Le national bruxellois

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18 november 1918
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s.n. 1918, 18 November. Le national bruxellois. Geraadpleegd op 11 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/g73707xf41/
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ANNONCES-: ^ Le NATIONAL est distribué au rez-de-chauj f ✓' Les antionces sont exclusivement reçues Sujets demandant place rià4iû71m, * . './f. tt.ro sée de toutes les maisons situées à l'intérieur ^ ... iiATintJAi vs 19 Montaffn«-aux- Demanteet*/fiir* d'emploi : » • ï-OO (J boulevards circulaires moyennant rembout- 9U « (lATlUNAlp », 1*. Monwgne-aux- 4e paj/e de 1 à 3 lignes, • • 'J.OO ' . Herbes Potagères. (Téléphone lISS) et (Chaque Ugne mpplémrnuti^. 40 cw«»wi./ * bernent du pnx du port .soi ^<> centimes po». Kk . M A, "V A. ^ Réclames 3' page (avant Bourse/, la ligne . , .fi". 1.555S mois. A • ctage Oli au delà des boulevards, il 6Sv m à * Ville ei Çeiubowys 1'* ou 2* paye . , . . « C& cJ perçu 1 O centimes par semaine, ou £>0 'C$n« _Jtorea8X «Bverts de 9 a 6 heures. 1^^').»^ : : Salol à nos lecteurs ! Nous voici. C'est bien nous. Vous nous reconnaîtrez tout de suite, encore que. vous nous ayez perdus de vue, comme on dit dans notre bonne ville, pendant quatre longues et dures années, des années de guerre, des années qui comptent double. Mais il est des amis qu'on n'oublie pas. A peine aperçus, on les reconnaît et on les fête. C'est ce que vous ferez pour nous, nous en sommes persuadés. Certes, pendant ces quatre longues et dures années le National vous a manqué. Si nous n'avons pas paru, vous en avez tout do suite compris les raisons. Ce sont des raisons qui intéressent le patriotisme el ' l'honneur. Il n'était pas compatible avec 1 notre dignité de passer par les fourches caudines d'une censure que nous avons appris à connaître par les malheureux qui l'ont subie. Empêché d'exprimer librement notre pensée sur les hommes, et les choses, 1 nous avons préféré ne pas exprimer notre pensée. Nous avons laissé sécher l'encre, sur ' notre plume. Xous imaginons volontiers que • vous-mêmes, amis lecteurs, préférez vous passer de votre journal accoutumé, plutôt que d'y boire le breuvage empoisonné par les sophistications de la haute Kultur. Nous sommes d'accord. C'est bien entendu. Aujourd'hui que la Victoire splendide étend sur notre pays ses grandes' ailes frémissantes et que la Vérité jette de nouveau sa lumière sur le monde, nous voici revenus nous aussi, un peu vieillis sans doute, car nous avons vieilli ensemble dans les mêmes angoisses cl les mêmes souffrances, mais plus jeunes que jamais de cœur et d'esprit, puisque la Victoire est une fontaine de Jou vence où les peuplés victorieux s'abreuvent d'une jeunesse nouvelle plus claire el plus pure. Bruxelles revit. Pendant quatre ans il a vécu d'une vie pareille à la mort, d'une vie enclose, pleine d'ombre el de peine, sous le règne el i;i domination de la bête immonde. Bruxelles n'était plus Bruxelles. C'était une prison pour les uns, une maison de honte pour les autres. C'est fini. Le cauchemar affreux s'est évanoui avec la lumière. Les miasmes giis se sont envolés avec le vent qui vient de la mer. Bruxelles redevient lui-même. <^ue dis-je? 11 s'est élargi l'àme dans l'épreuve.Il a pris conscience de toutes ses qualités foncières de bon sens el d'honnêteté.Il s'est grandi par une merveilleuse abnégation dans la souffrance et une superbe endurance dans le malheur. C'est à ce Bruxelles nouveau, fils du Bruxelles ancien, que nous nous adressons avec conliance, persuadés qu'il accueillera avec sympathie son vieux National Bruxellois - , renouvelé aussi dans la tourmente. Non seulement il retrouvera ici les chroniques sur la. vie nationale en général et la vie bruxelloise en particulier, niais encore nous nous efforcerons de développer les services d'informations rapides traitant des événements internationaux. La guerre a causé dans le monde un tel bouleversement, que tous les esprits sont curieux des grandes questions où se débat la vie future de l'Europe nouvelle. Nos lecteurs seront tenus au courant de ces questions... et des autres. Ceci dit, chroniqueurs, à vos plumes, et le • National Bruxellois « for ever! Sonnez, cloches! C'est dimanche, 17 novembre, un dimanche gris, sous une atmosphère grise, où du silence plane. Soudain une grande voix de bronze retentit. C'est le bourdon de Sainle-Gudule qui chante la délivrance de la cité. Délivronce, délivrance! Les drapeaux, tous les. drapeaux se déploient comme des flammés aux façades des maisons. Les hommes s'arrêtent en souriant pour se congratuler. Ils lèvent les yeux vers les frémissements des couleurs nationales qui palpitent comme des ailes. Ils tendent l'oreille vers la grande voix qui passe en vagues sur les tours, les dômes et les toits, pour aller mourir aux loiniains contins des collines. Délivrance, délivrance ! La cité a reconquis sa liberté ! Bien des fois déjà, au cours des âges, elle a connu des dominations, des ruines et des deuils. Bien des lois le gros bourdon à la voix haute et profonde, comme les siècles a citante les délivrances et les héroïsmes. Mais jamais la cité n'a connu de domination pareille à celle-ci, de ruines plus vastes, uc deuils plus cruels. Jamais non plus ses annales n'ont enregistré d'héroïsmes plus prodigieux, de délivrance plus attendue. Sonnez, cloches ! Nos soldats sont aux portes. Sonnez ! Suyai non seulement notre voix, mais la voix de tous les ancêtres qui ont frémi à votre chant, pour porter au-devant des . vainqueurs sur vos ailes de bronze, le salut plein •d'amour et d'allégresse de la cité. L'héroïque retour Lorsqu'on marche éperdue au milieu des trophées. Les soldats acclamés des foules transportées, Aux appels des clairons rythmés par les tambour», Défileront sous les drapeaux des carrefours ; Quand, s'essorant des tours en un vol de Victoires, Les cloches de la ville iront chanter leur gloire Par-delà la rumeur en fête des faubourgs Jusqu'aux hameaux perdus dans l'hiver des labours; Ab! que pour célébrer la délivrance humaine. Tout cœur oublie alors qu'il nourri de haine Kt qu'il soit assez fort pour dominer ses deuils En mariant en lui l'allégresse et l'orgueil! H •Salut! les fantassins de Liège et de Ditmude! Salut, dans la clameur montant des multitudes! De vos rangs débordés à nos fronts découverts, Passe l'àme du vent qui soufflait sur l'Yser! Cavaliers qui rouliez le tonnerre el la foudre Sous le galop de vos chevaux ivres de poudre, Vous avez poursuivi d'un inlassable élan Jusqu'au dernier fantôme en fuite d*s uhlans! \ Kt vous tous, artilleurs, grands maîtres des mitrailles, Aviateurs sortis d'incroyables batailles, Les canons ont tonné jusqu'à nous vos exploits, Mais nous les publions en exaltant nos voix! * * * O Toi que l'on attend'comme un Roi de légende,. Vieilli d'avoir porté nos deuils et nos douleurs, On T'a vu demeurer sur la côte flamande 1 Debout comme un veilleur de phare, un grand veilleur...Les gros temps sont passés, la nuit s'est dissipée, Et Tu descends vers nous avec Tes fiers enfants; Tant de gloire embellit cette auguste journée, Que novembre est rempli d'un soleil de printemps. L'or de nos étendards brille jusqu'aux nuages, Le ciel s'est éclairé de la chanson des tours... I/avenue a voulu dépouiller ses feuillages Pour s'ouvrir épurée, à Ton royal retour. Les jours vont refleurir! Sème dans cet automne La Paix d'où los moi -ons futures lèveront! Alors qu'on voit tomber d'orgueilleuses couronnes Ton Peuple entier remet la Tienne sur Ton front! D.-J. DE BOUCIC. Le 15 novembre 1918. CEUX QUI PLEURENT... Pour la première fois depuis quatre ans, nous respirons à l'aise; les poitrines se dilatent et, en même temps qu'un air plus abondant, la joie et le réconfort pénètrent en nous. Il en est néanmoins qui soupirent et qui ne peuvent se mettre au diapason do l'enthousiasme public : ce sont ceux pour qui la guerre fut particulièrement dure et qui furent atleinls au tréfonds de leurs affections. Ils ont le sourire pâle et triste; songeant à l'irréparable, ils pensent à ceux que nul, ici-bas,ne reverra plus, et ils souffrent à l'idée des acclamations enthousiastes qui saluent déjà ceux qui reviennent, qui salueront ceux que nous attendons : le Roi, la Reine, les princes et l'armée, notre vaillante armée! 11 leur semble que quelques monuments et quelques oraisons funèbres,ce sera peu,à côté des cris délirants qui salueront les présents. Ils trouvent que la part des morts est bien réduite, comparée à celle des vivants.Soyons joyeux, soit! mais que notre joie ne soit point folle; mêlons-y un pou de gravité, au souvenir des défunts et de leurs proches. Songeons que si toute cette moisson de gloire a pu lever, c'est grâce à la semence héroïque que furent, pour le sol natal, les corps de tant do braves disparus... MAURIEC. f ASSEZ DE SENSIBLERIE La guerre, qui bouleversa bien des idées, ne modiflera-t-elle pas nos sentiments vis-à-vis de messieurs les criminels? Un «fait-divers"^ courant s'intitulait «une arrestation difficile on y relatait la prise de quelque repris de justice, parfois lutteur ou hercule de foire, opération pour laquelle on croyait devoir mobiliser une demi-douzaine de policiers,Fréquemment ceux-ci sortaient mal en point de l'entreprise : la brute qu'ils avaient mission de capturer se défendait avec acharnement et les policiers sortaient éclopés de l'aventure. Ne serait-il pas préférable d'adopter le système anglais avec l'injonctisn de -Mains en l'air! •> adressée à l'homme qui, alors, a l'obligation de se rendre sans résistance, sous peine de voir aussitôt le revolver entrer :>n jeu ? Non seulement il faut que force reste à la loi, Mais il est souhaitable que cette force soit acquise sans qu'au préalable pâtissent ?eux qui ont mission de faire respecter la loi. ' MAURIEC. HÉBERGEONS NOS ALLIES ! Les personnes habitant l'agglomératien bruxelloise qui sont disposées :à loger chez elles des officiers alliés, sont instamment priées de se faire inscrire à l'hôtel de ville ^Salle gothique), tous les jours, de. 10 h. du matin à midi et de 3 à 5 lleures du soir. |j Hlgr fcîarclar: — Pas tout à fait de chez nous; un peu tout de même, étant notre primat. notre évêque, et quelle grande figure d'évèque ! Bruxelles le vit souvent dominer de sa haute silhouette ascétique d'inoubliables cérémonies religieuses. Profil austère frappé en médaille par son énergie et nos malheurs sur l'airain de l'histoire, pareil aux antiques pères de l'Eglise, quelque saint Jean Chrysosthome, quelque saint Jérôme, il illumine toute la sombre période de la guerre. Il y fut. l'incarnation de notre résistance opiniâtre, pacifique et civile. Sous la conduite de son roi héroïque, notre héroïque armée disputait àl'invasion, pied à pied, stoïquement, notre dernier lambeau de sol natal, par la poudre et par l'épée. Stoïquement, pied à pied, ce noble prince de l'Église, ce roi de nos âmes, disputait. à l'oppression los derniers lambeaux de notre liberté, par le glaive de la plume. L'histoire le verra toujours, comme l'ange" de la genèse, au seuil de nos franchises violé et cadenassé, l'épée du verbe fulgurant dans sa droite. Il en tira des cliquetis épiques qui allèrent troubler et faire rugir jusque bien au delà du Rhin, dans son antre, la Bête apocalyptique, fl en tira de glorieux éclairs qui éblouirent le monde. L'avenir magnifiera cette longue et, opiniâtre défense de ses ouailles par un'pasteur héroïque n'ayant pour foule arme que sa houlette pastorale et son inébranlable énergie. Et ici la science est à la hauteur du caractère. Père de l'Eglise, noire vénéré et désormais historique cardinal, l'est doublement, par sa magnanimité et par la profondeur, et la solidité de la doctrine. De son vivant, ainsi, l'archevêque dc'Ma-lines prend place dans la galerie des grands évêques de ce siècle et de tous les siècles * f: * Adolphe Max.—Noble et héroïque figure de chez nous. Après les dures années d'exil, dans l'aube blanchissante de la délivrance, il rentre, il est rentré. Donc sa bonne ville de Bruxelles va -le revoir, toujours souple et nerveux, arpentant les rues de son pas guilleret et mayo-ral. Les façades historiques de nos monuments resalueront au passage leur bourgmestre désormais historique comme elles, dont la belle et généreuse conduite durant l'occupation a jeté sur leurs antiques architectures de si durables et éblouissants reflets. Elles le resalueront, un peu maigri peut-être, un peu vieilli sans doute : les années de guerre ont compté double, les années d'exil ont compté triple ; une teinte do mélancolie a passé sur nos pensées, grave et profonde: eslompemenl des traits, patinage du métal particulier dont chacun est fait, argent, cuivre, airain, maturation des âmes. En même temps qu'il rentre dans sa ville, Adolphe Max entre, vivant et de plain-^ned, dans l'histoire. Il y siégera à côté de ses grands devanciers, citoyens illustres, magistrats fameux, les Agneessons, les t'Ser-claes,qui illuminèrent et illuminent encore, par leur héroïsme et par leur martyre, les annales de la glorieuse cité brabançonne.. Emile Desprkchins .. CONTRASTE Samedi matin, à la Bourse, plusieurs automobiles ont débarqué dans un hôtel du centre des officiers anglais, français et anté-I ricains. La foule, d'habitude très dense à . Icet endroit, a immédiatement entouré leurs voitures. Des acclamations, des chants pa-: triotiques enthousiastes ont accompagné leur entrée à l'hôtel. Peu à peu, le rassemblement se fît plus considérable. Le public, sur l'air des lampions, les réclama : « Au balcon, au balcon ! » Quelques instants après, les officiers parurent et saluèrent la foule, Un officier américain, apparemment supérieur, type parfait de distinction et d'élégance — un bel Américain de magazine, — sortit, suivi pendant quelques instants par la foule. A hauteur de la rue des Fripiers il fut entouré de curieux admirateurs. Parmi ceux-ci, deux dames de la haute société de Bruxelles, qui, dans un yankee charmant, lui souhaitèrent la bienvenue, L'officier, touché, raconta que l'armée américaine était maintenant très loin enf,orraine et qu'elle avait gagné aussi les Ardennes belges. Dans le même moment où ces témoignages de sympathie se manifestaient, un soldat allemand — un attardé — offrit à un pauvre frère d'armes italien un paquet de cigarettes, L'Italien, dont l'aspect pauvre faisait mal, prit le paquet, le jeta à terro, le piétina... La foule applaudit à ce geste. Cet Italien était sans doute un de ces malheureux que les Allemands ont amené dans les chantier^ do Libramonî, de Quaàasl et dans les forets de l'Ardenne,où ils étaient condamnés à des travaux de forçaU. et où ils subirent des traitements qui font frémir. Le Cabinet de la Restauration Nationale, f , m X. LEON DELACROIX < ïMIHiÉ »E LA FOU >i Al ION OU NOU\EAll 31 IMS-lF.lt E. M. Léon Delacroix, bâtonnier.de l'Ordre : des avocats à la Cour de cassation, a été ' chargé par le Roi do constituer le Gouvernement de la Restauration Nationale. Le cabinet comprendra six membres de la : droite, trois membres de la gauche libérale i et trois membres de la gauche socialiste. Il est vraisemblable que parmi les mem-' lires de ce nouveau ministère figureront . quelques membres du Gouvernement qui a géré les intérêts du pays durant la guerre. La rentrée de M. de Broqueville est dans l'ordre des ohoses possible. M. Léon Delacroix s'est déjà mis^en rap-. port avec les divers groupes politiques. On considère comme probable que les mi-* nistres libéraux seront MM. Hymans, Franck , et Masson, ou, à défaut de M. Masson, ' M. P.-E. Janson. ' Les ministres socialistes seront MM. An-i seele, Vandervelde et Wauters. En ce qui concerne la désignation des mi-, nistres catholiques, rien ne paraît encore dé- ■ finitivement décidé. Parmi les noms cités jusqu'à présent figurent ceux de-MM. de Broqueville, Renkin, Van de V.vvcre, Har- , mignies, Jaspar, baron Ruzettg et Ryck-i mans. 1 II serait d'ores et déjà décidé que M. Hy-1 mans resterait chargé du portefeuille des affaires étrangères. Une des conditions mises par M. Dela-- croix à l'acceptation de sa mission est qu'il s sera désormais attaché à chaque département ministériel un conseil technique composé de personnalités aux lumières desquelles ! l'on fora appel de façon constante. Ce nou-' veau rouage, appelé à collaborer avec le personnel administratif, est apparu comme une combinaison aussi pratique qu'heureuse. Il est de nature à rendre les plus grands services en établissant un contact, permanent entre les divers services et le public intéressé. ■ i Lg retour te jreiiirs sffltis Mpg à Bruslles donne lieu à des scènes émouvantes. Ces héros, qui nous arrivent en avant-coureurs du gros de la troupe, ne sont encore que quelques-uns ; on en aperçoit un çà et là, mêlé à la foule qui l'escorte avec une sympathie bruyonle. Des curieux massés sur les escaliers de la Bourse acclament ces soldats chaque fois qu'il en passe. Et mille incidents joyeux et attendrissants se produisent. Boulevard Anspach un de ces braves est soudain embrassé par plusieurs femmes; il est charmé et n'oppose aucune résistance. Un bon « brusseleer » qui est là, avec sa moitié, s'approche à son tour du soldat et lui dit avec un enthousiasme délirant : — ,Te n'ai jamais voulu qu'on embrasse ma femme. Mais vous pouvez l'embrasser. La voici ! Avenue Louise, un soldat belge rentré avec permission se dirige à pas pressés vers sa demeure. Et tout à coup, dans la rue, il rencontre sa femme et son enfant. Us fondent en larmes. L'heureuse épouse s'évanouit de bonheur sur le terre-plein de l'avenue ; mais bien vite aussi le bonheur la ranime. Le père embrasse son enfant avec frénésie. — Il va le manger ! dit quelqu'un. Tous les témoins de cette scène sentent une larme perler à leurs paupières. La ville de Bruxelles, partout en ce moment, est pleine de spectacles de ce genre. UN MOT DE M. MAX. Uu fonctionnaire de l'hôtel de ville de Bruxelles j1 noua disait samedi : „ s r Dans la cour on prépare les mâts cjui doivent tenir des drapeaux jusqu'au troi- li sième baloon de la tour, ià la naissance de s La. flècJ-.e Comment ne pas se rappeler àj ce moment l'entrée des envahisseurs, l'in-js soient cortège de cavalerie desco.idu par lajd rue de la Montagne avec les lances &uxî Êlartfmes blanches et -noires, pour remplir jq de tumulte cette cour, et bientôt tout i'hô-l tel communal, «à M. Max tint à, passer tes!d premières nuits. C'est alors qu'un eé&cier] • allemand, qui avait Sait sa cbafirârê d'une's des nobles salles, vint se pvbm&vo que ia!c serrure ne fermait pas à clef. — ÇoiRMMent, répondit M.M-ax. vous avez .5 peur, armé et au milieu de vos'hoensaos?.. ! 1; Moi, je dors très bien sans armes et la porte j d ouverte, <vu milieu de v-os soiciats... LE DIMANCHE DE LA LIBtRATION A BRUXELLES La proclamation ae a. umonnier. Dimanche matin, à 10 heures, les sonne- '■ ries de trompettes tliébaines retentissant i aux lialcons de l'hôtel de ville font affluer sur la tirand Pla»ce la foule qui flâne,"" en 1 quête de nouvelles et d'impressions. Les cloches sonnent à toute volée. Au moment oii M. Lemonnier, entouré des 'meurtbres du collège et dixu conseil com- < munal, apparaît au haut de l'escalier des lions, avec, bien en vue, le vieux draipeau des chasseurs volontaires de i'SIî0, une ac- , ciaimation formidable s'élève; on a-gite des J chapeannx et des mouchoirs. Le ff. de bourgmestre de Bruxelles, renouvelant un «nete q'ui évoque, clans ce cadre mer- ( veilleu.v de la (îrand'Plaioe, vuelque fière cérémonie empruntée aiuix. anciennes traditions de la vie communale, proclame : « Bruxellois, ■y Au nom de 1 ' axlim i n i s t nat km communale de Bru.\elles, je porte à la connaissance ' des Ji&nitants que Bruxelles, occupé 'par : les Allemands depuis de 20 aoftt 101'J, est enfin déliviié ce jouir, djiiancjhe 1' novembre 19i8, à 11 heures du matin. » Vaincus par les armées .glorieuses de la civilisation, les J'arbares, aussi /ils que lAiches da-ns la décuite qu'ils étaient arrogants et brutaux dans la victoire, doivent fuir sous la poussée des baïonnettes de nos intrépides «soldats. ^ '. » Ils vont, poursuivis par le» malédictions de notre population, après avoir encore «accc.ompli ici dans ces derniers Jjours, malgré' l'armistice, les actes de pillage et d'assassinat les .plus odieux. £ Concitoyens, ne l'oublions jamais.^ » Que dans nos écoles on apprenne à nos petits enfants la haine du crime et de la fourberie, en leur enseignant 1 [.histoire de l'occupation .allemande en Belgique. » Bruxellois, > Comme le clame notre chant national, •atprès quatre années d'esclavage, le Belge sort eniin du tombeau. » .Nous ressuscitons à la liberté ! v Nous respirons ' •» Nous sommes enfin libres! » .lléjouissons-nou's ! » Fêtons l'admirable victoire, de nos • vaillantes armées. :• Montrons-no-uis dignes des grandes et! glorieuses destinées que l'avenir réserve ài notre cher pays. •p Vive la Belgique ! » Vi'.c le Roi ! >:• Chaque phrase est saluée d'acclamations sans fin. Los cris de « Vive la Belgique'. ;> et <: Vive le Boi! » sont répétés par der\ milliers de poitrines. L'enthousiasme est délirant. La foule distingue les soldats al liés présents et les pousse -jusqu'auk premiers rangs des autorités rangées devant l'hôtel de ville. Lj;s CUAMS >ATU>Wl-\. Apres une nouvelle sonnerie de fanfare, la « Brabançonne » éclate. La foule chante, acclame, agite des drapeaux. On entend la « Marseillaise », le « God save tbe Ring », les lfvannes italien et aînémai i. Les mêmes mp.nifestations ételateut. Les officiers et soldats belges, anglais, français, italiens, forment u.n groupe compact et su-penbe, figé dans la rigidité d'un salut ï- i-litaire émouvant. La foule,^ qui s'est accrue encore, entonne en même temps que les chorales de l'« Orphéon ^ et clés « Artisans Réunis .» la « Brabançonne » et l'hymne « Vers l'Avenir ». jLii; cuiai Les autorités commmna'es se forment en suite en cortège, ipréjéJées des drapeaux de la ville, d'un corps ne rrusique jouant des airs populaires #.c d'une garde fr:iîer-nalle où se mêlent les uniformes kakis et bleu de ciel. Ce cort'.ge, l'enthounii-me de la feule le ballotte et le disloque un peu ; mais il est singulièrement imp.wîv^.'-i.'aîjt» et il fait passer dans les rrr.ars les ém.iti-ns ies plus jo.veuises, -mi s'e.vpnnrient par des aç clamations et des dhants comme (jamais Bruxelles n'en entendit. A LA PL A U i! UJbnS .HAKTÏ1ÎS. La place des Martyrs est 1 niro ^e n en-de. Des délégations de? écoles escortant leurs drapeaux enearrciit le r*:onument élevé à nos grands aïeux, les combattants de 1S30. l,»o cortège débouche de la r-ue St-MicBel, rue étroite, où la police a. toute® les peines du monde à contenir la foule sur les trottoirs. L'harcnonie communale », dont daui-/e membres sont à l'armée, exécute les airs nationaux, que le public écoute religieusement. Après chaque air, les acclamations se répètent enthousiastes. Punis, sur les marches du monument, face à la rue St-Michel, dont la peispective jusqu'au delÀ du boulevard Anspach est noire do monde, M. Lemonnier de nouveau prend la parole. Messieurs, aujourd'hui, jour fameux, jour heureux de la délivrance, nos pensées reconnaissantes s'en vont aux glorieux Héros tombés pour la Patrie- Ils sont morts ies yeux tournés vers ce lambeau d'étoffe tricolore pour lequel le ! soldat vit et meurt. , ! C'est pour ce drapeau qu'ils ont fait le i sacrâiice de leur vie pleine d'avenir et d'espérances- , , . Claire à eux! {-Applaudissements freneti-ques).Nous qui les entourions de notre tendresse, nous avons le droit de lès pleurer 1 Et cependant, il notre légitime douleur se mêle cette pensée consolante que le sacrifice de leur vtite n'a pas été vain. | Cent grâce à eux que la Belgique a été sauvée : grâce à leur héroïsme, la cause de U liberté des .peuples a triomphé. (Applau dissements-).| Que leurs familles endeuillées veuillent -bien recevoir l'expression émue des condoléances de la nation. Qu'une auréole dé gloire entoure la mémoire sacrée de ces héros morts pour ia Patrie. Vive le Roi ! Vive la Belgique' (Le public répète le cri do 1 échevin. Ce cri est repris encore par la foule jiendanl de longs moments.) Spontanément, un « Vive les Alliés i » part de toutes les poitrines. Les soldats représentant- les nations alliées sont visiblement éumus. L échevin salue en quelques mots les so!-dats des puissances qui ont aidé à vaincra 1 Allemagne. (Acclamations sans fin). i. v i in ri i:, Après une reprise de tous les airs n.vio* naux, le collège écheviual descend j crypte. Il y dépose une couronne de chrysanthèmes au nom de la ville de Bruxelles. Sur le ruban tricolore est inscrit : e A noa vaillants combattants, la Ville de B. ax«-.i-les.».M. Lemonnier s'écrie : « C'est i:i que relisent les héros tombés à la Bévoljiion do 138")! Ils sont passés dans l'immorU'a ..'o mémo qu'y sont passés nos morts tombé.-; pour la défense de la Patrie et qui ont rendu à jamais .glorieux le nom Belge. » • Acclamations et nouvelle « Brabançonne >. KETOrit A I A tilt V\DTLA CK Le cortège quitte la place des Martyrs eC par l'itinéraire parcouru pour l'arrivée, ru « g'agne la Grand Placé; Sur tout le parcours, au boulevard, à la Bourse, la foule est plus énorme que ja-1 mais. La circulation des tramways est arrêtée. Jusqu'aux toits des voitures, il y a des enthousiastes qui crient, chantent, acclament tant qu'ils peuvent. La rentrée à la Grand'Place se fait difficilement, tant, la foule so presse et obstrue ; le couloir qui va de la Bourse au Forum. Le f.f.de •bourgmestre,au moment de quitter la mani^es'tntion. «fécrie oncore : « vivo le Roi, Vive la Belgique, Vivent les Alliés ». Il est 11 h. 30. La foule réclame, sur 1 j l'air des lampions, les autorités échevin, 1-j les au balcon. Mais la police a reçu ordre. '| d'inviter le public ti se disperser. M, M \X A «.'îiOTlJ 1)1 VIIXE. Au moment où cette émouvante matinée' ; finissait par la rentrée à l'hôtel de ville du vieux drapeau de lf,30. M. Max, dans . une limousine, pénétrait dans la cour do 1 hôtel de ville par la rue de l'Amigo- A ce moment un véritable délire s empare de la centaine de -personnes présentes. Le Bourgmestre, à peine descendu, est enlevé et porté à l'intérieur. Sa mine est superbe ; la joie se trahit sur son visage. <: Merci, merci, crie-t-il, ayez pitié d® moi.. . laissez-moi en vrie ! » Peu après, le public est invité à laisser notre bourgmestro se reposer un peu et so préparer aux manifestations qui l'attendent l'après-midi. IMPRESSIONS M A3 IXALES. On nous écrit r « ('.'est, au Centre, dès le matin, l'anï-mati'on des grands jours.Une expression de : bonheur intense épanouit tous les visages. Quelques officiers et soldats belges ob français descendent d'auto en face de la Bourse. Aussitôt la foule se précipite, les ovationne et entonne les hymnes nationaux. Ces braves éclaireurs partagent l'enthousiasme de ceux qui les acclament, prononcent même, debout dans leur voiture,quelque speech vibrant. Ils se prêtent de bonne grâce aux investigations et aux multiples interviews quo . les bons Bruxellois leur font subir. Qu'un de nos heureux permissionnaires apparaisse et le voilà, salué avec frénésie, 1 entouré, pressé de questions auxquelles il ne peut, le plus souvent, donner de répon-, se précise. Allez donc, par exemple, demander à un poilu de telle division s'il con-nait le soldat X... ou le ca.poral Y...? C'est pourtant de ces sortes de questions que des parents légitimement impatients,une nuance d'inquiétude dans les yeux, les accablent...Dans toutes les grandes artères, des manifestations spontanées éclatent. La fibre patriotique vibre à l'unisson dans les cœurs belgies et ce sont des spectacles émouvants à chaque carrefour. ' Que sera-ce donc lorsque, à la tête de ses vaillantes légions, notre glorieux Souverain fera son entrée triomphante - .. Il y aura de beaux jours pour la Belgique. Nous en vivons déjà un ! UNE AIHf'KG SPrUALE. Cette affiche a été placardée dimanche matin en ville : Concitoyens, Bruxelles est libéré. La Capitale, souillée depuis le jour fatal du 20 août 1914, est purifiée-Le Grand Rou Albert, symbole de l'hon-' ' neur, du courage et de la bravoaire, rentrera bientôt dans notre chère Cité à la ; tète de son armée victorieuse. Bruxellois, Acclamons les héros qui ont exposé leur vie et versé leur sang pour la Cause du Droit et de la Civilisation. | Pères, soyez fiers de vos fils bien-aimés 1 Mères, épouses, sœurs, -fiancées, que vos' lèvres aimantes couvrent de tendres baisers ces ibraves si impatiemment attendus ! Ceignez leurs front glorieux des lau-, riers de la victoire ! Semez sous leurs pas vainqueurs les fleurs que votre affection leur a réservées : Honneiar aux guerriers qui ont sacrifié. Lundi 18 Novembre 1918. 10 centimes le numéro. 28lMe année. — h° 1.

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