L'indépendance belge

1592 0
07 oktober 1915
close

Waarom wilt u dit item rapporteren?

Opmerkingen

Verzenden
s.n. 1915, 07 Oktober. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 26 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/445h990916/
Toon tekst

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

<6cme aanés. No. 237 L'INDÉPENDANCE BELGE. ROYAUME-UNI s ONE PENN^ CONTINENT : 15 CENTIMES. (HOLLANDE s 5 CENTS.) ADMINISTRATION ET REDACTION: BUREAU A PARIS: rUCOR HOUSE, TUDOR ST., LONDON, E.C. ' , q * « Ts^r TELEPHONE: CITY 3960. TELEPH.: • 238I75. LONDRES, JEUDI 7 OCTOBRE 1915. ( 3 MOIS. 9 SHILLINGS. \ ABONNEMENTS: T6 MOIS. 17 SHILLINGS. [- CONSERVATION PAR LE PROGRÈS. lt mai:SHILLINGS. ' .SOMMAIRE. LA SITUATION : Le coup d'Etat grec.—Un cabinet Zaïmis.— Rupture diplomatique des Puissances alliées avec la Bulgarie.—Prépa= ratifs militaires sur le Danube.—Nouveau succès français en Champagne.—Capture d'importantes positions allemandes et d'un millier de prU sonniers.—Progrès de la contre-offensive russe. Demain.—A. Borboux. La retraite d'Anvers.—Henry Segaert. Le problème économique.—Louis Janssens. En Belgique. Faits, menus, menus propos.—Bob. Echos. Etc. LA SITUATION. Jeudi, midi. Les événements dans les Balkans ont pris line tournure grave. La démission de M. Vénizélos, annoncée hier en dernière heure, est le résultat d'une entrevue avec le roi Constantin, au cours de laquelle le monarque a informé le chef cle cabinet qu'il 11e pouvait pas le suivre dans la politique qu'il avait adoptée. M. Vénizélos, nonobstant le vote de confiance que venait de lui accorder la Chambre, a cru devoir remettre au Roi sa démission. La Chambi-e a été prorogée et la Grèce se trouve plongée, une fois de plus, dans une crise dont il n'est pas encore possible, à l'heure qu'il est, de mesurer toute l'importance. Les dépêches d'Athènes parlent de la constitution d'un cabinet de coalition, mais ce terme n'est, pas approprié, puisqu'il est question d'exclure le chef autorisé du parti qui détient la majorité à la Cl)ambre et dans le pays. Entretemps une dépêche Reuter annonce que M. Zaimis, ex-ministre et directeur de la Banque Nationale, a accepté la mission de former un nouveau cabinet dont feraient parti MM. Rallis, Theotokis, Dragoumis et Gounaris. / Cette crise se complique singulièrement du fait du débarquement de troupes franco-britanniques à Salonique et de la tension des rapports serbo-bulgares. ' Les nouvelles de Salonique disent que le débarquement du corps expéditionnaire, à destination de la Serbie, se poursuit au milieu de l'enthousiasme des habitants et sans que les autorités grecques y mettent le moindre obstacle. Quant à la situation en Bulgarie, elle s'est également aggravée depuis hier. Le cabinet de Sofia a répondu à l'ultimatum russe, mais la réponse n'a pas été jugée satisfaisante et les ministres de Russie, de France, de Grande-Bretagne, d'Italie et de Serbie ont demandé leurs passeports. A l'heure qu'il est, la rupture diplomatique doit être un fait accompli. On annonce également, mais le fait 11'est pas confirmé officiellement, que la Bulgarie aurait adressé à la Serbie un ultimatum relatif à ses revendications en Macédoine et accordant au Gouvernement serbe un délai de vingt-quatre heures pour se conformer à ses demandes.Entretemps la concentration des troupes bulgares et grecques s'achève. Tout le Balkan retentit du cliquetis des armes, et dans quelques jours, peut-être déjà dans quelques heures, l'incendie qui dévore l'Europe aura gagné les Puissances balkaniques restées neutres jusqu'ici. Les informations au sujet des forces austro-allemandes concentrées sur le Danube sont contradictoires. Alors que le correspondant du "Petit Parisien" à Pé-trograd parle de 100,000 hommes au plus, le correspondant du "Corriere délia Sera" à Bucarest les évalue à 400,000, et les autorités militaires serbes vont jusqu'au demi-million. Ces troupes sont concentrées dans le Banat, dans le triangle Temesvar-Karan-seles-Weisskirchen, et tout ce district est placé sous l'administration militaire. ; L'élément civil a été évacué de toute la zone de feu ; en un mot, tout est prêt pour commencer les opérations. D'autre part, on signale des mouvements de troupes bulgares sur différentes parties, de la frontière, et on annonce la fermeture, sans avis préalable, de tous les ports bulgares. En présence de tous ces préparatifs, la Roumanie a été obligée, à son tour, de prendre certaines précautions militaires. L'Agence Reuter apprend que des troupes ont été envoyées à la frontière bulgare et que les travaux de fortifications à Giurgevo, en face de Rustchuk, sont poussés très activement. Mais si les nouvelles politiques ne sont pas brillantes, celles qui nous parviennent du front sont excellentes et pleines de promesses. En Champagne, nos Alliés ont fait un nouveau bond en avant, qui les a rendus maîtres du village de Tahure et de la crête de la Butte du même nom, qui constituent la clé des positions allemandes de seconde ligne. Plus à gauche, nos Alliés ont progressé du côté de la Ferme Navarin. Au cours de cette double opération nos amis ont fait un millier de prisonniers. C'est bien, comme nous le faisions pressentir hier, la continuation, lente mais sûre, de l'offensive franco-britannique.Déjà les Allemands se préparent en vue de la bataille qu'il faudra livrer après que leurs lignes seront complètement enfoncées, et on nous signale le passage en Belgique, ces jours derniers, de renforts considérables (plus de 200,000 hommes et près de 2,000 canons) venant du front oriental et des dépôts d'Allemagne destinés à combler les vides creusés dans les rangs à la suite de notre offensive en Champagne et en Artois. Ces troupes étaient, pour la plupart, harassées, leurs uniformes portaient les traces évidentes d'une campagne pénible dans le bourbier russe et beaucoup avaient des fusils russes auxquels étaient adaptées des baïonnettes allemandes. Leurs colonnes de ravitaillement étaient constituées en grande partie de charrettes polonaises, et les soldats ne manifestaient aucun enthousiasme. Ces informations, qui nous sont parvenues toutes fraîches, concordent parfaitement avec les nouvelles de Pétrograd, qui font état de la décongestion rapide des principaux centres de résistance allemands.L'époque critique pour nos ennemis est arrivée. Pour faire face à une offensive sérieuse sur un front, ils sont obligés de dégarnir l'autre et de l'affaiblir au point d'offrir de sérieuses chances à l'ennemi de le percer. Le coup de bistouri donné en Champagne et en Artois a décongestionné l'abcès russe, qui est en voie de résorption, et la contre-offensive russe au sud de Dvinsk n'est qu'un des heureux résultats, et non le moindre, de l'offensive des Alliés en Occident. DEMAIN. Sériant dans l'ordre de leur importance les problèmes qui se poseront, après la guerre, pour l'avenir et l'essor nouveau de la Belgique, il apparaît indiscutablement que le régime douanier que les nations alliées feront à la Belgique occupe le premier rang. C'est là, la chose essentielle. Dans le même ordre de classification se pose la question du développement, nous pourrions dire plus exactement de 'a création, de notre marine marchande il ne laut pas se dissimuler que l'inqualifiable conduite de l'Allemagne visa-ris cle la Belgique va, pendant une génération au moins, Hendre presqu'im-possible, en tous cas réduire très considérablement, les relations économiques ■entre le.s deux pays ; que cela ne sera pas "•ans apporter à notre commerce et à notre industrie un trouble sérieux. On sait, en effet, que la Belgique importe d'Allemagne annuellement, pour plus de 600 millions de francs de marchandise et qu'elle y en envoie, annuellement, pour plus de 950 millions. Le mouvement maritime d'Anvers, notre grand port national est en très grande partie alimenté par le Bassin Rhénan-westpha-lien. Il ne faut pas perdre de vue que le quart des navires qui entrent au port d'Anvers sont des navires allemands. Il résulte des statistiques que dans le mouvement maritime à l'entrée du port d'Anvers le Pavillon allemand est représenté par un total dépassant annuellement trois millions de tonnes. Il y aura donc, vraisemblablement, dans le chiffre de nos exportations un trou de 350 millions de francs qu'il faudra combler chaque année, et d'autre part une place à prendre dans ce oort d'Anvers, si nous ne voulons voir les désastreux effets d'une terrible saignée à cette métropole qui est l'artère principale de notre vie économique. Or, comment mieux développer notre commerce et notre industrie sinon en facilitant l'exportation de nos produits par un transport dont nous serons les seuls maîtres? Allons-nous rester tributaires des grandies compagnies allemandes pour le transport de nos fabricânts? Allions-nous laisser combler le vide que ferait dans nos. ports l'abstention des navires allemands par l'initiative de quel-qu'autre de nos voisins plus a.visé? Lorsque, par les temps d'heureuse paix que nous avons traversés, on agitait la question .diu développement dé notre marine marchande, on rencontrait souvent cette objection que la Belgiquc.petit pays,n'avait pas, sur le marché mondial, .malgré ses mérites et ses qualités incontestables, une notoriété commerciale suffisante pour se passer utilement, au loin, d!é la prise sous leur aide et protection, du pavillon des grandes nations commerciales. L'objection tient-elle encore aujourd'hui? Ne sommes-nous pas à l'heure présente, appelés à bénéficier commercialement de la grande réputation d'ho^-norabilité que nous a acquise notre conduite dans les événements actuels? L une iîeis principales chances de réus-s5te d'un industriel et d'un commerçant est, sans conteste, le crédit dont il jouit, c'est-à-dire la considération qu'il s'est acquise par sa lojau.té, son intelligence, son désir de bien faire, son respect des engagements pris. Or, il est indéniable que la nation belge s'est conquis, par son attitude et son énergie, une place des plus honorables sur le marché du monde. Au surplus, le martyre dfc la Belgique,en intiiitant à examiner la culpabilité de l'Allemagne vis-à-vis de sa victime, a provoqué l'attention générale sur la vie économique belge, ses mérites, son activité progressive, ses qualités industrielles et commerciales, aussi'bien que ses qualités morales* On peut dire actuellement que la Bel gique est connue et favorablement appréciée jusqu'aux extrêmes confins du monde. Le Pavillon belge dorénavant ne sera ignoré nulle part, et il sera tenu pour celui d'un pays honnête, loyal et travailleur. C'est donc le moment où jamais dé réaiiser enfin, par la création d'une sérieuse marine marchande, T'urie des préoccupations qui hantaient le plus ce grand propulseur de notre développement économique que fut Lcopold II. Il s'en ouvrit souvent à ceux qui eurent l'honneur de ses entretiens et il considérait cette initiative comme l'une de celles qui s'imposaient le plus impérieusement aux soucis des hommes d'affaires du pays. Nous avons la bonne fortune de posséder pour lie moment à la tête du département de la marine un homme de toute première valeur. C'est une raison de plus pour ne pas laisser passer l'heure : Le " XXe Siècle " nous a fait connaître, ces jours derniers, à propos du récent voyage à Londres de M. Segers que "l'objet principal de ses démarches à Londres avait été d'arrêter les mesures relatives au développement—ne disons pas plus justement de la création définitive de notre marine marchande, et que le ministre avait, paraît-il, obtenu à cet égard des résultats tout à fait remarquables. Nous pouvons avoir l'assurance, ajoutait ce journal, que la Belgique désormais, aura sa marine marchande à elle. Mais il 11e nous est pas permis 'd'y insister plus pour le môment. " Faisons des vœux pour que l'admirable élan de sympathies que nous ont témoigné nos Alliés nous conserve l'appui et les concours nécessaires dans cette oeuvre de relèvement et de progrès et pour que la nation trouve dans le mondé industriel et commercial belge — intéressé le plus directement— la plus patriotique et la plus utile des collaborations. A. BORBOUX, député belge. LA RETRAITE D'ANVERS. 7 octobre 1914. Depuis le 13 septembre, l'état-major du général Wouters était installé à Lokeren. Jusqu'au 2 octobre le régiment " Reine Elisabeth " et le corps de la Garde-civique des faubourgs de Bruxelles avaient tenu toute la ligne de l'Escaut de Termonde à Gand. L'armée maintenant nous remplaçait sur le fleuve depuis cinq jours et, vers Ter-monde et Schoonaerde, la bataille se faisait plus âpre, plus acharnée. Nos milices citoyennes maintenant défendaient en seconde ligne la voie ferrée d'Anvers à Bruges où les trains de troupes et de matériel se succédaient sans interruption... Que se passe-t-il?... Depuis trois jours les gros obusiers allemands, dont nous ignorions encore la puissance réelle, mugissaient nuit et jour dahs la direction d'Anvers... Le 3 et le 4 toute la cavalerie belge avait défilé à travers notre petite ville... Au soir du 6 octobre plusieurs auto-mitrailleuses anglaises s'étaient arrêtées sur la Place,attendant, disait-on, pour lui faire escorte jusqu'à Ostende, M. Winston Churchill en ce moment dans la métropole assiégée... Nous étions cantonnés, depuis trois semaines, le lieutenant de B... et moi, dans une riche et vaste maison de la Grand'Place de Lokeren : Les propriétaires, en gens avisés mais bienveillants, nous y avaient laissé deux domesi-tiques, notre chambre et une salle à manger,. et, méthodiquement, avaient fait passer la frontière à tout le reste de leur mobilier ï... Nous avions vu se dégarnir peu à peu le bel hôtel de province, mais depuis deux jours notre ironie avait fait place à piius de considération pour une telle prévoyance, !... Comme nous apercevions ce soir-là,de la, fenêtre de notre salonnet, le commandant anglais des mitrailleuses allumant philosophiquement sa sixième cigarette, nous ne pûmes résister à l'inviter de partager notre dîner, ce qu'il accepta avec empressement. Le capitaine G... était à jeu,n depuis le matin. ! Mais tout en lui respirait l'optimisme le plus absolu, et lorsqu'il nous quitta pour reprendre son po»ste il nous invita à Bruxelles pour le dîner dte Christmas !... Inutile de dire si nous passâmes là-dessus une bonne nuit malgré les grondements soiurdis apportés par le vent. LeUendemain, 7 octobre, à sept heures précises, l'auto, commandée la veille, m'attendait d'evant le perrdn de l'hôtel de ville, j'avais pour mission d"alter prendre à la Banque Nationale d'Anvers, comme chaque semaine, avec le lieutenant quartier-maître, les quelque soixante mile francs nécessaires pour le paiement des soldes dte nos troupes. Menée dte main de maître par un ingénieur bruxellois, sergent chauffeur d'occasion, la machine filait déjà à toute allure sur la route de Saint-Nicolas, dont le ruban rigide s'allonge entre deux rangées de grands hêtres, au milieu des plus belles campagnes qui soient... A Saint-Nicolas. Sur l'énorme place de la petite villte, une surprise nous attendait. A côté de l'hôtel de vi'lle gothique auquel s'accole la tour dorée de l'église voisine, les chevaux des. officiers du grand quartier général étaiegt rangés le long d,u trottoir, et nous reconnûmes avec éton»nement parmi les ordonnances des officiers les P'iqueu.rs dte la Cour, avec les montures du Roi... Déjà nous avions franchi les postes dte garde à la sortie de la ville, et maintenant nous n'avancions plus qu'à grand'peine. Nous croisions sans interruption des colonnes d'infanterie, des batteries d'obusiers et de canons de campagne, des convois de toutes sortes. Sur les voies cyclables,en processions ininterrompues, de pauvres gens, fes-yeux hagards, la face pâle, d'es larmes plein les yeux, s'en allait, droit devant eux. Ils étaient courbés sous le faix de ballots hétéroclites ; traînant des véhicules de fortune surchargés d 'objets bizarres et ingénus ; poussaient des brouettes, où sur un oreiller sommeillaient des bébés ; d'autres sur un matelas en civière portaient une vieille perdue; tous fuyaient les fumées rousses et grises qui, dans le lointain, tourbillonnaient en colonnes épaisses, et le grondement excédant du-Canon plus net, plus impérieux, plus profondément émouvant, à mesure que l'on approchait de la ville. Le flot de la retraite. A Beveren-V aes, à Zwyndricht, la confusion défiait toute description : Des malheureux traînant des chapelets de mioches ébahis et pleurnichants avançaient dans les pieds des chevaux d'artillerie, de petits chasseurs à pieds, bruns des pieds à la tête sous la poussière grasse des polders, se soutenant k peine eux-mêmes, surchargeaient leurs sacs d'une cage à serin ou prêtaient leur bras à quelqu'aïeule éplorée... Dans les champs, aux côtés de la route, les casemates de terre, les tranchées, les parapets, les abris où s'entassaient les rondins et les troncs d'arbres, les réseaux épais de fils barbelés que des milliers d'ouvriers avaient établis pendant les semaines précédentes étaient: abandonnés, désertés, dépouillés des canons noirs, qui s'y étaient dissimulés jusqu'alors... Aux approches de Sainte-Anne, là-bas, du côté de Duffel, la canonnade se faisait plus terrible toujours... Comment nous parvînmes à faufiler notre auto jusqu'au transbordeur je ne puis plus l'imaginer : Le fait est qu'il y avait moins d'amateurs pour entrer à Anvers ce jour-llà, que pour en sortir. Plus loin, sur le pont de bateaux, les troupes, les convois se succédaient vers le pays de Waes en longues files ininterrompues. Enfin nous débarquâmes au quai du Steen, et nous pûmes filer meilleur train vers l'intérieur de la ville. A la caserne des prédicateurs une déception nous attendait. Le bâtiment était désert, évacué/ et le quartier-maître "de l'artillerie, dont nous devions recevoir nos chèques, avait regag-né le fort Sainte-Marie. Pas de chèque, pas d'argent ! ... Pendant que nous nous concertions, soudain roulent au-dessus de nous des détonations sèches et proches ! Autour d'un " Taube " trop curieux, les shrapnells éclataient en petits flocons ronds, avec une précision remarquable, lui faisant dans le ciel comme un collier de perles irisées. Nous faillîmes hurler d'enthousiasme, quand nous vîmes soudain le vilain oiseau noir piquer du nez et dégringoler comme un vulgaire perdreau, descendu par un maître coup de fusil !... La cité morne. A travers la ville morne et comme frémissante cependant d'un courage angoissé nous gagnâmes alors la Banque Nationale — fermée... l'Athénée où avaient été les ministères de l'Intérieur et des Affaires Etrangères-—fermé... La salle des fêtes où nous allions retrouver les camarades du ministère de la Guerre—fermée... Notre restaurant familier de l'Avenue de Keyser—fermé lui aussi, comme les grands magasins de la Place de Meir...seule 1 rue Kipdorp où se tenait encore l'état-major de la Place regorgeait de monde, d'une foule avide de savoir maintenue à grand'peine par quelques gendarmes et quelques soldats. Dans un câfé de la Place Verte nous trouvâmes enfin de quoi nous restaurer un peu et nous reçûmes des mains d'un camelot la dernière édition de la " Métropole " et du " Matin," où s'étalait, en première colonne, la proclamation du général Déguisé annonçant l'imminence du bombardement qui devait commencer à minuit : Ainsi donc, nous en étions là. Les forts devaient être pris ou détruits, les canons ennemis en batterie à portée de la ville, et notre armée, que nous avions rencontrée par les routes de Flandre depuis trois jours, quittait pour n'y plus rentrer le camp retranché, le réduit national, qui menaçait de deven'r quelque nouveau Sedan ! La ville évacuée, notre mission devenait impossible à remplir... Il était deux heures quand nous reprîmes le chemin du quai Van Dyck. . Mais là, ce fut une autre affaire : Les autos, les carrioles, les voitures militires, les ambulances, les caissons, les pièces de canons se mêlaient, s'enchevêtraient à l'entrée du plan incliné menant au pont de bateaux, à tel point qu'il devint au bout de cinq minutes aussi impossible de reculer que d'avancer : nous mîmes deux heures pour faire les cinquante mètres qu'il y a de la chaussée à l'embarcadère des transbordeurs de Sainte-Anne et, là, nous nous trouvions bloqués à nouveau dans un inextricable embarras d'autos et de voitures lorsque soudain, comme par enchantement, la voie se dégagea : Le Roi et la Reine. Un commandant cle gendarmerie (j'avais reconnu de suite le commandant B... ) venait d'endiguer le flot des véhicules... A côté de la mienne une voitù-rette verte se rangeant, arrêtait une seconde, et, comme elle repartait, j'y vis à un mètre de moi, le Roi, droit, grave et pâle, et à côté de lui, toute mignonne mais le teint plus vif, le regard. à la fbis mélancolique et résolu, la Reine. Elfe, en méchante toilette de voyage, Lui, en son simple uniforme de soldat... Alors, brusquement, comme l'auto, suivie de celles des fonctionnaires de la Cour, gagnait la tête du pont, comme les Souverains quittaient leur dernière capitale, une brusque et courte ovation éclata tout à coup, et je revois encore le dernier saisit de la Reine et du Roi, qui, celui-ci, parut achever en un geste imposant le silence... Vers Duffel le canon tonnait toujours plus fort. Très adroitement notre chauffeur prit la file après la. dernière auto de la suite royale, et notre torpédo lila

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1843 tot 1940.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Toevoegen aan collectie

Locatie

Onderwerpen

Periodes