Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

1334 0
24 augustus 1916
close

Waarom wilt u dit item rapporteren?

Opmerkingen

Verzenden
s.n. 1916, 24 Augustus. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Geraadpleegd op 24 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/sj19k47174/
Toon tekst

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

23e ANNFE — Sérfenoaveîle. -H® 655 Jeudi 24 AùM 19W RÉDACTION & ADMINISTRATION 28Ur, me de !» Borna — LE HàVEE TÉLÉPHONE :n«64 BSLOE bureauxT"paris • 33, tu» dtan-Jacques-Rousseau, 33 150» * LONDON OFFICE! 21. PANTON STHEET Leiceste," Square, S. If. Un : rmm ssm: IWWWVWM tO cent, le N° LE XXE SIÈCLE Quotidien belge paraissant au Havre et à Paris ABONNEMENTS Fftnea 2 tr. 60 par mot* * ...... 7 tr. 80 par tv.'mesîM Angleterre.. S «h. 6 d. par mois > .. 7 sh. 6 d. par trimestre Autre* pays. S tr. — par mois » . 8 tr. — par trimestre PUBLICITÉ S'adresser I l'Administration du Journal Les petites annonces sont également reçue* a la Société Boropcescc do Publicité. 10, rue de lu Victoire, Pari», 9îii en a le monopole pour Paris. S cent, au front De la "Croix de bois à la croix de fer Les déchéances du catholicisme allemand stigmatisées par M. Georges Goyau « Celui qui entre dans la Centre doit renoncer aux biens de ce monde » disait jadis Windthorst luttant contre la politique impérialiste et persécutrice de Bismarck. « Après avoir accordé le titre d'Excellence à M. Pierre. Spahn, Guillaume II vient de décerner la croix de fer à M. Mathias Erzberger » annonçaient, il y a deux jours, les journaux d'Outre-Rbin. • De la croix de bois à la croix de fer, c'est bien toute la distance qui sépare le Centre allemand des temps héroïques de la bande de valets du Kaiser que nous voyons s empresser sur tous les grands chemins où il y a quelque banditisme à commettre au profit do l'Allemagne. M. Georges Goyau vient précisément d'étudier de façon Sort intéressante dans la « Revue des Deux Mondes » du 15 août, cette évolution où plutôt ce lamentable ile-chisseme.nl des consciences catholiques allemandes.On sait l'autorité qu'ont value à M. Goyau ses étud-és antérieures sur le catholicisme allemand. Il suffirait de feuilleter les grands journaux et les revues du Centre de ces dix dernières années pour y. voir cent fois louer ta conscience, la méthode, la sûreté de vû-es et de documentation qui distinguent les études du savant historien français sur l'Allemagne religieuse. Rien de plus autorisé par conséquent que le jugement qu'il porte lorsqu'il écrit que ces catholiques dont il a admiré le courage et l'habiMé dans l'épreuve « se sont laissé égarer et diminuer insensiblement par l'usage qu'ils ont fait de leurs succès et par la méthode qu'ils suivaient pour en jouir. » Rien de plus terrible non plus si ce n est l'ensemble des documents que >1. Goyau invoque pour démontrer qu'il y a une véritable cassure entre les fastes de l'ancien Centre et l'histoire lamentable de la souplesse de ses successeurs à l'ertdroit de 1 Empire ôvangélique à qui ils s'asservisefent chaque jour un peu plus dans l'espoir d'éviter ses rigueurs, ** * Le fils de l'Exeellenz Spahn, le professeur Martin Spahn avait-bien résume des avant la guerre cet état d'esprit aÇtuel des catholiques allemands qui doivent d ailleurs à es docteur beaucoup de leur erreur. ^ C'est Spahn, en effet, qui les a dresses 3 î'admiration de toute !'A!leni3-gne moderne, sans on ex clair a tout ce qu; dans cette Allemagne est le fruit proche ou lointain, de la réforme du XVIe ■siècle. « Le Grand Electeur, Bismarck : voilà ses hommes, écrit M. Goyau. C'est dans une collection d- « histoire mondiale par monn^ra-p-mes » édités par une librairie catholique de Mayence qu'il a glorifié le Grand Electeur et c'est à la librairie même de 1' » Association populaire pour l'Allemagne catholique (VolksVerein), ' c'est. dans ce centre de •Munchen-Gladbach où se concerte l'action catholique allemande qu'il a. récemment publié son opuscuie sur le chancelier de fer — aur cet « homme fort qui. sut ouvrir au peuple allemand les portes' des temps nouveaux. » Les conclusions politiques de otite conception historique nous les trouvons dans l'agitation échevelée et dans les doctrines de guerre monstrueuses d'un , Hr*rt>erger dont les plus cyniques divagations sent applaudies avec enthousiasme par t£>us les journaux du Centre. Car tout le Centre est unanime a suivre ses' chefs dans leurs errements e/ rien ne peut l'arrêter sur la pente de. l'a'aime ou il roule. ' i Ne v-"it-il pas dans les pires avertisse-snénte dés motifs de persévérer dans ses erreurs ? A la veille même de cette guerre, un pasteur Brûssau prononçant en Silésie une harangue que nous avons jadis reproduite jci déclarait qu'on allait assister à la lutte du protestantisme allemand contre le catholicisme slave et romain. Ce pasteur ne faisait que répéter ce que, cîepuis 1906, on pouvait lire dans un roman militaire, « L'effondrement de l'Ancien Monde » tire à 150.000 exemplaires et décrivant 1 entrée des Allemands en Belgique 'et la résistance de « la turbulente population belge excitée par des prêtres fanatiques ». Depuis que les hordes du Kaiser ont réalisé dans nos provinces ces anticipations, les écrivains protestants n'ont pas manqué de célébrer avec fougue l'accomplissement des temos nouveaux. Tandis que fumaient encore. les cendres de Loti vain, le pasteur Dietrich Grave écrivait dans îe « Protestan^enblatt » (septembre 19141 que les Allemands ont a remplir une mission historique qui a nom protestantisme.Parallèlement à cet apostolat théologique, une propagande entreprise auprès des soldats avec un catéchisme pangermanisme t'a M. Houston Stewart Chaimôej'iain et à l'arrière avec une apologie des HohenzoJlern dont nous avons signalé ici .même le caractère nettement anti-catholique, s'employait à rendre plus concrète et plus vivante l'équation entre le protestantisme et le. germanisme. Il n'est ipas jusqu'à la Belgique où, de •l'aveu de M. J-ulius Bachem 'rai-même, -on . ne s'efforfce de préparer les voies à un futur Kulturkampï, en présentant l'Uvlenspiegel de Charles De Coster et son apologie de te Réforme comme « une création magistrale provenant des terres allemandes reconqli ses comme une œuvre qni sans réserve combattait dans le cléricalisme l'esprit Wefche. » En janvier 1916 encore, on voit le « Deutsclier Reichsverband »> réclamer l'expulsion féroce de toute la population wallonne francisée et de tout le clergé belge coupable d'avoir excité et aidé contre les troupes allemandes « les manifestations de haine et de brutalité bestiale de lavpopulation belge ». I^a calomnie contresignée oar Guillaume II lui-même dans son fameux télégramme .au président Wilson con-tiinu i.il aussi de' courir malgré tous les démentis; tandis que le ministre de la guerre de la catholique Bavière empechfj.it la diffusion d'un livre du P. Dhur, jésuite allemand, où les calomnies contre les prêtres belges et quelques autres encore, étaient dûment réfutées.**s A ces signes avant-coureurs d'un nouveau kiùturka.mpf, les catholiques allemands n'étaient plus capables d'opposé'-une âme d'airain. Us n'ont en que le plus triste des courages, celui de se décider à une politique de fléchissement, de concessions, de capitulations, suprême ressource pensaient-ils, pour amortir le choc qui s'annonçait.De là ce zèle des catholiques allemands à justifier en face des neutres les déloyautés de la diplomatie impériale ou les cruautés des armées allemandes. De là aussi ce culte hyperbolique de l'empereur qui amène, par exemple, le professeur Pfeis-chifter. éducateur à Fribourg des futurs prêtres badois. à écrire qu'« en cet biéroïque empereur sont merveilleusement personnifiées les forces religieuses d'aide céleste et la foi religieuse dans la divine destination mondiale du peuple allemand. » De là encore. des complaisances et des prévenances inattendues à l'égard de ce protestantisme qui, lui ne parle que de détruire le catholicisme.Pour apprivoiser la Ligue éyangélique, un prêtre de Munich demande dans 1' « All-gemeine Rundschau » qu'on se garde d'une dévotion exagérée pour la Vierge de Lourdes. Un autre, le professeur Sauer de Fri-bourg-en-Brisgau n'hésite pas à justifier pair des motifs militaires les ruines de nos cathédrales tandis que revues et journaux du Centre rivalisent d'énergie avec les feuilles le plus fougueusement pangerma-nistes pour faire l'apologie d'une guerre sous-marine ne s'imposant aucune réserve-Le : « C'est la guerre ! » de la soldatesque impériale devient le principal commandement dss catholiques allemands et pour lui conserver toute sa rigueur, i's n'hésitent pas à laisser de côté l'Evangile pour se concentrer sur certains textes de l'Ancien Testament. - De cet. esprit d'orgueilleuse élection qui •érige 'la morgue nationale en vocation divine, nu-: ne nous 'a peut-être Apporté de térnoi-gasige plus convaincant. et — disons-le — plus cynique que M. Brauns, un des chefs les plus influents du « Yolksverein ». Dans un sermon dont M. Goyau nous cite des extraits, ce prêtre catholique compare nettement l'Allemagne au peuplé d'Isnaël : C'est le créateur et le maître du monde, dit-il, qui a donné aux Allemands dés qualités et des talents spéciaux et qui nous ordonne de pul. luler avec ces talents pour la plus grande gloire de Dieu et le salut de l'humànité. Chaque peuple qui a en lui la force suffisante, qui produit les hommes nécessaires, qui a de hautes vertus morales et des qualités matérielles, a reçu de Dieu une mission comme il advint, pour le peuple d'Israël. Quand la haine et l'envie nous dénient cette mission, nous avons le droit absolu et môme le devoir strict de saisir l'épée. Or il se trouve que 3e peuple pourvu par Dieu d'une telle mission est à 1 étroit dans ses frontières : et de cette autre circonstance, M. Brauns, — toujours du haut de la chaire, — conclut que, pour le mettre plus au-large, des conflits peuvent s'imposer. Du fait de sa mission div-ne et du fait de sa richesse en population, l'Allemagne tient des droits, — droits supérieurs aux anciens pr neipes qui réglaient les rapports des peuples. Il n'a pas été donné à ceux qui ont posé ces principes, explique M. Brauns, de voir le grandiose développement de la culture de peuples d'importance planétaire indépendants et justa-posés, la construction parfaite de l'organisme de l'Etat, l'enchevêtrement et la complexité de toutes ces questions. C'est le résultat de la dernière évolution. Les problèmes économiques et sociaux de l'avenir ne se posent plus comme dans le passé... Si l'on étudie à fond la vie des peuples et des Etats, si l'on recherche les conditions'de leur développement, si l'on' explore les débuts de l'évolution rie la civilisation de l'humanité tout entière ainsi que ses tendances actuelles, on sera ameiné à reconnaître qu'un peuple peut être forcé de recourir aux armes,' même pour un but d'agression. aiin d'épanouir, librement et indépendamment dos autres peuple, la vie à laquelle fl a droit, grâce à la saine fécondité de sa population et à ses aptitudes civilisatrices et morales.Yo'.là où en est le -catholicisme allemand et comme l'écrit .M. Goyau, il n'est vraiment pas exagéré de dire avec Victor Delbos que la doctrine n'est plus dans de tels sermons « qu'un vernis intellectuel dont l'Allemagne recouvre la simple affirmation de sa cupidité et do ses .instincts. » Ces complaisances étranges qui tendent à faire de lia théologie la servante de la politique et d'une politique de proie, ont-elles du moins .obtenu que la « Ligue évangéjique » se relâche de son hostilité '? Il n'y paraît pas car an a ■ pu lire pendant ces derniers m'ois dans les journaux du Centre les pronostics les plus anxieux sur « les luttes qui attendent le cathoixisnne «lîemand après la guerre avec la (plus grande certitude. » Les catholiques allemands en abandonnant ce terrain du droit, de la loyauté et de l'honneur où Ma.llinckrodt se tenait si fièrement et en m/3 reconnaissant plus que le ii vieux droit du poing n'auront réussi qu'à se couvrir, devant toutes les consciences droites, d'un*- honte éternelle qui leur rendra un jour plus amères encore les larmes de l'épreuve." ii Egarés qu'ils sont par l'atmosphère de nationalisme religieux dans laquelle les fait vivre l'Empire évangélique, écrit M. Georges Goyau en terminant son étude de la « Re.vue des Deux-Mondes ». ils ont besoin de réapprendre à l'école de Rome que, sous le règne du Nouveau Testament, aucune des Socore des arrestations et des déportations LE DÉPUTÉ LOUIS FRANCK TRADUIT EN CONSEIL DE GUERRE Le député d'Anvers.Louis Franck a comparu récemment devant un conseil de gueire allemand. Il était mis en prévention pour avoir conseillé à son cocher, ancien soldat, de ne pas se faire inscrire ainsi que l'y obligeaient, les décisions des kommandanturs. L'officier rapporteur a réclamé une peine de huit mois d'emprisonnement, mais le tribunal l'a acquitté. Un autre A rivet-soie bien connu, M. Ger-Hng, a également été traduit en conseil die guerre pour avoir conseillé à des ouvriers de passer en Hollande et pour avoir correspondu avec ses fils <Jui sont au front. Il a été condamné à quinze années de travaux forcés. Un des fils de M. Gerling, sous-làe.Uitenant dans l'armée belge, vient précisément d'être l'objet d'une belle citation à l'ordre du jour de l'armée. On annonce, d'autre part, l'arrestation cto Père Jésuite Schrnitz, connu par dés travaux de géologie, de la résidence de Couvain. L'in-cuipation qui pèse sur lui est d'avoir « stirnuié le patriotisme des jeunes Belges ».. Enfin, des nouvelles reçues en Hollande de Lanaeken, dans le Limbourg, annoncent que les Allemands ont procédé à l'arrestation en masse de tous les Belges de moins de trente ans qui, munis de passeports allemands, se rendaient régulièrement dans les Pays-Bas pour y travailler. Tous.les intéressés se sont Vu confisquer leurs passeports et ont été emmenés à Tongres, où ils ont dû comparaître devant les autorités boches. Aucun d'eux n'est, revenu et l'on suppose que tous ont été déports ëïï Allemagne. L'armée roumaine ELLE DOIT ETRE FORTE DE SGC.CCO HOMMES Le royaume de Roumanie comptant une population -de 7 millions et demi d'habitants et tous ses citoyens étant, aux termes de la loi du 29 mars Ï908, tenus au service obligatoire et. personnel de vingt et-un à attâraniè-six ans, la masse des hommes susceptibles d'être utilisés à un titre quelconque par l'armée doit être voisine' du chiftre de 800.000. Cependant il faut observer que les dispositions légales étant récentes. un certain nombre de ces hommes n'ont pas reçu dans le passé d'instruction militaire En principe, année active et réserve sont destinées à former les corps d'opérations; la milice est chargée dè la défense du pays et de la surveillance des frontières. Mais on sait que, dans l'envergure de la guerre actuelle, ces distinct.ions"sont rapidement abolies. et qu'en réalité tous les hommes en état de combattre sont successivement appelés au renfort des unités en campagne. En 1913 les bataillons actifs et de réserve étaient prévus au nombre de 210. L'infanterie est armée du fusil Mannii-cher à répétition, du calibre 6 m/m 5, avec poignard-baïonnette ; la cavalerie, d'une carabine semblable, du sabre et de la lance. L'artillerie, dont les batteries sont à quatre pièces attelle des canons à tir rapide du calibre de 75 m/m, des obusiers de 105 et de 120 =»/». Bref, on doit admettre que. les cinq corps d'armée du temps de paix étant dédoublé^, la Roumanie est en mesure d'engager en première ligne vingt divisions, représentant un effectif global d'environ 500.000 hommes, appuyés d'une excellente artillerie^'nations chrétiennes ne peut .prétendre à cette sorte d'élection qui fut celle du peuple juif et qu'elles sont toutes les membres d'un même corps, et que le rôle à jouer dans ce corps ne peut être qu'un rôle de membres.» Et M. Georges Goyau conclut que c est seulement en redevenant pleinement catholiques qu'ils se dégageront de cet. immense fatras d'erreurs » nationales », instigatrices de. crimes « patriotiques », auxquelles s'abandonne avec une sorte de délii* la pensse germanique. i Les déviations de l'orgueil et le cynisme des maximes ont isolé le peuple allemand dans la famille humaine ; il s'est rendu comme étranger à cette famille ; et. les révsltes de conscience qu'il a provoquées d'un bout à l'autre du monde ont ratifié cette sorte d'ostracisme qu'à force de jouer au surhomme il semble avoir, tout le premier, décrété contre lui-même. Ce n'est pas en voulant être plus Allemands que le commun des Allemands, ce n'est pas en se faisant les émules des plus extravagants pangermanistes, que les catholiques d'Allemagne aideront à la réintégration de leur peuple dans la famille'humaine, et qu'ils avanceront pour leur peuple l'Heure du pardon. Il faudra du temps, beaucoup de temps, dans l'Ancien Monde et dans le Nouveau, pour que le désarmement des consciences, atrocement froissées par les gestes de l'Allemagne.sue-cède à la démobilisation des années : les catholiques d'Allemagne s'en rendent-ils compte? Prévoient-ils que la civilisation n'oubliera pas facilement'1'attitude criminelle de la « Kultur » î Leur catholicisme,, s'ils veulent bien en prendre nettement conscience et déclarer humblement qu'ils en .ont conscience, peut leur redevenir un lien avec une partie de l'humanité. Mais, pour qu'ils puissent et qu'ils osent se prévaloir de ce lien, il faudra que leurs jugements sur leur propre patrie, et sur les,agissements de cette patrie, s'inspirent désormais de la morale catholique, et non point, de la morale impériale ; îl faudra qu'ils renoncent à chercher à Berlin la science du bien et du mal. » Nos lecteurs voudront bien nous rendre cette.justice que le jugement porté par l'historien le plus autorisé du mouvement catholique allemand s'accorde parfaitement avec tout ce que le « XXe Siècle » a écrit tombant l'attitude crimin'eJiîe des catholiques d'Ou-fre-Rhin depuis le début de cette, guerre. C°tte condamnation restera, on peut en être ='1r 1* verdict de l'histoire impartiale de demain. Ed. LABEY. Le voyage des sociales scaËMYMBelâi One éloquente protestation de M. Emile Vandervelde L'Humanité a publié en tête de son numéro du 23 août une lettre ouverte adressée par M. Emile Vandervelde au Social- | demoliraten de Copenhague et aux organes officiels socialistes de Stockholm et de Christiania pour protster contre le voyage, accompli naguère en Belgique par quelques socialistes scandin-aves sous la conduite d'officiera boches. ' Nous l'avons signalée dans une édition précédante, mais nous tenons à en reproduire ia partie essienitdelte. •M. Vandervelde réfute une fois^ de- plus les calomnies allemandes au sujet de la neutralité beige et répète que c'est l'ii^us-tiice flagrante de l'agression allemande qui a décisJi tous les socialistes belges unanimement à défendre leur pays. u II est une chose, poursuit M. Vandetrekle, que nous ne savions pas, que l'horreur seaie des événements devait, nous apprendre et qui devait mettre de notre côté tous ceux qui ont une conscience : c'est que l'Allemagne, garante de notre neutralité, ne se bornerait, pas à violer- .notre neutralité qu'elle s'acharnerait sur sa victime, qu'elle s'efforcerait, par les pires moyens, de ruiner notre pays, de décimer nos populations, d'anéantir notre indépendance. Nos cemarades de la délégation Scandinave ont-ils pensé à tout- cela lorsqu'ils ont visité la •Belgique ? Ont-ils pris connaissance des documents officiels belges établissant que vingt, mille maisons ont été détruites sans nécessité militaire, que plus de etnq mille civils belges ent été •massacrés, sans avoir commis aucun méfait, sous l'inculpation mensongère d'avoir tiré sur les troupes qui envahissaient leur pays ? Ont-ils lu, dans ce deuxième « Livre gris D belge, les chapitres documentés sur la prise et l'exéeu-tion'd'otages, sur ia déportation des civils, sur le travail forcé au profit de l'ennemi ? Savent-ils que, sur sept millions de Belges restés en Belgique, il y a trois millions et demi d'assistés, qui mourraient de faim et de misère fcf. avec l'aide des Américains et des Alliés, le gouvernement belRS ne dépensait pas 25 millions par mois pointeur venir en aide ? Connaissent-ils enfin le chiffre formidaMe des contributions de guerre qui ont épuisé-et ruiné noire malheureux pays ? Estiment-ils que la neutralité, et, spécialement /la neutralité socialiste, doit ftre à ce point pasaîve qu'elle exclue toute protestation au nom du droit violé'? Ah ! j'entends bien que l'on, n'est pas obligé de nous croire sur parole, que nos accusations doivent être contrôlées, qu'une enquête contradictoire s'impose. Mais cette enquête, la Belgique ne cesse pas et 'ne cessera pas de la réclamer.C'est d'à,bord la commission d'enqu&te instituée par le gouvernement beUje qui propose au gouvernement, allemand de faire contrôler les témoignages qu'elle Invoque par des « neutres » impartiaux. En vain ! Ce sont les évéques belges qui s'adressent à, l'épiscopat d'Allemagne. En vain I Ce sont les socialistes belges et, après eux. nos camarades hollandais van Kol, Vh'ejfen. qui proposent une enquête à N'nske. à Scheidemann. aux socialistes allemands. En vain ! Et c'est dans ces conditions que des citoyens d'un petit pays, qui fut jadis éprouvé comme le nôtre, que des socialistes, des camarades que nous aimons et. que nous estimons auraient, consenti à venir en Belgique, à être les hôtes du gouverneur général, à passer devant nos Mal-sons du Peuple sans y entrer, à parcourir notre pavs, aux côtés des bourreaux, sans prendre contact avec tes vfetimes. sans même recueillir Je témoignage de ces prolétaires admirables qu? mettent, depuis deux ans. leur misère au service de la cause de la liberté et du droit ? Non, je ne puis pas le croire ; je ne veux pas ]e croire : j'aime mieux penser que l'on nous a mal informés et que, s'ils sont venus en Belgique, nos camarades .Scandinaves ont eu la possibilité et la volonté d'écouter aussi la vc.is des nôtre*. Mais s'ils ne l'ont pas fait, ils peuvent le faire, ou d'autres peuvent le faire encore, et c'est avec la ferme ospérance que les droits de' la vérité ne seront pas toujours méconnus qu'en vous priant de publier cette lettre je vous adresse, chers camarades, au nom du prolétariat be'ge condamné au silence, l'expression de nos sentiments fraternels.Emile VANDERVELDE, délégué du Parti ouvrier beige au 15.. P. ï. Après avoir reproduit cette éloquente protestation h laquelle nous applaudissons de tout cœur, VHumanitA signale cette autre protestation d'un socialiste et syndicaliste notoi're, M. Frédi^ric Ni.elsen, qui "écrit dans Le Ribe Stifts Tiden'dc dy, 2 août : î S'il avait été connu que re voyage indigne était la, conséquence d'une invitation officielle, il n'aurait jamais pu avoir lieu. » Le protestataire affirme qu'il se serait fait fort d'obtenir des ouvriers dSannis organisés qu'on répondît aux A'-lcmands : n Ce voyage n'est pas approuvé par la majorité des ouvriers danois organisés, qui jugent qu'ils n'ont rien à voir dans la Belgique tant" qu'elle est opprimée par le commandement prussien et n'aura pas recouvré sa liberté. » La réponse, malheureusement, a été singulièrement différente... La puissance des Alliés effraie l'ennemi - —rqfl—« La « Bremer Buerger Zeitung » écrit : « Nos adversaires ont rassemlsé,' avec le secours du Japon et des Etats-Unis, un matériel formidable, l'Angleterre a fait un effort militaire qui n'est pas dans ses habitudes, l'Italie s'est armée, la population rus.se offre des ressources inépuisables ; :1 n'çst point douteux que nos ennemis disposent de tous les avantages du nombre. » C'est, ce qui constitue la marque originale de la période actuelle : attaquer à la fois de l'ouest et de l'est, nos ennemis l'ont essayé déjà maintes fois, mais jamais ils n'avaient mis sut pied des effectifs comparables, )K La manceuvre de Salonique ■ ——<*4 Le frofat de Macédoine se présente exactement sous la forme d'un arc dont la flèche est le 'Cours du Vardar. Salonique est dans 1 empennage de la flèche et la pointe de celïe-ri est au lac Doiran. L'arc Ira-même est formé de l'ouest à l'est, par le lac d'Os- m? 'a chaîne des monts Karadgova, Afâiiée du Vardar et le lac Doiran, les monts iîeîech, le cours moyen de la. Strouma et le lac Tachyno. Du lac d'Ostrovo à la pointe oraentale du lac Tachyno, il y a environ 200 kilomètres à vol d'oiseau. C'est le pourtour extrême du vaste camp retranché dont tonique ; mais, à s'en tenir aux enseignements de la seconde guerre balkanique (1913), à l'intérêt stratégique et politique des Alliés dans les Balkans et aux opérations tactiques en cours, on peut gager que le général Sarrail portera le gros ' effort au centre de l'arc formé par le front. Lors dte ia seconde guerre balkanique, les , Grecs et Les Serbes, uiiiés contre les Bulgares, menèrent une double attaque contre ceux-ci. Une attaque frontale et une attaque latéral©. Ce fut celle-ci; qui décida du sort de cette courte campagne. Or, cette attaque Ctirle montrant le secteur occidental, le sec!, du. fivnt de Macédoine qui &'étend du la dans la m le paît de Salonique constitue le réduit. Pour ia défensive, ce oamn retranché est j par lui-même d'une puissance 'exceptionnelle. Son secteur oriental, appuyé à la' mer, j paraît invulnérable, car la ligne d'eau de ' ta Strouma, et du lac Tachyno l'orme nu large fossé àfevamt une série de croiapes montagneii^es constituant des bastions' et des courtines. Au delà de ce iossé, vers î'ennémit, s'étend, comme un glacis, ia p-sine de la Strouma où sont bâ>:is Sérès et Demiir-Hissar. Le secteur septentrional et les secteur occidental ou ca.rnp retranché, pour être moins bien partagés que !e secteur oriental au point de vue défensif, n'en sont ras moins redoutables. Tout" ceci soit dit pour dissiper les appréhensions quo> pourraient faire naître la prise d'offensive., 'par l'armée bulgare et îe léger repliement dès ailes alliées qui en a été la suite. Nous gageons fort que les Bulgares ne parviendront, pas plus à forcer la ligne serbe au lac d'Ostrovo (aile gauche) qu'ils ne^ par-vfensdro&t à franchir la Strouma. défendue par les Anglo-Français ,'aile droite). «J * « Il n'est pas possible d'admettre'cfHë''rctat-major bulgare ait commis la faute d'éparpiller toutes ses forces sur tout ce front de 200 kilomètres et qu'il songe à mener des attaques convergentes aux ailes et au cen-| tre. Nous croyons plutôt eue les Bulgares ! | fâtent le front pour reconnaître où se trouve massé le gros des AiSés et pénétrer ainsi leurs intentions. On n'en est encore qu'aux prélkninaires de la bataille, aux heures du matin où les avant-postes prennent contact et tiraillent pour renseigner le commandement et préparer la manœuvre. Nous tfe savons évidemment rien des intentions de l'état-ma-jor de l'armée de Se- KKJTC wwn **£*' «•jf* ""Jjf* "T?" «Jf» "Tf" «wwwwwr mr central et une partie du secleur oriental ; d'Ostrovo a l'embouchure de la Strouma, •i Egée. 'îiî'rj'.o, débouchant de ia vallée du Vardar, iui inerte par las vsKées ds le Bregalnitza fy de ia Slroumilza. Ces variées sont aujourd'hui aux mains des Bulgares çtii occupent, au nord du lac Doiran, le défilé d€ Dcma-Kapou, Vù\è$ et Uch.vb. Ces posr lions doive-n: donc tomber pour que la ma «œuvre par la. Bicgainitza ét .a Si.imitât puisse être renouvelée. L'intérêt stratégique et politique des Alités est de rentrer au plus tôt en Serbie e>i dt tenter de co&per les relations entre les evii pires centraux, d'une part, et ia Bulgarie e la Turquie, d'autre pin t. Une marche • vert te, nord permettra d'etteindre cet, objectif. Les opérations tactiques en cours, bier qu'elles soient fragfn ent aires et, pwrtanî, peu significatives, incitent cepéndKnt ; croire que le général Sarrail, reptetut lei ailes jusqu'aux fortes positions* qui le: épaulent (lac d'Ostrovo cf. cours de i. . Stiouma), poussera de i'a.vajrt. jusqu'à I< conquête complète des monts fieî^ch'o.t de monte Karadgova qui flanquent à. "est et j l'ouest l'entrée du défilé de Deioix-Kapoi où coule le Vardar. Ces monts conquis, 1< général Sarrail aura en sa posse.:%on ](>„■ deux montants de ia porte du dafife L-porte tombera, dès îors, au premier couj d'épaule. * * M L'armée du général Sarrail est bigarré» Effie compte des Français, des Anglais, de! Serbes, des Russes, des Italiens. î> contin gent "français est formé de troupes métropo litanies et de troupes coton,iules (légioi étrangère, Algériens, Marocains. Anna mites. Malgaches, Sénégalais). Mais toute! ces troupes, encore qu'elles aient dû vivn sous un soleil de feu et sur un sol ingrat sont superbes et riches en puissance d< cl1" ' Paul GROKAERT. '*¥£«• wpn mm*» hwj i raque ermr nrmt mi w-.rm «un . ___ v ? » G e » R » a 7.a n G a o « s e 9 a « ïi Le « châtiment » de Louvain raconté aux petits allemands \A VWVWWWWVtV UN MONUMENT DE Mil L'éditeur Ostoar Eufôtz, de Lissa, en Prusse, a assumé la tâche patriotique de publier une histoire d'ensemble de la guerre mondiale à l'intention des écoliers de l'empire allemand. Cela s'intitule : « Dar Weltkrieg, eine Sammlunrj belehrender JugendscKriften von Eimst Niederhausen ». Ce herr Ems-t Niederliausen nous est présenté par son éditeur diaais ces termes élo-gieux : « L'auteur du « W'eltkrj^ » est une personnalité connue en matière d'éducation... Appelé pendant lu guerre au service de l'instruction çii'j-taire des jeunes gens, — il est « Oberleutnant dans ùn'corps de cadets, — il a su dépeindre le événements d'une,façon si simple et avec un . profond enthousiasme que la jeunesse peut. en avoir une complète intelligence.'.. Dans la disposition et le choix de la matière, dans le ton. dans la représentation des événements, il se montre de nouveau un pédagogue et un arui dè la jeunesse plein d'expérience. Un patriote au cœur chaud a fait un beau cadeau à la jeunesse allemande... » Un joli cadeaus en effet, .comme nous ! montre, dans la Revue hebdomadaire d 19 août, M. Alexandre Masseron en anal,-sant la partie de ce volume où- l'obar'eu nant-pédagogue a raconte l'invasion de la Belgique et ce qu'il appelle le « Châtiment -> de .Louvain : M. Çmst Niedeihausen traite l'histoire A wmwwviwH 50NGE ET DE CYS1SHE en philosophe. Sa. philosophie est. simple mais d'une simplicité majestueuse : il y « les Allemands, et il y a ies Belges ; ies À$e {nands sont vertueux et.forts',• tes Belge: sont méchants et faibles. Leur lutte ast'ux symb?!e : c'est l'éternel- combat éa Bien e du. .VI al. Et pour étabî-ir son triomphe défi nit.iJF, qu'attend le monde angoissé, le Bieî doit,, en usant de toutès ses "forces, châtie': le Mal sans pitié et l'extirper de la terre. LE PROLOGUE Le chapitre commence sur un ton emptia tique : « Sans trêve marchaient tes massa dte l'année ai'-iemande, entrant en Belgique régimen.t sur régiment. Aux puissante! i. as ses de troupes succédaient les troupe! -j'appui... Si des troupes, quittaient tèat •JSte, d'autres aussitôt les remplauçafeit i^a terre d'Allemagne paraissait aux Belget iitfe inépuisable en deiênseurs. » Au spectacle de ces forces bienfaisante! s'accrut la haine d'une population ameutée Dans les ombres de La nuit se préparèren do sinistres^ embûches. Dissimulés denrièr* 'es arbres bu dans les fossés, les Be.ge; 'iraient sur les troupes allemandes. Il; aient même pendant leur sommeil les sol - ts, fatigués qui étaient couchés da.ns Je! isons des paysans et des bourgeois. I.< . igandbge sévissait. Souvent, o"éfevi.nnt ■tables les plus en vue du pays qui'orga ■lisaient les embuscades e! qui les dir-i -icaiont. 11 re s'agissait nullement, d'actes individuels commis sous l'empire de la co 1ère, mais de l'exécution d'un P'fa soigneu seméni préparé à •!'avance. Des brèchas

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
Dit item is een uitgave in de reeks Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique behorende tot de categorie Katholieke pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1895 tot 1940.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Toevoegen aan collectie

Locatie

Onderwerpen

Periodes