L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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07 januari 1917
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s.n. 1917, 07 Januari. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 26 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/np1wd3r470/
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gerne Allîtee N°. 8Q6 s cents Dimanche 7 Janvier 1917 L'ECHO BELGE Jotimal Quotidien du matin paraissant en Hollande j Force, Belae est noire nom &e Famille. Toutes les lettres doivent être adressé«s au bureau de rédaction: N. Z. VOQRBURGWAL, 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chel: Gustave Jaspaers. „ , , „, , ( Charles Bernard, Charles Herbieî, Comité de Rédaction; ! , ' . / René Chambry, Emile Palnparé. Pour le» annonces, abonnements et venta au numéro, s'adresser à l'Administration ( u journal : N.Z. Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone t 177 S. Abonnements: Hollandefl.l.SOpai-mois.Etpangepfl. 2.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. En attendant Nous attendons avec curiosité, sans in patience, la réponse des alliés à la note c Wilson. Cette réponse sera, disent les agei ces, plus longue, plus détaillée que la ri ponsa à l'Allemagne. Elle sera — dit-on -plus précise en ce qui concerne les buts d guerre des alliés. Est-ce à dire que nous pouvons nous a tendre à voir les alliés développer les coi ditions de paix telles qu'ils se proposent cl les formuler au jour certain de la victoire "Il serait puéril de le croire. Mais les mots réparations, sanctions, garanties qui se troi vent dans la note transmise par M. Brian à M. Shaqj, l'ambassadeur des Etats-Un: à Paris, le 30 décembre dernier, s'ils soi assez clairs en eux-mêmes, peuvent faire 1 ot jet d'un développement, d'une explicatio dont, à notre grande stupeur, ils sembleu avoir besoin pour certains neutres. Déjà nous savons à quoi nous en tenir e ce qui concerne la Belgique. L'agression d l'Allemagne contre l'Humanité, le Droit, 1 Justice, le crime allemand pour tout dire s concrétise en quelque sorte et trouve so expression la plus frappante dans le crim particulier que l'Allemagne a commis enver notre pays. La diplomatie alliée, en résu niant encore line fois comme elle^ 1 a fai l'histoire de ce crime dans sa note à 1 Aile magne, en nous faisant une fois de plu toucher du doigt toute son horreur et s perfide monstruosité, a montré mieu: qu'elle ne l'aurait fait dans une affirmatioi générale, mais par un exemple, quel étaient les buts de guerre de l'Allemagu le 2 août 1&14. L'offre de l'Allemagne de faire uiie pai' conforme à l'honneur des nations, après 2' mois de guerre,nous prouve non point qu'ell soit venue à résipiscence et qu'il n'est rie au monde qu'elle tieune plus à coeur qu< ce Droit qu'elle niait naguère par la bouch' de ses généraux, de ses diplomates, de se professeurs, de ses pasteurs et même de se; artistes, elle nous prouve seulement qu'à se: yeux la partie a été mal engagée et qu'un< remise s'impose. Nous, au contraire, nou: n'avons pas varié dans nos desseins. Ils de meurent tels qu'ils étaient au jour où. nou; nous sommes levés pour défendre le patri moine moral et matériel des ancêtres. Nou: voulons avoir de retour les biens qu'on nou: a pris et nous voulons également avoir l'as surancé qu'on ne tentera plus, de sitôt, dt nous les reprendre. Quoi de plus légitime Et si nous n'avons pas encore pu impose! notre volonté a nos adversaires parce que nous ne sommes pas encore vainqueurs, nous n'avons pas de raisons, non plus, de subir s; volonté à lui puisque nous ne sommes pas vaincus. x Comme nous avons eu déjà l'occasion d« le dire, la naïveté de nos ennemis — or leur outrecuidance — est telle qu'ils ont éti stupéfaits d'abord, furieux ensuite, de c* que nous ayçns repoussé une offre pourtant inacceptable.. Ils croyaient donc pouvoi: faire à leur gré et la guerre et la paix' Cette seule prétention suffirait à justifiei notre attitude que nôus dictent et le respect de nos morts et le souci que nous avons de préserver contre une catastrophe nouvelle les ' générations à venir. Ce patrimoine de nos enfanté, il fau qu'on nous le rende; il faut aussi qu'or nous le garantisse. Rendre les provinces volées,* nous garantir leur possession autrement que par des chiffons de papier, hé! l'Allemagne n'y pense pas — pour le moment Un Allemand disait à un neutre qui nous < répété le propos (que les lecteurs m'excusent): ,,Nous boufferons plutôt nos charo gnes!" Ces naufragés de la Méduse en sont biîu capables. C'est dire que l'Allemagne ve faire un nouvel et formidable effort, an noncé dans l'ordre du jour de l'empereui Guillaume à ses armées, pour bisser £ coups de front les barreaux de sa cage A nous de veiller à ce que ces barreau> soient assez solides pour que ce soit la têt< qui se brise. Et ce sera, pour nous aussi, un nouvel el formidable effort. Après tant de sang, en core du sang, toujours du sang... Ah! nous ne nous dissimulons p^,s l'énôrmité du sacrifice. Mais, de même que ce qui excite le soldat, blessé, affamé, exténué, à retourner dans la fournaise de l'assaut, c'est le désir de venger un ami tombé, de même, nou pour les vengeç mais pour que soit fécond enfin le sublime sacrifice de leurs morts, les peuples du Droit veulent continuer la lutte. M. Wilson lui-^rae doit être convaincu à la fin de tout ce qu'il y a de juste, de raisonnable et de sensé dans cette apparente folie- Il so peut cependant qu'un Américaii ait besoin qu'on le lui apprenne et c'est er quoi la note des alliés peut avoir quelque utilité. En attendant nous constatons que l'Espagne, elle, n'a pas eu besoin de cette démonstration et que son gouvernement n'a pas cru devoir s'associer à la démarche américaine. Pourtant il n'y a pas deux conceptions. Mais l'Espagne avait compris d'instinct.Charles Bernard. // y a im an 7 janvier 191G. Les Russes pj'&n/nent Tschartwvsii* Pour les Etrennes de nos soldats au front "Nous venons de recevoir la lettre» ci-,e dessous : Légation de Belgique. - La Haye, le 5. janvier 1017. 0 Monsieur le Directeur, J'ai l'honneur de vous accuser la réception de votre lettre du 30 décembre dernier " par 'laquelle vous m'annoncez le magnifique ® résultat de la souscription ouverte par Echo Belge" pour les soldais au-front. Je vous félicite de ce beau succès ci vous l* prie de recevoir, ainsi que les donateurs, l'expression de mes sincères renier ciments. ^ La sonihe de 13.3Vf. francs sera remise lt par mes soins au Roi, notre Auguste Sou-verain.* Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, les assurances de ma considération très distinguée.Le ministre de Belgique, 1 (S.) Baron A.. F ALLO N. 3 imm,9 Peuple d esclaves Ce n'est pas, comme on pourrait le suppo-j. scr, des malheureux Belges traînés en esclavage que nous voulons parler ici, niais bien " des Allemands, ou plutôt des travailleurs allemands traités en esclaves par leurs chefs 1 quand ils sont tous les drapeaux. Voici une c histoire authentique qui eu dit long à ce i sujet. 3 C'était en Belgique, durant le mois, de 3 septembre 1914. Un train rempli .de soldats allemands était arrêté à un passage à niveau . gardé par uiie sentinelle. Celle-ci, distraite, J ne vit pas un jeune sous-Iieuitenant allemand ' qui se trouvait à la portière d'un wagon ét 3 négligea en conséquence de Je saluer. D'un 1 bond l'officier fut auprès du soldat et lui i asséna un formidable coup do poing sur la ; ligure. Des murmures se firent entendre . parmi les troupiers boches indignés malgré . tout d'une telle brutalité. Aussitôt le sous-' lieutenant donna ordre aux soldats de quitter ? le train et, pendant tout le temps que le con-! voi stationna, soit une demi-heure, il leur fit > faire l'exercice et cela sans répit. Quand un des soldats se trompait, le hobereau casqué } le frappait à coups de cravache! Le spectacle était si répugnant qu'un ouvrier belge pré-, sent no put s'empêcher de faire, à liante voix, cette réflexion: „ C'est ignoble, j'aimerais mieux aller vivre en Chine que ' de devenir Prussien. Ces gens-là sont pas des hommes." : Et c'est là un exemple choisi entre mille ! car les soldats allemands, durant cette guerre, n'ont cessé d'être brutalisés par leurs supé-, rieurs. Des centaines d'entro eux, excédés ont enfreint les règlements militaires et se sont plaints à leurs députés. On aurait pu supposer qu'à la suite de ces faits ces députés, tout au moins les socialisées qui so posent en redresseurs de torts, auraient été dégoûtés à i tout jamais du militarisme. C'est mal connaître l'âme allemande prête à toutes les abdications. Loin de 6e révolter contre les auto-t rites militaires les socialistes allemands sont . pleins d admiration pour lo militarisme. , Ecoutez plutôt ce qu'écrit à ce sujet dans le ,,I<rankfurter^ Zeitung" le député Legien, chef du syndicalisme socialiste allemand : ,,0n peut dire ,,d'une façon significative" que dans mille occasions, pendant cette , guerre, les autorités militaires ont révélé une , meilleure compréhension que les autorités civiles de toutes les nécessités qui S'imposent en . temps xde guerre à l'Etat et manifesté également des ^ pensées moins inquiètes que la bureaucratie civile. Si nous ajoutons à cela qu'en général ces autorités militaires sont aussi moins accessibles aux influences des „juhker", propriétaires fonciers et des ma-. gnats de l'industrie et du capital, on s'expli-i qu® pourquoi la classe ouvrière accorde une plus grande confiance à ces autorités qu'à l'office impérial de l'intérieur et au ministère prussien." Et c'est de tels admirateurs du militarisme allemand que certaines bonnes gens attendent . une révolution destinée à ohanger la face de • l'Allemagne! Quelle inconscience ! La vérité k c'est que les Boches sont mûrs pour la pire tyrannie. L'attitude de ce ,,Legien", qui le frappe, est significative à cet égard. ■ Pour l'apprécier à sa juste valeur, il faut 1 se rappeler que les déportations des ouvriers belges sont l'oeuvre des autorités militaires > boches! | « ■ p-^ai Une lettre de Léopold 10r M. Lanzao do Lab^rie continue dans le ,,Correspondant" la publication «dos lettres écrites par Léopold 1er à Thiers de 1836 à 1S64. Documents bien intéressants où l'on voit, presque h chaque ligne, à quel point, dès les premiers pas, la dynastie qui nous a donné en quatre-virigts ans trois rois comme Léopold , 1er. Léopold II et Albert 1er, avait su faire sien l'intérêt de notre pays ot voir clair dans sa destinée. Relisons par exemple ce quo Léopold 1er écrivait du château, de Laeken à M. Thiers le 26 mai 1848: ,,Nous sommes ici toujours dans les mêmes sentiments; nous désirons être des voisins utiles et bienveillants de la France et entretenir avec elle les relations lo phis amicales. Tout ce que nous demandons assez raisonnablement en retour, c'est qu'on nous traite loyalement. ,;Nous sommes un petit pays, cela est vrai, mais nous ne sommes nullement petits en poli-tiquo. Que des hommes passionnés et ignorants no comprennent pas cela pour le moment, cela n'a rien d'étonnant, mais j'espère que l'on comprendra cela après réflexion." Quels rois que ceux qui donnent encore à leur peuple, après quatre vingts ans, des leçons de dévouement, cl© clairvoyance, a'énergie et . dû o*fi.tictaurJL En Belgique. Les déportations On aurait tort de croire que les déportations ont cessé. En proposant la paix, les esclavagistes poursuivent leurs manoeuvres inqualifiables et continuent de réduire en esclavage les braves populations ouvrières belges. Tous les jours, desytrains (le déportés roulent à travers le pays. ^Tous les jours les mêmes scènes se produisent, navrantes, lamentables et qui laissent au fond du coeur une haine que rien ne pourra arracher. Elle vivra en nous, cette haine de ' l'Allemand, peûdant toute notre vie et nos enfants et les enfants, de nos enfants en hériteront. Le pays est livré depuis plus de deux années à des brutes sans merci. D'abord, ce fut l'invasion, les meurtres, les incendies, les pillages, la dévastation. Puis, les réquisitions commencèrent et l'Allemand ne nous laissa plus que les yeux pour pleurer. «Enfin, les déportations frappèrent le peuple. Et, entretemps, les tribunaux de sang n'avaient pas cessé de sévir, les pelotons d'exécution de fonctionner. Tel est le bilan de l'occupation allemande en Belgique sous la haute direction du général-gouverneur von Bissing. Le ,,Telegraaf" nous racontait | hier une petite scène qui s'était passée dernièrement en Flandre. Donc, à Court-rai, r un brave homme habitait avec sa femme et j un ami, dont la maison ne formait plus \ qu'un amas de ruines. Un matin, un quartier-maître boche inscrivit sur la porte de • la maison ces mots ,,Deux hommes", — ce ' qui signifiait que deux soldats allaient venir loger dans la petite demeure. Le soir, en effet, les deux feldgrauen arrivèrent. Jls-saluèrent les hôtes, pénétrèrent dans la chambre et firent la connaissance de la famille. Ceci fait, tout.d'un coup, ils prirent une attitude menaçante. Ils tirèrent leurs i revolvers. — Ne bougez plus, crièrent-ils. Nous devons perquisitionner. — Faites, répondit le maître de la maison, qui resta calme, bien qu'il comprit tout de suite le danger de la situation. Un des boches examina les armoires et n'y trouva rien de suspect. —Femme, montre-leur aussi les chambres à coucher, fit le bourgeois, toujours aussi calme. Et le soldat suivit la femme, tandis que le kamarade restait en bas, avec les deux i hommes. | Mais le ,,baes", tout d'un coup, tandis j que l'Allemand lui tournait le dos, brûla i la politesse et disparut. Le soldat appela son ami qui redescendit quatre à quatre. — Est-il parti? hurla-t-il. Les deaix boches se mirent à la poursuite du fuyard. Mais, par une autre porte, l'ami s'enfuit aussi ('il logeait, sans permission de la Kommanaantur, dans cette maison et fila à toutes jambes). Les Allemands ne trouvèrent donc aucun des deux fuyards. Ils interrogèrent la femme qui ne voulut point parler. — Mon homme et son ami ont fui, dit-j elle, mais j'ignore leurs plans. | Or, après, un' pénible voyage, les fuyards arrivèrent en Hollande. Mais la femme fut déportée en Allemagne! Car c'est toujours ainsi: ^ les innocents sont impitoyablement frappés par les Allemands et les membres : de la famille paient toujours pour ceux qui passent la frontière. * * * Les razzias ont été grandes au Liin-bourg. Quat-oïzè cents hommes, disent ,,Les Nouvelles", ont été enlèves à St. Trond: ,,Les déportations ont eu lieu à Hasselt le samedi 2 décembre, à St. Trond le lundi 4 décembre. Je veux vous conter ce qui s'est passé à St. Trond. On y a comme dans tous les cantons réquisitionné le bétail*humain âgé de 17 à 55 ans. Tous les hommes des communes de St. Trond, Z-eppsren, Ordin&an, Brusthem, Mielen, Kerkom, Buvingen, Muyzen, Gingelom, Velm, HaJ-j mael, Wilderen, Gorsiun, etc. avaient reçu ordre do se réunir à St. Trond dans la cour do la caserne. L'expertise devait ' commencer à 10 h. du matin, mais elle n'a commencé qu'à ' midi trois quarts. Tous ces malheureux sont donc restés parqués dans la cour de la caserne p&nda^b tout ce temps-là. , j Puis enfin, les Boches ont commencé ' leur office, buivant le mode que vous connaissez, prenant au hasard de leur fantaisie sans tenir 'aucun compte de ceux qui avaient du travail ou de ceux qui n'en avaient pas. Ils ont été jusqu'à prendre 3 '.hommes dans la même famille, des jeunes gens qui faisaient du comA inerce fort honorablement. 3 fils d'un gros fermier, tous occupés dans l'exploitation paternelle, ont également été enlevés, et l'on a emmenés autant de faibles et de débiles que d'autres. Les vieux ont été assez épargnés, mais presque tous les jeunes ont été raflés. Il y en a eu en tous cas un bon nombre, environ 1400 à ce que j'ai pu compter, mais le chiffre officiel n'est pas encore connu. j Aucuue réclamation, ni intervention n'a ■ été admise. On a brutalement renvoyé, pour ne pas dire chassé, le bourgmestre et les médecins. Deux médecins allemands se Vtrooi^-ient là pour la wt-e médicale^ mais ils s'occupaient surtout à tenter, avec de; manières doucereuses, d'obtenir, à force d< promesses, que les hommes se décident ■< signer leur registre d'enrôlement volontaire ouvert devant eux. * A nous, la population, il a été sévere ment interdit de sortir* de nos demeure! à partir de 7 h. clu matin et jusque 9 h du soir. Les rues étaient toutes gardée: par des hussards de la mort à cheval Deux pelotons d'infanterie, arrivés pou] l'occasion, assuraient le service autour de: malheureux prisonniers. Tous les hommes avaient dû. se rendre f à l'appel munis de vêtements d'hiver d'une grosse paire de souliers- et de h nourriture pour une journée. Vous voyes d'ici le spectacle de tous ces malheureux avec qui une valise, qui un paquet, quittant leurs demeures sans avoir" la certitude d'y rentrer le 6oir. Et que de larmes versées, que dé souffrances morales ! . Les désignés pour la déportat ion sont arrivés à la gare en rangs épais et en pleine obscurité, encadrés, comme de grands criminels, d'une double haie de soldats. C'était triste et humiliaut à faire pleurer ! 'Pourtant nulle faiblesse dans cette cohue. Tous chantaient la Brabançonne et criaient: Vive la Belgique ! car les pauvres avaient encore, du courage. A 5 h, -J un train emmenait tous les malheureux que le sort avait choisis, vere l'Allemagne, vers l'inconnu. Que vous êtes. heureux, mes amis, de ne pas assister à toutes, ces misères !... * * * Les déportations seraient, pour les Allemands. l'occasion d'un petit commerce". En même temps qu'ils convoquent, les futurs dé-nortés. ils leur intiment l'ordre^do se munir >cl.e deux paires de bottines et d'un imperméable. A ceux auxquels leurs ressources n? f»ermettent pas ces dépenses, ils fournissent e dit équipement, — chaussures de camelote et vieux caoutchoucs, — puis envoient la nooe à l'administration communale. -Hais en ds Trois. ,,Hou en do Trou", tel est le nom de baptême du corps estudiantin gantois (35 étudiants). Mardi, lo coips professoral fut invité au local des étudiants au ..Koningsliof" — ou. pour parler français, à l'Hôtel Koyal, situé sur la Place d'armes, et dont le loyer est d'ailleurs payé par la Kommandantur. La réunion commença à 9^ heures du soir. Une table, dite ,.d'honneur", avait été dressée dans la grande sallo do billards pour les hôtes. Les 35 va-nu-pieds inscrits à l'Université étaient groupés autour de petites tables. Lorsque lo corps professoral fit son entrée, les étudiants le saluèrent d'applaudissements. (Trois étudiantes faisaient partie do' la bande.) Le président des étudiants, herr Muller, souhaita la bienvenue et prononça l'éloge des grands services rendus au peuple flamand par le recteur luxembourgeois Hoffmann (18.000 francs de traitement) et par le corps professoral tout entier, sur quei Hoffmann se leva et remercia les fondateurs du „Hou en do Trou" pour l'insypréciable (sic) esprit d'initiative dont ils Tirent preuve en provoquant cette réunion de traîtres. Après avoir insisté Sur le rôle ,,civilisateur" de l'Université, Hoffmann dit aux étudiants qu'ils devaient rester dignes de la profession qu'ils avaient choisie et de la mission qu'ils accomplissaient. Il conjura les 35 ânes bâtés à no plus se laisser diviser par des querelles funestes, à la suite de discussions sociales ou politiques et dô ne pas montrer trop (sic) de mépris pour ceux qui affichaient d'autres opinions que les leurs. Car les discussions exercèrent jadis une néfaste influence sur l'essor du peuple flamand. (Répétons qu'Hoffmaun est Luxembourgeois.) Ce ,,magistral discours" — comme dit la ,,Gazet van Brus-sel" — se termina, par des souhaits de prospérité pour l'Université flamande et pour ses 35 étudiants. Avant et après ce discours, les patriotes flamingants chantèrent lo ,,\Yilhel-iuus van Nassau". On put entendre Antoino Posa Van Roybeugler à tue-têto de cette formidable voix d'âne que lui connaissent tous les agents do police gantois lorsque ceux-ci le ramassaient ivre, les soirs de beuveries, au coin dos rues. Le président herr Muller (un nom bien belge) répondit au recteur quo les étudiants ont su so dégager de toute emprise mesquine et qu'ils ont appris à rejeter loin d'eux les brandons de discorde. ^ Puis l'étudiant Lode Craeybeeck interpréta le ,,\Vees man en Loudt u recht" et l'étudiant Van den Heelen entonna l'hymne national des Boers ! Parfaitement. La jeunesse aktiviste en est encore à la guerre du Transvaal. Le professeur hollandais Goddé-Molsbergen crut utile d'adresser quelques paroles de gratitude à 1a Flandre intellectuelle. On n'en attendait pas moins de cet étranger, venu empocher l'argent des malheureux contribuables belges au moment même où leur pays est sur la claie. Le professeur Fôriiie insista à son tour sur la nécessité qu'il y avait à s'unir de plus en plus étroitement pour conserver l'accord. • Enfin un concert commença. Quelques beuglards interprétèrent — de la meilleure façon, évidemment, — ..Haasko jagen door de bei", et l'étudiant Jules Démarrés transmit au recteur une adresso qu' Hoffmann accepta aVec une visible émotion. Puis l'assistance se leva et entonna à pleins poumons de ,,Ylaam-scîie Leeuw". La seconde partie de la. fête fut la plus joyeuse, comme écrit le naïf correspondant d'un journal de propre-à-rien, bien que ,,des paroles assez sérieuses (sic) furent encore prononcées", notamment par le professeur de Vreese, le docteur-eunuque Antoon Jacob, l'ineffable Patate et son intime aini.Maertens et le professeur Picard» On remarquera combien les professeurs insistèrent sur l'accord qui devait continuer de régner entre étudiants. Est-ce que, déjà, les 35 ânes échangeraient des coups de pied? Il est certain que l'accord ne règne guère entre les professeurs. Il ne saurait en être autre-1 ment, puisque le corps professoral est composé ' d'arrivistes. Us briguent tous l'assiette au beurre qu'Hoffmann serre sur son estomac avec un rire de cannibale satisfait. Dix-huit mille fiancs par an, — la somme est coquette. Et Hoffmann-s'y entend à faire des comptes! Mais la meute affamée lui aboie aux trousses. ! Les Haereus et les Do Keersmaecker seraient assez heureux do remplacer l'impertinent » Luxembourgeois. Déjà ils prétendent que celui-ci, n'étant pas un Belge pur-sang, ne devrait . pas être le ,,primas inter pares". Et eux qui ne ; sont Belges que de nom ? Le jour où nos soldats avanceront en Flandre et que Goddé-Molsbergen aura pris une fuite désordonnée à travers ces campagnes dévastées, les Van Rov, les Haereus, les Tocké et autres , «Tan Eggeu se flanqueront des coups. Lorsque , l'avoine manque au râtelier, les ânes se battent. Ça fint toujours comme ça. A Bruxelles I^es travaux de parachèvement du nouvel hôpital de la Ville de Bruxelles, à Jette-Saint-Pierre, dû à la munificence de feu M. Brug-mann, sont presque terminés. Déjà certains pavillons sont occupés par les mutilés et invalides de la guerre. Rien ne s'opposera plus, dans les premiers mois de cette année, au transfert des différents services, notamment ceux de l'hôpital Saint-Jean, dans les nouveaux locaux. Le Conseil ds Hospices de la ville conviera le Conseil communal et différente? personnalités du monde médical et philanthropique à une cérémonie d'inauguration qui n'aura aucun apparat. A Anvers La direction de la gazette .,Het Vlaam-sche Nieuws" vient de passer dans d'autres mains. A. la tête de la rédaction se trouvera René de Clercq, le poète-gorille qui enverra ses articles de sa tanière, sise dans les bois de Bussum. Il est évident, et le journal le reconnaît, qu'un changement de direction' ne saurait entraîner de modifications dans les opinions du torchon. Le point de vue reste le même. On se rappellera que le ,,Vlaamsche Nieuws" reparut sous la censure allemande grâce à un nommé Alfons Baeyens, pauvre individu qui maniait mieux la bouteille que la plume et qui était soutenu pécuniairement, lui et son papier, par un certain Vogel, ami des frères Hutt, dont on n'a pas oublié l'odyssée ! * * * La Banque Générale Belge à Anvers et à Nauru r émettra sous peu des obligations dont le maximum atteindra 12 millions de francs. * * # La vio est toujours aussi difficile. Le morceau de Kwatta — qui vaut 6 cents en Hollande — se paie 75 centimes, le hareng un l'ranc, la portion de moules 1.25 franc!, « * Les Barbares exécutent leurs razzias à Puers, Nie! et dans d'autres localités de la province d'Anvers. Et, pendant que la Belgique suppliciée pleuré et se lamente, les gens de la Civilvenvaltung font la visite des caves à vins. L'un de nos correspondants particuliers nous écrit que la réquisition du cuivre.dans les maisons particulières est en projet et que l'exécution ne tardera pas. Les jBelges doivent déclarer tout lé cuivre que se trouve chez eux, jusqu'aux boutons de porte! Les Vandales s'attaqueront ensuite aux églises et il ne faudrait pas s'étonner que les cloches fussent réquisitionnées prochainement. .# * if Le prix du pain a brusquement augmenté. On le paie 56 centimes, alors qu'il valait 46 centimes il ,y a huit jours., A 6 heures, les pâtissiers, les marchands de victuailles, de cigares, etc. doivent fermer. A 9 heures, c'est l'heure du couvre-feu pour les cafés. Mais il y a des accommodements avec les Boches. Il suffit qu'on leur offre une somme de deux à trois mille marks pour avoir toute liberté de laisser les cafés ouverts jusqu'à 6 heures du matin. Les Boches ne sont intéressés que par l'argent. » %■ * Deux cents Ànversois déportés sont revenus aux environs du 1er janvier. En Allemagne, ou n'avait pu employer leurs services, parce que les malheureux étaient trop I faibles ou trop malades. La mesure d'humanité que d'aucuns pourraient prêter aux Boches n'est donc qu'une mesure dictée par l'égoïsme. On annonce la mort de Mme Francis Bertrijn, mère du directeur du Théâtre flamand. Osirss les FJarsdre© Dans tous les villages situés à l'arrière du front les hommes valides de 14 à 70 ans sont obligés de participer à des travaux militaires. Ils sont soumis ainsi à toutes les vexations, aux punitions, aux coups, — aux dangers de la canonnade aussi. Ceci, encore une fois, à l'encontre des conventions de La Haye. Prenons un exemple. Depuis le début de l'occupation, la population mâle de Rumbeke fut contrainte de travailler dans, une fabrique de peaux pour l'armée allemande. Et les amendes frappent continuellement ces malheureux, sous tous les prétextes. * * * Lorsque, .récemment, un avion allemand, abattu par les Anglais, tomba en flammes jprès de Rumbeke, les .curieux ftui expri maient leur joie furent frappés chacun' i d'une amende de vingt marks. ^ Il faut bien battre monnaie^ « * * A Termonde, les sauvages ont déporte l des hommes âgés de 55 ans! « • • • Il y a pénurie de monnaie divisionnaire. Dans les vitrines des magasins sont exposées des pancartes invitant les cliente à payer ie montant exact de leurs achats. Leqj mêmes difficultés se présentent sur les tramways. L'administration communale songe à remédier à cette pénurie de mon*» naie d'appoint. * * * Le jour du Nouvel An un mouvement sérieux ; dfc troupes a été constaté en Flandre, Sur le 1 pont de vSelzaete, depuis 8 heures du matûz, .jusqu'à 4 heures de l'après-midi, de nom-' ' breux- groupes d'infanterie, de cavalerie et d'artillerie ont passé. Ces soldats venaient de la ; dirèction d'Eecloo et se dirigeaient vers' | Anvers. j Aux frontières Les Boches ont trouvé un nouveau trua • pour battre monnaie. Le besoin rend ingénieux. Parfois, ils laissent sortir de Belgique des femmes de soldats internés en Hollande* Or, lorsque celles-ci passent lies frontières, les Boches leur annoncent que les marks et les francs, même en argent, ne sont plus négociés en Hollande. -Si bien que les malheureuses sont toutes prêtes à échanger leur argent belge on allemand et vendent pour 32 cents un mark! i ' ■ Le Martyre d'une Nation. Les horreurs des déportations sont connues ; à l'heure qu'il est dans lo monde entier; tout honnête homme et chaque nation, quelle qu'elle soit, doit blâmer ouvertement le nouvel exemple, de la kultur allemande. Voici les laits: Le comité national de Belgi* que s'était chargé depuis le début de l'occupation de procurer du travail aux ouvriers, il avait parfaitement réussi et ceux-ci touchaient un bon salaire grâce aux avances faites par lo comité. La preuve que le résultat était bon c'est par exemple que, dans la province du Luxembourg, il n'y avait pas un seul chômeur à la fin du mois d'août. En septembre, les autorités allemandes firent cesser bien des travaux entrepris dans différen-. tes'Communes sous les auspices du comité dana le but de s'assurer ainsi de la main-d'oeuvre pour leurs fabriques do munitions et pour leurs i chemins de fer stratégiques. i Ils n'obtinrent pas lo résultat qu'ils poursui-; vaient car les ouvriers prirent du travail dans d'autres communes où la mesure n'avait pas été appliquée ou bien chez des particuliers qui, pour remédier à la situation, avaient rouvert I ; leurs ateliers. Les Allemands trouvèrent vke j le moyen d'enrayer à nouveau les travaux, ilgj défendirent aux ouvriers de travailler dans J d'autres communes que la leur et un grand j nombre d'hommes durent abandonner la ; ( besogne qui les occupait depuis le début de la». ; guerre ; par ce système, les boches avaient fait des chômeurs et le prétexte des déportations ' était tout trouvé. Les bourgmestres reçurent?' immédiatement l'ordro de dresser les listes de tous les hommes sans travail et furent menacés de fortes peines s'ils essayaient de faire échap*, per leurs administrés à la tyranie de l'ennemie . A la suite de la moindre protestation des bourgmestres furent arrêtés, une commune fut eon* damnée à 100,000 iviic. d'amende par jour jus*' . qu'à ce que les chômeurs soient connus, les Sommes qui manquaient à l'appel se voyaient condamner à des peines sévères quand ils étaient découverts. La procédure officielle allemande étant telle dans ses grandes lignes, il n'est pas nécessaire de commenter beaucoup de détails^ on se les figure aisément. La raison de tout cela est bien évidente, c'est la même que celle qui a présidé aux déportations en Lithuanie et à la création du P'seudo royaume de Pologne; les Allemands ont pénurie d'hommes tant pour alimenter leura usines que pour fournir de la chair à canons. En Pologne, le but a été avoué, mais en Belgique ils ont trouvé des excuses aussi méprisables que le méfait lui-même, ils ont soiw disant agi pour le plus grand bien du pays et ils espèrent faire ajouter foi à leurs grossierfl mensonges trop naïfs pour cacher la vérité. Tandis qu'ils racontent leurs histoires, led hommes sont emmenés, maltraités et, mourant à moitié de faim, sont forcés de travailler aux tranchées, do construire des chemins de fer, ■ de bêcher la terre d'exil en Pologne ou en Transylvanie, alors que leurs femmes sont à la merci des soldats et des bureaucrates de l'Allemagne.On se serait volontiers représenté l'Allemagne, du moins le peuple, rongé de remords au sujet des crimes commis en Belgique, songeant encore avec effroi aux incendies de Lou-rain, aux cris déchirants d'Aerschot et tâchant de se mettre à l'abri des foudres de Dieu,,mais il n'en est pas du «tout ainsi, l'Allemagne méconnaît aussi brutalement qu'auparavant toutes les lois de l'humanité et de la civilisation ; elle vient de commettre un crime plus grand que tous ceux qu'elle a commis depuis l'inva3ion car il est plus froidement prémédité. Ï1 importe peu à l'Allemagne d'être mise au ban de la civilisation; quand par hasard elle reste dans les limites inspirées par l'Humanité, elle ne se sent guère dans son élément. Les nations neutres doivent comprendre la sainte colère et l'esprit de vengeance qui inspire les alliés; s.'ils ne le comprennent pas, qu'ils se représentent un instant seulement les longs trains de déportés qui traversent les plaiut* de Belgique sous le ciel grisâtre d'au tourne I Que de chagrins, que de larmes! C'est l'époux, c'est le père, ce sont les fils qui s'en vont l'âme brisée, sans esprit de retour ; c'est un i exode qui est pire encore que celui d'il y a deux ans passés. Pas un homme digne de ce nom oubliera, jamais, pas plus d'ailleurs que l'histoire, car le , martyre des n^tio^s prejoit les grajids peuples.

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