Le courrier de Bruxelles

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s.n. 1914, 29 April. Le courrier de Bruxelles. Geraadpleegd op 02 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/s756d5qr0v/
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Mercredi 29 avril 1914, ABONNEMENTS i mu m mu Tioitmt BELGIQUE. ts 10.00 S 00 2.B0 BOLLANBE. . .{ 19 20 9.60 4.80 LUXEMBOURG .S ! UNION POSTALE 30.00 16 00 7.B0 5 CENTIMES tuooiinenU ne «on* pas •««•Ht® TÉLÉPHONE SABLON t7S4 LE COURRIER DE BRUXELLES 53* aoafie. S* H 9. >3 i'mI s 1 A BRUXELLESj 52, rue de la Montagne A PARIS 1 30, rue Saint-Sutplce, 30 5 CENTIMES Lat «upoiémenta ne sont paa mis «n vent* TÉLÉPHONE SABLON 1764 Pro ans et fods Drûles d'apôtres. Ce qu'il y a d'inoui danb la scène politi-'que, qui s'étale tous les jours devant nous c'est la prétention des intellectuels socialistes, des meneurs de ce parti, de se faire passer pour apôtres du peuple, pour précurseurs d'une ère nouvelle, pour martyrs quelquefois. Des apôtres d'une religion sans Dieu, des prophètes « qui mangent du pain » comme dit le proverbe, des martyrs qui habitent des villas et courront les villégiatures.Ils parlent au nom des travailleurs et ils sont eux-mêmes des travailleurs, qui ne travaillent plus — si jamais ils ont travaillé, ilk ont la toute petite prétention de diriger ,|la société entière, de la transformer, de la refondre, et ils n'ont jamais su se conduire eux-mêmes, ils ne sont pas maîtres d'eux-mêmes, c'est pour cela qu'ils sont en révolte contre la société. Qui dit société dit un ensemble de lois, de nécessités du respect des autres, auxquelles il faut se soumettre, ils n'en veulent pas. Ils lèvent et prophétisent une société où il n'y aura plus de maîtres, plus de patrons. Comment tra-vaillera-t-on sans autorité1? Ils ne l'ont pas encore dit. Qui commande'ra ? Eux évidemment, qui d'autre pourrait l'être? c'est là leur dernier mot. i \ ; Veulent-ils du moins partager ce qu'ils ont, ces apôtres millionnaires, avec leur» protégés qui n'ont rien1? Pas précisément. On plutôt c'est précisément le contraire. Il faut qu'on les paie et c'est l'ouvrier vrai, l'ouvrier travailleur qui doit payer! ♦% Par malheur pour eux, par bonheur pour le peuple, nous voyons à côté d'eux, mêlés à eux dans notre société contemporaine des apôtres d'une tout autre nature, des apôtres qui partagent avec ceux qui ont faim, des apôtres qui ont mis leurs biens en commun pour soulager les misères, de vrais communistes, des socialistes pratiques, de !,vrais dévoués, qui se privent pour donner, qui vivent durement pour adoucir les maux 'd'autrui. De vrais dévoués, et non des farceurs de martyrs, ils partagent, ils soutiennent leurs frères, il les encouragent, ils les joignent dans leurs maladies, ils le font pour ceux mêmes qui les oppressent! Ils agissent beaucoup pendant que d'autres parlent. Comment eut-il possible qu'cu«re ces deux espèces d'apôtre on puisse se laisser tromper? N'est-ce pas inoui? car ce double spectacle nous l'avons tous les jours sous nos yeux. Mais il faut ne pas les fermer, il faut regarder, comparer et puis juger. 1 II faut juger l'arbre par ses fruits. Nouvelles de Horne. Samedi matin le Saint-Père a reçu la députation annuelle de la Presse catholique ■belge, venue pour offrir au Saint-Père les 'étrennes pontificales annuelles. Notre excellent et vaillant confrère M. ILéon Mallié, du « Courrier » de Bruxelles, a été chargé de remettre personnellement Iles étrennes et une adresse de dévouement. La députation, à laquelle s'étaient jointes •une centaine de personnes ecclésiastiques et laïques belges, était accompagnée du •baron d'Erp. ministre de Belgique auprès du Vatican, et de Mgr de Tser-Clas, rec- ,teur du Collège belge de Rome. *% Le Saint-Père a donné audience, samedi, V plusieurs évêques d"Italie, venus « ad li-,mina ». .Puis Sa Sainteté a reçu le T. R. P. Meyer, Supérieur général des Missionnaires du Sacré-Cœur d'Issoudun, congrégation fondée & Issoudun il y a soixante ans. Le Père Meyer, originaire de Scheles-tadt, en Alsace, a dû chercher avec ses religieux un refuge, d'abord en Belgique, puis à Rome, où la Maison généralice est maintenant installée au-dessus des jardins de Salluste. Les pèlerinages nationaux viennent de commencer. Celui de la province métropolitaine de Cologne est arrivé le premier ; il a été suivi de celui de la province métropolitaine de Vienne. La première visite des pèlerins rhénans JUfc pour la basilique patriarcale de Saint-Pierre. Un vaillant• »; b La nombreuse assistance, qui se pressait C vendredi soir à une conférence donnée à a Patria au profit de la nouvelle église de p Notre-Dame de Lourdes regardait avec curiosité un religieux d'une ^ cinquantaine b d'années, à la barbe noire légèrement gri- d, sonnante, portant sur la soutane la rosette y d'officier de l'ordre royal du Lion. d Son teint halé, sa physionomie ouverte et franche, son allure énergique et décidée, r laissait deviner que c'était un missionnaire r ayant déjà à son actif quelques glorieuses ( campagnes. fi Mais lorsqu'après la première partie de u la conférence, M. le curé S '.valus annonça n que la collecte serait faite par un mission- n naire et que ce missionnaire était le R. P. t Cambier, Préfet apostolique du Kasaï, l'as- l« distance fit au vaillant pionnier de la civilisation chrétienne, à l'apôtre insulté, ca- d lomnié, vilipendé par la franc-maçonnerie g et la libre^pensée, une ovation sans fin et d de nombreuses pièces blanches couvrirent c bientôt le plateau que tendait le P. Cam- p bier. Les acclamations enthousiastes, les cris p de « Vive le P. Cambier » qui l'ont accueilli t; auront prouvé au digne Père missionnaire le respect et l'admiration dont tous les ca- t; tholiques l'entourent. < q Rappelons brièvement la biographie du 1< préfet apostolique du Kasaï, qui depuis b vingt-cinq ans au milieu des embûches et 1 des persécutions, travaille sans relâche et g dépense sans compter les trésors de sa générosité. n Le Père Cambier, né à Flobecq en 1865, r entra dans la congrégation du Cœur ïmma- x culé de Marie appelee la congrégation des Pères de Scheut, qui compte déjà tant de t glorieux martyrs. 3; Le 26 août 1888 il part au Congo avec la d première c° de missionnaires dont faisaient pai *"P. Genluy. Debacker r et Uberlan, cel^L* ers decédés dans 1; leurs missions.ch, le gouver- g neur général, et actuellement p à Banane le P. 3 le trio des c plus anciens Congola^H^BL g En 1889 il fonde la Bergho-Ste- r Marie et en 1889 celle^^^^L ouvelle An- c vers ». En 1891 il pénè^^^^Bt avant dans o le pays, remonte^ le cour;^^^&^aï et fonde la grande mission de irg-St-Jo- d sepli, qu'il dirige encore -ui. d Voici ce qu'écrit de lui le^^Bt, nt J.H. n Bradfer ; £ N'étant ni partisan ni advers^^^B^cu- r ne religion, je laisse de côté kl^^^Brre sacerdotal du Rév. P. Cambier et envisager ses actions qu'au seul vue civilisateur. Doué d'une rare intelligence et te érudition, le Rév. P. Cambier, p'<^| apostolique du Kasaï, possède cette foi transporte les montagnes. «B Ces débuts, à Luluabourg, furent parti- " culièrement durs. Il e<it à lutter contre la méfiance et la malveillance des sauvages ? qui ne voyaient en lui qu'un ennemi. A for- V ce de douceur et de persuasion il parvint à s'entourer de quelques serviteurs noirs, qui {j furent bientôt en butte aux mauvais procé- i dés des farouches indigènes. 11 ne connut ? jamais le découragement. Il voulait réussir et il savait qu'il réussirait. Il débuta dans son apostolat par la création d'un très humble hameau où il héber- ^ geait les esclaves en fuite et les malades. e A plusieurs reprises, il eut à défendre sa v mission contre îes attaques des traitants ou n des soldats en rébellion contre l'Etat et à protéger ses prosélytes contre la mauvaise a foi et la traîtrise des sauvages. Sa verve expansive jointe à sa ténacité " opiniâtre l'aidèrent à vaincre des difficultés réputées insurmontables. Il vit sa mis- 0 sion se développer et prospérer, et il con-nut, après bien des déboires, la joie que r procure 1p. réussite- c Aujourd'hui, le Rév. P. Cambier peut être considéré comme le maître spirituel n dont la parole bienveillante est écoutée et a respectée de toutes les populations des ré- n gions de Luluabourg et de Lusambo. 0 Emu des souffrances endurées par les mal-, heureux noirs atteints de la maladie du s sommeil et touché du dénûment de ces misé- ? rables, le Rév. P. Cambier prescrivit à ses ^ collaborateurs de les recueillir-, de les soi- *-gner, d'adoucir • leurs derniers moments. P Le Rév. P. Cambier peut être fier du ré- <» sultat de ses efforts philanthropiques : il a bien mérité de l'Humanité ! d s En 1911 la préfecture possédait 10 églises, d 36 chapelles,34 écoles peuplées de 3,071 gar- d çons et 1,341 filles et plusieurs orphelinats g abritant près de 500 enfants. Ce nombre s'est encore sensiblement accru depuis lors, d En 1895 les Battala se révoltent, ils tuent d le capitaine Pelzer et blessent le lieutenant Sr Gassar. Les indigènes profitent de ce qu'il n'y a plus de force armée pour exiger du d P. Cambier la tête du lieutenant Cassar d qu'il avait recueilli et soigné à la mission, n Sur le refus du P. Cambier, le 18 juillet, q alors qu'avec 25 hommes le lieutenant Cas- P sar s'est dirigé vers une partie de l'ennemi ii a.utre, une troupe de près de deux mille )irs met le feu aux maisons du village et, ;taque la mission défendue par le P. Cam-er. Devant l'attitude énergique du P. ambier qui armé de son rifle, tout seul, I milieu de la route tient les noirs en res-îct, ceux-ci battent en retraite. Mais le succès de la mission du P. Cam-ier, qui avait gagné la confiance absolue es noirs, excita la haine de la franc-ma->nnerie et déjà en 1893 elle avait décidé e le faire disparaître. En 1893, en effet, eut lieu à Loubangi une hmion de F.\ dans laquelle un F.*, décla: 1: « Nous devons faire disparaître le P. ambier d'une manière ou de l'autre ». Ce it un F.'. Le qui avait été chargé d'exécu-;r l'ordre de la Loge.Il s'y prit maladroibe-lent et ses moyens furent si illégaux et si laçonniques, que sur le vu d'une seule let~ *e qu'il avait écrite au P. Cambier, le Roi i révoqua. En 1909 il rentre en Belgique, recueille es fonds pour créer un hôpital pour soi-ner les malheureux atteints de la maladie u sommeil. Le P. Vermeersch déclarait réaniment que l'hôpital de Luluabourg est le lus beau de tout le Congo si pas de toute Afrique. Il suit les cours de médecine tro-icale et passe l'examen avec grande dis-nction.En 1910 il repart au Congo et comme cer-vins « coloniaux bruxellois » prétendaient ue le climat du Congo est dangereux pour >s femmes et les enfants ». son frère, sa elle-sœur et leurs 6 enfants dont l'aîné à 3 ans et le plus jeune 14 mois, l'accompa-nent. Tous se sont toujours portés à ravir. Le P. Cambier construit l'hôpital et 66 îaisons. Déjà plus de 500 malades y ont été &çus à la fois et grâce aux injections d'ato-il tout danger de contagion est évité. En 1910, le vaillant missionnaire en rendant dans un magasin reçoit un coup de fu- II dont il conserve encore une quarantaine e plombs dans la jambe. En 1911 le P. Cambier est nommé par ar-Hc royal pour cinq ans comme membre de 1 commission pour la protection des indi-ènes. La première réunion se tient à Léo-oldville. Mais de même que le P. Bran kaert, S. J., Préfet apostolique du Kwan- 0 et que le P. Decleene, Provincial des Pè-ss de Scheut, le P. Cambier a été exclu de stte commission. Il serait intéressant de Dnnaître les motifs de cet ostracismo... Le P. Cambier propose à la commission e demander l'autorisation pour les chefs e poste, capitaines de steamers et chefs de lissions de pouvoir punir les petits délits, e Kasaï est vingt fois aussi grand que la elgique et il y avait un juge à Lusambo ! our le vol d'une poule il fallait envoyer le Dupable à quinze et vingt jours de marie ! Immédiatement la maçonnerie essaye "n profiter pour attaquer le P. Cambier. 1 F.'. Vandervelde lui reproche au Par-^^it de traiter les indigènes à la chieotte ■^jn-èsse anticléricale le dénomme « le HHhrpe dur Alors que la^proposition du P. Cambier vait provoqué un toile maçonnique, la ha-mbre^ de Commerce de Kinshassa avait lit la même proposition et nous ne croyons as nous tromper en écrivant qu'elle vient 'être accordée et qu'elle est mentionnée ans les instructions données par le ministre aux chefs ! Encore une victoire pour le P. Cambier. En 1912 commence l'odieuse campagne ue nos lecteurs connaissent, le P. Cambier rivoie au F.". Vandervelde une lettre ou-erte qui fait crouler l'échafaudage de lensonges et de calomnies des adversaires. Le P. Cambier rentre en Europe le 1er vril pour se défendre mais à La Pallice il Bçoit de Rome la défense de parler sur la cinande du gouvernement belge. Nous défions de nier qu'on ait employé 3 moyen pour empêcher le P. Cambier de 3 defendre et de aire des vérités qui poliraient mettre quelques personnes en fâ-tieuse posture. Entretemps intervint au mois d'août un on-lieu en faveur du P. Cambier dont les ttendus démontrent formellement qu'il y a eu dans cette campagne que médisan-3s et calomnies. Parmi les accusateurs les plus acharnés 3 trouvaient M. Munch, le chef de la ma-:>nnerie du Kasaï qui vient de mourir mys-îrieusement à Léojpoldville et le substitut eclercq, qui a été interrogé le 3 mars et a u rentrer en Europe le 4 mars, sur le vu 'un certificat médical. Sur une question de l'honorable M.Colfs emandant si le tribunal de Borna a statué ur le cas Leclercq, M. le ministre a répon-u affirmativement. Nous serions cepen-ant désireux de connaître quel a été le ju-ement ou la conclusion du tribunal? Remarquons enfin qu'une fois de plus et ans l'affaire de Moamba Ngufu on vient e reconnaître que le P. Cambier avait rai- 3n. ^Moamba Ngufu, accusé et en aveux ; avoir tué deux hommes volontairement un coup de fusil à bout portant, avait été ommé chef par les agents de l'Etat quoi-ue esclave d'origine, mais probablement arce qu apparenté (!!!!!) avec un ancien ispecteur F.', de l'Etat. Pour ie nommer on avait destitué et banni le vieux chef Kamwena Nsapo. Le P. Cambier avec sa droiture habituelle,prit la défense du vieux chef. M. le ministre a dit à la Chambre à propos de cette affaire : « J'ai fait savoir au P. Cambier que, s'il le fallait, j'userais de la force pour faire respecter ma décision, quels que fussent les opposants. (Annales, page 200.) Or M. le ministre vient de rétablir le chef légitime Kamwena Nsapo et l'apparenté, à la congolaise, de M. l'inspecteur d'Etat, a été destitué. L'Etat toutefois lui verse une pension annuelle! 11 existe donc depuis 1893 un complot maçonnique contre le vaillant P. Cambier. Les attaques contre le Pt Cambier ont duré assez longtemps, les catholiques en ont assez et il faut que cette odieuse comé-| die finisse pour que notre vaillant P. Cambier au lieu de devoir se défendre ici contre les infamies de la franc-maçonnerie puisse retourner au Congo pour le plus grand bien des âmes et de la civilisation. N. L. La vri Mission ne la femme. Nous détachons les lignes suivantes d'Une « Lettre à une mère » que publie la « Semaine religieuse » de Tournai ; « Au soir de la vie le pas:*o êo réveilla oomme d'un profond sommeil, et pendant que la mémoire eet réfractaire aux choses du présent, elle fait revivre, pareille à une plaque photographique, les souvenirs de l'enfance. Oh! oomme on aime à remonter le cours de ce fleuve, tantôt, calme, tantôt aeité qu'est la vie humaine. On revoit la maison paternelle dont on connaît si bien tous les recoins, dont on savoure encore les charmes exquis. On y contemple le visage doux et grave de sa mère que le recul des ans embellit encore. On se laisse gagner par une émotion grandissante, car plus on avance dans la vie, plus on apprécie l'iamour, le dévouement, l'intelligence, la foi vivo d'une mère. On reconnaît tout ce qiu'on lui doit, et l'influence prépondérante qu'elle a eue sur ses enfants. Certes, on n'oublie pas non plus la figure plus énergique, l'affection moins sensible mais profonde de son père. Toutefois, c'est principalement vers la mère, toujours présente, toujours attentive, toujours accueillante que les regards se portaient,que les oreilles se tendaient, que les cœurs s'élançaient. Oh ! si vous saviez votre puissance, votre grandeur! Si vous saviez l'effet de votre vie, de votre parole, de votre piété sur vos enfants! Sur votre front comme vsiu- celui de votre mari, se reflète la majesté de Dieu dont vous partagez, dans une mesure, la paternité. Votre mission a été consacrée par le sacrement de mariage. Vous avez alors reçu les grâces d'état pour- remplir les devoirs multi-[ pies de l'épouse et de la more. Et vous exercez j dans la famille, en communauté avec votre mari i — qui est en même tempG votre chef — une sor-I te de sacerdoce.Les enfants en ont l'intelligence. Ils voient sur votre visage le rayonnement du 1 Père qui est aux Cieux, et sentent se dresser I on eux la loi du respect en même temps que s'é-j veille l'instinct de l'amour filial. C'est pour cette raison que vos leçons seront toujours les mieux écoutées, que vos exemples seront toujours les mieux suivis, que vos reproches comme vos félicitations feront toujours le plus d'impression. » ^ I Nous dédions ce qui précède à ceux qui rêvent do modifier .la mission traditionnelle de la femme chrétienne dans le monde. Quant à la femme non chrétienne Dieu préserve notre pays de ce fléau pire que la peste. Petite Chronique Cliez les espérantistes. — Paris sera, cet été, le siège d'un congrès universel d'espéranto. le dixième, et après Boulogne, Genève, Cambridge, Dresde, Barcelone, Washington, Anvers, Cracovie et Berne, rece-cra, en août prochain, les représentants de toutes les nations, vainqueurs de Babel. Au premier congrès de 1905, w50 espérantistes se trouvaient réunis; ils étaient plus d'un millier l'an dernier à Berne, et on parlé de 3,000 congressistes pour ces prochaines assises mondiales. Ce chiffre, après tout, n'aurait rien d'extraordinaire, étant donné, tout à la fois, l'attrait de Paris sur les étrangers et la diffusion considérable de ce mouvement pendant les dernières années. D'autre part, une centaine de personnalités éminentes patronnent le congrès et, à cette occasion, les compagnies de chemins de fer françaises accorderont le demi-tarif à tous les espérantistes. A l'heure -qu'il est, cinq mois avant la manifestation, il y a 1,333 adhésions, se décomposant comme suit: France, 569 ; Angleterre, 248 ; Allemagne, 149 ; Autriche, 69 ; Espagne, 62, Belgique, 52, Russie, 52, Suisse, 22 ; Hongrre, 19 ; Italie, 17 ; Danemark, 13; Etats-Onis, 11 et Hollande 10. D'autre part, le cinquième congrès des espérantistes catholiques aura lieu à Lourdes, dans le milieu du mois d'août. Mgr Schœpfer en a accepté la présidence d'honneur. A ce congrès, les espérantistes catholiques ne feront usage que de la langue auxiliaire ; ils prendront part aux grandes processions traditionnelles en chantant lmiirs pant.mnfts pti p«mr*rn.r>t.n Eevixe de la Presse Pronostics. — On a fêté à Charleroi, cette semaine, le 20e anniversaire de l'entrée des socialistes au Parlement. M. Brunct, député socialiste, a dit (compte rendu du «Journal de Charleroi») : Nous sommes au seuil d'une campagne électorale. Oh! sans doute, ce n'est plus la lutte électorale d'il y a deux ans. L'objectif en était si net, si clair, si précis, si tangible en quelque sorte. Nous marchions pleins de fougue, pleins d'enthousiasme à la culbute du gouvernement clérical. L'événement a démenti orueiiement nos illusions.... Aujourd'hui point de chute du gouvernement à espérer! Aujourd'hui, nous ne pouvons vous apporter un objectif aussi net, aussi précis, aussi palpable que celui-là. ...Il est certain que la majorité cléricale ne peut être renversée le 24 mai prochain ; il est certain qu'en tout état nous, socialistes, et même nous socialistes unis aux libéraux, nous 11e serons qu'une minorité à la Chambre... » Et le citoyen-député Destrée : Ah ! C'est donc pour cela direz-vous que vous allez vous dqjmer tant de mal, qut> vous allez faire dos meetings dans tous les ooins, nous déranger, nous demander do faire de la propagande? Vous allez livrer une bataille dont lo résultat est connu d'avancer' Vous allez jouer un jeu sans enjeu et. sans le:plaisir de gagner et les tristesses de perdre ! C'est oomme cela! Maniers-la-ïïonte. — De la « Croix »: « Les Mamertins ont réélu M. Caillaux. Ils n'ont pas de quoi s'en vanter.Un député devant lequel on ne peut parler ni de crime, ni d'escroquerie, ni de mariage, ni de divorce, ni de morale, ni de trahison, ni de l'Allemagne, ni^ de Congo, ni de Cour d'assises, ni de Saint-Lazare, ni de pistole, ni de pistolet, ni de gueule, sans qu'il n'ait motif d'y voir une allusion, est uij triste choix. Non seulement les électeurs de Ma-mers s'en contentent, mais ils en sont même très contents, puisqu'ils l'ont préféré à un homme dont la générosité de caractère est un oarfait contraste avec la personnalité de M. Caillaux. Ces électeurs ne sont point des criminels, mais ils sont des receleurs de criminels, ce qui, à défaut de sang, leur laisse un peu de boue aux mains. Les fleurs offertes par les dames de Neufchatel (Sarthe) à M. Caillaux « pour sa dame » ne suffiront pas à embaumer la fétide élection de Marner s. L'inquisition socialiste. — Un journal de gauche dont on ne déniera pas les sentiments très bienveillants à l'égard des socialistes révolutionnaires, la « Dernière Heure », convient à son tour du caractère odieux des fiches rédigées par les meneurs rouges sous couleur d'un réferendupi en faveur du S. U. Evidemment, le journal de Folle Avoine y met des formes : on ne hache pas ses amis avec la même inélégance que ses adversaires. L'aveu n'en est pas moins bon à retenir : Ce fut d'abord, écrit-elle au sujet de la campagne menée par les catholiques, à propos des cartes de renseignements lancées par certains organisateurs du pétitionnement en faveur du S. IT. et sur lesquelles, en effet, figurent des investigations bizarres et regrettables. Faut-il que le casserolat socialiste soit abominable nour inspirer du dégoût même à la « Dernière Heure » Devons-nous avoir « les yeux plus grands que le ventre »? — A propos de l'idée lancée ces jours-ci dans certains milieux (céder, moyennant deux ou trois milliards, le tiers du Congo à l'Allemagne pour lui per-mettrede relier Je Cameroun à l'Afrique orientale allemande) la «Gazette» observe, — et nous reproduisons à titre documentaire : Sans vouloir prendre parti dans l'affaire, nous ne voyons pas bien pourquoi on la traite à priori de folie pure, et do navrante extravagance.11 se peut qu'elle soulève des difficultés d'ordres divers. Il se peut qu'elle soit délicate à traiter. Il se peut aussi qu'elle ne présente aucune impossibilité et qu'elle offre do sérieux avantages. On ne conçoit pas, dans tous les cas, pour quelle raison, au cas où «elle viendrait à être sérieusement proposée et où elle pourrait être conclue par un arrangement international, il n'y aurait pas lieu de l'examiner, de l'étudier attentivement, et pourquoi il faudrait y opposer, à priori, une fin do non recevoir.De très bons esprute ont été effrayés quand la Belgique a entrepris la conquête du Congo, de l'énormité du morceau qu'elle voulait absorber. Et le résultat de la conquête s'est souvent exprimé dans la formule de a l'éléphant gagné à la loterie ». La justesse, malheureusement, s'en affirme tous les jours. Sans doute, nous avons fait au Congo d'admirables choses. Mais il apparaît de plus en plus clairement que ce que nous y avons fait n'est rien en comparaison de ce qu'il y rftsto à fairn On narlp ^'nn mJI_ liard de travaux indispensables à exécuter; et quand on parle officiellement d'un milliard, en pareille matière, cela en veut dire deux ou trois. 11 ne suffit pas d'écrémer une colonie,comme nous avons fait jusqu'à présent du Congo. Il faut l'exploiter méthodiquement. Il faut la mettre en valeur. Il faut l'assainir, — et dans cet ordre d'idées, rien, à peu près, n'a été fait au Congo belge. Il faut la peupler. Il faut la cultiver surtout : et à cet égard, nous sommes encore singulèrement arriérés là-bas, parce que nous avons ou, comme on dit, les yeux plus grands que le ventre, que nous nous y sommes donné une tâche qui, pour le moment, sembla bien disproportionnée à nos moyens. LA VILLE ne uuv ui iu uuuucaot ue yeuuome sont de retour à Cannes, en leur château Saint-Michel. Ils ont fait un court séjour à Rome à l'occasion de la première communion de leur fils, le duG de Nemours. • « y A la Société protectrice des animaux. — Dimanche après-midi a eu lieu, au Palais des Académies, à Bruxelles, la distribution annuelle des distinctions honorifiques décernées par la Société royale protectrice des animaux. A 2 h. 1/2, MM. le baron de Fierlant, président; Max, bourgmestre de Bruxelles; A. Bannu.y, vice-président; Van Werstraeten, Teirlinck et Rousseau, prennent place au bureau. L'orchestre exécute la « Brabançonne ». M. le baron de Fierlant annonce gue MM./ les ministres de la Justice et des Sciences et' Arts, de même que le Gouverneur du Bra-' bant, regrettent de ne pouvoir assister à la' séance. Il remercie le bourgmestre de Bru-' xelle8 d'avoir bien voulu donner une preuve de sa sympathie à la Société protectrice des animaux. U émet ensuite le vœu de voir modifier bientôt l'art. 561 du Code pénal et félicite le Ministre de la Justice du projet de loi déposé récemment à la Chambie. Il est indigne, dit l'orateur, d'un peuple civilisé de permettre qu'on crève les yeux aux oiseaux sous prétexte de les faire chanter. (Appl.) ( M Teirlinck (en flamand), applique aux; membres des sociétés protectrices des ani-.' maux les paroles de l'Evangile: Frappez,| et l'on vous ouvrira. Persévérons, dit-il, etf nos efforts seront couronnés de succès. C'est un commandement divin d'être bon envers les hommes d'abord, mais aussi envers les^animaux. L'animal est un être faible, petit, qui a besoin de la protection de l'homme. Ceux qui se montrent cruels envers les animaux sont appelés, à bon droit, des êtres inhumains. L'orchestre svmphonique interprète ensuite r pavalleria Rusticana », de Masca-gni, « Piedigrotta », de J. Uîco, etc. Le secrétaire donne lecture du palmarès et l'on procède ensuite à la remise des récompenses consistant en 88 médailles en bronze, 23 médailles en argent. 3 médailles en vermeil et 2 diplômes d'honneur. Ces dernier, d'un réel cachet artistique, por-. tent notamment ces mots : Soyez bons envers les animaux. Parmi les lauréats, on remarquait et c'esf; tout à leur honneur, un grand nombre d'agents de police, de camionneurs, de cochers, etc. La loi sur les assurances sociales. — Nous recevons l'ordre du jour suivant: L'Union Démocratique chrétienne do Saint-Gilles, réunie en assemblée générale le 23 avril, exprime à l'unanimité le ferme espoir quo la loi sur les assurances sociales, tant attenduo par la classe ouvrière, puisse être votée intégralement avant la clôture de cette session et prie les mandataires catholiques d'y consacrer tous leurs efforts. —: « La livraison de mai du bulletin de la Ligue belge des catholiques pour la paix va paraître incessamment. Elle est très documentée et très intéressante. En tête figure un document d'une importance exceptionnelle : la traduction, par M. Martin, secrétaire de la Ligue, du mandement de carême de Mgr Oasartelli, évêque de Salford (Angleterre). Ce mandement est un éloquent appel à la paix. C'est une œuvre remarquable de doctrine et d'histoire. Nous la publierons en entier en deux numéros. Nous engageons vivement nos lecteurs à la lire et à la conserver. Elle répond péremptoirement aux principales objections des partisans de la guerre et trace nettement et avec autorité le devoir des catholiques envers le pacifisme. — La Jeune Garde Catholique de Cureghem, réunie en assemblée générale annuelle, a procédé au renouvellement de son comité. Il se compose actuellement comme suit : Président, Ch. Courtoy ; vice-présidents, L. Borremans et M. Machiels; secrétaire, A. Bul-teau ; secrétaire-adjoint, J. Martens; trésorier, A. Luypaerts ; trésorier-adjoint, J. Moyerson ; directeur des fêtes, J. Walravens ; conseillers, Tri n L „4 t \T — FEUILLETON DU 29 AVRIL 1914. *> j Dans la Tourmente far ÏVIar-giierite Regnaud Lauriate de l'Académie Française. * Ma tante, vous sa,vez combien je m plais ici et combien votre maternelle ho; pitalifcé m'est douce ; mais mon père m'< loigne et vous me parcj»nnercz d'en sou frir. "7 Si sa carrière le nécessite, ma cher petits, ce n'est qu'une affaire de quelque jnois. Lisez-moi cette lettre, si vous le vot iez bien. Hélène s'assit sur une chaise ba-sse av près de sa tante, déplia la lettre qu'elle t( "aiif n-a ma"1 et lut à haute voix. M. Rinclli écrivait de Munich et expi: fluait a sa fille les propositions magnif: ques q« on venait de lui faire pour l'enga h r dans une série de concerts qui commet «aient en décembre et ne devaient fini PrV!'enlP8 prochain, engagemen « luc.ahf et d'urne haute importanc frèrL 7-Car"èî°- En ,outre' les célèbre S1, Zlmminsky voulaient se l'associe S t°urDée flans les grandes ville ^emandes et autrichiennes. Il serait se uolon dans les trios ; son nom para! ■ -C*—— trg-it sur les affiches à côté de celui des re-i marquables virtuoses. Ça, c'était la gloire Et cependant il avait hésité parce qu'il fallait quitter Lyon, parce qu'il fallait renoncer au foyer et abandonner ses élèves. E1 elle, Hélène, comment accepterait-elle la perspective de cette nouvelle séparation ' Lui-même, comment ferait-il pour se pas ser d'elle? Il avait songé un instant à la faire venir près de lui, à Munich, pendanl que sa femme resterait à Lyon et y conti riuerait ses cours de chant. Il en était là de ses perplexités, évidemment plus sollicité par le bonheur familial e et les chères habitudes que par l'ambition. - quand Mme Rinelli était arrivée à l'impro - viste, impérieuse, ardente, et comme tou - jours, femme d'action, de décision et d'in trigue. Elle lui avait démontré quelle foli< e ce serait de repousser^ le succès quand i s vient de lui-même à lui et de gaspiller le* .- chances de gloire et d'argent que la vie je tait sous ses pas. Que craignait-il? Il sa ;- vait sa fille heureuse, bien soignée et biec :- entourée, chez sa sœur. Elle serait la pre mière à lui conseiller d'accepter. - Et non seulement Mme Rinelli exigeai! .- que son mari consentît, mais elle voulail le suivre, quitter elle aussi Lyon et ses élè- - ves. Déjà à peine débarquée, elle trouvai! r des leçons à Munich ; puis elle avait des re-t lations dans la colonie française de Ber-3 lin ; elle s'y ferait connaître ; elle réussi-s rait là comme ailleurs, entraînant son mari r à sa suite. Elle avait mille projets en tête, s mille ambitions nouvelles... Et le bon M Rinelli s'enflammait. Quelle - femme énergique et enthousiaste! Quelle I — ■ —n« !■ 11 JjgJHjmnMngBnai belle audace qui ne reculait devant aucu effort 1 Comme il l'admirait quand ell s'exaltait à l'idée de porter au delà de frontières les méthodes françaises, d'y fa: re accepter et admirer les œuvres de ne maîtres modernes ; c'était une tentative la fois artistique et patriotique dont tout la gloire leur reviendrait. Sous la plume docile et subjuguée de so père, Hélène reconnaissait tout le bariola ge des phrases ronflantes, des sentiments grands effets, des mots sonores et creu dont sa belle-mère .aimait à se griser et éblouir les autres, et qui sonnaient le vid et le faux dans les phrases inhabiles d pauvre homme. H s'embarrassait dans les détails et le considérations... ! « Alors, ma chère petite, tu comprends... Qu'est-ce que tu deviendrais, abandonné ; à toi-même, seule, dans cette ville allemar de où nous ne pourrions jamais être auprè de toi... dans cette existence d'hôtels, cett vie de changements et de « bohèmes » pou tout dire? « Tu seras plus tranquille, là-bas, dan i la famille, au bon vieux gîte paisible c i chaud. Après... on sera si heureux de 6 retrouver! Tu comprends?... » Quand elle eut terminé sa lecture, HéU ne gagna sa chambre et, accoudée à sa fc nêtre, en faco du lac, elle se répétait tou tes ces phrases. Oh! oui, elle comprenait! Sa belle-mère avait atteiut son but, l'^ loigner de son père, lui fermer sa maison elle se^ vengeait et elle le faisait avec 1 m^traise qu'elle apportait dans tous se ■ mma■™m—fg————«a— i n actes d'autorité. Hélène voulait bien ad- i e mettre que l'ambition fût pour quelque s chose dans sa sa nouvelle détermination ; - mais, quelle que fût la vie qui attendait • s M. Rinelli,_ sa femme n'ignorait pas qu'Hé- à lène saurait s'y plier avec joie et simpli- : e cité. Est-ce que l'étranger lui faisait peur? ; Et les voyages et les changements et tout ' a cet imprévu qui plairait au contraire à sa j - jeunesse? Mais on ne_ le lui demandait « à même pas; on décrétait en dehors d'elle k que la bohème artiste ne lui convenait pas à et on laissait à un autre foyer le soin de e lui donner l'illusion de la famille. On avait trouvé ce prétexte pour l'éloigner tout l'hiver ; au printemps^ on en trouverait un s autre, elle fr'en doutait pas. Elle n'en voulut pas à son père, sachant bien que oeu ? décisions ne venaient pas de lui, qu'on les e lui imposait et qu'il était le premier à en - souffrir ; cependant il cédait, parce qu'il s était sans volonté. e Pour la première fois, elle mesura l'é-r tendue de la faiblesse de uaractère de M. Rinelli. et elle se dit que, entièrement do- : s miné par sa femme, elle n'avait plus à ; t compter sur lui. e Alors ce fut pour elle un écroulement, le vide subit de sa vie, que dominait jusqu'a- - lors une affection désormais inutile; car ' :- son père n'aurait plus besoin d'elle ; on - s'arrangerait pour qu'il eût le moins que possible recours à son dévouement et à sa ; tendresse. Elle était seule, en face de sa 1 - jeunesse, sans but et sans mtérSt, presque ; sans affection. i x Elle eut une de ces minutes de d'éfaillan-1 " s [ce où il semble que plus rien ne doit vous M sourire et que d'infranchissables obstacles 5e dressent sur votre route. _ Et tout autour d'elle s'harmonisait et se iguait pour accentuer sa détresse. Octo-Dre avait jeté son voile sur la nature re-'roidie ; de grandes pluies s'abattaient ournellement, lentes et grises, cachant les ointains et glaçant l'atmosphère. De Ion çues traînées de brume flottaient au niveau les montagnes, tantôt rapides et pressées, emportées, déformées, morcelées par la ;empête, «tantôt lourdes et appesanties cornue d'épaisses fumées montant des vallées, ît se tassant dans les gorges. On ne distinguait plus rien du paysage, si ce n'est ia pointe de quelques sapins trouant le mage; parfois aussi un lambeau se déchirait et laissait apercevoir les profondeurs aoires de la forêt. Le lac était d'un gris sinistre et sans reflet entre les roseaux jaunis.Hélène contemplait ce paysage désolé, 3uand elle aperçut, en bas, dans le jardin ruisselant, une petite forme ratatinée à la narche hésitante; c'était_Nanne, courbée >0us l'averse, s'en allant inquiète et gron-leuse à la recherche de quelque volaille îgarée. Le départ de Lyon avait été une trop forte émotion pour elle ; elle était trop vieille >our être transplantée, fût-ce dans son mi-ieu primitif ; et Hélène songeait que, là lussi, il n'y avait plus de secours à aeman-ler et bien peu d'affection à attendre. Alors, que lui restait-il donc? Quelles ressources attendre du milieu, où elle se trouvait; de tous ces êtres, aux intelligences droites, aux préoccupations vulgaires que Mme Amache lui avait présentés comme l'élite bourgeoise de Malbuisson... Sans doute, Théo et Robert constituaient ses deux amis de prédilection ; mais encore y avait-il beaucoup à compter sur eux? Robert, si léger parfois, avéc cette verve drôle et pétillante sous laquelle on ne savait jamais exactement ce qui se cachait; et Théo... Juste à ce moment, Hélène entendit des pas précipités dans l'escalier, brusquement la porte s'ouvrit et la jeune fille parut, la toilette en désordre, les souliers lourds de boue, les chevoux mouillés, collés le long des tempes, la figure rouge de colère... — Je suis furieuse! cria-t-elle. Nanne et François sont deux vieilles bêtes !... Croyez-vous qu'ils ont laissé mouiller Myrto, l'enfant de mon cœur... Regardez, il n'a plus un fil de sec, le pauvre^ chéri. C'est horrible; qu'est-ce qui va lui arriver? Vous savez, il est très délicat l Hélène l'interrompit: Mais, vous-même, ma pauvre petite, d'où sortez-vous? Vous êtes trempée,il vous faut changer de vêtements. — Oh! bien oui, si vous croyez que c'esÊ la première fois que cela m'arrive ; moi, jo n'ai jamais froid, je suis aguerrie; mais lui, mon petit Myrto, dites, croyez-vous qu'il aura du mal? Ah 1^ c'est que j'y tiens plus qu'à n'importe qui. Les gens peuvent prendre des précautions; dire où ils ont mal, raconter... mais les innocentes bêtes... Et elle serrait dans ses bras une petito chose grise et sale et bêlante, qu'elle embrassait sans souci de sa malpropreté. CA suivre.) . ^ \ v <

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Dit item is een uitgave in de reeks Le courrier de Bruxelles behorende tot de categorie Katholieke pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1861 tot 1914.

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