Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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26 november 1918
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s.n. 1918, 26 November. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Geraadpleegd op 17 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/736m03zt4s/
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V MARDI 26 NOVEMBRE 1918 *mgmï. L'UNION DANS UACTION .■a^>*»^*,»■, VINGT-QUATRIEME ANNlE ABONNEMENTS &es pri x eeront fixée tres prochainemeat centimes Ie numero ':f:y\Instant are omnia in Christo Redaction et Administration: 4, impasse de Ia Fidélité, 4, Bruxelles AN NONCES (Tarif provisoir e) Annonces ordin., petite ligne. . • • , . 1.00 Reclames (3* page), ia ligne2.50 Faits div. corps la ligne 5.00 Faits divers fin • . » 4.00 Réparat.judiciaires. » 4.00 Necrologies . . . • 3.50 Les annonces sont rogues au bureau du «$*$$ Journal ONT IL FAUT P A RLER !]n ordre da jour dü Foi h FArmée Notre Souverain (a adressé a l'armée beige, a l'occasion do la liberation dn territoire, l'ordre du jour que voici: c Ofilciers i sous-ofFihiers, soldats! » Vous avez bien mérité de la Patrie! Votre resistance hérolqae a Liége, è Anvers, a Namur a impose a la marche des hordes eanemies un retard qui devait leur être fatal. » Pendant plus de quatre années, vous avez aprement défendn dans les boues de l'Yser le dernier lambeau de notre territoire. Enfin, achevant de forcer i'admiration uaivergelle, vous venez d'infliger a l'ennemi une sanglante défaite. » Ii'oppresseur qui terrorisait nos populations, profanait nos institutions, jetait aux f ars les meilleur-* de nos concitoyens, exercait partout l'arbitraire et le despotisme, est déüsitivemeat vaincu L'aube de la justice s'est levée ; vous allez revoir vos villes et voj campagnes, vos pa-ents et tous ceuz qui vous sont chers. » La Belgique reconquise par votre vaillance vous attend poür vous acclamer. » Honaeur a nos blessés !&£■>'-.-. » Honneur a nos morts ! » Gloire a vous, officiers, sous-officiers et soldats! » Je suis fier de vons. Je vous ai demandé béaucoup; toujours vous m'avezdonné votre concours sans compter.— » La gratitude et /admiration de la nation vous sont acquises. » Histoire émouvante et dramaiique de la " Lifore Belgique „ Le Conseil des ministres, annonce le iPeuple, a envoyó en Hollande M. Franck, ministre des colonies et, par interim, de la güerre, pour fairo visite aux soldats belges internes chez nos voisms du Nord et leur remonter le moral tres abattu. Cinq mille d'entre eux se sont évadés et ont rejoint l'armée, au front. Lamoitié. environ dix mille, ont pu travailler en Hollande. Les autres n'ont trouvé dans l'oisiveté que la demoralisation. M. Franck négociera aussi leur rapai trieinent. Quelques jours alus taxd, nous cümesü a« soarch.er ». Ruo Victor Hugo 144. Je sonne a la porte d'une petite, maisoa oü vit, depuis quelques jours, un ménage heureux, ménage que les Allemands ont* persecute et dönt ils ont, un jour, arrêté la femme comme otage parce '(Qtë\\& ne pouvaieni atteindre Ie mari, dispai'u certain soir, a leur nez et a leur toarbe, dans des conditions si étranges que ■]'histoire de eet te disparition est restée un mystère pour ses plus intimes amis.Ce que J'homme, — un vailiant pairiote, — était ,devenu,cc qu'il aa ecomplitout seulavec une 'patience, une énergie, un courage inlassables, 'je vals essayer de Ie raconter et je ferai en même temp's, le récit aussi saisissant qu'inédit des circonstances .dans lesquelles la Libre Belgique est venue au monde, des difflcultés inoüïes auxquclles cettc brave petite publication a laquolle tant de Belges doiyent 'de ne pas avoir perdu la foi, s'est. butée a .ses'débuts. des épreuves que son fondateur >a subies pour mettre cette oeuvre de propagande patriotique a l'abri des atteinles de la police teutonne et lui conserver la vie. Eugène Van Doren, c'est Ie nom du héros de ce récit, avait tui il y a plus de deux ans et demi et Ton n'avait plus entendu parier de lui depuis cette époque. On ie croyatt en sécuritéen Hollande oüon Ie disait réfugié, comme tant d'autres condamnés politiques wéebappés aux gritfes des argousins de la V -Kommandantur ». "La vérité -était toute rautre : Van Doren n'a pas quitte Bruxelles. 'Les époux se sont, au moment critique, •volontairement 'séparés ; ils ne se sont plus revus, pendant cette longue période. Un 'enfant leur est né, quelques mois après la .fuite du mari et ie père, dans sa retraite, n'a su jusqu'ily a quelques jours de eet enfant que ce que sa femme lui en avait écrit dans de rares missives expédiées par les voies les •plus secretes. J'ai pu voir Eugène Van Doren au milieu de sa petite familie. Je lui ai exposé ce que j'attendais do lui; je lui ai demandé de me raconter comment la Libre Belgique était née et de me dire comment il était parvenu a soustraire eet orgahe aux investigations de la police allemande lancée a la recherche de sa fameuse U cave automobile », Il y a consenti avec joie, avec une fterté — tres legitime — ausli. Comme sa ■fllle aïnée, agée d'une quinzarao d'années, 'ignorait tout des dangers auxquels son père avait été exposé pendant la gulrre, il jugea opportun de la mêler en menie temps que moi a ce récitet nous passambs ensemble une soiree délicieuso qui se prolpngea jusque bien au dela de minuit. Una entree en matière Vous serez Ie premier, m'avait dit Van )oren, a connaïtre' cette liistoii|è. Et il me Ta aussitöt prouvé de la faeon ik plus évidente, la plus originale aussi. Sur la table a laquelle je m'étais accoudé pour Ventendre, il a fait déposer une lourde briquo en ciment qui, durant toute la guerre avait été laissée a l'abandon dans un coin ^u jarcin. Puis, armé d'une forte scie, il s'est mis jen devoir de couper ce bloc e a , deux parties. La brique était creuse. De ia cavité, il a retire précieusement un coffret, et du Les origines ds la jj Libre Belgique » l'abri et la, «los regarus ïnaiscreis, je reproduisls cetio copic a un certain nornbre d'exemplaires au moyen d'un appareil tres multiplicatenr primitif. Nousfi mes distri- buer ces copies parl'mterrnodiairedes scouts. ^^ C'était tout au début déiaguerre,medil-il, -/$Bn/$ nouveau journal, Ie Bruxellois venait de paraitre grace a l'argent al iemand. M. Victor Jourdain. rédacteur en ciief du Patriate, me signal a cette publication et m'en dóvoila ia noriidio : Nous ne poavons pas. meditil, ic!ór*-;rquorette feuillo empoisonno ie public; il iaut;que ceiiii-ci soit averti. Voulez-vous vglus occuper do cela'? J'acceptai. M. Jourdain mo ül tenir do la copie. J'allais clioz un de mes amis, M. l'abbé Domoor, vicairo de l'église Saini-Albert satisfaction' de voir l'autorité allemande interdire toute reproduction d'écrits par des procédés mécaniques ou autres. Le Nouvel Ah arriva et Ie clergé donna lecture, dans toutes les églises, de la maguifique lettre de S. Em. le Cardinal intitulée : « Patience, conflance, endurance «. Il fut convenu avec M. Jourdain que nous l'éditerions et que nous la vendrions au public au prix coütant. Nous en fimes imprimer 25,000 exemplaires, nous réjouissant d'avance a l'idée de la fureur qui aiiait s'emparer de von Bissing. La lettre avait été imprimée par M. Becquart, chaussée de Lou vain. Nous decidames, l'abbé Demoor et moi, de nous en partager les exemplaires. Nous en avions déja distribué trois cents, lorsque, en me rendant un soir chez M. l'abbé Demoor, je le *rouvai consterné. Il nYapprit que les Allemands avaient fait irruption dans l'imprimerie, fait main basse sur les exemplaires et que Becquart avait a peine eu le temps de prendre, la fuite. C'était un mauvais début. Mais nous ne nous décourageames pas et nous mimes a la recherche d'un nouvel imprimeur. M. Massardo, le libraire du passage St-Hubert, nous servit d'intermédiaire, et nous lui commandames 25,000 nouveaux exemplaires, dont une partie settlement f uren t distribués. La premier numero Cette propagande iaisait un bruit énorme. Un beau jo-ur, étant seTfl^aVoC'Mr Jourdain," celuici me demanda si j'oserais me risquer a faire un «prohibé «. J'acceptai avec empressement. Il me proposa de lui donner pour titre La Libre Belgique, Je rentrai chez moi et jne mis a l'ceuvre aussitót. Je dessinai le titre. 'M. Jourdain se chargea de la redaction et j'assumai la mission de lancör le journal et de l'organiserindustriellement. C'est moi qui composai le titre avec les mentions « Kommandantur Bruxelles » et de la «cave automobile». Je me rendis chez Massardo et le priai de remettre la copie de la lettre du cardinal a l'imprimeur. Mais celuici jugea le travail trop périlleux. Il fallut s'adresser a un autre imprimeur qui nous fit des conditions draconniennes. Il fut convenu que les imprimésme seraient remis a 6 heures du soir, boulevard de la Senne, en face de la Brasserie Van den Heuvel. Au jour flxé je ne vis rien venir. Le journal ne fit son apparition que le lendemain. Ma femme et moi, nous mimes les numéros sous enveloppe; je les fis déposer chez les deputes et sénateurs, dans de nombreuses maisons amies, et j'en portai des paquets. chez les Jésuites, les Dpminicains, les Rédemptoristes. l'abbé van Hemelryke, l'abbé Vossen et M. Etienne Otto. Je me présenlais partout en disant que je n'étais que leporteur chargé de remettre la publication. Mais je dus avouer la vérité a l'abbé Demoor qui ne voulut pas admettre cette explication. Comme je m'exposais a un danger permanent, je jugeai prudent de prendre certaines precautions : je lis l'acquisition d'une canne dont je creusai soigneusement le bout. C'est dans cette cavité que j'introdui•sais• les copies faites a la machine sur papier de soie. Tous les manuscrits qui m'étaient remis étaient, par mes soins, recopiés a la machine, dont j'avais toujours soin d'enlever le ruban.En cas d'arrestation, j'avais la chance de ne rien abandonner aux mains des limiers de la « Kommandantur ». Le soir, après avoir fait mes paquets de journaux, avec l'aide de ma femme, je prenais la precaution de los descendre dans la cheminée et, au moyen d'un systême de ressort a baleines, je laissais pendre la corde assez profondément de fa$on a ce que la main d'un policiër ne put l'atteindre en cas de perquisition. Mais je ne conservai pas longtemps cette cachette. Un jour, a la suite d'une reflexion faite par la gouvernante des enfants au sujet de certains bruits étranges qu'elle avait entendus dans la cheminée, je résolus d'y renoncer. • Premiers déboiras. La Libre Belgique fut, dès ses débuts, accueillie avec une extreme faveur. Mais de nouveaux déboires m'attendaient. Je me trouvai en panne au troisième numero. MmoMassardo, femme du libraire du Passage, m'annonca que les Allemands avaient envahi son magasin au moment ou je venais de lui remettre ia copie du journal. Elle n'avait eu le temps*que de jeter cette copie au feu. EUe me déclara, en o.utre, que son imprimeur, pris de frousse, refusait de Je dus me mettre a la recherche d'un nouvel imprimeur. M. l'abbé Demoor me mit sur la voie. Il avait appris par le R. P. de Haivengt l'adresse de M. Allard qui se chargeait de travaux clandestins pour le cumpte des Jésuites, et il me la uommuniqua. C'était un vailiant patriote, père d'une nombreuse familie. Jo lui fis part de ce que j'attendais de lui. Nous devions travailler sans qu'il connüt mon nom ni mon adresse. Les numéros de la Libre me seraient remis en ruo et je lui paierais chaque fois, d'avance, le prix du numero suivant. Le journal fit bientöt sensation. Le tirage augmentait sans cesse et les perquisitions se niultipliaient. Au cours d'une visite que je fis chez 1'imprimeur, celui-ci me raconla que le R: P. Dubar avait reconnu aux caractères du journal que la Libre Belgigue devait s'imprimer cbez lui. Il demandait a entrer en relations avec moi. Après avoir un peu hésité, j'all ai le voir; il me demanda s'il pouvait me faire remettre des articles. J'y consentis. Le P. Dubar, devait, dans la suite, devenir un de mes meilleurs intermédiaires. Les difficultés de 1'impression du journal Mais les Allemands s'acharnaient a nous poursuivre. Il était temps de prendre des precautions pour protéger l'imprimeur contre toute surprise éventuelle. ^Je décidai que le journal ne se composerait plus chez lui. Il me Le rö3e de Philippe Baucq Pour assurer la distribution de la Libre Êelgique, l'abbé Demoor avait sollicité le concours do Philippe Baucq qui devait pérjr avec Miss Cavell dans les circonstances dramatiques que vous savez. J'ai trouvé en lui un homme d'un dévouement extraordinaire.' C'est a lui certainement que nous avons du le splendide essor pris par notre petit jour-nal.Je lui avais fait remettre les listes de distribution, me réservant tous les gros paquets. A lui seul, il parvenait a distribuer jusqu'a 4,000 numéros, et il ne consentit jamais a être décharge en quoi que ce soit de sa besogne. Il aurait considéré cela comme un manque de conflance. ïi efiectuait sa tournee la nuit et en vélo. Plus tard, quand la circulation des bicyclettes fut interdite,il alia a pied. Il lui acrivait de revenir les pieds en sang et de marcher durant deux jours sans se . reposer. Nous editions a ce moment deux numéros par semaine, ce qui était béaucoup. Il prenait un plaisir fou a me raconter les incidents de ses randonnées. En revanche, il revenait tres • souvent me èonfler des reflexions tres peu rassurantes qu'il entendait émettre autour de lui. Tout le monde était d'accord pour dire que si je venais a être pris, je serais impitoyablément fusillé. Un jour je recus par Tintermédaire de l'abbé Demoor un article signé « Mastyx >». C'était un article d'une rare violence qui répondait aux protestations hypocrites de l'Allemagne contre les prétendues atrocités commises par les Beiges. Ma femme meparut quelque peu alarmée du ton agressifde rarticlo; elle me représenta, quo nous avions cinq enfants et que je devais être prudent. Je lui répliquai que les soldats au front étaient exposes a d'aussi graves dangers. «- Si tu crois, me dit-ello, que tu remplis ton devoir, accomplis-le et a la grace de Dieu!» Elle savait parfaitement que mon arrestation et mon execution entraineraientnotre ruine matérielle. Mais le devoir a cemoment consistait a défendre notre Patrie par tous les moyens contre nos envahisséurs. (A suivre.)P. Delajtdsheere. ■ ■■>q+a» < . ©31 't l ■o— Ce que fut Parrlvéo du Rol a Ostende La'grande offensive qui avait amené nos braves petits pioupious a Courtrai, a Roulers, a Thielt venait de provoquer la reti'aite. générale des lignes allemandes le long cle la cote. Les Boches venaient d'évacuer préci-pitatmnent Osteude. Or done, co jour-la, un jeudi, a la nuit tombante, vers 6 heures du soir, quejques promeueurs commen-taient les grands événements de la journée sur le quai des_Pècheui's, b. Ostende, Dans la bruine du soir, un group e d'officiers, accompagné d'une dame, s'achemi-' naat dans la dir&ction de l'östaoade,- leur apparat j>ou-dain. Quelle ne fut pas' leur surprise en reconnaissaut des unilonnes belges et anglais! Aussitót, des oris de « Vive la Belgique! », « Vive l'armée belgel » s'écliappent de toutes les poitrines. . Rapidemeut un group e s'est formé. L'émotion étreint tous les coeurs. Les pris : « Yive le Roi! »'« Leve de Koning! » éclatent. Le Roi est reconnu. Certains sem-blent ne pas en croire leurs yeus. La loule se précipite : déliran^e, elle veüt voir de plus prés, «'assurer que ce n'est pas un rêve... Nos Souverains ont, en effet, dès la nouvelle de la prise de la ville d'Ostende, n'avaient pu résister au désir d'aller en personno réconforter la population dé-livrée. Venus du destroyer anglais a bord d'une barque a ram es, après avoir traverse les nombreuses et dange-reuses defenses semées par l'ennemi al'entree du port, le Roi et la Reine, par le moyen d'une échelle — et quelle échelle! — avaient pris pied sur i'Estacade. La foule grossit sans ces*e. Comme une trainee de poudre, la nouvelle de la visite royale s'est répandue. De toutesMes rues avoisinant le port, débouchent des centaines d'hommes, de femmes, d'enfants, ivres de joie et avides de saluer nos Souverains. Ce nefut pas sans peine, on le concoit,que le groupe parvint a se frayer un passage pour se rendre a 1'Ho tel de Ville. La place d'Armes. était noire du monde. Le Roi fit son entree, le premier, a la Maison" communal. Le premier aussi, Il pénétra . dans la salie du Conseil, ou les échevins étaient précisément réunis. C'est un moment d'indicible emotion : les mots s'étouffent dans les gorges oppressées de nos braves édiles ostendais ; ilss'avancent les mains tendues, et, ne pouvait conte-nir davantage leurs élans, ils vont les youx baignés de larmes, a leur Souverain, qui leur rend aflectucusement leur accolade si tranche, s.r spontanée, si sincèrcment patriotique. Un échevin parvient pourtsnt a balbutier quelques paroles de remerciements a l'adresse des Souverains: le Roi y répond en disant qu' « il a tenu a venir Lui-nième féliciter les Ostendais et les remercier de leur attitude patriotique ». Laioule grossit toujours : on se pousse, on sepresse, on se tasse. A la sortie du Roi, de la Reine et do leur suite, spontanèmsnt, un cortege s'organise et c'est dans une attitude de respect et d*admiration que l'on se range pour « Les voir ». En francais, en ' flamand, on chante la Brabangonne.. Le petit groupe est littérale-ment porté dans la rue de l'Eglise, oh les chants patrio-tiques reprennent de plus belle : les mots -« Le Roi, la Loi, la Liberté-»- se confondent avec les paroles du VTaamsche Leeuw et du Liever dood dan Deutsch. Et dans leur joie ignorante des formes du protocole, les pècheurs ostendais retenaient le Roi en criant : Gij moet hier blijven en sterven ! Vous devez vivre et inourir avec nous. Comment les boches ont quitte Bruges. Le bourgmestre de Bruges, M. Visart de Boearmé, a raconté a un.meinbre du gouvernement beige comment il apprit le depart des Allemands de Bruges. Depuis quelques jours déja plusieurs personnes avaient renonce a se coucher; -elles veillaient toute iumière cteinte, car il était certain qu'il se preparait queique chose d'anormal. Faudrait-il luir encore, ou simplement s'abri ter dans les caves ? On ne se. Ie demandait pas sans anxiété. Durant trois ou quatre nuits, les rues avaient été pleines d'un tumulte de charroi extrèmement violent. Enlin, dans la nuit du 18 au 19, vers 2 heures du ma-tin, ces bruits insolites s'étaient atténués jusqu'a se iaire rares ; puis ils cess'èrent total ement. - Jnsqu'a 4 heures du matin, la ville tomba dans un assoupissement profond. * Enlin, une heure plus tard, une voix gonflée par une sorte d'ivresse, vraie voix do Stentor, éclata dans la nuit; éperdument^elle criait: « lis sont partis 1... lis sont partis!... » .C'était un brave Brugebis,'pècheur de son état, qui avait guetté le va-et-vient des Allemands a travers sa bonne ville et en avait discrètement suivi toutes les phases. Il avait vu les derniers fourgons enne mis dispa-raitre, et il courait a travers la vieille cité, répétant de sa voix forte: c Ils soat parus I... Ils seat partis J.„ »\ Le Roi a Ia cour de Cassation lOi La Justice reprend son cours Lundi, a 11 heures, la Cour de Cassation a repris ses travaux dans la salie des audiences solennelles. De bonne heure un nombreux public essaie de pénétrer dans la salie ou M. le premier président Van Iseghem, assure en personne le service d'ordre, Mais la.place cfet limited et'il'faut des invitations. Petit a petit, les enceintes réservées aux magistrats, au bar-reau, au public so remplisscnt. tin photo-graphe militaire amstallé son appareil dans un coin. Onremarque, dans un groupe l'avo-cat Hennebicq/ en uniforme d'amiral beige. D'autres uniformés sont dissimulés dans la salle. Ce sont^ dcs.avocats et des substituts qui reviennent de ia guerre. •Le tribunal de premiere instance conduit par M. le president Benoidt. arrive le premier occuper la place qui lui est résrvée. Puis entrent, conduits par MeBotson, M. le Batonnicr Theodore et M° Max', membre du conseil de discipline do l'ordre des avocats prés la Cour d'appel. On les acclamo cha-leureusement. Une deputation de la Cour des comptes, un groupe de couseillers a la Cour d'appel de Douai, évacués en Belgique, et la Cour d'appel de Bruxelles, en robe rouge, arrivent a lour tour. Puis entrent les ministres Delacroix, Hy-mans, Harmighies, Jaspar et Vandervelde, ainsi que M. Levio et M. Carton de Wiart. A onze heures précises, la Cour de cassation va recevoir le Roi au pied de l'escalier du péristyle et le conduit solennellement dans la salle d'audience. Le Roi est accompagné de deux officiers d'ordonnance. II est en tenue de campagne. Une vibrante ovation l'accueille. Les discours. M. le premier pr^ident Van Iseghem,-avant d'accorder ia parole au procureur-général prononce un discours oü, après un exposé historique general de la guerre, des horreurs do roccupation et de la vaillance de notre armee et de son Roi, il rappelle le róle joiié par la magpstrature au cours des dernières années, notamment a propos de l'arrealotion des traiires du Conseil des Flandres. Ii exquisse les devoirs qui altenen t la justice a l'heure présente et dans ravenii'. • La magistrature, dit-il, sait que, selon le mot d'un publiciste fameux, c'est le-pouvoir judiciaire qui est principalement destine dans les démocraties a être la barrière et la sauveerde du peuplc. Elle compte sur lo concours dévoué du barreau et sur les heureux resultats dos róformes qu'elle attend dans le domaine judiciaire comme dans celui de la procédure. Il faut que maintenant la force soit mise au service du droit. Con-formément a l'article ' 222 de la loi du 10 juin 1869, M. le Premier Président donne ensuite la 'parole a M. Ie Procureur-general pour ses requisitions. A son tour, M. Ie procureur general Tor-linden resume quelques apercus historiques de la guerre. II parlo du « long calvaire de la magistrature belgo » — Puisse cette guerre, s'êcrie-t-ii, être la dernièro des guerres imposees a un peuple parïa .volcnlé d'une caste! U traite ensuite de l'abaissemeni de la moralitó publique a toue les degrés. Il es-time qu'une rigueur etemplaire »era nécessaire pendant quelque tempt.- 4grès avoir salué la mémoire des mem- É^ ÉÉÉ M MOM ÉIBÉMMlÉMBMtfMMnttl|ttH|B

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