Le national bruxellois

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01 augustus 1914
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s.n. 1914, 01 Augustus. Le national bruxellois. Geraadpleegd op 27 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/zg6g15v873/
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Xvvn-!-: : sloo Urnes par mois, contre tèfet-<,Uiu,nce. Institut royal Météorologique. Bull.du 31. | Situation atmosphérique générale, a h. du matin. Baromètre à 0 degré et au niveau de la mer 765.0. — Température : Maximum de la veille, 19°9; minimum de la nuit, I2«8. — Température : Normale, 17°4. Maximum absolu, yi°U; minimum absolu, 7°7. — Déclinaison magnétique a midi à Uccle, 12°52.7. Ephémérides du le> : Soleil, lever, 4.08, coucher, 19.29. — Lune, lever, 16.37; coucher, 23.22. La situation atmosphérique s'est de nouveau considérablement modifiée depuis nier. Deux dépressions s'étendent aujourd'hui, l'une sur l'ouest les lies Botaniques et l'Atlantique (Valen.tla 765 m/m), l'autre sur l'est de la Scandinavie, le nord-est de l'Allemagne et la Russie. Les plus fortes pression»; supérieures à 765 m/m, s'observent sur le nord-est de la France,-la Belgique, l'ouest de la Hollande et le sud-ouest de l'Angleterre. Le baromètre baisse sur l'Atlantique, l'Irlande, le sud-ouest de la Grande-Bretagne et la péninsule hispanique; il monte partout ailleurs. Le vent est faible d'autre ouest et nord-nord-ouest sur nos contrées, où la température est comprise entre 13 et 18 degrés. Prévisions : Vent sud faible; beau; réchauffement. lire: Mobilisation générale en Autriche-Hongrie.La mobilisation générale est décidée en Belgique. Patriotique déclaration de M. de Broque-Aille.La monnaie et les billets de banque. Uéuuion du bureau international des sociétés pacifistes. Pourquoi l'Angleterre combattra, en cas de conflit, avec la France et la Russie. Une flottille anglaise entre Ostende et Fles-singiie.Complicités serbes dans les attentais (le Scrajevo. Aii conseil communal d'Ixelles. AUX DERNIÈRES NOUVELLES : Assassinat de M. Jaurès à coups de revolver. Le conflit Austro-Serbe. La mobilisation générale en Russie Uétat de guerre en Allemagne LÀ SITOÂTIOi Vendredi midi. Du théâtre dçs hostilités on apprend ce matin quo Bclgiadu eso occupée pai les troupes autrichiennes et que les forces qui ont envahi la Serbie par Semendria s'avancent vers Osipaonica. On trouvera plus loin des détails, divers selon la source d'où ils proviennent. « Pa3 de fait matériel permettant de dire que la situation s'est aggravée mais il est certain qu'elle est très critique, mande-t-on de Berlin ce matin. Rien toutefois ne transpire des projets du gouvernement.Les journaux s'efforcent de rejeter par avance sur la Russie la responsabilité d'une rupture, attendu que le3 questions adressées par l'Allemagne à la Russie au sujet de sa mobilisation sont demeurées sans réponse rae-eurante j. Le messager de paix, dont le départ pour Moscou était annoncé hier, le grand duc de Hesse n'a nulle intention de quitter Wolffs-garten, sa résidence actuelle. Hélas! On ignore sur quelles « nouvelles venues d'Allemagne qu'ils n'osaient espérer >, les ministres Au gagneur et Malvy annonçaient liier à 5 heures, au Pa-lais Bourbon que « si on ne pouvait envisager la situation trop gaiement, rien ne justifiait un pessimisme excessif Quant aux conversations que l'on disait à Paris engagées entre Berlin et St-Pétersbourg, — on ne sait rien. __De St-Pétersbourg, on apprend qu' « au--enn développement vers la paix n'est nettement visible. Le fait que la flotte anglaise a quitté Portland a causé une certaine émotion. Cette nouvelle, jointe aux assurances données par le Japon, a certainement confirmé la Russie dans sa résolution de montrer de la fermeté ». Hier soir, aux Communes, sir Grey a fait entendre une parole sibyliue : l'Angleterre n'a rencontré aucune difficulté auprès des Puissances, mais il ne lui a pas été possible d'engager une action diplomatique, comme elle l'a proposé lundi... A Rome, on tient que le silence des Puissances constitue une menace contre laquelle tout le monde doit se prémunir, suivant ses intérêts et ses engagements. Le gouvernement italien se tient en contact permanent avec le cabinet de Londres, résolus tous deux à continuer malgré tout 1 œuvre de > conciliation... i Le Quir uaî croiô queTsTles t oupes autri-L chiennes remportaient une première victoire - importante, une solution médiatrice serait ï facilitée; au contraire, des combats dou-5 tcux pousseraient sans doute les troupes autrichiennes à s'engager davantage et à fond. » j. Vendredi, 0 heures. i L'agence Reuter de Londres apprend que - les conversations sont reprises entre Vienne - et St-Pétersbourg. • •*. ' Ces conversations se poursuivent à la fois r à Vienne et à St-Pétersbourg; on espère qu'elles apporteront une détente à la situation actuelle. Aucune ambassade, à Londres, n'avait r connaissance d'un nouveau développement 3 de la situation ce matin. Belgrade a été occupée, mais on n'a aucue idée des mesures militaires qui suivront. Dans les milieux di-8 plomatiques autrichiens, il se répète que 5 l'Autriche ne convoite aucune partie du ter-^ ritoire serbe. 1 D'après une feuille juive de Vienne, les ? thèses allemande, russe, austro-hongroise, e sont encore fort éloignées. L'Allemagne refuserait à la Russie de peser sur l'Autriche, ^ en ce qui regarde les relations futures de la Monarchie dualiste avec la Serbie. L'Autriche, de son côté, refuserait de prendre aucun engagement. Mais les choses sont-elles ■ comme la « Neue Freie Presse » le prétend 1 e Des prétentions de la Russie visent à bor- - ner les exigences austro-hongroise3 aux ter-s mes de sa note à la Serbie : p<xs de protec-" torat autrichien sur la Pcrbie. A Berlin, long colloque entre le ministre des affaires étrangères et l'ambassadeur t russe. On y dément que l'Allemagne ait posé ï à St-Pétersbourg les questions relatives à s la mobilisation russe, dont les journaux ber-b linois faisaient état ce matin, mais, ajoute-e t-on, une demande de ce genre s'imposera à bref délai En attendant les efforts de - l'Allemagne pour concilier Vienne et Saint-5 Pétersbourg se déploient toujours. ? ■ i a A St-Péterbourg, hier soir, le ministère des affaires étrangères considérait la situation comme presque désespérée. Nationalistes et panslavistes pressent sur le gouver- ' nement en faveur de la guerre. — L'ambas-. sadeur de France a déclaré à des journalistes ,1 que « l'Allemagne désire visiblement la i ! guerre ». ! * * * La Bulgarie fait connaître officiellement qu'elle gardera la neutralité. Vendredi, <1 heures. L'Empereur allemand (suivant /art 68 de ' la Constitution) a décrété ce midi l'Etat de guerre; même mesure pour la Bavière. Cet état de guerre comporte ce qui suit : « L'état de menace de guerre concerne les mesures militaires à la frontière et pour la protection des chemins de fer, la restriction de l'exploitation des services postal, télégraphique et des chemins de fer au profit des besoins militaires. | D'autres conséquences en soat : la décla- j ration de l'c'tat de guerre, qui équivaut à I l'état de siège en Prusse avec défense de publier des nouvelles sur les mouvements des troupes et sur les moyens de défense. Cet état de guerre comporte en soi-même l'état de guerre ou l'état de siège, c'est-à-dire qu'il signifie plus qu'état de guerre lui-même. D L'état de guerre a été décrété à la suite d'une dépêche de l'ambassadeur allemand à St-Pétersbourg, annonçant la mobilisation générale de la flotte et de l'armée en Russie.Donc, arrêt des communications télégraphiques. Dans quelques heures, peut-être, la mobilisation générale sera décrétée. , * * « i Les Allemands continuent le rassemblement de leurs corps-frontière et l'armement de leurs places fortes. Ils ont établi un service de reconnaissace cfc de patrouilles très actif sur la frontière qui, très vraisembla-Î3li ineii:. pâlr Cireur, a • œ vioîëo^ur ûn puliffc par une patrouille. Du côté français, les troupes de couverture ont pris leurs avant-postes. Toutefois aucun de leurs éléments ne s'est approché de la frontière à moins de dix kilomètres.. Un certain nombre de réservistes ont été rappelés dans les pays anuexés et dans la-vallée du Rhin. Il a été procédé dans les mêmes zones à des réquisitions individuelles pour les besoins de ces troupes. La surveillance exercée par les Allemands sur les voies de communication est très stricte. Les autorités militaires ont pris de3 mesures pour interdire aux habitants des pays annexés de gagner la France, »** La reine de Hollande a signé à 1 1/2 h., d'urgence, la mobilisation générale. DERNIER ESPOIR. 5 heures. Les conversations entre Berlin et Saint-Pétersbourg ne sont pas encore arrêtées. Cela, joint au fait que 1^ mobilisation n'est; ordonnée ni en France ni en Allemagne, | est jugé à Berlin comme la seule raison pour laquelle il est permis de dire que tout espoir de paix n'est pas entièrement disparu... Le contact entre Vienne et St-Pé-' ■ tersbourg n'est pas rompu mais les tenta-1 tives faites pour diminuer la tension n'ont1 ; jusqu'à maintenant aucun succès. D'après la « Gazette de Cologne le gou- ! vernement allemand a jusqu'ici évité de faire à Saint-Pétersbourg une démarche dé-1 cisive et de poser une question catégorique ' ce qui, par la réponse qui serait faite, déci- ■ derait définitivement de son attitude. L' « Indépendance roumaine » dit : « Il ! faut espérer que le conflit austro-serbe sera - localisé sous l'influence des efforts unani-mes de tous les Etats qui, comme nous, ne négligent rien pour éviter une conflagra- - tion générale. Le devoir de la Roumanie : est de s'abstenir de toute manifestation • inopportune et en contradiction avec ses intérêts et ses relations d'amitié Vendredi, 7 heures du soir. u Une dépêche de Saint-Pétersbourg insiste P sur ce fait que la Russie intervient non en faveur de l'intégralité mais de la ©ouverai- c n<?té de la Serbie, car « la Russie ne peut ^ , admettre une situation qui impliquerait la cj suzeraineté de l'Autriche sur la Serbie » s On préconise à Saint-Pétersbourg une d formule d'après laquelle des commissaires ® r isses pourraient être substitués aux com- ^ missaires autrichiens dans l'enquête récla- a mée par l'Autriche. Flabiîïsation générale en Autriche-Hongrie. ï 8 hfeures. La mobilisation va être générale en Au-t 'slie-Hongrie par ordre impérial. !)es placards relatifs à cette mobilisation viennent d'être affichés. La mobilisation yénersts i est décidée | EN BELGIQUE, j Vendredi, 10 h. soir. r Le conseil de cabinet tenu au Palais de i B.'uxellcs sous la présidence du Roi a déci- ' ci !é la mobilisation générale de l'armée 1 Inlge. Treize classes seront rappelées. ] (Voir suite aux Dernières nouvelles.) 1 . c Patriotique déclaration 5 de M. de Broqueville. £ LA SITUATION.. \ 1 A FFOLEMENT NE SE JUSTIFIE PAS. i i ( Vendredi soir, M. de B'roqueville a réu- f ni dans son cabinet les représentante des journaux bruxellois. Il leur a dit: r Messieurs, les événements s'étant préci- J pités, nous avons décrété la mobilisation r générale. Cette mesure exceptionnelle a 1 été commandée par des sentiments de pr§u- c dence et de patriotisme. L'heure est gra- f vie, très grave. Nous nous trouvons dans la E même situation qu'en 1870. Les événements se présenteront-ils de la même ma- ^ nière? J'ai la conviction profonde que le n territoire belge ne sera pas violé. Je le ré- 0 pète, c'est une conviction sincère. Néan- r moins, il importe que nous soyons à la hauteurs de nos obligations. Il faut que nous y soyons à même de nous défendre le cas s échéant. Du côté de l'armée, il n'y a qu'un cœur et un vouloir : défendre la patrie. L'es- c prit et le loyalisme de? hommes qui sont J rentrés sont admirables. . j Que le public maintenant se rassure, f J. Rassurez-le, messieurs. L'affolement qui règne un peu partout, £ J ne s'explique pas. Ces histoires de biPets < b de banque qu'on refuse de changer sont s - tout bonnement ridicules. Le peuple belge, 1 -| ajoute en riant M. de Broqueville, ne mour-rjra pas de faim... Le gouvernement a tout fc prévu. Nos places sont bien garnies. Ce qui , se passe actuellement est insensé. Au point < de vue financier, nous sommes dans line excellente situation. Il faut donc que la près- Ê Q'se rassure l'opinion. En ces moments, nos < .'cœurs doivent battre à l'unisson, nos vo- £ lontés doivent être communes. I 1 Nous sommes donc à une heure solennel- j a le de notre histoire. Faisons-nous respec- ( - ter... Imposons le respect de notre indé < 0 pendance. Nous. sortirons, j'en suis cer- 1 '" tain, agrandis de cette aventure. Je tiens e -encore à vous dire, en terminant, que j'ai J confiance dans les nations voisines. Elles < j respecteront notre neutralité. Mais ce serait i une suggestion mauvaise que de laisser un passage ouvert. Ne tentons pas nos voisins. Ces paroles ont été approuvées par les confrères de tous les partis. Détail charmant, détail émouvant : A la fin de oe petit discours, le fils et le neveu du chef du Cabinet, militaires et rappelés, sont venus embrasser affectueusement M. de Broqueville. D'une voix légèrement émue, mais belle et claironnante et, en serrant sur son cœur les soldats qui partaient, le chef du Cabinet, leur a dit : — « Allez, mes amis... Faites bien votre devoir. » La monnaie et les billets de banque. Grand émoi, vendredi matin, à la poste centrale de Bruxelles et à la gare du Nord : aux guichets on refusait les billets de banque... Et le public de s'alarmer. « Le motif de cette situation réside dans l'affolement du public lui-même, noue a dit M. Lebureau. De grand matin, une foule considérable se présenta aux guichets. L'un demandait un ticket de 10 centimes, l'autre un timbre et chacun présentait un billet de vingt ou do cinquante francs en paiement. Bientôt les réserves de monnaies furent épuisées et les employés furent momentanément obligés de refuser les billets de banque. Il fallut attendre que les comptables fussent revenus de la Banque Nationale avec de la monnaie. » De nombreuses personnes ont manqué leur train, se trouvant dans l'impossibilité d'obtenir un coupon. A celles qui présentaient un billet de 100 fr. on remettait cinq billets de 20 fr. et on les engageait à-aller changer aux cafés voisins de la gare... où elles ne trouvaient du reste pas meilleur accueil. Aux guichets des bureaux d'e poste faisant le service de la caisse d'épargne se pressait vendredi matin, une foule considérable. On se bousculait pour dépasser le voisin. Les retraits sont considérables. Ils su'f e de r> -niqr c -tout ir fait injustifiée. Les nerfs surexcités, trop tendus, amènent rapidement l'affolement. Sans raisons bien sérieuses, la plupart des commerçants refusent carrément de recevoir en paiement des billets de banque belges ; on va même, dans beaucoup de maisons, jusqu'à demander d'avance au client s'il a sur lui de la monnaie divisionnaire ! Quant à changer un billet étranger, il n'y faut guère songer/ Naturellement, des individus peu scrupuleux ont cherché à tirer profit de la situation, pour se livrer à une spéculation vraiment-scandaleuse. Ils rachetaient les billets de 20 francs pour 19, 18.50, 17.50 voire même pour 17 et 16 francs. La police mit heureusement fin à ce trafic en arrêtant trois de ces individus. Elle parvint k rassurer quelques négociants qui consentirent à accepter des billets de banque. Les petits commerçants matinaux marchands de lait, boulangers, commerçants en verdure furent assaillis de billets et plus d'un a dû# se mettre en frais d'un calepin pour inscrire ses clients « mauvais payeurs faute de monnaie ». Beaucoup de ceux-ci sont très ennuyés, d'autant plus que nous sommes à une époque d'échéance et que certains d'entre eux comptent sur la recette journalière p)ur arriver à liquider leurs comptes de fin de mois. A la Banque Nationale, vendredi, dès l'ouverture des guichets, un bon millier de personnes se sont présentées pour obtenir de la monnaie d'argent. Des bousculades ont eu lieu, rue de Berlaimont. Certaines personnes étaient arrivées dès 6 heures du matin. Durant toute la journée, ce fut une interminable procession de « clients ». Un important service d'ordre avait dû être organisé. Il fallait, avant de passer,justifier de la nécessité qu'il y avait pour l'intéressé à pénétrer à l'intérieur du bâtiment et c'est par « paquets » de dix qu'on était admis à y entrer Les cinémas ont fixé sur les films ces scènes vraiment pittoresques. j Rien n'était plus curieux que de voir ces • personnes munies de valises, de sacs voire même, quelques-unes, de pliants. Les mar-5 chands de pistolets fourrés et de bières fi-b rent des affaires d'or ! Jamais, déclarent les employés de la B&zh' que, on n'a vu pareille affluence. De grands magasins de denrées alimentai-, res du centre de Bruxelles ont été envahis par des gens désireux de faire des provisions J On signale l'arrivée de nombreux Français nantis de quantité de pièces de centf sous et venant en Belgique tenter dç trafiquer sur les billets. Les agents veillent, des instructions sévères ayant été données à ce sujet. # ? A la frontière, leurs petites opérations ont été les plus fructueuse». Aux halles, les marchandises s'accumu'-» lent. Les acheteurs sont légion mais on refuse les billets et viandes et primeurs res-* tent pour compte. La commission des halles! s'est réunie ce matin à l'effet de prendre des mesures capables de parer à une situation aussi préjudiciable. Dans certains établissements de la ville,' les employés ont protesté, ce 31 juillets parce qu'on voulait leur payer leurs appointements en billets ; ils exigeaient de» pièces d'or ou d'argent. Et ce fut, avec les caissiers récalcitrants, des palabres longues et délicates... Finalement, tout e'arM rangea ! Les bourgmestres de l'agglomération bruxelloise ont fait placarder l'avis du « Moniteur relatif aux billets de banque. En dépit de ces avis rassurant le public,' vendredi, dès 11 heures du soir^ un groupe» d'environ trente personnes avait pris position devant la grande porte de la Banque,, du côté de Sainte-Gudule, avec la résolution d'y passer la nuit. Les guichets ne s'ouvrent qu'à 9 h. 1/2 du matin. Du côté de la rue Berlaimont, une vin#* taine de personnes faisaient déjà queue, la même heure. Au Palais du Cinquantenaire, Salua triennal d# beaux-arts. * . ; — A venue l&iié, kî» Cette, centras Cù M, luiymoati L- Rasse. — De 10 à 5 U., à la salle des fêtes de la Madeleine* ru Duquesnoy, Inventions, nouveautés et travaux des concours professionnels poar ouvriers do divers usé* tiers. J — De 10 à 5 h., au Musée Modertfer. ex ositlon dea travaux d'arcMtecture du Concours do nome J 914*' (Jusqu'au 9.) — Aux Ecoles Saint-Luc, expostlion des travaux des élèves et anciens élèves : Iasxilut Jean Bétbune,/ rue d'Irlande, 77. à Saint-Gilles, de 15 à 18 h.; ru«| des Palais, à Schaerbeek, de 14 à 17 h.; rue de lai Colonne, 54. à Molenbeek. de 14 à 18 h. J — A 8 h. 1/2, rue de la Victoire (angle de la ru«* du Métal), Saint-Gilles, i'H >on»e Accordéoniste, Bruxelloise. — A 8 h. 1/2, avenue Ducpéttau.. Saint-Gilles, r&« présentation cinématographique. î — Ouverture de la kermesse de Watermael (quartier des Viaducs) : cùamp de foire, concerts, jeux populaires, feu d'artifice, etc. -\ CONTRIBUTIONS DIRECTES, DOUANES ET AO*i CISES. — Sont nommés : Receveurs des contributions directes et des accices : A Lauwe (Flandre occlden- ■ taie), M. Desquenne E., actuellement receveur des . mêmes impôts à Moorslede (mémo proxlnce. 1 A Heyst-sur-Mer (Flandre occidentale), M. Delbu-. ' venne, D., actuellement receveur des mêmes impôts 1 à Beeringen (Limbourg); j A Herck-la-Ville (Limbourg:), M. Legrand C., ao • tuellement receveur des mêmes Impôts ù, Aeltre(Flan-. ; dre orientale); ) A Oostvleteren (Flandre occidentale). M. Goolaerta , A., actuellement receveur des mêmes impôts à Loo (même province); 1 ■ A Rousbrugge-Haringhe (Flandre occidentale). M,' Doudan C., actuellement receveur des contributions.. [ douanes et accises à AdLnkerke .(village) (même pro-j vince); j A Rillaer (Brabant), il. Dliont, E., actuellement i commis principal des accises à Waeregbem (Flandre , occidentale); A Marbais (Brabant), M. Modave, o. actuellement ! commis principal des accises à Jumet (Hainaut); ) A Izel (Luxembourg), M. Hiernaux A , actuelle-1 ment vérificateur des douanes de ire classe à Quévji ; (station) (Hainaut); A Maulde (nalnaut), M. Joly F., actuellement vérf-> ficateur des douanes de Ire classs à Momigniea ; (station) (même province); Receveur des contributions directes, douanes el accises A Maçon (Hainaut), M. Douchamps £., ac-} tuellement brigadier des douanes dans la province . de HainaUt. 1er août. ENREGISTREMENT ET DOMAINES. — M. NoIS . J., receveur du timbre extraordinaire à Bruxelles, 1 Feuilleton du 1er août. 4 LA ROBE DE LAINE PAR Henry BORDEAUX — Dilette? elle était là tout à l'heure. Elle se sera sauvée en ous voyant. Elle a eu peur de vous. Les figures l'effraient, et non le danger. — Savez-vous où elle est? — Toujours au même endroit, je parie. Assise sur le mur du cloître, mademoiselle attend qu'il lui arrive des i-ventures, telles qu'apparitions d'anges ou venues de chevaliers. Patientez : je réussirai peut-être à l'amener. M. Mairieux revint avec la fugitive qu'il avait apprivoisée. Le grand-père et la petite-ïille devaient s'entendre spécialement à fréquenter les bois de compagnie. Je regardai mieux celle-ci que j'avais à peine aperçue à ma première visite. Ses cheveux, plus dorés aux boucles qu'à la naissance, tombaient librement, et déjà bas sur le qos. Elle était menue et mince, avec Je petites jambes et de petits bras de rien u tout, et pourtant ses moindres mouvements décelaient un jeu facile, une aisance, une grâce dj coureur. Ses yeux sombres, à la fois limpides et profonds comme ces eaux que l'ombre entoure et dont la transparence est comme inutile, étaient bien grands ouverts et bien farou-. ches pour des yeux d'enfant. Ljl mère lui avait-elle transmis cette crainte mystérieuse qu'elle-même avait ressentie? Je fis avec obstination la cour à une fillette de six ans et demi. Au café, elle m'offrit du sucre, pensa à me reprendre ma tasse vide, et peu après la voilà qui grimpe sur mes genoux. J'en étais fier comme d'une conquête. #— O'est étonnant, constatait Mme Mairieux, un peu énervée de l'importance que j'attachais à ce résultat. Mais son mari se réjouissait cans scrupule des attentions que j'avais pour Dilette. Di-lette ne voulait plus s'aller coucher. Il fallut la gronder pour la détacher de sa place où je 1 avais immobilisée avec des histoires. — Tu m'en raconteras encore, dis, monsieur 1 — Bien sûr. — Des histoires avec de la peur dedans. Nous nous quittâmes les meilleurs amis du monde. * » * Deux jours plus tard, passant par là, mon fusil à l'épaule, je distinguai sa petite silhouette grêle dans la partie de l'avenue qui conduit au cimetière. Elle se découpait sur la voûte de soleil. Ses^pieds, qu'elle laissait traîner, soulevaient devant elle une vague de feuilles mortes. Tout l'automne, l'automne doré, se répandait en lumière sur cette enfant. Elle^ s'en accommodait à miracle, sans le savoir. En me découvrant, elle fit un écart et voulut se jeter derrière les chênes. Je l'appelai pour la rassurer : — Dilette, tu ne me reconnais pas 1 Ma voix l'arrêta et, en quelques bonds, comme un jeune lévrier, elle fut vers moi, — Tu t'es échappée, Dilette I — Non, papa est là-bas, avec des fleurs. — Avec des fleurs ? — Oui, qu'il porte à maman. — Et toi? — Je m'ennuyais. Alors il m'a dit de rentrer.— Toute £eule? — C'est chez nous. Gravement, elle m'emmena vers le château, tandis que je voulais rejoindre Cer-nay : — Il faut pas déranger papa. Là-bas, il ai'Jae pas qu'on lui parle. — Bien : allons-nous-en. Nous nous installâmes sur le petit mur du cloître. Dilette les jambes pendantes, et moi appuyé à un pillier. La vigne vierge, toute rouge, grimpée le long Je l'arceau, laissait retomber sur nous ses lianes. — Maintenant, ordonna-telle, vite une histoire. Je cherchai quelques minutes dans mon répertoire mythologique ou légendaire, et j'y ramassai une vieille ballade de Tenny-son assez émouvante : « le Lord de Bur-leigh ». Peut-être ne la connaissez-vous pas 1 Dans ce cas, il est nécessaire que je vous la raconte ausifl. Vous tlcherez d'imiter Dilette et d'écouter bien sagement. Il est indispensable d'avoir entendu cette ballade si l'on veut comprendre la suite. Elle vaut un personnage pour l'importance du récit. Comment, sans elle, Kaymond Cernay se serait-il determiné à< des demi-aveux 1 Sans elle, comment aurais-je été mêlé à la poignante tragédie de sa vie intime? Il y a des années et des années que je n'ai pas relu le poète anglais. Je transcrirai de mémoire son poème tel qu'il m'en souvient. Que mon texte ressemble au sien, je n'en ' B—B—E—B—— Wll — lll——g——i——■[ suis pas assuré. Peut-être l'ai-je dénaturé ? Qu'importe^ : l'« histoire » arrangée pour Dilette suffira, et la voici donc : « La petite bergère regardait de tous ses yeux le tableau qu'achevait, sur la lisière du bois le pauvre peintre venu récemment au village. Sur un carré de toila pas plus grand que ça, il avait fait tenir tou.t ce qu'on voyait, ou à peu près. Etait-ce Dieu possible? Il y avait bien de quoi s'étonner. « Il donna un dernier coup de pinceau et, se retournant vers la jeune fille qui était la plus belle et la plus sage de tout le pays, il la regarda longuement, comme s'il voulait lui prendre^ la figure pour l'emporter. « — Tu es jolie, dit-il. Le sais-tu ? « Elle se mit à rire : elle était gracieuse et gaie. « — La fontaine me l'a dit. « — Elle ne t'a pas dit autre chose? c — Et quoi donc ? « — Que tu me plaisais. A eux-tu être ma femme ? « Elle détourna la tête, eut un petit tremblement et, tout heureuse, car elle l'aimait en secret, murmura ; « — Je veux bien. « On célébra leurs noces à la chapelle du village. Et avant de rentrer chez eux — une petite maison couverte de chaumo — il emmena sa femme à travers les champs : « — Nous rentrerons à la nuit. Pendant que le soleil brille encore, promenons-nous, oi tu le veux, nous irons jusqu'aii grand château qui est là-bas, tout là-bas. On en dit des merveilles. Je suis sûr que tu ne l'as jamais visité. « Elle eut un sourire dédaigneux : t —- Il ne vaut pas, dit-elle, notre chez nous* «Mais il insista : « — Veux-tu venir jusqu'au château? — Je veux tout ce que tu veux. « Ils dépassèrent les limites de la paroisse, et poussèrent la grille d'un parc. Ils se trouvèrent dans une avenue de vieux chênes, très longue et bien ombreuse au bout de laquelle ils pouvaient distinguer le château. Le soir venait, les feuillages s'inclinaient sur eux gentiment. Les oiseaux chantaient, mais c'étaient leurs deux cœurs qu'ils entendaient.« Comme ils approchaient, les chiens vinrent à leur rencontre. « — J'ai peur, dit-elle.. « — Avec moi ? « Mais les chiens les accueillirent par de joyeux aboiements et léchèrent les mains du jeune homme. « — Ils te connaissent donc? demanda-t-elle.« — Je suis venu quelquefois. « Us gravirent le perron en marbre rose. « — Nous pouvons entrer, assura-t-il., U est permis de visiter. « Ils entrèrent et il lui montra les richesses du palais. Tandis qu'il expliquait l'art des meubles et celm des tableaux, la splendeur et la commodité des salles, elle _ revoyait distinctement la petite chaumière blanche, dans les arbres, où tous deux rentreraient tout à l'heure, et qu'il lui avait montrée la veille en lui disant : « Voici le foyer où nous nous chaufferons l'hiver. C'est petit, c'est pauvre, n'est-ce pas? Mais l'amour nous suffit... » Oui, l'amour leur suffirait. Elle l'aimerait si tendrement qu'il ne penserait plus jamais à ce beau château où il avait eu grand tort de la conduire. c Cerveodant. il remarqua sa distraction et l'interrogea i « — A quoi penses-tu ? « — A toi, dit-elle en toute vérité. « Ils s'étaient arrêtés dans le salon principal, dont les croisées, de tous côtés, don-; naient sur les arbres et les pieces d'eau du\ parc. Le soleil se couchait et reflétait dans les places ses derniers rayons. i « — U se fait tard, soupira-t-elle. Si noua rentrions ? « Mais il sourit, lui fit un gran 1 salut eti lui dit : « — Ce château est à vous, madame. « Le rire gai de la jeune femme sonna dans le vaste salon. c — A moi? « U reprit gravement : « — Qui, à vous. Je suis iord de BurleigR, Tout ce que j'ai vous appartient avec moo' cœur. « Elle devint toute pâle, et dut s'appuyeri au mur, près d'une fenêtre. La campagne^ à cette heure, était d'une beauté paisible.) Dans le fond, la petite maison blancne recep vait les reflets du couchant* « Hélas I » murmura-t-elle intérieurement* comme si elle perdait son bonheur. « — Je vous ai choisie entre toutes, lui dit-il encore, pour votre beauté, pour votre! sagesse. Et j'ai voulu vous conquérir sanfl ma fortune et sans mon nom. « Pourquoi, songeait-elle, a-t-il cessé brusquement de me tutover? » « Afin de ne pas Je cojtrarier, elle lui sourit doucement, tristement. Elle surmontai vite sa défaillance afin de se soumettre àï son nouvel état* iA anins») j -1 Samedi 1er août 1914. La publicité de nos offres ot demandes d'emploi et de sujets est la plus considérable en Belgique. 2irae année. — N° 213.

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