LE FLAMBEAU Revue Belge des Questions Politiques Rédaction : Henri GRÉGOIRE, Oscak GROJEAN, Anatole MUHLSTEIN. Dernier communiaué de l'armée d'Orient Paris, le 14 novembre, 15 heures s Pendant les journées des 9 et 10 novembre les troupes serbes qui ont franchi le Danube au nord de Semendria ont refoulé les forces allemandes et ont atteint la région de Weisskirclien. Plus à l'est l'avant-garde de l'armée franco-anglaise du Danube a, après combat avec des troupes allemandes, forcé le passage du fleuve à Roustchouk et a pénétré en Slavonie en même temps que l'armée roumaine mobilisée. Les hostilités ont cessé sur le front d'Orient le 11 noveinbre à 11 heures. L'offensive générale avait débuté en Macédoine le 15 septembre. Au cours de 58 jours de durs combats les arméeé alliées [d'Orient ont étendu progressivement leurs opérations sur un front de l,500kilomètres,de la mer Égée à la mer N oire, aii Danube et à l'Adriatique. Malgré les fatigues et les privations de toutes sortes dues à la nature du terrain, à la rareté et à l'état des P* communications, elles ont successivement écrasé la Bulgarie, délivré la Macédoine Orientale, la Serbie et le Monténégro et participé à la défaite de l'Autriche et de l'Allemagne. """" Ëlies^ viennent enfin de" tendre la main à la Roumanie libérée. Appel des catholiques allemands au Pape T. S. F., 14 novembre, 10 heures (matin). « Le Comité des catholiques allemands des pays du Rhin supplie Votre Sainteté, au nom de tous les catholiques d Allemagne. d élever votre voix pour sauver le peuple allemand qui est menacé de souffrances amères et d'une famine terrible. Les maux qui nous attendent sont encore plus grands que ceux des années de la guerre. » D'après le sens littéral des conditions de 1 armistice, les'Alliés ont la destruction du peuple allemand en main. » La cession du matériel de chemin de fer, indispensable pour nous, qu'ils demandent, paralysera les communications nécessaires pour transporter les vivres nécessaires à notre peuple, souffrant la famine depuis quatre ans. » 11 nous est impossible de fournir des vivres aux troupes d'occupation des alliés. » Supplions donc instamment Votre Sainteté, au nom de l'humanité, des principes de la religion. de la charité, de défendre auprès des Alliés le droit du peuple allemand à la vie. » (s) GILLES, président du Comité des catholiques de Cologne, On s'abonne au Flambeau, à la Librairie M. Lamertin, 58-62, rne Cou-denberg, Bruxelles. Les escadres alliées à Constantinople Les escadres alliées sont entrées le 13 novembre à Constantinople. Les forces françaises comprenaient la deuxième escadre de l'armée navale commandée par l'amiral Amet, ayant son pavillon à bord du cuirassé « Diderot ». © 'I Le régime des restrictions est maintenu aux Etats-Unis De Washington le 14 : Monsieur Hoover, ministre du ravitaillement dans une adresse aux Américains les avertit que l'économie est encore et toujours nécessaire en ce qui concerne le froment et les graisses pour aider à nourrir l'Europe. Mr Hoover partira dans quelques jours pour l'Europe. » Les membres du Gouvernement Central Yougo-Slave, à Paris. £ Mercredi soir sont arrivés de Genève à Paris les membres du nouveau Ministère commun de l'État des Serbes, Croates et slovenès. Ce Ministère a été formé à la Conférence de Genève par le Conseil national Yougo-Slave de Zagreb et le Gouvernement Serbe.) Le Ministère communj dirigera la politique extérieure et toutes les affaires communes de l'Etat des Slovènes, Croates et Serbes jusqu'à la convocation de l'Assemblée constituante. En même temps est arrivé à Paris M. Korosec, président du£ Conseil [national Yougo-Slave de Zagreb, président provisoire des pays Ycugo-Slaves de l'ancienne Autriche-Hongrie,f accompagné de M. Trumbic président du Comité Yougo-Slave de Londres. Le Bolchévisme L'Allemagne ne désespère pas. Après avoir, depuis quatre ans, mis sa confiance successivement dans l'attaque brusquée, dans la « grosse Bertha », dans les Zeppelins, les gaz asphyxiants ou les sous-marins, l'Allemagne attend maintenant son salut du Bolchévisme. • Il y a un an — nous nous rappelons encore ces temps d'épreuves — la Victoire, longtemps incertaine, semblait vouloir se fixer dans le camp germanique. La première explosion du Bolchévisme avait fait éclater la grande armée russe, elle l'avait brisée, pulvérisée comme un pot de terre. L'Allemagne impériale n'eut qu'à se baisser pour en ramasser les débris. Sans scrupule et sans modération elle exploita son succès, et puis, gorgée de toute la substance du peuple russe, elle fonça sur l'Occident. Mais la Bête, aveuglée d'orgueil,, s'écrasa du premier coup contre la muraille d'acier. Le Bolchévisme russe se montra aussi inefficace que les sous-marins. Le calcul donna un résultat absurde. Alors l'Allemagne, affolée par l'approche de la défaite, après avoir épuisé tous les moyens techniques de la défense, s'empare, encore une .fois du Bolchévisme ; elle se fait libérale, démocrate, finalement révolutionnaire et terroriste, espérant sottement que le virus passerait de son corps dans celui des Alliés, qu'il l'empoisonnerait, comme la Révolution russe avait empoisonné l'Autriche et l'Allemagne. M. von Hintze, l'homme à tout faire, le diplo-mate-amiral, ne perdit pas pied dans la bourrasque, comme il convient à un- marin. Lestement il nous annonça que de l'autre côté du front tout était pareil à ce qui se passait dans le . camp allemand : des soldats révoltés n'obéis-saient plus à leurs chefs, des « Soviets » s'em- j^Ul U J'olJ t du vij J Via lluoeio c. t • , Allemagne. Les conditions de l'armistice — dit-il à ses compatriotes, — ne seront pas exécutées : ■ les soldats alliés eux mêmes, s'y opposeront. 1 Ainsi un diplomate, coupable panni les coupa-1 bles, essayait encore, dans cette heure suprême, de tromper son pays. Détrompons M. von Hintze : ' les conditions de l'armistice, inspirées par une juste et implacable sévérité, seront exécutées. Les soldats alliés y veilleront. Et cependant cette fable grossière sur l'explosion imminente du Bolchévisme dans les- pays de l'Entente, n'a pas rencontré chez tous une égale incrédulité. Au contraire, cette explosion, plusieurs s'y attendent, sinon aujourd'hui, du moins pour demain. La crainte du Bolchévisme est devenue un des plus graves soucis de nos contemporains. § Jadis, après une guerre longue et dévastatrice, on redoutait l'approche de la peste ou du choléra, aujouid'hui, où ces maux terribles ne sont représentés que par la bénigne grippe espagnole, on s'afiole à l'idée d'une épidémie bolchéviste, plus pernicieuse et plus destructrice que les fléaux traditionnels. Le moment est donc venu d'examiner cette maladie de notre temps et de voir si notre organisme et ceux de , nos alliés y sont réellement accessibles. Qu'est-ce que le Bolchévisme? Le nom et la chose nous viennent de Russie. Examinons donc le phénomène dans son milieu naturel. On traduit fréquemment le mot « Bol chéviste » par celui de « Maximaliste », sous 1" Année, n° 10. 3e NlllltéPO Spécial* PRIX: 25 centimes. Bruxelles, le 16 novembre" 1918.

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