L'indépendance belge

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s.n. 1916, 18 Juli. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 26 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/rx9377744n/
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K7éme aimée» • No 168 L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI: ONE PENNY CONTINENT: 15 CENTIMES (HOLLANDE : 5 CENTS) administration et redaction : œttdor house. tudor st., lonbon, e.c. TELEPHONE : CITY 3960. bureau a paris : 11. place de la bourse. TELEPH,)!^ ^ MARDI 18 JUILLET 1916. En vente à Londres à 3 h. le lundi 17 juillet. (3 mois, 9 shillings. abonnements : j 6 mois. 17 shillings. conservatiow par le progrès. ( 1 an, 32 shillings. LA SITUATION. .lundi, midi. Lentement, mais sûrement, l'offensive ^britannique en Picardie progresse. A toeine installés dans les deuxièmes lignes allemandes conquises vendredi, les trouves du général Sir Douglas Haig ont entamé la troisième ligne de l'ennemi qui, ■•dans le Bois des Foureaux, fut même, un Îiioment, pénétrée par nos vaillants Allés. Mais ceux-ci ne s'étaient avancés fi Soin que pour permettre à leurs compagnons de lutte de consolider les positions de sèconde ligne dans lesquelles ils venaient de s'installer et qu'il s'agissait d'organiser en vue d'un retour offensif de l'ennemi. Une fois cet objectif atteint, ils ont etc ramenés en arrière. Néanmoins, les troupes britanniques ont étendu, à droite et à gauche de Lon-gueval, leurs gains précédents. Au nord de Bazentin, elles sont arrivées jusqu'aux premières maisons de Pozières, tandis qu'au nord du Bois de3 Trônes ■elles ne sont qu'à quelques centaines de mètres de Guillemont, au nord-ouest de Combles. Le Bois de Delville, au nord de Longueval, est entièrement aux mains de nos Alliés qui, une fois en possession du Bois des Foureaux, occuperont un terrain qui domine les positions ennemies. Autour de Fiers et de Lesbœuf, qui constitueront les prochaines étapes dans ce secteur, le pays est moins accidenté et moins boisé, et déjà, autour du Bois des Foureaux, la cavalerie (dragons de la Garde et cavalerie indienne) a pu, pour la première fois depuis septembre 1914, intervenir utilement. Cet iépisode est significatif, autant que la capture de neuf canons de gros calibre, car il donne une idée de l'importance des progrès accomplis. Il y a lieu d'ajouter qu'au cours de leur avance, les troupes britanniques ont augmenté de 2,000 le nombre de leurs prisonniers, qui atteint, maintenant le total respectable de 10,000 ! Sur l'autre rive de la Somme, les Allemands, profitant" du brouillard, sont parvenus à se glisser le long du canal et, prenant par surprise les détachements français, à s'installer dans les positions de Biaches ef> de la Maisonnette. Toutefois, leur séjour n'y fut pas de longue durée, et une contre-attaque française regagna presqu'immédiate ment le terrain perdu momentanément. Les communiqués allemands, ne pouvant nier les progrès britanniques, essayent de consoler le public eu exagérant les pertes ennemies. Les critiques mili- faires s'efforcent également d'amoindrir 'effet moral que produit l'avance des Alliés en Picardie. Le major Moraht affirme que la France est à peu près .épuisée et que la Russie sera bientôt rédtuite ià une nouvelle et longue période d'inactivité "pendant laquelle •l'idée de la paix prendra corps." Quant aux forces militaires britanniques qu'il y a quelques jours encore il j*ie traitait qu'avec mépris, mais dont, «aujourd'hui, il ne peut plus nier la puissance combative, il les1 accuse de manquer [de volonté- et les dit incapables de faire l'effort néoessaire pour vaincre par lesurs propres moyens. Il s'attend à ce que, au Moment propice, comme à Gallipoli, la «Grande-Bretagne ne songe qu'à sauver une grande partie de ses forces du théâtre de la lutte" ! Ce sont là des injures gratuites et qui ne font guère crédit à la réputation du critique allemand, lequel nous avait habitués à plus d'objectivité et de pondération. Ses appréciations actuelles sont destinees surtout a remonter le moral de ses lecteurs et ne représentent certainement pas le fond de sa pensée. Celle-ci est trahie par l'attente qu'il exprime aujourd'hui, de voir bientôt une attaque allemande mettre fin à l'offensive des Alliés sur la Somme. Le major semble oublier qu'en fait d'épuisement, l'Allemagne est au moins aussi avancée que la France, sinon elle ne convoquerait pas, comme on l'annonce aujourd'hui, les hommes de 47 ans. Certes, la France, bouclier de la jeune armée britannique qui se constituait, a perdu beaucoup de ses enfants, mais elle a heureusement de loyaux alliés qui sont prêts à lui servir de bouclier à son tour le jour où il le faudra, et il convient, à ce sujet, de signaler l'apparition, sur le front de Champagne, des premiers détachements de l'armée russe débarquée il y a quelques semaines à Marseille. C'est là, pour nos amis les Français, un précieux appoint, qui leur permettra de tenir tête, plus facilement, aux assauts allemands devant Verdun. Sur ce théâtre, l'ennemi n'a plus fait de progrès depuis'quelques jours, et nos Alliés ont même pu, du côté de Fleury (rive droite) et à la Côte 304 (rive gauche) améliorer quelque peu leur situation. Le combat d'artillerie reste très actif. Sur le front italien, les troupes du général Cadorna ont progressé sur le versant oriental du massif du Col Santo et dans la région nord des Dolomites. De nombreuses contre-attaques autrichiennes -ont été repoussées. En Russie, la situation ne s'est pas sensiblement modifiée. Dans le nord, les troupes du général Hindenburg ont pris l'offensive sur plusieurs points. Dans le secteur de Riga, les attaques allemandes ont complètement échoué et nos Alliés ont riposté par une contre-attaque "soutenue par l'artillerie de terre et de mer," et qui a résulté dans une légère avance à l'ouest de Kemrnern. Au nord de Baranovitchi, des combats acharnés ont été livrés et les Russes ont repoussé plusieurs attaques d'infanterie allemande déclanchées après un bombardement copieux des lignes de nos Alliés. Nulle part l'ennemi n'a obtenu le moindre résultat et ce sont, au contraire, les Russes qui, au nord de Stro-bova notamment (entre Tsirin et Baranovitchi), ont gagné du terrain en poursuivant les détachements ennemis refoulés. Dans le secteur de Lutsk, le général Kaledin a remporté un succès sérieux en contre-attaquant les Allemands, dont il avait, auparavant, repoussé un assaut en formations compactes. Dans cette opération qui eut lieu dans la région d'Ostroff-Goubin (au sud-ouest de Lutsk) nos Alliés ont fait plus de 3,000 prisonniers et ont capturé de nombreux canons dont une batterie complète de canons de gros calibre et une de petit calibre ! Sur le Stockhod, la situation est inchangée. Le pays, très plat, très marécageux, exclut toute surprise, et les très fortes chaleurs rendent la lutte très pénible. Les Autrichiens faits prisonniers dans ces parages sonÇ épuisés et découragés. Ils disent que tout est perdu et qu'il est inutile de continuer la lutte. En Arménie, le grand-duc Nicolas, en occupant Baiburt, entre Erzeroum et Trébizonde, a fait un progrès important, grâce auquel la résistance turque dans la vallée du Chorok sera bientôt complètement brisée. L'ITALIE EN GUERRE. MM. Henri Charriaut et Amici Grossi ont publié à la librairie Flammarion (Bibliothèque de Philosophie Scientifique) un livre, " il'Italie en Guerre," qu'on lira avec un vif intérêt au moment où, répondant à l'offensive autrichienne, l'Italie affirme sa volonté de vaincre. Cette œuvre documentaire, historique et psychologique, est le résultat d'une enquête de plusieurs mois dans ce pays. Elle permet de se faire une idée précise de sa situation politique, économique et morale.Voici un passage de "L'Italie en Guerre" où ses auteurs parlent de 1 influence de l'agression allemande en Belgique sur la décision du peuple italien : Le point de départ du mouvement interventionniste en Italie est 1 attentat contre la Belgique. Les premières manifestations de l'Italie furent des manifestations de réprobation contre la violation de la neutralité belge. I n mois à peine après l'entrée des Allemands a Bruxelles, le ministre de Belgique à Rome avait reçu plus de huit mille ad hésions à la cause des Belges, cependant-que le peuple italien, sans distinction de parti, allait criant: "Evviva il Belgio! Evviva Péroïco Belgio !" sous les fenêtres de la légation et des consulats belges de Milan, de Turin, de Florence, de Naples, de Gênes, de Venise. Tous les Italiens parlaient avec une pitié et une tendresse infinies de la pauvre Belgique, "il povero Belgio," si torturée, sans avoir rien fait pour mériter un sort aussi cruel. Son nom était sur toutes les lèvres, ses souffrances dans tous les cœurs. " Les foules, dit Je prince Giovanni Borghèse, ne sont accessibles qu'aux suggestions de la passion et de l'enthousiasme agissant sur le cœur." L'auteur de 3' " Italie moderne'' oublie un autre sentiment dont le peuple subit fortement l'influence : la pitié ! Le sang des Belges fut une semence de révoltés contre l'autocratisme allemand. L'ancien -ministre des finances, Luigi Luzzatti, disait dans une proclamation du comité " Pro Belgio " qu'il préside : " Puisque les souvenirs de bonté, qui survivent aux grandes catastrophes, rendent plus étroits et plus solides les liens qui unissent entre elles les mations civilisées, faisons que les malheureux Belges d'aujourd'hui puissent bénir Je nom de l'Italie, comme .nous avons alors béni le nom de la Belgique." Le jour où, au cours d'une tournée de conférences, le député socialiste belge Jules Destrée parla à Milan des ma'heurs de son pays, .le socialiste Turati—l'adversaire déclaré de l'intervention armée de l'Italie—ne put retenir lui-même, un cri d'admiration : Le peuple italien, dit-il, est reconnaissant aux Belges d'avoir .défendu avec l'honneur de leur pays, l'honneur de l'humanité tout entière. Le peuple belge a résolu, sans phrases, le problème des nationalités ; il s'est sacrifié pour l'afl^r-mation du principe du droit des gens ; son sacrifice et sa douleur sont sacrés pour nous." Un peu plus tard, c'était un député catholique belge, M. Melot, qui prenait la parole dans la même ville de Milan, et le député catholique italien Meda, un interventionniste irréductible, lui aussi, affirmait de son côté : Dans la question de la Belgique est impliqué un principe sans lequel il n'y a plus de vie civilisée .possible : à savoir que le droit internatonal doit reposer sur le respect des traités—comme le droit privé repose sur le respect des contrats. Et les Italiens comprenaient. On sentait que les malheurs de ce petit pays ébranlaient les sentiments d'admiration pour l'Allemagne. Et la fière attitude du roi Albert, à la réception du révoltant ultimatum : "Laissez-nous passer et vous serez payés," fut égalée plus tard par le geste non moins fier du roi d'Italie déchirant le traité d'alliance, puisque les traités n'étaient plus que chiffons de papier. Cette conviction s'enracina aussi dans les esprits qu'il ne pouvait y avoir de paix en Europe tant que la Belgique ne serait pas délivrée. Et la question brûlante se posa: Ne serait-ce pas le devoir de l'Italie de verser, elle aussi, son sang pour le triomphe d'un idéal pur entre tous: le respect de la liberté d'autrui, et le droit? Elle fut résolue généreusement, et l'Histoire retiendra la décision de ce noble oavs. LETTRE CONGOLAISE. (De notre correspondant.) Du Kiru à Ituri. Et .malgré tout, la colonie va toujours son petit bonhomme de train. En dehors des régions en état de siège, la vie continue comme si de rien n'était. On travaille, on palabtc, on espère, et même on fait des .projets, sans trop songer à l'affreuse guerre. Un charmant livre de Jules Verne, " Le Docteur Ox," .montre .ainsi toôte ià population d'un placide village des Flandres devenue belliqueuse et agressive, parce que, sans s"'c>n douter, les habitants vivant dans une atmosphère d'oxygène. Voilà qu'à la veille de la bataille décisive entre villages voisin®, le bourgmestre monte avec le secrétaire sur la tour de l'église pour combiner un plan d'attaque. Mais arrivés à une certaine hauteur, les deux stratèges ont dépassé la zone oxygénée, et sont en milieu azoeé, pondéré, calmant. Alors ils ne pensent plus à la lutte qui les divise en bas, le ut norme douce, bénévole, les pousse à regarder Je paysage charmant, tranquille, en se demandant comment ils ont pu s'agiter ainsi. De même, en quittant le 'Kivu, où rien n'intéresse autant que les canons, les fusils, les avions, on laisse des peuplades en effervescence pour tomber chez les indigènes tranquilles de l'Ituri. j La route n'est pas toujours charmante, . des plaines arides, des forêts glacées. La pluie qui vous trempe jusqu'aux os, puis encore le soleil qui vous sèche en vous rôtissant un peu. Des gîtes protégés par de hautes palissades, parce que la nuit le lion s'en vient rôder tout autour. Il rugit très bien, le lion, sa formidable basse s'accompagne des éclats de rire des hyènes, des hurlements lugubres du chacal. Le matin, on sé réveille dans la tente, on compte ses abattis, on est tout surpris de se retrouver au complet. Puis la route reprend, monotone, insipide, jusqu'au lac Albert-Edouard. Ce lac fait partie de tout un système hydrographique partant du lac Moëro, pour aboutir au Nil. Il y a eu là, paraît-il, une mer immense dont il reste des petits lacs, grands tout de même, surtout quand il faut les traverser en baleinière. Ce sont d'anciens cataclysmes, mais comme personne ne les a vus et que les géologues affirment effrontément, sûrs de l'impossibilité de les contrôler, nous laisserons là ces fantaisies bonnes pour une cours de minéralogie. Le lac Albert-Edouard a la forme d'un bénitier ou plutôt d'une buvette d'oiseau, dont la partie évasée se trouverait'en territoire belge et la partie pointue en terre anglaise. Cette disposition fait la joie des contie-bandiers qui passent d'une rive à l'autre dans de petites barques ou pirogues faites de peaux de bêtes cousues ensemble. Tout ça n'est pas très élanche, il faut des femmes pour ramer, d'autres pour vider la barque au fur et à mesure qu'elle s'eçj-plit. La baleinière plus modeste cotoie la rive, glissant sur un fond de cailloux blancs. De grands cynocéphales jouent en bandes dans les arbres. Pan ! un coup de fusil met la bande en fuite, tandis qu'un des singes dégringolant de branches en branches glisse presque dans l'eau. Le soir, les rameurs ont vite fait de le dépecer, de le rôtir et de le manger. La viande est noire, peu appétissante. Les mains, les pieds ressemblent trop à ceux d'un enfant. La tête n'est pas un morceau de choix, 'elle gît impassible dans l'herbe, regarde d'un œil terne le réeral des noirs et la fin de son corps. ' '■■■ Le Rinvenzori, Depuis plusieurs jours, le Ruwenzori montre sa pointe blanche et majestueuse dont la glace étincelle au ,.soleil, se givre aux rayons de lune ou se perd dans un Hou de nuages. Le Roiwsnzori aurait dans les 6,000 mètres d'altitude, mais comme jamais on n'y est aillé voir, on ne risque rien. De la plaine où i! fait si chaud, on voudrait monter jusqu'au glacier. Ça n'a l'air dé rien du tout, c'est trop bête aussi, d'être là tout près d'un piic inexploré, de ne pas en tente;' l'ascension. Les gens s'en vont au pôle nord, au pôle sud, même au Cervin. ou au Mont Blanc. Le Ruwenzori m'emballe beaucoup plus et pui.s c'est tout près, je l'ai sous la main. Brusquement l'enthousiasme m'étreint, la blancheur des sommets .m'attire invinciblement, les névés prennent un attrait irrésistible. Childe Harold revient en mon âme et me pousse à tenter l'aventure. " He who aecends to mountain tops sha.ll find Their loftiestpeaks most wrapfc in clouda a<:d snow, He who surpasses or subdues mankind Must look down on the hâte of thoes below. Though far above the sun of glcry glow, And far beneath the earth and océan sprtead, Round him are icy rocks, and loudly blow Contending tempests on his-naked head." Ce n'est pas plus difficile que ça,et puisque Byron l'a si bien dit, pourquoi cher-| cher un lyrisme trop élevé pour mes faibles moyens. Mes porteurs n'entendent pas l'anglais, ftioi non plus, aussi est-ce en vulgaire swahili que je propose à la caravane l'ascension du pic Marguerite, tout en haut du Ruwenzori, à quelque 18,000 pieds au-dessus des mortels. On me prend pour fou, il n'y a là-haut ni poules, ni chèvres, ni moutons, ni bananes, ni manioc. Tout de même, j'insiste, on prend arrangement avec quelques chefs, ils m'enverront tous les jours des vivres pour toute la suite. Les deux premières étapes vont bien mais à la troisième, les porteurs de vivres ont tout mangé en route, ils arrivent les mains vides, le ventre plein. Le gibier, les bêtes sauvages — les sales bêtes — ne se montrent pas. Les grands ^corbeaux montent et descendent dans "l'air en ricanant, s'amusant follement de notre déconvenue. Les porteurs redescendent sans hâte, comme ils étaient montés et se paient la tête d'"enyi wazimo " — le | toqué— qui voulait 'grimper là-haut où il n'y a rien du tout de bon à trouver. Les filets d'eau glacée descendent les sommets en chantant sur un ton gouailleur. Une fois de plus, le Ruwenzori a gardé le mystère de ses cimes altières. On dit que le duc des Abruzzes l'a gravi un jour, mais est-ce exact? Dans l'Ituri. L'entrée en Ituri n'a rien de solennel, les villages perdus entre l'es bananerones alternent avec une éternelle campagne de brousse impossihle. Les petits cactus 1 réfugiés chez nous dans les hospices de vieillards, cultivés par de vieilles institutrices, prennent ici un développement inquiétant, grands arbres dégingandés poussant au vent leurs branches tordues en squelettes décharnés. Le nopal ou arbre à raquette s'entoure de grands palmiers borassus, tous deux bons à rien. Le vin du borassus est détestable, son écorce fournit un tissus à trois aunes pour un franc, son bois, impossible à travailler, se brise rien qu'à le regarder. Le no-pal ne donne ni ombre ni fruits, il vous laisse des épines dans ies doigfts quand on le ttnache, et si une branche se casse, il en jaillit un suc âcre et nauséabond, brûlant. Dans l'œil, c'est une douleur atroce, et la .menace de suite, à moins qu'on ne puisse le baigner Tiien vite dans du lait. Mais où trouver du lait dans ce pays perdu? Les vaches sont trop loin d'ici. Heureusement qu'au village plusieurs femmes allaitent leurs .petits. Vite, vite, on les appelle, on les range et lia tente du commandant se transforme en un bureau de placement pour nourrices. On les flatte un peu, on admire les baby, on leur promet monts et merveilles. La traite des noires commence, le sein sur une (.assiette, à défaut d'un plat d'argent, est' doucement pressé, malaxé, pétri. Il en jaillit bientôt un lait Manc, un peu jaunâtre, dont les tâches bleuetées .éclaboussent la noire poitrine. Les femmes amusées rient, les gosses pleurent. Enfin voici de quoi bassiner les yeux malades, ils renaissent au jour. Les négresses, grassement payées —on leur a donné au moins deux sous à chacune—sont enchantées, jamais elles n'avaient v.u ça. Même, les vieilles Ba-bila, dont la lèvre supérieure s'avance comme aine soucoupe, tâchent de rire sous leur bâillon d'ivoire. Les babiia ont toute une histoire. Au temps de la domination arabe, ces messieurs, non contents de prendre les hommes pour en faire des esclaves, emmenaient les fammas pour tout autre chose. Alors, la babiia,bien plus courageuse que Lucrèce, qui n'y perdit que la vie, décida d'abandonner sa beauté, de se défigurer à jamais afin » "inspirer au vainqueur le dégoût et l'horreur. Actuellement, on ne voit plus que de vieilles ba-bilas montrant leur moue énorme, avançant leur lèvre supérieure comme, un vaste cadre de bois ébène dans lequel est enchâssé une plaque d'ivoire noirci de la grandeur d'un cul de bouteille. • Un courrier d'Europe. Nous entrons dans l'hémisphère nord "à présent, mais l'Europe est bien loin tout de même ! La nuit descend avec sa rapidité habituelle. On soupe par petite table, nous ne sommes que deux. On devise d'un .lit a l'autre à travers les moustiquaires mal éclairées. Arrive un boy courrier envoyé de bien loin, son sac de Ipttres sur le dos. Il dépose métnodique-ment enveloppes et journaux pour repai-tir aussi vite après avoir fait signer un reçu. Un courrier d'Europe ! Quelle affaire, au milieu de la nuit. Du coup, les dormeurs sont réveillés, i's sautent hors de leur couchette avec tant de précipitation qu'elle en bascule. Et tous deux en bannière, les jambes nues, sans souci des darnes qui pourraient passer, des moustiques^ qui leur griquent les "clunes," des diiques qui leur bouffent les pieds, ils ouvrent fiévreusement les enveloppes fatiguées, frippées, tâchées. Pensez donc, elles viennent de si loin, les pauvres, du pays envahi à travers les lignes ennemies puis la mer, sans compter la censure, la pluie et tous les autres obstacles. Voilà le jeune médecin en arrêt devant une photographie " d'amateur " qu'il vient de décacheter. C'est le groupe de la famille réunie dans •", son " jardin, le vieux père infirme s'est fait descendre et s'installe dans un fauteuil de paille. La famille l'entoure, la mère au visage émacié, flétri par les angoisses et le souci. Le frère, un beau garçon, que les Allemands surveillent, la sœur, fine, mince, jolie avec un. je ne sais quoi de mélancolique, qui doit être la note générale, au pays... "Tu vois, me dit ce grand enfant,maman porte un fichu que je lui ai rapporté un jour d'un voyage à. Bruxelles...ma soeur a le col de dentelle que je mis le jour de ma première communion"... Il pleure doucement. Son vieux compagnon au cœur racorni se fiche un peu de lui, pas beaucoup, sans conviction. Il le raille, le réconforte par une philosophie molle et lasse : "Les temps changeront, tu reve.rras tout ça, va, et tu riras bien avec eux de ce qui te fait chi ailler aujourd'hui, grand bêta..." ROBINSON CRUSOE. Irurnu, mai 1916. LA VIE DE PARIS. Paris, 7 juillet. Dans un joli roman aujourd'hui oublié, "Monsieur et Madame Fernel," un écrivain <Jpnt on ne se souvient plus guère quoiqu'il eût beaucoup de talent, Louis Ulbach, a écrit: "En province, les secrets appartiennent aux deux sexes, c'est-à-dire qu'ils sont recherchés par l'un et l'autre, sans être gardés par aucun." On en pourrait dire autant du fameux secret parlementaire ; députés et sénateurs ont recherché les confidences g-ouvernementales et ni les uns ni les autres ne les ont gardées. Tout Paris connaît auiourd'hui ce qui s'est cassé

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1843 tot 1940.

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