ! Notre ami eut un frisson. Il sentit qu'il venait d'être entraîné dans un piège; il songeait à s'éclipser, mais avant qu'il eût le temps d'agir, la femme s'était jetée de côté. — Fous avez inzulté les vonkzionnairef allemands, c-he fous arrête! s'écria l'un des Allemands de l'intérieur même de son bureau. en empoignant l'infortuné par la manche du pardessus. Aussitôt, l'homme fut entouré par une nuée d'inconnus, violemment bousculé et conduit entré deux soldats, baïonnette au canon, à la kommandantur. O11 le tint prissonnier trois jours dans les combles du département de la guerre, rue de Louvain. Enfin, il comparut devant des officiers transformés en juges. — Fous avez galomnié des vonkzionnai-res impériaux, dit le président; fous les afez traités de foleurs. — Je proteste de toutes mes forces... Je me suis borné à répondre évasivement à une inconnue... — Et cette ingonnue injuriait nous autres?... Eh! pien, vous defiez la ténoncer sur le champ, par conséquent, fou6 êtes coupable et fous êtes condamné à un mois de brison ou zent marks t'amente pour avoir égeudé sans brotester des invamies contre le réchimie administratif allemand. Ce. bizarre, jugement (?) rendu, les officiers se montrèrent trjs conciliants; ils autorisèrent le condamné à écrire à sa famille pour prier celle-ci de venir le délivrer d'urgence... moyennant lo paiement de l'amende, lequel dût être fait en monnaie d'or et d'argent. Belle justice, vraiment! * * * Les journaux publient souvent des annonces curieuses., Telle celle-ci ,,Dents et pièces dentaires contr» toute espèce de denrées." A Anvers. Un de nos lecteurs, à la suite de la not annonçant l'envoi d'une adresse de remer ciments à la Hollande, nous demande d'e: publier le texte. Nous croyons d'ailleur qu'elle intéressera tous les Anversois. Cette adresse a été, comme de juste adressée à son Excellence M. P. W. A. Cor van der Linden, ministre d'Etat, ministr des affaires étrangères et temporairemen jn-ésident du conseil des ministres. Excellence, Sous la poussée irrésistible • des événe ments, un grand nombre de citoyens d'An vers se sont vus obligés pendant les jour pénibles du mois d'octobre de l'année pas sée de quitter leurs foyers, de fuire les mam de la guerre qui les menaçaient et de cher cher un abri, du secours et des consolation auprès des peuples hospitaliers. Beaucoup d'entre eux se sont dirigés ver la Hollande, sachant trouver dans son ter riteire une résidence paisible et sûre. Di même que la misère était énorme, de menu le dévouement que les Hollandais ont mon tré à atténuer les souffrances a été san: bornes: Inspiré par le noble exemple de la Reim et le puissant appui du gouvernement, 1< peuple néerlandais 11e s'est épargné aucun< peine pour atténuer le deuil de son peupl< frère. Maintenant, après avoir joui d'une hos pitalité sans bornes sur le territoire hol landais, la plupart de nos concitoyens sem rentrés dans leurs villes éprouvées, con scients du devoir de protéger leurs foyers el convaincus que c'est une ceuvre patriotique de s'aider mutuellement dans les jours d< détresse. Mais leur reconnaissance n'en peut être que plus durable et ils savent combien 1. \ ous la doivent pour tous les bienfaits dont ils ont joui de la part de votre peuple et de •Vbtrë pays si généreux et si hospitalier. Nous sommes heureux d'être' à cette occasion le porté-parole de nos concitoyens e1 nous avons l'honneur de prier votre Excellence de transmettre au gouvernement néerlandais ce témoignage de notre reconnaissance.Nous ajoutons à ceci nçs meilleurs voeux pour la'gloire de la maison d'Orange, et noua espérons que la nation néerlandaise continuera à jouir dans l'avenir de la plus éclatante efflorescence. Nous avons l'honneur, Excellence, de vous prier d'accepter l'assurance de notre considération la plus distinguée. Au^ nom du collège des Bourgmestre et échevins Par arrêté : Le secrétaire, Le bourgmestre, H. Melis. jan de Vos. Cette note, rédigée par Mélis et signée par Jan de Vcs, serait tout à fait heureuse, si l'un de ses paragraphes n'était un coup droit à ceux qui 11e sont pas revenus à Anvers. C©: ,,ncs concitoyens sont rentrés dans^ leurs villes éprouvées, conscients du devoir de protéger leurs foyers et convaincus que c'est une oeuvre patriotique... etc.': indique la préoccupation curieuse de faire prévaloir ,,son" opinion, sans tenir compte que les Anversois qui restent hors d'Anvers sont également conscients des devoirs qui leur incombent. M. Mélis n'a pas à exprimer son avi" dans une lettre revêtue du caractère officiel. Nous nous sommes toujours abstenu de critiquer les ,,Belges du dedans" comme 011 dit à Bruxelles. °Si M. Mélis voulait bien s'abstenir de manifester son opinion, quelle qu'elle soit, il resterait, au moins, dans les attributions pour lesquelles il est assez grassement payé! A L oîîvaia Qui n'a connu, dans les milieux' officiels — notamment aux dernières expositions de Bru-xeiles et de Gand — ce bon gros garçon sympathique et serviable : Edgard De Becker, secrétaire du cabinet du Ministre de l'Industrie èt du Travail, — demande le ,,XXe Siècle"? Au ^ lendemain des massacres allemands de Louvain il avait disparu. La famille, après de vaines recherches, en était arrivée à croire qu'il se trouvait parmi les nombreux prisonniers emmenés. en Allemagne et qu'il y était resté. Elle vient d'apprendre, hélas! qu-Edgard De Becker figure parmi les victimes des sàuvages tueries du 26 août à Louvain. A côté de la maison qu'il occupait avec sa vénérée mèro tse trouvait un vaste bâtiment en construction. Quelques jours après la tuerie, les Allemands transportèrent dix-huit cadavres qui s'y trouvaient dans une cave d'une rue voisine. Mais bientôt une odeur telle s'en dégagea que l'administration intervint et fit transporter les cadavres au cimetière de la ville. Tout cela se fit précipitamment. Réoemment, l'on procéda à une exhumation en vue de l'identification des malheureuses victimes et l'on préleva notamment sur chacune d'elles un objet quelconque qui put être reconnu par les parents.Parmi ces objets, déposés à l'Hôtel de Ville, lo beau-frère d'Edgard De Becker découvrit une petite épingle do cravate et un bouton de chemise ayant appartenu au malheureux. Il n'y avait aucun doute possible : Edgard De Becker 6e trouvait parmi les victimes des crimes allemands accomplis à Louvain le 26 août 1914. * * * On ne parlera jamais assez du sac de Louvain. Il ne faut pas qu'on puisse oublier un seul instant la conduite de l'armée allemande dans cette •malheureuso .ville- _ Nous avons dit déjà qu'un Suisse, M. Fug-lister, qui vécut à Louvain et fut témoin des exactions commises par les Allemands, avait entrepris, dans son pays d'origine, une tournée de conférences 'par lesquelles il montrait que les _ habitants n'avaient pas tiré sur les troupes impériales. Ces conférences, l'Allemagne a tout fait pour les empêcher. IJu moment e même, elles furent interdites par la censure - suisse. M. de Romberg, ministre d'Allemagne 1 à Berne, so réjouissait déjà de. son triomphe! 3 II fut^ de courte durée. Devant la colère de l'unanimité des habitants qui menaçaient de •provoquer des troubles, la censure suisse l s'amenda. Et elle fit expliquer qu'il y avait là une erreur d'employé trou zélé... M. Fug-31 lister put donc continuer à parler. L'envoyé -• allemand était battu. Alors, il écrivit aux journaux une lettre que nous allons reproduire. La ,,Suisse Libérale", de Neucliâtel, la fait suivre de quelques commentaires qui montrent que la presse 6uisse a son franc parler et que ce n'est pas l'envoyé de Guillaume II qui la fera taire. Bravo! T1 v a de fiers journalistes dans certains pays neutres. C'est tout à l'honneur de la grande corporation à laquelle nous appartenons. La légation d'Allemagne à Berne nous a fait parvenir la lettre ci-dessous, écrit ,,La Suisse , Libérale" : ,,l"n ancien habitant de Ipuvain, M. Fuglis-ter, vient de faire des conférences à Neucliâtel 5 et à Genève, qu'il compte continuer dans s d'autres villes suisses et également à Paris. Il prétend y dévoiler la ,,Vérité sur Louvain", ; et il so dit ,,témoin oculaire". Mais il n'apporte aucune preuve réelle et ne cite aucun témoi-i gnage véridique à l'appui des accusations ' inouïes qu'il lance contre l'armée allemande i et ses chefs. » ,,11 so contente d'injurier violemment les of-i ficiers et les soldats allemands, qu'il traite publiquement d'assassins, de pillards, de sadiques, do voleurs, etc. Et ceci constitue une diffamation dos plus injurieuses, qui retombe sur celui qui la prononce. ' ,,D'autre part, le conférencier affirme solennellement que jamais les habitants de Louvain 1 n'auraient tiré sur les Allemands, mais que : ceux-ci auraient brûlé méthodiquement, d'après , un plan préconçu, la ville de Louvain, dans l'unique but de la détruire et d'effacer les traces de leurs pillages, de leurs meurtres, de 1 leurs orgies ! ,,Lo gouvernement allemand a mené une enquête minutieuse sur les événements de Louvain, s'inspirant de l'unique souci de rechercher la vérité! Les résultats de cette"-enquête ont été réunis dans un livre blanc, qui paraîtra ces jours-ci et qui réduit à néant tou-' tes les injures et mensonges répandus sur l'affaire de Louvain. ,,Qu'en attendant il nous suffise de constater qu'en face de ces insultes, se basant sur de simples racontars, se dressent les dépositions faites sous le sceau du serment par de véritables témoins oculaires." A quoi la rédaction répond en ces termes, polis, mais qir remettent proprement M. de Romberg à sa place: ,,Nous ferons remarquer à ce propos que 1',,ancien habitant de Louvain", M. Fuglister, est citoyen suisse et que. pour nous, son témoignage de neutre est pour le moins aussi probant que ceux des Allemands, juges et partie, et que tous ceux que l'officiel livre blanc allemand pourra susciter. ,,En conséquence, les insinuations injurieuses de M. lo ministre d'Allemagne à Berne, à l'égard de notre compatriote, retombent sur celui qui les a prononcées. La valeur du témoignage de M. Fuglister reste pour nous entière, et le communiqué de l'ambassade d'Allemagne ne lavera pas l'armée allemande des crimes qu'elle à commis à Louvain, pas plus qu'elle 11e pourra faire disparaître! des clichés rassemblés par M. Fuglister les preuves matérielles qu'il a fixées sur ses plaques sensibles.,,Du reste, M. Fuglister, que nous avons entendu à La Chaux-de-Fonds, n'emploie pas les termes dont l'accuse M. le ministre d'Allemagne, qui sûrement n'a pas assisté à ses conférences." Quant à 1',,Express", de NeUchâtel, il accompagne le texte de l'ambassadeur d'Allemagne des réflexions suivantes: ,,Suivant son désir, nous rendons publique la déclaration de M. le baron de Romberg, ministre d'Allemagne à Berne. Toutefois, nous le mettons au défi de prouver les-accusations qu'il porte contre M. Fuglister. Ce dernier n'a jamais articulé les propos que veut bien lui prêter M. lo baron de R-omberg, sans doute renseigné par un mouchard très mal informé ou trop zélé." Merci, amis Suisses! Am PaysWalloa. Il y a encore des étalons au pays, mais bien peu. Un Norvégien, M. Nordstrom, au cours d'un voyage en Belgique, a acheté onze étalons. Le vice-gouverneur allemand lui a déclaré que les Allemands n'ont pris que 15 p. c. de« chevaux reproducteurs belges et cela contre payement complet. Contre paiement complet? Attendons confirmation.... * * * On tache par tous les moyens possibles de faire affluer l'or à la Banque impériale allemande. Voici la dernière inveution : lès tenanciers des buffets des gares donnent, chaque fois que les voyageurs paient avec une pièce de dix marks en or, un verre de bière, un cigare ou une tablette de chocolat à 'l'oeil ! —g. ' 9 ' mm L'armée belge sur le M. M. Georges Bataulf, correspondant de journaux neutres, envoie du front les intéressantes notes suivantes : „Du grand quartier général nous nous dirigeons vers le quartier général d'une division qui se trouve encore en dehors de la ' zone de bombardement, mais presque à la limite, puisque à peine nous l'avions quittée nous avons vu des villages en ruines ~ ~ distance il semblerait que le pays soit intact, dès qu'on s'approche on découvre qu'il est ravagé. C'est que voilà sept mois que l'armée belge occupe les mêmes positions et couvre un iront d'environ trente kilomètres lelongdu canal de l'Yser. On imagine ce que la bande de terrain qui s'étend sur ces trente kilomètres et sur six ou sept;kilomètres de profondeur a dû recevoir de mitraille depuis plus de 200 jours. Tous les villages qui sont dans cette zone sont presque complètement évacués et du reste à peu près ruinés; il n'est cependant pas de jour où les Allemands, s'acharnant sur ces ruines n'y envoient quelques obus de gros calibre, par acquit de conscience sans doute. Les seules victimes de ces bombardements sont quelques malheureux paysans, des vieillards, des femmes et des enfants, qui, malgré toutes les horreurs de la guerre et malgré le danger, se refusent à quitter leur village ou leur maison, et qu'on voit misérables, les yeux pleins d'une indicible tristesse, errer parmi les pierres amoncelées qui recouvrent comme dans un tombeau les l pauvres souvenirs qu'on ne veut pas aban-I donner; ainsi dorment sous les décombres ce qui fut le bonheur et la vie de tant de pauvres gens. Dans les petits jardins où le printemps fait reverdir des arbustes malingres, les malheureux qui sont restés ont encore planté quelques fleurs dans les plates-bandes; des pâquerettes roses et blanches tendent vers le soleil leurs collerettes fripées; des coqs, des poules coquettent en picorant dans le gravier, tandis que l'air est soudain déchiré par un gros obus qui va éclater non loin de là. Nous traversons successivement Loo, Lampernisse, Nieuvecapelle, Oudecapelle, qui se trouve à deux kilomètres de Dixmude, pauvres villages dont les „marmites" ont fauché les clochers et éventré les maisons et qui gisent lamentables le long des routes, plus tristes, semble-t-il, sous le ciel radieux de cette journée d'avril. Do temps en temps nous croisons un motocycliste qui passe sur sa machine grondante, à toute vitesse, assurant le service de liaison des différentes unités. Les routes sont défoncées. Dès qu'ils aperçoivent une voiture ou un attroupement les Allemands envoient quelques obus et quelques shrap-nells, aussi n'a-t-on pas un sentiment de parfaite sécurité en se promenant sur ce champ de bataille découvert, sous les yeux des observateurs d'artillerie ennemis.. Sauf quelques vaches qui paissent, indifférentes, dans les champs, broutant une herbe rare entre deux cratères creusés par les obus, on ne voit rien qui bouge, pas un être vivant, pas un soldat, c'est le désert. D'une rive à l'autre du canal, les canons se répondent, miraculeusement dressés dans ce pays qui n'offre point d'abri, point de mouvement de terrain; on distingue aisément le claquement sec des 75 du „boum" plus lourd, plus empâté des 120 ou des 150 ou du tonnerre sonore des 210. La journée est du reste calme, on tire assez peu. Je m'enquiers, tout en marchant le long d'un chemin bordé de saules, de l'organisation actuelle de l'armée belge. Elle comprend six divisions d'armée qui comptent chacune environ 20.000 hommes, cinq sont sur le front, la dernière constitue une réserve générale. Mais toutes les troupes ne sont pas à proprement parler "aux tranchées. Quand il n'y a pas de combats importants on suit un roulement normal; à chaque division est attribué un secteur du front qui est occupé par un tiers de l'effectif, ce qui est suffisant pour parer momentanément aux plus violentes attaques et permettrait le cas échéant d'attendre les renforts qui ne sont pas loin. Les deux autres tiers de l'effectif sont un peu en arrière au repos. Autant que j'ai pu le savoir, le roulement n'est pas le même dans toutes le divisions, dans les unes les hommes font trois journées de vint-quatre heures aux tranchées et restent six jours à l'arrière, dans les autres ce sont qûatre journées à la ligne de feu et huit jours de repos. Ces dispositions changent du reste selon ce que les circonstances nécessitent. L'armée belge dont l'état moral est excellent — on ne peut pas imaginer, de troupe plus résolue et plus énergique — est admirablement ravitaillée et abondamment pourvue en artillerie et en munitions. A l'heure actuelle les Belges tirent plus que les Allemands, ils n'ont pas à se préoccuper d'économiser les munitions. L'état sanitaire est excellent, les beaux jours ont desséché le terrain, qui s'était transformé en certains moments de l'hiver en une mer de boue glacée, et les soldats que l'on rencontre ont un air de santé campagnarde qni fait plaisir à voir, d'autant qu'ils sont tous de bonne humeur. Je m'attendais à trouver une armée diminuée par les privations, décimée parles formidables batailles qu'elle a eu à soutenir et par lès rigueurs de l'hiver; j'ai trouvé une armée .composée d'hommes vigoureux et résolus, parfaitement équipés, animés d'un esprit de vaillance et d'héroïsme qui ne se dément jamais. D'autre part, grâce au patriotismé des jeunes Belges et aux mesures prises par le gouvernement, le recrutement continue et de nouvelles troupes s'exercent dans plusieurs camps, ce qui permet de combler les vides au fur et à mesure qu'ils se produisent et de maintenir les effectifs complets. Le spectacle que l'armée belge offre à l'humanité est l'un des plus nobles et des plus réconfortants qui soient pour les petits pays, puisqu'il prouve que le courage et la volonté sont toujours piuajiorts que l'adversité. ^w.C«ors»S BfitilUlt.

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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