La Libre Belgique

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21 november 1918
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s.n. 1918, 21 November. La Libre Belgique. Geraadpleegd op 25 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/kh0dv1f23d/
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10 Centimes le numéro. Jeudi 21 Novembre 1918 RÉDACTION ET ADMINISTRATION : BRUXELLES 12, îHoiïtagne-aiiv-fljBrbes-Polagères, Vz Les annonces sont reçues exclusivement au bureau du journal, rue Monlâgiiô-aux-Herbes-Potagères, 12, et à l'Agence Havas,'place des Martyrs, 8, à Bruxelles LA LIBRE BELGIQUE N. 17o. ANNONCES : DEMANDES et OFFRES D'EMPLOIS et de SUJETS, 1 à Alignes.. . 1.00 Chaque ligne supplémentaire 0.40 PETITES ANNONCES : la ligne 0.60 lil CL \ MES avant les annonces : la ligiiê . . 2.00 FAITS DIVERS : la ligne. •. . . 6.00 5.00 4.00 NECROLOGIES : la ligne 2.50 * Les dommages t guerr Nous avons tous appris avec •satisfactv ittftie Tes dommages subis par les civdls bi ges - recevràieirt une réparation intégral les préliminaires de la paix no«us en do «enft l'assurance. Les dégâts devront être constatés et < tiimés par l'Etat belge, qui se substitue vis-à-vis des particuliers à l'Eitat alleman soit moyennant un forfait, soit moyeima des versements échelonnés au fur et à n sure des constatations et des justification c'est-à-dire que l'Etat belge, par l'inti «médiaire d'organismes administratifs et ; diciaires, fera procéder ,à l'évaluation c déigâts de chacun et en liquidera le me tant, po-ur s'en faire rembourser par le "i ritable auteur du dommage et débiteur 'la réparation, c'est-à-dire par l'Allemagj Nous osons formuler ioi un vœu qui ti • duira l'espoir de tous les intéressés, à : /voir <jme la réparation soit rapide-. Nomibreux sont ceux qui préférerait uine réparation approximative, voire mêi .inférieure au préjudice réel, à une ré-pai tâon reportée à des mois ou & des anné< De cette /promptitude dans le règlemc des indemnités dépend, en grande part la reprise du commerce et de l'activité é( «•omique. La Belgique a souffert surtout rhômage ; alors que tous les Etats bellw rauts voyaient_ leur activité décuplée, li ce piour pourvoir 'aux nécessités de I'arm< •notre pays a s-uibi le pire des désastres cc sisfcant dans la stagnation de son indust <et la paralysie de son commerce. Les sources mêmes de son activité oait ( systématiquement ruinées, sotn matériel €&é emporté pour être revendu à l'étn g*er et- les assises de nos machines ont < détruites. • Pour relever ces ruines et assurer la Taise en marche, des capitaux abondai sont nécessaires et les intéressés doivent «.voir la disposition immédiate. On peut espérer .que le Parlement se fc •un devoir de vo»ter sans tarder la loi c «organisera la réparation des dommages. < .peut espérer aussi que les indemnités u fois fixées, le gouvernement veillera à le •prompte liquidation. Mais ce qu.i nous préoccupe, ce sont procédures et les délais nécessaires pour déterminer le montant. Si chaque do.mn ge individuel doit faire l'objet d'un proc on est effondré à la pensée des centaii de mille procès qui vont surgir en me temps. A peine en période de paix, no «aipipa.reil judiciaire pourrait-il suffire à la • kvtion annuelle de qufelque dix mille p cèSj y oompris des « entérinements », < •« homologations », des « défauts », en ,mot, beaucoup d'affaires simples. Mais, •à ces tatfifaiires courantes, dont le noœnl «aura grossi par suite de l'arriéré, par su de la suspension du fonctionnement ju cîaire, et par suite die la perturbation :su.bm giée ; ce sera la cohue et le chaos. Sans doute on créera des chambres n< velles, on changera la dénomination < anciens tribunaux, on créera des chamb de conciliation et des tribunaux spécial mais en définitive ce seront toujours magistrats, dont le nombre est limité, qui sera dévolue la charge accablante devoirs dépassant les forces .hminâmes. iaura beau stimuler leur zèle, ils ne po ront s'affranchir des règles de la pro dure, fut elle sommaire. ■ Incompétents pour évaluer une constr ftion, ils devront, dam s chaque affaire, no imer des experts, leur faire prêter serme prendre connaissance des rapports et ( {mémoires, sans parler des -inmombrab formalités « d'introduction », de « mise rôle », de « communication », de « com,] rùtion », de rédaction de jugements init locutoires et définitifs ». La loi française nous suggère à ce su îun remède : A chaque sinistré, l'Etat < .«vote un délégué qui, ayant pris conna sance de la déclaration écrite et .des T>iè< justificatives, visite les lieux, formule v 'balement ses observations et recherche accord, lequel est ensuite soumis à l'en r.inementt du tribunal ; le naiement se f dans la quinzaine^ On prévoit ainsi c 95 p. c. des indemnités pourront être liq dées sans procès et 99 p. c. ne franehin pas le premier degré de la juridiction. Suffirait-il chez nous d'invoquer le sp itre d'une collusion possible pour nous t: ver d'un système qui présente de tels i^vi • taiges? N? peut-on nas prendre des mesu aussi sévères qu'efficaces pour conjurer daniger ? Le corps admirable de nos fo: tionnaires ne mériterait vraiment pas u ' telle suspicion. Nos ponte is guerre On les oublie un peu, nos prisonniers jçtierre. Dans les liverses proclamations nos magistrats, dans les articles d'un ] trjotisme ardent par quoi les journaux n niîeslent leur allégresse et leur reconna sanco, l'allégresse et la reconnaissance tous les Belges, on glorifie avec raison l'I roïsme des beaux guerriers qui nous : viennent du front, on célèbre les morts c tranchées et les morts des prisons, on vi pelle la glorieuse résistance des déport' la sublime endurance de tout un peu] enchaîné. On oublie trop nos prisonnii • de guerre. li y a là une injustice qui mérite réj ration. Nos pauvres prisonniers ! Je ne puis songer sans effroi aux longi: et cruelles souffrances qu'ils ont subies, ont souffert d'être en Allemagne, aux mai des barbares, dans des camps Je misé dont nous avons déjà dit l'horreur, en bui à toutes les tortures physiques, à la fai; au froid, aux.coups de crosse, au cach< et, ce qui est pire, à toutes les souffrant morales, au lourd ennui de la captivité, à privation des nouvelles de leur famille et leurs amis, à l'affaissement des courag énervés par la durée de la guerre et par démoralisation systématique. Ils ont soi fort d'être encliainés là-bas, de n'être pas front où leurs compagnons d'armes enrl raient sans doute les pires fatigues et affro | taient les plus' grands dangers, mais-au: i cueillaient des lauriers dans la ferveur | \ dans la joie. Ils ont souffert de n'être p I avec les camarades cites à l'ordre du jo e des armées, portés au tableau des croix de i l'ordre de Léopold , cueillant les grades i comme les victoires à la pointe de l'épie. 1 Ils ont souffert tout cela. Et on Ic£ oublie un peu, avouez-le. e. Il en est qui sont là-bas depuis quatre ans, non pas qu'ils eussent été moins que d'autres ardents à la bataille, mais parce ■s- qu'ils avaient la consigne de protéger l'ar-mée en retraite, parce qu'ils occupaient un n{ poste important où il fallait tenir jusqu'au 1C- bout, et que la mort glorieuse n'a.pas voulu 1 s; de leur sacrifice. Ah! les humbles héros, »r- qui n'ont pas eu de chance, mais qui, disci-u" plinés, ont obéi à la consigne et emporté là-bas, dans une âme désormais enclose, V tous les trésors inutiles d'un mâle courage de inemployé. Nous avons vu des lettres de ie. ces pauvres gens, des lettres qui faisaient •a- mal, où se découvrait sous la banalité des >a- formules une navrance sans pareille.. Car ils souffraient encore de ne pouvoir dire ne leur souffrance, dans ces rares et misérables ■a. billets, qu'épluchait une censure inquiète, et ,s. qu'il fallait rendre impersonnels pour leur nt assurer le passage. ie. Ils ont souffert plus que nous. Ils ont été *>- plus écrasés que nous qui avions encore notre entourage et qui pouvions parfois, •lt" dans l'intimité, exprimer nos sentiments, et s,, qui trouvions dans mille détails inconnus ,n- des bagnes prussiens des raisons de croire rie et d'espérer. Nous ne les oublierons plus. ,t,e Et nous espérons que le gouvernement na saura.aussi reconnaître leur courage, faire justice à leurs souffrances et récompenser les plus méritants parmi eux. A. G. *e- its — • " en LES VOICI ! Jn <Air : Soldat du Christ, fie Fragerolle.) ne I ur • Voici les soldats de Pelgique, i Les héros de l'humanité ! ('hantons, c'est l'heure magnifique Du triomphe du droit et de la liberté ! Vivo Albert-le-loyal ! Albert, Roi de Belgique 1 Bs- Sonnez , clairons, sonnez aux champs les Pour le retour de nos vaillants, Tle Acclamons les soldats (bis) de la Çelgiquol ire ÏO- H Kn ce jour la terre tressaille un ^8 Joie et de noWe îiefré ; • Soldats de la grande bataille, Vous ave/.,.par l'honneur, vaincu l'iniquité. ^ D'un long frémissement lame belge tressaille... j.e Entendez-vous, libres aliur*. — lil" Le-»as de vos fils glorieux ' lé- j)u uav< ..ov,v..«ui <*--> vàmc tressaille 1 ëï- III Soldats, c'est toute la Patrie ] !u" Qui vous acclame avec ardeur ; *es Depuis quatre ans elle vous crie : res <. Fidélité, toujours! « Ils » n'auront pas mon cœur! » Souverains bien-aimés, plus belle, la Patrie les Reverra la prospérité. à Pour prix de votre intégrité, de Dieu, protégea l'Yser (bis) et la. Patrie! 3" STELLA. ir- ■J- * j La Éroilw te évéïsnts. les les Guillame II et Liidendorf ![,' Paroles d'un Roi du siècle dernier à son às_ premier ministre du jour : « Mon cher Mondes sieur X..., je vous aime parce que vous êtes sr- heureux. « Guillaume II a toujours montré ",n le même penchant pour les hommes heu-^ reux, porte-bonheur. Il y a deux choses ue qu'on ne pourrait lui reprocher sans injus-u;_ tice : d'avoir conservé sa faveur à un agent .nt malchanceux et d'avoir tardé à hisser sur le pavois un favori de la fortune. Ltidendorff en demeurera un exemple mémorable. n" Au mois d'août 1.016, heure critique, le ï " haut commandement fut confié à Ilinden-ce hurg et à Liidendorf. Les puissances cen-ic- traies étaient menacées par la Russie et la ne Roumanie; à l'Ouest l'assaut livré à Verdun dans un intérêt dynastique, pour dresser un piédestal au Kronprinz, avait échoué. Le Kaiser ne pardonnait pas quand il lui semblait s'être mépris sur la valeur d'un agent. Après la bataille de la Marne, Moltke, neveu du grand stratège, tomba en de disgrâce. Falkenhayn, admirablement doué, de le remplaça. Par l'Yser il arriverait à pa-)a_ lais. Même déception pour Falkenhayn que pour son prédécesseur. La coûteuse iné-js_ prise de Verdun causa à l'Allemagne une de crise de nerfs que le Kaiser crut apaiser en )é- appelant à la direct-ion suprême un Hercule -e_ aux formes massives, héros couronné de [es. l'Olympe populaire : Hindenburg. .p- Pans un conseil de guerre tenu à Stutt-;s, gart, en présence des Rois de Bavière et de >le Wurtemberg, la majorité se rangea à l'avis srs de Guillaume: le sauveur de la Prusse Orientale n'avait-il pas fait sentir à des millions ia- de Russes la puissance de la poigne allemande ? . Le Kronprinz objecta que si Hindenburg était le généralissime idéal pour es l'Est, Falkenhayn convenait pour l'Ouest. Ils Néanmoins il dut s'incliner. Hindenburg ns devint chef d'état-major général et Liiden-re dorf quartier-maître général. te Deux ans auparavant, le 23 août 1914, à n, midi, ensemble ils avaient débarqué du train >t, de Berlin à Mariembourg, ensemble ils es avaient mené cette brillante campagne, la après laquelle les Russes disparurent de la de Prusse Orientale. es Ludendoi'f dépassait à peine la cinquan-la tain.e, étant né en 1865,. à Posen, non d'une if- famille noble, mais d'un père propriétaire i lu d'une terre noble;.à 30 ans, il était capitaine t u- d'état-major.C'est à l'état-major que s'écou-n- lèrertt vingt années de sa vie, jusqu'à la : •si veille de la guerre. Cet organisme, au prin- i et eipal, est une institution militaire, ruais on < as y touche à tout, il comprend tout : finances, ur économie politique, commerce, administra- : ion, diplomatie. On y emploie les meilleu-■es têtes. C'est une source incomparable de ■enseignements, un centre de consultation jour le chef de l'Etat et ses ministres. Au début de la guerre, Liidendorf fut ïiis en service actif ; à la tête d'une brigade, 1 marcha sur Liège. Il reçut des premiers Ordre pour le Mérite ». Grâce à ses restions avec l'entourage impérial, il attira .'attention du souverain sur Hindenburg, rivant alors en retraite, oublié dans sa mmpagne du Hanovre, mais qu'il- savait de première-foree sur le terrain de la Prusse Orientale, où,aux grandes manœuvres, jadis, 1 l'avait vu opérer. ïélégraphiquement requis, après le conciliabule de Stuttgart, Hindenburg partit en irain spécial, comme un prinçe du sang, lyant à peine le loisir de renouveler sa ptrde-robe militaire. Liidendorf, nommé 3hef d'état-major d'Hindenburg, était, à jôté de ce géant, de petite stature. Ti'aits iistingués, regard aigu, parfois doux, mais la bouche haute, le menton fort. L'ensemble lonne l'impression d'un homme qui a bonne apinion de sa valeur et le mépris d'autrui, l'une force intellectuelle nullement difficile ;ur le choix des moyens. Nul apparat : une pure intelligence. Au contraire de Falken-liayn, un grand souci d'indépendance envers les dynastes de Prusse et de, Bavière. Plans stratégiques, espionnage, relations de tout genre avec les pays ennemis, il veillait à tout, comme il disposait de l'armée et des civils derrière le front. A demi caché derrière Hindenburg, il ménageait les nerfs de ses compatriotes à l'aide d'une censure militaire rigoureuse et de bulletins du jour qui tirent parfois crier au « Vorwaerts » : La vérité ! Le peuple allemand ne vous demande pas autre chose. Les officiers, dans les conférences données à leurs hommes, les entretiennent dans un état extatique : l'armée voit comme Liidendorf veut qu'elle voie. Il ne néglige pas de terroriser l'ennemi : les canons à longue portée sur Paris le prouvent. La grande industrie du Rhin est sa cliente pou" les munitions. H ne perd pas de vue l'ouvrier, soigne l'alimentation. « Il joue avec tous ces moyens, a-t-on dit, comme il fit avec les Russes, en les détruisant. « Sa philosophie? On prétend qu'elle est d'un disciple forcené de Darwin : L'homme crée son sort, le fort contraint le faibie, il faut toujours agir avec force et décision, comme *ui milieu de la bataille; il n'y a de péril et de supériorité qu'aux yeux de l'hom- mx> faiklt»- l'iuimxno fort. P""!" danger, il conna it le moyen d'y échapper. Hindenburg admirait son humeur optimiste. J'éloigne tous les hésitants, confiait-il en 1916 à un journaliste. Liidendorf et moi, sommes toujours d'accord et sûrs du lendemain.• Homme génial, a écrit un juge allemand; grand en'tout ce qu'if a fait : dans le bien et dans le mal. Un esprit qui n'hésitait jamais, prêt en tout temps à agir et à trancher, toujours convaincu du succès et toujours fort tant que cette foi l'anima : il s'éleva ainsi, dans l'ivresse do la victoire, à une réputation que pou d'hommes connurent avant lui. A cinquante-trois ans il gouvernait l'Allemagne, il faisait manœuvrer une armée de nombreux millions d'hommes, depuis les Flandres jusqu'au Caucase et à la Mésopotamie; il régentait l'opinion publique dans tous les pays alliés à l'Allemagne, plus puissant qu'un empereur et (apparemment à son service, pour avancer ses rêves d'avenir) maître de cet Empereur. 11 était le Gouvernement, il était le peuple : c'est la faute ie l'Allemagne, qui a toléré cela, qui l'a voulu; c'est la faute de nous tous, même de jeux qui, trop faiblement ! lui résistèrent, l'avoir remis notre sort dans les mains d'un général, simplement parce qu'il était vainqueur.Tous ses succès ne lui furent pas propres : dans un monde aussi fortement hiérarchisé on oublie aisément le rôle des collaborateurs, particulièrement en ce qui regarde les opérations. Tous les mécomptes ne sont pas non plus imputables à Liidendorf: accablé par cet immense travail, il dépendait des conseils, de l'intelligence, de la technique de son entourage. 11 n'avait pas su répartir les pouvoirs ni délimiter les attributions; il voulait tenir en main tous les ressorts imaginables. » Qui trop embrasse mal étx'eint ; cela se vérifia aussi pour ce « surhomme ». Déjà surmené par sa tâche militaire, qu'il poussait jusqu'au détail, il s'occupa de l'Administration, spécialement du territoire ennemi, jusqu'à la minutie. Il exigea de son état-major l'accomplissement de tout ce à quoi il est préparé en temps de paix, s'est-à-dire d'une besogne s'étendant à t ous les domaines sans exception. Jamais l'idée militariste, a dit un grand journal allemand, ne se fit aussi absorbante. Il n'y jvait pins qu'un point de vue : le point de vue militariste. Aucun chancelier n'osa lui tenir tête. Le Reichstag, aplati, n'entendait qu'avec des murmures scandalisés les brèves et les timides protestations de quelques socialistes, l'un Scheideman ou d'un Ledebourg. Le pouvoir civil ne releva la tête que lorsque la léfaite parut inévitable et que le sol trem-Dla sous la menace d'un mouvement populaire. Jusque-là Liidendorf osait d'autant plus que les Chanceliers étaient plus indécis ît le Reiehstagplus accommodant. Le 12 décembre 1916, Guillaume II offrait le parler de paix, soulignant l'offre d'un geste peu gracieux, mettant en joue ceux [u'il invitait à causer; quelques semaines iprès, la guerre sous-marine sans réserves Hait annoncée. Autre prodige diplomatique le Liidendorf : il crut résoudre le problème polonais par la création d'une armée polo-îaise : le projet ne produisit aucun effet nilitaire; mais politiquement il donna des :onséq:.k ::\vs funesies. • Le Hei-.'îkU!# avait, le' 19 juillet 1917, iffirmé, p " les trois quarts de ses membres, sa volonté' de conclure une paix sans annexion ni indemnité : 1' " intérêt militaire » de Ludendorf exigea une paix brutale; le Reichstag, suivant une diplomatie serve, souscrivit aux traités de Brest-Litowsk et de Bukarest. Obéissant à sa conception militariste, qu'il n'y a pas de peuples, mais des masses, objets sans âme, qu'on lés traite uniquement selon les convenances de la guerre, Liidendorf fit peser un joug de fer sur les pays occupés, notamment la Belgique. « Hâtez-vous, disait von Bissing, peu de temps avant sa mort, à des Belges qui le suppliaient d'intervenir en faveur de nos ouvriers déportés; si l'Empereur reçoit votre requête avant son retour au Grand Quartier Général, vous aurez chance d'être écoutés; sinon, non. » Commander, dicter, sans phrases et sans objection : telle était la» inarque de Liidendorf, incarnation de ce que M. Asquith appelait au mois d'août 1914 le militarisme prussien : « Tous les défauts des soldats rudes et vigoureux, qui peuvent faire des prouesses sur le champ de bataille, ont exercé leur fatale influence sur notre politique », a écrit la « Gazette de Francfort ». En Belgique, eu Pologne, en Turquie, partout où il était possible, Liidendorf était l'homme des Pangermanistes, avec la devise " annexionisme » radical dans la mesure des nécessités militaires. Et quand il sentait quelque résistance, il mit le Kaiser devant sa démission : une simple allusion avait un pouvoir magique. Beth-man-Holhveg, Valentini, le chef du cabinet civil du Kaiser, c'est-à-dire une sorte de vice-Empereur; Kuhlmann, Ministre des affaires étrangères, qui avait pourtant signé le traité détestable de l'Est, disparurent sur l'heure, par son ordre. Par son ordre, le sous-marin fut déchaîné sans règle ni pitié au mois de février 1917 ; Hoffman jeta son sabre dans la balance à Brest-Litowsk, toute promesse claire et nette sur la Belgique fut éludée. Le pangermanisme tenait le liaut du pavé, selon la situation militaire, plus ou moins. Le Kaiser seul pouvait arrêter Ludendorf, et il ne le voulut pas. En général, pn approuvait : « généraux, hommes d'Etat et, hélas ! la grande masse du peuple, la bourgeoisie, les milieux intellectuels, jusqu'au jour oû l'Allemagne s'éveiila, épouvantée devant la catastrophe stratégique qui ouvrit la voie au torrent démocratique. » Le militarisme a tué le militarisme. Guillaume II, après avoir déelanché la plus effroyable guerre dont l'histoire fasse mention, se trouve en face de deux couronnes, ..seuls bibelots qui lui rappellent l'Empire le plus soude, le plus brillant et qui paraissait encore inférieur à son ambition. 11 comptait ses aïeux en remontant les siècles, et, pour échapper à l'Europe qui le jugera peut-être, à son peuple qui lui a tout donné, millions d'hommes, milliards de marks, présent et avenir et qui le maudit, il a cherché sans grandeur, comme un failli perdu d'honneur, un abri chez un petit peuple libre, condamné peut-être à disparaître comme la Belgique dans le rayonnement de ses appétits illimités.II a eu foi en Ludendorf parce qu'il voyait en Ludendorf la force et le succès, son seul dieu. Il a dû abandonner Liidendorf, comme le succès avait abandonné Ludendorf, — et Dieu se rit là-haut ! Et les peuples respirent.HOMMAGES t NOS MORTS. Comme nous l'avons dit hier, mardi, à 2 h. 1/2, M. le ,bourgmestre Max, entouré de tous les membres du collège et suivi du conseil communal aiu complet, est allé an* cimetière d'Evere rendre un suprême hommage aux soldats des armées alliées morts à Bruxelles pendant l'occupation. Leurs iquarante-cinq tombes alignent leurs croix autour d'un emplacement destiné, noms dit-on, à recevoir un monument définitif. Nous avons reproduit le discours du (bourgmestre. Après cette simple et émouvante cérémonie s'est déroulée une manifestation de piété patriotique qui a produit chez tous ceux qui y assistèrent la plus douloureuse émotion. ]Sious en avons déjà parlé aussi. A lu fond de la plaine du- Tir national, dans un petit terrain en contrebas d'un chemin défoncé et boueux, sont enterrées 41 victimes de l'administration et de la pseudo-justice allemande. Il y a peu de jours encore, un simple te-rtre, à peine régulier, indiquait la place des tombes. Le 1er novembre de cette année, M. le conseiller Brassinne obtint l'autorisation d'y mettre une croix de bois blanc portant un numéro ; la kommandantur ne permit ipas : qu'on y fit peindre un nom ! Cependant, on, possède un plan géométrique des inht mations, et des exhumations pourront être faites. Ces 4i croix couvrent les restes ces martyir» dont les noms suivent. Nous les citons pa-rce que les noms de 'ha plupart d entre ejiiK sont encore ignorés du public, l'a <-torité allemande ayant, à un moment donné, on s'en souvient, cessé de publ:er la liste des héros qu'elle faisait assassiner : MM. Baekelmans, Franck, Jean-Joseph Vander Cammen, Philippe Bauîcq, Miss Ca-vell, MM. Louis Briel, Pierre Poels, Mille Grabrielle Petit,M»M. Joseph Delsaux,Jules Legiay, Oscar Hernalsteen, Charles Simo-net, Frans Mus, Artihur Roland, Adelin Colon, Désiré Diijfrasne,Jules Gressier,Emile More, Pierre Denis, Prosper Krické, Charles Parenti, Louis Lefèvre, Léon Poitoux, Jean Corbisier, Georges £ugé, J.ules Cos-terlinck, Jules Nyts, .loseph Char lier, Emile Mertens, Isidore Uvtterbroeck, Louis Gille, Mathieu Bodson, Léon Jacquet, Charles Dehaemers, Hector Purnelle, Jiulles et Lucien Descamps, Frans Yergauwer, Emile Stevigny, Isidore-Auguste Van Droogen-broeck.Devant les fronts inclinés et les vdsagies contractés par l'émotion, M. Max a pro-noncé un second discours que nos lecteurs connaissent aussi. Une gerbe, sur le ruban de laquelle on lit : « Aux héroïques martyrs ».est déposée. Sur une tombe, on voit un bouqaet de fleurs toutes fra'ches auquel lune c?rte est' pttacuée. On y lit ces mots • « A Baucq et à Miss Cavell, souvenir de leur compagnon j -1'infortune. » 1 Peu avant de ojuitter, on voit s'avancer une dame portant des fleurs. C'est la sceur d'un des suppliciés, M. Jacquet. On lur indique sua: un tertre boueux une petite croix portant le numéro 33. La dame sanglotte. L'émotion est telle dans l'assistance que des larmes coulent sur tous les visages. Hevenant vers les bâtiments sombres des stands de tir, on s'arrete devant la pJace où tombèrent leç- 41 victimes enterrées là-bas. Un peloton de 21 hommes rangés sous l'iaaiivent des tirs d'ensemble y foudroyait le condamné. On Muitte ce lieu de désolation et de deuil en proie à une émotion qui fait monter aux lèvres des paroles demandant la punition d'aussi immenses crimes. REVUE DE LA PRESSE Monarchie «épul>II<|uo. — Le "Peuple» publie l'affich où le conseil général du parti socialiste éprouve le besoin.de proclamer que si la classe des travailleurs participe aux acclamations qui accueilleront à sa rentrée le Roi Albert, symbole de l'idée morale supérieure du plus noble devoir accompli, cet hommage ne doit pas être interprété comme une dérogation aux aspirations républicaines auxquelles le parti reste plus que jamais fidèle. On s'en doutait bien un peu. Mais n'y a-t-il pas là de la part du conseil général du parti socialiste une faute de goût? Dans les milieux populaires notre grand Roi Albert jouit heureusement d'une popularité du meilleur aloi. Il revient de la guerre le front ceint d'une auréole de gloire, non pas tant, de la gloire du Victorieux, de l'Imperator sanglant qu'évoque de Heredia, que de la gloire plus lumineuse et plus durable du grand homme de Devoir, qui connaît les besoins de son peuple et qui le mènera courageusement dans les voies de la Justice et du bon Droit. Le peuple sait cela. Il veut garder son «Roi magnifique»,comme disaitl'autrejour notre collaborateurFidelis. Dans son bon sens proverbial, il préfère ce qu'il a et qu'il connaîtra ce qu'on lui promet , et qu'il ignore. v Ne touchez pas au Roi, ne touchez pas à laReine,.disent les premiers soldats rentrés dans la capitale, aussi bien les nobles enfants de la classe ouvrière que ceux des autres classes sociales. Il s'est noué là-bas, dans la vie périlleuse des tranchées, dans la vie pei-neuse de l'exil, entrela Famille royale et nos troupes de tols lions de confiance réciproqut et d'affection, que ceux qui voudraient au jourd'hui ébranler le trône seraient balayés comme des feuilfes mortes par le vent de h colère populaire. LA JOURNÉE _ La famille royale a visité Anvers mard au milieu d'un grand enthousiasme. Un T( Deum a été chanté à la cathédrale. * m ."Visavt <ie Bocarmé présidera, ven dredi, la séance des "deux Chambres à la quelle assistera la famille royale. Le Roi et la Reine à Paris. — Le prési dent de la République a fait parvenir ai roi des Belges le télégramme suivant • En adressant a Votre Majesté mes meilleurs vœu: de fête, je tiens à lui dire la très grande joie qu< j'éprouve à la pensée qu'elle va, dans quelques jours rentrer triomphalement avec Sa Majesté la Reine ç avec les troupes belges victorieuses, dans les rue: pavoisées de Bruxelles. Je remercie de nouveau Votre Majesté d'avoir bier voulu, la semaine dernière, me laisser espérer sa pro chaîné visite à Paris, dont la population l'era au roi ei à la reine des Belges un accueil enthousiaste. Raymond Poincarrê. Le roi des Belges a répondu : , Vivement touché de votre télégramme, je vous prie d'agréer mes plus sincères remerciements.Ce serapoui la Reine et pour moi un grand plaisir de nous rendre à l'aimable invitation que vous nous avez laite. A Ibert. — Une (^pCc d'honneur sera olferte an Roi par un comité de patriotes qui a -mis cette décision dès les premiers jours de l'an msion. La poignée, en or et en platine, représente l'aigle teuton vaincu par le lion belge, Le pommeau figure le lion ; le baiS d?e lia garde, l'aigle blessé. La garde est re-hiaus-sé!e de diamants et de rubis. Sous le pommeau, les coiuleiulrs nationales : un rubis, un brillant jaune et un brillant noir. L'en-semble est d'un très "bel effet, et la ciselure des mieux exécutée. Le sculpteur chargé d'établir la maquette à la f«i.n çie 1914 l'emporta en Hollande el de là à Faris, où le travail fut exécuté. On lit sur la garde de l'épée ces mots en exergute : « La Belgique à son Roi. » « De Belgen aan hunnen Koning. » Le fourreau en cuir rouige est re'hiaussé, dans sa partie supérieure et inférieure, d'or ciselé et de pierreries. Au Valais de Bruxelles. — Le Palais du Roi est actuellement r.olbjet d'aménagements pour la rentrée des Souverains. La décoration de la grande galerie du premier étage où se donnent les grands bals est achevée. Le Roi y recevra, le jour de son retour, les personnages qui seront incessamment invités. La toilette sera la petite tenuo pour les militaires et la redingote pour les civils. ♦ l es présidences au Parlement. — U est probable que M- Théodor succédera à feu M. Schollaert au fiauteuil présidentiel de la Ohamibre. M. Bertrand serait élu vice-président.Au Sénat, le ibaron de Favereau sera réélu président ; et il eaitre, paraît-il, dans les intentions de la Haute Assemblée d'appeler à l'un des deux fauteuils vice-prési-dentiels, M. Colleaux, le sénateur socialiste, qui fut condamné à imort par les tribunaux militaires allemands. 4 tes questeurs «lu Sénat et <le la Chainhre «les représentants prient MM. les Sénateurs et Députés de se trouver au Palais de la Nation, le vendredi 22, à 11 1/2 h., pour la séance Royale des Chambres réunies. Toilette de ville. -o Nos soldats montent la carde au palais ro.,al. — Quel rôve pour nos soldats, quel symbole de l'achèvement de'la tâche libératrice, de l'affranchissement total du sol belge! Notre Roi et son palais -.ions appartiennent, et nous nous y seji^ons ent'e frères d'un même sang comme dans la tranchée de l'Yser où ce Roi se faisait l'ami de tous. Les passants ne sont pas moins enfiévrés .que les soldats : ils entourent ceux-ci, les questionnent, ne parviennent pas à s'éloigner... Si bien que chaque sentinelle est écrasée d'un cercle d'auditeurs, auxquels elle raconte de son mieux ses impressions de guerre... Pendant ce temps, des ouvriers achèvent de netto-yer les locaux de la grand'garde, qui téanoiiignent encore d'une saleté toute allemande... Nouvelles clauses sous les armes* — Un rapport au Roi prévoit la prochaine levée des civils d'âge militaire libérés du despotisme allemand. Un arrêté-loi fera le nécessaire. » Leurs grades^ —• Un certain, nombre de députés et sénateurs avaient .pris du service, comme on le sait, dans l'armée belge. M. d'Ursel, sénateur, est actuellement capitaine aux guides. Le sénaeur Oarpen-lier est également capitaine-instructeur. Les dépotés Devèxe et Crick sont lieutenant d'artillerie. M. Piranez est capitaine aux guides. MM. Pastur et Pecher étaient auditeur militaire. Quant à M. Briffaut, dont nous avons annoncé la descente en avions à Uccle, il- étaiit ofSieier aviateur au service de l'armée Gouraud. VVelcôme ! - Sont rentrés, à Bruxelles, hiier, deux victimes de la tyrannie allemande, M. Léon Théodor et M. Alexandre Halot, ce dernier soumis, là-bas, au régime du ibaigne et <fiui avait réussi à s'évader et à se réfugier en Suisse. Nos braves commerçants paraissent bien décidés à ne plus accueillir aucun produit teuton. On a, pu voir, aux étalages du 1 centre, des affichettes aux couleurs tricolores, affirmant la forme résolution de ne ' vendre aucun article de provenance enne-1 mie, et aussi des avis enjoignant, sans au-' curie espèce de ménagements, aux représentants des firmes allemandes de ne pas Iran-chir le seuil de la maison! Dans les cafés également dos avis prient le public de ne consommer que des bières belges ou anglaises.Premières Ipntroiiilles belges. — i Nos braves poilus sont déjà mis à contribu-i tion. Guidés par un policier, ils patrouillent par groupes d'une dizaine d'hommes. Ils s'acquittent de très bonne grâce de cette corvée, qui est. d'ailleurs, pour les promeneurs, ■ une nouvcllo occasion de leur témoignai ■ leur sympathie. m. Herbert. Hoover, le dictateur des - vivres aux Etats-Unis, s'est embarqué, di-i manche, à bord de l'« Olympic ». pour l'Europe, où le réclame le problème du ra-: vitaillement des populations du Nord de la ! France.dc la Belgique et des pays centraux. Il est accompagné de M. Edward Nash Ilur-; ley, président do la Commission fédérale da navigation. « Comment marcheront nos tram» waj's le jour die la rentrée «lu Itoi. — Pour donner au public le moyen d'assister, à la rentrée à Bruxelles du roi et de l'armée, ; tout en permettant au personnel des compa-! gnies de tramways de participer à cette fête, des services seront organisés le vendredi 22 novembre, de 4 h. 1/2 à 7 heures du matin (derniers départs des terminus de banlieue vers 6 h. 1/2). ' A partir de 7 heures, tous les services seront supprimés jusqu'à environ 5 heures de l'après-midi, heure à laquelle ils reprendront dans la mesure du possible jusqu'à minuit. i..... iirnpfînux. — Peu de drapeaux japonais, disions-nous hier. El les Congolais, nous écrit un correspondant d'occasion, n'oublions pas les drapeaux congolais. Il y en a, certes, mais pas assez. Et pourtant le Congo fut aussi à la peine ; pourquoi ne serait-il pas à la joie? Arborez donc votre drapeau congolais I « I.oBenient de» officier» belge» et allié». — On nous communique l'appel suivant : I.es personnes habitant l'agglomération bruxelloise qui sont désireuses de loger " gracieusement » des officiers belges et alliés, sont priées de se faire inscrira il l'hôtel de ville, salle gothique, tous les jours, do 10 heures à midi et de 3 à 1 heures de relevée. Le logement comporterait l'offre gracieuse du déjeuner du matin et éventuellement des autres repas. Le présent avis remplace celui d'hier. Les évacués repartent ! — Oh, pas beaucoup; la plupart, sans doute, endurent volontiers un peu plus d'exil pour assister a la rentrée du Roi dans sa capitale. Mais il en est qui déjà repartent bravement pour le patelin que leur ont vaillamment reconquis les alliés. La petite charrette a repris la mince bagage emporté dans la fuite, et à. l'aide de courroies passées aux épaules, hommes, femmes, enfants, traîneront le tout sur la route encore défoncée — mais joyeuse;, piy^u'elle est celle du retour !

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Dit item is een uitgave in de reeks La Libre Belgique behorende tot de categorie Katholieke pers. Uitgegeven in Bruxelles .

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