La chronique: gazette quotidienne

1214 0
24 november 1918
close

Waarom wilt u dit item rapporteren?

Opmerkingen

Verzenden
s.n. 1918, 24 November. La chronique: gazette quotidienne. Geraadpleegd op 04 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/xg9f47jm3h/
Toon tekst

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

DIMANCHE 24 NQV MBHS 1918 > awmtÊStak ïSSUoeaBataiap&miSlltaaÛlÊKÊÊIlKMBÊÊÊBÊHRHMHttBB t LE NUMÉRO ï 1 O CENTIMES i'i. jjPSWITMBMWWBWBHS^i LA CHRONIQUE bureaux : 31, Rue 'do Mogr.dor, 31 PARIS 9«j JOURNAL D'UNION BELGE TÉLÉPHONES: CENTRAL 30-13 GUTENBERG 67-92 Q'<fc* ■ •— ....- . ABONNrMc NTS : France et Colonies,. . Un an T fr. 5© Aubes Pays 40 fr. » âliomiements Militaires.. 5 l'r » Journal Quotidien à Bruxelles DIRECTEUR : Frédéa-2© ROTIEftS ( Jean d'^RDEXKE RÉDACTEURS EN CHEF j L^on goU&UGXET Journal hebdomadaire à Paris pendant la Guerre PUBLICITÉ : Aux Bureaux du Journal 31, Rue de Mogador i îtc nfarwzc RETOUR AU PAYS A l'heure où paraîtronfces ligne?, le Roi aura JaH son entrée à Bruxel les, délivrée (les derniers Boches qui souillaient la viile, et qui ont marqué leur départ par des explosions qui constituent de véritables crimes. Bruxelles doit être ivre de joie. Quel regret de ne pas y être et de ne pas pouvoir eilacer, par l'image de ce triomphe, celle qui me reste si cruellement vivante dans la' mémoire : l'entrée des Boches ! Non-, ne pourrons jamais oublier ces moments de douleur, de honte eî de colère, l'envahissement de nos rues, de nos monuments, de nos maisons, par ces hordes grises, dont la masse inexpressive, impersonnelle et brutale, était conduite par ces oiïï Ciers arrogants, qui voulaient exiger, des meilleurs d'entre nous, un respect d'esclave! Ah! ces premiers jours de l'occupation qu'éclairait un magnifique soleil, ces promenades sans but que nous faisions, parce qu'il était impossible de rester chez soi, parce qu'on voulait aller aux nouvelles, bien que l'on sût qu'il ne pouvait pas y avoir de nouvelles; ces pencontres d'amis, qui avaient tous la même mine, affairée, douloureuse, et ces palabres qui se tenaient quotidiennement dans les bureaux de La Chronique, chacun apportant ce qu'il savait, ce qu'il a^ait entendu : comment oublier tout cela? Et je n'ai connu que le commencement des mauvais jours. On peut à peine se figurer ce que durent être ces quatre années de tyrannie pour le libre peuple de Bruxelles, si habitué à l'in-dependance, à la fronde, si plein de bonne humeur et de gaité naturelle. On se le figure à peine, mais on i e peut assez admirer ceux qui ont supporté ce régime, et qui n'ont pas perdu confiance. Ah! que leur joie d'aujourd'hui, si chèrement achetée, doit être belle ! Mais nous n'aurons pas le temps de nousyabandonner longtemps. Comme l'a dit Adolphe Max, dansson discours de l'Hôtel de Ville, nous avons, maintenant, toute une Belgique à refaire. La tâche sera rude. Le problème le plus urgent en Belgique comme dans '.e monde entier, est celui du ravitaillement. A notre population si rude ment éprouvée, ce qu'il faut avant tou(, c'est dupnin, des habits, des souliers, des machines- Les facultés d'organisation qu'ont montrées, pendant i'occi'p ition boche, ceux des nôtres qui se sont occupés du ravitaillement, nous font espérer que cette grave question sera réglée au mieux, et le plus promptement possible. Je crois que nous pouvons compter que notre relèvement matériel sera l'un des plus rapides. Mais si, pour vivre dans l'Europe de demain, il faut, à notre peuple, des machines, des instruments de travail et des matières premières, il lui faut aussi des idées. Comme disait très justement Fernand Neuray dans La Nation belge. « Il faut que sa raison devienne aussi lucide que son cœur a été vaillant. Il taut qu'il apprenne les lois et les conditions de la vie nationale dans l'Europe de demain. Cesiois ne dépendent ni de nos opinions ni de nos sentiments, ni de nos passions, Quand un peuple les méconnaît ou les viole, elles se vengent, l'étranger vient, vole, pille, tue, et le sang innocent coule à flots. » Nous pouvons, nous devons le reconnaître aujourd hui, notre pays a manqué d'esprit politique et d'esprit national. Il a vécu en dehors du monde, ignorant le reste de l'Europe, refusant de voir ce péril allemand que tout lui indiquait. Il faisait ses affaires, jouissait de la vie et, croyant naïvement aux traités, s'imaginait qu'un incendie de l'univers s'arrêterait ù ses frontières. 11 a manqué d esprit national, en ce sens qu'il a gaspillé ses forces intei lectuelles dîin< des luttes de partis ei dans la querelle des langues. Les luttes de partis : entendons-nous. Dans un pays de liberté et de démocratie, elles sont inévitables, elles sont nécessaires, elles sont le signe de la vitalité politique de ce pays. Mais chez nous, elles absorbaient toutes les forces : on était de son parti avant d'être de soti pays. Au moment de l'invasion, c t état d'esprit a disparu comme par enchante ment. Dans aucun pays, l'uuîon sacrée n'a été plus sincère qu'en Belgique, nmis ne nous dissimulons' pas que beaucoup de Belges, ef surtout beaucoup d'hommes politiques belges n'ont pas tardé à revenir à leurs vieilles passions dans tout ce qu'elles avaient d'étroit et d'exclusif. Dans le gouvernement d'hier, il y avait trop de gens qui n'avaient rien appris, ni rien oublié et qui, sous la phraséologie officielle, gardaient intacts leurs préjugés et leurs rancune?. Il y en avait aussi dans l'opposition. Après les premiers jours d'allégresse du retour au pays, il ne faut pas qu'on nous ramène cette atmosphère empoisonnée. On l'a dit, on l'a répété, mais on ne peut trop le répéter, pour se refaire, le pays a besoin d union. Selon la belle formule de Clemenceau qui est applicable à la Belgique comme à 1 i France, il faut que le souci du bien public prime tous les autres. J entends bien ce qu'on pourrait me répondre ce sont là des formules de discours, des formules creuses; l'intérêt de parti ne prend-il pis toujours le masque du bien public? Il est vrai, mais la guerre a donné un sens plein, un sens précis à ces formules creuses. Malheur à qui ne le comprendrait pas. Une Belgique unie sachant bien ce qu'elle veut, une Belgique éclairée sur les conditions nouvelles de la vie européenne, aura au congrès de la paix une situation magnifique, pleine d'honneur et de profit : une Belgique divisée, une Belgique où les partis et les races reprendraient leurs antiques querelles serait traitée en mineure, en parente pauvre Heureusement aux dernières nouvelles qui nous viennent delà Belgique libérée il semble qu'on l'a fort bien compris là-bas. On a eu le temps de méditer, de se souvenir et de pré voirsous le joug allemand. La victoire est un merveilleux tonique : nous le voyons bien en France. Son charme opère en Belgique. L'immense rumeur populaire dont nous percevons l'écho est dominée par un chant de confiance. Dans tous les pays, c'est l'instinct national, l'instinct populaire qui a conduit les événements et les seuls hommes de ce temps dont le nom émergera decegrand drame anonyme. Ce sont — en dehors de quelques généraux dont se fera la légende — ceux qui ont incarné cet instinct populaire, Clemenceau, Lloyd George, le Roi Albert. L'instinct populaire belge a été merveilleusement droit et juste : comptons sur lui... L. DUMONT-WILDEN. — » ■ Faits menus, menus propos L'ËBAHISSEMENT FINAL D'une promenade récente en Belgique je rapporte à cette fin de guerre une impres sion qui ressemble fort à celle du début de la guerre. La paix, l'invraisemblable paix a éclaté, après avoir été tant de fois niée et la voilà; il nous faut nous en accommoder et vivre avec elle. Ainsi éclata la guerre que les augures déclaraiènt impossible, qui en tous cas ne pouvait durer que quinze jours, et il a bien fallu pendant quatre ans vivre avec elle. Dans les deux cas on s'est posé, on se pose la question : comment cela a-t-il bien pu arriver? Pour la guerre on raconte une histoira 'mbrouillée qui débute par l'assasinat d'un jalamiteux archiduc, puis il y a un enchevêtrement de irai iés qui font tomber les nations les unes sur les autres comme un jeu de ,:artes, mais avouez qu'en votre âme et onscience, malgré les glose» des discoureurs jfficiels et des journalistes vous n'y avez jamais rien compris, de même pour la paix . on nous dit : l'Allemagne était à bout. A bout ? Mais elle se battait très bien encore le il novembre au matin. Elle reculait? mais n'avons-nous jamais reculé; et il semble que ses chefs militaires soient aussi tiers de sa retraite que notre Joffre le fut de la sienne. Alors ? pourquoi la guerre? la paix ? pourquoi votre fille est-elle muette? pourquoi pleut-il? pourquoi ètes-vous incapable d'apprendre à jouer de la clarinette tandis que votre voisin sait ça de naissance ? pourquoi y a-t-il des tremblements de terre! pourquoi la lumière éclaire-t-elle ou comme dit Hégésippe Simon, les ténèbres reculent elles quand le soleil se lève? Vous ne me donnerez qu'un semblant de raison. A un pourquoi, je vous demanderai le pourquoi du pourquoi. les enfants excel-ent à ce jeu, ils « colient *■ leurs doctes parents parce que les enfants ne sont pas habitué- à se résigner à nos semblants d'explication. Là-bas, en Belgique, les gens libérés ?e tatent en ss demandant si tout ça est bien vrai, s'ils voient de vrais régiments belles, ' a Ça's» anglais, ou ^es fantômes de régiments. Songez que quelques jours plus tôt ils ne soupçonnaient rien. L'Allemagne «puisée, saignée, affamée? On leur avait dit ça en 1914, et c'était déjà vrai en grande p irtie et pour départager les affirmations en sens contraire, ils n'avaient • c'est énorme mai» insuffisant — que leur parti prÎ9 patriptique / H _ Et puis, patatras, voici la paix, comme (patratas) voici la guene. Nous pouvons être tranquilles, on va nous expliquer l'origine et le mode de ce» incidents. Précisément en France on avait commencé l'histoire officielle de la guerre de 1870-71. Encore dix ans et nous 11'au rions plus rien ignoré de cette petite guerre. Dans quatre-vingts ans — il faudra bien ce temps-là — nous saurons tout, absolument tout de la guerre de 1914-1918. J'ai peur que nous n'ayons pas la patience d'attendre. BOB. mlmi ■■ ■ MO MP» (friii" LA SITUATION POLITIQUE L'Éternelle Allemagne On l'avait prévu — mais que sert de prévoir ! — la paix: nous a surpris comme noue avait surpris la guerre et il apparaît que sur beaucoup de problèmes essentiels, l'opinion de nos dirigeants n'est pas faite. En tout cas, nous ne la ■eonnaissoiifl pas. Le travail s'accomplit dans Je mystère des chancelleries et tandis que la foule, toute à l'ivresse de la victoire, acclame partout tes généraux triomphants, les publicistes qui se piquent d'avoir des idées politiques, et les -diplomates amateurs refont lu carte du monde, guidés par un impérialisme impénitent ou car un humanitarisme échevêlé. Dans une" lettre-de Salonique qu'on m'a montrée, il y avait cette phrase : « Ici, chacun songe à refaire l'Empire d'Alexandre au nom du principe des nationalités ». En Occident, toujours au nom du principe des nationalités, n'y a-t-il pas des gens qui rêvent de l'Empire de Gliarlemagne, tandis que d'autres nous décrivent l'Idylle où vivra le monde sous l'égide de la Société des Nations. Gardons-nous de ces deux excès, le problème consiste à concilier un tsago réalisme politique avec î«9 principes de liberté pt de justice au nom desquels nous avons coifêuittji et qui ont été les animateurs de In victoire. Le commencement de cette sagesse politique est la méfiance de cette Germanie dont nous avons abattu l'orgueil et ruiné ' les monstrueuses espérances, mais qui n'est pas morte et qui ne mourra pas. On rencontre malheureusement parmi nous un certain norrbre de socialistes humanitaires qui, déjà, se laissent prendre ô ^apitoiement et à la comédie de la démo<-cratisation boche. I!s nous supplient, plu.; ou moins ouvertémént, de faire crédit à cette jeune République qui va réparer les crimes de l'Empire ; ils se refusent à Vé\i-dence du camouflage, ils n'attachent pas d'importance à ce fait capital que tout l'ancien personnel impérial est encore en fonctions. qu'Hindienburg commande, que r'emburg et Rernsiorfî jouent,un rôle qui r'est. effacé qu'en apparence, et qu'aux Affaires étrangères, à côté du socialiste Haase, figure le D1' .Soif, ancien ministre des Colonies, inspirateur du pangermanisme colonial, et l'un des conseillers les plus écoutés de Guillaume. II. Une autre erreur trop courante consiste à croire que, par un bon traité de paix, on pourra découper l'Allemagne en petits morceaux, ruiner à jamais son unité. Hypnotisés par les souvenirs historiques, ces gensrlà se figurent que nous sommes encore au temps du traité de Westphalie, au temps où les princes disposaient des peuples à leur fantaisie et où il suffisait de pensionner un grand-duc pour obtenir l'alliance d'un grand-duché. Tout l'indique, il n'est pas un Allemand, à quelque parti qu'il appartienne, qui ne tienne avant tout à cette unité allemande, à qui chaque Allemand sent qu'il a dû 'es quarante ans de prospérité inouïe à '«quelle la guerre a mis fin. Si nous parvenons â empêcher, les Allemands d'Au-'riche de s'agréger à la nouvelle République, nous aurons obtenu un résultat inespéré. Map quant à la désagrégation. de l'Allemagne, ce serait une folie d'y compter. Le bloc germanique subsistera donc, redoutable par sa masse et aussi, il faut bien le dire, par sa puissance de travail et d'organisation. Il faudra donc nous tarder d'un retour offensif de sa part. Les précautions qui ont été prises dans l'armistice sont très sages; il 'faut qu'il en subsiste des traces dans le traité de paix. \ la Belgique comme à la France, il faut abord une bonne frontière, qui rectifie ''absurde tracé qui nous fut imposé jadis n»r la Prusse, fi leur faut aussi les bénéfices et les sûretés d'une alliance qui, concilie t'sur un pied d'égalité, refasse, devant l'éternelle Germanie, l'éternelle Gaule. Si, triomphant des préjugés et des malentendus et. aussi, peut-être, de fraelques intérêts particuliers, nous parvenons à réali-ser cétte er-ande œuvre, nous aurons assuré, oour longtemps, notre sécurité, notre prosTiéi'ité et notre avenir. L. D.-W. PLANTONS ÛES ARBRES Peut-on reprendre un des thèmes chère à la Chronique d'avant-guerre ? En vérité, on se laisse prendre, et puis on se dérobe à la tendance de parler comme si les terribles quatre ans écoulés étaient non avenus, de continuer la conversation interrompue par le boche ; on se dit non 6arB raison que les jours qui commencent auront leurs travaux, leurs pensées, leurs hommes nouveaux; tous oeux-là qui sont nés à la vie intellectuelle et morale pendant l'affreuse chose, le monde de demain est à eux, mais c'est un champ dévasté, une table rase, ils auront tout à y créer, eux qui étaient des enfants il y a quatre ans..ét avec tous les droits qu'elle a à noije sympathie, cette jeunesse, -mais virilisé# par sa formidable expérience, nous pojvons prévoir qu'elle va nous écarter iéjbôrément nous, les vieillis, et sourire avle dédain à nos ragots d'un autre âge. w cependant, cependant, «la séance con-tlij» ». Non seulement 'tes cieux étoilés co^n uent leur ballet lyrique dans les cbBps de la nuit, mais les quelques vé- 11 rités premières où se limitent nos scien ces physiques ou morales n'ont pas chan gé.mais l'homme, l'homme lui-même, te qu'il renaît de la tuerie, n'est-il pas, at fond, identique à ce qu'il était hier. Allons-nous, par une timidité sénile, taire à jamais nos pauvres petits _rT",i f1"-partiennent, quoi que nous voulions, au grand trésor humain ? A-iors rep-ie^m' ui phrase, le tableau, le discours, la_ sonatt interrompus par la guerre, c'est agir selon le rythme perceptible de nos destinées, c'est aussi protester de la vanité de la barbarie qui ravagea le mondé, c'est traiter cette orgie de la-force brutale avec le mépris qu'elle comporte... Une assemblée de sages envahie par des sauvages se tait tant que cefi imibéci'les sont là à hurler, danser et menacer, puis avec calme, elle continue sa discussion.Imaginons que nous étions une assemblée de sages, reprenons un vieux thème, un refrai,"1-, une guitare de la Chronique : Beiges, plantez des arbres ! Vous souvient-il que*nous fûmes obsédants. Nous avons harcelé les Administrations destructrices des splendeurs svlves-t-res, nous avons (pratiqué la propagande par le fait en créant des fêles des arbres : de Wenduyne à la Fagne, de la Campine au Borinage, nous avons harangué, planté, chanté'de médiocres baliveaux en qui nous saluons l'espoir d'amoureux chercheurs d'ombres, d'oiseaux fatigués,, et d'horizons désireux de lignes plus harmonieuses. Nous avons créé la ligue des Amis de la Forêt de Soignes. Un jour, nous partîmes à quelques centaines et noue soulevâmes le Borinage, dont un fâcheux mercanti voulait détruire le bois, le bois rte Colfontaine. Et la grande tarasque, la bête aux mille pattes se remua à la pétition de ornemente mille Borains, l'Etat sauva le bois de Colfontaine. Vous en souvient-!] Alfred Manille. Rwié Stevens, Jean d'A.idenne, Buis, de Bruyre, Carton de Wiart, Eugène Keyrn, etc., mais je m'a perçois que ces noms, ceux d'une liste que je pourrais poursuivre, résonnent différemment, parmi nos -amis de nos amis tes ar bres il y a des morts, il y a des disparus ; et les bois, nos bois que nous avions cru sauver du mercanti ou de l'administration, en quel état le Boche nous les ren-ira-t-il ? Nous avons déjà ouï parler d'ef; froyabtes massacres. O forêt de Soignés; tes nefs, comme celles de Reims, où jouaient si bellement les rayons des soleils d'automne, se sont-elles écroulées ? S'il en est ainsi, à l'œuvre. Refaites la forêt avant la cathédrale. La science et le -travail suffiront pour .refaire fleurir sous nos cieSs en déibâicie, la multitudinaire floraison des œuvres gothiques, mais pour les 'orêts, parures de tonte urne patrie,, il y faudra, en plus, la collaboration des siècles.Totie les lectenirs de la Chronique furent avec nous corihwés pour la croisade à (la gloire des forêts. 'Cela se reconnaissait un lecteur de lar Chronique, à l'accent de fureur ou d'amour que lui donnait l'assassinat ou la beauté d'une futaie. Iils reprendront sur la terre dévastée leur imperturbable apostolat, parce que leur foi et leurs e'spoirs sont invincibles. Et voici, d'ailleurs, le motif que suggère l'infetant. Ces belles journées de la reconquête de la Be'teriquë, cette marche guerrière et triomphale, il faudra bien que ]«; principales étapes en soient immortalisées. Méfiez-vous, méfiez-vous du monument "ommémoratif. Sous prétexte que votre bourg a été sali ou meurtri par le Boche, ne le déshonorez pas, ne le ridiculisez pas Dn enrichissant de quelque allégorie pon-cive ou ampoufée de marbre ou de bronze Certes, Bruxelles, — sa suprématie la contraint à ce douloureux honneur — n'échappera pas à la colonne, à l'Arc de triomphe, au monument équestre, ou pé-1-estre qui aura pour excuse d'avoir sur «on socle ou son soubassement lia date de l'entrée du roi Albert. Et Anvers et Lié-ee?.... iil y a là-!bas des sculpteurs qui ont des démangeaisons dans leurs ébauchoirs. Mais les bourgades modestes, les simples villages même, qui datent dès main-+enant leur« laborieuses existences de l'an T de la nouvelle liberté, ceux qui ne veulent pas ouHier te jour où le roi passa, ou plus simplement, le jour où ils revirent un uniforme de soldat belcre, rm'ils éprennent le vieux rite, qu'i'ls plantent l'arbre du souvenir, le monument commémoratif à la portée de toutes les bourses communal! es. Le geste — pour employer le jarcon usuel.— aura en plus de sa valeur prouve et historique, une .portée dWempile il prêchera par l'.°xem<p1e, au menteur moment, à l'instont décisif 011 un peuple repart vers de nouve'.Pes destinées, ce resr>eet des hea-u-tés naturelles qui sont tes beautés essentielles. Tous les chefs-d'œuvre de l'art n'existent epu'après les .chefs-d'œuvre de la nature et s'ils concertent avec eux une mvstérieuse et souple harmonie. Dès l'instant ou'une patrie échappe aux brutes, rendez-lui ses charmes les pins doux et les plus simples, qu'elle soit une «oie pour la vue autent que pour l'âme, cjue la douceur de vivre entre humains n'y oit d'égale eue fa caresse de se® pavsages. Plantez des arbres commémor a t ifs. Plantez des arbres. Léon SOUGUENET ÉCHOS Détaissiocuefla-t-il ? Il y a deux éco'-es à ce sujet. Le Gouvernement belge doit-il rendre spontanément son tablier ou s'exp'iquer devant les Chambres.Il est compréhensible qu'il s'efîace devant un monde nouveau et les conditions qui modifièrent son existence disparaissant. 11 semble bien iégulier qu'il veuille dire oe qu'il a fait et se faire juger. Discuté avec animosité a-t-il droit aux pommes cuites ou au laurier ? Aux deux probablement. C'est très pratique d'avoir mis la^ roche Tarpéienne près du Capitole. Il n'y avait qu'un, pas à faire pour exécuter les deux jugements successifs et contradictoires auxquels a droit tout homme. Le rêve serait de rester à distance égale de ces deux monuments (?), Mais c'est impossible. MANNEKEN-PISS ET LES BOCHES Hôte do $e*tfiee Intéressantes les dernières instructions en vue du déménagement du ministère des Affaires économiques figé au Havre. L'auteur ? M. le major Thys, l'excellent directeur général du secrétariat et de l'ad-miaii6tratioin. On ne peut pas dire de lui de rainimis non curât prœtor. Il prévoit tout jusqu'aux moindres détails. Lisez plutôt ce qu'il fait ATiré à la machine et copier à cent exemplaires. « N° 7 : les cha.ses seront ficelées par six, l-es fauteuils ét porte-manteaux ordinaires du bureau par deux. » Voilà bien ce qu'il fallait qu'on sût ! Mais voyons la suite. « N° 8 : les corbeilles à papier seront emballées par les soins (!) de la Direction générale du secrétariat et de l'administration. » Et les rouleaux de papier ? « N° 9 : chaque agent fera un paquet de tous les articles de bureau mis à sa dispo-' s'tioii ; ces paquets porteront une étiquette indiquant le nom du propriétaire et seront renfermés dans les ajrmoires. Les clés des armoiires et 'tiroirs seront remis {sic) aux agents administratifs. » -Voilà qui est clairement e^prinyi. Si, avec cela, les archives du gouvernement belge n'arrivent pas rue de la Loi, ce ne sera pas de la faute de l'Administration. Ne la blaguons pas. Si M. Van der Elst dont Ha camaraderie politique fit le successeur de Banning et de 1 ambrrmont au ministère des Affaires 'trangères avait eu soin, non. de faire; ficeler les chaises, mais de mettre en siYreté au- début d'août 1914 les dossiers de son ■léipartement qu'il fit ranger méticuleuse-mént dans les tiroirs des ' diveirs bureaux, tes boches n'y auraient pas trouvé les rapports de nos agents diptomaticT-ues ni tes notes secrètes dont l'ennémi a fait si grand état pour tenter de démontrer que la -Belgique songeait avant la oruenre à -rompre sa neutralité et pour établir que la majorité de nos chefs de mission prémunissaient te gouvernement belge contre le danger de la guerre, non de la part de l'Allemagne mais de la part de la France. Conclusion : Le major Thvs qui a de l'ordre et de la méthode n est pas encore nommé lieutenant-colonel ; quelques-uns des avisés diplomates d'avant-guerre ont été rendus aux douceurs de la vie privée et M. Van der Elet, en récompense de son flair d'artilleur, a été nommé ministre à Madrid. Pourquoi pas? Le premier journal qui parut à Bruxelles et gagna la province belge après la victoire, c'est Pourquoi pas ? Les boches eta ent encore là. Ils purent acheter le numéro et en savourer l'illustration : un Manneken-piss,compisse abondamment la horde des Huns en déroute. Il y a aussi un Guillaume II avec un sicré-cœur, saignant abondamment de douleur, à la pensée des malheurs de Louvain et autres lieux. Pourquoi pas ? reprend sa publication hebdomadaire, avec, pour le premier numéro, une collaboration occasionnelle des noms de littérateiurs belges les plus connais. Mais on peut y connaître d'un article de Dumont-Wilden sur Guillaume II. Cet article écrit en août 1914 et réservé pour des causes qu'on devine montre qu'on peut être moustiquaire .et prophète. Citons ces beaux vers d'Aîhert Giraud qui servent de préface à Pourquoi pas ? Deuxième série : Jeunes gens pleins de jours, qui, de vos fraî- Chantiez l'hymne à la joie, au seuil des temps „ . , [nouveaux. Vous qui portiez, parmi vos désirs et vos 1 ... ... [fièvres, La cite rebâtie au fond de vos cerveaux, Jeunes gens anxieux de repétrir le monde, ^ous tous sur qui,vaincus par le siècle écoulé, vos devanciers comptaient pour rendre plus ,, [féconde L, œuvre ingrate à laquelle ils avaient tra- , [vaillé. O cœurs mystérieux ! ô forces ignorées ! O vous, notre espérance! ô vous, notre regret! Dont un sabre a fendu les têtes inspirées, Une balle détruit le poème secret t Vous qua l'oubli menace et que la chaux [dévore, Quelque soit le clocher d'où vous étiez venus. Que votre nom d'enfant soit obscur ou [sonore, Visages familiers ou profils inconnus, Vous devons épuiser, pour apaiser votre âme, Quand les glaives seront rentrés dans les [fourreaux. Ce qui peut nous rester d'énergie et de [flamme, A répandre chez bous ie culte des héros t Brassards hiéroglyphiqaes On sait que cette guerre fertile en enig-mes stratégiques nous a proposés d'autres « jeux d'esprit » plus simples, mais cependant bien déconcertants. Il s'agit du jeu des initiales qui remuèrent toutes les appellations offioelles. D'aucunes sont déchiffrées par tout le monde en France et Belgique, tels sont G. Q. G. ; R. A. T. ; G. V. C. C. I. S. L. A. qui est belge est déjà plus difficile, lisez : Centre , d'instruction des sous-lieutenants auxiliaires. Que dites-vous "de I. D. M. A.? On Hfc ça sur l'automobile de noire ami Rolland de Liège et on ne commence à découvrir qu'en sachant que Rolland est assim'lé à un colonel et que c'est un de nos ingénieurs ès automobiles! les plus savants. Alors on traduit : Inspection du matériel automobile. Et T. P. E. I. ? Cela regarde notre ami Léon Hennebicq qui porte maintenant à Anvers un uniforme d'officier de marine. Lisez : Transports par eaiu à l'intérieur. Si vous rencontrez avec les troupes quoiqu'un de la Chronique vous lirez sur sa manche C. G., ce qui veut dire : Correspondant de guerre. Nous avons renoncé en effet à l'appellation anglaise War correspondent parce que les initiâtes W, C. iprêtaient à confusion.pregolî > Ainsi, son Ex-Majesté Guillaume II, h 1 instar de Jérôme Paturot, songe à una position sociale pour lui, destinée à remplacer ceille qu'un destin fâcheux lui avait acoordée. Le bourreau détrôné oscille entra la carrière d'ingénieur et celle d'architecte ! Que d'usines, de fabrique brûlées, ravagées, mises à sac ; que de reines noyées, dont la reconstitution, la remise au point nécessiteront l'active intervention d'un ingénieur, qui est en même temps, aquarelliste adroit, compositeur distingué, orateur à la parole enflammée, pasteur plein d'onction, chorégraphe expert... Donc le père de il'inefFab'e Kronprinz peut trouver -à utiliser promptement ses aptitudes d'ingénieur Mais il n'aurait pas moins aisément l'occasion de tirer profit de ses connaissances architecturales, lesqueles doivent aussi être fort étendues. De .sorte que, tout bien considéré, il optera probablement pour l'architecture. Ah ! certes, il v a aussi de l'ouvrage pour les architectes et le choix — probable — du souverain dégommé apparaît exeel-'ent.Celui qui, si bien., si largement, si kolos-salement a su détruire; s'appliquera con-grûment à recréer, et, vu l'universalité de sou génie qui est. nul ne l'ignore, ùber ailes, il .fera vraisiemblabîement des merveilles ! Et pourtant, il s'est montré dans la démolition, si puissamment doué d'efficieti' ci/, comme disent les Américains, i' a manifesté une supériorité tellement écrasante sur tous ses devanciers, Attila, Gengis-Khan, e1 autres, que si grande confiance ait-on en- sa valeur comme architecte, on ne peut s'empêcher de penser que la construction, la réfection, la restauration, s'adapteront moins brillamment à ses incomparables qualités naturelles et acquises. De sorte que si l'on est amené à reconnaître que Guillaume de Hohenzollern construit et « retape » bien, mille voix s'élèveront peur clamer que Guilaume d« HohenzqHern_ détruit infiniment mieux ! Et puis, rien ne prouve que le petit-fils de » l'inoubliable grand-père » a tir» ;a latitude de choisir à son gré, sa profession de demain ? Peut-être les Alliés lui ea imposeront-ils

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Toevoegen aan collectie

Locatie

Periodes