La dernière heure

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25 januari 1914
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s.n. 1914, 25 Januari. La dernière heure. Geraadpleegd op 25 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/2r3nv9br33/
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La Dernière Heure LE PLUS GRAND JOURNAL BELGE, LE MIEUX RENSEIGNÉ ~ N. 25. NEUVIEME ANNEE. ^ BDBESDX : 9, rue St-Pierre a BRUXELLES. t En ««main# : do 9 à 5 1/2. Jours fériés*, de 10 à midi. *T/?!£nh \ Annonces et Abonnements 43 70 P / Réd. 4040 Parlem. 8913 Direct. 9g7 1 Bruxelles ABONNEMENTS proyincb Fr. 1.00. . . UN MOIS . . » 3.00. . . TROIS MOIS Fr. 4.00 » 6.00. . . SIX MOIS. . » 8.00 » 12.00. . . UN AN ... » 10.OO CIÏVQ CENTIMES TOUTES LES SEMAINES L'Édition Illustrée (1© pages) Lf. numéro s centimes ABONNEMENTS Pour l'Etranger les prix de Bruxelles, le port en pins. H n'existe pas d'abonnement mensuel. — Pour Bruxelles indiquer en s'abonnantsi l'on désire recevoir l'édition du soir ou celle du matin. - Les frais de recouvrement sont à charge des abonnés. | (. DIMANCHE 25 JANVIER 1914 SERVICES DE PUBLICITÉ Les annonces et réclames sont reçues aux bureaux du journal et à ï Ancnr.r f'avas. 8, Place (les Martyrs, 8 (l"étase), à Bruxelles. (Téléphone 585). < LES SOLDATS AU SERVICE DES PAYS ÉTRANGERS On fait grand bruit autour de l'envoi, en Turquie, de la mission militaire allemande Liman von Sanders. De tout temps, les nations ont pris ainsi à leur solde non seulement des officiers, mais même des soldats étrangers. Avant, la révolution, la France entretenait un certain nombre de corps de ce genre, mais à côté des troupes purement mercenaires, comme Royal-Italien, Royal-Allemand et les"Suisses, d'autres étaient formées de réfugiés politiques auxquels le gouvernement royal accordait sa protection, tels que les régiments irlandais et Bercheny-Hus-sards composé de Hongrois immigrés à la suite de Racocsy. De même la Révolution eut sa légion franche, recrutée parmi les « patriotes » belges et néerlandais. La Restauration, malgré sa haine contre les auxiliaires de l'empereur, ne put refuser asile à ses soldats étrangers, proscrits dans leur pays d'origine. On les fondit dans un corps nouveau, la légion Ho-henlohe.Licencié en 1830, ce régiment fut reconstitué l'année suivante sous le nom de Légion étrangère, pour recueillir les étrangers exilés à la suite des mouvements révolution-► naires dont presque toute l'Europe venait d'être le théâtre. Ce fut l'origine de la Légion étrangère donl l'organisation n'a subi, depuis quatre-vingts ans, que des modifications de détail. Dans l'armée allemande, également, servaient des soldats étrangers : c'est ainsi que le premier officier de l'armée allemande qui tomba en 1870 était anglais; il s'appelait Winslow et faisait partie de la fameuse reconnaissance du hoirie 25juillet. ncrra:'ni""a BÏ1 Et voici une histoire amusante, dont le héros est le landgrave Frédéric de Hesse, contemporain du roi Frédéric II de Prusse. Prince fastueux et vëstatile de goûts, épris d'abord de gloire militaire, ill mit son armée sur un fort bon' pied, mais il s'en fatigua et ne rêva plus alors que d'éblouir l'Allemagne par le luxe de sa cour, la richesse de sa galerie de peinture, la splendeur de ses équipages et les l'êtes de Wilhelmshoehe. Par malheur, tout cela coûtait fort cher. Comment convertir en tableaux de maîtres et en chevaux de prix les soldats inutiles qui se morfondaient dans leurs garnisons et qui, eux aussi, coûtaient fort cher? L'insurrection des colonies anglaises d'Amérique vint fort à propos fournir la solution du problème.Le Landgrave vendit en bloc son armée de 12,000 hommes au gouvernement britannique pour 21 millions de thalers; en outre, il devai} toucher une indemnité variant dh 300 à B50 mark pour chaque soldat tué ou blessé. Cette stipulation eut pour effet de consoler facilement le souverain, lorsque ses sujets périssaient sur le champ de bataille. Après la désastreuse canj.pagne de 1776, Washington, désii'eux de relever le moral des Américains par un coup d'éclat, avait, franchi le Delaware en plein hivij;r et surpris à Trenlon le corps he/ssois dont il tua 1G50 hommes. A celte nouvelle, d/.t Réginald (vann, auquel nous empruntons cette anecdote, le cœur do Frédéric se l'emplit d'aise; il s'en félicitait cyniquement dans une lettre adressée au propre chef /Je la malheureuse troupe, le baj on de Hohen-berg.I.a joie du paterfiel monarque se tempérait, toutefois, de deux regrets : il aurait pr/jféré qu'à l'exemple des.compagnons de Leonidas, tous ses soldats Fussent morts, sans reculer d'un pj.s et il se plaignait amèrement de la mauvaise foi des Anglais qui rj.'accusaient qu'une perte de 1455 hommes et le frustraient ainsi A'un légitime bénéfice. Actuellement encore, des officiers servgnt dans les armées étrangères. Les instructeurs prussiens, pas/;és à la solde du sultan de Turquie portent en tout temps l'uniforme ottoman et ont combattu cofitre les Bulgares au cours de la ca.fnpagne de Thrace. Le lieutenant bavarois Preysing commanda une; patrouille de cavalerie et le lieutenant-colonel von Lonow fut placé !h la tête du détachement de Derkjtss en 1012. Psijr contre, il est à remarquer que les instructeurs français détachés à l'armée hellénique conserver/H leur tenue française et n'ont jamais paru sur un champ de baille balkanique. A. B. EST-CE ENCORE UN COURT-CIRCUIT? VIOLENT INCENDIE RUE DU LOMBARD LE FEU ET L'EAU-ONT OCCASIONNÉ DES DÉGÂTS TRÈS IMPORTANTS Un incendie d'une violence extrême , s'est déclaré ce matin dans un vaste immeuble de la rue du Lombard. S'il ! n'a pas été complètement détruit, plusieurs étages ont été la proie des flammes et l'eau a fait aux autres des dégâts considérables. La maison sinistrée Tous les Bruxellois connaissent la belle et spacieuse maison de rapport qui s'élève au coin de la rue de l'Etuve et. de la rue du Lombard. Elle est construite en pierres blanches dans un style assez original pour qu'il ait retenu l'attention des passants. Le rez-de-chaussée, est occupé par les magasins de M. Polfliet, négociant en instruments de mjasique et phonographes.L'immeuble, en plus de l'entre-sol, d/' bâtiment menaçait à tout instant de s'écrouler dans la rue. D'ailleurs, des débris de corniches fumantes tombaient fréquemment sur le sol et le danger était grand pour les pompiers qui, malgré le froid, se dévouaient courageusement. Le feu circorsc it Vers 6 heures et demie, le feu était circonscrit et une heure après 011 pouvait estimer qu'il était complètement éteint. Le matériel d'incendie quitta les lieux et une équipe de pompiers s'employa toute la matinée à ( déblayer les décombres du toit et des étages, de façon que la chute de matériaux ne soit plus à craindre et que la circulation puisse être rétablie. Des barrières Nadar furent établies et la tourelle qui menaçait ruine fut d'abord abattue. Vers 11 heures etrdemie, l'accès de la rue, sauf les trottoirs, fut rendu au public et le service des trams, interrompu, put être repris. De nombreux fils téléphoniques passant au-dessus de la maison durent être IL a rtic supérieure de l'immeuble est détruite comprend quatre, étages et des mansardes.Il est habité pfar de nombreux locataires et plus de t/ ente personnes s'y trouvaient cette nuit. Les appartetf îents, tous luxueusement meublés, cony prennent sept pièces et sont desservi/. par un ascenseur établi au milieu du bâtiment. Dans les mansardes dormaient des bonnes, ain/â que les époux Pasteur et Heynen ; y a quatrième étage est divisé en deux aj/ partements, occupés respectivement p9J MM. Soupaert et Leblicq. Sauve-qui-peut Vers 4 h. 3/4, un locataire des mansardes * .yant du se lever, constata qu'une ode/ar caractéristique de « brûlé » emplissait sa chambre. En s'aventurant sur lo palieT, il n'eut pas de peine à se convaincre que le feu était dans la maison. Une fumée âcre se répandait à cet éta&»e. 11 donna aussitôt l'alarme. iy était temps. La cage d'escalier allai# , être innaccessible. Ce fut un sauf qtVi peut général. 'Les locataires, surpris dans leur som-rtf ^ei^durent se sauver à peine vêtus pour •V tre recueillis dans des maisons voisines. , 'Il ne fallait pas songer à sauver quoi . que co soit. Le feu se répandait dans / les combles avec une rapidité effrayante et déjà les flammes perçaient le toit. Les pompiers A 4 h. 40, les pompiers de la grand'-garde, à quelques pas de là, furent prévenus et arrivèrent aussitôt sous les ordres du lieutenant Dubois. Avertis de l'importance du sinistre, le lieutenant Van Êsse et le. commandant Cayaerts les suivirent de près. Celui-ci prit aussitôt le commandement du service d'extinction. Iout le matériel d'incendie disponible fut amené sur les lieux, ainsi que les deux grandes échelles d'incendie. Amorcées à des bouches d'eau, rue du Lombard, rue de l'Etuve et rue de la Violette, neuf lignes d'extinction furent mises en batterie. Le foyer de l'incendie fut combattu par l'intérieur et par l'extérieur, au moyen des échelles. Le froid rendait excessivement pénible le travail des sauveteurs. Leurs vêtements étaient recouverts d'une cuirasse de glace, des glaçons s'accrochaient aux échellons dés échelles, rendant leur accès particulièrement dangereux. Bientôt, une grande partie de la rue du Lombard et de la rue de l'Etuve, ne formait plus qu'une vaste piste de patinage, sur laquelle on conçoit avec quelle peine les pompiers devaient évoluer. Pendant ce temps, l'incendie faisait rage; du toit et des fenêtres de l'immeuble, qui a 60 à 70 mètres carrés de surface, s'élevaient des flammes sans nombre, immenses et hurlantes sur l'action de l'eau. La foule Bien que l'heure fut très matinale, bientôt une foule nombreuse se pressait aux abords des lieux du sinistre. Elle était formée par les voisins habitants de petites maisons de construction ancienne qui cent foip faillirent prendre feu au contact des flammèches qui se répandaient en abondance tout autour de l'incendie. Elle était surtout accrue par les nombreuses personnes qui participent au marché matinal de la Grand'-Place et des rues qui y abousissent. Un service d'ogre fut établi par M. Tayart de Borms* commissaire de police de la 2* divisio/n, secondé par son adjoint* M. Van Herck. M. Max, bourgmestre, prévenu, s'était également transporté sur les lieux du sinistre. Des tehefs des services des eaux, du gaz, de l'électricité et des téléphones étaient également présents. Au fort d'à l'incendie, la cabine _ de l'ascenseuç, arrêtée au haut de l'immeuble, v'int s'abattre au rez-de-chaussée. Les câbles et le gabarit qui la soutenaient avaient cédé sous 1 action du feu. Un tourelle surplombant l'angle du coupés ;il en résulta une certaine perturbation dans les services du téléphone; mais elle ne fut pas de longue durée. Dégâts très importants Les dégâts sont difficilement estimables, mais ils sont considérables. Un€ vingtaine de pièces composant les mansardes et le quatrième étage ont été pour ainsi dire complètement détruites par le feu. Le 3* étage, habité par M. té docteur Jacques, a ses plafonds défoncés en plusieurs endroits et il a été complètement inondé. L'eau a également causé de grands dommages à l'immeuble lui-même e1 aux autres appartements, dont les riches mobiliers sont, par endroits, dans ur bien triste état. Un court-circuit ? Les causes de l'incendie ne sont pas encore nettement déterminées. Nous avons dit qu'un ascenceur étail établi dans la maison. Les installations électriques qui l'actionnent se trouvaienl dans les combles et des fils d'éclairage y étaient branchés. Les pompiers ont parfaitement constatés que le feu a pris naissance au sommet de la cage de l'ascenseur, de iè il s'est communiqué à une mansarde, è ce moment inoccupée. Il y a pris corps et a gagné ainsi tout l'étage. Dès le début de l'incendie, on a remarqué à la couleur des flammes que les engins — moteurs, etc. — métalliques se trouvaient au centre du feu. On peut donc admettre, qu'hier ur court-circuit s'est produit sans avoii immédiatement de graves conséquences et que le feu a couvé de longues heures avant de prendre l'intensité qu'il avail au moment où on s'en est aperçu. La Russie tente de lutter contre l'Alcoolisme sur le terrain financier Saint-Pétersbourg, samedi. — Le conseil d'empire a commencé, aujourd'hui, la discussion du projet de loi concernant la lutte contre l'alcoolisme. Le comte Witte a exposé dans un assez long discours, que ses successeurs^ au ministère des finances ont dénaturé le caractère du monopole de l'alcool qui ^ été établi avec l'intention de réprimer les progrès de l'alcoolisme. Le peuple, a-t-il dit, dépense en alcool plus d'un milliard, tandis qu'on ne consacre que 160 millions à l'instruction populaire. En 10 ans; les recettes du monopole de l'alcool se sont accrues d'un demi-milliard. Il n'est pas étonnant qu'un disponible soit ainsi obtenu. Le moyen par lequel on constitue ce disponible, principalement destiné à la défense nationale, est anormal. Il serait préférable, dit le comte Witte, d'arrêter les recettes du monopole de l'alcool à un ohiffre fixe et d'employer les excédents à combattre le fléau national de l'alcoolisme. Sans doute, il est nécessaire le ménager les crédits pour la défense nationale, mais on .ne doit pas les obtenir par des moyens qui ruinent la santé du peuple. Mieux vaudrait se les procurer par de nouveaux emprunts. Le président du conseil a répondu que le but visé par le comte Witte n'avait pas été perdu de vue et qu'on s'efforce encore de l'atteindre aujourd'hui comme par le passé. La consommation de l'eau-de-vie par tête d'habitant n'a pas augmenté au cours des dix dernières années et l'accroissement des recettes du monopole n'est pas dû seulement à une augmentation de consommation, elle tient aussi à un relèvement des prix de vente et à une diminution des frais d'exploitation qui ont été réalisés grâce à des perfectionnements techniques. CLÉRICALISME D'EXPORTATION LES MISSIONNAIRES ONT TOUT FAIT EUX SEULS SONT GRANDS ET NOBLES LES HÉROS CONGOLAIS OUBLIÉS I Nous nous sommes donné la T_ |L f peine de relire l'élucubration L/iil prononcée par Debroqueville pour couvrir la casserole de la ligue antimaçonnique et prouver que rien ne séparait celui-ci de M. Renkin. Ce discours est une vaste pitrerie à côté de la question débattue au Parlement. Le premier ministre a cru sauver la situation en faisant un éloge pompeux des missionnaires que personne n'attaquait, mais qui s'en prennent à tout le monde jusques et y compris le clérical ministre des colonies. Certes, personne ne oonteste que l'é-vangélisation oonstitue un facteur important de colonisation. Les missions protestantes, à ce point de vue, ont une histoire qui ne le cède en rien à oelle des missions catholiques. Mais, quoi qu'on en pense ou qu'on dusse en penser sur les bancs ministériels, il ne suffit pas d'avoir des missionnaires pour coloniser un pays. Il y a missionnaires et missionnaires. Ils ne sont pas infaillibles. Ils commettent, comme tout être humain, des fautes et des erreurs. Leure méthodes ne sont point toujours irréprochables, témoins les fermes chapelles qu'on a dû supprimer. En somme, ils ne dépassent pas en courage et en abnégation, nos officiers, nos explorateurs, nos magistrats, nos ingénieurs, voire même les simples artisans qui, expatriés comme eux, contribuent bien, pour leur part aussi, à la prospérité de la colonie. Il y a, incontestablement, une injustice blessante pour tous les pionniers congolais, ainsi que pour tous les civils et tous les office- engagés dans l'œuvre 1 avec u-t bxt'ixt-sivisme et cette exagération d'orateur de meeting, le seul, l'unique, l'inégalable mérite des missionnairés. II a fallu avant les mi.c|'onnaires de-courageux explorateurs et de vaillants soldats. Us ont connu la colonie sauvage, sans organisation et le sacrifice de leur santé et de leur vie a ouvert la voie aux malins qui, aujourd'hui, à coups de subsides et de concessions, se taillent une large part du gâteau colonial.Un premier ministre, digne de ce nom, n'aurait pas dû leur faire l'affront de les oublier. UN'SELF-MADE-MAN„ COMMENT DONALD SMITH DEVINT LORD STRATHGONA Lord Strathcona, le haut commissaire du Canada qui vient de mourir, à Londres, à l'âge de 95 ans, n'avait acquis sa situation et sa fortune qu'au prix d'un travail acharné et de tous les instants. C'était le type accompli du « self made man ». Né Donald Smith et neveu d'un gros négociant en fourrures, John Stewart, établi au Canada, il s'avisa, à 18 ans, après ses études primaire?, d'aller rejoindre son oncle, qui le fit entrer comme employé au service d'une compagnie de là Baie d'Hudson, laquelle compagnie possédait à elle seule la presque totalité du territoire canadien, et avait établis des espèces de « bureaux de troc » où les Indiens venaient échanger des fourrures contre des marchandises fort diverses. C'est dans un de ces bureaux de troc du Lebrador, que le jeune Smith fut envoyé. Il séjourna treize ans dans ces régions désertiques et neigeuses, où, ayant introduit la culture de la pomme de terre Lord Strathcona et d'autres légumes, il se fit remarquer de ses chefs, qui, doublant ses appointements, le déléguèrent pour une période de dix ans comme acheteur principal dans le nord-ouest. En 1871, il fut désigné comme député de Winnipeg, et, l'année suivante, membre du conseil exécutif des nouveaux territoires du Nord-Ouest canadien. Il fut nommé haut commissaire du Canada à Londres, en 1896, et promu baron Strathcona en 1S97. Tel était le « self madç man », que nos voisins d'outre-Manche citeront longtemps encore comme l'exemple de l'énergie, de l'habileté, du travail et de l'intelligence. LES FUNÉRAILLES NATIONALES DU GÉNÉRAL PICQUART Les Incidents entre la Famille et le Gouvernement M. Clemenceau et M. Gast [De notre Correspondant.] C'est M. Clemenceau qui a suggéré au fouvernement l'idée de faire au généra 'icquart, exceptionnellement, des obsèques nationales officielles. Le général est mort lundi, à 5 heures du matin. D£s le début de l'après-midi, M. Clémenceau était à Amiens. Le gouvernement a accueilli l'idée avec enthousiasme. Mais, sur ces entrefaites, la famille, arrivée à Amiens, montrait son opposition. Cette famille comprend MM. Jules, Jean et Paul Gay, qui sont, avec M. Emile Devrot, les quatre neveux du défunt. Deux sont officiers, un autre est professeur à la Faculté de Lille. Le quatrième est industriel. Mais tout aussitôt le chef de famille parut être M. Gast, ancien député de Seine-et-Oise, cousin germain du général, et assez peu l'ami de M. Clémenceau, auquel il garde rancune d'avoir généralisé le lieutenant-colonel Picquart dans les conditions que l'on sait. L'on cite même cette parole de lui : « Le grand malheur de Picquart aura été d'avoir rencontré Clémenceau ». M. Clémenceau voulant exalter le général Picquart — qui, d'ailleurs, avait demandé ^es obsèques simples, san3 fleurs, ni couronnes, ni discours, — se heurta donc, dès le début, à la volonté ferme et résolue de M. Gast, décidé à la fois à faire respecter les volontés du défunt et à empêcher la manifestation projetée. La journée de mardi fut orageuse. Toute cette journée, l'autorité militaire d'Amiens attendit des ordres de Paris. M. Gast et la famille avaient fixé les obsèques à mercredi, onze heures. L'autorité militaire donna contre-ordre aux pompes funèbres. Et le Parlement votait les crédits, dans l'après-midi, pour les obsèques nationales. Mais, à sept heures, M. Gast donna de nouveau et définitivement l'ordre aux pompes funèbres d'être prêtes pour mercredi, onze heures, « quoi qu'il arrive ». Ce fut le mot prononcé. Et l'ancien député déclarait encore : « Quand je devrais conduire le général à la gare, seul, avec ses neveux, je le conduirai demain, à avec les seuls honneurs militaires d'us au grade du général Picquart. M. Clémenceau .n'y assista pas. Mais le prési dent du conseil et le ministre de la guerre, ainsi mis en échec, avec le Par lement, par la volonté de la famille, eurent, à la préfecture, après les obsèques, une entrevue avec M. Gast et les neveux du général. L'entrevue fut assez orageuse. Les membres du gouvernement réclamèrent impérieusement la soumission aux volontés de la Chambre et du Sénat. M. Gast et un des neveux ne cédèrent pas. Mais les autres héritiers adressèrent au président du conseil la lettre .qui a été publiée par la presse. Cette lettre était signée : Jules Gay, Jean Gay et Paul Gay, neveux et plus proches parents du général Picquart. Cette dernière mention s'adressait à M. Gast, qui était le pilier de la résistance au projet d'obsèques officielles, bien que n'étant que le cousin germain du défunt. Les Funérailles solennelles Paris, samedi. — Les funérailles, aux frais de l'Etat, du général Picquart, ont eu lieu ce matin. Les troupes de la garnison de Paris, chargées de rendre les honneurs, se sont massées à la gare dii Nord à partir de 8 h. 1/2. Les présidents du Sénat et de la Chambre et les ministres sont arrivés à 9 h. 25, le président de la République à 9 h. 30. Il s'est incliné devant le cercueil, a serré la main aux membres de la famille et a assisté à la levéfe du corps. Le cortège s'est mis en marche à 9 h. 40, puis le président s'est retiré. Dans l'assistance, on ^remarquait MM. Alfred Dreyfus, Fallières, Clémenceau. Le corps a été conduit au cimetière du Père-Lachaise où a eu lieu l'incinération en présence des membres de la famille. • La cérémonie a pris fin à 11 h. 45. — Havas. LE TSAR NICOLAS RECHERCHE LA POPULARITÉ Saint-Pétersbourg, samedi. — Aujour-dhui a eu lieu, en présence de l'empereur, des grands-ducs et de tous les ministres, une Féunion organisée par le zemstvo de Saint-Pétersbourg. Le président du zemstvo a remercié l'empereur et lui a exprimé la joie protonde que sa visite cause aux membres du -zemstvo. 11 a déclaré au souverain que tous conserveront un impérissable souvenir des paroles que l'empereur a bien voulu prononcer en ce qui concerne les besoins du pays et sur la nécessité de travailler avec une énergie nouvelle à accroître son bien-être. Le président a offert ensuite au tsar le pain et le sel. L'empereur a exprimé ses remerciements pour la chaleureuse réception qui lui était faite. Il a dit toute sa satisfaction de voir réunis dans la capitale une grande partie des membres des zemst-vos. Il a formulé le vœu que l'institution des zemstvos poursuive son activité féconde. L'empereur est demeuré présent à la réunion plus de deux heures et demie. — Havas. LES CALAMITÉS MEXICAINES El-Paso, samedi. — Une épidémie de variole ayant éclaté parmi les réfugiés mexicains, le gouvernement a prescrit la vaccination des milliers de soldats, de femmes et d'enfants qui ont franchi la frontière après la chute d'Ayinaga. Us sont maintenant retenus à El-Paso. — Reuter. L'ALBANIE, FOYER DE DESORDRES Un meeting* de l&alissores révoltés à Burazzo. Un de leurs chefs y prêche la reprise de la guerre contre le Monténégro LA DISTRIBUTION DE LA CORRESPONDANCE PRIVÉE UN DÉPLORABLE SYSTÈME FACTEURS IMPROVISÉS GAMINERIES ET INDÉLICATESSES [Par un correspondant militaire.] La suppression des facteurs militaires a, comme-on le sait, jeté la perturbation la plus complète dans^^^^^e^s^m-^ Elle^a eu pour effet d'amener, en très peu de temps, le détournement de plusieurs centaines de lettres dans l'armée et comme conséquence pénible, la mise, devant le conseil de guerre, d'un nombre relativement considérable de jeunes militaires. Les 11ns ont été frappés pour actes indélicats, résultant de la légèreté avec laquelle ils remplissaient les fonctions de facteur, dont ils ne saisissaient pas l'importance; les autres pour s'être approprié, par étourderie, par plaisanterie même, des lettres, qu'ils détournaient avec d'autant plus de facilité qu'ils étaient sollicités par les .circonstances. IMPRÉVOYANCE MINISTÉRIELLE D'autres enfin, les vrais voleurs ceux-là, ont échappé à toute répression, parce que, avec un peu d'expérience, ils pouvaient opérer à coup sûr. Il ressort de l'examen des travaux des enquêtes militaires et des" commissions judiciaires, qui ont eu à examiner tous ces manquements graves à la discipline, que c'est à l'imprévoyance du ministre de la guerre qu'il faut attribuer tous ces délits et que seul M. Debroqueville doit assumer la responsabilité morale des condamnations qu'ils ont entraînées. Dans le même ordre d'idées, certain conseil de guerre a cru devoir protester en acquittant purement et simplement de malheureux prévenus, même en aveux ! Sous la pression des autorités judiciaire et militaire, le ministre de la guerre vient de se décider à reconnaître que « l'expérience a démontré que les » caporaux (brigadiers) de semaine ne » conviennent pas pour assurer, dans » de bonnes conditions, le service de la » distribution aux militaires intéressés » de la correspondance qui leur est des-» tinée ». ENTÊTEMENT IMPARDONNABLE C'était le moment de revenir au brave facteur militaire réclamé par toute l'armée. Mais le ministre de la guerre, avec un entêtement impardonnable, coupable peut-on dire, étant données les conséquences qu'il entraîne, a maintenu le principe du système de distribution, dont une première application vient de donner des résultats désastreux, en en changeant simplement le mécanisme. Dorénavant, « lorsque, dans une caserne, le facteur civil se présentera au chef de poste, celui-ci fera sonner aux sergents (maréchaux de logis) do semaine. Ces derniers, porteurs d'une liste d'appel complète, tenue à jour et mentionnant les noms et prénoms des militaires de leurs unités, recevront du facteur oivil les lettres et envois destinés à ccux-oi. » Toute correspondance ou colis postal qui, pour une cause quelconque, n'aura pu être remis immédiatement .au destinataire, sera confié au sergent-major (maréchal-dos-logis-chef) de l'unité, qui le remettra à l'intéressé, sous le contrôle de l'officder de semaine. » Il serait difficile d'imaginer système plus compliqué et plus dangereux/ Si Monsieur Debroqueville a décidé de mécontenter l'armée, en désorganisant davantage encore le service de là distribution de la correspondance dans les casernes; il a parfaitement réussi. Par le temps de délation où nous vivons et le désir qu'ont certains individus de s'approprier la correspondance appartenant aux militaires, le régime est absolument adéquat à la situation. L'avenir réserve de bien cruels mécomptes aux subordonnés de l'inventeur de l'armée nouvelle. L'Hiver au Maroc Rabat, samedi. — A la suite des pluies, les pistes de Casablanca, Rabat, Fez et Moeknes, sont devenues impraticables. De source autorisée, on déclare inexacts les bruits relatifs à la soumission d'El-Hibba. —- Havas. LES CONSÉQUENCES DE SAVERNE LES POUVOIRS CIVILS ET MILITAIRES EN ALLEMAGNE LA SÉANCE DU REICHSTAG DE SAMEDI Berlin, samedi. — Le Reichstag a discuté ce matin la proposition des radicaux et les motions déposées par le centre, les- nationaux-libéraux, les Alsaciens, les Polonais et les socialistes, au sujet d$s événements de Saverne et «s armée dans l'exercice de l'autorité pu-' blique. Aucun membre du gouvernement n'est présent. ÙA MOTION DU CENTRE M. Muller, radical, demande l'adoption immédiate de la motion du centre. Cette motion invite le chancelier à - régler l'intervention de 1 armée dans les opérations de police, de façon à sauvegarder l'indépendance des pouvoirs civils et demande le' renvoi des autres motions à une commission. Le chancelier, dit-il, a eu une attitude plus conciliante, mais il n'a pas exposé ce qui se ferait plus tard pour éviter la retour d'événements comme ceux de Sa-verne. De simples résolutions ne suffisent pas. Le conseil fédéral n'a pas l'intention d'écouter les suggestions du Reichstag. Au milieu de vives acclamations, l'orateur proteste à cette occasion contre la façon dont le conseil fédéral traite le Reichstag. S'il a jamais été nécessaire de montrer une solidarité parlementaire, c'est maintenant, dit-il.. C'est pourquoi l'orateur approuve pleinement la motion du centre et des nationaux-libéraux. M. Fehrenbach, du centre, estime qu'on ne peut se. fier aveuglément au gouvernement, mais qu'on doit énergi-quement influer sur son attitude. (Approbation). Il prie le Reichstag d'accepter la motion à l'unanimité, après que la volonté des représentants du peuple se manifeste clairement. Il se déclare prêt aussi à accepter la motion des- nationaux-libéraux.ENCORE UN RAPPEL A L'ORDRE M. Hasse, socialiste, déclare que si le Reichstag avait le moindre sentiment d'amour-propre, il devrait montrer au gouvernement tout son pouvoir et ne pas 6e laisser marcher sur le pied. Le président rappelle l'orateur à l'ordre pour cette expression. M. Haase en appelle une dernière fois au Reichstag, pour que la légalité règne à nouveau en Alsace-Lorraine. M. Bassermann, national-libéral, insiste sur ce point que dans des cas exceptionnels, le droit d'intervention des militaires doit évidemment être sauvegardé.ON VOTE ENFiN % On passe au vote. Les motions du centre et des nationaux-libéraux demandant au gouvernement de faire connaître au plus tôt le résultat de l'enquête ouverte sur la validité des prescriptions de 1899 sont adoptées à une grande majorité, contre les seules voix des droites, à l'exception du comte Posadowski, qui vote pour la motion du centre. La proposition des radicaux et la motion des Alsaciens-Lorrains concernant i la réglementation de l'emploi de la force ' armée, ainsi que la motion socialiste^de-mandant la suppression des conseils de guerre, sont renvoyées à une commission. (Applaudissements au centre et à gauche.) L'ordre du jour porte la continuation du débat sur le budget de l'intérieur, mais, pour protester contre l'absence du gouvernement, le Reichstag décide de lever la séance immédiatement et de s'ajourner à mercredi. Dans ce dernier vote, une partie des nationaux-libéraux, désirant ne pas manifester contre le gouvernement, a voté avec les conservateurs. — Havas. I L'Italie et la France en Afrique Rome, samedi. — Parlant de la situation en Tripolitaine, qui est satisfaisante, le « Popolo Romano » dit: La nouvelle que le gouvernement français a fait expulser de Tunisie le fameux cheikh Scef, qui essayait de soulever les populations du Djebel a produit un* excellente impression. C'est un acte courtois et amical pour lequel on ne peut être que reconnaissant envers la France. — Havas»

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Dit item is een uitgave in de reeks La dernière heure behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Bruxelles .

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