Le courrier de Bruxelles

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24 februari 1914
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s.n. 1914, 24 Februari. Le courrier de Bruxelles. Geraadpleegd op 28 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/6t0gt5gj87/
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r Mardi M février 1914. ABONNEMENTS I MM* 1)1 HOU UOISMIt BELGIQUE . fr- 10.00 5 00 2 60 BOLi-AiNDE . 19 20 S 60 4.30 LUXEMBOURG -S CNION POSTALE- 30 00 16-00 7.60 | 5 CENTIMES V«s «i»«élément» no sont eas ml» «o»»nt« TÉLÉPHONÉ SaBLON 176» LE COURRIER DE BRUXELLES 53* mît -V 5 g. UX s M Sau<EUE3 . 52, rue de la Montagne A Partis; 30, rue Saint-Suipice. 30 5 CENTIMES L&ssuoo'érrents ne «ont pas «dis «n venté TÉLÉPMOve S4Wtrj\ 1 754 . Pro aris et focis - Suis-je Chrétien?(1) ?"' UUlu'ju BBIMlMi 1 'Aussitôt cire l'Eglise fut libre d'organisé! Mon culte clic affecta les semaines qui pie cèdent leè Fêtes pascales, il préparer, pat le jeûne, par l'instruction religieuse et la ôrière 1 a • clos « scrutins » ou examen, réitéré», les catéchumènes i la reeeptaoo dULa.anuit du Samedi-Saint se déroulait, 11 Borne, dans une solennité extraordinaire. Le Pape lui-mêmo officiait dans la Baailv que de Latran. ,,, De partout le peuple affluait pour y célé brer c la grande nuit 1 qui toute entier» b0 passait en cérémonies religieuses. ke< uns latins ou grecs, GotliB, Lombards Prancs, Anglo-Saxons, ambitionnaient 1: grâce d'être incorporés au ©hrist le pin: près possible du tombeau des Apôtres ; autres, parents ou amis des néophytes avaient à cœur de raviver le souvenir di leur initiation à la Foi et venaient, au con •tact des nouveau-nés de l'Eglise, reveille leur gratitude et réchauffer leur ardeur. 1,'alléluia triomphal du Samedi-Saint e de la Fête de Pâques commémorait à la foi la Résurrection du Sauveur et la régénéra tion du peupla.chrétien. Chaque année; meb" Frères, le Samedi Saint, l'Eglise plante encore «ans l ond baptismale le cierge qui symbolise, à tra vers les ténèbres do la nuit païenne, r Ç« lui qui vous à illuminés de se® rayons, de votre entrée c-n ce monde s; l'Eglise chant toujours 3011 glorieux <ï Exsultet " ? P*aï combien parmi vous se laissent pénétré par les peusées profondes, se soumettent la puissance impressionuaute de cette un tique mélodie'? Oh ! la torpeur du cœur humain ! OUI la paresse routinière de nos peu se es Nous ne nous souvenons d'un bienfait que lorsqu'il nous échappe; nous n appr<! cions la santé, que lorsque nous somme malades; nous ne savons ce que valent ne .Veux, que lorsque nous sommes menace de cécité. Avant que nous eussions rien pu faire ipour mériter les préférences divines, not reçûmes comme une perle précieuse qui, elle seule, a plus de prix que toutes les r chesses du globe, le don de la Foi j en cctt Foi nous graudîmes, à l'abri d'un foye chrétien, dans l'atmosphère lumineuse e chaude de notre église paroissiale. Qui pense à fêter, ne fût-ce que dans 1 joie de son âme, l'anniversaire de son ba] iêmeî Qui en remémore les engagements Vous ne toléreriez pas que votre petit ei iant reçût de vous une friandise ou une c resse, sans vous dire merci. Et vous, obj' des plus iusignes prévenances de la miséi corde divine, vous vous octroyez, sans r înord'^Tc"clïC>'n d'eUc ingrat! Mes bien chers Frères, mettez à proi les semaines de recueillement et de pén tence qui doivent vous préparer eaix fêti pascales, pour vous adresser la questic qui figure en tête de ce Mandement ae C rème: s suis-je chrétien? ? Vous rue répondrez sans doute: Ouï, , fais régulièrcmént mes Pâques ; je vais à Messe, le dimanche; j'observe la loi t; jeune et de l'abstinence. Fort bien, je vous en félicite. Mais nos ne nous comprenons pas; vous parlez e certaines « pratiques > de la vie chrétie ne ; je veux vous parler des dispositions fo; cièrefi. habituelles du chrétien. Plus clair ment, ma question se dédouble et se eor plètc comme suit : I. Suis-je chrétien? A quel signe peu-t-c reconnaître que je le suis? Iî. Suis-ië chrétien ? En réalité, ma v jend-elle témoignage au Christ? III. Par quels moyens assivrerai-je ma ! délité au Christ 1 I Suis-je Chrétien? A quel signe peut-on reconnaUi'e que je le suis 2 Mes très chers Frères, avez-vous rien -de plu6 tendre que le mouvement de la ïï le qui, pressant dans sa main les doigts d licats de son petit enfant, les lui mène av respect du front à la poitrine, de la poitri vers les épaules, en articulant, pour ces i vres qui ne savent pas encore balbutier, 1 paroles sacrées: Au nom du Père, et i Fils, et du Saint-Esprit? . Connaissez-vous rien de plus grave q 2e geste du père do famille qui, tur le £ro incliné de son fils, au moment du dépa pour les périls de la vio universitaire, de (1) Lettre pastorale et mandement de Carêi pour 1911, par S. E. le cardinal-archevêque Malinûij. caserne, d'une carrière militaire ou apostolique, inscrit le signe protecteur au divin crucifié ? Pouvez-vous assister, sans une émotion profonde, à nos assemblées religieuses, au moment où l'évôque, levant les ï ras, em-Lé brasse tout son troupeau dans un même ia,r gentiment d'affection paternelle, et vous la ! envoie, à vous et à vos^ familles, dans toutes :ns. les directions de l'horizon, les bénédictions ou du ciel ? D'où vient donc au signe de la croix sa à puissance impressionnante? Qu'est-ce qui lui donne sa signification religieuse? ili- Les paroles qui accompagnent notre geste en sont le commentaire >lé- Ne disons-nous pas alors : « Au nom ^ du jr© Père, et du Fils, et du Saint Esprit'1 C'est ^5 comme si nous disions : a de la part de la ds, Trinité Sainte, » ou encore, « de par la là vertu :> toute puissante des trois personnes lus divines, » je vous signe, ou je me signe du les signe de la croix. es Lorsqu'un Roi accrédite auprès d'une aè Puissance étrangère un ambassadeur,celui on- ci part au nom de son Souverain, il a qua-ler lité pour parler et pour agir eu son nom, de sorte que la Puissance qui l'accueille re-"et, connaît à l'ambassadeur l'autorité et les ti-•0;8 très du Souverain lui-même. ra_ Il en va de même dans l'ordre religieux. Lorsque vous faites, avec foi. le signe du »di- chrétien, vous professez que-les trois per-idc sonne® divines ont, par un même acte de Ta. volonté, décidé de sauver miséricordieuse-ru„ ment le monde par la croix ; et, vous appli-_ quant à vous-même la croix rédemptrice, nte vous protestez que vous avez foi en sa puis-sance, que vous reconnaissez Notre Sei-gneur Jésus-Christ pour votre divin Sau-i. \ veur et que, vous attachant avec reconuais-sance et avec amour à l'instrument de son sacrifice, vous voulez, à la vie, a la mort, Lui rester uni. faisant fôtre la parole du • grand Apôtre: « Christq confixus suni •V cruci » ; je suis attaché à la croix avec tyïl le Christ, et je m'y tiens. » . Votre Catéchisme vous a apnris que le si-,1 gne de la croix est le signe distinctif du chrétien. Il l'est, en ce sens que, au Bapteme, la : „ Trinité Sainte grava daiia vos âmes .l'^m-' n rein te invisible du Christ, vous inscrivit a ■ r son école ; que la Confirmation vous enrôla !' sous son étendard et que, route l'éternité, 'A en enfer pour leur confusion, au ciel pour ® leur gloire, les chrétiens porteront en eux ce témoignage indélébile de leur infidélité ou de leur fidélité à la loi de leur origine, i Mais la croix est aussi le signe auquel le ' _ chrétien se fait reconnaître devant les hom-mes, proteste de sa séparation d'avec les in-fidèles ou les apostats, et cs'engage à vivre " et à mourir en conformité avec l'Evangile, i •'! Et voilà pourquoi, mes très chers Frères, T la croix doit partout vous suivre et partout Fg" vous marquer de son symbole. Qu'elle orne votre foyer et • {jubile y ait v°:t ^'u-e d'iionneur; ptacez-lavotre ? - chambre de travail, au-dessus du berceau pfps de vos enfants, en face du lit conjugal. Mu-nissez-vous d'elle,avant et après vos repas; p au point de départ et u Frssuo de vos voya-ges; imprimez-la, matin et soir, au front . de vos enfa-nts ; en union avec le prêtre qui i r vous fait la lecture de l'Evangile, gra-vez-j la. avec un redoublement de respect, sur vos fronts, pour vouer à Dieu le Père l'activité de votre pensée; sur vos lèvres, pour j jurer fidélité au Verbe fait homme ; sur vo-- _ j ire poitrine, afin de sanctifier dans l'union du Saint-Esprit toutes vos affections et " tous vos élans. J * Ne permettez pas, d'ailleurs, que cet ac-^ te religieux qui doit déclarer ce qu'est le , Christ pour voua et ce que vous Lui ètei-vous-mêmes, dégénère jamais en simagrée . grotesque ou en geste poltron. Mieux vau-Vi cirait ne^ pas faire ie signe de la croix, que « de le faire i r r él igie usem e n t. x Mais vous tiendrez à honneur de le former avec respect. Yous savez que l'Eglise a attaché cinquante jours d'indulgence au signe de la croix, cent jours quand on le fait avec de l'eau bénite. Ne dédaignez pas ce moyen si simple de soulager vos chers défunte. Qui sait si, en ce moment môme, dans leur douleur, ils ne ^ y u demandent pas votre secours?. mè- J? ne me rappelle jamais sans émotion ce i dé- souvenir de ma jeunesse: Monfcalembert, le avec champion des nations persécutées, la Polo' •rine ®t l'Irlande, disait un jour, dans un s de ses beaux mouvements oratoires: « S'i les m'eût été donné de vivre au temps ele No-c? tre Seigneur, je n'eusse souhaité partage i ni sa Tra-nsfiguration au Thabor, ni sr marche trion>p)iale, au jour des Hameaux me? préférences eussènt porté mes pas sui rOT5f chemin du Oa-lvaire. au moment où mor part cerné par une soldatesque brutale le la ployait, go us le fardeau, daignant attendre que Simon de Cyrène vînt lui prêter soi i'ême aide ». fi de Mes bien chers Frères, le Christ gravii toujours le chemin du Calvaire. Ainsi en ? , Pro arts ■ mystérieusement disposé la divine Provi-i dence. Un jour viendra, où tous ses ennemis. couchés dans la mort, serviront d'es- t cabeau à ses pieds vainqueurs ; mais la vie i terrestre de l'Eglise est militante, et tout - chrétien doit avec bravoure confeseer, du-) rant sa vie entière, le nom de Jésus, s il s veut que Jésus-Christ lui rende témoignage 5 devant le Père éternel. 3 L©s ennemis du Christ forment deux corps d'armée qui mènent l'attaque l'un do front, i l'autre de biais, contre Lui ; le premier, i avec violence, le second, plus dangereux, plus subtil, sous le masque de la neutralité. - qu'en langage barbare on appelle aujourd'hui la laïcité. -i ' Etre neutre, c'est être veule ; ne se pro t noncer ni pour, ni contre ; ne voter ni ou 1 ni non; c'est s'abstenir, en se lavant hy I pocritement les mains à la façon de Ponce s Pilate, ou en laissant faire, comme cette i race de peureux — ils devaient n'être pa: rares dans la foule qui suivait le Christ bu] e le chemin du Calvaire — qui avaient béné ficié de la toute puissance miraculeuse d\ Sauveur, avaient reçu de Lui, qui la vue » qui l'ouïe, qui le mouvement, qui, peut être, le retour à la vie, mais, aujourd'hui L" tremblant devant l'auda-ce bruyante de: persécuteurs déclarés, se dérobaient, s'ab stenaient, se faisaient neutres. u « Vous vous imaginiez peut-être, dit Bos suet, que Lucifier, parce qu'il est aueia c cieux. vous attaquera par la force ouverte T Ah ! qu'il n'en est pa/S de la, sorte !... Son in i- niitié est mêlée d'une noire envie!... e l'envie est une passion froide et obscure qui ne parvient à ses fins que par 4® aocrè l~ tes menées. Et c'eet par là que Satan es l" infiniment redoutable ;se3 finesses sont plu 5" à craindre que ses violences. De raêm n qu'une vapeur pestillente se coule au mi lieu de l'air et, imperceptible à nos sens u insinue 6on venin dans nos cœurs ainsi ce II esprit malin, par une subtile et insensibl ^ contagion,corrompt la pureté des âmes » (2) Saint Ignace, oe vaiîlaut soldat espagne 1_ converti au Christ, dit admirablement dan u son livre des « Exercice spirituels », qu la société est partagée tu deux camps, a pectivement rangés sous deux étendards \ celui de Satan, planté dans la plaine qi; a entoure Babvlone, la ville du désordre e ? de la confusion, et celui du Christ, pos dans la cité sainte elo Jérusalem, \dsion d Lr la paix, dans l'humilité et dans la charité ;■* Choisissez votre étendard ; munissez-vou ™ de vos insignes et marchez en rang dan ■ votre bataillon. le Le Christ reconnaît les siens au signe d a" la croix. « Novit Christus qui sunt cjus. Puisse ce signe vous garder à travers 1 e vie. marquer vos membres de l'huile sair c' te dans votre dernier combat, reposer dan 8* vos mains glacées sur votre lit de mon abriter vos restes dans votre dernière a< meure ! ^ Il ne m'est pas possible, mes très 10 Frères, de détailler les mille circonstance LU ou vous avez le devoir de vous montre l|" chrétiens. R ; Mais il en est deux où, dans les condition a," modernes de la vie, s'affirme plus spécial* . ment la fidélité au drapeau ou, hélas, 1 Ul lâcheté du déserteur. 7~ Tous, vous êtes amenés à voyager, 11 r prendre place au restaurant, dans une vo c" turc publique, en chemin de fer. Llv Chose étrange, une impression fréquei te, chez ceux qui traversent notre pays, e; que les Belge» ne justifient pas, en publi c leur réputation pourtant si profonaémei méritée de nation catholique, f " Pourquoi ? ® Miaie, parce que trop souvent les Belg< ne se montrent pas, au dehors, ee qui sont dans l'intimité de leur foyer. u~ Ils font maigre elie-z eux, ils font gras e Lie voyage, ils prient, avec leur famille, avaj et après les repas ; ils se privent du sigt ir~ ele la croix à table d'hôte ou au resta rant. l}~ Ils sont abonnés chez eux à un journ j11 catholioue ; en voyage, ils étalent un jou nal antichrétien. , Or. il ne s'agit plus ele chicaner au jou cfc d'hui, tous les grands organes de 1^ près en se partagent fin deux catégories. 110 Les uns, ouvertement ou plus ou moii hypocritement, attaquent l'Eglise Catho. *re que. sa hiérarchie, sa doctrine, sa moral* , les autres se font un honneur et un d-evo lo" ele les reapecter et de les défendre. L}îî II y a quarante ans, la nuance religieu - ]I ou antireligieuse des journaux était moi] °" tranché-e, et mon vénéré prédécesseur, eï' Cardinal Deehamps, jugea nécessaire ( sa# désigner nommément les journaux qui me x; tàieht alors en péril la foi et les mœurs d« ur ; fidèles. !",n | Aujourd'hui, ce soin est devenu superfh l0, tout journal de quelque importance se cla re on (2) Bossue t : Sermon sur les démons. Œuvr fit oratoires do Bossuet, par l'aboie Lebarcq, tor a L p- 354.. vi- se et est classé par tous parmi les amis oi ie- les ennemis, les cliampions ou les adversai es- res du Christ et de son Eglise. ne il est donc de votre devoir à vous tous >ut qui avez l'honneur de porter gravé au fron' lu- le signe de votre baptême, de ne rougi] j'il nulle part, ni en pubuc ni en privé, de i\o ^e tre Seigneur Jésus-Christ, et j'ai le droi ele vous demander, au nom de la loyauté -]>s en invoquant vos serments, de ne jamai: ut, vous donner l'air d'avoir eréserté notre ar or, mée. ix, Souvenez-vous de Simon le Cya'énéen. té\ Et retenez la parole du Christ: « Confes Lni'- sez-moi devant les hommes, je vous con fesserai à mon tour devant mon Père qu ro- est dans les cieux. Mais, si vous me renie: ;>ui eT1 présence des hommes, je vous renierai hy- moi aussi, en présence de mon Père qui e3 vq- dans les cieux » (3). tte tï Das sur Suis-je chrétien? Ma vie rend-elle témoignage au Christ? ue, Le disciple du Christ est un « témoin » utr Le Maître lui-même l'a dit : « A vous ei'êtn iui, mes témoins » ,« Vos autem testes estis ho des rum » (4). ab- Lorsque, au lendemain de l'Ascension,lei Apôtres, les premiers elisciples, la Saint< os- Vierge et quelques femmes pieuses sont as eia- semblés au Cénacle, dans l'a/ttente de la ve •te. nue du Saint-Esprit, la première préoccupa in- tion ele leur chef Pierre, est de complète: et le Collège apostolique afin que, selon 1; ire, volonté du Maître,ils soient douze pour « at ;Yè- tester » la résurrection et, par conséquent est la divinité de la mission de la doctrine d» dus Notre Seigneur Jésus-Christ (5). iIllc Les premiers discours du Prince du Col mi- lege apostolique, qui conquia'ent à l'Eglis< naissante cinq mille âmes, n'ont pas d'au èet l>re thème général que celui-ci : Nous som mes les « témoins » de la résurrection el (2). Jésus-Christ (6). trio-l L'Apôtre Saint Jean ou\Te sa première let ans Par ces mots : L'Eterael, le Verbe de 1; :iue v^e' nous l'avons entendu, nous l'a^ns vi ;.es_ de nos yeux, il nous a été donné de le con .fjfi templer et de le presser dans nos mains, e * c'est lui que nous venons vous « annoncer » afin que vous vous joigniez à nous et que , • par nous, vous entriez en communauté d ' vie avec le Ptre et avec son Fils Jésu* • 7 Christ (7). * Bresqu à chaque page de l'Apocalypse, le enfants de Dieu sont dépeints comme ceu: qui «< possèdent le « témoignage » d; , Christ », et qui à leur tour « rendent « té ^ 6 moignage » à Dieu et à l'Agneau ». -•-? Les ennemis du Ohrist sont marqués d î.la « signe » de la bête (8), tandis que l'Agnea ressuscité est debout sur la Montagne d 9°* Sion, entouré de cent quarante quatre mill triomphateurs qui tous portent, gravés su ae" leur front, le nom de 1 Agneau et le noi de son Père (9). Lorsque, a l'époque des grandes persécr •ces tions, les proconsuls romains voulaient obi: ■rer ger les disciples du Christ à adorer Augus te, Tibère ou Domitien, sous peine d'êtr •ons livrés aux fauves de l'amphithéâtre, les pei aie- séeutés répondaient : a .le suis Chrétien j » la c'était leur « témoignage ». Ils étaient de « témoins », ou, selon le mot de la langu à gereque, des « martyrs Car, mes Frère* voi- le mot «martyre», en grec, «martycia», s gnifie « témoignage », et ce n'est que. pa î-en- dérivation, que l'on a attribué au martyr est la signification élevée de témoignage scell )lic, par le sang, et- que l'on a appelé « ma lent tyrs » les témoins qui se font égorger poi attester la puissance et la sincérité de 1er foi. lges Le Christ est le premier martyr, c'est-; ri le dire le premier « témoin » de la divinité c sa mission vis-à-vis du monde. s en Les douze apôtres et les premiers dise ■ant pies, — ils étaient cent vingt- environ, réi igne nis au Cénacle, au lendemain de l'Aseei tau- sion, — sont les premiers à transmettre ! témoignage du Christ, les premiers organe mal de la transmission ou, ce cjui revient z 01ir_ même, déjà « tradition » des enseignemen du Christ: et, de génération en généa-atioi 0Ull._ la tradition du divin témoignage s'est, soi 0?,g0 l'autorité des successeurs des Apôtres un au successeur de Pierre, poursuivie jusqu oins nofi jonre. lioli- Je doute, mes très chers Frères, que ne ajc. catholiques d'aujourd'hui se rendent ass< voir comPte de co rôle actif qu'ils ont à exe cer dans l'Eglise et dans le monelc. sut-e " Yous ^es se^ ten'e5 disait Noti oins " «aux foules, dans son sermon si . |€ « la Montagne; supposé que ce sel devîi ' ele u insipide, <)#'est-ce qui lui rendrait sa s ,. « veur ? Il ne serait plus bon à rien, sinon des # ^ie SU1 Publique, sons l flu s (3) Mattli. X. 32, 33. •las- (4) Luc. XXIV, 48. 0")) Act, Ao. I. 22. (6) Act. Ap. II. 32; III, lo. ivres (7) I Joan. J. 4. [ome (&) Apoc. XIII, 14-18; XIV, 9. (9) Apoc. XIV, I. erjfir ;■ HTumifi >u « pieds des i assauts. ; i- « Vous êtes la lumière du monde, conti- i « nuait le divin Maître. Voyez, là-haut, la 1 s, « cité bâtie sur la mont.a.gne : vous ne con- i nt « cevez pas qu'on pût la dérober à vos re- : ir « gards. Et la lampe, que vous allumez i o- « dans vos maiuons, vous ne la cachez pas ; lit « sous un boisseau, mais vous la posez sur é, « un support-, afin qu'elle éclaire toute la ris « maisonnée. Ainsi faut-il que vous vous ,r- « présentiez devant les hommes, comme une « lampe éclairante, afin que le spectacle de • « la beauté de votre vie les porte, à rendre :s- « gloire à votre Pere céleste. » (10) n. Mes très chers Frères, il est d'usage d'ap-ui pliquer ces paroles de Notre Seigneur aux ez prêtres, plus spécialement encore aux évê-^ ques et aux docteurs de l'Eglise. Et ce n'est ,s£ pas à tort, car ils sont, eux, plus que tout autre, responsables de la moralité publique et de la conservation de la vérité dans le monde. Mais il n'en est pas moins vrai que le Christ a confié à tou.s ses disciples, sans distinction ni de rang, ni d'âge, ni de sexe, la sauvegarde de la pureté des mœurs et de la doctrine évangélique. s' Tous, vous êtes donc investis d'un aposto-re lat. Et c'est pour ce motif que, élans une °* instruction récent» sur la modestie à garder élans la toilette et dans les divertissements, J8 nous vous redisions la parole de Saint Léon te> le Grand : « C'est trop peu d'être bon pour ■ -s" « soi, il faut l'être pour tous. La sagesse ' e" « est trop courte, qui ne s'étend pas aux « âmes de nos frères... Les vertus vérita-1 ?r bles ont naturellement pour effet de retirer j la la foule des ténèbres de l'erreur, en y fai- j *7" sant briller la.lumière de la vérité... Soyez | JJ5' éloquent, et suppliez; soyez philosophe bar cle bile, et persuadez : c'est fort bien, mais les . exemples sont encore plus puissants que les D eliscours, et l'enseignemnt d'une bonne ac-so tion vaut mieux que celui de la pairole ». ,u" La doctrine fondamentale du christiaiiiB-me peut être ramenée à ces termes : Le clc genre humain est vicié par le péché origi-nel. La natu/e est incapable, d'elle-même, y ele se relever de son état de déchéance. Il la faut donc qu3 le salut lui vienne de plus haut qu'elle. Et voilà pourquoi le Christ, n" dans un élan d'infinie miséricorde, est venu et> parmi nous, la régénérer, c'est-à-dire dépo-ser en elle, par la grâce sanctifiante, tout à J?» la fois le princij>e de sa guérison et le genne de d'une vie supérieure, surnaturelle. Le bap-lK" tême engendre l'âme à cette vie nouvelle. Il est la mort du vieil homme et la naissance 843 de l'homme nouveau. A la vie de la chair il substitue la vie de l'esprit. i>ion pas que la grâce ait amoindri en rien la nature. Au contraire, elle respecte tout ce qui, dans . l'être créé par Dieu, est susceptible d'amé-lioration : elle surélevé eiî tout notre idéal. au Voulez-voqs savoir, disait Saint Paul aux Philippiens, sur quoi doivent porter vos "e pensées 1 « Tout ce qui est vrai, tout ce qui iur « est pur, tout ce qui est juste, tout ce qui )m « est chaste, tout ce qui est digne d'amour, « tout ce qui a bon nom, la vertu et la dis-* e?ipHne,-' toilt cela méiite votre attention. « Vous savez ce que je vous ai enseigné et JS" a transmis, vous avez été les téanoins de "r® « mes paroles et de mes exemples : qu'ils eI~ « vous servant de règle de vie, et le Dieu . de paix ne vous quittera r>as (11). les' Mais notre nature, même purifiée, n'est ue plus à la hauteur de notre destinée présen-e^' te, cai1 c'est la vie divine qui doit, être notre vraie vie. Nous portons le nom d'en-)ar fants de Dieu et nous le sommes en effet. ',w Le chrétien apparent à l'ordre divin. La foi, l'espérance, la charité le relient direc-ar~ tement à Dieu et, s'il est persévéramment fi-JUÎ dèle à la grâce de son baptême, la vie future ÎU1 réalisera pour lui la vision de Dieu, la possession de Dieu, la dilatation de tout son ~ll~ être dans l'amour de Dieu. ae Voilà, mes Frères, quelle est la substance . de l'ordre surnaturel ou spirituel auquel, f1' de par notre baptême, nous appartenons. eu~ Et parce que la nature, viciée qu'elle est e?" dans tous les descendants d'Adam, la très le Sainte Vierge Marie exceptée, est non seu-les lement impuissante à giravir ces sommets au sublimes, mais même pratiquement inejapa-ble de' se maintenir dans la vérité et dans la 0 7 justice purement naturelles, il s'ensuit que ceux qui jouissent du privilège du baptême, Hjfr ont la charge et l'honneur ele gai*der, au 11 cl sein de l'humanité, l'idéal d'honnêteté et de religion dont elle ne pourrait so priver ' sans mourir. f_ Il l'a très bien compris, cet écrivain fran-ei" çais qui pourtant n'est pas des nôtres, mais , qui a le regard pénétrant pour voir la réa-.ie lité à travers les surfaces, et l'âme assez loyale pour dire les choses telles qu'il les ' voit. « Assurément il y a des adArersaires déclarés du christianisme, qui font voir des j a vertus de sacrifice et lo plus beau sens do l'honneur. Est-ce qu'on songe à le nier, de-mando Maurice Barres. Mais ces ant.ichrétien s perdent de \nio, ajoute-t-il, qu'ils vivent dans une société toute formée par le ca- (!10) Mattà. V. 13-16. 11) Philipp. IV, 8-9. 1 ...... mi tholicisme; ils sont eux-mêmes compris et' interprétés par une société catholique ; ils bénéficient de l'atmosphère,et leur noblesse* morale, que des observateurs superficiels seraient tentés de prendre pour une qualité naturelle, ils la reçoivent de l'Eglise même » (12). Saint Jean Chrysoctome commentant la parole que nous citions plus haut, de notre divin Sauveur, « Vous êtes le sel de la terre », condensait ses exhortations au peuple 1 chrétien en ces quelques mots : « Ce n'est» « pas de votre vie seulement ^ue vous au-« rez à rendre compt ; vous êtes responsa->< bles de toute l'humanité. p Nou enim de vestra tantummodo vit •. sed de univërso orbe vobis ratio reddenda est » (13). CA suivre.) ÉTRENKES PHT'FICHLES VINGT-QUATRIEME LISTE. Jteix>rt de» listes précédentes, 62.1ô0,4ô H. Vader zegen ons, 's Gravemvc/^l, 50 J3aron et baronne délia. Faille d'Huysse, - j Huysse, ^00 Etablissement des Frères des Ecoles Chrétienne^ Carlsbourg, 200 M. et Mme M. G., Ouesmes, 50 A. L., -30 , Comté de Brigode, Kemlandt, 100 : Douairière do l('ortemps de I^neux, 100 : B. R., 100 I M. Paul Nagant, Liège, 25 i M. et Mme Léon Collinet, id 100 | I^eis Rll. Pères Jésuites, id., 100 I Baron Ancion, id., 100 C~. V. D. P., Langhemarck, 25 Congrégation de Î'imm.-Conc., chauss. d'Ha^cht, 280 Pour la conversion do plusieurs pécheurs, 200 l^es Pères du S. Sacrement, 100 i). V., Courtrai, 25 Tiers-Ordre de S. Fr. Hommes, Louvain, 25 M. et Mme De Necker, Furnes, 50 Les RR. PP. Jésuites de la re>sidence du S. C., Bruges, 50 Président en Leeraars van het groot semi- naiie, id., 200 Van wege, Ghistel, 140 O. L. V., Bruges, 42 P. F. 8., prêtre, id., 25 M. et Mme H. Cliristiaon De Snick, Couc- kelaere, 25 Mme Oserai* Thoma, Ostenele, .50 Dieu noiLS bénisse. Bruges, 100 Z. E. H. Deken van Dixmude en S. H. pastoors van Eessen, Jonkei-shove, iveyem, Lampernisse, Morckem, Oost-kerke, Oudecapelle, Struyvekenskerke en De Snick, 100 M. C. a. 1). la Croix, curé, Ensbergen, 10 ;A.i C., id-., 2; H. Vader genees mij, 2; E. de M., Wervicq, 5; C. D., 5; Voor bekomen weldaden, Iseghem, 2; Un pauvre, 5: H. Vader zpgent mij n huisgezin, Leuven, 1; M. Mormom , 5; St-Père, guérissez mes infimités, 20 ; H. Vader, zegen onze ondernemingen, 1 ; Voor eene gene-zing, 1; Naamloos, VVaesten, 20; D. A., 2; Op-dta c-ene 17 jarige doohter «ich bekeere. ileclie-len, 2; Ter eerc van den H. Hart van «T.. 5;Ee-nigo Uîden der kerk Christi, G: Voor do geno-zing, Poperinghe, 5; O. S. O. L., 1; Zegou ons Elisa en Maurice, Lokeren, 2; H. V., Wevel-gliern, 2; Onbekend uit B., 20; Anonyme, 12; St-Père, l>éni&sez notre imion, 10; Omdat Goeï onze familie moeslite zegenen, 5; G. 0., Marche, 5; E. II., MuylLe, onderpastoor, S1vjk\. ô; Ter t eoro van den H. Hert, id., 2; A. Henry. Jumet, - 5 ; Que-Dieu soit béni, 5 ; M. B., 2 ; L. 1)., 2 ;Ee-3 no dienstmeid, 's Gravenwezel, 0,50; Chanoine - Xhaardt, 20 ; Capitaine t'Kint de Roodenbeke, . 10; E. C., Liège, 20; Anonyme, Bier.-^-t, 5; St-j, l'ère, bénissez notre famille, Bruges, 20; Naam-. loos, id., 2; X., Dixniaide, 20. — Ensemble, 273.50. ^ Total: fr. 64.915,95. On peut aeïresser l<>3 souscriptions an bureau :i du journal ou à M M allié, secrétaire, 7, rue do la Tête d'Or, Tournai. e ^ Revue de la Presse s Le candidat d'un canton sur six. — La - « Gazette d'Antoing t, organe libéral, écrit ' a à propos du poil libéral de Tournai : e Si M. Janson a recueilli La presque totalité u deîs voix du canton de Péruwelz, il a eu contre t lui la grande majorité des cinq autres cantons y de l'arrondissement. Et certes, cola ne correspond pas à ce qu'on lui a dit lorsqu'on lui a offert une candidature. On lui avait annoncé qu'il était l'homme providentiel attendu par le Tournaisis comme un L~ messie sauveur: il n'aurait qu'à paraître pour z être acclamé et porté en triomphe par les mera-s bres de l'Union... s M. Janson avait die à un journaliste qu'il & n'accepterait pas de candidature à Tournai si 0 son intervention était de nature à soulever l'om-». bre d'une dissension au 6oin de l'Union libérale. l_ Or. le résultat du poil prouve que les deux eni- , • quicmes des votants sont hostiles à la caudida-^ ture d'un étranger dans l'arrondissement. ~ (12) Revue des deux mondes, 1er fevr. 1014. La graiule pitié des églises de France, p. 504. (13) S. Jean Orhysostome in Matth. Hom. 15. Maiinea. FEUI1J.RTON DU ?1 FÉVRIER 191 U 1 i'i'JUJLLiVrOlN L'U VI r VKLciK, i'Jl U f Suzanne la Doctoress par Charles Oe Vitis Je irai nulle intention... — No vous défensez pas, Monsieur, i fcerrompit Suzanne, dépitée; vous avea ri aon; la forme seule est un peu.,, négligé mais entre confrères... — Vous êtes confrères? interrogea Pa Lauray. Contez-nous cela. Suzanne avait lancé cette phrase san-j < trop peser lo sens; cependant l'auditoi crut à un désir de se vanter, de se faire v loir, et, poliment- plusieurs convives réf itèrent : — Contez-nous cela. Mais Jean, comme s'il e&t pris à tàc d'arrêter Suzanne dans toutes ses étourc ries fâcheuses, devança «a réponse. — Non, je vous en prie; interrogez Ml de Cernay sur telle œuvre qu'il vous plaii luais ii? parlez pas d'un travail pour leqi j'ai collaboré ; je n'ai point les qualités i quiscs pour soutenir victorieusement l'es an en sévère qui résulte toujours d'une se blahlc « parade y. Suzanne se mordit les lèvres; elle sent; bie*ï la leçon, l'acceptait de la part d' < génie » tel que Jean, mais il fallait se c rober ans sottise. — Je nie tairai sur ce point, car s'il e an travailleur modeste à prôner ici, ce n'< j>a3 moi ; s'il est une haute intelligence saluer, ce n'est pas la mienne. Elle continua,* enflant la voixj heureu de mettre J ean au supplice : —t L'auteur anonyme d'oeuvres illuetr* '«♦elui nue les Acaelémies réclament, oue l'T iioiuours îe caenun au '.jaivaire. Ainsi en rope nous envie, celui autour duquel e: * ^ sayent de graviter toutes les gloires et qi les dédaigne toutes; celui qui par la mode: tie de sa science a. mérite le vertueux su >5S n,01Tî (^c. ® Grande Mademoiselle il e? là, inclinez-vous. — Ouf! soupira M. Iiioourt, agacé ps cette longue tirade. — Si vous n'avez pas pitié de moi, mu: mura Jean, ayez pitié des autres que m in- présence intéresse peu... rai- Tout le monde fut heureux d'aller che gée, cher la fraîcheur dans l'immense salon au larges fenêtres. Paul Pendant que les jeunes filles s'agitaiei autour des tables volantes, préparaient ! 3 en cafc et les liqueurs, les messieurs se ra oirc semblaient dans le petit salon pour fumer, va- Mais ils n'étaient point isolés, et. par ; épé- large baie, c'était un va-et-vient de joyeii propos. r— Une tasse de café? fcclie — Non, merci, Ma-demoisolie. rde- — Une demie? — Pas même. Mlle — Quel être nerveux ! lira; — Je preneîrai seulement quelques gou quel tes de chartreuse, si vous le voulez bien. ^ re- — Voilà. exa- -- Merci; en reconnaissance, un bon co îem- seil : faites comme moi. — Allons donc! J'ai besoin de m'anime itait Plus loin. l'un — Un londrès? : dé- —- Merci. Je me borne au tabac d'Orien — Qu'importe l est — C'est une grave question, la questie j'est d Orient. ee à — Bravo, mon cher! A la canicule, to est permis, même ces horreurs-là. euse — Vous êtes jaloux? Non, car j'ai mieux en taBaCr très, — Dites un peu. '"Ru- —- Savez-roui! combien il v a de earea à 1 Cl • ■ f " es- Havane 1 3ui" — ?••• es- — Six, mon cher; cigares à la Havane, ur- — Horreur! nous sommes quittes, est Suzanne s'avançait dans le petit salon ver Jean de Malindrey qui causait affectueuse )ar ment avec Blanche, tenant une tasse do caf d'une main, un mignon sucrier de filigran ur- dans l'autre. ma H accepta en homme du monde, avec u. simple remerciement, mais Suzanne voulai er- effacer l'impression pénible de tout à l'heu lux re; à voix basse, elle murmura : — Sans rancune 1 eut Pench<?e vers lui, elle était charmante air le si, toute juvénile et sans pose. as- Ces yeux bleus étaient limpides. Jean lu r. jusqu'au fond de ce clair regard- la Une intuition subite lui montra le fon ;ux de eot être en apparence capricieux et égoïi te; il la devina, simple et aimante ; il lui ter dit la main. — Sans rancune volontiers, mais sans ri cidive aussi. Elle se redressa devant la condition pe sée; son visage perdit l'expression candiêh >ut- Quelques accords vigoureusement plaque firent courir uu joyeux frisson sur toute 1 jeunesse. on- — Oui, c'est cela, dansons. Avant que les domestiques fussent appi 1er. lés, de petites mains nerveuses avaient r< poussé les sièges, les tables, et fait une va te clairière au milieu du salon, mt. Suzanne souhaitait do s'entretenir ave M. de Maliudrey, non de danser, ion Louis de Valorys se précipita avec fam liarité » out — Cousine, quoi que ce soit, je la retien — Petit cousin, vous avez tort, je me sei disposée à la sieste; invitez donc la jeur maîtresse de maison. Henriette avait deviné plutôt qu'entenc (V) Apoc. AJLV, i. des ordres inutiles pour les rafraîchissements.e. Jean s'éloigna. — Je vous laisse à votre sieste, Mademoi-i vers selle. Ma petite Blanche, ne dansez-vous euse- pas? Allons, venez, il faut être gaie à votre i café âge ; faites comme tout le monde. jrane Suzanne feignit de ne pas entendre cette leçon adressée à sa petite élève et amie; ;c un elle se jeta dans un fauteuil, et, la tête ren->ulait versée en arrière, elle parut s'abîmer dans la 'heu- contemplation des spirales bleuâtres qui s'échappaient de sa mignonne cigarette. La valse finie, les danseurs se tournèrent > ain- instinctivement vers ello ; son esprit caustique inquiétait tout le monde, et l'attente n lut d'une boutade satirique mettait ses compagnons mal à l'aise. fond — Eh bien. Mademoiselle Suzanne, que îgoïs- devenez-vous ï 1 ten- — Moi ? Je deviens pacha d'Orient. — Ah bah 1 is ré- — Parfaitement. Et, d'une voix lente, berçante, elle chan-n po- tonna ; tdide. iqués Aux sons du tarabouck lté la L'aimée ondulo Comme la vapeur du oliibouck appe- Elle avait si bien saisi le rythme de la mé at re- lodie que les auditeurs croyaient voir tour 3 vas- noyer en mouvements adoucis les jeune< beautés aux voiles nébuleux. avec — Bravo 1 Bravo 1 Continuez. — Merci bien; je ne serais plus alors le fami- vrai pacha, celui qui fait chanter et danse] pour lui, et c'est là un immense plaisir tiens, quand je me sens calme et reposée et que 2 sens je vous vois en nage, le cœur détraqué, j< jeune me demande si vous n'êtes pas tous dépour vus d'un sens : le bon. Je me demande com tendu bien il me faudrait dépenser dps bons dollar! onner 'que nva laissés ma regrettée protectrice e_ pour que de3 mercenaires blancs me do nassent lo spectacle que vous m'offrez gx tis. Suzanne mettait une âpreté méchante us leur gâter cet innocent plaisir et à leur e re faire saisir le ridicule. Les elanseurs demeurèrent confus devai cette ironie uno voix mâle s'éleva : e. — Toutes nos distractions présentent nl même eîaractère; elles n'ont \ oint de but < ja sont à elles-mêmes leurs fins; celle-ci a très sérieux avantage de ne pas êrte m chante. Dansez, petits et grands, c'est cor me médecin que je vous l'ordonne. IS_ C'était encore M. de Malindrey. Au nom de l'hygiène, leo jeunes coup! a. se remirent en branle. Suzanne quitta les salons et s'avança sur ae perron; au elehors, la nuit serrine répa dait sur le parc sombre une lueur laiteuse elécevante. Les étoiles brillaient de l'éclat attié d'été, le silence apaisant de la grande n n. ture se laissait à peine déchirer par l'écl joyeux de la fête. Ello s'a-ccouda sur le grand balustre < pierre, et seule, perdue dans la nuit imm bile? elle se laissa gagner par la gran lassitudè de l'ombre. Paul Lauray avait fait danser sa jeu ié- fiancée avec la même constance .qu'à l'e îr- dinaire; mais, malgré toute la joie qu les éprouvait à demeurer près d*elle, il lui re tait dans l'âme un certain dépit de l'accu* exmelescendant de Mlle Suzanne. le II avait pris à cœur de se relever da ser son estime et cherchait toujours le moy [r; d'y parvenir. Ayant, aperçu Mlle de Cern ue sur le perron, il se hâta de l'y rejoindi je il se remémorait rapidement son cours ir- cosmographie d'an tan : lois de Képler. gi m- vitation universelle, nébuleuse résolubles irs irrésolubles, comètes périodiques et non r icc j'iodiques, partago deja pomète do Biéla,r n_ pothèses de M. Faye sur la constitution chî-^ mique du soleil; n'en était-ce pas assez poui placer adroitement quelques mots et faire ^ comprendre à cette reine de la science que * son domaine n'était point inconnu à tous ieî mortels 1 ^ — Vous voilà au milieu de vos familiers. Mademoiselle. Orion et Sirius au raient-i h encore quelques secrets pour vous? Vou« et semblez les interroger. je — U faut que cette belle nuit m'ait, dans notre dialoguo, imprégnée de 6a sérénité Q. pour que je ne bondisse pas à vous enteneire parler ainsi 1 — Qu'ai-je donc dit qui puisse mériter vo eg tre courroux? — Vous vous imaginez, comme tout le je monele, d'ailleurs, qu'à étudier le catalo n_ gue eles étoiles on perd la faculté d'en goû ter la divine poésie ? Eh t i^n ! ve>ulez-vous sa voir co qui so passait dans l'esprit de h di jeune « savante » à votre arrivée? ^ — Je vous en prie. L — Je répétais en no ci-même l'admirabh piè-'j do vers de Leeonte de Lisle : « Nox » en Vous l'ignorez sans doute, vous qui me dé l0- niez le droit de rêvasser comme les poètes. rje — Si vous vouliez vous souvenir à haut< voix, j'aurais tant de bonheur à entendre !j ne magique harmonie de ce maître, à l'heurt )r. même oh il la composa. Suzanne, lentement, co^me si elle eût ét< seule, commença d'une vois pâle, imprécise sil dans la lueur stellaire : Sur la pente des monta, les brisas apaisées ns Inclinent au sommeil les arbres onduîeux ; en L'oiseau silencieux s'endort dans les i-<vscs ay Et l'étoile a doré l'écume des flots bleus. *e; de — Quelle vérité ! Quel charme ! Continuel "a- ele grâce. . et (A suivre,) ié-

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Dit item is een uitgave in de reeks Le courrier de Bruxelles behorende tot de categorie Katholieke pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1861 tot 1914.

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