L'étoile belge

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26 december 1918
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s.n. 1918, 26 December. L'étoile belge. Geraadpleegd op 04 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/gh9b56fj3d/
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MISE SOUS PRESSE : 4 HEURES DU MATIN L'ETOILE BELGE BUREAUXé RUE DES SABLES, 13 - «■• - • ■ —.-s^rr—-T-——- -—y va.^-.7."v^,;;swvu .-. f-/?..y.» .-..^ Tfjy^-j^K^vp.. \ .' ù'-._■ -'.-I Prix de 1' aboanGîneîit : I'oiï? toute la. Belgique, 24 francs l'as; fr. 12.50 pou? S mois; fy. 6.50 peur 3 îtioIs. — Pour l'étranger îe port en plus ÉTRANGER LA NOUVELLE SLAVIE Les Yougo-Slaves, les Slovènes, les Croates et les, Serbes forment un agglomérat de 12 millions d'âmes de même origine, de même langue et occupant des terriicïi es contigus. Au début des hostilités, Serbes et Monténégrins étaient des nôtres, tandis que les Yoytîo-Sluve. (ou Slaves méridionaux), les Slovènes et les Croates, sous la dynastie des Habsbourg, étaient incorporés tans les armé s Magyares. En Serbie, on caressait le rSve de la reconstitution de l'unité slave, tandis que l'Autriche-Uongrie mettait tout en œuvre, surtout depuis l'annexion de la Bosnie et de l'Herzégovine, en 1908, pour dénationaliser ces populations. Chez les Yougo-Slaves du sud-ouest de la Hongrie, presque toute trace de sentiment national semblait avoir disparu sous l'oppression magyare, tandis que les You°o-Slaves de la Dcihnatie étaient italianisés. On avait adopté à l'égard de ces populations la tactique connue : diviser pour régner. Les Slovènes de la Gai intliie, de la Carnioie, de Trieste et d'istrie étaient soumis, eux, à une germanisation intensive, et rien n'avait été négligé pour les exciter contre les populations italiennes de la double monarchie. Dans cet état de choses, l'unité raei-que slave semblait avoir sombré. - La guerre a réveillé parmi ces populations le sentiment de l'unité nationale • et c'est ainsi que s'est produit, presque à j'insu du public en général, un événement historique d'une portée considérable.En juillet 1917, des représentants du gouvernement serbe se rencontrèrent à Corîou avec les comités sud-slaves et lancèrent une proclamation annonçant la création d'un nouvel Etat, le royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes, dénommé aussi « la Grande Serbie ». La proclamation invoquait l'unité d'origine et de langue de ces peuples, la continuité du territoire qu'ils occu-pent-et la communauté de leurs aspirations morales et de leurs intérêts politiques; Elle déclarait le nouvel Etat une monarchie constitutionnelle, démocratique et parlementaire, sous la dynastie des Karageorgevitch, et revendiquait sa place dans la communauté des nations. A ce moment, l'Autriche-Hongrie s° désintégrait; mais, par une règreltable erreur, l'Italie vint en quelque sorte involontairement à son aide en refusant de reconnaître la nouvelle Slavie. Un traité secret avait été conclu en avril 1915 entre l'Italie, la France, la Grande-Bretagne et la Russie, par lequel non seulement Trieste était assigné à l'Italie, mais on lui reconnaissait aussi des droits sur des parties essentielles des territoires Yougo-Slaves, notamment Gorizia et Gradisca, une partie de l'Istrie et une partie de la Dalmatie. Le traité n'excluait pas, pour la Serbie, la possibilité de s'aggrandir, mais il avait le tort d'arracher des populations slaves à la domination autrichienne pour Ie3 placer sous la domination italienne.Ce traité était utîe erreur. Mais ce n'est qu'après» le désastre de Caporetto (lu'on commença à s'en rendre compte en Italie, il se constitua alors un groupe de politiciens et de pu-bliciste3, conduit par le ministre socialiste Bissolati, qui-mena une active propagande en faveur d'une entente avec les Yougo-Slaves.Cette propagande produisit des fruits. Vers la fin de janvier de cette année, le chef du cabinet italien, M. Orlando, rencontra à Londres le président des comités sud-slaves el, après une discussion amicale, il l'invita à Rome. Un peu plus tard, un grouos de parlementaires italiens vint à Londres, y rencontra des représentants de la Ypugà-Slavieet, avec l'intervention d'amis anglais, Jurent arrêtées les bases d'une entente qui fut appelée : Lejiacte de Home. Il se tint, en effet, par la suite, à Rome, un mémorable congres des nationalités opprimées de l'Autriche-Hongrie, qui siégea au Capitole. du 10 au 18 avril, et qui reçut le patronage de M. Orlando. Les bases de l'entente arrêtée à- Londres y furent sanctionnées sous forme de résolutions.L'erreur du traité d'avril 1913 se trouvait ainsi réparée à la grande satisfaction de la France, de l'Angleterre et des Etats-Unis. Il était reconnu que l'unité et l'indépendance de la nouvelle Slavie étaient d'un intérêt vital pour l'Italie, tout comme l'achèvement de l'unité italienne était d'un intérêt vital pour le nouvel Etat. Tous deux ont un intérêt commun à la libération de l'Adriatique, et, en raison de cet intérêt commun, il avait été admis que ies controverses territoriales seraient tranchées sur les bases du principe des nationalités et du di'oit des peuples de décider eux-mêmes de leur sort. Dès que le pacte de Rome fut connu en Slavie, il contribua dans une large mesure à la désintégration de l'armée autrichienne, préparant ainsi la triomphante conclusion de la guerre sur le front italien. Tout marchait donc ft souhait quand, sous l'intoxication de-la victoire, l'Italie, revenant sur ce qui avait été fait, chercha à ressusciter le traité de 1913. Certains incidents qui se produisirent après l'armistice suscitèrent des appréhensions, mais on semble revenu maintenant ô un mode d'esprit plus conciliant, et tout fait supposer que l'Italie est décidée ù se rendre à Versailles avec le sincère désir de contribuer à une paix durable plulôt que de poursuivre une politique qui pourrait bien avoir des résultats éphémères. Les Yougo-Slaves, de leur côté, ont déjà oublié l'irritation qu'ils avaient ressentie par suite de l'attitude de l'Italie et se déclarent même prêts, à la condition que la Lis;ue des Nations soit fondée, à consentir à la neutralisation de la côte de l'Adriatique de Trieste à Durazzo, à l'abandon de territoires slo-vèoes autour de Corizia et en Istrie, mais ils insislent pour l'obtention de toute la côte dalmate. Tel est actuellement l'état de la question. FRANCE La Chi-îstefis (Su président Wlteon Le président Wilson a quitté Paris mardi & minuit Jour se rendra au milieu de Parte ée américaine avec laquelle il va passer les fîtes de Noiil, Le président Wilson, qui était accompagné da Mme Wilson, de M. Jusserand, ambassadeur de France à Washington, de Mme Jusserand, de l'amiral Greyson et du général Lecrat, est arrivé à la gare de l'Est une demi-heure avant mi.nuit. Il a été chaleureusement acclamé par la foule. Avant le départ les officiers de la commission militaire du réseau de l'Est ont offert à Mme Wilson un rameau de gui orné de rubans aux couleuss françaises et américaine». Un tôiésramiîf.a du roi Viciar-Ssttnîasîusl Après avoir regagné l'Italie, le roi Victor Emmanuel a télégraphié à M. Poincaré : « J'ai passé d'inoubliables journées soit à Paris où !e4 Ames des deux nations vibrant d'une amitié et d'une foi communes se sont unies dans des acclamations frénétiques pour la France et l'Italie, soit à travers les régions ravagées par la guerre la plus féroce, pu la France s'est opposée jusqu'à la victoire comme une barrière inébranlable à la pression ennemie. Je pense, avec une joie profonde à la victoire commune et au cher et précieux souvenir de ces journées dans lesquelles j'ai senti battre encore une fais près de moi, de façon aussi intense, le ?œur fraternel de la France héroïque et glorieuse. / Le ministère de9 régions îi&éréos Un décret paru au « Journal officiel » modifie l'organisation du ministère du blo-cus'et des région^ libérées. La direction du blocus sera désormais rattachée au ministère des affaires étrangères. Cette transformation est faite parce que depuis la conclusion de l'armistice les questions concernant le blocus se trouvent liées de façon plus étroite aux questions d'ordre diplomatique et que l'extension des servicts de reconstruction des régions libérées absorbe de plus en plus l'attention du ministre. M. Lebrun reste le titulaire du ministère des régions libérées. ASphaisse XIES'remercie Remerciant le Président de la République pour l'envoi de la médaille de reconnaissance fraaçeis'e, le rai d'Espagne ajouta dans son télégramme : «J'auraiâ bien voulu faire davantage pour soulager, pendant la guerre, les douleurs si héroïquement supportées par cette noble nation, pour laquelle j'nl toujours éprouvé des sen'imsnts d'amitié la plus sincère, sentiments partagés par mon peuple et que je suis si heureux de voir se raffermir. Je tiens aussi, mon cher Président, à vous remercier de tout cœur pour l'accueil si affectueux fait par vous et par le gouvernement français au Président du Conseil espagnol, à l'occasion de sa visite à Paris » L'îrsîarveniïcn rfss aiîïés en Russie Le prince Lvoff, après les conférences qu'il vient d'avoir à Londres, s'est rendu ii Paris où il a eu d'importants'entretiens On annonce aussi l'arrivée à Paris de M. Kokotsof, ancien ministre des finances de Russie, chargé, dit-on, d'une importante TniKîion. SUSSSE . Le nouveau président Après avoir été reçu avec chaleur à Genève, le nouveau président de la Confédération helvétique, M. Ador, a prononcé un discours au cours duquel il a salué l'aube de temps -nouveaux et la victoire du droit ?t de la justice. i ÂUTRJCHE-KC MGR1E * L'ne assensfoîée séparatiste A Czernovvite.a été tenu un congrès auquel ont assisté des représeetaiils mun'uains, polonais et allemands. Une resolution a été votée, à l'unanimité, préconisant l'union de la Bukovinç à la Roumanie. Les Rutkè-nes n'étaient pas représentés. U^msssaga du président iVîasaryk Au cours d'une séance solennelle de l'Assemblée nationale tchéco-slave, à Prague, le président'Masaryk a lu un message rappelant que la liberté et l'indépendance du peuple tchéco-slave est un des» fruits de la guerre actuelle. îï a insisté?vr la nécessité d'entretenir des relations amicales avec la Pologne, îa Roumanie et les Sud-Sla<-es, exprimant l'espoir que le pangermanisme de l'Europe centrale sera remplacé par une association de nations libres allant de la Baltique à l'Adriatique et plus loin, jusqu'à la France. Ce serait, dit-il, un rempart puissant contre l'Allemagne. Prtee de possession I>s troupes du royaume uni des Serbes, Croates et Slovènes1 sont arrivées de Belgrade, par Zagro et Lioubliana, à l'extrême limite du nouvel Etat Yougoslave, à Ma-ribor.Le drapeau yougo-slave a été hissé sur l'hôtel de viîle de Marlbor. La population en majorité Slovène, l'a acclamé par les cria les plus enthousiastes de « Vive les troupes libératrices », « Vive la Yougoslavie »3 c Vive Wilson et Clemenceau ». Qa-D> DZ LUXEMBOURG Du <as au tas Le chargé d'affaires allemand von Buch s'incrustait à Luxembourg. Le gouvernement lui avait donné à entendre que sa présence n'était plus désirée. M. von Buch faisait la sourde oreille. Vendredi, la légation fut cernée par les Français et peu après une auto militaire emportait le diplomate en Allemagne. Le3 Français répondent ainsd du tac au tac. On se rappelle qu'un des premiers actes des Allemands à Luxembourg fut l'expulsion de M. Mollard, ministre de France, et du regretté comte van den Stsen de Jehay, ministre de Belgique.BRESIL Une mia&ion-militaire français® La chambre brésilienne a approuvé, par 80 voix contre 12, un projet autorisant le gouvernement à négocier l'envoi'd'une mission militaire française. INTÉRIEUR LA QUESTION DES LOYERS Elie est loin d'être épuisée, ét nous recevons encore journellement des paquets de lettres. Beaucoup d'entre elles rééditent des objections que nous avons déjà accueillies ; quelques-unes contiennent des réflexions inédites. Un de nos correspondants nous écrit la lettre suivante : Monsieur le Directeur, Je lis ce jour clans le? journaux et an sujet du u Comité National » que M. le ministre W-'aulers a-uroit déclaré au cours d'une entrevue qu'il avait accordée à un correspondant que des tissus kakis et- des souliers de l'armée américaine allaient nous parvenir pour « nos ouvriers a. D'autre part, le projat de lai sur les loyers .favorise spécialement oetie ciasse (ialéressante certes) de la société, et suivant toute probabilité lie payement des coniribuâiona arriérées ne sera pas exigible pour eux, etc., etc. Je ns con-iasie oerles pas que !eé ouvriers soient, au pius haut point, dignes <ie telles faveurs et qu'il faille de toute faoorç leur venir en aide, car nombre d'entre eux ont gramdieiinent souffert. Mais il serait temps que l'on pense un peu à lin petite bourgeoisie, aux pauvres honteux, qui, par leur situation, n'ont ose faire appel à l'une ou l'autre couvre de secours créée pendant ta guerre. Il est dams cette catégorie des employés" d'industrie privée qui, .sous prétexte qu'ils gagnaient quelques sous, se trouvaient dans l'impossibilité d'être aidée pair qui que ce soit. Ces gens : ont souffert, ujosiailemeint et phj'siquement, malgré des apparences extérieures de bien-être, à un degré tel que la santé de nombre d'entre eux est à l'heure actuelle fortement compromise. Pour faire face aux dépenses J journalières les plus indispensables, ils se j sont endettés au point qu'à l'heure actuelli ' bon nombre envisagent l'avenir non sans ua ; certain effroi, se deuiandsint comment et j quand ils pourront se tirer d'affaire, car ils 1 savent qu'ils ne seront p&3 aidés, comme te ! sont les employés des administrations da l'Etat dont certains cependant, par suite ae fcur emplod dans les magasins ou bureaux de ravitailleanemit se faisaient des revenus teis, que joints à l'indemnité que leur a octroyée l'Etait pendant la guerre,ils étaieni de beaucoup supérieurs à leur traitement en temps de paix. L'employé de l'industri» privée est considéré, lui, comme un heureux- mortel. -S'il a été occupé pend«iit toute la durée de la guerre, à appointements pleins, et sd le' pu»'.® lui a alloué par dsgsus ses appotot^iaents une indemnité pour vie chère, il paraît «tffTs aux yeux du monde comme un privilégié, vivant comme un pacha. La vérité vepxy dant est tout au.'ne et il lui fallait faire Bas ! 'prodiges d'équilibre pour maintenir sa dignité et celle de l'usine qui l'occupait. Voici, par exemple, le cas d'un employé dans une petite vi'le de province, qui a touché régulièrement pan.da.nt la guerre 300 francs d'appointements par mois et à qui, pendant les six derniiens mois, on a alloué C0 francs d'indemnité pour vie chère. Le ménage se oompose de six persemnes, dent un bébé de quelques mois. » Ici notre correspondant établit un budget sa chiffrant par uo 'toial de ir. 353.75, puiis il ajoute : « Notez que dans ce détail ne figure r.sn en fait de. beurre, graisse, viande, chaussures (réparations), vêtements, flls, laine, linge, docteurs, pharmaciens, bris divers (a remplacer), amidon, ustensiles de ménage, contributions, etc. afc., que l'on peut, s&ns exagérer, oh boni évaluer en moyenne à 45 francs par mois. La dépense mensuelle et en chiffre resnd s'élève à 400 francs. Si l'on tient compte qu'au début, le coût de ta vie n'était pas ce qu'il est maintenant, &n peut évaluer ù 65 francs en. moyenne 1s déficit mensuel subi par ce malheureux pendant 52 mois de guerre. Ne possédant que peu ou pas d'économies? mais supposons-lui 1,000 francs, il a donc dû emprunter pour ses besoins tes plus stricis : (65x52) — 1,000 = 2,380 francs qu'il va devoir rembourser avec ôes intérôts à 5 p. c. Et notez qu'à Kheure actue'ie ceU-e d'&ite ne fait que crpltre, étant donné que le coût de la vie n'est pas changé. Quelle va donc être la situation de l'employé en questionî II va devoir rembourser cet argent alors.que, chez lui, tout à l'heure actuelle, est usé jusqu'à ta corde. Il faut acheter, et à quel prix! du linge, des vêtements, des chaussures, des marmites (car toutes sont usé«s), etc. etc., et, par-dessus le marché, alléguant qu'il a toujours gagne sa vie, le receveur des contributions va, uu de ces matins, s'ochaïuuer sur lui, pour toi faire solder les ajTiéré3. Que faire!!! Pensez-vous, monsieur le Directeur, que de telles situations ne sont pas dignes d'in-tàr&t? Et soyez persuadé qu'elles sont nombreuses. Cela ne mérite-t-il pas quelque at-tamtcoin ei ne peut-on rien faire en haut lieu pour ramener, ainsi que le disait je ne sais quel journal,au sujet des employés de l'Etat, le bonheur au foyer de ces malheureux, coûtant comme tes privilégiés de l'Etat, ne sommes-nous pas Beiges et n'avons-nous pas tous souffert au même titre, par 1a faute des Boches, que l'on devrait faire payer. Ce serait du reste dans l'intérêt même de la ;c construction du pays, car une per&onne qui respire le bien-être à la maisoin donne sou maximum de rendement am travail. Je vous serais reconnaissant, monsieur 'e Directeur, de bîen vouloir réserver dans vos colonnes une petite place pour la présente et je suis çertain que parmi vos lecteurs habituels, il s'en trouve pas mal dans cette situation. Ils seront, j'en &ui.3 assuré, bien heureux de aonsiaîsr qu'une fois au moins on a pensé à eux. » _ Notre correspondant a raison la situation qu'il décrit est certes aussi intéressante que celle des ouvriers en faveur desquels l'Etat intervient. Nous souhaitons que sa voix soit entendue ; mais qu'il n'v compte oas tron. Le meilleur moyen de se faire écouter~el d'obtenir justice dans notre pays est encore d'être inféodé à un parti de classe. C'est parce qu'il y a un parti ouvrier que tes ouvriers obtiennent gain de cause. 11 n'y a malheureusement pas chez nous de parti « petit bourgeois » ni de parti « petit employé privé ». LA PRUSSE WALLONNE L'idée d'une rectification de frontière dans La région de Malmédy a été propagée. Voici comment se présent^ cette question : Le cercle de Maîmédy mesure 813 kilomètres carrés et compte une population de 33,000 habitants. - ® Malmédy et les villages environnants accusent une population de 10,000 Wallons en chiffres ronds, groupés entre la Warche et l'Ambleve sur un territoire d'environ 400 kilomètres carrés. Cette population a conservé intacts son attachement à la mère-patrie, ses meeurs et son langage wallon dans toute leur pureté. Voici à titfe de curiosité les noms de tous les villages et hameaux de cette région. Il suffira de les lire pour se rendre compte que nous sommes en pleine Wallonie et que ûous ne quittons pas la province de Liège : Malmédy, Burnen-ville. Bernister, Bévercé, Mont, Xhoî-frai, Longîaye, Ovifat, Ecbert-Ville, Outrewarehe, Bruyères, Cîiôdes, Geu-zaine, Champagne, Paymonville, Be-mouval, Weismes, Ondenval, Thirimont, Baugmez, Libomont, Boussire, Espérance, Gdoumont, Groshois, Winbo-tnont, Géromsnt, Arimont, Ligneuville, Lasnenville, Lamonriville, Pont, Recu-lémont, Belvaux, Warche, Poteau, Che-vofosse, Cliquerai, Falixhe, Floriheid, Gohimont, Ilordebiâe, Otiaimont, Pont de Warche, Préais, Planche, Thioux, Iionxhy, Diflot. Equitablement les habitants cle ces localités, dont les neuf dixièmes sont autochtones et franchement wallons comme tous leurs noms de famille l'indiquent d'ailleurs, pourraient-ils rester Allemands malgré euxP Telle est la question que l'on pose. Le.restant du cercle de Malmédy, avec ses 23,000 habitants et ses 400 kilomètres carrés, est allemand et nous n'avons pas à nous en occuper, — les Wallons malmédiens s ont les premiess à s'en désintéresser. Il faut c'cî livres pour l'armés d'occupation C'est ce que nous dit Mme Winter-bottom.Mais permettez-nous de vous présenter Mme VVinlcrbottom, dont la silhouette vêtue da khaki et coiffée du ban-net de police rôô-»m'entaire, est très populaire dans l'armée bsige, notamment dans la 1" division d'armée, mais qui est moins connue dans la Bdgique libérée.Cette dame anglaise est arrivée à' Anvers au début de septembre 1914 avsc le Bc'lgian Pield .llospital, un hôpital de campagne dont le personnel était entièrement britannique. Elle y était « chauffeuse », c'est-à-dire qu'elle conduisait elle-mÊme l'autamobile qu'elle avait mise à la disposition de ses ci'- ir.a-rades dans cotte initiative philanthropique. Ceux qui ont vécu les débuts da la.gnerre se souviennent de 1' « hôpital anglais » du boulevard Lcopold, qui rendit de muitiplcs services pendant la siège et l'eltaque d'Anvers. Il suiyit l'armée de campagne en retraite Vers l'Yser et quitta la n.élropole — avec tous ses blessés — pour se fixer à Fumes où il reçut beaucoup de monde pendant la fameuse bataille d'octobre. Ensuite il fut insisllé à Hoogs'ada, sur !a grand'route de Kurrïes à Ypres, et. Mme Winterbottom en fut le secrétaire jusqu'au V janvier 1010. A partir de ca moment, elle se consacra à une œuvre plus spécialement destinés à la 1" divi^ sion d'armée. Elle fonda à ses frais un centre de récréation où dan,s trois grandes tentes les soldats recevaient gratuitement du thé, du café, du chocolat, faisaient leur correspond:ace, lisaient des journaux ou des revues, des français, flamands eu anglais, assistaient k des i concerts de gramophone, jouaient aiux dames, au jaquet, aux échecs. Ces tentes peintes en couleurs ciaires à l'intérieur, où les fleurs abondaient, que Mme Winterbottom elle-' mi.n-e renouvelait, constituaient pour nos soldats un véritable « home » familial, remplaçant l'autre, celui que les Allemands occupaient. Inutile d'ins.Mcr sur la valeur mo-1 raie et pratique de cette œuvre qui fonctionna à Eisendamme, à Dray-Du-nes, à Steenkerke, à Houtham, a Kruis-beek, à Clachoire, â Loo, à Lempernis-se, .à Mol"nhôek, partout qù a.lxit' la 1™ D. A. et qui avait des ? succursales » dans les groupes d'artillerie et dans les centres d'instruction. Deux-chiffres suffiront à indiquer l'importance qu'elle avait acquise au bout de. 2 ans i/2 : plus de 300,000 soldats y avaient reçu des boissons chaudes réconfortantes et on y avait distribué 284,000 feuillets de papier à lettre avec autçmt d'enveloppes.Les soldais des divisions beiges de l'armée d'occupation manquent de distractions. Us d-s:rent lire. Ils pourraient trouver sur plcce des 'ivres allemands. Ils n'en veulent pas. Ce sont des livres français, flamands, anglais qu'ils demandant. — Je veux constituer des bibliothèques dans tous les cantonnements, nous dit Mme Winterbottom. Il faut 15,000 volumes. Des romans et des récits de voyages, des livres d'histoire, de science, de sport, des collections reliées ri3 revues, de périodiques illustrés. Je supporterai les frais d'installation des bibliothèques et ceux de l'entretien d,es tentes qui serviront de salles de lecture. Je demande aux femmes, aux mères, aux sœurs, aux filles de soldai? belges, de m'envoyer les liv.es nécessaires, qua je ne puis me procurer môme si occasionnellement quelqu'un voulait m'aiJ dor financièrement : Qu'elles m'expédient leurs dons, à mon adresse mili-t;— - •' 25. 145 A. 3. C. Je leur.accuserai réception de tout ce que je recevrai. Et puis-jo faire appel à la presse belge pour faire connaître l'urgente nécessité de cenires de lecture à l'armée d'occu-pat.on et pour appuyer mon appel au* près de ses nombreux lecteurs? . LE 22 NOVEMBRE 1918 Par un officier aviateur français Un officier de l'armée française qui a participé à l'inoubliable journée de la rentrée triomphale de notre Roi à Bruxelles, nous adresse les notes suivant-as : »? » « « Ce sont las notes d'un Français qui ne connaissant pas Bruxelles avant la guerre, y met Ira pieds pour la première fois en cette journée inoubliable de la rentrée du Pioi. L'accueil enthousiaste qu'on nous y tait, la sincérité et la vigueur de cet élan nous animent dès le premier jour : ù une sympat'.'e tellement vive que r.ous regrettons de ne pas faire partie ce peuple. Aussi nous nous y mêlons •ont. de suite ; nous nous sentons tout. oc «i5te chos nous, mais ce n'est pas comme des soldets qui, après une vic-toirc occupent me ville, c'est réelle-iient comsïtg la vmaseur qufc retenu loin de chez lui par le malheur, retrouve un jour le foyer qu'il a eu tant de peine à r-ec nquérir. Et puis, ces régiments qu'ils soient bleus ou kakis, nous les connaissons ; nous en faisons partie. Nous étions avec eux sur l'Yser, sur la Lys, sur l'Escaut. C'est la même ermé^, Quand les dernières semaines de la guerre nous précédions les vagues d'infanterie de nos divisions mitraillant l'ennemi n retraite, et renseignant sur les dernières résiste"-es du fioche, ii nous arrivait souvent de reconnaître les capotes belges et de distinguer sur le vert de cette grande plaine les vagues kakis qui, sur la gavhe, se mouvaient et avançaient, nous ressentions quelque fierté d'établir la lia'-on entre le bleu et le kaki, de nouer cette grande ligne victorieuse qui réellement n'en faisait qu'une. las régiments baises qui défi- ; lent nous les .^connaissons. Nous les acclamons comme des compagnons d'armes et nous nous attribuons aussi un peu de la fierté qui les anime. Et si à la vue des régiments français il y a en nous quelque chose de plus qui bat et q i nous enl-ve, il y a devant ces Belges un peu de regret : nous vou- j drions être de chez eux pour rentrer chez nous aussi. Et cette joie du retour est si forte, que les drapeaux, ces morceaux de soie q.i ne'sont rieii à moins qu'ils ne soient la plus belle image de notre personnalité morale et le plus beeu stimulant de notre honneur, quand ils sont x couleurs de la Patrie, nous les saluons tous avec la même frénésie et la même émotion. Tant de fois, quand nous survolions les villages que l'enflenii venait d'évacuer nous avons vu s'agiter au-dessous de nolis | les couleurs belges qui nous saluaient l ; * * Ces émotions sont les plus riches que nous puissions jamais ressentir. Dans ! l'ordre physique ou intellectuel, il n'y en a pas qui puissent nous remuer aussi profondémant. C'ssl Qu'elles consti tuent pour nous la plus belle récompense de la guerre. Nous n'avons jamais espéré, même aux heures de plus belle espérance, qu'un défilé glorieux dans les villes libérées, Bruxelles pour la Belgique, Strae'wurg et Metz pour la France. Et même, nous pouvons I l'avoue]- miEtintenani, à certaines heures plus sombres, cette grande joie ne nous apparaissait plus comme une espérance, mais comme un rêve dont • on n'entrevoyait guère la réalisation. Aussi ces journées miliHires de retour nous récompensent des efforts de quatre années. EJlles sont l'épanouissement de cette tension physique et morale à proprement parler physiologique qui nous a soutenus pendant la guerre. Physiquement elle satisfait en nous une | espèce de désir nerveux qui faisait oc-, cepter la fatigue parce qu'il promettait de la faire oublier. Moralement surtout elles donnent le vol à toutes les joies que nous avons étouffées en nous, à tous les sentiments de gloire ou de dtou-ceur que cette guerre sombre a comprimés. El'es payent de ces dures lois morales qui nous ont conduits, qui sont la discipline et l'honneur et qui pen-. dant quatre ans avaient retardé leurs fruits. Ces journées sont sensiblement ■ pour nous l'expression de cette victoire qui nous apporte le capital et l'intérêt de toutes nos misères morales. Car la giïerre, de notre côté, a été surtout une grande épreuve morale. Plus qu'aucune guerre elle a consommé nos forces matérielles, mai3 plus encore elle a demandé le sacrifice des volontés. Et c'est, je crois, ce qui a assuré notre victoire sur l'Allemagne. Nous 'Wons dû, nos. aliiés et nous, organiser dès le début une défensive effroyable, qui devait seulement maintenir notre existence ; et la volonté morale des peuples qui se compose de tobtes les volontés individuelles -et d'un autre élément puissant collectif et social, le sens de la Patrie, a été le grand nerf de cette résistance. ■ C'est lui qui nous a soutenus et q-i, ten définitive, nous a menés à la Victoire. * * L'impression très nette que je tire du spectacle des régions envahies est que cet élément moral n'a pas existé chez | le peuple allemand. Ils sont partis en guerre comme on risque un gros coup industriel ou commercial. Une guerre courte et glorieuse develt leur apporter de grofe bénéfices. Mais ils ont ignoré jusqu'au bout cette force à la fois individuelle et sociale qui eet l'Honneur. Ils sont rentrés chez eux vaincus non pas comme une armée de braves qui a dû plier sous lé sort ou sous îe nombre, mais comme des gens qui ont manqué leur coup. La déîeite n'est pa pour eux i image du deshonneur, et 1 stimulant des réparations, mais la faillite d'un» grosse affaire. Et c'est, pour nous un beau sujet de fierté de trouver t'e-ria notre victoire plus d'honneur que l'Allemagne ne mit de déshonneur dans sa défaite. >>** C'est aussi une sécurité pour l'avenir. P.us que tous les principes humanitaires, l'impossibilité où s'est trouvée l'Allemagne formidablement armée en matériel, d'écra.5"r " s peuples noins protégés matériellement me s soutenus <r-r cîes vertus moraies qui n'oni pas faibli, * cette impossibilité restera une leçon et ' notre meilleure garantie. » 1™'décembre 1018. M. M, JO centimes la numéro 69e année. — M" 39 Jeudi 26 déeemfere 1913

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