L'étoile belge

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07 december 1918
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s.n. 1918, 07 December. L'étoile belge. Geraadpleegd op 26 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/k35m903g45/
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K) cent?mes Se numéro -f. 69; année. - H° 20 Samedi 7 décembre 1918 MISE SOUS PRESSE ; 4 HEURES DU MATIN L'ÉTOILE BELGE BUREAUX: RUE DES SABLES,. 13 Pris e?a l'abonnement: Pour toute la Belgique, 24 francs Fan; fr. 12.50 pour 8 mois: fr. 6.50 pour 3 mois. — Pour l'étranger la nort en nlua Le Roi et la Reine des Belges à Paris VmUèa. Le iioi et la Reine des Belges, accom pagnés du prince Léopold, sont arrivé jeudi après-midi, à Pâris. Paris leur a fait un accueil entlioU' siaste. Toute la ville est pavoises au: couleurs belges. Dès midi la foule si pressait sur le parcours du cortège, ac clamant les troupes venues du front pou: rendre les honneurs. Les souverains arrivent a 14 heures à la gare du Bois de Boulogne. Ils son reçus par M. et Mme Poincaré et pu 'tous les ministres. Le canon tonne et la musique joue 1; a Brabançonne ». Des dames de la Croix-Rouge offren & la reine Elisabeth de superbes bou quets de roses. Du haut des balcons des maisons pa yoisées qtfi bordent la voie du chemii "de fer et qui sont noires de monde, le cris de « Vive la Reine! s, « Yive 1 Roi! », i Vive le prince Léopold! » e Vive le président de la République I » retentissent chaleureusement. Les musi ques militaires jouent la a Brabançon ne ». Les troupes du 27" régiment d< ciiasseurs alpins, à la fourragère rouge présentent les armes.Les sonneries «Au: ■ciiamps » se font entendre, tandis qui le canon tonne toujours. Le temps est gris, le ciel est couvert mais il ne tombe pas de pluie. Le cortège. Kprès que le président de la Républi 'que eut conduit la reine Elisabeth à 1: Victoria découverte où elle prend plae avec Madame Poincaré et l'amiral Ro narek, ^e chef de l'Etat vient s'asseoi: aux côtés du roi Albert qui occupe h droite de la première voiture, égalemen découverte. Dans la troisième voiture, prend plact le prince Léopold, près de M. George: Clemenceau ; en face d'eux, sont assis le {jouerai Duprige et le général Mordacq La suite du cortège se compose de lï façon suivante : Quatrième voiture : Madame la conv tes se d'OuItremont, le baron Gaiffiej d'Hestroy, ministre de Belgique à Paris M. de France, ministre de France à Bru xelles, M. Saincère, secrétaire généra! de la présidence de la République ; ! Cinquième voiture : M. Paul Hymans: I .ministre des affaires étrangères de Bel I gique ; M. Pichon, ministre des affaires I étrangères de la République française 'le colonel Joanuard; le baron de Ravi-gnan, secrétaire d'ambassade, attaché à la personne de M. Hymans; Sixième voiture : M. lo colonel Tyl-I kens, le général Rouquerol; Septième voiture : M. le major de He-| idn de AValcourt, l'officier de service de I la Présidence, M.- le commandant Mul-I 1er, M. Dulignier. Il est 2 h. 15, quand le cortège se met en marche, aux acclamations enthousias-. !tes de la foule et au bruit des musiques. Place de l'Etoile. Lne foule énorme se presse bien avant I *ano heure sur la place de l'Etoile. Toi'J I es qui peut servir d'observatoire, auto-I ! mobiles, voitures, estrades, échelles, I arbres, réverbères, est assiégé, ainsi que I Ie3. eanons placés autour de l'Arc de I Triomphe. L'échafaudage qui masque le I ,Pled de la « Marseillaise » de Rude, R aménagé cette fois en tribune, est garni I ;He curieux. I Sur tout le parcours la foule est con- ■ tenue par une ligne formée par des bat- ■ ' eries des 11C° et 240° d'artillerie, dont ■ les canons et les caissons sont bientôt ■pris d'assaut. I « J ** coup, une immense clameur re-■tentit; las cavaliers mettent sabre au ■!t air et quelques minutés après, le cor-I royal débouche de l'avenue du Us Bois clo Boulogne, passe a droite 3 l'Arc de Triomphe et disparaît dan l'avenue des Champs-Elysées. Des accla 3 matins d'un enthousiasme indescripti ble s'élèvent de toutes parts. Les cri de « Vive lo Roi ! », « Vive la Reine ! i s « Vive la Belgique ! » s'échappent de 3 milliers de poitrines et ils se prolonger " un bon moment encore après que le coi ■" tège est passé. Fiace 6e I?. Concorde. t r Dès une heure et demie, la place de 1 Concorde était noire de monde. Le peu x pie ,s'est hissé sur les mâts, les réverbe res, les marches de l'obélisque, les pi! ces de canon. Les balcons des immeuble ' de l'hôtel Crillon, de l'hôtel Poligna sont pavoisés et garnis de monde de r>i me que ceux du ministère de la marine - Une foule considérable s'est massée su i l'esplanade des Tuileries. 3 La double haie des troupes forme pla 3 ce de la Concorde un immense arc d ' cercle. Depuis les Champs-Elysées, de ' dragons, la lance garnie du fanion blaii et rouge, sont alignés du côté droit. TT " détachement du 5" génie continue 1 ' haie du même côté. En face l'infanten 1 et la cavalerie jusqu'au ponî. > La foule attend. On acclame l'armée les marchands de cocardes aux couleur belges, noir, jaune et rouge, fonî de bri lantes affaires. A 2 h. 15, un coup de canon. Le cavaliers montent en selle. Les détone tions se succèdent une à une. A 2 h. 2E ■ la troupe présente les armes; à 2 h. 3C 1 le cortège royal passe aux acclamation 3 de la foule enthousiaste à laquelle s'é ■ taient mêlés un grand nombre de pej ' missionnaires belges et français. ' 'A la dislocation, les soldats sont l'ol jet d'ovations nouvelles.. 1 \ Au quai d'Orsay. i i Le quai d'Orsay est envahi par uni feule immense. Sur le pont de la Con corde ont pris plaea les élèves de l'Ecol polytechnique et de l'Ecole centrale L'escalier d'honneur de la Clrambrfe de députés est noir de monde. Les terras ses du ministère des affaires étrangère: sont occupées par de nombreux curieux Une baie d'honneur est formée par 1 06° de ligne. La musique du 122e et le fanfares des 6" et 23° chasseurs donneri un concert. i A 2 h. 30, le pavillon royal belge es ; hissé au ministère des iatffaires éiran . gères. Vingt minutes plus tard arrivi le cortège royal que la foule acclami | chaleureusement. Les cris de : Vive h Roi 1 Vive la Eilgique 1 retentissent. Le landau dans lequel ont pris placi le roi Albert et M. Poincaré fait son en trée dans la cour du palais des affaire! étrangères qui est pavoisé aux couleur; alliées et belges, vient se ranger devan le perron. Vient ensuite la voiture qu porte la reine Elisabeth et Mme Poin caré, leur voiture est jonchée de fleurs M. Poincaré offre le bras à la Reine et le roi Albert à Madame Poinoaré e leur suite pénètre derrière eux dans 1< palais des affaires étrangères. Quelques minutes après. M. Clemen ceau quitte le quai d'Orsay dans sor automobile, accompagné du généra: Mordacq. La foule, sur son passage l'acclame^ Le président de la Républi que ot Madame Poincaré montent à leui tour dans la Victoria présidentielle e regagnent le palais de l'Elysée par 1e pont Alexandre III, très acclamés pa! la foule. A l'Elysée Lo dîner offert jeudi soir à l'Elysée en l'honneur des souverains belges e du prince Léopold, a réuài 200 convives.MM. Dubost, président du Sénat . ii i : 3 Descîianel, président de la Chambre ; s les membres .du corps diplomatique ; - M. Clemenceau ; les ministres ; les ma- - réchaux ; les Anciens présidents du s Conseil ; les anciens ministres des af-•> faires étrangères, etc., étaient présents. ^ Le roi Albert et M. Poincaré avaient .. pris place au centre de la partie supérieure de la table. La Reine Elisabeth était assise à droite du président. Poincaré, à la gauche duquel se tenait le Roi. Lo prince Léopold était assis à gau-a che de Madame Poincaré. La musique de la garde républicaine a joué pendant le repas. e le iosst g'ii mm ii la ipaips M. Poincaré a pris la parole en ces r termes : « Depuis longtemps la France 1 aspirait au bonheur de recevoir vos souverains pour leur témoigner sa gra- ■ tiludo et' son admiration, mais tant que e ne fut pas terminé le long martyre de la s Belgique ses souverains sont restés pri-c sonniers volontaires du grand devoir q qu'ils s'étaient assigné. » 1 M. Poincaré les remercie d'être venus e au lendemain même de la victoire visiter le peuple qui les aime parce qu'il _ aime le droit, l'honrteur et la loyauté, s M. Poincaré M"-"Ue la tragique soi-.- rée du 2 août 1914 où l'Allemagne a sommé le Roi de livrer passage aux troupes allemandes et le refus sublime y opposé par le souverain bslge. [ <> Pendant plus de quatre années vous ' avez attendu, sans fléchir, que la jus-' tico vint récompenser ce grand acte de courage et d'honnêteté. L'heure de la justice est venue parce que vous n'avez jamais douté d'elle. Elle ne trahit pas ceux qui croient en elle, elle n'abandonne i- pas ceux nui la veulent. Dans le petit carré de sol belge, que vous avez pu sauver de l'invasion vous êtes resté debout, l'épée à la main, rendant que Sa Majesté la lieine, unissant la gr,lce la 3 plus tendre ù la nlus maie énergie, af-. traitait à vos côtés le feu des batailles, secourait les réfugiés et donnait à tous l'exemple du sacrifice dans la con-1 ; stance et la sérénité. » _ M. Poincaré râtelle nue pendant des ' années les Tod'wes d'héroïsme des ' troupes belges et françaises se sont bri- • sés sans cesse centre un mur d'airain. ; La fortune des armes tournait aveu-^ glément dans un cercle sans issue. « L'Allemagne multipliait dans la Bel-t giquo occunée les intrigues et les vexa- > lions, et il semblait que lo sort de la Iîel- • gique et de son lîoi était condamné. Le s Roi resta ferme et la Belgique,patiente > et fidèle. Un jour vint où, sous le com-y mandement de "otre Majesté, les divisions belges et alliées, de concert,, ont appuyé vigoureusement l'offensive gé- 3 nérale et continua ordonnée par le ma- ■ réchal Foch qui nous a valu la victoire, i Devant l'Histoire, Votre Majesté a le ; droit d'être fière d'Elle, de son armée ; et de son peuple. La probité de la Bel-i sique a été plus forte que la force, cl lorsque s'est effondrée cette puissance impériale qui. pour usurper la domina- • tiori universelle, a renié sa signature et i a violé son rirment, nous pouvons dire t que de tous les forfaits dont l'Allemagne j a subi le châtiment, l'attentat commis contre la nation belge est celui qui a révolté le olus l'opinion du monde civi- 1 ■ lisé et a contribué le plus à grouper au-i tour de la France une si grande partie i de l'humanité. Pour avoir donné à la guerre toute sa signification morale, la ' Belgique a bien mérité de l'avenir. Dé- ' , harassée demain des entraves de sa neu- ' tralité, qui n'a nas été pour elle une ' garantie, elle 'recouvrera son indépen- ! 1 dance et sa souveraineté, recevra les ' satisfactions auxnuelles lui donne droit son supplice prolongé et pourra compter sur la reconnaissance éternelle de ; la France à côté de qui elle a défendu i la liberté. » ; M. Poiqcaré lève son verre en l'hon- < • neur des Souverains et do la Famille 1 royale et boit à la résurrection et ù la 1 . prospérité de la Belgique. < "L8 lOâSÎ Û BOS É8 Mps Le Roi des Belges a remercié M. Poincaré de ses paroles en son nom et en celui de son armée et de son pays. Il a dit que la Belgique a été étroitement associée à la France dans la lutte gigantesque qui s'achève, qui a été une iutte pour la défense du droit contre les entreprises arrogantes d'une puissance qui, depuis longtemps, s'organisajt pour la çonquête. Le Roi relève que la France, qui a été au premier ran" dans cette guerre, a dépensé des trésors d'héroïsme. Il fait l'éloge de l';...née française et de ses chefs, notamment du maréchal Foch, dont le nom restera inscrit dans l'Histoire parmi ceux des plus illustres chefs, ainsi que de l'attitude du peuple français dont le civisme admirable s'est incarné dans la grande figure de l'homme d'Etat où la France entière s'est reconnue et où le monde a retrouvé tous les traits d'esprit français. « M. Clemenceau a été avec le maréchal Focli un des grands artisans de la libération . du monde. » Le Roi a conclu, en disant « M. le président, vous avez ou l'honneur de diriger les destinées de la France pendant ces tragiques événements, et je vous apporte, dans cote magnifique capitale, l'hommage d'admiration et de gratitude de la nation belge. C'est un grand honneur pour Moi de vous retrouver ici en ce jour de réjouissances et d'effusion après tant d'autres rencontres dans les heures de péril et d'anxiété. Combien de fois êtes-vous venu là-bas, dans les plaines humides de la Flandre, dans les dunes de Nieu-port et de La Panne, tout près de la ligne et pendant que le canon tonnait, 1 nous apporter à la Reine et à Moi des témoignages de sympathie qui étaient précieux. Nos conversations, où votre jugement lucide et ferme jetait sur les événements de si vives clartés, m'ont laissé des souvenirs émouvants. J'y trouvais toujours du réconfort et l'impression d'une anvtié fidèle et durable. « La Belgique, cui a toujours aimé et admiré la France; ne pourra jamais oublier l'accueil qu'ont reçu chez elle son gouvernement et tant de familles chassées de leur foyer par l'ennemi, os qui a créé entre nous une étroite solidarité morale. » Nous avons ensemble souffert, espéré et vaincu. Lv. nation belge compte sur l'amitié de la nation française. Dé-gagée des servitudes internationales que faisaient peser sur elle les traités que la guerre a ébranlés profondément, la Belgique doit, avec l'aide de la France et do ses alliés, reconstituer sa prospé- . rité économique et trouver dans le sta- ; tut nouveau un élément de solidité, d'équilibre et de durée qui lui permettront de poursuivre ses destinées. » Le Roi a terminé en saluant la France, ses provinces retrouvées et ses glorieu- ; ses armées., ■t"* 'A 4 h'. 15, le Roi, la Reine et le prince ' Léopold de Belgique ont pris congé du président de la République et de Ma- ; lame Poincaré, aux acclamations vi- i brantes de la loule. Le cortège royal est rentré de l'Elysée i i 16 h. 30. L'enthousiasme de la foule ] icolamant le Roi et la Reine est indes- | ;riptible. I Le Roi a rendu, à C h*. 30, la visite I lue M. Clemenceau lui avait faite au juartier général. Lo Roi a eu un long ; mtretien avec M. Clemenceau. La foule a acclamé chaleureusement i e souverain. t *** Vers la fin de l'après-midi de jeudi, e Roi des Belges a rendu visite au ma- ] •échal Joffre. Nous compléterons dans notre pro- ( :hain numéro ce compte-rendu télégra- t jhique par les impressions personnel- c es de notre correspondant parisien et c lo notre envoyé spécial. c ÉTRANGER Le programme du ministère le coalition anglais •-«MME La lutte électorale en Angleterre est entrée dans sa dernière phase. Les listes de candidats sont définitivement arrè-i tées et ne peuvent plus être modifiées. L'élection aura lieu comme on sait le 14 décembre. En attendant, une bonne centaine de candidats sont déjà proclamés députés ; ce sont ceux qiîl [l'avaient pas de compétiteur. On ne peut donc en tirer aucune déduction pour ce qui concerne la composition de la future chambre. D'une façon générale, cependant, on prévoit la victoire lu gouvernement. 11 est donc intéressant de connaître d'une façon un peu détaillée le programme de ce dernier. Ce programme a été exposé dans un manifeste lancé au lendemain de la prorogation du parlement par le premier ministre et M. Bonar. Law. Il débute ainsi : La coalition gauvern'ômanteîe, avec l'appui du lateur ardeat et uni (Je la nation «n-lièrê, -a accompli pour te moment la plus importante partie de sa i&che. Nos ennemis Mît été défaits, «eurs armées sont brisèas ït leurs gouvernement 'renversés. Gr&eeà [a valeur patSeinte des armées do, la Liberté, le g?as de mort fie l'autocratie Militaire a sonné à jamais sur te continent européen. D'autres tâches, surgissant de ia guerre, aitandenit h présent notre action et ne pour-ront être menoés à bonne fin que par le bon sens, le patriotisme et la patience du peu-pie.L'un-ilé nationale, qui a été 3e secret 6e noire force pendant la guerre, doit persister pour que les angoissants problèmes qiœ mus a légués la guerre puissent être aboir-3és avec ta prévoyance, l'e courage et la oromptilu-de que les temps réclamant. Avant lierait, a est essentiel qu'un nouveau Faute-Tient, investi de l'autorité que, seule, peut ud dcnniar une élection générale, soit cou. i-oqué en vue d'assurer la paix de j'Euro-rm ci de présider à la difficile période transitoire qui suvra la cessation des hostilités. 3n effet, te présent ParJement a dépassé ieipuis longtemps -le terme qui lui était assigné, et, diaiis l'intervalle, des millions i'éjteateurs nouveaux, y compris pour la Dremière fois'des re,présentants de la partie :éiainii/ne tto pays, ont été ajoutés à l'ao-àon corps électoral. Il n'est que juste que » gouvernement à qui incombera, d'accord ivoc .nos Possessions ei.aveic nos allEés, de léterminer l'avenir politique de l'Europe, îoit renforcé par ia confiance des impartants éléments nouvolternont appelés à la rie électorale. Nous demandons, en coraséqu'anoe, & ternes les sections du corps électoral, sans dis-ûnotàan de parti, d'appuyer la coo'ildon gouvernementale en vue d'une politique oon-;ue, non dams l'intérêt d'une classe ou d'une section particM!:ère,'roais, pour autant que les lumières nous lé permettent, on vue du )ion da tous. Notre première tâche doit .être la conclu-sion d'une paix justé et durable et rétablissement d'une Europe nouvelle sur des bases écartant îx jamais la possibilité d'autres {marres. Le brillant et décisif triomphe dos 'Alliés ïermettra, nous l'espérons, de réduire ie ardeau de nos armements et die rendre, par itap&s successives et progressives, 1e travail el le capital de l'Empire aux arts de la ^aix. Dans le but d'éviter la répétition des îorréurs de la guerre, aggravées par tes >rogrôs de la science, la coaîitiiom gouvernementale s'efforcera avant tout de pro-nouvoir 3a formation d'une Ligue des \Ta-;«ns pouvant servir, non seulement à ga-•antir la société contre les cal&miiteux ef-ets du militarisme, macs aussi à produire me fructueuse entente muluelle entra les roupies associés. Jamais les hommes et tes femmes de no-re race n'ont pris urne pa,rt aussi grande et ussi prépondérante dans les affaires du raomidio entier que pendant les tempêtes et es épreuves de ciel,te grande guerre, et jamais le nom Anglais n'a été aussi ilarge-nont honoré., Le manifeste, alors, préconise, en fa-eur des marins et des soldats qui vont aire retour à la vie civile, une aide leur jermettant de le faire « dans des confiions dignes des services qu'ils ont endus à leur pays. « Il faudra, à ceux lui voudront se livrer ù la culture, pro-urer des terres et des habitations, les mer a acquérir les connaissances né-^— cessaires et leur fournir des fonds poutf l'achat des ustensiles. La base de ces projets devra êtrel l'augmentation de la production et l'amélioration du sort du, peuple. On a' commis une grande erreur en délaissant l'agriculture. Cette erreur doit être réparée. 11 faudra propager la sciencef agricole et veiller à ce que les travailleurs agricoles obtiennent des salaires satisfaisants. 11 faut améliorer la vie. villageoise et répandre les industries rurales. Des facilités de transport doivent être accordées pour les produits agricoles. ; Le gouvernement s'occupera principalement d'améliorer la condition de la grandé masse des travailleurs manuels.. Il augmentera L , logements ouvriers eri vue de conserver la santé de la nation ; il étendra les mesures éducatives, empêchera l'exploitation des travailleurs,' combattra l'ivrognerie. Le manifeste noursuit î Le but fondameirkal de 13 coalition seira d'assurer l'unité et le développement de notre Empire et dos nations qui te composent; de leur coasorvar la position, l'influence et d'autorité qu'elles ont acquises par leurs sacrifices et leurs efforts en faveur do la cause de la liberté humaine et du pro-: grès, et de créer des conditions telles qua tes habitants des Iles Britanniques en limeront tous abondance ©t profit. Tant que le pays "n'aura pas retranvé des conditions industrielles normales, il serait prématuré de donner une base permanente à la politique fiscale. Nous devons cu«r-cher à réduire la dette de guerre de façon & atteindre 1e moins possible l'industrie et te crédit. Le pays aura besoin de tons 'es vivres, de toutes tes matières premières et de tout te crédit qu'il pourra obtenir, et de nouvelles taxes ne doivent pas être imposées sur les vivres et tes matières premières de l'industrie. En môme temps, nos colonies auront 3a préférence en matière de droits douaniers existants ou à créer. Un des prini cipaux enseignements de oette guerre, c'es^ le danger d'être à la merci das autres nationt pour tes principaux produits dont dépend la vie du peuple. En conséquence, le guu. vern'smen't a l'intention de conserver et di soutenir, si besoin est, les radus,tries fon,' damentales, que l'expérience et l'étude montreront les mieux adaptées i oette fin. PouV que la, production soit maintenue au plus haut taux chez nous, des mesures seront prises contre la concurrence malhonnête di| « dumping » des produits étrangers, vendu* sur nos mairchés on dessous du coût (13 production. , Les institutions militaires dépendront nSJ cessairement des be&oims de l'Empire et d d ce qui serait requis par la Ligue pour te conservation de la paix à laquelle l'Anglei terre pourrait adhérer. En attendant, W gouvernement procédera à la réduction dy nos effectifs navals et militaires de manièrî à imposer te moins possible d'inconvénients aux citoyens et satisfaire au mieux le c&mj merce et l'industrie. | D'activés mesures seront prises pour as' surer du travail à tous. Le contrôle gouverv nemental de l'industrie sera levé te plus toj possible. Par le déveioppemient et te con tréle, dans l'intérêt d,e l'Etat, de la product tien économique de 1a force et de l'éclaii rage, des railways et des moyens de coin-1 munteation ; par l'amélioration du servie^ consulaire, et par rèlabilssement d'un orga^ nisme régu'liar permettant de consulter ie^ représentants des organisations commar-plaies et industrielles sur tout ce qui cou* cenne leurs intérêts et la prospérité générale, la production sera augmentée, de nou. veaux débouchés seront ouverts et de grandes économies seront effectuées dans la pro-1 duction industrielle. Le gouvernement aura à cœur d'écarter toutes les inégalités juridiques existant entre les hommes et tes femmes. Tous les.partis sont ralliés à te nécessité, d une reforme urgente die la chambre deai lards. Un des buts du gou vernemon; serai de créer une seconde chambre plus en contact avec le peuple, tout en continuant 4' rester suffisamment représentative poujj l'accomplissement de ses fonctions.. -, Erifln, le manifeste promet à l'Indei I établissement par étapes d'un gouver-' nement responsable et à l'Irlande une administration autonome, étant bien euV tendu toutefois qu'il ne peut être ques-1 fî-^nr- ii mu in QUARANTE-DEUX MOIS EN FORÊT Les soldats français èle De.verdisse H T u?,(1 }*ne *°is, au cours de la guerret «le bruit circula que des soldats français! ■parvenus à échapper aux Allemands lor,: ■de la retraite des troupes françaises de ■la Belgique, en 1014, se cachaient dan, llL °Urff b^lge et ^,ils y tenaient ■le? bois comme les Corses tiennent le ■maquis. On racontait qu'ils étaient parvenus a déjouer tous les efforts des pa-■tioulijes allemandes lancées à leur re-■eherche; la copie du texte de plusieurs Hpi octemations placardées par les « Kriea-^pclieff » (Jes localités voisines de leurs ■retraites supposées, parvint à Bruxelles §jr y suscita un étonnement qui, chez les K"1'1'' devint de l'admiration et, chez les Ijjputres, de l'incrédulité. Fi invraisemblable que la close puisse naître, elle est vraie cependant : nous wons apporter aujourd'hui à cet épi-de de te. grande guerre des précisions curieuses et affirmer d'une part que le soldat français Jean Grall et le sergent-major Ernest Chapelain ont vécu dans les bois de Daverdisse et do Redu a depuis août 1914 jusqu'au printemps de 1918 », date à laquelle les Allemands les appréhendèrent dans les circonstances romanesques et tragiques que nous dirons plus loin ; d'autre part, que quatre autres soldats français et uu officier, formant le même groupe, sont parvenus à se maintenir dans des bois de la même région depuis août 1914 jusqù'à la conclusion de l'armistice ! C03 cinq hommes sont en bonne santé, sauf l'officier. Ils ont vécu dans une caverne où ils s'étaient arrangé un domicile relativement — et même très relativement — confortable; ils fabriquaient des objets en bois sculpté et possédaient un o tour ». Itâ,population du pays parvint à les ravitailler même aus jours où le ravitaillement était devenu un problème pour tous et chacun. Nous conterons un jour les aventures de ces cinq hommes; nous ns parlerons aujourd'hui que d'Ernest Chapelain et de Joan Grall. * * Ernest est l'aîné. Il était ï<TOnt la guerre cultivateur dans un village du Finistère ; c'est un grand diable, barbu et moustachu, maigre, toiut en muscles, solide comme un chêne; Jean était sabotier; petit, râblé et solide, il est originaire de Morbihan. Tous deux faisaient partie des détachements français qui entrèrent en contact, en août 1914, avec les Allemands autour de Messin : des centaines de tombes — à Messin seul il y a trois cimetières — attestent l'acharnement des combats qui se sont livrés à cet endroit. Surpris et culbutés par un adversaire •dix fois supérieur on nombre, les Français durent se replier rapidement^ laissant nombre de canons aux mains de l'ennemi ; l'arrière-garde ne céda qu'après une défense héroïque et de furieux corps à corps, dont les gens du pays vous parlent avec admiration... Jean et Ernest furent, des derniers à ] se battre ; ils échouèrent le lendemain de < la bataille au moulin do Our; le brave 1 meunier le3 accueillit avec empresse- ' ment, quel que fût le danger ; il leur pro- ( cura dos habits civils et éloigna momen- * tanément les soupçons des patrouilles en les faisant passer pour des ouvriers de- c puis longtemps à son service. i Ernest et Jean n'étaient pas les seuls ( à tenir les bois : les Allemands affiché- 1 rent à cette époque dos sommations or- ( donnant aux fugitifs do se rendre et I comminant la peine de mort contre tous à ceux qui leur prêteraient assistance. Des 1 patrouilles battaient la campagne et les forêts sans relâche . c'est ainsi qu'à la I fin de l'automne, six soldats allemands f pénétrèrent un jour dans le moulin, en 1 fouillèrent les bâtiments l'un après l'au- f tro — sauf un grenier où Jean et Ernest f s'étaient blottis et d'où ils entendaient 1 les imprécations des chasseurs demeurés r bredouilles; leurs fusils étaient cachés c dans un tas de fagots : il s'en fallut d'un r rien que les Allemands ne les découvris- 1 sent. Cette fois là encore ils en furent r donc quittes pour une alerte; bien que c la situation ne semblât plus tenable, le d ucimier d'Our les conserva cependant J :ncore plusieurs mois, puis les dénoncia- ^ ions s en mêlèrent : coûte que coûte, et f )ien qu on fût au cœur de l'hiver, les ^ leux soldats décidèrent d'aller vivre en orêt. i C'est dans un bois de sapins entre Ee- F ■u et Porcheresse qu'ils passèrent la -uauvaise saison do 1914-1915 : les brandies des sapins retiennent la neige et c 'empêchent de couvrir le sol, ehose pré-ieuse pour des gens qui ont un intérêt irimordial — vital, pourrait-on dire — 1 no jamais laisser trace do leurs pas. a ls se construisirent là une cabane cou- ï erto do terre et de feuilles mortes, au -ied d'un monticule, loin de tout sentier r rayé ; ils avaient eu soin d'élever cette r utte à proximité d'une source; ils ne F disaient du feu que la nuit, afin que la n umée ne trahît pas la présence d'êtres d umains. Le meunier d'Our leur four- d issait deux pains par semaine; le bra- à onnage, la tenderie, la. pêcho .suffirent v endant assez longtemps à compléter b 3ur ravitaillement ; puis, les vivres se d unifièrent ; les deux solitaires coinmen- C èrent à devenir inquiets : il devenait h e toute nécessité d'avoir recours ir d'au-1 p res ravitailleras — et cependant la plu» mpérieuse prudence voulait que per-j onne dans le pays ne fût au courant de.! eur existence ! ; Un jour qu'ils flânaient dans le bois* ls tombèrent nez ù nez, au détour d'ua entier avec l'institueur de Porcheresse, 1. Dolhogne. — y ous êtes deux Français ? leur di$ elui-ci à brûle-pourpoint. ' j Et comme ils se récriaient : — Ne niez pas, leur dit l'instituteur,' ous n'aurez pas désormais de meilleur.' mi, d'aide plus dévoué'èt de confident lus discret que moi... De fait, M. Dolhogne, dont on ne saut»! ait assez célébrer le courage, la persévé-î ance, l'audace, l'esprit de charité et le! atriotisme, pourvut de vivres, de vête-j lents jusqu'au printemps de 1918 les eux Robinson Crusoo de Daverdisse : eux fois par semaine, il allait déposer. un endroit convenu de la route les vires nécessaires. Il fut aidé dans cette esogne périlleuse par M. Georges Teneur, ancien directeur des postes an' ongo, que le Comité national avait dé*j ;gué et établi à demeure dans la régionj our le ravitaillement de la populatioai îïT' "*

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