La métropole d'Anvers: paraissant provisoirement à Londres

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05 augustus 1915
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s.n. 1915, 05 Augustus. La métropole d'Anvers: paraissant provisoirement à Londres. Geraadpleegd op 28 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/qr4nk3767b/
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LA MÉTROPOLE D'ANVERS, PARAISSANT PROVISOIREMENT A LONDRES. 22me ANNEE. JEUDI 5 AOUT 1915. i No- 217. LA GRANDE GUERRE. J.A RESISTANCE . DE VARSOVIE—UNE NOUVELLE DEFAITE D'HINDEN- BURG.—LES RENFORTS DE L'ORIENT. —LES PERTES ALLEMANDES—EN ARGONNE ET EN ITALIE. — LA GUERRE DANS LES AIRS. L'admirable résistance qu'offre le grand-duc picolas devant Varsovie force l'enthousiasme <j'i monde entier et la gloire dont la Russie et se5 soldats se couvrent en ce moment contre L'Allemagne et l'Autriche, est inégalée. La chute de Varsovie, qui il y a quelques [jours paraissait de plus en plus probable et n'était- plus qu'une question d'heures, semble an moment actuel rentrer de plus en plus dans l'ombre, et les espoirs qu'on avait couvés dans certains milieux de sauver la ville ne semblent plus aussi irréalisables qu'il y a quelque temps. L'avance allemande, comme l'expose le bulletin de Pétrograde, est disputée pouce par pouce, et loin d'être définitivement battus, îles Russes infligent de terribles pertes à leurs ennemis. Dans le nord, le mouvement de Hindenburg «emble'être arrêté, pour longtemps; durant ces trois derniers jours l'ennemi avait faitdes efforts considérables pour déloger les Russes du secteur du Nareff, qui va d'Ostrolenka à Lomza. Dans le district d'Edvabno, les Allemands se sont retranchés, mais les Russes se Eont vaillamment défendus par l'explosion de mines. Sur le front de la Pissa-Skva, les Russes furent attaqués par toute une armée, renforcée par des troupes retirées de France, mais dans ce secteur les Allemands mirent toute une semaine pour repousser du village de Ser-iatka un régiment d'arrière-garde, alors que le combat pour la possession des passages du N'areff près de Novgorod n'a même pas encore lommencé. Près de l'embouchure de la Skva, les Allemands réussirent cependant à passer «ur l'autre rive, mais ils ne parvinrent pas à rétablir leur artillerie, et les éléments linsi privés de ' la protection des canons urent complètement décimés. Ces différents ichecs obligèrent l'ennemi, de rappeler des roupes de France pour renforcer les troupes ur le front de Rozhan, qui avançaient rapidement, et qui avaient déjà reçu des renforts de a vive gauche de la Vistule, mais malgré °da ous les progrès dans la direction de l'est urent arrêtés; après cela l'ennemi changea e direction et avança vers Ostrolenka. Au cours de trois jours de combats les A 11e-îands jetèrent des forces énormes d'infan-îrie contre les tranchées nusses, mais sans ésultats; ce fut pendant un de ces combats ue les Allemands lancèrent leur cavalerie ontre leur propre infanterie dans laquelle ils xécu-tèrent un massacre complet pour la punir e-ne pas '-avoir repris l'attaque alors qu'elle va'it été répoussée. Comme ont le comprend îâ Allemands ont subi de- ce dhef des pertes normes, qui viendront encore augmenter le )tal formidable de un million 641,569 hommes u'ils ont perdus jusqu'au 1er juillet dernier. Dans l'ouest la situation reste stationnaire ; ans l'ÂTgonne les Allemands livrèrent deux ttaques, l'une entre la colline 213 et le ravin eila fontaine aux Charmes et l'autre dans la Igion de Marie-Thérèse, maie ils furent re-oussés jusque -dans leurs propres tranchées a.r l'infanterie et l'artillerie françaises. Sur le font italien les Autrichiens ont fait ne nouvelle tentative pour reprendre le som-let du Mont Medetta, que les Italiens avaient ipturé le 30 juillet dernier, .mais ils en furent 'poussés. line autre attaque, faite par sursise contre les positions italiennes de Scar-itz à Monte-Cuestalta, fut également repous-ie. Le succès que des Italiens ont remporté i 30 dernier à Forcella Cianalot esrt encore lus favorable qu'on ne l'avait oru tout abord. Suivant des «détails qui sont par-înus -aai grand quartier général italien, les utrichiens ont laissé plus de cent morts sur champ de bataille, 200 fusils et une grande .lantité !de munitions, sans compter encore me vingtaine de prisonniers. De9 combats îharniés ■continuent autour de Monte de Sei usi. L'action de la Grèce est toujours couverte un voile; le R'oi, qui est-ojpposé à la dissolu-on du Parlement, a mandé M. Vénizelos chez ti, et lui a demandé d'exposer la situation ili taire. Les aéroplanes alliés viennent d'exécuter un iid remarquable -au dessus de la. position for-fiée de Strasbourg, sur laquelle ils ont jeté fagt-cinq bombes; d'autre part, des hydro-anrs russes, sur la côte -de Windau atta-lèrent un navire de guerre qui fut obligé de ! jeter sur la côte; ils s'en iprirent ensuite à 1 Zeppelin et à deux hydroplanes qu'ils en-)mm«gèrent et mirent en fuite. LEURS PROCEDES. Le général Schneider a publié dans le Nieuwe Rotterdamsche Courant"—encore ii!—une critique très sévère et injuste sur s opérations des troupes .italiennes. Or, le " Berliner Tageblatt," en empruntant eri citant cette publication, déjà assez !®rbe, a attribué avec, une mauvaise foi sans sni au général Schneider des jugements en->re plus sévères que ceux qu'il avait donnés, savoir, que c'était un mensonge que l'occu-îtion de Tolmino et de Goritza, que les aliens s'étaient attribués dans leurs bulle-ns_. et que toutes les attaques contre PlaVa 'aient été repoussées par les Autrichiens: Or, cela est un inqualifiable mensonge, une Mention gratuite du " Berliner Tageblatt," îr jamais les bulletins italiens n'ont encore °nné l'occupation de Tolmino et de Goritza •wnne accomplie; ces deux places, étaient les bjectifs pour lesquels on combat énergique- lent. sujet de Plava, la vérité est que les :oi,Pes italiennes occupent solidement, non élément le pays de Plava, mais aussi les auteurs de la rive gauche orientale de Isonzo. ~"La réoccupation de Mexico par les forces 1 oénérâl Carranza est confirmée officielle-îo.nt. A BRUXELLES. LE 21 JUILLET A STE-GUDULE.Le " XXe Siècle " reçoit d'un correspondant ces détails émouvants ou sujet de la cérémonie religieuse à la collégiale de Sainte-Gudule:— Comme dans t'ont Bruxellois il y a un eu-, rielix qui sommeille nous descendons en ville " voir." Dans toutes les rues les maisons sont feimées de haut en ba. Entrons à Sainte-Gudule, où nous assisterons à un spectacle plus impressionnant encore. Les fidèles se pressent en rangs serrés vers la collégiale où une grand'-messe solennelle doit être célébrée en remplacement du " Te Deum " défendu. Dès 9 heures trois quarts plus une chaise à trouver; les marches de la chaire de vérité et même les confessionnaux .sont envahis et les retardataires restent debout serrés comme des harengs. C'est la messe des grands jours de fête et le nonce du Pape assiste à la cérémonie. On s'attendait à un sermon, mais il n'y en eut pas. Cependant chacun sent qu'il Va se passer quelque chose. En effet aussitôt après 1' " lté Missa est," les orgues entonnent la "Brabançonne," en; sourdine d'abord, et tout à fait " pianissimo," puis après un savant " crescendo," éclatent en un vibrant chant de triomphe... La foule, transportée, et n'ayant plus conscience du lieu où elle se trouve, entonne en chœur notre chant patriotique: Le Belge sortant du tombeau, A reconquis par son courage. Son nom, ses droits et son drapeau... C'est un délire, un vacarme, on dirait une tempête où tous lés éléments font rage, le tonnerre des orgues se mêle aux mille et mille voix acclamant: "Vive le Roi", Vive la Belgique!"... Les dames agitent leur mouchoir et les messieurs leur chapeau au dessus de leur canne. On chante, on crie, on pleure; c'est grandiose, c'est sauvage, c'est sublime, c'est épouvantable. Un peu de calme ayant succédé à cette tempête, le nonce du Pape se hasarde à traverser l'église au milieu de ces fidèles patriotes, suivi du Doyen, qui fut l'âme de cette émouvante manifestation, les acclamations se font plus énergiques, et il s'éloigne dans son auto tandis que s'élève formidable un immense vivat: " Vive le Roi, Vive la Belgique ! " L'église se vide peù à peu et l'on se retrouve sur la place, sanglotant encore, ahuri, meurtri, brise par ces violentes émotions.LA FEUILLE DE LIERRE. A propos de la feuille de lierre dont le port est, à présent, défendu par la grave autorité militaire, il s'est passé le petit incident suivant:—Les Belges avaient dit: cette fleur de lierre est un symbole qui signifie "Je meurs où je m'attache." Quelques Allemands, toujours jjlagiaires, en portèrent une aussi, avec cette devise: "J'y reste." A quoi les Anver-sois répondirent le lendemain en piquant dans leurs feuilles de lierre de grosses épingles. " Qui s'y frotte, s'y pique," tel est le sens de cet insigne, dirent-ils. Mais von Bissing," qui voit tout,- pris de pitié pour ses compatriotes à bout d'esprit, défendit qu'on arborât encore cette petite feuille-symbole. Ajoutons à ceci, que les Belges ont décidé de porter à leur boutonnière, le 4 août, un bout de papier, en souvenir du célèbre "chiffon" de papier de von Bethmann-Holhveg. Bien fort sera'von Bissing s'il peut trouver là une infraction au règlement sur le port des insignes. LE COMMANDEMENT DES ARMEES. Capitaine à vingt-deux ans? Le fait est assez rare pour qu'on le signale, dit le "Courrier (belge) de l'armée." Il vient de se passer sur le front français. Le sous-lieutenant Bernard Blanlœil fut promu successivement lieutenant et capitaine sur le champ de bataille. C'est un brave. Il fut blessé deux fois; malgré la gravité de ses blessures, c'est à peine s'il quitta les tranchées—et s'il les quitta, ce fut pour les réintégrer rapidement. Il faut remonter, en quelque sorte, au premier Empire pour trouver des exemples de l'espèce. Il est vrai qu'à cette époque Marceau fut nommé général à vingt-huit ans. Pour les âmes bien nées.... LE DUC DE VENDOME REÇOIT LA CROIX CIVIQUE. En son quartier-général, S. M. le roi Albert vient de conférer à son beau-frère, S. A. R. le duc de Vendôme, délégué du Conseil central de la Société de Secours aux Blessés militaires près de l'armée belge en campagne, la croix civique de Ire classe de 1914-15. "On sait que le duc de Vendôme," dit le " Gaulois," " remplit avec le plus grand dévouement d'importantes fonctions sur le front dans le Pas-de-Calais, le Nord et la Belgique depuis huit mois. Il est en outre administrateur de l'ambulance Elisabeth, à Calais, et du Patronage des Réfugiés franco-belges du Nord, fonctions qu'il partage avec S. A. 11. la duchesse de Vendôme." NECROLOGIES. On a déjà remarqué que les annonces mortuaires allemandes ne portaient généralement plus que: mort pour la patrie, alors qu'au début la généralité des avis parlait de: mort pour l'Empereur et la patrie. Maintenant, la formule a changé encore et les socialistes emploient communément les phrases suivantes:— " Tombé sur le champ de bataille, victime de la guerre mondiale...." " Arraché de notre milieu par la guerre mondiale." C'est un acheminement vers le:— " Victime du militarisme allemand." Mais cela, il y en a peut-être qui le pensent en Allemagne, sans pouvoir l'écrire. AU PAYS. LA MAIN-MISE DES ALLEMANDS SUR LA PRODUCTION CHARBONNIERE. Nous avons signalé dernièrement, d'après les journaux hollandais, l'ensemble des mesures prises par la " Kohlencentrale " de Bruxelles afin d'assurer le main-mise ^allemande sur la production des charbonnages belges. Un de nos charbonniers fait dans la " Belgique " les commentaires très intéressants que voici :— , " Et d'abord qu'est-ce que la ' Kohlencentrale ' de Bruxelles? La ' Kohlencentrale ' est un organisme établi par les Allemands dans le but exclusif de mettre la main sur la clientèle des charbonnages belges et de fermer en outre le marché hollandais (c'est le seul qui puisse entrer en ligne de compte pour nos mines en ce moment) à nos producteurs. Et comment procèdent-ils, me demanderez-vous? C'est tout simple. Aucun contrat antérieur à l'établissement de la " Kohlencentrale " n'est reconnu par les boches, ou plutôt ils, les ont tous annulés, tant à l'intérieur du pays qu'en Hollande. Ensuite, tous les contrats nouveaux à passer entre un charbonnage et un acheteur quelconque doit être approuvé par la fameuse Centrale. ...Il s'agit tout d'abord ici d'empêcher les charbonniers belges de supplanter parmi a clientèle hollandaise, les •charbonniers allemands. Je m'explique. Par suite de la guerre, du manque de bras ou des besoins propres du gouvernement allemand, il se trouve des mines allemandes qui ne peuvent satisfaire leurs anciens acheteurs des Pays-Bas. On cherche à protéger ceux-ci contre l'intrusion du vendeur belge. Car le commerce, de même que la concurrence, sont libres (?!?). En autre, certaines de nos mines avaient leurs clients dans lés Pays-Bas avant la guerre. Il s'agit de leur enlever ces clients a.i profit des mines de Bochie. Et comment fera-t-on? Problème. Admettons que la centrale de Bruxelles ait établi un prix de vente minimum, à la tonne, pour le débit des charbons provenant des mines belges. Je vous dirai tout d'abord qu'il ne peut être question pour l'instant que des charbons contenant moins de 25 p.c. de matières volatiles, les Boches ayant déclaré réserver les autres pour... les gazomètres.— Sur la base de ce prix, le charbonnier belge s'en vient trouver son client hollandais qui, par sympathie, ou en raison d'anciennes relations, ou enfin parce qu'il ne peut se procurer ailleurs le charbon qu'il lui "faut, lui achète •un lot à un prix plus élevé de un florin que celui de la " Kohlencentrale." Peut-être pensez-vous que l'affaire est conclue? Point. La " Kohlencentrale " de Bruxelles, ne s'opposera pas à ce marché, parce qu'il serait indécent qu'elle empêchât un Belge de gagner sa vie ori vendant du charbon. Maisdle n'en tient pas moins à connaître le prix auquel ce marché a été. conclu, afin de pouvoir renseigner ensuite ses producteurs, nationaux, qui eux, livrent librement à quiconque sans que leurs prix de vente soient établis autrement que par le " Kohlensyndikat " allemand. Grâce à ce procédé, les Allemands connaissent non seulement les prix exacts cotés par nos revendeurs, mais encore toute leur clientèle. Us peuvent sous-offrir à l'aise et balayera leur profit tout le marché. Le complément de la combinaison consiste à dégoûter nos charbonniers de venir travailler encore en Hollande. Us ont imaginé pour cela de faire limiter leurs bénéfices. On ne leur accorde en moyenne que 50 cents à la tonne même s'ils obtiennent de l'acheteur un prix qui soit plus élevé de un florin cinquante. Ah?... Et me direz-vous de quelle manière et pour quelle raison la Commission officiellement constituée par le Comité royal de Secours néerlandais intervient dans tout ce mic-mac? Je n'ai pu le savoir. Mais vous qui vous savez tout... A LA BELGIQUE. Hélas, depuis les jours des suprêmes combats Tes campagnes ont la frayeur et l'infortune; Tu n'as plus pour pays que des lambeaux de dunes Et les plaines en feu sur l'horizon, là-bas. Anvers et Gand et Liège et Bruxelles et Bruges Te furent arrachés et gémissent au loin, Sans que tes yeux encor vaillants soient leur témoins, Ni que tes bras armés encor soient leur refuge. Tu es celle en grand deuil qui vis avec la mer Pour en apprendre à résister sous les tempêtes, Et tu songes et tu pleures, mais tu t'entêtes Dans la terreur et dans l'orgueil de tes revers. Tu te sens grande immensément quoique vaincue ; Tu fus loyale et claire et ferme comme au temps Où l'honneur sous* les cieux s'affirmait éclatant,Où la gloire valait vraiment d'être vécue. Ton pauvre coin de sol où demure debout, Face à l'orage, un Roi, avec sa foi armée, Tu le peuples encor de canons et d'armées Pour le tenir tragiquement, jusque» au bout. Tu te hausses si haut que tu es solitaire Dans la gloire et la beauté et la douleur, Et que chacun t'exalte et t'admire en son cœur Comme un peuple jamais ne le fut sur la terre. Qu'importe à cet amour l'angoisse de ton sort Et qu'Ypres soit désert et Dixmude, ruine, Et qu'aussi vide et creux qu'une sombre poitrineS'élève au fond du soir l'immense beffroi mort. A l'heure où cette cendre est encor la patrie Nous l'aimons à genoux avec un tel élan Que de chacun des murs saccagés et branlants Nous baiserons la pierre éclatée ou meurtrie. Et si demain l'homme allemand sournois et fou Achevant de te mordre en son étreinte blême. Douce Belgique aimée, espère et crois quand même Ton pays mis à mort est immortel, en nous. ' EMILE VERHAEREN. LE PAPE ET LA PAIX. LADRESSE DE BENOIT XV. Les journaux étrangers nous apportent le texte d'une adresse que le souverain pontife Benoît XV vient d'adresser aux peuples belligérants et à leurs chefs. Après avoir rappelé tous les efforts qu'il avait faits sous " forme de conseil affectueux et insistant de père et d'ami " pour maintenir la paix, le pape ajoute:— Aujourd'hui, à ce triste anniversaire du jour où a éclaté ce terrible conflit, s'échappe plus ardent de notre cœur le vœu que la guerre se termine bientôt. Nous élevons davantage la voix pour pousser le cri paternel de paix. Puisse ce cri, dominant l'effroyable bruit des armes, atteindre les peuples belligérants et leurs ohefs, les disposant les uns et les autres à des intentions plus douces et plus sereines! Au nom du Dieu saint, au nom du Père et Seigneur du ciel, an nom du sang béni de Jésus, prix du rachat de l'humanité, nous conjurons les nations belligérantes, devant la Providence divine, de mettre fin désormais à l'horrible carnage qui, depuis une année, déshonore l'Europe. C'est un sang de frères qu'on répand sur la terre et sur les mers. Les régions les plus belles de l'Europe, ce jardin du monde, sont semées de cadavres et de ruines. Là où il y a peu de temps l'action des usines et le travail fécond des champs s'épanouissaient, le canon tonne maintenant d'une manière effroyable et, dans sa rage de démolition, n'épargne ni les villages ni les villes et sème partout les ravages et la mort. Vous qui portez devant Dieu et devant les hommes la terrible responsabilité de la paix et de la guerre, écoutez notre prière; écoutez la voix paternelle du vicaire du Juge éternel et suprême à qui vous devrez rendre compte de vos entreprises publiques comme de vos actions privées. Les richesses abondantes que le Dieu créateur a données à vos terres vous permettent de continuer la lutte. Mais à quel prix ! répondent les milliers de jeunes vies qui s'éteignent chaque jour sur les champs de bataille. Mais à quel prix ! répondent les ruines de tant de villes et de villages, tant de monuments dus à la pitié et au génie des aïeux. Les larmes amères versées dans le secret des foyers domestiques et. au pied des autels ne répètent-elles pas aussi que le prix de la prolongation de la lutte est grand, trop grand? Et l'on ne peut pas dire que l'immense conflit ne peut pas se terminer sans la violence des armes. Qu'on abandonne cette folie réciproque de destruction, en réfléchissant que si îles nations périssent humiliées et opprimées elles portent en frémissant le joug qui leur est imposé et préparent leur revanche, transmettant de génération en génération un triste héritage de haine et ve vengeance. Pourquoi ne pas entamer de bonne volonté un échange direct ou indirect de vues ayant pour but de tenir compte, dans la mesure du possible, de ces droits et $e ces aspirations, et aboutir ainsi à mettre fin à cette lutte terrible, comme cela èst arrivé autrefois dans des circonstances pareilles? Qu'il soit béni celui qui, le premier élévera une branche d'olivier et tendra la main à l'ennemi en lui offrant des conditions raisonnables de paix ! L'équilibre du monde, le progrès, la sécurité, la tranquillité des nations reposent sur la bienveillance mutuelle et sur le respect des droits et de la dignité d'autrui bien plus que sur le nombre des armes et sur les formidables enceintes des forteresses. ... Souhaitons la réconciliation des Etats. Que les peuples redevenus frères reviennent aux pacifiques travaux des études, dqs arts et de l'industrie: Qu'une fois rétabli l'empire du droit, ils déci'dent de confier dorénavant la solution de leurs différends non plus au tranchant .de l'épée, mais a.ux raisons de justice et d'équité étudiées avec le calme et la pondération nécessaires. Ce serai là leur conquête la plus 'belle et la plus glorieuse. Dans .la confiance que l'arbre de la Paix revienne bientôt réjouir le monde de ses fruits si désirables, nous donnons notre bénédiction apostolique à tous ceux qui forment le troupeau mystique qui nous est confié, de même qu'à ceux qui n'appartiennent pas encore à l'Eglise romaine. Nous prions le Seigneur de les unir à nous par les liens' d'une parfaite charité. Donné à Rome, au Vatican, le 28 juillet 1915. BENOIT XV, pape. Nous reproduisons cette adresse à titre documentaire. Il est évident à notre sens que la paix ne peut exister sans la justice et qu'on ne peut l'invoquer sans condamner le mal. VERS L'AMERIQUE. Un grand nombre d'ouvriers des Flandres, dès le début de la guerre, se, sont rendus en Amérique, où ils trouvèrent bientôt du travail. Mais leurs femmes et leurs enfants restaient au pays, la plupart du temps dépourvus de moyens d'existence. Que faire? La solution de ce problème angoissant a été trouvé par le pasteur Sioen, natif des environs de Dixmude, en fonctions actuellement à Détroit (Michigan). Celui-ci est arrivé récemment en Belgique. Il s'est rendu à Thielt, à Thoiirout, à Dieghem, à Roulers, à Pitthem, etc., réunissant 40 femmes dont les époux sont en Amérique et 150 enfants avec lesquels il s'est mis en route via Anvers-Rotterdam, pour les Etats-Unis. L'un des enfants, raconte un journal gantois, dont le père et la mère sont déjà installés en Amérique portait son nom et son adresse cousus sur son vêtement: Henri Casteleyn, Stephenson Court, Détroit, Michigan (Amérique du Nord). Pas de risque qu'il se perde, celui-là ! — Aux frontières, le nombre de sentinelles allemandes diminue tous les jours. C'est ainsi que la proportion des gardes est descendue de 10 à 2, pour le moins. La semaine dernière, ils ont été tous dépourvus de cartouches par l'autorité supérieure. Ils ne disposent maintenant que de 10 balles chacun. A ANVERS. ♦ LA COMMISSION ALLEMANDE D'INDEMNITES. Des doutes persistent dans l'esprit du public—n'est-ce pas naturel?—sur le but poursuivi par la Commission d'indemnités de l'Empire à Berlin (" Refchsentschaedigungs-kommissiqn ") et la Caisse d avances près le gouverneur général en Belgique (" Vorsc'huss-Kasse "). En vue de les dissiper le " Lloyds Anversois " donne les explications suivantes qu'il tient, écrit-il, de source autorisée:— Ces deux institutions ont. été créées afin d'accorder des indemnités pour les matières et les marchandises saisies et n'ayant pas servi aux besoins immédiats des troupes, mais qui ont été expédiées—pour la plupart— en Allemagne, afin d'y être travaillées. Les personnes ou maisons, ayant leur domicile ou leur siège dans le rayon du gouvernement général et y séjournant d'une façon permanente, et dont les stocks ont été saisis dans ce rayon, sont invitées à adresser leurs requêtes à la Caisse d'avances à Bruxelles, 90, rue de la Loi. Cette dema.nde est nécessaire, même dans le cas où T'on ne réclamerait pas une avance et où l'on serait disposé à attendre le règlement définitif. Les personneè ou maisons qui sont domiciliées ou établies, ou qui résident actuellement en dehors des limites du territoire dépendant du gouvernement général, notamment celles du territoire d'étapes, ont à adresser leurs requêtes à la "Reichsentschae-digungskommiission " à Berlin, W. 8, Mauer-strasse, 53. Les matières et marchandises saisies et expédiées en Allemagne y . sont classées et évaluées selon leurs qualités, par des Commissions d'experts. Cela demande, bien entendu, un certain temps dans l'intérêt même d'une évaluation exacte. Les prix suivant qualité, ainsi établis, forment la base des décisions définitives de la " Reichsentschaedigungskommission" au sujet de l'importance des indemnités à accorder. Mais, pour la caisse d'avances, on a dû recourir à une autre manière de procéder, afin d'accélérer les décisions sur les demandes d'avances. On part, dans les évaluations, du principe des prix minimes, c'est-à-dire des prix payés avant la guerre pour des marchandises du même genre de qualité inférieure et ceci pour éviter des pertes à la Caisse de l'empire (sic). Mais il est bien entendu que les décisions de la Caisse d'avances, pour lesquelles on ne prend pas en considération la qualité réelle de la marchandise saisie, ne pourront influencer en rien les évaluations définitives de la Commission d'indemnités de l'Empire. En s'adressant à la caisse d'avances pour obtenir un acompte, les personnes intéressées n'ont par conséquent nullement à redouter qu'un désavantage puisse en résulter dans l'évaluation définitive de leurs marchandises saisies (resic). Si des requêtes avaient été adressées par erreur au bureau non compétent en l'occurrence, il est superflu de faire une nouvelle demande, les deux autorités se remettant mutuellement les dossiers qui ne les con-cenent pas. Voilà de .belles promesses ! On sait, hélas, ce que valent celles faits par des Allemands! L'APRES-GUERRE. CONSEIL NATIONAL ECONOMIQUE BELGE. Le tableau-projet des sections et sous-sections qui a été expédié à tous les membres du Congrès permanent par le comité du Conseil National Economique beflge, ainsi que le questionnaire y relatif n'ont, pas plus que les dates projetées de réunions qui y figurent, rien de définitif. C'est plutôt à titre d'enquête et afin de pouvoir, après la rentrée de toutes les réponses, procéder à une classification adéquate, que il'envoi de'ee tableau et questionnaire a été fait. Indépendamment de la création de nouvelles sections et sous-sect'ions, il sera peut-être nécessaire, d'autre part, de procéder par sélection ou par condensation dans l'examen dè, certaines questions se rattachant aux travaux de plusieurs sections oai sous-sections. D'autre part, il apparaît que les questions d'ordre général devront pouvoir, vu leur importance et Heur gravité,, être traîtées dans toute leur ampleur, et nécessiteront consé-quemment un nombre assez considérable de séances. Une commission spéciale permanente 'd'économistes, juristes, .sociologues, grands industriels, financiers, agriculteurs et ■commerçants, devra probablement être constituée à cet effet. Les diverses sections du CongTès n'envisageront les questions qu'au point de vue indiqué au tableau. La section spéciale les examinera au quintuple point de vue économique, social, législatif, financier et philantropique, de façon à conduire à des solutions ou indications de solutions, à provoquer .même des initiatives immédiates d'action, dès la libération du pays. Messieurs les adhérents sont priés de renvoyer d'urgence de questionnaire dûment rempli au secrétariat général du eonprès, 21, Mincing-lane, room 180, à Londres, E.C. Tout délai dans l'envoi de ce questionnaire est une cause de retard pour les travaux du congrès. Prière donc à tous de faire le nécessaire pour éviter des retards préjudiables à l'œuvre poursuivie.Il vient de se constituer des comités centraux de France, à Par.is, et de Hollande, à Amsterdam. De même, un comité affilié, très important, s'était déjài réuni à Maestricht à la suite de l'appel de M. Janssens, promoteur de l'œuvre. Ce comité a été définitivement constitué le 18 juillet dernier, au soin de l'Union belge des réfugiés de Maestricht, sous la. présidence d'honneur de M. le ministre de Belgique à la Haye et de M. le consul-général de Belgique à Amsterdam. — Un conseil de Cabinet, s'est tenu mardi après-midi à Sainte-Adresse, sous la présidence de M. de BroquevfJe, ministre de la guerre. ECHOS. Des cadeaux pour les soldats belges. La fête de Richmond que nous avions annoncée dans nptre numéro de samedi dernier a réussi de la façon la plus brillante, grâce au dévouement de celles qui en prirent la généreuse initiative et au premier rang desquelles il faut citer Miss Fanning, de Londres, Mrs. Archibald, qui n'ont .cessé de témoigner la plus grande sjmipathie à nos compatriotes. La journée de vente des fleurs et drapelets aux couleurs belges, jointe à la vente des cigarettes et tabac, a rapporté la somme nette de £70 15s. 2d., qui a été transmise à M. le ministre de Broqueville. En outre, troi3 caisses remplies de cadeaux, chocolat, cacao, thé, savon, papier à écrire, etc., etc., ont été expédiés pour nos braves troupiers. Les enfants des écoles de Richmond ont tous envoyé de jolis cadeaux, mouchoirs, pipes, crayons, allumettes, etc. Inutile que dames et demoiselLes tant anglaises que belges se sont dévouées pour atteindre ce beau résultat! L'ENTERREMENT D'UN PETIT SOLDAT. En cette matinée du 4 août, anniversaire glorieusement douloureux pour notre chère patrie, le devoir professionnel nous a fait assister aux funérailles d'Egide Panneels, d'Uccle, un brave petit pays, mort au King Albert's Hospital No. 1, des suites des blessures reçues en défendant une patrie qu'il aimait. Le gosse, qui n'avait que 22 ans et . qui avait fait coua'ageusement son devoir, s'en est allé vers l'an delà avec dans les y eux la vision d'une patrie libérée et d'une Belgique plus grande. La cérémonie, d'une grandiose simplicité, avait attiré de nombreux assistants ayant tenu à rendre un pieux hommage à cette victime de la guerre. Tous les soldats plus ou moins valides se trouvant dans les hôpitaux de Londres et des environs avaient tenu à venir dire un dernier adieu à leur camarade. Ils étaient accompagnés de nombreuses nurses, dont la toilette d'une élégante sobriété venait trancher sur l'uniforme de nos braves soldats. A la levée du corps, à l'hôpital King Albert's, le général baron Goffin'et prononça quelques paroles émues devant le cerceuil, qui était entouré du personnel dirigeant de l'hôpital. Nous y notons la présence du dévoué major docteur Jacobs, chef de service, des commandants Notermans et Pétijon, dont le dévouement est inlassable et pour lesquels nos blessés ont un véritable culte, des docteurs Comein, Crousse, Janssens et Van der Biest, du pharmacien Ledoux, etc., etc. Un détachement de soldats, anglais, ayant a sa tête une musique, précéda le funèbre cortège à sa sortie de l'hôpital et le conduisit jusqu'au Solio-square, où le service religieux avait lieu dans l'église catholique de Saint-Patrick.Ce fût l'aumonier de l'hôpital qui officia, et la solennité religieuse emprunta encore un caractère plus impressionant au fait que ce fûrent les camarades du défunt, sous l'habile direction du commandant Pétijon, qui s'improvisa organiste pour la circonstance, qui avaient tenu à chanter la messe de Requiem. Après l'élévation un jeune Vervietois soldat iblessé du nom de Tredich, et pensionnaire de l'opéra de Toulouse, chanta un '" Miserere " d'une voix admirable. A la sortie de l'église le cerceuil, recouvert de nos couleurs nationales, fut placé sur un affût de canon traîné par deux chevaux vigoureux, et le cortège toujours accompagné par les troupes prit le chemin du cimetière de Kensal Green, tandis que sur la route chacun se découvrait devant la dépouille mortelle de cette jeune victime de l'horrible conflit actuel. Au cimetière de Kensal .Green, où déjà reposent quelques-uns de nos compatriotes, le commandant Notermans trouva des paroles venant du cœur, pour dire un ultime adieu au vaillant petit troupier. Quelques pelletées de terre, quelques fleurs déposées par des mains pieuses et amies, et la tombe se referma sur les restes, de celui qui il y a un à peine ignorait tout, de la. guerre, rêvait encore du beau soleil et de la nature en fleurs et pensait à tous ceux qu'il aimait, qu'il a laissés au pays et qui ne sauront peut-être pas encore que là-bas, dans l'hospitalière terre anglaise, repose un petit s'oldat qui leur est cher et qui a offert son existence en holocauste pour la Patrie. — La "Mannheimer Lagerhaus Gesellschaft" et les armements rhénans Karl Sehroers, Voss et Langen continuent, bien entendu, leur trafic avec Duisburg, Cologne, Dusseldorf et Cre-feld ! Le " bedid gommerce." ON DEMANDE DES OUVRIERS DANS LE ROYAUME-UNI. Des ouvriers belges désirant travailler dans 1® Royaume-Uni sont informés que les " Board of Trade Labour Exchanges" (qui sont les seules autorisées par le gouvernement britannique de présenter des ouvriers belges aux patrons anglais), ont un grand nombre d'emplois à conférer, surtout dans le industries agricoles et du génie civil. Des offres de service doivent être faites à la Bourse du Travail la plus proche du domicilo; pour l'adresse se renseigner au bureau de postes de la localité. Des belges se trouvent dans les asiles d« réfugiés à Londres peuvent s'adresser aux Bourses du Travail qui sont établies dans ces asiles; d'autres Belges résidant à Londres, à la Bourso du Travail à Aldwych Skating Rink. ANNONCES. 9 penc® la ligne.—Joindra lo montant aux ordres, s.?.p, DEMOISELLE belge désire donner leçons peinture, dessin, eau-forte, pointe-sèche. français, flamand. Prix modérés.—S. L., 78, Onslow-Kardens, S.W. DENTISTRY.—VICTOR^COTILS, d'Anvers (riîô Quellin).—Consultations tous les jours do 2.30 à 6 heures, Oxford-street, 351. Téléphone, 2782 Mayfair. GEORGES LELEU, soldat belge interné, 29e ligne, bloc 26, camp d'Iïarderwyk. Hollande, demande à personne charitable do lui envoyer du linge et une'paire de bottines pointure 41. NOUS mettons vivement nos compatriotes "en gardo contre certaines agences de placement d'employés, qui no visent qu'à leur escroquer de l'argont. No verser de cautionnement ou de garantie qu aroo les références Icô eé ricusos t

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Dit item is een uitgave in de reeks La métropole d'Anvers: paraissant provisoirement à Londres behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Londres van 1914 tot 1919.

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