Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1915, 07 Mei. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Geraadpleegd op 04 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/z02z31pt7c/
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20" ANNÉE. — Série nouvelle. — N° 176 Le numéro ; 10 Centimes Vendredi 7 Mai 1915 rédaction & administration jgtst [H0 du la Bourse — LE HAVRE Téléphone : Le Havre n" 14.05 I Directeur : rEMMD tlEORU routes les communications concernant la rédaction doivent titre adressées S8'",ÏUC de la Bourse, Le Havre. OFFICES 21, Panton Street (Broadmead House) LE XXe SIÈCLE Ouotfcdlon belge paraissait Havre ^ ' ABONNEMENTS , France 2 fr. 60 »jar moisy » 7 fr. 50 par trlmfestrô Hors France.. 3 fr. » par moi» ^ » .. 9 fr. » par tri^foït^o Angleterre.... 2 sh. 6 d. par mois.' » 7 sh. 6 d. par trimestre PUBLICITÉ Correspondance de réfugiés et communications personnelles : Sur le Continent: Les 3 lignes o fr*. 50 La ligne supplémentaire o fr. 25 Angleterre: la ligne 3 d. IgltûÉflSSffllît I pi i lises Line souscription ouverte par l.\ tresse danoise rapporte pres D'UN MILLION 1 T ps Belges ne pourront jamais exprimer a^sez leur reconnaissance pour les amis généreux et dévoués qui leur sont venus en nide dans leurs malheurs. Le peuple danois, en particulier, m<-"'e ,1a gratitude de notre pays par ses sympathies dont im lait concret dira 1 admiiable ilté » Beiliugske Tidende » de_ Copenhague avant ouvert une souscription en laveur des Belges, -son appel a trouvé dans la presse et, la population danoises un écho unanime : en peu de ternps. «ette souscription atteignait un total de O04.ab9 •krone 99 ore. La tuone danoise valant environ 1 fr. <5.0, cela tait donc plus de (S40.000 lianes. ,, „ ,, Notresiuinistre a Copenhague, M. G. Al-Il art ci remercié les souscripteurs dans un© [lettre que le « Berliogske Tidende » a pu-Ibllée dans son numéro du 21 avril. En voici le texte : - « Monsieur le Rédacteur, » J'ai reçu votre lettre en date d'hier, Wannonçant (tue la souscription en faveur des Belges nécessiteux dans votre estimable journal a été clôturée avec le magnifique total de 604.569 kl-, 99 ore, Je tiens, Monsieur le Directeur, à vous exprimer encore une fois, tant en mon nom personnel ciu'au nom du gouvernement du Roi, nos sentiments de profonde reconnaissance pour l'aide efficace apportée à mes compatriotes. Ces preuves de sympathie leur apporteront un précieux réconfort dans les épreuves du présent et les aideront à mener jusqu'au bout, sans défaillance, la lut-te sacrée pour la défense de leurs foyers et de l'honneur national. ), Le touchant et noble élan de solidarité humanitaire qui s'est manifesté en Danemark, dans toutes les parties du pays et toutes les classes de la société, ne sera jamais oublié en Belgique, et contribuera u resserrer encore les liens d'amitié qui unis-«aient déjà nos deux patries. A tous vos aonsciiotéurs, aussi bien individuels qu'aux "Journaux' de province dont vous m'avez transmis la liste, je vous prie de transmettre nos plus vifs remerciements pour leur généreuse initiative. Vous vou lirez bien y ajouter. Monsieur le Rédac tour, pou! es qui concerne particulièrement le journal que vous dirigez, l'expression de la très vive gratitude de le légation du Roi. : Je saisis cette occasion pour vous re uouveler. Monsieur le Rédacteur, l'assurance de ma considération distinguée. » G. ALLART » Nous sommes très heureux de reproduire cette lettre qui exprime de façon très heureuse les sentiments des Belges pour leur* amis danois. Qu'il nous soit permis d'; joindre l'hommage de notre profonde gra . litude pooi' les excellents confrères qui on suscité cet inoubliable mouvement de gé i'nérosité. LE DANEMARK ET LE KOI ALBERT Le journal « national Tidende à Co penhague annonce dans son numéro (il 21 avril 1915 que le peintre américain Ste cens a fait un portrait du Roi Albert daru : les tranchées. "Le journal danois repro doit, d'après un organe américain, des pa voles de Stevens faisant l'éloge du roi Al Hbert. , . I,e portrait sera vendu en Amérique ai ^profit du Comité de secours aux Belges. kg fîtes Messes de Qaarii Veillée d'intervention ? •Malgré l'absence du roi Victor-Emmanuel ; et de s-es ministres, les têtes die Quarto »nt eu un octal et un retentissement qui leur •donnent l'allure d'une préface qua-si-officielie à l'intervention italienne. •Le- Roi a d'ailleurs participé à cette fête iipar l'envoi d'un télégramme où on veut voir ■de grandes promesses : - « Si les-^préoccupations gouvernementales, changeant mon; désir en aiegret, a télégraphié -le Roi au maire de-Gênes, m'empêchent de .•"prendre pari à la cérémonie qu'on célèbre à Gènes, r.ta pensée ne s'éloigne cependant pas aujourd'hui diu rocher de Qu&rto. J'envoie ■ ûrion -salut ému à cette rive célèhre -de lia mer de Liguiie où est né celui qui préconisa le ,pi<e!:!vi l'unité de l'a patrie et d'où •partit le capitaine des Mille avec une hardiesse im-nvrtolle vers un sort immortel. Et avec la même ferveur, la même chiilenr de senti-rrx-uts qui guida mon grand aïeul, je tire de la concorde qui préside à la consécration de ■la mémoire dus •Mille la confiance dans l'ave. 'rJr glorieux de l'Italie. u Signé : VICTOR-EMMANUEL. » Gabriele d'.Viniunzio a ensuite adressé ù la gloire de Gaxibal&i et de ses compagnons, en même temps qu'aux destins magnifiques que demain réserve à l'Italie, un hommage àint le lyrisme a dil transporter d'ewlhour siasrnè les milliers die nationalistes accourus ii cette fêle de la patrie. ' Toute la journée a été animée du même ; souffle pui. iant dont semble frémir la nation italienne à la veille 'de grandies décisions. Viaim.ent, cette fête de l'idéal- et de l'héroïsme ne se comprendrait pas si",elle ne devait, nréludier qu'à un simple accord de diptoiinol-çs. C'est pourquoi, malgré les in-t'jiniues du problème, la pl|u;part des jour-:i • ;x - - pays alliés croient à l'in-t'erveiition iiuiiiliieolc de l'Italie aux côtés de cette or-: iiiée française à qui les petits-lils de Gari-i ; ont apporté un c 'iicours si générons i e ui chevaleresque.. LA BATAILLE AUTOUR DYPRES Xi a situation Jeudi, midi. Le fait du jour nous est annoncé par un communiqué du maréchal French, disant que les Allemands ont réussi à prendre pied, au sud d'Ypres, sur la côte 60. Comme on le sait, la côte 60, conquise naguère avec une si belle vaillance par l'armée britannique, est une faible éminence, aux pentes douces, qui domine la plaine -environnante d'une hauteur de 10 à 20 mètres. Ses abords, à l'ouest et au sud, sont boisés. On y commande le chemin de fer, la chaussée et le canal d'Ypres à Comines. De plus, I cette position donne au secteur sud du saillant d'Ypres une puissance qui le rend presque inexpugnable. Aussi devons-nous nous attendre à voir l'armée britannique fournir un violent effort pour refouler l'assaillant du glacis où il a réussi à s'agrip-Per.Cette attaque allemande a été préparée par de vraies « tornades » d'obus de tous calibres. Tout le saillant d'Ypres est, d'ailleurs. en ce moment, un nid à projectiles et le bruit de la canonnade y est terrible. Il fait, parait-il, trembler les maisons jusqu'en Flandre zélandaise. Les artilleries alliées répondent coup pour coup à l'adversaire et lui infligent des pertes énormes, comme l'attestent les nouvelles venues de l'arriére de l'année allemande. Persistant à violer les conventions internationales solennellement signées par lui, l'ennemi a profité d'un vent du Sud favorable pour "chasser vers les positions anglaises de la cote 60 des vapeurs asphyxiantes de brome et de chlore. Malgré les moyens de protection mis en usage dans les armées alliées pour g&jiant-ir les soldats contre ces vapeumsi, force a été de céder un peu dé terrain et c'est l'explication de l'éphémère et partiel succès 'de l'ennemi. Au nord du saillant d'Ypres, la situation est aussi 'bonne qu'on- pouvait l'espérer. Le communiqué français de mercredi soir dit que nous avons poussé nos lignes en avant entre Lizerne et Het Sas. Or, on sait que Li-zerne est sur la rive gauche de l'Yperlée et I-Iet Sas sur la rive droite, faoe à Stceustraete • ' ; ! ce sécteurT toute inquiétude pafiaft ooHc baïC nie, comme aussi à Zonaiebeke, pointe orientale du saillant, où l'ennemi a été repoussé avec pertes. Nous est avis que. malgré leur vivacité et leur longue préparation par le feu de l'artillerie, les attaqu-as -allemandes contre le saillant d'Ypres ont un -caractère en -quelque sorte sipasmoddquie qui révèle sinon 'une déficience du haut ■commandement 'ennemi, diu moins sa nervosité et, en tous cas, les difficultés qu'il éprouve, avec ses effectifs actuels, de prononcer une attaque générale et même de .pousser à fondi ses attaques fra-g-men-ttaires.Paul crokaert. Les allemands à la côte 60 communiqué du marechal frence Londres, 6 mai. — La situation générale est stationnaire. Dans la matinée, les Allemands,employan des gaz asphyxiants, ont pris pied sur la côtt 60, au sud-est d'Ypres. Le combat, qui continue, a été précédé pa-t une faible attaque à l'Est d'Ypres, que nom avons repoussé facilement en infligeant dt grosses pertes à l'ennemi. Dans la région de Givenchy, les Allemand: ont fait exploser une mine et ont employt des uaz asphyxiants. Les efforts des Aile | mands de ce côté ont échoué complètement. arrivée de gros canons allemands Londres, 5 mai. — Les Allemands conti nuent à transporter des canons à trîiven la Belgique, pour les envoyer sur le front di 1 l'Yser. t On signale également le tnamsport d'ui ;• -obus-ier -autrichien de i-2 centimètres, qui fu ; utilisé, croit-on, dans l'attaque contre Liège et qui, depuis, a été réparé en Allemagne. ; On annonœ de Rottendtaan que deux t-raini [■ [ transportant six canons du -gros calibre der nier modèle ont passé à Liège pour être di I rig'és sur Oslende. LES FAITS DU JOUR Quelques iournaux italiens, annonçant que le comte Goluchowslty arrivera à Rome muni de pleins pouvons pour continuer les négociations diplomatiques, disent qite si l'entente pouvait s'établir dans de prochaines conversations, le cabinet de Vienne n'aurait plus qu'à, ratifier l'accord éoemu>s, élaboré à Rome. La nouvelle de l'arrivée au comte Goluchowslty est partie d'on ne sait quel milieu. Elle n'a été confirmée ni démentie officiellement. à. Vienne ou à Rome. La diplomatie italienne continue à travailler avec le secret le plus absolu, et :i ,'st difficile encore aujourd'hui de savoir îri iùi son exacte de Vabstention du souverain et des ministres à ta cérémonie du •Juur'.o. L'impression dominante est que l'incertitude actuelle ne peut plus durer, i-t que la solution dans un sens' ou dans l'a utre es t imminente. L'ouverture du Parlement, fixée au 12 m'ai à la dernière séance de la Chambre, apportera probablement la clef dit mystère, si la solution n'est pas éelaircie dé-ià ■nàlil celte date. Le ilëindé Bissolati, après avoir <'.nfiré avec M.' Salandra, a déclaré au eorrespw-dant parlementaire du Secoto qu'il evait rapporté de sa conversation avec le président du conseil une conviction sûre : c'est que rien n'est changé dans l'attitude d;u i/niivemement et qu'aucun lait extraordi- ' naire n'a influé sur ses récentes délibérOr lions. JWWVVWl Un télégramme de Salonigue 4 la Gazette de Turin annonce qu'un accord militaire a été conclu entre la Roumanie et la Bulgarie. Cet accord précéderait une alliance politique formelle, engageant les deux Etats à se soutenir mutuellement en cas de guerre. Î.VWWVM) Les journaux anglais annoncent que le gouvernement chinois a répondu samedi aux demandes revisées présentées par le Japon. La Chine offre de faire de nombreuses concessions, dans le Shantung, en Mand-chourie et en Mongolie, mais elle refuse de donner satisfaction au Japon en ce qui concerne la vallée du Yangtszé. Comme les demandes japonaises sont apparemment destinées à être maintenues ou à s'écrouler en bloc, le ministre du Japon a retiré sa proposition de rendre Kiao-Tchéou et, tout en exprimant l'espoir que la conférence sino-iaponaise ne serait pas rompue, il a déclaré que la réponse de la Chine ne satisferait pas le gouvernement de Tolcio. Répondant à plusieurs questions au suiet des intérêts anglais en Chine, sir Edward Grey a dit aux Communes qu'il ne peut faire une déclaration aussi longtemps que les négociations entre la Chine et Le Japon ne seront pas terminées. Aux dernières nouvelles, les milieux ojfi-ciels américains ne croient pas que le Japon aura recours aux armes. Ils ne redoutent aucune complication entre le Japon et la Chine. DERNIERE HEURE L | Communiqué officiel français Paris, 6 mai, 14 h. 45. Au NORD D'YPRES nous avons repoussé -■ facilement une attaque de nuit, débouchant . de ST'EENSTRAETE. Au SUD D'YPRES, les Allemands ont a t- ' taqué près de ZWAPiTELEN, les tranchées de la côte 60, conquises le mois dernier par les troupes britanniques. Leur attaque très violente, au cours de laquelle ils se sont en-cure servis de gai asphyxiants, les a d'abord • rendus maîtres de celte position. Nos alliés loiit ensuite contre-attaqué et repris une par-j tie des tranchées perdues. AU BOIS D'AILLY, une contre-attaque, proiwncée par nous, à la fin de la journée* a légèrement progressé et nous avons repris une légère nartic de la position où les Allemands avaient pris pied, ce matin. Pendant la nuit, les Allemands ont conlre-attatiué sur le MAMELON EST DE SILLA-KERWASEN, dont ils ont réoccupié le sommet. Tout le reste de notre nain dans la direction de Fechl a été maintenu et consolidé.>JO« les succès des alliés dans les dardanelles Le Caire, 6 mai. — Toutes les informa tions des Dardanelles confirment que le débarquement et la marche en avant des Alliés se sont effectués d'une façon splendide. A Sarihair, les hommes 'Sautèrent des chaloupes et gagnèrent la terre avec de l'etiu jusqu'au cou, puis enlevèrent successivement trois hauteurs en chargeant à la baïonnette, parcourant au pas d,e course plus de trois milles. Rien ne pouvait arrêter nos hommes, solides gaillards, qui enlevaient ù la pointe de la baïonnette des Turcs qu'ils lançaient ensuite par-dessus leur tête. L'ennemi s'enfuyait en hurlant de frayeur. Le feu des Turcs fut terrible, mais nos troupes ne fléchirent à aucun moment. Nos pertes furent très élevées ; le plus grand nombre dos blessés le sont toutefois irès légèrement. La conduite des ambulanciers fut héroïque ; les Turcs ont paru prendre les ambulanciers comme point de mire, fauchant les ambulanciers sans 'merci. 11 -est prouvé que les Turcs emploient des balles dum-dum. Les pertes turques doivent être énormes, nos troupes ay'ant fait un véritable massacre de l'ennemi rien que dans les charge» à la baïonnette. iiO'l—-— dementi russe des succès allemands Paris, 6 mai. — L'ambassade de Russie, fait savoir que les communiqués de Berlin et de Vienne relatifs à une grande victoire prétendument remportée sur les Russes en Galicie occidentale ne correspond nullement à la réalité. Los combats engagés dans cette région de succès quelconque, même partiel, obtenu par nos adversaires. -»oc les neutres a la veille d'une decision On mande de Sofia au « Times » que l'on admet en Bulgarie èfre îi la veille de décisions graves. L'opinion incline de plus en plus vers des opérations avec l'Entente. Le u Daily News » apprend d'Athènes, d'une source' particulièrement digne de foi, que si l'Italie renonce à la neutralité, la Grèce la suivra. les etats-unis repoussent une proposition allemande Washington. « mai. — L'ambassadeur des Etats-Unis à Berlin a présenté au gouvernement allemand une note rejetant la proposa- ! tion allemande tendant, à faire fixer -par un tribunal des prises allemand le montant de l'indemnité due pour la perte du vapeur YV. /'. Frye. DOC' la contrebande des armes :\lgesiras,.6 mai. — Le bruit court qù.e des croiseurs surveillant le détroit, ont capturé le vapeur Uiemveni, de Gibraltar, contenant 20,000 cartouches de contrebhride destinées au Maroc. Des arrestations ont élé opérées. LA LEGENDE DÈS FRANCS-TIREURS Un démenti solennel de l'évêque de JSamur aux calomnies allemandes te 22 janvier 1915, le ministre de la guerre de Prusse a transmis au chancelier de l'Empire allemand un mémoire dans lequel l'autorité militaire allemande, tout en admettant que le clergé belge se fût, dans l'ensemble, conduit correctement vis-à-vis des armées d'invasion, persistait ù élever, sans preuves, contre la population civile belge et contre certains membres du clergé belge, en particulier, l'accusation tant de fois répétée d'avoir participé en francs-tireurs aux hostilités. Ce mémoire officiel, soigneusement tenu secret en Belgique, mais répandu à l étranger sous forme de notes d'ambassade (notamment par une note de l'ambassade allemande de Madrid), est parvenu fortuitement et tardivement à la connaissance de l'épiseopat belge. Celui-ci a aussitôt pris des mesures pour arrêter la calomnie. Nous publions ci-dessous la protestation solennelle que Mgr Ileylen, évêque-dé Na-mur, y a apposée, en- date diu 10 avril 191o, pour ce qui concerne son diocèse. Le lecteur sera frappé de l'énergie extraordinaire du langage de l'évêque de Namur. On peut dire sans exagération que jamais calomniateurs n'ont été si courageusement et si complètement démasqués. Mgr Ileylen adresse surtout sa protestation aux consciences droites et il fait un appel partieufièrement émouvant il 1 opinion publique des pays neutres. Pouvons-nous espérer que les journaux , de ces pays, spécialement la presse catholique, se feront un devoir de mettre la pro-testation épiscopale intégralement sous les ! veux de leurs lecteurs. Le nom de .Mgr Ileylen est bien connu des catholiques étrangers. L'évêque de Namur préside depuis quinze ans le comité S international des congrès eucharistiques, et il u dirigé, en cette qualité, outre les réunions -tenues dans les pays alliés, les congrès -de Rome, de Madrid, de Cologne et de .vienne. LeV amitiés qu'il noua dans ces circonstances et l'autorité qu'on lui reconnut unanimement viennent s a jouter à son caractère pour garantir l'impartialité de son témoignage. Espérons que celui-ci trouvera partout l'attention qu'il mérite. Voici, tel qu'il nous pâment, le texte d£ la -.protestation de Mgr Hevlen : Réponse pour le diocèse de Namur (provinces de Namur et de Luxembourg) à ls note du 22 janvier 1915, transmise par le ministre de là guerre de Prusse au chancelier von Bethman-Hoilweg et publiée, er texte flamand, dans le « Nieuwe Rot.ter-damsche Courant « du mardi 23 mars 191Ï (Avondblad B), et dans le « Rheinisch-West Falische Zeitung » du samedi 3 avri 1915, n° 264, sous le litre : » Ein gestolenes Sohriflstûck ». Lu note dont il s'agit est-elle authenti que 1 Sa teneur, la fausseté des allégations qu'elle contient sont de nature à en fairi douter. Toutefois, comme elle a été reproduite sans démenti, par plusieurs journaux, e comme elle accrédite dans le public des jugements erronés, l'intérêt de la vérité réclame impérieusement une réponse, sani plus attendre. I Aux termes de la note, la population ci vile belge,: du -consentement des autorité dont les proclamations l'auraient induite ei erreur, se serait laissée aller, ot cela dan une mesure liés étendue, à des. attaque sournoises, à une guerre populaire illicite Ce fait serait établi par des centaines d témoins entendus sous serment ; il ne se rait d'ailleurs mis en doute sérieùsemen par aucun belge. Conséquemment, les atre cites allemandes ne seraient pas des mons truosités, mais une juste répression de 1 guerre des francs-tireurs. lïii plus d'une circonstance antérieure, des affirmations similaires ont reçu un d( menti formel. Nous trouvant -aujourd'hui semble-t-il, en présence d'une interventio: . officielle de l'autorité allemande, nous r« ■ nouvelons le démenti avec plus de fermet et d'énergie encore. Noué affirmons avec ii tous les habitant de nos villages, sans exception, avec le pei pie belge tout entier, que l'histoire de francs-tireurs belges est une légende, un invention, une calomnie ». 11 est évident que l'armée allemande i foulé le sol belge et opéré l'invasion ave l'idée préconçue qu'elle rencontrerait de-groupes de l'espèce, une réminiscence de 1 guerre de 1870. Mais l'imagination all< . mande ne suffira pas à créer ce qui n'exist pas. 11 n'a jamais existé un seul corps d francs-tireurs en Belgique. C'est tellement certain que nous nhés tons pas à u mettre solennellement l'autc rite allemande au défi de prouver lexi: ! tence d'un seul groupe de francs-tireur; • constitué soit avant, soit après l'invasio - du iéirïtoire ». i On ne connaît même pas de « lait isolé ; de civils ayant tiré sur les troupes, encoi • qu'il n'y aurait pas lieu d'être surpris d'iu faute individuelle. Dans plusieurs de ne villages, la population a élé exterminé parce que, disaient les chefs,, on aurait U un major ou parce qu'une jeune fille aura voulu tuer un officier, etc... « Jamais 3 prétendu coupable n'a élé découvert et d 5 signé nommément. » t Que l'on ne compte donc pas altérer î vérité ù l'aide de ces affirmations général) et clichées, qui ont été d'abord débitée dans nos villages au passage des troupe qui ont ensuite fait le tour de la presse allemande et qui, maintenant encore, s'étalent dans une "littérature allemande de bas-étage, qu'on ne saurait appeler qu'ignoble, illustrée de prétendues scènes de francs-tireurs (1). Il faut citer des faits, donr:er des preuves : quel est le village, quelle est la maison d'où un Belge a tiré sur les soldats ? Quel est le nom du civil belge surpris les armes à la main î Quels sont ces témoins entendus par centaines et sous serment 1 Que l'on organise ensuite, sur ces données, l'enquête qui a élé maintes fois proposée, uhe enquête menée par les délégués belges, aiienyinds et présidée par un nou-tre. . Une enquête unilatérale, lene que la poursuit en ce moment l'autorité allemande, est sans valeur probante. Ses résultais sont récusés d'avance. Elle ne réunit pas les conditions voulues d'impartialité < ,\cs dépositions, sont viciées soit- par l'intimidation, soit par le manque de liberté ; il n'est, mémo pas certain que les dépositions soient fidèlement enregistrées, les témoins devant signer leurs déclarations écrites dans une langue qui leur est étrangère. Le peuple belge, confiant dans, l'absolue vérité el dans la justice ■ de sa cause, rie redoute nullement le résultat d'une enquête sérieuse. En attendant., « il est, et ne cessera de se proclamer innocent ». En ce qui concerne les proclamations du gouvernement, dans lesquelles la partie peu instruite de la population aurait vu un appel à la guerre .populaire générale : il suffit, pour juger du mal fondé des allégations de la note, de relire le texte de ces proclamations, si claires et si honnêtes, qui furent reproduites et affichées par les soins de la plupart des administrations communales. Il est trop naïf, et c'est avoir une opinion vraiment singulière du peuple bel-- ge, de croire qu'il aurait lu dans ces instructions « juste le contraire de ce qu'elles disent ». C'est-, à un autre point, de vue, mal connaître les populations de nos deux provinces, nullement belliqueuses, au caractère très doux et qui, avant, la guerre, ne ressentaient aucun sentiment d'hostilité , ennl.rç l'Allemagne. II Aux termes de la note, serait mensongère toute affirmation concernant les martyres, les outrages et les traitements indignes infligés par les Allemands. A vouloir ainsi u tout nier », l'auteur de la noie se met dans la plus fâcheuse posture. La vérité historique a ses droits. Loin de nous la pensée de vouloir exagérer quoi que ce soit.. Nous ne prétendons pas que toutes les troupes -qui ont passé par nos deux provinces ont commis des crimes : le peuple a donné, maintes fois, à des chefs et ù des troupes, les éloges que méritaient leur modération et leur correction ; mais, à côté de cela, il est certain et de toute notoriété que les troupes allemandes ont commis, dans les provinces de Namur et de Luxembourg, ces crimes divers niés par 'a note. Et il est non moins certain que les troupes les ont commis, non pas en l'un ou l'autre cas isolé, mais d'une manière presque générale ot comme par système. Car, comment considérer comme des actes » individuels » des faits qui se retrouvent presque partout, aux mêmes jours, sur un front de trente lieues ? Légitime défense, répression de francs-tireurs proclame le ministre allemand. 11 a été répondu à cette allégation au 1°. Toutefois, plaçons-nous un moment dans cette hypothèse d'une répression légitime de francs-tireurs (ce qui n'est pas admis, mais supposé) : nous prétendons qu'il résultera de l'examen de chaque cas particulier de destruction d'un village et d'extermination des civils, que le châtiment est tellement hors de proportion avec la faute imputée qu'aucune raison ne pourrait jamais le légitimer. Il en est ainsi des scènes d'Ancienne, de 'famines, de Dinant, de Le fie de Neffe, de Spontin, de Surice, d'Ethe, de Tintigny, de Î-Ioudemont et de bien d'autres lieux, scènes si atroces qu'elles soulèveront un jour la conscience universelle et -seront flétries par la justice allemande elle-même, quand elle en aura une conscience exacte et qu'elle aura recouvré son sang-froid. En outre, toujours dans cette hypothèse d'une répression de francs-tireurs en certains lieux : quel homme civilisé osera justifier chez des soldats les actes suivants : coups et blessures, atrocités de tout genre, procédés barbares et sanguinaires, traitements cruels ou indignes, parfois à l'égard de simples otages ou prisonniers ; achèvement. de blessés, traque aux civils paisibles et sans armes ; pillage à main armée et dans des proportions à peine croyables ; utilisation de prêtres, de jeunes gens, de vieillards, de femmes et d'enfants comme d'un rempart contre les balles et les projectiles ennemis ; imputation â la population civile et répression sanguinaire de faits de guerre légitimement, posés par des soldats belges ou français : fusillades sommaires, sans aucune espèce d'enquête et de jugement régulier ; extermination de familles entières, de villages entiers ; incendies volontaires dans près de deux cents villages des deux provinces, indépendamment des destructions qui sont l'œuvre de la bataille elle-même ; tortures morales ' prolongées infligées aux êtres faibles, et parfois aux populations entières : viols, meurtres de femmes, de jeunes filles, d'en-' fants à la mamelle, etc... Or, ces crimes sont si nombreux qu'il ' s'en présente d'une espèce ou de l'autre, [ souvent de toutes les espèces à 1a. fois, ' dans des centaines de nos villages. 1 Nos populations qui ont vécu ces scènes ■ atroces el en ont' souffert plus qu'on ne ; pourra jamais dire, en ont conservé l'im-; pression d'épouvante et d'horreur que pro- (1) 'Voir : n Lutlich, Krieg und Sieg »,'1914. ij (Berlin, Leipzig, Hermann Ilullger Verlag-s I Maior Viktor con Strantz, « Die Eroberunf i Belgiens » 1911. (Wilhelm Rolcr, Minden in , Westfalcn). voque la barbarie. C'est, disent-elles, uni guerre monstrueuse, faite non aux soldats, mais aux civils désarmés. On a unanime, ment oublié les faits, horribles en eux-mêmes, de la guerre proprement dite, pour ne se rappeler que les souffrances ressenties, au cours de moins d'une semaine, par toute une population désarmée, terrifiée, livrée à la merci de soldats farouches. On a dit (serait-ce vrai ?) que le nombre des civils tués n'est pas loin d'atteindre celui des soldats tombés ù la bataille. Ce qui étonne, c'est qu'il n'y a pas eu pdius de victimes encore. Et on ne saurait qu'admirer l'ingéniosité avec laquelle les habitants de localités comme Dinant, Tamines, Spontin, Houdemont et de très nombreux villages de l'Entre-Sambre-et-Meuse ont échappé à la mesure d'extermination décrétée contre elles . Tous ces faits, des milliers et des milliers de témoins oculaires sont prêts à les affirmer, sous la foi du serment, lorsque sera établie une commission d'enquête régulière.III En" ce • qàri • concerne spécialement l'atti 'tude de l'armée allemande vis-à-vis des prêtres séculiers et des religieux : 1° Le ministre allemand considère comxnfl mensongère toute affirmation concernant les martyres, les outrages ou mauvais, traitements qui leur auraient été infligés ; el •déclare que- jamais un chef ou un soldai allemand n'a..méchamment porté la main sur les biens ou les personnes des ecclésiastiques'.Le gouvernement allemand a été ici induit en -erreur d'une façon inconcevable. Car, voied la vérité. Environ 250 prêtres dos provinces de-Na-i mur et de Luxembourg' ont été fusillés, ou blessés, ou poursuivis de coups de feu, ou mis ara mur pour être fusillés, ou menacés sérieusement et longuement de la mort, ou affligés de traitements indignes et cruels, ou déportés en Allemagne, tous malgré leur complète innocence. De plus, un nombre considérable die pr4 ii'iss 1 "r»_t (.'<11 leurs yrc.rb,)' lènss d'autres ont été dépouillés de leur argent ou totalement pillés, jusqu'à être privés da vêtements, de linges, de literies, de m-e-u-iiles, parfois d^m peu de vin po-uir la messq Nous passons ici sous- silence les voLon faires et regrettables destructions d'églises les sacrilègesi, au nombre de près de cin-çjuante, qui y ont été commis. 2° Le ministre allemand se dit persuad/ que le clergé belge, se faisant le guide di peuple, a fait des efforts pour le ramené au calme et pour le détourner dfas attaques. Il M est donné acte de cette affirmation, 1 qiui ma.rq'Ue un important et singulier re-1 tour en arrière. • Les armées allemandes se sont donn • trompées lorsqu'elles accusaient individuelr ' lement nos prêtres — presque sans excep- ■ tion — d'avoir tiré, d'être francs-tireursi, ! •chefs de francs-tireurs, d'avoir excité la - population, organisé la résistance cies civils, etc.; elles se sont trompées lorsque; ' on araiite 'de ces accusations, elles infli-l. geaient à un très grand nombre des traite ■ ments très diurs, souvent cruels, et qu'elles en tuaient vingt:six, plusieurs avec des raf- ' finements de cruauté. ' 3° Pour établir que les effort® diu clergé ' amentioninés dans la oie n'auraient pas tou< jours été couronnés de succès, on cite le ' cas diu curé de I-Iollange (diocèse de Na-nuur), qui, le 15 août, 1914, se serait plaint ; au génèral-majar Ivûhne de ce que, à son | regret, il ne réussissait pas à détourner ! plusieurs éléments criminels de sa paroisse 1 de tirer siur les Allemands du haut des arbres. On no pourrait faire citation plus malheu. r reuse. ' Qu'on veuille faire appel aux souvenirs 1 personnels du général-major Kuli-ne : lui-; même reconnaîtra qu'à la date du 15 août, J il n'était pas à Hoflange. Il n'y avait, ce jour-là, à Hoilanige, pas un seul soldat alle-' maini 3 Le général-major a séjourné, à une data ' ultérieure, à HôÛange et i-1 a eu, alors, un " court entretien avec le curé de Hollange » ' mais aucune parole n'a été échangée qui 3 ressemble, de près ou de loin, au propos 3 rapporté ci-dessHS. Le curé donne, à ce sujet-, le dlémenli le plus formel. Il exprime le 3 désir qu'il soit confronté avec le générai- - anajor Kiihne au siujet de ces dèclarati-in s. Le propos rapporté est d'autant rlus ; étrange et odieux que las troupes alle-> mandes et leurs chefs ont été très bien reçus " à Hollange, que la population, sans excep-1 tion, s'est comportée d-une manière irrépro-' dhable, au point de n'inspirer la moindre " inqmétudie ni au curé de la paroisse, ni aux ® troupes allemandes. Non seulement on n'a î pas tiré un seul coup de lusil contre les 8 troupes allemandes, mais on n'a même i.as e songé que ta chose fût possible. Il n'y avait K plus une seule arme dans le village : toutes " avaient été proaluble.menit recueillies et ué-s posées à la Maison communale, conformé-' ' ment aiux inslructions du gouvernemeii'l l>elge. e Bien plus, quiconque connaît les habitants " de Hollange, d'un caractère très doux et " très paisible, peut affirmer qu'aucun d'entro 9 eux, eùt-il eu des armes, n'aurait songé à en faire usage. e II existe une autre preuve évidente qu'il ne s'est produit à Hollange aucun acte d'ho® tilité : c'est que ce village est un de ceux '• où il n'y a eu ni une seule maison incendiée, l" ni un seul civil fusillé. Le fait concernant Hollange est donc faux J dans son ensemble et dans ses détails : ;* qu'on juge par là du bien-fondé des conclu-'' sions. , , , 4» Par-ci, par-là, continue la Note, que*> 8 'fines ecclésiastiques belges se seraient ran> 0 gés du côté des francs-lireurs, auraient ptM les armes ou fait do l'espionnage. Nous attendons qu'on cite, à ce sujet, ucs - faits particuliers et qu'em apporte les preux l. vos eulipa.bililé ; niais n-otus mettons au ;- dlèfi l'autorité allemande d'établir le crime, ig soit pour les 26 prêtres tués dans le dio-n eèsie, soit pour les centaines et les eaniaines d'autres- qui ont été accusés d'avoir tiré ou

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Dit item is een uitgave in de reeks Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique behorende tot de categorie Katholieke pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1895 tot 1940.

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