L'indépendance belge

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s.n. 1916, 21 Maart. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 04 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/rj48p5wc33/
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L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UN! : ONE PENNY BELGE. CONTINENT: Î5 CENTIMES (HOLLANDE J 6 CENTS.) il. place deala bourse. LONDRES, MARDI 21 MARS 1916. abonnements; Î6 mois 17 liiLLmil [ Conservation par LE Progrès. TELEPHONE: CITY 3960. TELEPH.: {233.75. * 1t an, 32 shillings. » LA SITUATION. Mardi, midi. Fidèles à leur nouvelle tactique, qui consiste à procéder par assauts spôra-diques, les Allemands ont livré dans le secteur de Verdun deux attaques, l'une sur la rive droite, l'autre sur la rive gauche de la Meuse. La première, visant îa Côte du Poivre, s'est déclanchée dans la nuit de dimanche à lundi et, bien qu'elle eût été précédée par un violent bombardement, elle a échoué complètement.La seconde, dirigée contre les positions y'Àvocourt-Malancourt et exécutée par une division ennemie ramenée d'un autre point du front, était particulièrement violente. Elle s'accompagnait de jets de flammes et avait été précédée d'un bombardement de plusieurs heures par l'artillerie lourde. Elle n'eut d'autre succès que de permettre à l'ennemi de progresser légèrement sur un point du front d'attaque dans la partie orientale du Bois de Ma-lancourt.Dans les secteurs adjacents du nord-ouest et de l'est, c'est-à-dire en Argonne et dans la Woevre, l'artillerie a été très Bctive. Du côté de la Haute-Chevauchée un obus français a éyentré des réservoirs à jaz allemands et toute la contrée fut, o 7 de ce fait-, envahie par des nuages épais de vapeurs sulfureuses qui ont dû faire de nombreuses victimes dans les tranchées ennemies. Le communiqué allemand insiste beaucoup sur de prétendues attaques françaises dans les environs du fort de Douau-monfc et du village de Vaux, que Paris ne mentionne pas et dont le communiqué semi-officiel fera probablement justice. Nous croyons avec le "Petit Parisien" que les Allemands continuent la lutte autour de Verdun sous la pression de J'oni'ùon .publique, qui réclamé la victoire promise, et nous pensons que nos ennemis espèrent, en étendent petit à I petit la lutte à droite et à gauche, faire rentrer dans l'oubli, insensiblement, une entreprise coûteuse qui a porté au prestige militaire allemand le coup le plus sensible qu'il ait eu à supporter depuis le début de la guerre. On continue de signaler une certaine activité du côté de Loos et d'Ypres, mais c'est sur le littoral belge que 1a journée d hier a été particulièrement mouvementée.\ ers quatre heures du matin une escadre aérienne composée cîe 65 appareils, dont 15 avions de combat, et comprenant des aviateurs français, britanniques et belges, a attaqué les hangars du oentre d aviation allemand établi à Zeebrugge, ainsi que l'aérodrome de Houttave ( ?), snr lesquels plusieurs tonnes d'explosifs ont été lancées avec un complet suecès. Tous les aviateurs sont rentrés sains et saufs, l'exception d'un officier belge, <jui a été sérieusement blessé. Le bombardement aérien a été suivi, s'il faut en croire le "Telegraaf" d'Amsterdam, d'un bombardement naval qui, selon notre confrère hollandais, se serait prolongé jusqu'après midi. Vu l'absence de toute confirmation officielle dè ce second bombardement, il est prudent de « accepter cette version que sous les re;erves d'usage. Eu tout état de cause, le raid sur Zeebrugge—le sixième depuis que les Allemands occupent le littoral belge—consti-ue, quant au nombre des appareils qui y participèrent, le plus important qui ?u effectué jusqu'à ce jour. La rneil-eu,e 1épouse aux fréquentes incursions uea dateurs allemands sur territoire britannique est évidemment de les attaquer chez eux et de détruire les oiseaux de proie dans leur nid. Au point dé vue militaire général, l'attaque de Zeebrugge est très importante. Les Allemands, depuis qu'ils y sont installés, ont construit des ouvrages de défense formidables, y ont établi un centre d'aviation, une base pour leurs sous-marins et un poste d'observation d'où, au moyen de ballons captifs qui s'élèvent jusqu'à plus de 2,000 mètres, ils explorent le ciel et la mer tant qu'il fait jour. Il y avait «Jonc de multiples raisons pour nos aviateurs de détruire les installations de l'ennemi sur ce poinl. Nôs alliés russes commencent, eux aussi, à manifester une activité nouvelle tant au nord qu'au sud de leur immense front. Les troupes du général Ivanoff, qui n'avaient plus progressé sur le Dniester depuis leur occupation d'Us-ziezka et leur passage du fleuve, viennent d'enlever d'assaut des tranchées et une tête de pont à l'est du village de Micha-lezi (à cinq kilomètres environ au nord-ouest d'XJêziezka) pendant que dans la région de Dvinsk nos Alliés ont enlevé de haute lutte le village de Valiksieselo (à l'est de 1a ville de Tveritch). Dans la région lacustre, les troupes russes ont également, progressé, et c'est sans doute à ces combats que se référaient les pertes signalées par le bulletin allemand auquel uous avons fait allusion déjà. Le dernier communiqué de Berlin y revient et signale que, malgré les lourdes pertes de la veille, les Russes ont renouvelé leurs attaques avec des forces importantes des deux côtés de la Postawy et entre les lacs de Narotch et de Wisniew. "Toutes ces attaques," dit Berlin, "furent repoussées et nous expulsâmes l'ennemi des positions qu'il avait occupées la veille en avant de notre front." Voilà bien des circonlocutions pour avouer un succès russe qu'on avait eu soin d'ignorer dans le communiqué précédent ! Les Turcs, pressés au-sud, à l'ouest et au nord par les armées du grand-duc Nicolas, essayent d'arrêter leur marche victorieuse sur Trébizonde. Mais tant sur le littoral qu'au nord-ouest- d'Erzeroum les forces turques ont été obligées de céder, et l'avance de nos Alliés va reprendre dès maintenant aussi rapide qu'il y a trois semaines. Le général Cadorna, généralissime des armées italiennes vient d'arriver à Paris pour assister aux conférences inter-al-liées en vue desquelles les représentants des autres années alliées sont déjà réunis. Le généralissime italien a été l'objet d'une réception enthousiaste et les journaux se promettent de sa visite d'excellents résultats. Lés incidents du Mexique sont suivis avec passion aux Etats-Unis. Les troupes américaines qui, sous le commandement du général Persliing, se sont lancées à la poursuite de Villa se trouvent à près de deux cents kilomètres au-delà de la frontière et on semble espérer, avec l'aide des troupes du général Carranza, cerner le fameux général et ses partisans. Cependant des voix se font entendre qui mettent en garde contre un optimisme prématuré. On fait remarquer qu'en s'a-vançant si loin sur territoire mexicain, le général Pershing risque d'être cerné lui-même. Surtout, si Carranza et Villa agissaient de concert. Le gouvernement britannique est sur le point, annonce l'Associated Pre3s de New-York, d'interdire complètement l'importation d'une série d'articles considérés comme articles de luxe. CEUX QUI NE SERONT PAS LÀ ! Le ministre Julien Davignon.—Le sénateur Nestor Catteau. Le citoyen Laurent Vandersmissen. , n°US causent une particulière na ame, ces décès que l'on nous annonce Jl' -^ais 1 entourage de chacun d n°u» des jeunes gens auront dispart luand nous rentrerons au pays. Beau WlP 'ont morts, d'autres mourront en i°re,P0ur la défense de la patrie. Ceux 11 auront pas eu leur part d'existeneé e^" grand'pitié que soient fauché; UX ■' ^ esP°irs d'avenir; leur sou 11 "n moins demeurera nimbé d' gloire. I d'' 1uaûd nous apprenons la frioi" [ 0^ °U notoires avec les I jo " JU5 comPti°lls nous retrouver ut I qui Pa^s' c'e9t un peu de la patri< I Ho -Va ^evan^ V® nous ayons pi 'aire restituer par les bandit; - qui nous l'ont prise. Quelle amertume d ? songer que ces compatriotes ne seron i plus là quand nous rentrerons, et qu 1 rien n'aura compensé pour etix les soui - frances vent.i-es de l'invasion. Coup sur coup les journaux cîe ce - derniers jours ont porté à notre connais , sauoe la mort de M. le sénateur Catteau 5 celle du citoyen Laurent Vandersmïssen - celle enfin do M. le ministre Davignon. Ce dernier n'a pu revoir avant et mourir le sol sacré ; les deux premier , ont gardé jusqu'au dernier instant l'ot session de la botte allemande qu'ils 1 entendaient sonner depuis dix-huit mois > M. Julien Davignon était un liomm i affable, simple et bon. Il ne paraissai s pas devoir être ilans sa destinée de rece voir un jour le document le plus tragique cîe notre histoire nationale, l'ultimatum allemand du 2 août 1914. M. ■ Davignon était un fort honnête homme, et son nom n'était pas indigne de figurer au bas'de la fière réponse qui fut faite 1 pour la Belgique à cet ultimatum. Depuis avant la guerre, l'état de santé ; de M. Davignon était précaire. En juil-t let 1915, M. le baron Beyens fut chargé ; de le remplacer par intérim comme mi-1 nistre des affaires étrangères. Récem-! ment, M. Beyens était devenu le titulaire | du département, tandis que l'on songeait à confier à M. Davignon, resté membre du conseil des ministres, les fonctions d'inspecteur "des formations sanitaires belges de l'arrière." On attendait pour ; cela qu'il eût rétabli à Nice sa propre santé. I La sympathie dont jouissait M. Davignon empêcha toute protestation. Le reproche qu'on aurait pu formuler — et qui, sans doute, aurait dû l'être, car les considérations personnelles devraient être de peu de poids et ce moment — se serait d'ailleurs adressé à d'autres que lui : était-il raisonnable de laisser indé-\ finiment vacant un poste que l'on jugeait nécessaire de Créer, et- qui, selon moi, est ; de grande importance? Ce qu'on appelle [ dans le jargon administratif "les forma-^ tions sanitaires de l'arrière" comprend ' en effet, si je ne me tromj^e, non seule-J ment tout ce qui concerne les hôpitaux et ambulances militaires et les maisons de convalescence, mais aussi tout ce qui touche à la situation des soldats devenus 5 inaptes au service militaire. Souhaitons que le nouveau ministre du service de san. « ne doive pas commencer par soigner la sienne avant de s'occuper cîe celle des autres ; souhaitons aussi qu il ait les qualités defcœur que possédait M. Julien Davignon. 3 Plus direcfcem'-nt; que celle de notre anoien ministre , e affaires étrangères, la mort dè M. i\cv or Catteau', "peut être, 1 raconte-t-on, rattachée aux événements dont souffre notre patrie. L'honorable sénateur était président du conseil dés ' Hospices de Bruxelles. Comme tel il se 1 trouva en conflit avec l'autorité alle-' mande. Les émotions l'ont tué. Et la ■ population bruxelloise, manifestant à la 1 fois sa reconnaissance pour l'un de ses ' administrateurs communaux qui avait ' tenu tête à l'occupant, et sa haine à l'é-: gard de celui-ci, a fait à M. Nestor Catteau d'émouvantes et grandioses funé- 3 railles. 5 # * 5 De même que M. le ministre d'Etat . Louis Huysmans, mort au Havre il y a - quelques mois, M. Julien Davignon et . M. Nestor Catteau côtoyaient la vieil-. lesse. Mais Laurent Vandersmissen était dans la force de l'âge. Il avait 42 ans , et semblait jouir d'une santé robuste. , J'ai peine à me figurer que je ne reverrai . plus ce brave ami. L Vandersmissen était un "manuel." Il , était de ces ouvriers d'intelligence supérieure qui pourraient, s'ils voulaient, , utiliser leurs capacités à leur profit per-, sonnel, s'évader de leur classe et s'enrichir peut-être, mais qui demeurent fidèles à leurs origines et consacrent leurs forces et leurs talents à organiser leurs camarades de travail. Laurent Vandersmissen était l'une ■ des plus nobles figures du prolétariat t belge. C'était un administrateur de premier ordre. Après avoir été secrétaire de , la Fédération des Travailleurs du Bois, , il était devenu secrétaire général cîu Parti Ouvrier belge. Il remplissait-,ce% importantes fonctions avec le dévouement le plus admirable. Quand on ne le trouvait pas à la Maison du Peuple, c'est qu'il était en route pour la propagande ou pour aplanir les difficultés survenues au sein d'un groupe en quelque coin du pays. Un jour que nous revenions d'une conférence électorale donnée dans le Tournaisis, il me fit le compte- des dimanches qu'il avait- pu consacrer à sa femme depuis plus de dix ans qu'il était marié. Le nombre en était infime. Il ïe constatait avec mélancolie, car il adorait sa femme et ses enfants. Quand j'allais ' le voir à son bureau pour quelque affaire du Parti, j'y trouvais parfois l'un de ses fils; le gamin accomplissait gravement une besogne facile que lui avait confiée son père ; et Vandersmissen goûtait ainsi la joie familiale d'avoir auprès de lui l'un de ses enfants. Il était si souvent loin d'eux ! Vandersmissen j avait été le principal organisateur de la grève générale de 1912 pour le suffrage universel. Il disparaît sans avôir vu les prolétaires belges obtenir enfin cette égalité politique que nul ne pourrait plus désormais leur refuser dans un pays qu'ils ont héroïquement défendu et dont l'honneur fut payé et se paye encore de leur sang. Laurent Vandersmissen était un Flamand. Mais sa bienv . .75 et-sa coedia.- Iité, son ardeur socialiste et sa sincérité lui valaient non pas seulement la fraternelle camaraderie,-, mais la profonde amitié de tous les militants du parti, même en Wallonie. Depuis la guerre, une fois je l'avais revu. Peut-être n'étions-nous pas entièrement d'accord sur une question: celle cîe savoir si les députés sans mandat communal avaient bien fait de suivre le gouvernement en exil pour remplir à ses côtés un mandat dont ils étaient- destitués de fait et de droit en pays occupé. En jJi'ésence J'un de l'autre, nous 11e songeâmes même pas à la discuter. Et je me rappelle^yec émotion sa longue poignée de main' et ses propos affectueux quand le moment frit venu,de nous quitter. En ce temps affreux, l'on sait moins que jamais si l'on reverra l'ami dont on se. sépare. C'est par une dépêche, parue dans 1' "Humanité," que j'ai kppris le mort de Laurent Vandersmissen. En - pensée j'ai suivi son cercueil parmi la foule des camarades pour qui, là-bas, il avait organisé le ravitaillement, comme il avait autrefois organisé leur effort en vue de conquérir le suffrage universel. Vandersmissen était un des hommes sur qui le Parti ouvi'ier belge comptait le plus. Pour le prolétariat, pour sa fa.-mille, pour ses amis, pour lui-meme, il • s'en est allé trop tôt. Mais les batailles continuent. Sachons donc reprendre à notre compte le mot sur lequel se termine l'un des romans de Zola : des peir.tres, des écrivains, des sculpteurs viennent de conduire eu terre . l'un des leurs, auquel la vie n'avait point souri et qui laissait comme inachevés son rêve d'art et le destin qu'il s'était proposé. A ce sujet, ses amis venaient de philosopher tristement. Et pourtant, au moment de ae quitter très naturellement , cette simple narole leur monte aux lèvres : Allons travailler ! EMILE ROYER, Député de Tournai-Ath. ÉLOGE FUNÈBRE. Discours prononcé par M. le baron Beyens à Nice, aux funérailles de M. Davignon, ancien ministre des affaires étrangères, membre du conseil des ministres. Par dévouement. Le membre éminent du gouvernement belge auquel nous venons rendre aujour d'hui un dernier et solennel hommage, ne s'attendait pas à jouer un rôle écrasant aux heures les plus tragiques de l'existence de la Belgique, quand il succéda, en 1907, au baron de Favereau à la tête du ministère des affaires étrangères.Il avait ae<"epfcc Joarc> tiV^rpar dévouement à son pays, sur le conseil -de son ami le comte de Mérode. A peine était-il entré en fonctions que les difficultés surgirent. Ce fut d'abord la laborieuse Conférenoe de La Haye, à laquelle, sous sa direction, ltes délégués belges prirent une part importante. Puis vint immédiatement après l'annexion du Congo à la Belgique, l'acte le plus considérable accompli depuis la fondation du royaume, qui ouvrait à l'activité et à l'esprit d'entreprise des Belges un champ d'action pour ainsi dire illimité. Julien Davignon eut à préparer et à négocier les accords diplomatiques indispensables à la reconnaissance par les Puissances de notre prise de possession de cet empire colonial. La négociation était difficile autant que délicate, et l'on sait comment elle fut bien engagée et bien menée par notre ministre des affaires étrangères. Après la mort de Léopold II, Julien Davignon eut l'honneur de faire partie du premier cabinet investi de la confiance du roi Albert et continua de diriger avec la même distinction la politique extérieure de la Belgique. La vision du danger. Une courte accalmie dans la situation européenne signala les débuts du nouveau règne. Après les visites du Roi et de la Reine aux cours étrangères, suivie de la venue à Bruxelles des souverains allemands, gage d'une amitié qui devait être si trompeuse, éclata la crise marocaine d'Agadir. Elle ouvrit les yeux de bien des Belges sur les dangers que courait la neutralité de leur pays en cas cîe guerre européenne. Ses dangers, Julien Davignon fut un des premiers à les aper cevoir, avec ce clair jugement qui était une des qualités principales de son esprit, et il m'en a souvent entretenu dans les conversations qu'il eut avec moi. Les conflits balkaniques, précurseurs d'une conflagration générale, achevèrent de l'éclairer. Aussi, quand1,, au mépris des engagements les plus sacrés, le gouvernement belge reçut brusquement l'odieux ultimatum allemand, notre ministre des affaires étrangères était-il prêt à assumer en face de l'Allemagne, avec une dignité, avec une noblesse et un courage dont nous avons tous été fiers, le rôle périlleux de porte-parole de son pays. On sait quelle digne et simple réponse Julien Davignon opposa aux sommations du ministre de l'Empereur Le signataire de cette réponse, approuvée par le conseil de la Couronne, fut ce jour-là l'interprète éloquent du sentiment national. Et il le fut même après la chute de Liège, en repoussant, comme il le fit, d'accord avec ses collègues, les insidieuses propositions de nos ennemis. C'est là une attitude que la postérité n'oubliera pas, quand elle évoquera l'image de Julien Davignon. Dirai-je, d'autre part, que son urbanité, sa courtoisie, sa bienveillance naturelles rendirent particulièrement- profitables pour le pays les relations qu'il était chargé d'entretenir avec les représentants des gouvernements étrangers ? Personne n'occupa plus dignement que lui l'hôtel de la rue de la Loi, où il fut secondé pa£ la grâce charmante de Mme Davignon et de ses filles. Patriotique angoisse. C'est pendant le: siège d'Anvers que notre regretté collègue sentit la première atteinte du mal qui devait l'emporter dix-huit mois plus tard. Nul doute que les patriotiques angoisses qu'il éprouva alors, la douleur affreuse de voir sa patrie bien-aimée livrée comme une proie aux envahisseurs, nkint hâté l'éclosion de la maladie et abrégé sa vie. Sa santé avait paru se raffermir durant son séjour au Havre, dans la chaude hospitalité qu'offre aux ministres belges exilés l'amitié de la France et du gouvernement de la République. Obligé cependant, pour ménager ses forces, de se décharger du fardeau qu'il avait si noblement porté aux moments les plus critiques de notre histoire, il s'était voué avec une ardeur nouvelle à la tâche qui lui avait été réservée dans l'inspection et l'organisation de nos services sanitaires, quand la mort est venue le terrasser brusquement. Julien Davignon a été, lui aussi, une victime de la guerre et de l'inexpiable agression de l'Allemagne, une victime tombée sur le champ de bataille du devoir. Il n'a pas eu la suprême consolation de revoir sa chère Belgique, cette terre promise, vers laquelle sont tendus tous nos regards, toutes nos espérances, toutes les fibres de nos coeurs. Il n'a pu reposer une dernière fois sa vue sur son beau pays de Liège, le premier envahi, ni sur son domaine familial qu'il aimait tant. Il a dû renoncer à cet immense bonheur et il s'est incliné devant la volonté divine, avec la soumission d'un chrétien fervent. Pieuse reconnaissance. Appelé à lui succéder comme collaborateur et commé ami dam le poste 'où il a su toujours faire honneur à la Belgique, je m'acquitte envers lui d'un devoir de pieuse reconnaissance en lui apportant le tribut des regrets profonds et l'hommage de la sincère douleur de son ancien département. Tous les membres de ce département et moi-même, depuis les fonctionnaires les plus élevés en grade jusqu'aux modestes employés, ont senti les effets de sa bonté et de sa sollicitude. Sous sa paternelle direction ils ont été heureux, certains de trouver toujours en lui le chef le plus juste et le plus indulgent. Puisse cette àffectidS unanime, en se mêlant à celle de son admirable compagne et de ses enfants, contribuer à en adoucir un peu l'amertume. Quant aux membres du gouvernement du Roi, ils pleurent en Julien Davignou le collègue le plus dévoué et le plus sûr. Le chef cîu cabinet belge, de ce cabinet qui s'honore, à côté de son grand Souverain et de sa vaillante armée, de personnifier la résistance nationale, M. de Broqueville., forcé à son grand regret, par une indisposition, cîe renoncer à, venir saluer une dernière fois la dé - • pouille mortelle de son ami des bons, et mauvais jours, m'a chargé de lui dire au nom de tous un suprême adieu. Au nom des membres cîu gouvernement belge, au nom de vos anciens subordonnés qui conserveront fidèlement votre souvenir, adieu, mon cher Davignon, adieu 1 »7è»o année. INoï 69

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Londres van 1914 tot 1918.

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