Le soir

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08 december 1918
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s.n. 1918, 08 December. Le soir. Geraadpleegd op 25 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/s17sn0206c/
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ABONNEMENTS Provisoirement 2 îr. par mois pour Bruxelles et la province, soit 8 fr pour la période lw décembre 1918-51 mars 1919. Nous espérons que la baisse des matières premièret fious permettra d'appliquer bientôt de nouveaux tarifs mieux en concordance avec le passé. > ■■■ i Les Allemands nous ont spécialement pillés ; ils ne nous ont laissé qu'une vieille machine. Nous paraissons actuellement dans dès conditions de fortune, et en'format réduit. Nous avons commandé un matériel complet en Amérique. LE SOIR Demandes d'emplois (tarix reauit) 8 petites lignes. 1.0» ^ Toute ligne en plus. O.éfr Toutes autres rubriques ou annonces commerciales. . la ligne, 0.9© Faits Divers (I* partie) — e.O# — (2«n* partie) „ — s!o« — (3*°* partie) 4.0Q Sport et Réparations Judiciaire» • • • • 3.0® Nécrologies 2.50 Réclames avant les annonces. • • • • — 2.00 Théâtres et Spectacles ...... — 3.00 Téléph. : Annonces t A 591 — Admlnist. : A A738 — Réd. : A 196 et A 354§ RédacUon et Administration : 23, Place de Louvain, Bruxelles. 1 Cloiiv «illlÎAnd . 15? A O I. «4 n A O I. BRUCK ET LA GUERRE Il doit exister des lois constituant nn lien défini ontre la vie de l'humanité ot l'organisme physique du globe; ot puisque cet organisme eat tout cTSterminé par nombre, poids et meyiiTO, on ne saurait douter que oea lois ne présentait elles-mêmes un caractère mathématique. Ch. Lagranga. « Mathématique do l\Histoire. » ; L'idée maîtresse développée nar Bruck dans l'« Humanité » est que tous |ïs peuples naissent, se développent et meuiAit; que la civilisation se déplace de l'Est à l'Ouest; que chacrue grand centre de civilisatic/h (peuple-chef) dure cinq cent seize ans ou deux fois . ! cinq cent seize ans. La marche de la civili-1 sation de l'Est à l'Ouest, depuis *les temps connus, ressort, selon l'auteur, d'un simple coup d'œil d'ensemble. Partie de ^a Chaldée, pour osciller entre les bords duftfl et ceux du Jourdain, La civilisation s'est ensuite progressivement déplacée suivant le parallèle de la Méditerranée; elle a atteint l'arête dorsale de l'Europe, l'a dépassée, s'est emparée, en montant vers le Nord, de la limite occidentale de l'Europe, des Iles Britanniques, et a franchi l'Océan en conquérant le Nouveau-Monde.; Comment expliquer ce triple phénomène : naissance, développement et mort des peuples; évolution de la civilisation de l'Est à l'Ouest; déplacement des grands centres de civilisation — représentés par des peuples-.chefs — tous les 516 ou tous les 1,032 ans ? 1 Bruck l'explique par le magnétisme : • Son idée fondamentale, dit M. Ch. Lagrange, 'est qu'il existe dans le globe une circulation , d'un fluide matériel (un é*her subtil qu'il identifie à tort arec l'électricité, mais peu importe ici) provoqué par une actton du soleil eft fonction directe des mouvements astronomiques de la terre (rotation et révolution). Cette circulation est méridienne, d'inégale intensité dans les méridiens différents et tout le système des courants tourne dans la terre autour de l'axe des pôles. Il en résulte en un méridien fixe de la terre des variations périodiques de la circulation dont les phases dépendent des positions relatives die ce méridien fixe et des méridiens 'mobiles (d'intensité de circulation maximum ou minimum) qui font leur révolution autour de • l'axe. C'est-à dire qu'un e quantité intégrale d'êtres organisés telle qu'un peuple se trouverait soumis à des influences périodiques du milieu.f Ces influences, dit encore M. Ch. Lagrange, constituent des prédispositions qui, sur la nature animale d'un tel groupement systématique, d'un peupl ? euvent avoir, comme on l'observe, force de loi. ^ DàMSSS». cette conception_de l'Histoire dominée par les merirtiens magnétiques avait permis à Bruck de pronostiquer la chute du pouvoir temporel, la défaite de la Franco par la ^russe en 1870, l'invincibilité do l'Angleterre. *** Bruck a-t-il prévu le cataclysme qui vient de bouleverser le monde? A-t-il entrevu la débâcle allemande? Laissons-lui la parole. Voici ce qu'on lit dans le deuxième volume de l'«Humanité», chapitre de la «Politique rationnelle », pages 1059 et suivantes : Les mouvements politiques et guerriers d'une période séculaire ont généralement pour cause et objet : 1° La destruction du numéro A (aujourd'hui la monarchie catlholico-flnonacale, le faux décrétalisme, ou le temporel de l'Eglise 'catholique) ; 2° La rivalité des numéros 2 et 3 (aujourd'hui l'Angleterre et la France); 3° Les agressions hardies et le développement du numéro 1 (aujourd'hui la Prusse comme hégémonie teutonique). ■ • Dans ia période séculaire commencée en 1848, la politique rationnelle consistera donc : 1° Dans la reconstitution immédiate de l'Eglise catholique dans le sens absolument universel et exclusivement spirituel; 2° Dans l'union sincère, franche et loyale de la France et de l'Angleterre, dans toutes les questions universelles politiques et religieuse^; 3° Dans la vrière adressée à la Prusse de bien uset un peu plus d'influcn-'■ ces morales et de compter un peu moins sur ' ses victoires pour parfaire et étendre son "hégémonie.Les puissances au premier plan doivent éviter, autant que possible, les alliances contre nature. La première alliance naturelle est celle des numéros 2 et 3, de l'Angleterre et de la France. La seule alliance pondérée est celle des numéros 2 et 3. Elle unit les plus grandes forces morales et matérielles die la période; elle assure la marche régulière et sûre, de tous les mouvements humanitaires. i Les numéros 2 e.t 3 (la France et l'Angleterre) doivent modérer l'ardeur trop agressive du numéro 1 (l'Allemagne); ils doivent l'aider par leurs conseils et AU BESOIN LA CONTRAINDRE à user plutôt de l'autorité morale que des forces matérielles. On le voit, ces prévisions ne s%nt pas faites pour infirmer les lois de Bruck, et l'on conçoit oue son continuateur M. Ch. Lagrange ait appelé l'auteur de l'« Humanité » le «découvreur des lois de l'Histoire». * * * , T-> , Et la Belgique, demandera-t-on, Bruck en ■narle-t-il ? Quel est son horoscope pour notre i>ays ? L'« Humanité » s'occupe à plusieurs reprises de la Belgique. Page 1060 on lit : La Belgique engendrée en 1830 par les numéros 2 et 3 leur a servi depuis de trait d'union ; 'elle peut et doit continuer à servir de terrain neutre et de conciliation. La Belgique est le nœud de la politique européenne. Toute la politique sérieuse de la période séculaire 1848-2364 ss passera dans le triangle européen occupé par les trois puissances (France, "Angleterre, Allemagne) dont la Belgique occupe le centre. T; La 'Belgique doit' être assez puissante pour faire respecter sa neutralité contre n'importe qui... Voilà pour la politique extérieure. Et la politique intérieure ? Voici : Les Belges doivent considérer leur Constitution comme l'arche du salut, et il ne peut être -un seul instant question d'y déplacer une virgule avant la prochaine préorganisation avant '692L c'est-à-dire avant cinquante-cinq ans. Bruck revient une seconde fois sur ce point : :.. C'est l'esprit de la nation qui, animant son Congrès, fit la Constitution ou la loi constitutive fondamentale, à laquelle (c'est l'auteur qui souligne) personne ne devra toucher avant la pré organisation prochaine, avant 1990. Donc que nos politiciens ne s'en « fassent» pas trop, comme disaient les poilus. On ne fera rien de sérieux avant u-n an ou deux. Et quelle sera la marque de cette rénovation?Mettre d'accord lo « droit savant », — dans lequel il faudra « sabler » — avec « la loi constitutive, qui proclame l'égalité pour tous, en faisant des lois égales pour tou9, mais surtout en donnant à ces lois la moralité dont elles sont entièrement dépourvues ». Les événements — des événements très prochains — nous diront si Bruck aura été bon prophète jusqu'au bout. D'A. PETITE GAZETTE Service d'actions de grâces A l'occasion de la libération de 1& Belgique, il y aura un service d'actions de grâces dans l'église évangélique néerlandaise,place Sainte-Catherine,5, demain dimanche, à 10 h. 1/2 du matin. Dans nos consulats Le service du Consulat d'Angleterre est provisoirement assuré A la Chancellerie de la légation, 2, rue de Spa. Le bureau consulaire sera ouvert tous les jours (sauf les samedis et Jours fériés) de 2 h. 1/2 à 4 h. 1/2. Une manifestation de reconnaissance Elle aura lieu mardi 17 courant, dans les locaux do la Chambre. Les membres de la législature et du gouvernement y recevront solennellement les ministre» Brand-Withlock, Villalobar et van Vol-lenhoven, à qui ils exprimeront la gratitude de la Belgique pour l'aide puissante qu'ils lui ont apportée pendant la guerre. Installation Sir Cecil Ilertslet, qui, depuis tant d'années, était consul d'Angleterre à Anvers, s'est réinstallé dans cette ville, A cotte occasion, le gouverneur, l'échevin Strauss et le bourgmestre Dovos lui exprimèrent toutes les sympathies de la Belgique et de la ville d'Anvers pour l'Angleterre et pour sa personne. Sir Cecil Ilertslet répondit en faisant un vibrant éloge de la Belgique, de son armée et de son Roi. Le travail à Anvers M. Wauters, ministre de l'Industrie et du Travail, vient de prendre l'heureuse initiative de régler la reprise du travail au port d'Anvers. L'autorité militaire avait pris une décision en vertu de laquelle le déchargement des bateaux serait opéré par des soldats. M. Wauters a obtenu, au contraire, que ce ciiaiVGïïioi.L bera'.i corme aiueuocKeio, aonx'ie travail va reprendre ainsi son cours normal. An département de !• Jcstice M Vandervelde vient de recevoir des agents d© son ministère, la note suivante: Le personnel du Ministère de la Justice estime qu'il est de son devoir de protester respectueusement, mais éner-giquement.contre la rentrée éventuelle des agents qui ont continué à exercer leurs fonctions tous U rigimt de la séparation administrative. Non seulement ces agent» ne ie sont pas bornés & prêter leur concours au régime instauré par l'ennemi, mais certains d'entre eux se sont livrés à une véritable propagande, exerçant une sorte de pression sur leurs collègue*, le.ur promettant do sérieuses augmentations de traitement et proférant des injures à l'égard de ceux qui refusaient de les écouter. Lorsque la séparation administrative fut décrétée, nul n'ignorait que c'était en vue de diviser la nation. Ces agents avaient prêté serment de fidélité au Roi, obéissance à la Constitution et aux lois du peuple belge. La division du pays était contraire non seulement aux lois, mais encore à la Constitution. Si quelques agents peu clairvoyants ou au caractère indécis ont cru néanmoins pouvoir rester en fonctions, leurs yeux ont dùse déssiller lorsque le «oi-disant Conseil des Flandres a fait afficher sur les murs de la capitale la déchéance du Roi ot la création de la Flandre en état autonome. C'était alors le moment pour ce» agent» de se rappeler leur serment de fidélité et de cesser de col-labçrer à l'œuvre néfa»te, destructive de notre nationalité.Les fonctionnaires et employés qui ont résigné leur emploi ont risqué leur avenir et celui de leur famille, «e sont soumis à de» mesure» humiliantes, à des privations très dures pour remplir un devoir évident. Leur» sentiments de justice et de dignité seraient profondément blessé» s'i'a se voyaient imposer comme collègues des hommes que tous les honnêtes gens ont dès longti m,;s proclamés indignes. Il» ont l'honnrur de vous exposer ce» considérations, Monsieur le Ministre, persuadés que complètement éclairé par celles-ci, vous prendrez à l'égard de» agent» qui ont forfait à l'honneur les mesures que le» circonstances commandent. Lies traitements arriérés Le gouvernement a décidé de faire payer immédiatement aux fonctionnaires, employés et ouvriers de l'Etat les traitements et salaires arriérés depuis août 19! 4. {Les places dans les ministères Enormément de gens en quête de place font des démarches pour en obtenir dans tel ou tel ministère. Il est bon que l'on sache que tous les ministres ont décidé de choisir de préférence les mutilés de guerre, les anciens militaires ayant fait la guerre, ou les fils de militaires tués à la guerre. Et ce sera simplement justice, n'est-ce pas? ILa décoration maritime de jçuerre Les décorations civiques accordées aux gens de mer qui, au cours de ia guerre, se sont particulièrement distingués par leur dévouement ô. la Patrie porteront la dénomination spéciale : « Décoration maritime do guerre ». Bjcs prisonniers faits par les Bïclgcs Pendant les dernières offensives (depuis le 28 septembre 1918), l'armée belge, à elle seule, a fait prisonniers 302 officiers et 15,551 hommes. fl$ans la drogïiorie Par décision unanime, la Fédération des Droguistes a décidé de fermer désormais les drogueries tous les jours, do 7 heures du soir. Manifestation: André ESrnssiane Le? services rendus pendant l'occupation allemande par M. le conseiller communal André Brassinne à la chose publique, ont été si nombreux. qu'un Comité vient de se former qui désirerait lui témoigner sa reconnaissance par la remise d'un souvenir. Les personnes désireuses de se joindre a ce groune sont priées de s'adresser chez MM. A. Moonens et C°, 65-67, rue des Eperonnicrs, a Bruxelles, les lundis et jeudis, de 10 à 12 h. Un appel de la Commission syndicale La Commission syndicale de Belgique vient do lancer un appel à la classe ouvrière, l'invitant ù coopérer à l'action qu'elle a décidé d'entamor en vue d'obtenir la journée de huit heures en même temps qu'une augmentation de 100 p. c. sur les salaires d'avant-guerre, avec minimum de 1 franc par heure pour les ouvriers non qualifiés. « Ces revendications, dit l'appel de la Commission syndicale, no sont nullement exagérées, et leur réalisation sera à peine suffisante pour vous permettre de rétablir vos forces perdues et do remplir la tAche qui vous incombera dans l'avenir. » Bïans l'in&istrie de TantomobSle Dans une récente réunion des constructeurs d'automobiles, ceux-ci ont décidé, sur une proposition de l'armée, représentée par le commandant d'artillerie Bemelmans, d'entreprendre la réparation de 5,000 véhicules en usage dans l'armée belge. La direction des établissements d'artillerie fournira toutes les machines, les matières premières, ainsi que les accessoires nécessaires pour mener ce travail à bonne fin. Le gouvernement pourra ainsi supprimer l'arsenal de constructions automobiles du Havre, et ne maintenir que les ateliers divisionnaires, celui de Calais, par exemple, qui s'intitule « grand parc d'automobiles à réparer ». G/expnlsioïi des ESoeEscs Il semble acquis quo tous les Allemands installés en Belgique seront, sans retard,reconduits à la frontière. ILes anîIfîiareRîîcrs Il est toute une catégorie de Bruxellois qui ont, au cours de cette guerre, pris en particulière haine la gent charcutière, tout au moins une quantité notable de charcutiers qui ont, trop visiblement, fait des affaires avec les « Boches ». Une société s'est forme-e qui a pour but de suppléer à l'action de la justice, trop occupée pour !e mnment par de plus gros personnages. Hier soir, les exécuteurs ont mis à mal — chaussée d'Ixelles, chaussée do Wavre et rue de Na-mur — quelques-unes des principales cbarci.terios de i'endroifc. Il faut rendre aux exécuteurs cotte justice qu'ils ne travaillaient pas pour eux. Avec onction, sous l'œil amusé des gens — qui tous, unanimes, disaient: «C'est bienfait!» ot criaiont : « Bravo ! » — ils distribuaient jambons, poulets et pâtés à la foule. Rien ne leur resta dans les mains. Evidemment, des glaces fuient brisées, mais, expliquaient les anticharcutiers, « c'est afin do les empêcher de recommencer do sitôt leur exploitation ». B-C prix dea vivres Un de nos bons confrères s'exclame parce quo le prix d'un citron, d'un pauvro petit citron, s'élève a 75 centimes. Nous avouons que c'est plutôt salé,— pardon!... acide, — mais sait-on que, depuis des mois, en France, où accédaient aisément les navires venant •'''•'t"?"* Atnit "'«c-i cîifTïr* '0 d'avoir un citron A. moins de 60 centimes? Ceci pour montrer que, si nous payons cher, nous ne sommes pas logés pour l'instant à une meilleure enseigne que nos voisins. Une scggcstioQ Un de nos lecteurs, patriotes — ils le sont tous — et ami des arts, ce qui le rend plus sympathique encore, émet l'idée d'édifier en pierre, c'est-à-dire dans une forme définitive, les monuments provisoires, dus au ciseau de nos sculpteurs, et qui ornent en ce moment nos places publiques. Joignant l'exemple au précepte, ce lecteur s'inscrit, à cet effet, pour une somme assez importante. Il nous semble que cette idée ne doit pas être repoussée en principe. Sans doute il faudrait faire un choix parmi ces monuments, qui ne sont p«os tous également bien conçus et réalisés, et tenir compte de la dépense qu'entraînerait l'édification en bloc de ces groupes sculpturaux. Mais on pourait en distinguer un entre les meilleurs, et l'élever par souscription publique. Ce serait là un hommage patriotique rendu par les habitants de Bruxelles soit aux morts, soit aux soldats, soit au pays, selon le 6ujet choisi, eit nous posséderions dans nos rues une œuvre d'art de plus, due celle-là à l'initiative de tous. Et maintenant, petite idée, prends ton vol !... L¥liïïimEl[)irFrvOîsTT LES CANADIENS La salle du Trocadéro était pleine hier soir. Les acteurs, les musiciens do la 3° division canadienne donnaient leur représentation. Les unes après Jes autre» toutes les troupes du front se font un honneur de jouer devant le public bruxellois. Il y a là un touchant hommage dont nous avons des raisons d'être fiers.Songeons que ce ne sont pas de* acteurs ordinaires, mais des soldats, nos défenseurs, qui, pendant des semaines et des mois, s'employèrent i\ distraire leurs camarades enfermés dans la boue des tranchées, sous la menace continuelle des shrapnells et des bombes. Il fallait, hier soir, oublier la salle où l'on se trouvait rassemblé et son luxe banal et, ne conservant que l'unique vision du décor improvisé et de l'orchestre militaire, so transporter, pi?r ia pensée,dans un hall de fortune et s'imaginer la joie salutaire donnée a ces Hommes qui, dans quelques heures peut-être, allaient mourir, et goûtaient une émotion, agréable et même, disons-le, une satisfaction d'art. Les artistes allaient ensuite dépouiller les oripeaux du théâtre et endosser de nouveau ie vêtement khaki. Nous songions à celj. en les entendant, en prenant une part du plaisir qui avait été jadis celui de tant de braves soldat» luttant pour notre cause, et nous pensions à ces longues journées d'attente qui précédèrent le combat et la victoire, et où ces divertissements reposèrent l'esprit des troupes impatientes de livrer les définitives batailles. Nous éprouvions une satisfaction mêiée d'un sentiment de reconnaissance à l'égard de ces jeunes gens, si pleins d'entrain et de gaieté qui, après avoir aidé à notre délivrance dans les plaines dos Flandres, nou^ donnaient en ce moment une heure d'une distraction aimable de bon ton et de franche gaieté. Car le spectacle était charmant. Il se composait de la représentation d'une opérette en 2 actes, H. M. S. Ptnafore. Nous ne savons qui en est l'auteur ni d'où elle vient: d'Angleterre, des Etats-Unis ou du Canada, mais nous ne dissimulerons pas le grand p'aisir que nous avons pris à l'entendre. Le scénario, sans prétention, nous redit une très vieille histoire d'amour, qui est de tous les temps et de tou» les pays, et !» parti-tionette est pleine de fraîcheur, de sentiment et de bonne humeur. Quant à l'interprétation, clic était un vrai ré-al,que! entrain,que!le vivacité,quel naturel ! Tous les rôles, masculins et féminins, étaient tenus par de jeunes soldats, et les seconds n'étaient pas Jes moins bien joués, MM. Hamilton et Stevens se révélèrent dos jtunes fille», coquettes et délurées, et un groupe do trois comique», très britannique», un peu clownesques entretinrent dans la salle une gaité qui 11e se démentit pas un instant. Nous n'oublions pas l'orchestre, un véritablo orchestre, complet et bien supérieur à ce'ui d'une troupe d'opérette, et qui le ment i a d'ailleurs en exécutant do façon irréprochable les hymnes belges et anglais.'Une soirée délicieusement exotique, que nois devons à ces vaillants Canadiens, dont ici aux tempe d'oppression nous suivîmes avec admiration lis exploits. A. D. La Rcsiauralion économique de la llelgiqae Déclarations de M. Jaspar M. Jaspar,ministre des Affaires Economiques, a bien voulu donner vendredi à 'la Presse quelques indications sur les grandes lignes du programme que se propose de suivre le nouveau département dont le rôle sera si important au point de vue de la réorganisation de notre industrie. Tout d'abord, le ministre nous a exposé que le personnel de son département.qui a été fondé au Havre, et composé d'agents recrutés à l'étranger, n'arrivera en Belgique que dans deux jours. 71 n'y a donc pas encore de réorganisation proprement dite, car il frudra en premie? l'on étai lir lo contac'entre les fonctionnaires restés là-bas et les industriels demeurés ici, et on sait combien sera difficile la tâche du nouveau département en présence de la destruction systématique à laquelle se sont livrés les Boches dans nos usines. Le ministère des Affaires Economiques se divisera en cinq offices principaux : Questions Industielles, Commerciales, Financières, Dom- ! mages de guerre et Direction du Cabinet.Celle- j ci dirigera la documentation, verra ce qui se ! fait à l'étranger, et continuera à résumer dans . un Bulletin hebdomadaire la documentation : économique générale. On a le. désir profond que la restauration in- j dustrielle et commerciale soit le fait des industriels et commerçants eux-mêmes, avec l'appui et sous le contrôle du gouvernement, qui suscitera les initiatives, les encourageara et les poussera de tous ses moyens. Le ministre constate partout, nous dit-il, une chos des plus consolante, après ces quatre annr s d'occupation. Au lieu de semer la dépression, elles ont provoqué dans toutes les clan, os de la société un ardent désir de travail. Le Belge est ainsi fait : il est un agent de travail de premier ordre. Le commerce et l'industrie du monde sont aux mains des gouvernements. Tous les produits sont centralisés, et, pour les avoir, il faut pcuv'oir disposer du tonnage. Le désir de reprise chez nous ne trouvera moyen .de se réaliser qu'avec le concours des Alliés, Sans eux, les Belges resteraient paralysés. On étudie bien des choses en ce moment. Nous ne sommes pas encore en temps de paix, ne l'oublions pas Nous n'en sommes qu'à l'armistice. Il faut attendre la restauration. Tout reste encore au deuxième plan à cause de /a guerre qui n'est ras finie et du ravitaillement. Ceci nous prive des moyens de transport. Pendant ce temps on prépare la réorganisation ; le ravitaillement industriel, avec l'aide des Alliés pour les machines. A la base de cette question figurent la consommation et la main-d'œuvre. De là surgira la baisse. Pour arriver à une solution, il faut agir méthodiquement. Isolément, ce sernit l'anarchie. Cc'-x qui ont conservé du matériel prendraient I^y>lace de ceux qui ont. é*6 le plus éprouvés, lé l'lus pur. On procédera par groupements en partant du Comi'é central des industriels. Les groupements passeront avec leur approbation les ordres au Comptoir national d'achat, société coopérative, sous la su; vc illance du gouvernement. Celui-ci s'adressera à !a Commission interalliée pour la reconstitution industrielle et agricole de la Belgique, en raccourci : C.Ï.R.I.A.B., des premières lettres de chaque mot) qui répartit tout dans le monde entier et fixe la production. ' Le ministre est heureux de constater que chaque jour des déclarations non provoquées des Alliés viennent nous démontrer encore que l'on peut compter jusqu'au bout sur leur appui complet. Il est d'une nécessité absolue qu'il y ait un régime de méthode et de groupement, mais le désir du ministre est de revenir au plus tôt à la liberté absolue. L'Office des Affaires économiques a dans ses attributions toutes les licences d'importation, même de chez les neutres, sauf l'alimentation, la chaussure, etc., qui dépendent du Ravitaillement.En ce qui concerne les machines enlevées, si l'on en a trace, il pourra y avoir restitution, ; mais* avec l'autorisation des autorités militai- . rcs. On poui raifc aussi, proposent d'aucuns, faire travailler l'Allemagne, ses usines enverraient leurs produits. Mais il v a là un gros danger : nous deviendrions clients, car par la suitè, en machines principalement, nous devrions pour les réparations nous adresser aux Boches. En ce qui concerne les dommages de guerre, les divisions suivantes sont admises dès maintenant : Dommages aux personnes : 1° Dans leurs biens; 2° Aux personnes ; 3° Aux orphelins de la guerre; 4° Aux mutilés militaires et civils. L'Allemagne doit réparer tout le dommage subi par nous. L'arrêté belge du Havre donne droit à l'indemnité de la part de l'Etat. L'arrêté-loi de novembre 1918 établit la procédure à suivre et permet de demander provision sur le dommage, de mettre en gage et céder. Des lois sont en préparation. Là punition des coupables Dans une déclaration politique que M.^Lloyd George vient de publier, il est dit que le kaiser doit être pouirsuivi en raison de la terrible guerre, qui a été un crime pour la manière dont elle a été ourdie et provoquée, pour le crime commis par l'invasion et l'extrême brutalité exercée envers la Belgique, ainsi que pour la mépris tnontré envers le «chiffon de papier», pour le crime abominable d'avoir tué et mutilé par millions la fleur de la jeunesse de l'Europe. plongeant ainsi des myriades de familles dans le deuil. Assurément les hommes responsables de cet attentat contre l'Humanité ne doivent pas être laissés impunis parce que c'étaient des têtes courcnnées lorsqu'ils ont commis ce forfait. Le gouvernement britannique s'est référé, concernant la question de la culpabilité du kaiser et de ses complices, à une commission de jurisconsultes, laquelle a décidé à l'unanimité qu'ils doivent être traduits devant une cour internationale et s'est déclarée en faveur de la punition des coupables d'assassinat en pleine mer et de mauvais traitements à l'égard des prisonniers. Le gouvernement britannique usera de toute son influence afin que justice soit faite. Nous ne pouvons pas tolérer au milieu de notre repuiation ceux dont beaucoup ont abusé de notre hospitalité. En outre, si des Allemands, qui nous ont combattus pendant quatre années, venaient ici ôter le pain de la bouche de ceux qu'ils ont cherché à détruire, cela causerait inévitablement de l'irritation et des désordres. M. Lloyd George regrette qu'il soit impossible NOS SOUVERAINS A PARIS Le dîuer à l'Elysée. - Les toasts Au dîner offert, à l'Elysée, en l'honneur des Souverains belges, M. Poincaré, prenant la parole, a dit : Discoars de M. Poincaré Depuis longtemps la France aspirait au bonheur de recevoir vos Souverains pour témoigner sa gratitude et son admiration, mais tant que ne fut pas terminé le long martyre de la Belgique, ses Souverains sont resté» prisonniers volontaires du grand devoir qu'ils s'étaient assigné. >. M. Poincaré les remercie d'être venus au lendemain même de la victoire visiter le peuple qui les aime, parce qu'ils aime le droit, l'honneur et la loyauté. M. Poincaré rappelle la tragique soirée du 2 août 1914, où l'Allemagne a sommé le Roi de livrer passage aux troupes allemandes, etlo refus sublime y opposé par le Souverain belge. <• Pendant plus de qu'.itrc années, vous avez attendu, sans fléchir, que la justice vint récompenser ce grand acte de courage et d'honnêteté. L'heure de la justice est venue, parce que vous n'avez jamais douté d'elle. Elle ne trahit pas ceux qui croient en elle, elle n'abandonne pas ceux qui la veulent. Dans le petit carré de sol belge, que vous avez pu sauver do l'invasion, vous été» resté debout, l'épée à la main, pondant que Sa Majesté la Reine, unissant la grâce la plus tendre à la plus mâle énergie, affrontait, à vos côtés, le feu des bataille», secourait les réiugiés et donnait à tous l'exemple du ■acrifice dans la constance et la sérénité." M. Poincaré rappelle, que pendant des années, les prodiges d'héroï»me des troupes belges et françaises so sont brisés sans cesse contre un mur d'airain. « La fortune des armes tournait aveuglément dans un cercle sans issue. L'Allemagne multipliait, dans la Belgique occupée, les intrigues et les vexations, et'il semblait que le sort de la Belgigue et do son Roi était condamné. Le Roi resta ferme, et la Belgique patiente et fidèle.Un jour vint où, sous le commandement de Votre Majesté, le»" divisions belges et alliées, de concert, ont appuyé vigou-reu»ement l'offensive générale et continue, ordonnée par le maréchal Foch, qui rious a valu la victoire. Devant l'Histoire, Votre Majesté a le droit d'être îière d'elle, de r.on armée et de son peuple. La probité de la Belgique, a été plus forte que la force, et, lorsque s'est effondrée cette puissance impériale qui, pour usurper la domination universelle, a renié sa signature ot a violé son serment, nous pouvons dire que, de tous les forfaits dont l'Allemagne a subi le châtiment, l'attentat commis contre la nation belge est celui qui a révolté le plus l'opinion du monde civilisé, et a contribué le plus à grouper autour de la France une si grande partie de l'humanité. Pour avoir donné à la guerre toute sa signification morale, lu Belgique a bien mérité de l'avenir. Débarrassée, demain, des entraves de sa neutralité, qui 11'a pas été pour elle une garantie, elle recouvrera son indépendance, et sa souveraineté, recevra les satisfactions auxquelles lui donne droit son supplice prolongé, et elle pourra compter sur !a reconnaissance éternelle de la France,à côté de quielle a défendu la liberté.» M. Poincaré lève son verre en l'honneur des Souverains et de la Famille royalo et boit à la résurrection et à !- ■frïîiiC t*- La réponse du Roi Le roi des Belges a remercié M. Poincaré de ses paroles, en son nom et en celui de son armée ot de son pays. 11 a dit que la Belgique a été étroitement associée à la France dans la lutte gigantesque qui s'achève, qui a été une lutte pour la défense du droit contre les entreprises arrogantes d'une puissance qui, depuis longtemps, s'organisait pour la conquête. Le Roi relève que la France, qui a été au premier rang dans cette guerre, a dépensé des trésors d'héroïsme. Il fait PélogS do l'armée française et de ses chefs, notamment du maréchal Foch, ; dont le nom restera inscrit dans l'Histoire, parmi ceux de» plus illustres chefs, ainsi que de l'attitude du peuple • français, dont le civisme admirable s'est incarné dans la grande figure de l'homme d'Etat où la Franco entière s'est reconnue,et où le monde a retrouvé tous les traits de l'esprit français. « M.Clémenceau a été.avec le maréchal Foch, un des grands artisans de la libération du monde. » Le Roi a conclu en disant : " Monsieur le Président, vous avez eu l'honneur de diriger les destinées de la France pendant ces tragiques événements, et je vous apporte, dan» cette magnifique capitale, l'hommage d'admiration et de gratitude de la nation belge. C'est un grand honneur pour moi de vous retrouver ici en ce jour de réjouissance et d'effusion, après tant d'autres rencontres dans les heures de péril et d'anxiété.Combien de fois êtes-vous venu là-bas, dans les plaines humides de la Flandre, dans les dunes de Nicuport et de La Panne, tout près de la ligne, et pendant que le canon tonnait, nous apporter, fc la Reine et à moi. des témoignages de sympadiie qui étaient précieux. Nos conversations, où votre jugement lucide et fermo jetait sur le» événements de si vives clartés, m'ont laissé des souvenirs émouvants. J'y trouvais toujours du réconfort et l'impression d'une amitié fidèle et durable. La Belgique, qui a toujours aimé et admiré la France, ne pourra jamais oublier l'accueil qu'ont reçu, chez elle, son gouvernement et tant do familles chassées de leur foyer par l'ennemi, ce qui a créé entre nous une étroite solidarité morale. Nous avons ensemble souffert, espéré et vaincu. La nation belge compte sur l'amitié de la natiofl française. Dégagée des servitudes internationales que faisaient peser sur elle les traités que la guerre a ébranlés profondément, la Belgique doit, avec l'aide de la France et de ses alliés, reconstituer sa prospérité économique,et trouver, dans le statut nouveau, un élément de solidité, d'équilibre et de durée qui lui permettront de poursuivre s«s destinées. Le Roi a terminé en laluant la France, se» province» retrouvées et ses glorieuses armées. Les visites du Roi Lo Roi des Belges qui avait fait visite jeudi soir à M. Clemenceau, s'est rendu vendredi après-midi chez le maréchal Joffre. La Presse ' VHomme Libre 1 Aujourd'hui, Paris va recevoir le roi des Belges. It l'accueillera comme il accueillait, il y a huit jours, le roi George V, avec toute son âme, avec tout «on cœur, avec tout son enthousiasme. Car il n'est pas dan» le monde figure plus haute quo celle d'Albert Ier. Ce souverain, fier comme son peuple, — et c'est peut-être bien l'éloge auquel il sera le plus sensible — ne se troubla pas un instant en face de l'adversité.L'Evénement (socialiste),: Pari» a fait au roi d'Angleterre une réception splen. dido. Il ne la fera non moins belle au roi de Belgique. Même dans les jours sombres que nous avons traversé^ personne n'a oublié en France le» sentiments d'émotion d'admiration, do gratitude aussi, que nous éprouvâmeî tous lorsque l'on vit un si petit peuple, avec une si petit| armée, se dresser contre le colosse allemand et lui intefl dire son sol. La France libre (socialiste) : En nous inclinant devant la reine de Belgique et le ro( Albert, nous ne faisons que rendre un hommage Me* mérité à ceux dontla haute conscience symbolise si bien la bravoure et l'honnêteté de leurs sujets. La République française : Aujourd'hui, tout Paris aura pour le roi Albert e( pour la douce Reine les yeux qu ont leurs sujets, et U cœur battant, comme lorsqu'ils rentrent dans quelqu'une de leurs ville» délivrées. , Le Figaro : Paris va acclamer tout à l'heure, dans le couple ro^a/ de Belgique, le* deux personnalité», sinon le* plus pui»< santés, du moins les plus héroïques de la guerre : ccilei qui représentent la première protestation du droit coaic( la violence allemande. Lo Petit Parisien : La Belgique, en 1914, a «auvé l'Humanité. Sano la résistance, sans son sacrifice, la bataille de la Msrn# n'eût probablement point été livrée. En acclamant lo roi Albert et la reine Elisabeth, Paris a rendu hommage à leur vaillance personnelle, aux ad* mirables vertus qu'ils ont déployée», mais aus»i à la nation belge, qui a surpassé la Grèce antique, la Suisse du moyen âge, la Hollande du seizième siècle, car ces pays luttaient pour leur liberté, et la nation belge lott^' pour la liberté universelle. UEteicls or : En ce jour qui consacre, en mémo tenpi que notre reconnaissance, l'amitié qui nous iie intimement â h Belgique, nous somues heureux do publier cet nommage quo ti. Paul Deschanel a écrit spécialement pour qu'JCxcels orle porte, parmi les acclamations tle Pans, jusqu'au cœnr des jeunes Soava-rains.il y a mieux, dans cos lignes éloquentes, que l'enthousiasme d'un Français envers la natmn loyale qui fut, au seuil de la guerre, comme le porte-flamb ?au do l'honneur de3 •poupies civilisés.Le président do la Chambre <ies députés y a mis l'accon't de son àm«g*r ' il s'est plu souvent â le rappeler — qûiv e«fl1 ni à Bruxelles, ot quo son père, M. Emilê'" Desohanel, proscrit après le coup d'Etat du 2 décembre 1851, épousa une Liégeoise. Une ère nouvelle s'ouvre pour la Belgique. Son martyre glorieux a pris fin : le crime infâme dont elle a été la victime est vengé. Belges et Français vont travailler maintenant à édifier un monde meilleur où le droit ne sera plus à la merci de la force. Après avoir été à la peine, il est juste qu'ils soient à l'honneur. Aujourd'hui le peuple de Paris tout entier acclamera le grand Roi qui, à l'heure la plus terrible do 1914, n'a pas hésité ; qui est demeuré pendant quatre années sur le seul lambeau de terre belge que l'invasion n'avait pas souillé — le grand Roi, symbole vivant de la Justice, dont l'Histoire gardera le souvenir à jamai». Honneur à Sa Majesté Albert Ier ! Paul DESCHANEL. ] h'Lcho de Paris (de notre collaborateur M.Louia Dumont-Wilden) : Avec ce merveilleux instinct de la gloire qui lo distingue, le peuple français, et spécialement le peupla de Paris, a vu, dès les débuts, dans Albert I®r, un de» héros les plus purs de la guerre, l'incarnation mêm«de cette cau»e du Droit qui se confondait avec la causa de la France comme avec celle de la Belgique, Pour les Belges, ce ne fut pas le moindre des réconfort» qu'ils trouvèrent dan» ce pay» que de voir de quelle ju ste popularité était entouré leur souverain. Aussi, les ac«la-mation» qui ont accueilli hier le roi Albert et la reine Elisabeth, faisant écho à celle» qui ont accueilli les troupes françaises entrant à Gand et à Bruxelles,reseer-reront-elles encore les liens qni unissent les deux peuples, dont les intérêts, autant que les sentiments,doivent faire désormais de perpétuels alliés. Aucun souverain, en effet, n'a représenté plus esao tement et plus dignement les sentiments de son peuple, quo le roi de» Belge». Le Feiit Journal publie les vers que Déroulâde dédiait à notre pays, presque au lendemain dejfàa-née terrible : A LA BELGIQUE Salut, petit coin de terre, Si grand de bonté... Où tout ce que l'on vous donna, Sourire ou pitié, N'a jamais l'air d'une auména, Mai» d'une amitié, Salut, terre paternelle, 1 Où tout m'a tant plul Peuple bon, race fidèle, Belgique, salut! Que Dieu sèche la main droit* i Qui te frapperait I 5 Malheur à qui te convoite! Mort à qui t'aurait! que toutes les nations du monde aient des relations librement avec l'Allemagne. Cette dernière doit subir les conséquences des événements des dernières années, dont seule elle est responsable. Tous les alliés.européens ont accepté le principe que les puissances centrales doivent payer les frais de la guerre, jusqu'à concurrence de l'extrême limite de leur capacité. La Nouvelle Allemagne i Ils n'ont rien appris! Mille fois réfutées, les accusations boches contre la politique extérieure belge d'avant la guerre ont persisté néanmoins dans la presse ennemie jusque dans les tout derniers jours avant l'armistice. Après les révélations du nouveau gouvernement bavarois, on pouvait croire les légendes de l'Agence Wolff définitivement enterrées. Il n'en est rien. En effet, enregistrant l'information parue dans la presse alliée, et d'après laquelle le ministre de Belgique à Washington aurait déclaré officiellement — et avec combien de raison — que la Belgique a répudié son statut de neutralité d'avant 1014, la pangermaniste «■ Deutsche Tagcs-zeitung» du comte ReVentlow trouve encore le moyen d'écrire : «Ce faisant, la Belgique ne fait qu'acter théoriquement ce qu'en pra tique elle accomplissait depuis longtemps. Elle renonce aux garanties d'une neutralit qu'elle avait elle-même violée!» Il fauçlru aes générations avant que l'Allemagne reconnaisse son crime envers la Belgique, si j-amais elle y arrive. Il y a mieux. Parlant de la retraite des troupes allemandes en débandade d'Anvers sur Bruxelles, voici ce qu'ose imprimer la « Gazette du Rhin et de Westphalie » : Les troupes allemandes marchèrent alors d'Anvers à Bruxelles. Toute la ville était en effervescence contre les soldats allemands. Des fenêtres, aux coins des rues, partout, on tirait sur les soldats allemands. C'est à la gare du Nord que ce .fut le plus grave. Lorsque les t*?ou-pes y arrivèrent, elles y furent accueillies par le feu de mitrailleuses des Belges, et il T «ut soixante morts et beaucoup de blessés. Les fîlle-mands durent se borner à évacuer leurs nombreux blessés de Bruxelles et des fauboargt par chemin de fer. • C'est ainsi que les Allemands éorfoenf l'Histoire ! C'est ainsi que les journaux allemands «forgent» l'opinion publique! Décidément, la nouvelle Allemagne no vaut pas mieux que l'autre. SS JT&Ï5ÏATVCHIÎ3 S 0KCÎÈ5055&1S IS>!@, ÉDITION AS Le numéro provisoirement : BO centimes. ' K* 2Ï

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Dit item is een uitgave in de reeks Le soir behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1887 tot onbepaald.

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