La semaine d'Averbode

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Averbode, 11 Janvier 1914. Dieu le veuille !... - --- - n ïnjôur,Jean-Pierre!... Comment rialliez-vous?... Et le père Thomas et P®ie Jacques ?... Vous ne me reconnaissez plus ?... Ah! saperlipopette !... Mon-fcsÈtâjpjËk siour Jules-César, quel plaisir cL-wgffîŒgb vous rencontrer, comme cela après si longtemps. C.ommevous «gf le voyez, à par les cheveux 'S, qui grisonnent, la santé est bonne, places à Dieu. Quant aux amis, le père Thomas est toujours vaillant à la besogne pendant la semaine, et il re repose le dimanche à faire prospérer notre Cercle ouvrier. Ce qu'il est aimé, ce brave camarade ! Le père Jacques, lui, il a eu un sérieux accident qui l'empêche de continuer son métier ; toutefois, il arrive à bien gagner sa vie en vendant des bons journaux et en s'occupant de petits travaux. Il a toujours la langue bien pendue et je vous garantis qu'il est devenu un-excellent propagandiste des œuvres chrétiennes et sociales. — Cela me fait plaisir d'apprendre que les braves amis, avec lesquels j'eus le plaisir de passer quelques bonnes soirées, n'ont pas encore déserté le champ de bataille. — Et surtout qu'ils sont du bon côté de la barricade, comme on dit. Combien souvent nous parlons encore de vous qui nous avez ouvert les yeux. Vous vous rappelez que nous avions déjà une famease teinte de socialisme lors de notre première rencontre ; qu'alors en voyant notre conversation rapportée dans le Messager, que vous nous avez gracieusement envoyé quelque temps, auquel nous nous sommes finalement abonnés, nous avons réfléchi, discuté et nous avons compris qu'avec le socialisme nous allions faire fausse route. Et la grève d'avril comment s'est- elle passée chez vous ? — A part une dizaine qui ont voulu faire leur malin et qui souffriront encore tout un temps des salaires perdus et d'avoir dû chercher du travail ailleurs, nous avons tous continué la besogne ; ceux qui ont voulu essayer de nous entraîner à la grève, n'y sont pas revenus une seconde fois. Et dire qu'avec nos idées de jadis nous aurions pas mal fait de bêtises ! — Voyez-vous, Jean-Pierre, quand chacun réfléchit, il reconnaît assez vite que, t s'il a des droits, il a aussi des devoirs, s Que l'on soit riche, que l'on soit pauvre, e capitaliste ou ouvrier, patron ou employé, Dieu nous a imposé à tous une même loi et c'est de l'observation exacte de cette loi que dépend l'harmonie sociale. Malheureu-a sèment, on cherche trop le luxe et les plai-s sirs avec le moins de travail possible, alors x que l'on pourrait être heureux si d'une part t on modérait ses désirs et si d'autre part on e comprenait mieux les obligations que Dieu i- a imposées à la richesse. e — Tout va de mal en pis, parce que la e religion n'exerce plus son heureuse influence. Tenez, chez nous, je connais deux familles, l'une avec cinq et l'autre avec sept r enfants, dont les chers gagnent le même salaire. Dans la première, vrai foyer de so cialisme, le père et les aînés en font tout à leur tête, c'est un enfer en plus de la misère : dans l'autre, où la religion est pratiquée par tous, to t le monde travaille pour le bien commun ; la maison est un petit palais qui vous attiie par sa pro >reté et son air gai; parents et enfants sont vêtus suivant leur condition, et c >s braves gens tout en vivant à l'aise font encore de belles économies. — Comme quoi, Jean-Pierre, la pratique de la religion prouve sa nécessité et son influence aussi bien dans la société que dans la famille. Combien de foyers seraient dans le cas de la seconde iamil!e dont vous parlez, si 1 on y connaissait et mettait en pratique les enseignements contenus dans le Petit Catéchisme, ce résumé bien simple et très compréhensible de nos devoirs envers Dieu,le prochain et nous-mêmes. Malheureusement, beaucoup l'ont appris et ne veulent plus s'en souvenir, d'autres ne l'ont même pas ouvert. Aujourd'hui tout le monde est atteint de la fièvre du luxe et des plaisirs ; PHILIPPEVIL'LE. — Congrès eucharistique régional de 1913, sous la pres cience de S. G. Mgr I-Ieyien. (Photo C. Hennuy.)

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