La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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s.n. 1918, 15 Juni. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Geraadpleegd op 08 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/xk84j0cm8b/
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Entre l'Aisne et l'Ourcq, l'activité s'est ac crue : les Allemands y ont progressé Jusqu'j l'ouest de la ligne Cury-Dommiers. Plus ai sud, ils se sont avancés jusque sur la Saviôres entre Longpont et Corcy. Au nord-ouest di Château-Thierry, de durs combats provoqué par les contre-attaques des Alliés se sont dé roulés sur place. L'offensive allemande à l'Ouest Berlin, 13 juin : Malgré les dénégations de la presse fran caise, Paris a grandement à souffrir des at itaques aériennes et des canons à langui portée. C'est ainsi que ia gare de Lyoii ; été très gravement endommagée pu: un* bombe au .noment où un train transporteur des troupes entrait «n gare. Les pertes furent sensibles. Les canons à longue porté* occasionnent des dégâts considérables dans ia ville. ••• Paris, 14 Juin : lin Conseil des ministres s'est réuni 1 Ï1 Juin à l'Elysée sou6 la présidence de M Poincaré. U y a été surtout question de la si tuation politique et militaire. Paris, 14 juin : On ne croit pas en France que Paris sol réellement menacé, car, dit-on, Amiens, Vcj dun et Arras sont plus étroitement cernés € ne sont pas tombés jusqu'ici. Si l'armée aile mande approchait de la ville au point qu'ui bombardement immédiat fût possible, le autorités feraient naturellement évacuer le quartiers menacés. En tout cas, le gouverne ment ne quittera Paris qu'au dernier moment M. Clemenceau est décidé à opposer la résis tance la plus désespérée; il a trop vertemen critiqué la fuite de ses prédécesseurs à Boi deaux pour faire aujourd'hui comme eux o pour en donner le conseil à M. Poincaré. •** La Haye, 14 juin : Un correspondant du Times au front d J'Ouest décrit en termes émouvants les dei ïilers combats qui se sont déroulés entre l'Ois» et la Marne, et insiste particulièrement sur le: terribles effets des lance-mines allemands Comme les Français ont transformé chaqu maison en un vrai fortin, les combats de rue; 6ont extraordinairement acharnés. Le même correspondant brosse un tableai terrifiant de la fuite de la population civile e déclare qu'il n'a jamais assisté à rien de parei en Russie ni en Italie. Des femmes, de petit enfants, des vieillards transportant sur de: charrettes tout ce qu'ils ont pu sauver du nau frage, poussent .devant eux du bétail, des mou tons, des porcs, et encombrent 1a rout.e dans k direction de Paris, au milieu des mouvements de troupes et des transports do touto nature, *** La Haye, 14 juin : On mande de Londres i — Les informations des journaux anglai: concordent pour dire que les derniers côm bats pour le secteur de Compiègne furent par ticulièrement acharnés au cours des trente-si: dernières heures. Dans la région de Morte mer, au sud-est de Montdidier, les combati corps à corps, les contre-attaques toujours ré pétées et le feu des canons allemands chauffé* littéralement à blanc, rappelèrent les Jours les plus terribles devant Verdun. Des lieues i la ronde, l'air est obscurci par la fumée; des douzaines de villages en flammes se profilent à l'horizon. Le tonnerre de centaines d( batteries roule sans discontinuer. Au sud-ouest de Noyon a été déclanchée avant-hier, une des contre-attaques les plus importantes entreprises par les Français ai moyen de tanks Ils réussirent tout d'abord £. refouler quelque peu les lignes ennemies, mais furent pris bientôt sous un feu croisé terrible de l'artillerie allemande. Tous les tanks qui sont revenus de la fournaise sonl grièvement endommagés. D'après le Tinues, une contre-attaque de grande envergure, sur un large front, serail préparée par les Alliés. Pour le reste, le journal de la City juge la situation d'une manière très réservée. Genève, 13 Juin : La fermeture de la frontière franco-suisse, 'établie depuis le mois de janvier, est assurée avec une sévérité toute spéciale depuis le commencement de cette semaine. Jusqu'à la fin de •la semaine dernière, les journaux étaient régulièrement retenus quatre jours à la frontière. Jeudi, les journaux de dimanche ne sont pas arrivés en Suisse. Les communications télégraphiques avec Paris sont interrompues pendant fa majeure partie de la journée et même les communiqués officiels subissent des retards de plus de dix heures. D'après la Tri-lune de Genève, le communiqué publié à Paris à 11 heures du soir n'était pas arrivé à Genève à 11 heures du matin, soit douze heures plus tard. Budapest, 13 juin : Le correspondant à Madrid du journal îi As Estn apprend que M. Clemenceau a Justifié comme suit, dans un entretien avec un ami, la répugnance qu'il éprouve à conclure la paix : — Je connais très bien, a-t-il dit, la mentalité française. Si je conclus la paix, quelque bonne et avantageuse qu'elle soit, on m'accusera de faiblesse et de trahison. Si, par contre, je continue la guerre, quelles que soient les horreurs qui l'accompagnent, je perai un héros national. Telle a été l'alternative dans laquelle se sont trouvés Thiers et Gambetfa. Je n'ai aucune préférence pour le rôle difficile et ingrat de Jhiers. » OPINIONS DE LA PRESSE De l'Homme Libre, à propos de la création 3u Comité de défense de Paris : — Paris doit son extraordinaire importance fout d'abord au fait que c'est la capitale non seulement de la France, mais aussi et avant tout la capitale de guerre de l'Entente. U serait superflu de dire aux Allemauds quelle valeur elle a en tant que centre stratégique de toutes les armées alliées. Les chemins de fer, les routes et les canaux de tout le front à l'Ouest convergent vers Paris, centre incomparable de force, d'intelligence, de travail et de ressources. Est-ce la conséquence préjudiciable d'une centralisation forgée depuis des siècles et qu'il est impossible d^ défaire aujourd'hui ? Paris est le nœud vital qu'il s'impose de protéger d'urgence. » La constitution du Comité de défense de Paris par M. Clemenceau a provoqué quelque émoi dans les milieux politiques. Les députés, les sénateurs, le préfet de la Seine et le préfet de police, craignant pour leurs prérogatives, se sont rendus auprès de M. Clemenceau pour lui demander une explication à cet égard Le président du Conseil a répondu que 1 Comité de défense avait simplement un carac tère consultatif et que le gouvernement se met trait en relations avec les autorités constituée pour prendre éventuellement les mesures d défense. Dans l'Humanité, M. Marcel Sembat indiqu les mesures à prendre pour mettre Paris ei état de défense. — Il faut, dit-il, prévoir tout d'abord l'éva cuation de la plus grande partie de la popula tion. Ensuite, il faut augmenter considérable ment l'effectif du corps des pompiers, car te que ce corps est constitué actuellement,, il n lui est pas possible de combattre plus de di: incendies à la fois. D'autre part, il faut que 1 gouvernement assure le ravitaillement de ceu: qui demeureront dans la capitale. La défensi par l'artillerie doit être maintenue, les an ciennes voies ferrées doivent être complétée et les ouvriers doivent être équipés et armés. De l'Echo de Paris : — La pression allemande devient plus fort sur les deux rives de l'Oise; l'ennemi y a en voyé de nouveaux renforts et redouble d'el forts. Compiègne est menacée de trois côtés e se trouve sans cesse sous le feu de l'artilleri ennemie. Les avant-gardes allemandes on atteint le terrain qui s'étend devant la ville dont elles ne sont plus qu'à 8 ou 10 kilo mètres. » •*». Du Daily Mail : — Il faut s'attendre à de nouvelles et sou daines attaques des Allemands sur d'autre; parties du front. L'offensive sur Compiègn est-elle une manœuvre de diversion ou consti iue-t-elle le but principal du plan allemand 11 est, impossible-de s'en rendre exactemen compte en ce moment. » Le Daily News dit qu'en raison de la gravit de la situation en France M. Lloyd George j ajourné le discours qu'il comptait prononce à la Chambre des Communes. Le parti ouvrie; a consenti à ce qu'il en tût ainsi. *** Du Zurcher Tagesanzciger : — Plusieurs indices, notamment la canon nade plus violente en Italie, en Macédoine e en Palestine, permettent de conclure, en te nant compte des précédents, que l'Entente ten tera une fois de plus d'exécuter une offensiv» générale sur tous les fronts. Le général Focl a du reste déclaré qu'il espérait que le mo ment sera bientôt opportun pour la contre offensive. D'autre part, les Basler Nachrichtcn annon cent que la Liberté de Paris assure qu'uni contre - offensive anglo - italienne est immi nente. L'Angleterre fera un nouvel effort pou: enrayer la formidable attaque que la défec tion de la Russie permet aux Allemands d'exé cuter. L'Italie ne refusera pas son concours Toutefois, pour le moment, le mot d'ordri reste: «Tenir». *** On mande de Londres au « Secolo » : — Les correspondants de guerre anglais sur le front à l'Ouest soulignent l'extrême violence de la bataille qui se livre actuellement en France et dans laquelle ils sonl tentés de voir la L-'aille décisive de la campagne. Après avoir d'abord reculé au centre, les Français se battent avec la rage du désespoir; quant aux Allemands, malgré leurs pertes sensibles, ils amènent sans répit de nouvelles masses au f-eu.» Les événements ds Russie Stockholm, 13 Juin : On peut se rendre compte de l'ampleur qu*£ déjà pris le mouvemeut en faveur du rétablis sement du Tsar par le fait qu'on distribu* actuellement un journal portant le titre d( Tsar. Jusqu'à présent, M. Lénine n'a pas réuss: à découvrir les éditeurs de la nouvelle feuille il a promis une prime de 20,000 roubles à celui qui les lui fera découvrir. On mande au surplus que des manifestations en faveur du Tsai se produisent journellement en Russie et que M. Lénine a déjà été l'objet de plusieurs attentats.Moscou, 12 Juin : Le commissaire du peuple des affaires étran-I gères a autorisé les agents consulaires de l'En-; tente à correspondre au moyen de télégrammes chiffrés avec la Sibérie et l'Extrême-Orient.Kief, 13 Juin : D'après les journaux, M. Doroschenko, ministre des affaires étrangères, a remis au baron von Mu mm une note sur la nécessité d'annexer la Crimée à l'Oukraine, DÉPÊCHES DIVERSES Parià, 13 juin : Le Sénat a commencé à discuter la loi sur les finances. M. Milliès-Lacroix a félicité M. Klotz, ministre des finances, de l'abandon du système des douzièmes provisoires et ap prouve le projet du gouvernement qui demande au Parlement de voter le budget de 1913 en entier, réserves faites pour les dépenses militaires et les dépenses extraordinaires de l'administration civile à couvrir par l'emprunt. Le rapporteur a fait remarquer que le total des dépenses du budget civil s'élève à 8 milliards 300 millions. Le gouvernement couvrira ses dépenses au moyen de nouveaux impôts et en augmentant certaines taxes existantes. Pour équilibrer le budget, il est indispensable de créer pour environ 120 millions de francs de nouvelles sources de recettes. L'année prochaine, d'autres impôts devront encore être créés si la Chambre et le gouvernement veulent couvrir toutes les dépenses permanentes par des rentrées normales. Londres, 13 juin : A la Chambre des Communes, M. Lee Smith a demandé s'il est exact qu'une convention est intervenue entre les Etats-Unis et les Alliés au sujet de leur immixtion dans les affaires russes et, d'autre part, s'il est vrai que l'Entente a décidé d'accorder à la Russie un appui économique des plus large. M. Balfour a répondu que l'information disant qu'un accord avait été conclu renonçant à une intervention en Russie était Inexacte. Il est évident que les Alliés désirent donner une aide économique à la Russie. •** Londres, 13 juin : Le Cabinet de guerre de l'Empire britannique siégera pendant un an et détiendra pendant ce délai le pouvoir exécutif. Il doit être considéré comme un cabinet de guerre amplifié. Les séances du Cabinet d'Empire seront secrètes. Le Cabinet décidera des questions qui concernent la guerre. Il ne sera pas publié de compte rendu de ses travaux. Londres, 13 juin : Le (» Daily Express » dit qu'une des quos-;ions Ic6 plus importantes à l'ordre du jour Jes travaux du Cabinet de guerre de l'Empire britannique est celle des colonies allemandes. Les premiers ministres des Domi-îions désirent en délibérer avec le gouver-lement de la métropole, surtout M. Hughes, >remier ministre de l'Australie, où l'opinion •éclame une application de la doctrine de Jonroô excluant, lors de la fixation des ■onditions de paix, la rétrocession à l'Alle-nagne de ses colonies situées dans la zone l'influence australienne. Londres, 13 juin : Le chancelier de l'Echiquier déposera nardi. à la Chambre des Communes, une **mvemmmTaB3G3BB«8x&3xxame*x^^ e demande de crédit de 500 millions, qui fera s- s'élever le total des crédits votés pendant - la guerre à 7,342,000,000 de livres sterling. s •** e Londres, 12 juin : Le chef du service de la statistique dôme- , e graphique du Royaume-Uni déclare que la di- 2 minution de la natalité, comparée aux chiffres de l'année 1913, s'élève à 1.63 p. c, Paris, 13 juin : Le correspondant à Londres du Petit Pa, i- i l sien télégraphie que les nationalistes irlan- e dais ont décidé officiellement de siéger de no < 5 veau à la Chambre des Communes. Beaucoup ; 6 d'entre eux sont déjà arrivés à Londres. Us t • n'ont pas l'intention de provoquer une discus- , e sion au sujet de l'arrestation des chefs sinn- » l* feiners et n'ont pas modifié leur attitude vis- \ s à-vis du service obligatoire en Irlande» a « * ♦ Londres, 13 juin : s 0 On mande do Dublin au Times qu'une J L_ bombe a été lancée à Ballina dans un groupe de jeunes gens et de femmes; 6ix femmes et ;t deux hommes ont été grièvement blessés. e •** t La Haye, 13 juin : Le ministre des affaires étrangères a déclaré à la Chambre, en réponse à une question du 1 député Van Veen, que le g< uvernement a fait ) en Amérique l'acquisition de 270,000 tonnes te J céréales pour lesquelles il a payô„ 41 millions h 554,000 florins. Il en est arrivé Jusqu'au 31 mars s 1918 environ 200,000 tonnes, pour une valeur * e de 24,300,000 florins. Le restant a été revendu, . soit au gouvernement américain, soit au cora- [ ? merce privé. Cette opération a laissé un dé- c 1 fleit que l'on peut estimer à 6 millions de flo- ' rins. Si l'on y ajoute divers frais, notamment { les droits de quai des steamers, on arrive à £ a un total de 26 millions de florins. i ; r Rotterdam, 14 juin : «■ r Du Nieuwe Rotterdamsche Courant: [ — Comme si la chose était la plus naturelle du monde, les aviateurs britanniques qui se dirigent vers les pays rhénans et vers les villes i- de la Belgique occupée survolent le territoire f t hollandais. Du côté allemand, nous avons re?u 1 >- eh février dernier une carte trouvée sur un * - aviateur anlgais descendu; la route qu'elle 1 e indique vers l'Allemagne passe au-dessus des ( i Pays-Bas et note les distances d'une manière 1 • précise. Depuis lors, les Anglais survolent nor- - malement le territoire hollandais. On comprend fort bien que les aviateurs britanniques - préfèrent survoler la Hollande plutôt que les E 3 lignes allemandes du front à l'Ouest; mais £ . leur conduite est certes loin du respect du r droit des neutres. Si nous les bombardions, ils . auraient tôt fait de changer de route. > En terminant, le Nieuwe Rotterdamsche Cou- c rani insiste pour que le gouvernement né?r- d ; landais prenne des mesures de défense éner- d giques. e f La Haye, 13 juin : Le projet de loi décrétant l'assèchement du J* Zuyderzée a été voté sans discussion à la pre- ® ■ mière Chambre. J **• y La Haye, 13 juin : M. Troeïstra a interrompu sa tournée de pro- Jj i pagande électorale et est arrivé à La Haye b i pour faire les préparatifs en vue de son voyage h à Londres et à Paris. Le Dritish News annonce d que le gouvernement anglais a déjà accordé _ les passeports nécessaires à MM. Troeïstra et Branting. Stockholm, 13 juin : j : -pe l' « Aftonbladet » : ^ ^ — La question de l'Islande intéresse tous r . les pays du Nord. L'Angleterre semble ; avoir monopolisé le commerce de l'Islande, h 5 qui serait ainsi, faute d'armée, de flotte et a i de capitaux, devenue la proie du plus fort.» p **» i Rome, 13 juin : c» L'Agence Stefani annonce qu'en réponse à u • une adresse de l'épiscopat de Lombardie, le . Pape lui a écrit qu'il n'est, pas seulement affligé par les malheurs indicibles qu'a causés cette guerre sans exemple dans l'histoire du Sl monde, mais encore par la campagne sour- c\ nofse et habile de diffamation et de haine qui p est menée contre sa personne et contre son ^ œuvre. Dès le commencement de la guerre, il u a fait tout ce qui était possible pour en atté- n nuer les douloureuses conséquences. A plu- s-sieurs reprises, spécialement dans l'allocution «g prononcée au Consistoire du début de 1915, et ^ plus formellement encore dans une autre allocution prononcée le 4 décembre 1916, il a, comme il le fait de nouveau aujourd'hui, condamné toutes les violations de droit, où qu'elles aient été commises. En exhortant les ^ peuples à faire des prières publiques et à se , livrer aux œuvres de pénitence, aussi bien que I par des propositions en vue de la conclusion . d'une paix juste ct durable, il s'efforce de hâter la fin de la vaste tuerie. Malgré tout ccl-i, en répand publiquement et secrèterrent ^es acm-fausses. Dans les camnagnes et dang les villages, on prétend qu'il a voulu la guorre. di Dans les villes, on prétend le contraire, et no- so tamment qu'il désire une paix injuste, une m paix avantageuse pour un des groupes belli- Ci c-érants. On Interprète faussement jusqu'au si- tic lence observé par lui en plusieurs occasions, pr comme si, en présence d'une insécurité pa- p., reille et d'un si puissant courant de passions, c^, il était possible de formuler des nrotestations n(5 individuelles contre des faits isolés. *** ho Berlin, 13 juin : ^ Les élections roumaines, qui viennent de se terminer, ont donné le résultat attendu Pour C0] le Sénat, 107 partisans du gouvernement ont C(v été élus et 3 indénendants. Ponr la. Chambr.?, so' le nombre de conservateurs élus atteint 1G5, ^ contre 14 membres de l'opposition. Les Journaux signalent le fiasco complet de ^ la manœuvre du parti de MM. Brafianu et Take Jonescu, qui avaient voulu empêcher les électeurs de prendre part au scrutin, afin de ' ne pas atteindre le tiers des électeurs inscrits ^ et faire annuler les élections. Cette manmuvrr s'rl n'a eu de succès que dans la seule ville de f1® Galatz. oû l'élection a été annulée. ^ En général, les élections ont démontré que le peuple roumain accepte le nouvel ordre de choses. ;a, fut m mê Négociations de pais Kief. 12 juin : dal Les journaux publient ces détails sur les 21 résultats des pourparlers russo-oukrainiens. pej Il y aura armistice sur tous les fronts. Il jou a été décidé que le commandant des troupes sur le Iront aurait mission de détermi- r ner les lignes de démarcation. Les négocia- I* tions relatives aux frontières de l'Oukraine ad\ commenceront immédiatement, et c'est jre pour cette raison que la question d'une ligne de générale de démarcation ne figure pas à pai l'ordre du jour. Provisoirement, on n'a fiq aye arriver à un accord en ce qui regarde lu arli reprise du trafic des machandises et le réte <l<r bassement des communications par ponte ré. et par télégraphe. On ne sait pas davan- jti tage si les comptes rendus des séances plô! t.-'r Bières seront publiés. D'après une décision Ce prise par le Conseil des ministres, la dél-é- a'.l. ffation de l'Oukraine s'opposerait à l'admis™ jus eion de la presse et du public aux séance? I il plénières. .Suivant une cornmuTiicaiion tél." i.di phonique de Moscou, M. Manuilski aurais dfli déclaré qu'il ne pouvait être question d'un: «ti échange de ■ marchandises russo-oukrainieri- me; nés que si des céréales ct non pas seuJe- plui ment du sucre en quantités plus ou moins' I cor* importantes étaient livrées par l'Oukraine âaie en échange des textiles russes. I A ! COMMUNIQUES OFFICIELS I c" Communiqués des Puissances Centrais, saas intiirruP^on et l'artillerie ennemie Communiqués des Puissances Centrais Berlin, H juin. — Officiel de oe midi; Théâtre de la ouarre à L'Ouest. Armées du feld-maréchal prince hériti Rupprecht de Bavière ; Au sud-ouest d'Ypres, les Français o; dirigé de violentes attaques contre n< lignes établies entre Voormezele et Vie straet; ils ont été repoussés d'une manié, sanglante. Plusieurs officiers et plus de li hommes sont restés prisonniers entre n< mains. Combats de reconnaissance Iru tueux près du Kemmel. Sur le reste du front, les opérations i sont devenues plus actives que par in-te mittence. Arméçs du prince héritier allemand : Sur le champ de bataille au sud-ouest < Noyon, la canonnade a continué avec vi-lence. Près de Courcelles et de Méry, ain que dans la vallée de la Matz, immédiat ment à l'ouest de l'Oise, l'ennemi a reno velé ses vaines contre-attaques ; il a été r jeté et a subi de fortes pertes. Des deux côtés de la route de Soissons Villers-Cotterets, nous avons pénétré dai ia forôt de Villens^Cotterets. Depuis le 27 mai, l'armée du général-col» nel von Boehn s'est emparée de plus de 8« canons. Ce chiffre porte le nombre total d< canons pris par le groupe d'armées d prince héritier allemand depuis le 27 m à 1,050. Nous avons descendu hier 28 avions ôj nemiss. Le capitaine Berthold a remporté s 34e, le lieutenant Udet sa 29e et le lieut- nant Loerzer sa 25e victoire aérienne. *** Berlin, 14 juin. — Officiel : Pendant le mois de mai, nos ennemis o: perdu sur les fronts allemands 23 ballons ca tifs et 413 avions, parmi lesquels 233 sont tor bés derrière nos lignes; il a été constaté qt les autres sont tombés au delà des positioi ennemies. Au cours des combats aériens, noi avons perdu 180 avions et 28 ballons captifs. **♦* Berlin, 13 Juin. — Officiel du soir : Sur les fronts de bataille, la situation n pas changé. Combats locaux au sud d'Ypre au sud-ouest de Noyon et au sud de l'Aisne. *** Berlin, 14 juin. — Officiel i Un de nos sous-marins, commandé par capitaine lieutenant Ernst Hashagen, a cou dans la zone barrée autour des îles Açores dans le golfe de Biscaye 25,000 tonnes br en chiffre rond, y compris les navires a glais suivants : un vapeur de nom inconr (3,500 tonnes brut), transportant du charboi le vapeur Lancarvan (4,4-49 tonnes brut), aya: à bord 3,089 tonnes d'orge et 912 barr d'acier; le vapeur Marionetshire (4,308 tonn brut), chargé de marchandises diverses; vapeur Cairncross (4,016 tonnes brut), tran portant 5,000 tonnes de charbon ; le vapei do transport de troupes vide Ausonia (8,153 brut) et le voilier Ruth Rlchmann (417 tonm brut), ayant 500 tonnes de sel et de pomm» ie terre à bord. Tous les vapeurs étaient a qiés de canons et plusieurs de lance-mines. *** Vienne, 14 juin. — Officiel de ce midi : En Italie, sur le front de montagne, due d'artillerie modérés. Sur cours inférieur d la Piave, l'ennemi a tenté deux operatipns d reconnaissance; elles ont échoué. ~ - En Albanie, au nord de Devoli, après dou2 heures de combat, nous avons repoussé ur attaque française; des troupes bulgares oi participé à ce combat. En repoussant une attaque aérienne dirigé :ontre Cattaro, nos hydroavions ont descend an avion anglais. *•* Sofia, 12 juin. — Officiel i Sur plusieurs points du front en Macédoine surtout à l'ouest du lac d'Ochrida, au sur l'Huma ct près de Doiran, la canonnade réci ?roque a été assez violente par intermittence Dans la région de la Moglena, le feu de no: mités avancées a dispersé un fort détache nent d'assaut ennemi. Dans le terrain qu .'étend devant nos positions établies sur lt Strouma inférieure, engagements entre pa rouilles favorables à nos armes. *** Constantinople, 12 juin. — Officiel i Sur le front en Palestine, sur plusieurs )oints du secteur de la côte, nos fortes pa rouilles ont pénétré dans les tranchées les ^lus avancées de l'ennemi et lui ont infligé l'importantes pertes. Sur 1rs autres fronts, la ituation ne s'est pas modifiée. Berlin, 13 juin. — Officieux : Le grand succès de nos -armes entre Montdi ier et Noyon ai démontré que les Allemand< ont à môme de percer le front le plus solide lent défendu de l'adversaire, môme quand celui 1 e?-t préparé à l'attaque. D'après les déclara-ons de prisonniers, l'attaque allemande étai-révue trois et quatre jours auparavant par les rançais. L'artillerie française avrrft été renforce consid'îrablement. Des troupes furent ame ées sur les lieux et toutes les mesures de dé-înse prises. Les chefs français engagèrent leurs ommes dans des ordres du jour et dans leurs Dmmoindements à se maintenir dans leurs po« tions jusqu'au dernier homme. Malgré tout Ma, la nouvelle offensive allemande eut un suc--s complet. Les perles essuyées par l'ennemi mt particulièrement élevées. Le lie régiment 2 cuirassiers et le 131e régiment de ligne peu-?nt êlre considérés comme entièrement anéan-s. Du 76e d'infanterie, une grande partie s'est >nstituôe prisonnière. Après £a mémorable dé-jle du 11 juin, l'adversaire se résolut le lende-oin à attaquer à nouveau avec des forces oon-dérables, soutenues par de nombreux tanks, ?s positions des deux côtés de la route de ille (?), Après des combats acharnés, il fut cette Ls encore rejeté en arrière avec pertes et fracas, ne nouvelle attaque prononcée vers 2 heures de îprès-midi contre no3 Lignes près d'Antheuil, t pris sous notre feu destructeur et ne parvint ême pas à se développer. Les vaines attaques 's Français ont singulièrement augmenté les ;rles sanglantes subies par eux. Les journées i 11 et du 12 ju:n peuvent rivaliser avec les ites les plus sanglantes, enregistrées depuis le mars. Il faut encore y ajouter que l'ennemi a relu à nouveau 3,500 prisonniers dans la seule urnée du 12 juin. *** Berlin, 13 juin. — Officieux : Nous avons pris Gury. Pas à pas, n-otre tenace versaire a été refoulé. Nous avons réussi à endre en flanc la batterie française de canons 75 mm. postée au sud de Gury et qui gênait rticulièremënt nos mouvements. Un canon ant été touché en plein et réduit au silence, les lilleur? français ont précipitamment aban-nné leurs pièces sous le feu de notre artille-î. Un caisson tentait d'approcher d'un can i icé légèrement sur le côté et avait presque at-nt le versant protecteur, lorsque les gorbis balles de nos mitrailleuses ont abattu tout son l iage. Des deux côtés de la route, nous avons ssi pris un grand nombre de canons tout à t intacts. Mais des canons ennemis de gros libre tirent toujours du chemin creux ; sou-in, les nôtres font irruption dans la batterie et terminent ceux qui résistent. Nous nous som-a emparés de quatre canons à tir vertical du îs gros calibre ; l'une de ces pièces était e.v re chargée et des quantités de munitions gi-■ent autour d'elle. \. Mareuil, les projectiles de nos mortiers écla- umh bans interruption et l'artillerie ennemi abandonne U utte. Sa contre-action diminue sen siblement d'intensité. De droite et de gaactif nos troupes pénètrent dans la forêt. Un gran» nombre de prisonniers sont l'amenés en arrière et, à 5 heures de l'après-midi, Mareuil est ei notre pouvoir. Les contre-attaque* exécutées pa les Français pour tenter de nous arracherle ter rain gagné leur ont coûté des pertes effrayantes Après la prise d'assaut de la arête de lUoque bourg, l'ennemi a pris la fuite à travers bois i Les rares chemins libres ont été pris pat nos batteries sous un feu d'une telle prêci sion que la retraite a été coupée aux Françai et que les restes de ledrs effectifs en fuite on été complètement anéantis. Toute la <rête es couverte de corps de soldats français tués, de ca davres de chevaux, do voitures de munitions bri sées ou abandonnées; à proximité dans la fourri gisent les corps des soldats ennemis qui y on été projetés pair la pression de l'ai" alors qu'il cherchaient à atteindre ia route qm court ai delà de la Matz. Dans La> partie méridionale di bois de Rirquebourg, des grenvdiers allemand* ont découvert un abri bien établi servant au gè néral qui commandait oe secteur. Levant le: mains, les Français sont sortis de leur abris e ont été amenés prisonniers. \ Communiqués des armées alliées Paris, 13 juin. — Officiel de 3 heures : Dans la soirée d'hier et dans la nuit, l'en nemi n'a pas renouvelé ses attaques conta Montdidier et la région d'Antheuil. Nos troupes ont consolidé leurs positions. A droite, nos contre-attaques nous ont pennii de rejeter l'ennemi sur la rive droite de U Matz. Nous occupons de nouveau les hau teurs de la Croix-Ricard et de Mélicocq Une centaine de prisonniers et des mitrail leuses sont restés entre nos mains. Les combats ont continué avec violence enta l'Aisne et la forêt de Villers-Cotterets. L'en nemi a progressé jusqu'à la, rivière à t'es de La Versine et a réussi, après une luttf acharnée, à prendre pied dans Cœuvres e! Saint-Pierre-Aigle. L'ennemi a prononcé une violente attaque sur lefront Boureschet et le bois de Uelleau. Le6 troupes américaines ont brisé l'attaxjue en infligeant det pertes sérieuses aux assaillants et en gardant leurs gains. •*» Paris, 13 juin. — Otfieiel de 11 heures : Au coure de la journée, l'ennemi a lanc^ une puissante attaque depuis Courcelles jusqu'au nord de Méry. Prises soua nos feux, les troupes assaillantes n'ont pu abordei nos positions et ont dû refluer sur leuj ligne de départ, après avoir subi de très fortes pertes. Dans le matériel capturé au cours de nos attaques, ils se trouvent dis canons dont quatre lourds et un très grand nombre de mitrailleuses. Entre l'Oise el l'Aisne, journée calme. Au sud de l'Aisne, l'ennemi a continué ce matin ea poussée entre l'Aisne et la forêt de Villars-Cotlerets. repoussée sur la plupart des points. 11 a réusai à prendre pied dans le village de la Versine. Toutes ses tentatives pour débou-chr de Cœuvres et pour progresser à l'ouast de la ferme Vertefeuille ont complètement échoué. Il n'a pas renouvelé ses attaques au coure de l'après-midi. Au nord de Corcy, l'ennemi, qui avait pénétré momentanément dans nos lignes, en a été rejeté. Nous avons intégralement rétabli nos positions. Lutte d'artillerie assez vive dans la région de Lourcy, vers Champlat et La Pompelle. Journée calme sur le resto du front. Aviation. — Dans la journée du 12, nos bombardiers ont lancé sur la zone de bataille seize tonnes de projectiles et vingt-cinq tonnes dans la nuit du 12 au 13. Des cantonnements, des convois, des troupes en marche en arrière du front ennemi ont été bombardés, ainsi que les villages de Ressons-sur-Matz, Ricquebourg, Orvillers-Sorel et les réglons de Roye et da Guigui-court. Plusieurs incendies ont été constatés. Le même jour, sept avions ennemis ont été abattus et neuf mis hors de combat. Pendanl la première semaine du mois de juin, treize avions ennemis ont été abattus par les moyens de la défense contre avions. •** Londres, 13 juin. — Officiel : Nos troupes ont exécuté hier d'heureuses attaques au sud-est d'Arras; elles ont infligé de fortes pertes aux Allemands, pris un mortier de tranchée et en ont détruit deux autres. La nuit, nous avons exécuté des opérations locales nu sud-ouest de Méris et à l'est de l'étang de Dikkebusch. Dans le premier secteur, nous avons avancé nos lignes; nos pertes sont légères; des prisonniers sont restés entre nos mains. Dans le second secteur, les Français ont amélioré leurs positions et fait 30 prisonniers. Ha guerre navale Londres, 13 juin : On mande de Washington au Morning Post que pour assurer la protection de la navigation sur les côtes contre de nouvelles attaques des sous-marins, le département de la marine a décidé de faire convoyer les navires.**♦ Washington, 13 juin : Le vapeur américain Pinar del Rio a été coulé samedi, au large de Maryland, par un sous-marin. Tout l'équipage a été sauvé. *** Londres, 14 juin : On transmet de New-York au Daily Chroni-cle ce télégramme de Norfolk : — Les survivants du steamer américain Pinar del Rio, torpillé par un sous-marin allemand, déposent que le submersible était accompagné par un steamer à trois cheminées bariolées d'environ 6,000 tonnes. Tandis que 1e sous-marin procédait à l'attaque, le steamer se tint à une distance de 2 à 3 milles. Après l'opération, il reçut l'ordre de rallier le submersible, et les deux navires disparurent. Les naufragés estiment que lo sous-marin qui a coulé le Pinar del Rio avait une longueur d'environ 200 pieds. Rotterdam, 13 juin : Le Nieuwe Rotterdamsche Courant dit qu'immédiatement après l'accident du Konin-gin Regentes, les prisonniers de guerre allemands qui se trouvaient à bord du vapeur Sandro ont organisé au bénéfice des ayants-droit de l'équipage du navire perdu une collecte qui a produrt Î1D mark. La Haye, 14 juin : Los équipages des deux vapeurs norvégiens Vindeggerri et Henry Land, torpillés le 8 juin par un sous-marin près du cap Charles, ont été amenés dans un port norvégien par un vapeur danois. EN AMÉRIQUE New-York, 13 juin : U gouvernement a décidé que les hôtels et estaurants de l'Etat do New-York he pourront servir de la viande do bœuf que quatre fois par semaine : une fois du beafsteack, une fois une autre grillade et deux fois de la viande bouillie. La môme mesure sera édictée dans les autres Etats de l'Union. LES EEMIJIS BIJŒLLOIS T I J'ai reçu, depuis le début de l'année, des plaintes par paquets contre les Restaurants Bruxellois. Des gens m'ont écrit, d'autres sont venus me voir, qui tous ont fait, en termes parfois d'une âpreté incroyable, le procès de cette « Œuvre » dont ils attendaient le salut et qui, à les en croire, a fait une retentissante faillite à son programme et à ses engagements. Je n'ai pas fait état de ces lettres ni de ces révélations. Je me suis dit : — Mon ami, tu ne dois pas trop te hâter de faire chorus. Prends bien garde que les gens qui t'écrivent ou qui prennent la peine de venir te voir pour te faire leurs doléances sont des aflaiblis. Ils sont — c'est le malheur des temps qui veut ça — physiquement déprimés, et il serait étonnant que le régime auquel les circonstances les ont condamnés ne leur eût quelque peu troublé la jugeotte: il ne peut y avoir d'esprit sain dans un corps malade... » J'avais donc oublié les confidences que l'on était venu me faire et classé, sans y attacher d'autre importance, les doléances écrites. J'avais toutefois mis dans un tiroir spécial deux ou trois lettres d'un tour particulier, avec l'arrière-pensée vague d'y revenir un jour, de les relire à tôte reposée et d'en faire peut-être usage si les circonstances m'y amenaient. L'une de ces lettres, encore qu'elle ne portât pas de signature — et vous comprendrez tout à l'heure pourquoi — m'avait surtout frappé. Elle avait été mise à la poste le 24 mai dernier et commençait ainsi : — Monsieur, je suis un imbécile. J'ai, en effet, déclaré en toute loyauté que je gagnais 160 francs par mois, et cette déclaration m'a valu de devoir payer le prix plein aux Restaurants Bruxellois. Lorsque l'on sert à ces restaurants le dîner végétarien, je m'abstiens de m'y présenter, jugeant, après expérience, que ce repas ne vaut pas l'argent qu'il coûte, soit fr. 1.80. Mais hier on m'a appliqué la nouvelle règle qui veut qu'on serve un repas végétarien à celui qui n'en a pas pris la veille, et je n'y ai donc pas coupé. Or, Monsieur, je voudrais qu'on m'édifiât une fois pour toutes sur le point de savoir si les Restaurants Bruxellois sont une « Œuvre » ou bien une «Exploitation»... Et venait, après ce préambule, un tableau-chiffres qui ne pouvait pas ne pas retenir mon attention. Faisant état des prix où sont les denrées que l'on peut se procurer dans les magasins du Comité National ou dans les Magasins Communaux, l'auteur de la lettre cherchait à établir ni plus ni moins que les Restaurants Bruxellois, qui, disait-il, allaient s'approvisionner dans ces magasins des denrées qui leur étaient nécessaires, «volaient leur monde comme dans un bois ». Je dois dire que les chiffres ainsi alignés et juxtaposés avaient quelque chose d'impressionnant Je sentais que l'homme qui s'était donné la peine de faire ce travail devait être un homme de bonne foi, et je sentis aussi, lorsque je fus arrivé au bout de sa lettre, qu'il devait souffrir physiquement, et atrocement aussi au point de vue moral, de rage concentrée, dirai-je. Vous aurez la même impression quand je vous aurai mis sous les yeux la fin de cette lettre dont je vous parle : — Pourquoi, Monsieur, me disait mon correspondant, m*a-t-il fallu subir l'humiliation de me faire délivrer un carnet noir ? Bien des restaurateurs pourraient faire mieux que les Restaurants Bruxellois si on leur accordait les facilités qu'ont ceux-ci d'aller s'approvisionner aux magasins du Comité Hispano-Néerlandais ou aux Magasins Communaux. J'ai toujours été honnête dans le sens le plu9 strict du mot, et cela, il faut bien que je m'en fasse l'aveu aujourd'hui, ne m'a jamais été avantageux. Mais actuellement mon honnêtetéf fait plus que de m'être préjudiciable. Avec les systèmes en vigueur, il faut être menteur, fraudeur et voleur. Il n'y a plus place au soleil que pour les fripouilles. Je ne signerai pas cette lettre, mais je suis résolu à ne plus être aussi sot que je l'ai été-J'ai pris la détermination de faire même mieux que les autres, et si à force de friser le Code j'échoue un jour sur les bancs de la correctionnelle ou de la Cour d'assises, j'y affirmerai hautement que la société" seule est à' rendre responsable de ma déchéance. Vous pourrez peut-être tirer quelque parti* dans l'intérêt général, de cette lettre d'un « Anonyme pour la première fois de sa vie. »: Je vous ai dit l'impression que m'avait laissée la lecture de cette lettre. Vous n'avez pas la même impression, vous T Non. Si je vous poussais un peu, vous me diriez que cette lettre a été écrite par un « énergumène ». Mais puis-je vous demander si vous êtes client des Restaurants Bruxellois? Non ? Vous n'en êtes pas là ? J'en suis, en vérité, fort aise pour vous. Comprenez néanmoins, je vous prie, que je n'ai pas classé cette lettre dans le tiroir aux oubliettes, que la pensée m'en a obsédé — obsédé, oui, de jour en jour davantage — au point de me faire prendre la résolution, ne fût-ce que dans le but d'arracher à l'anarchie qui le guettait l'homme de bonne foi qui m'avait écrit, de voir clair dans cette « Œuvre » des Restaurants Bruxellois dont tant de malheureux attendaient le salut — et qui ne le leur a pas apporté. J'ai été servi à souhait. Je ne vous dirai pas comment il se fait que je suis aujourd'hui documenté jusque par dessus la tête et la conscience. Ce sont là des affaires de journaliste... Mais les documents sont là, à portée de ma main, sous mes yeux, et il n'y a qu'à puiser. Tenez-vous bien : « Ça va barder l » comme rîispnt. les noilus... PETITE GAZETTE Complication ? J'at reçu ce matin la visite de deux messieurs. Je ne sais si quelqu'un leur avait dit que pour avoir des chances de me rencontrer, il était Indispensable de faire toilette — il y a tant de faux bruits qui courent I — mais ces Messieurs s'étaient positivement mis ■ sur leui; trente et un >. Ils étaient gantés de peau, coiffés d'une • buse • à multiples reflets et vêtus d'une redingote du dernier bateau, le pli du pantalon et le vernis des chaussures ne laissant d'autre part rien à désirer. Un peu intimidé, je les ai respectueusement priés de s'asseoir et j'ai murmuré : — Messieurs, je vous écoute... • Celui qui était le plus âgé — i! voulut bien me faire cette confidence en guisb de préambule — prit donc la parole et me tint ce dis. cours : — Monsieur, vous avez devant vous deux re. présentants tlu Syndicat des chômeurs du Grand-Bruxelles, délégués auprès Uf vous par leurs camarades et chargés de vous demander si vous verriez un sérieux Inconvénient à vous occuper un peu de la situation de notre corporation...Je murmurai derechef : — Messieur, je vous écoute... J'ajoutai même, entraîné par la force de l'habitude ; — ... et je suis tout à vous. — Merci, Monsieur. Nous n'en attendions du reste pas moins de votre bonne oblip-ance. Et voici, continua-t-il. Vous n'êtes pas sans savoir que les prix de toutes les denrées nécessaires, je dirai même indispensables ft l'existence, ont assez sensiblement augmenté depuis quelque temps. En réalité, Monsieur — et c'est là un phénomène qui vaudrait d'être étudié de près — il ne se passe pas de jour sans que ces prix 5'inscrivcnt en hausse nouvelle. A part les liuttres ct les mots à soixante-quinze centimes — encore ne se peut-on exclusivement nourrir, l'hultres et de mots — nous ne voyons pas

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Dit item is een uitgave in de reeks La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie behorende tot de categorie Gecensureerde pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1914 tot 1918.

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