L'étoile belge

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14 december 1918
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s.n. 1918, 14 December. L'étoile belge. Geraadpleegd op 01 juni 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/dr2p55ft0j/
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L'ÉTOILE BELGE MISE SOUS PRESSE : 4 HEURES DU MATIN BUREAUX: RUE DES SABLES, 13 Pris de l'abonnement: Pour toute la Belgique, 24 francs l'an; fr. 12.50 pour S mois; fr. 6.50eîT^kT" ÉTRANGER Le pillage de la Belgique au profit de FAllemagn «.m sait que le premier gouverneur-général allemand en Belgique, le général von liissing, avait donné l'assurance aux représentants des Etats-Unis et de l'Espagne que la production belge serait réservée à la population belge, abstraction faite de ce qui était réquisitionné pour les besoins de l'armée allemande d'occupation. Il a même déclaré plus tard à la chambre des seigneurs de Prusse qu"l avait fait cette concession contre son gré, car, ajoutait-il, la Belgique possédait des réserves abondantes dont il eût voulu disposer en faveur de la population allemande. Tout le monde en Belgique sait que, malgré la promesse faite il l'Amérique et malgré la pénurie des vivres en Belgique, les envois de vivres do Belgique en Allemagne n'ont jamais cesse. La Kôlnische Zeilunq en faisait l'aveu dans son numéro du 28 juillet 1916. Après avoir reproduit la réponse de lord Grey à l'ambassadeur américain au sujet de l'aide à donner à la population de la Pologne russe, réponse dans laquelle le ministre anglais déclarait qu'il était prêt à autoriser l'envoi de vivres américains à condition que les gouvernements allemand et austro-hongrois prissent l'engagement de laisser à la disposition dé là population civile des pays occupés tous les produits du sol indigène, la Kôlnische Zeitung ajoutait : ■Les habitants des territoires occupés «M. venit partager notre sort ; oous ne voulons pas qu'ils s'emplissent le ventre -tandis que nous dvroms nous serrer le ventre. Nous avons le droit de joindre tes récoltes des pays occupés à celles de notre propre pays et d'opérer ensuite la répartition par tète 'd'Jiabitiamt. Plus direct encore était l'aveu fait, le 26 juin précédent, par la Société centrale d'achat de Berlin. Elle exposait, dans un communiqué aux journaux relatif à la centrale des fruits fondée par elle à Bruxelles qu'il s'agissait d'un consortium de seize marchands de fruits et de légumes allemands, fondé pour le cas où les villes allemandes, à qui les fruits et légumes belges étaient toujours réservés en première ligne, ne pourraient pas absorber le tout. Les membres du consortium se sont engagés, dans ce cas, à prendre le surplus pour leur propre compte. Mais les affaires se sont si- bien développées que l'on n'a dû recourir à l'aide du consortium que dans les premiers temps de son existence. Les membres du consortium n'ont reçu qu'une minime fraction des quantités importées do Belgique, plus de la moitié pendant le premier mois d'existence de la centrale fruitière, rien qu cours des derniers mois.ï- La centrale fruitière a fan régulièrement ses offres à toutes les communes d'Allemagne qui s'intéressaient à la fourniture de fruits et de légumes belges. Elle a ou bien livré directement aux administrations communales, ou bien fourni à des commerçants qui s'étaient fait concéder par les administrations communales le droit de commande. Le communiqué reconnaît oue certains commerçants en ont fait un objet de spéculation, vendant avec grand * " ' 11 FR Pour recevoir M. Wilsoa MM. Pichon et Georges Leygues sont partis de Pari9 vendredi, à 22 heures, pour Brest, allant recevoir M. Wilson au nom :iu gouvernement français. M. Sharp, ambassadeur des Etats-Unis à Paris, les généraux Pershing et Blins, MM. TardieU, Franklin Bouillon et l'amiral Lebon sont partis par le mSme train. proui les inuis uaus u autres uisu icis. L'affirmation suivant laquelle, par l'action de la centrais fminière de grandes quantités de chicorées (légume) auraient été •envoyées eo Hollande et vendues au plus, offrant au iieu.d'Stre employées à l'alimentation du peuple allemand, est complètement inventée. La chicorée (légume) a iiô envoyée à peu près en totalité en Allemagne. Le député socialiste indépendant Le-debour a révélé au reichstag, le 10 octobre 1917, que l'administration centrale avait' adopté vce principe, avoué publiquement par elle, que l'on devait avoir en vue d'abord l'intérêt de l'armée, ensuite celui du pays natal et après cela seulement celui de la popu-lalion des pays occupés. Le correspondant de guerre de la Kôlnische Zeitunp à l'ouest a publié le 1er juin 1918 dans ce'journal un article relatif à « l'agriculture allemande dans les territoires occupés de l'ouest ». Nous en détachons le passage suivant : Si, contrairement à toutes tes traditions admises avant l'a guerre, nos adversaires font également la guarre à la population civil» de 'notre pays sous la forme du blocus destiné à l'affamer, si la parti© adverse traite tout noire territoire comme une forteresse assiégée, ceki implique pour nous le droit moral d'employer i notre usage tous les vivres produits à l'intérieur du territoire bloqué. Si nous étions placés devant cette alternative de voir mourir de faim nos compatriotes ou bian les compatriotes de d'ennemi se trouvant à l'intérieur des territoires conquis, notre réponse devrait être : les vôtres d'abord! Le correspondant ajoutait que cette alternative ne se présentait pas plus cette année que les années antérieures. Or, nous savons tous que la population belge manquait du nécessaire et souffrait de la famine parce que les Allemands raflaient nos vivres, s'adjugeant une partie plus ou moins importante de notre production animale et végétale. Les Allemands ont donc bel et bien mis en pratique cette formule énoncée par le correspondant de la Kôlnische 'Ici-tunp.Lo député socialiste indépendant Colin en avait d'ailleurs fait publiquement le reproche au gouvernement alle-marfd dans ia séance du reichstag du 16 mai 1917. L'administration des territoires occupés, avait-il déclaré, consli-lue un système de pillage. Il avait, ensuite rappelé la brochure d'un officier d'état-major général où il est dit qu'on doit, en cas de guerre, enlever des pays occupés tout ce qui est utilisable pt ne laisser quelque chose qu'à ceux qui se comportent d'une façon convenable, périphrase. par laquelle il sous-entendait évidemment les traîtres à leur pays, tels que nos activistes flamingants ' et les journalistes censurés. Et à cette rafle des produits alimentaires dont nous avions le plus pressant besoin s'ajoute le pillage de nos industries, pratiqué dans un double but, s'approprier notre matériel et anéantir la concurrence" belge. De sorte que les Allemands nous enlevaient à la fois et les vivres et. les moyens de vivre. Sous-marins allemands à Cherbourg Un cinquième sous-marin allemand, le U. 139, est arrivé jeudi dans le port dé Cherbourg avec le pavillon français arboré à la poupe au-dessus du pavillon allemand. Il mesure 120 mètres de long et est armé de deux pièces à tir rapide de 155 mm. Son tonnage est de 3,800 tonnes. lc succès ne l'emprunt Paris 12. — Une note du ministère des finances dit : Lo produit net de l'émission des bons de la défense nationale, déduction faite des remboursements et des renouvellements, s'élève pour ia deuxième quinzaine de novembre à 1,334 millions de francs, ce qui porta à 2,108 millions de francs le produit. net pour l'ensemble. du mois. Ce chiffre est <le beaucoup le plus élevé qui ait été obtenu depuis le début de l'émission si l'on excopte le mois d'octobre dernier. Il est évident que de très larges consolidations de bons auxquelles l'emprunt a donné lieu, ont eu pour résultat immédiat le remploi en bons d'une part importante de disponibilités du marché. ANGLETERRE L'Allemagne paiera îous les frais do guerre Discourant à Bristol, M. Lloyd George a annoncé que la commission interalliée chargée de faire une enquête sur la solvabilité do l'Allemagne, relativement aux frais do guerre, n'était pas encore réunie, mais que la commission britannique qui a déposé un rapport croit possible d'obtenir de l'Allemagne la totalité des frais de guerre, sans avoir à entretenir longtemps l'armée d'occupation en Allemagne, ni à accepter d'importantes consignations de marchandises allemandes'. Les élections. — Les candidats .Nous avons dit que sur les 707 sièges à conférer, il en reste 600 pour lesquels il y a lutte. Les candidats qui se disputent ces G00 sièges sont au nombre de 1,518. Jamais la compétition n'a été aussi forte. La cpalition, qui comprend des unionistes, des libéraux, des socialistes et des adhérents du nouveau parti national démocratique, a 513 candidats ; le labour party en a 376 ; les libéraux qui suivent M. As-quith, 271. Il y a 89 candidats ne se réclamant d'aucun parti politique, co qui jamais auparavant ne s'est vu à un tel degré. Les instituteurs ont deux candidats, la Fédération des soldats réformés en a 23, les marins 1, etc. !.a fin ds la crise cotOîKiiàre A la conférence qui a eu lieu vendredi entre M. Lloyd George et les représentants des patrons et desi ouvriers de l'industrie cotonniôre du Lancashire, on a établi les bases d'un accord en vue de mettre fin à la grève des ouvriers de cette industrie; ALLEMAGNE L'Entente occuperait Berlin La ((Deutsche AUgemeine Zeitung», journal officielle la République allemande, dit avoir reçu Un radiotélégramme de Washington lui annonçant que l'Entente projette une occupation do Berlin. Le « Vorwaerts » confirme cette nouvelle. Il dit avoir depuis longtemps la certitude que l'Entente veut occuper toute l'Allemagne : les Allemands doivent se préparer à cette éventualitél Un complot réactionnaire Les deux fonctionnaires du ministère d03 affaires étrangères, le comte Makowski et M. de Rheinbaben, qui avaient chargé le sergent Fischer d'arrêter le comité exécutif, n'étaient pas autorisés par le gouvernement actuel, mais par des personnages que l'on recherche. Le secrétaire d'Etat Soif a ordonné une e'nquête à ce sujet. On affirme qu'il s'agit d'un groupe d'aristocrates qui tenait ses séances à l'hôtel Bristol, où la police a fait, le 10, ue descente. Suivant une version, vingt-deux personnes, et suivant une autre, cent personnes, parmi lesquelles un prince Mohenlohe st. un certain Dr Sachs, auraient été arrêtées.Dans une salle contigùë, on a découvert trois cents fusils. Les personnes arrêtées Sont des jeunes *ens qui se défendent de vouloir faire de la politique et déclarent constituer simplement des sociétés d'étudiants. Le gouvernement ordonna néanmoins dé nombreuses irréstàtions parmi les partisans des deux tendances extrêmes. Hs.ooiinim. a une vzjGi a dozasbius Le correspondant du «New York Herald» à Coblence annonce que le général allemand Tonkong qui, au début de la guerre; était gouverneur du Luxembourg belge, a été arrêté à Trêves et écroué à la prison de Metz. On ne, connaît pas exactement les accusations portées'contre lui, mais le général sera rendu responsable de l'exécution sommaire d'habitants de la ville d'Arlon. i-a rentrés <îe3 régiments ds ia garde à Berlin La rentrée des régiments de la garde à Berlin a eu lieu solennellement mardi. On n'était pas sans inquiétude au sujet de1 l'attitude de ces troupes, mais le fait qqe le général. Lequls, choisi pour les commander, avait prêté la veille en leur nom serment de fidélité au nouveau gouvernement, a contribué à tranquilliser les esprits.C'est dans le bâtiment dé la maison communale d'un des faubourgs de Berlin, en présence de Ebert, ITaase, Scheidemann, Dittmann et du ministre de la guerre, que le général Lequis et un grand nombre d'officiers ont juré fidélité à la république allemande unie. L'entrée des troupes par la porte de Brandenbourg au milieu d'une foule compacte que les troupes chargées de former la haié avaient une peine infinie à contenir a ressemblé plutôt S une marche triomphale qu'a.u retour d'une armée vaincue, tout au moins en ce qui concerne l'attitude de la population et la décoration des rues. Les drapeaux rouges brillaient par exemple par leur absence et les airs révolutionnaires, étaient remplacés par des accents patriotiques. « L'Allemagne au dessus! de tout » retentissait notamment,et l'involontaire ironie des paroles de ce chant tout autre que de circonstance ne semblait frapper personne. Ebert, accompagné du bourgmestre de Berlin, a reçu les troupes à l'entrée de Sous les Tilleuls'. Il leur a adressé une allocution de bienvenue, qu'un pangerma-niste n'eût pas désavouée, car il leur a dit notamment qu'aucun adversaire n'est parvenu à«les vaincre, et qu'elles n'ont abandonné la lutte que lorsque la supériorité numérique et matérielle de l'ennemi les a obligées à le faire. Vous avez protégé l'a patrie, 's'est-il écrié, contre les invasions ennemies, et éloigné de vos femmes, de vos enfants et de vos parents les meurtres et les incendies qui sont les conséquences de la guerre ; vous aveu également écarté la .destruction du sol allemand et de ses usines. Vous pouvez rentrer la tête haute. Jamais hommes n'ont fait et souffert davantage que vous. Au nom du peuple allemand, merci. Après ce couplet,, l'ortiteur a exposé que tout est changé en Allemagne, où une nouvelle liberté a surgi. Il a invité les soldats à contribuer à consolider le nouvel état de choses. L'heure de l'a paix "va bientôt donner, l'Assemblée Nationale va bientôt se réunir et solidement ancrer la liberté et la république ! Il les a invités en terminant à s'unir avec lui dans les cris de : Vive à jamais la patrie' allemande, la liberté allemande et le nouvel Etat populaire 1 L'ex-itronprinz et la pressé allemande Le « Vorwaerts » ost en mesure de publier un télégramme adressé par le kron-prinz à son père et que celui-ci a communiqué d'urgence, le 2 janvier 1918, à Iiin-denburg par une lettre ainsi conçue : Sa Majesté a ordonné de vous communiquer le télégramme suivant do Son Altesse le Kronprinz : Je vous prie d'interdire au front ouest trois journaux : la « Frankfurter Zeitung », le (( Eerliner Tageblatt » et le ((Vorwaerts». Le mal que ces trois feuilles ont produit dans les derniers mois sur l'esprit de nos hommes est déplèrable. L'état d'esprit dans lequel, nos officiers et nos1 hommes entameront lés grandes batailles décisives n'est pas indifférent pour les chefs. J'ai vu avec plaisir qu'à Berlin on continue à agir aveô vigueur. Salut cordial. Votre fils dévoué, GUILLAUME. On à trouvé le sténôgramnie de cette lettre à Hindenbtirg. s-e soviet ueriiîsois a capitule La « Badische Landeszeitung » apprend de Berlin que le conseil des ministres s'est réuni dans une csnférenoe qtri dura plusieurs heures avec le comité exécutif du conseil des ouvriers et des soldats. Au cours de cetts conférence furent réglées toutes les questions de compétence entre le gouvernement et le soviet berlinois. Suivant la « Gazette de Francfort », le gouvernement s'est réservé le pouvoir exécutif sans aucune limitation, ce qui signifie que le soviet a capitulé et retiré ses contrôleurs qui contresignaient chaque décision ministérielle. Le gouvernement d'E-bert marque donc un succès, il sera désormais un peu moins impuissant et ligoté que précédemment, mais il a encore fort à faire pour acquérir l'autorité d'un véritable pouvoir central. PAYS-BAS La question du Llreikourg et du passage des trouvas allemandes Séance de la Chambre du 12. — M. Noieras (catholique) proteste au nom de la population limbourgeoiise contre les calomnias parues dans la presse étrangère à l'adresse de cette population et contre les menées an. nexioan-istes de cette presse. 99 p. c. au moins de la population du Limbourg repoussent avec indignation l'idée de voir remplacer le pavillon néerlandais pa.r un autre quelconque. L'orateur esipère que le gouvfflrawmemt fera preuve ' do vigifanoe et qu'il démentira aussitôt que possible et ae façon énergique les faux bruits circulant au sujet de cette affaire. M. Treub (démocrate) oetime que l'attitude du gouvernement à l'égard du séjour de l'ex-kaiser est parfaitement correcte. En çe qui concerne le passage des troupes allemandes, le gouvernement.n'a pas agi" de façon contraire à la neutralité, mais imprudente. L'annexion d'une partie du pays constituerait m vol, mais il serait injuste de reprocher aux gouvernements alliés d'a-voijy ce desSain. M. Visser Van Yzendoara (libéral) s'associe aux paroles que M. Marchant a prononcées hier concernant les projet» annexionnistes de ia Belgique. Nous ne devons pas nous laisser voter impunément.- Le ministre de l'intérieur, annonce que des notes ont, e<n effet, été reçues des. gouvernements associés au sujet du passage des troupes allemandes. Ces notes seront publiées ultérieurement, ainsi que les réponses que le gouvernement y a faites.. i! changerait de résidence On télégraphie de Rotterdam au « Daily Chronicle » qu'il y a lieu de croire que l'ex-kaiser et l'ex-kaiterine songent à quitter Amerongen pour ailor s'établir dans un autre château du voisinage, le château de Belmonte qui appartient à la comtesse de Pueckelen de Constant Rebequê. Ce château est en train de subir des réparations, et des négociations sont en cours pour la location dé deux hôtels situés à peu (le distance et qui serviront probablement à loger le personnel des souverains exilés1. Le château de Belmonte s'élève sur une petite colline appelée le Wageningschen Berg, à quelque distance d'Arnheim, et domine le Rhin. AUTRICHE-HONGRIE L'armée de IViackesisen s'organiserait pour une nouvelle expédition On mande de Vienne : La « Correspondance Slave » fait connaître que le conseil national roumain d'Arad prétend qu'une partie de l'armée de Mackensen s'est jointe à Grosswardein à l'armée hongroise, qui la pourvoit d'armes et l'Organise. On assure que c'est en vue d'une expédition contre la Roumanie. La Sukovïne proclama sois râiiachcmeut à la Roumanie On mande de C.Zernovitz que le Congrès national de la Bulcovine comprenant des représentants dès hattonalités roumaine, polonaise et Allemande a proclamé solennellement, à l'unanimité et sans condition, la réunion de la Bukovine au royaume de Roumanie. SUISSE , Le nouveau président de !a Confédération M. Gustave Adon, conseiller fédéral, a été élu mercredi président de la Confédération1 pour l'année 1919 par 142 voix sur 188 votants.M. Guiseppe. Motto a été élu vice-prési*' dent / FRANGE (Correspondance particulière de VEtoile beige)» Paris, 10 décembre.; Tel qu'il est On répand, à. Pa/ris, toutes sortes diSj bruits sur le compte de l'ex-kaiser. Le der-, n-ior en date est de cet après-midi : il relate} une tentative de suicide. ; Nombreux sont oeux qui n'en oroicnii trion. Pourquoi ? Parce que la fuite en HoL; lande — au lieu de la lutte désespérée contre Foch — a sensiblement modifié l'opinion à l'égard de celui qui s'intitula grand-mal-tre des Chevaliers de l'Ordre Teutanique et Seigneur de la Guerre. Son attitude présente, évidemment, n'est plus celle de jadis' et, <\ défaut d'autre3 témoins, l'ex-roi Ma-rioël de Portugal s'offrirait volontiers à démontrer » le grand changement-» de Gui!-laume de HohenzoUern. Quand Manoël de Braganoe fut renversé il ne quitta son palais royal que sous les obus de la flotte révolutioniûiaire. Une bar-, que dut être affrétée en hâte pour transporter le monarque et la reine-mère h bord d'un navire anglais. Et Manoël fit son tour d'Europe. Il se miw dit à Londres, à Paris, à Berlin... De là il se ; rendit à Potsdfim et demanda audience. : Gstte audience lui fut refusée, le chambellan, comte Below, étant chargé par son ; auguste maître de dire à la majesté déchue « que le devoir élémentaire d'un roi attaqué par des insurgés était do mourir l'épée à Ja main en défendant son trilne ». Le pauvre petit roi partit, le cœur gros.-» Il doit bien rire, matotanant., La visite officielle Il te faltait, cette visite ôfficfeïle à Metz et : i Strasbourg, non point tant pour obéir an j protocote que pour convaincre les quelques: cntaiines de sénateurs, députés et jouraa-<; listes français qui ignoraient tout de l'Ai-' isace-Lorraine, de la vraie. Car il était, depuis vingt ans, une autre-Alsace-Lorraine, celle du service allemand de propagande, celle qui s'affirmait h®tt-. neuse de la sagesse aitemande, du régime' économique allemand, du développement, prodigieux de l'Empire... L'indigence sordide des services .français d'information! avait abouiti à ce résultat que pas un grand: journal parisien ne possédait en pays annexé et même ù Berlin un correspondant digne de foi. Il y eut, tout de même, BoUr-son, du Matin, et Bcmtiefonid, de l'Echo de Paris, mais qu'était leur effort em face du • flot déversé par les officieux innombrables ? -Bref, les Français étaient devenus rares ' qui avaient encore coiitact avec l'indigène; lorrain ou alsaoien. Il faut bien dire que le ' centre catholique aililemianid avait exploité ! de façon admirable la séparation des églises, it'avee l'Etat français. A ce moment-là, um Wetterlé ne pouvait que se taire et u-n Del-! sor fulminait contre la République persécu* l.rioe. Le même Delsar, expulsé par M. Combes, sie trouvait, en 1914, parmi les députés; du landtag qui croyaient à la victoire alle-i mande en la souhaitant peut-être utn peu,-pair iianicun« religieuse. Il s'est racheté l'autre jour en faisant voter par ses collègues,.1 le renouvellement de ia déclaration de Bordeaux. ' ^ Mais tout est hien qui.finit bien ipuisque! PAlsace-Lorrain» indigène s'est retrouvées française en m subit élân de joie. et d'av mour. > ■ ' Que va-ton faiœ dies îmimiigrés, à pré-' sent ? " ; Question énorme, parce que liée à la! bonne administration et ^surtout, à la pros» ' périté industrielle du pâys. Le plus grand ennemi de la France en1 ; Serre libérée s.era dès domain — s'B ae l'eut ' aujourd'hui déjù — M. Lebureftu. j.rlTtts nrmVfr-D. ■' EN PRISON J'étais, je l'avoue, un peu étourdi, •l'avais la vague impression d'être en .voyage, et non pas e» prison... J'étais descendu dans un hôtel d'une ville étrangère, où je venais faire un long séjour. Cette impression n'avait rien de pénible. Elle se précisa bientôt. J'entendis qu'on frappait à ma porte. Je criai : — « Jintrez ! » C'était le maître d'hôtel qui venait se mettre à mes ordres. Je lui répétai ce que j'avais convenu avec if. Thael. Je lui dis que je ne boirais pas de vin, mais de la bière. Et, comme il était près do sept heures, il me demandées que je mangerais pour souper... Je demandai de la viande froide, n'importe quoi. Une demi-heure après, on frappait do nouveau à ma porte. C'était le garçon d'hôtel, — un gro3 gaillard, aimable, souriant et très correct. Il dressa ma table dans toutes les règles, aveo du linge bien blanc, et me servit tlaïis de la vaissello et avec de l'argenterie superbes, marquées au chiffre du ministère de l'intérieur. Je mangeai de bon appétit. Après quoi, je rangeai mon linge et mes vêtements dans les anuoi-res ; je jetai un coup d'oeil dans la biblio tbèque, où s'entassaient pêle-mêle des livres d'études appartenant aux enfants de M. Berryer; je me promenai dans ma fliambre; je contemplai les portraits de I Léopold II et de la feue reine qui garnissaient les cuirs.; j» me livrai à quel ques réflexions philosophiques,assez vagues,car tout ce qui se passait depuis quelques jours m'avait un peu brouillé les idées; je flottais, sans pouvoir me fixer, entre le rêve et la réalité. Puis, le sommeil me prit.., Dans le couloir qui longeait mon appartement, j'entendais des bruits de pas, des portes qui se fermaient, et enfin, troublant seule le silence qui s'était fait peu à peu, Une petite tous lointaine, celle du soldat posté en sentinelle au fond du couloir, pour nous garder... Je me couchai. J'avais apporté à tout hasard avec moi un oreiller et des draps blancs; j'aurais pu m'en passer : le lit do fer qu'on m'avait donné était étroit, mais pas trop mauvais. En m'installent, 1e gérant de l'hôtel... pardon! lo sous-officier Thabl, m'avait averti que, s'il ne me convenait pas, il le ferait changer. Je jugeai que je pouvais très bien m'en contenter, puisqu'une grande dame, qui m'avait précédé, s'en était trouvée satisfaite. J'éteignis l'électricité et je m'endormis. .Le lendemain matin, à 8 heures, mon ordonnance entra discrètement, et se mit à préparer le feu. Je m'éveillai... Il me pria, en allemand, do ne pas ine déranger: il m'expliqua l'ingénieux mécanisme du lavabo, qui se. fermait et s'ouvrait à volonté, et me détailla le linge dont j'aurais -l'usage toutes les semaines... J'en avais npjortë aussi avec moi, inuti lement. Quand il eut fini, il se retira. Je me levai et m'habillai... Toc, toc! C'est 10 garçon de restaurant qui venait me servir à déjeuner : du café, des -petits paftis blancs délicieux, du beurre exquis, des confitures excellentes ; — et toujours l'argenterie magnifique "du ministère de l'intérieur! Comment n'était-eîle pas déjà à Berlin?... iîon ordonnance reparut, surveillant le feu, me demandant si j'avais des commissions à lui faire faire, «l'apportant la « Belgique », afin quo je fusse renseigné sur les nouvelles victoires... Je lui offris un cigare : il fut enchanté. C'était un petit homme très vif et très sorviable. 11 ne comprenait pas un mot de français ; moi, j'ignorais presque tout de l'allemand ; mais avec Un peu do bonne volonté nous nous entendions tout de même. J'appris qu'il s'appelait IJosner, qu'il venait justement de rentrer d'un congé de huit jours qu'on lui avait donné pour aller se marier dans son pays, prèé' de Leipzig, où il faisait le commerce des fourrures. Il était bien triste d'avoir dû quitter sa femme si vite, et déplorait l'affreuse guerre qui allait le ruiner au lieu de l'enrichir. On l'avait attaché à la Koininaiulantur pour faire, au second étage de l'hôtel ministériel, lo service des appartements occupés par les. officiers et des deux chambres réservées, paraît-il, à des prisonniers de marque, dont l'une m'avait été octroyée et dont l'autre était habitée par le colonel Brassine. Ce matin-là, je no fis pas grand'cho-se... Je continuai à ..réfléchir, à m'éton-aer, à trouver, en somme, l'aventure dIus plaisante fliie ti'agiipie. Pourquoi me traitait-on de cette façon?'Je ne m'étais certes pas attendu à cela ! Ce bon M. Behrens, à qui je devais sans aucun doute cet honneur, était décidément un homme du monde. Quel dommage que ce fût un Boche! Il tâchait de racheter cette tare, voilà tout. Il faisait bien. Je l'en estimais presque... Mes fenêtres donnaient dans la cour intérieure. Je les avais ouvertes, car, bien qu'on fût' au mois de décembre, la température du dehors était douce, et celle du dedans, à cause do mon poêle-calorifère, qui chauffait cûiilïne un démon, eût été intenable Sans quelque rafraîchissement. Je pouvais voir, en face, tout en haut, da,ns la cùur, d'autres fenêtres auxquelles apparaissaient des prisonniers entassés en grand nombre dan3 de petites chambres, bien différentes de la mienne. De pauvres diables, des gens de toute sorte, des femmes aussi, faisaient là-dedans un tapage infernal, criant, chantant,riant, jouant, tournant leur malheur en gaîté. On me raconta dans ia suite que leurs farces leur avaient valu parfois des aggravations de régime et de dures punitions ; mais cela ne calmait pas leur bonne humeur de Bruxellois frondeursi. Assurément,je n'apercevais là que les côtés pittoresques de cette sinistre citadelle de l'orgueil teuton,installée comme un défi on plein Bruxelles ; si j'avais pu apercevoir les autres, je suppose bien que ce no sont point des rires et des chansons quo j'eusse entendus ! Srors une heure, le « Kellner » m'apporta mon dîner. Ma foi, pour de la cuisine allemande, il était fort passable. Et chaque jour il se fit remarquer par une aimable variété. Des desserts étaient particulièrement soignés. Et si un plat ne me convenait pas, on me le remplaçait aussitôt. Après le dîner, je me faisais servir une tasse de très bon café, que je sirotais en fumant une cigarette et en m'imaginant être à deux cents lieues de Bruxelles, dans une ville lointaine, par un temps de pluie persistante qui m'empêchait dé Sortir... Et la pluie qui tombait, eh effet, rendait cette hypothèse 'parfaitement acceptable. Elle contraria, les deux premiers jours, mes projets de promenades au Parc, que ma-vait prôpôsées M. Thael. Lo troisième jour, le ciel s'était éclairai; vers onze heures j'entendis frapper à ma porte : c'était Uïl soldat, qui me dit ce simple mot : « Spazicren u, que je compris avec empressement. Mon voisin, le colonel Brassine, m'attendait. 2îmw rejoignî- . mes en bas M. Bigwood, un Anglais, interné aussi à la Kommandanfur, non comme condamné, mais comme soupçonné d'espionnage. Le soupçon avait suffi On lo tenait depuis tan an, en at- : tendant qu'on trouvât des charges sé- : rieuses contre lui pour le fusiller. Il : jouissait d'une certaine liberté ; une par- : tie de sa matinée se passait au parloir, ; où il servait parfois d'interprète entre les i visiteurs des prisonniers et lès Aile- i mands. Cela le distrayait. Il était là un, i peu comme chez lui. A la Kommandntfi- 1 tur, il occupait une chambre aveo trois < ou quatre condamnés, favorisés d'un i traitement plus doux que le vulgaire ( et qui variait suivant les citconstan- t ces; ils s'amusaient à jouer ensemble de nom Dre lis es partie,? de bridge ; ils pré-paraient leur cuisine eux-mêmes avec les, vivres qu'on leur apportait du dehors, et composaient parfois, dans les circonstances solennelles, des dîners fi un luxe éclatant, cuisinés sur un petit réchaud. Tous les jours, lo matin et 1 après-midi, M. Bigwood nous envoyait chercher, le colonel et moi, par un soldat. et nous faisions, à nous trois, suivis à distance par un soldat bénévole, une vingtaine de fois le tour du quinconce réservé, en temps habituel, aux jeux1 enfantin». Zvous nous racontions les nouvelles do la guerre et la façon dont; nous occupions nos loisirs. Lo colonel' Brassine, à qui son âge et sa situation .l'ancien officier supérieur avaient valu, :omme à moi, l'honneur d'être logé Seul, lans les appartements du ministre, ex-1 n'ait le crime abominable d'avoir eom-nuniqué à quelques personnes de ses connaissances deux ou trois numéros de a « Libre Belgique » ; vainement avait-1 demandé d'échanger sa captivité con-;ra une somme d'argent, le désintéressement bien connu des Allemands avait •epoilisSé avec indignation ce troc blessant. Alors, lo calonel bien logé, bien leurri, et point inquiété, s'était résigné. .1 charmait Ses longues journées en étu-tiânt le petit dictionnaire Larousse, dont 1 notait avec soin lés mots peu usités, 't comptait bien avoir terminé cette jesogno au bout do .ses trois mois. Ces ■ourtes promenades nous délassaient igréablement; nous apercevions autour le nous lo mouvement do la rue, sans rop regretter de n'y point -participer. (A suivre)., LvCœn Solvay, 10 centaines numéro ^ S©9 armée.' -= M0 27 Samedi 14 décembre 1918

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