L'indépendance belge

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16 september 1916
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s.n. 1916, 16 September. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 19 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/f76639m837/
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S7crae année. No 220 L'INDEPENDANCE ROYAUME-UNI : ONE PirJNY BELGE. CONTINENT: 15 CENTIMES (HOLLANDE : 5 CENTS) Il ADMINISTRATION ET REDACTION : BUREAU A PARIS : IJODOR HCUSE. TUDOR ST., LONDON, E.C. "• PLACE DE LA BOURSE TELEPHONE : CiTY 3960. TELEPH': j 238-7 5. SAMEDI 16 SEPTEMBRE 1916. En vente à Londres à 3 h. le vendredi 15 sept. (J MOIS, 9 SHILLINGS.) ABONNEMENTS A 6 MOIS. 17 SHILLINGS, f CONSERVATION PAR LË PROGRÈS, Il AN, 32 SHILLINGS. ) LA SITUATION. Vendredi, midi. L'encerclement de Combles et du Mont Saint-Quentin se poursuit méthodi • quement. Le bastion de Combles notamment se trouve maintenant "isolé" dans les lignes alliées, et les Français, en s'em-parant de la Ferme du Priez, sur la route de Combles à Rancourt, ont rendu plus que précaire la situation des Allemands dans cette place. La Ferme du Priez est décrite par lss correspondants spéciaux comme un ouvrage ressemblant au fameux " labyrinthe " de Neuville, protégée comme celui-ci par une série de blockhouses. de redoutes cimentées1, de-fortins et de mitrailleuses abritées qui semblaient rendre la position absolument inexpugnable.Or cet important "point d'appui," comme le désigne- le communiqué français de minuit, a été pris d'assaut par les incomparables poilus dont l'entrain est magnifique et qui peuvent se vanter de ne pas avoir reperdu une "seule parcelle du terrain conquis depuis le 1er juillet ! Or l'avance sur la Somme s'est faite sur huit à dix kilomètres de profondeur et un front de plus de 40 kilomètres ! Avec des troupes pareilles, ayant pris lin tel ascendant sur l'ennemi, il n'y a pas de tâche impossible, et M. Briand a pu dire avec raison hier, à la Chambre française, que les Alliés ont la certitude d'atteindre le but qu'ils se proposent, c'est-à-dire la Paix par la Victoire, "une Paix solide, durable, garantie contre tout retour de la violence par des mesures internationales appropriées." Le développement des opérations sur tous les fronts justifie les paroles du Premier Ministre français. Sur la Somme, le succès français au sud de Combles n'est- pas le seul que les Alliés aient eu à enregistrer hier. A l'est de Belloy-en-Santerre les Français ont [progressé également, et au nord et au [sud de Bouchavesnes ils ont repoussé des [contre-attaques allemandes, particulièrement violentes du côté de la Crête 76. Il est intéressant de constater que pour exécuter ces contre-attaques l'ennemi a dû faire venir une division de Verdun, où, soit dit en passant, nos Alliés ont repoussé également deux attaques dirigées contre le secteur Vaux-Bois Chapitre. Les Anglais, de leur côté, ont progressé au nord de Ginchy. Sur le restant du front de Picardie comme aussi d'ailleurs en Artois et jusqu'à Ypres, le duel d'artillerie est permanent, assourdissant.Le correspondant spécial du " Petit, Parisien," dans un récit très vivant, décrit le spectacle dantesque de ces duels au cours desquels les artilleurs alliés, par la précision de leur tir, finissent toujours par avoir raison de l'adversaire dont le feu, lentement, est dominé par le nôtre, écrasant, invincible. C'est d'ailleurs cette supériorité, à laquelle s'ajoute la maîtrise des airs, qui imspire à l'infanterie cette confiance dans la victoire, maintenant inébranlable, qui 1 anime et qui lui fait accomplir des miracles. L'émulation de toutes les armes est admirable, et les journaux de ce matin signalent des exploits des aviateurs britanniques qui dénotent un courage et une audace incroyables. Tel aviateur, voyant approcher une escadrille de douze appareils ennemis, loin de fuir, les attaqua résolument. * plongeant au milieu d'eux comme un épervier sur un vol de pigeons, en abat un, oblige un deuxième d'atterrir et n'abapdonna la partie que parce que sa provision de bandes de mitrailleuse était épuisée. On savait déjà que les aviateurs attaquaient des détachements ennemis en marche et n'hésitaient pas à balayer de leur feu les tranchées boches; nous apprenons aujourd'hui, sans que cela nous étonne, que certaines aviateurs vont jusqu'à s'attaquer aux canons anti-avions, et qu'au cours de la récente avance française à Bouchavesnes les aviateurs français, descendant jusqu'à 400 mètres d'altitude, suivaient pas à pas l'avance de l'infanterie et renseignaient, de quart d'heure en quart d'heure, au moyen de messages laconiques lancés du haut de leurs observatoires mobiles, l'état-major sur les progrès des fantassins. L'artillerie put ainsi, par un tir d'une minutieuse exactitude, protéger les colonnes d'assaut avec un maximum d'efficacité, et c'est ce qui explique en partie la rapidité de l'avance française et la modicité relative du prix payé pour le terrain conquis. Ainsi le génie français qui a imposé à l'ennemi, terriblement puissant il y a deux ans, la guerre des tranchées, "seul moyen de le mater, a découvert le moyen de rompre les lignes de tranchée bétonnées et de rendre illusoire la protection des ouvrages de terre que les Allemands croyaient avoir transformé en barrières infranchissables. Les nouvelles du front russe se font-plus rares et Pétrograd n'a rien de particulier à signaler sauf des combats d'importance secondaire sur le front caucasien. Sur l'Euplirate, où il y a toujours un corps expéditionnaire britannique, il y a eu une escarmouche au cours de laquelle les Turcs ont perdu 200 hommes: Les aviateurs britanniques ont détruit un aérodrome turc sur le Tisrre, les aviateurs russes, montés sur les aéroplanes-géants du type Ilya-Muro-metz, ont détruit huit appareils allemands ainsi que les hangars de l'aérodrome allemand à l'Ile d'Angern (Golfe de Riga) et les aviateurs italiens ont bombardé Trieste. Quant aux Allemands, ils s'attaquent aux chefs-d'œu-vre de Venise pour assouvir leur soif de vengeance. Il résulte du fatras de dépêches provenant du front balkanique que les Russo-Roumains progressent d'une manière satisfaisante en Transylvanie et qu'ils tiennent en échec les Germano-Turco-Bulgares qui opèrent dans la Dobroudja. Dans les milieux militaires on n'a aucune appréhension quant à la menace bulgare du côté du Danube. Comme le dit le colonel Feyler, il est plus que probable que l'ennemi occupe Turkukaï et Silistrie afin d'empêcher les Roumains de se servir de ces deux tête-? de pont pour effectuer lui-même un débarquement. En Grèce, la crise ministérielle reste ouverte, M. Dimitrakopoulos ayant refusé de constituer un cabinet. L'occupation de Ivavalla par les Bulgares, malgré .les promesses germano-bulgares, rend la position du roi Constantin et des germanophiles plus difficile. D'autre part, l'extension du mouvement révolutionnaire, qui gagne les îles, est de nature à précipiter les événements à Athènes. LE DEVOIR DÉMOCRATIQUE. Situation sans précédent. Q iand les hommes vivent d( s heures sombres, ils se complaisent, par réaction contre l'ambiance, à édifier de beaux et réconfortants rêves d avenir. Au milieu Pcette horrible guerre, les esprits anti-[f'Pent volontiers sur les événements, et ''sont la confiance que du formidable f bouleversement actuel sortira actuellement une humanité meilleure. On pourrait discuter les fondements historiques de cette foi, et se -demander si les grandes guerres ne favorisent pas es entreprises réactionnaires plutôt que 'es conquêtes démocratiques. La vérité est qu'un conflit armé comme celui-ci, qui a dérouté tous les calculs et dressé les unes contre les autres, non seulement les aimées, mais le:> nations tout entières, avec leur plein Pouvoir industriel et financier,avec toutes c"rs ressources matérielles et mora es, sans précédent dans l'histoire. I est J°nc difficile d'en prévoir les consciences.^ Les belligérants ne mobilisent pas seu-ement le cassé et le présent, mais, par les emprunts de g'uerre, ils mobilisent aussi l'avenir: les Etats fondent leur résistance respective sur la foi des peuples en !a victoire, et ils prélèvent de larges hypothèques sur le produit escompté du travail des générations futures. Nous assistons à une lutte de "crédit" d'une ampleur hier insoupçonnée, qui aura inévitablement pour conséquence une emprise plus grande de l'Etat sur l'individu. Une refonte totale. Que les démocrates soient donc dès maintenant partout sur le qui-vive ! L'Etat de demain, sous la pression des nécessités financières, multipliera les monopoles industriels, remaniera ses lois fiscales, modifiera le droit successoral. Même si les charges des armements futurs se trouvent diminuées, elles seront pour longtemps remplacées par des charges nouvelles, au premier rang desquelles figureront les pensions des invalides, des veuves et des orphelins de la grande guerre: dettes sacrées. Pour.faire pièce à îa pénétration allemande en temos de paix, les nations al liées devront rénover leurs procédés d'éducation: les budgets de l'enseignement technique et professionnel seront considérablement augmentés. Les entreprises belges en Belgique et à l'étranger ont besoin de spécialistes : il faut que ceux-ci sortent de nos rangs, et non plus de chez nos concurrents, qui s'étaient introduits chez nous comme le ver dans la pomme. Quelle orientation, si grosse de conséquences pour l'avenir, va-t-on donner demain à nos institutions nationales, à nos écoles, à notre législation ouvrière, à notre système financier? Dans quelle mesure et sous quelles conditions l'Etat contribuera-t-il à la renaissance des entreprises privées industrielles et commerciales? Quel sera le régime de nos chemins de fer? Sous quelle forme la Belgique obtien-dra-t-elle l'indemnité de guerre à laquelle elle a droit, et, en conséquence, par quel mécanisme nos compatriotes dont les propriétés ont été détruites seront-ils assurés d'une compensation? Tout est en suspens. \ o'ià d'immenses et redoutables pro-"blèmes qui certes ne se résolveront pa* d'eux-mêmes. Il en est bien d'autres encore. Les solutions ne tomberont pas du ciel.. Il ne faut pas s'imaginer'qu'après la guerre tout le monde sera démocrate, ni que tous les démocrates comprendront la démocratie de la même façon. La vie politique reprendra très intense, parce, que tous les problèmes à la fois seront remis sur le tapis. Pas plus demain qu'hier, les cerveaux humains ne seront, au sein d'une nation, coulés dans le même moule. La libre discussion est d'ailleurs l'une des conditions du progrès.La constitution belge édicté que tous les pouvoirs émanent de la nation. En réalité, en temps normal, les pouvoirs s'exercent sous le contrôle, plus ou moins averti, de ropînîon publique ^aujourd'hui, la majorité des citoyens belges gémissent sous la botte allemande, et ceux qui ont fui l'envahisseur sont soumis à la censure. L'opinion publique n'a donc pas l'occasion de se manifester. En conséquence, si le gouvernement belge profitait de la suspension du contrôle de l'opinion publique—dont le contrôle parlementaire est l'une des émanations —pour engager l'avenir de la Belgique ou de sa colonie par l'octroi de concessions de chemins de fer, de lignes de navigation, de droits miniers ou de monopoles d'exploitation quelconques, il s'exposerait au reproche d'avoir abusé de la pénible situation de la patrie. Si les circonstances imprévues et de force majeure au milieu desquelles nous nous débattons tracent des devoirs aux citoyens, si elles obligent parfois ceux-ci à se taire quand ils auraient l'envie de parler, si toutes les volontés doivent être aiguillées en ce moment vers la victoire de nos armes et le soulagement de nos infortunes, le gouvernement, par contre, ne peut, du point de vue moral comme du point de vue constitutionnel, se considérer que comme un gouvernement provisoire, chargé de mener la guerre à bien et de ne prendre d'autres décisions que celles dictées par une impérieuse et immédiate nécessité. En se conformant à cette règle, il conservera pour des fins déterminées, la confiance générale. En s'en écartant, il romprait un pacte patriotique. Un défi. D'aucuns ont voulu profiter du silence obligatoire ou volontairement consenti de l'opinion publique pour mener ui>e campagne contre les libertés inscrites dans la constitution belge. A les entendre, il faudrait, au régime démocratique, substituer "le règne des compétences." L'énoncé de cette dernière formule se justifierait si l'application en était faite loyalement, mais en pratique, le prétendu régime des "compétences" serait tout simplement le régime des "créatures."En répandant l'instruction publique, en permettant aux enfants les plus doués et des plus pauvres des écoles primaires de disposer de bourses pour conquérir des grades universitaires, en mettant fin à tout favoritisme politique et à tout népotisme dans les nominations publiques, on assurera-tout naturellement "le règne des compétences." Ce régime sera la résultante logique de l'épanouissement des facultés des individus .les plus aptes et de l'élévation du niveau intellectuel moyen. Il est matériellement impossible qu'il sorte tout fait du cerveau d'un "bon tyran'' ou d'un groupement autocratique à compétence unilatérale. Quand un homme ou une camarilla jouissent d'un pouvoir absolu ou à tendances absolutistes ils en abusent : voyez Guillaume II, voyez Constantin te Petit, voi'ez Enver Pacha. L'autorité prussienne est à la base du pangermanisme, doctrine nationale de vol et de crime. Certaines nations balkaniques périront, parce qu'elles ne possèdent qu'une caricature du régime constitutionnel. L'instruction du peuple et Je libre jeu des institutions démocratiques les eussent sauvées. Le "bon tyran" n'a jamais existé. La démocratie, au contraire, fait «es preuves en Angleterre et en France, les deux piliers de la Grande Alliance à laquelle nous devrons notre renaissance nationale. Mener campagne contre notre constitution démocratique, ce semble vouloir frustrer de leurs droits les humbles qui composent le gros de notre héroïque anmée, et leurs parents qui, là-bas, résistent si admirablement à l'occupation teutonne, ce serait nier les leçons du passé et du présent, ce serait lancer un défi au bons-sens et à la justice. L'exemple de l'Angleterre. Nous venons de voir deux congrès rpmarnnahlpQ nni cp Rnnt tPnilS CD Angleterre. Ici on n'attend pas que les idées tombent du ciel : on les forge ! C'est plus sûr. A Birmingham, les délégués des Trade-Unions, au nombre de plus de 650, représentant trois millions d'ouvriers, ont siégé journellement du 4 au 9 septembre. A Newcastle, le?sections delà British Association, représentant les milieux scientifiques et patronaux, ont discuté tous les problèmes économiques, financiers, techniques, commerciaux, agricoles, éducatifs soulevés par la guerre. Le grand journal le " Times" a en six jours consacré plus de douze colonnes de petit texte — la matière d'un volume ! — aux délibérations des ouvriers au'il a suivies d'heure en heure avec le plus vif intérêt. Aussi reviendrons-noys sur ces assises mémorables, qui ont fait passer sut l'Angleterre un nouveau souffle de démocratie et où se sont élaborées bien des idées nouvelles et heureuses. GEORGES PAQUOT. LETTRE DE RUSSIE. (De notre correspondant.) Dans ma dernière correspondance s'est glissée une erreur grave^ que je tiens à rectifier au plus vite. En donnant les noms des personnes arrêtées récemment à Pétrograd, dans l'affaire d'accaparement, j'ai cité le nom du grand sucrier russe Brodslty. Or la personne arrêtée n'a de commun que le nom avec M. L. Brodsky, estimé universellement et connu de tous par ses nombreuses œuvres philanthropiques Cette confusion de personnalités est donc des plus reqrettables et je la déplore. J■ ^ • LETTRE CONGOLAISE. (De notre correspondant.) La vendeuse. Le soleil darde ses feux sur la plaine sèche et craquelée. Tout le long de la matinée, les femmes arrivent au marché, venant des villages voisins pour vendre leurs pauvres produits. C'est un gros fagot sous lequel ploierait un de nos débardeurs, un panier d'ananas ou de patates indigènes, un immense régime de bananes, comme les grappes de raisins que portaient ceux qui entrèrent en Cha-naan. Puis encore, du pombé (bière fer-■mentée) en d'immenses jarres de terre, du manioc, du maïs ; parfois aussi une poule ou un canard pendu par les pattes au bout d'un bâton; deux, trois jours durant, ces pauvres bêtes, sans manger ni boire, supportent ainsi une position des plus incommodes, trouvent encore moyen, à la halte, de se battre entre elles, ce qui prouve que si Dieu a fait l'homme à son image,il a fait Jes bêtes sur le même moule. Au marché, la vendeuse attend tranquillement qu'on vienne lui prendre pour quelques sous une provision qu il .1 fallu huit jours pour réunir. Elle s'est mise en route depuis l'avant-veille. La marchande guigne placidement le client, donnant le sein au petit enfant qu'elle porte, en surcroît de charge, sur le bras, comme nos femmes d'Europe, alors que partout ailleurs au Congo le petit s'attache sur le dos ou la hanche. Quand le soleil chauffe davantage, la maman délicatement protège 'la tête si chère d'une feuille déployée de bananier ou de para-solier.Bernardin de Saint-Pierre vous dirait que le parasolier fut créé afin d'abriter des rayons trop chauds du ,soleil. Imaginez une feuille comme celle de nos marronniers d'Inde, mais portant 12 ou 15 folioles rangées en rond autour d'une pétiole solide figurant assez bien le manche d'un parasol, ou plutôt d'une de ces "marquises" renversées qui paraient les élégantes du Second Empire. Jamais la mère ne rudoie son gosse ; si elle mange ou boit quelque chose, c'est après s'être assurée que l'enfant est rassasié. Et ces mères modules n'ont rien à apprendre de nos sociétés de pédologie, œuvres de petits lits, de la croûte de lait ou autres enfonceurs de porte ouverte. Prisonniers allemands. La population déjà si choisie d'Irumu s'est accrue depuis quelques jours d'un couple d'Allemands faits prisonniers dans l'île de Wau, au lac Kivu, dont nos troupes s'emparèrent, voici déjà deux mois. Ces prisonniers allemands, le mari et la femme sont vieux, vieux... à peine s'ils peuvent marcher. Ils ressemblent plus à deux pensionnaires de " peiken Huys " qu'à des victimes de la guerre. Lui, sec, décharné, est natif d'Héligoland, devenu Allemand au moment de l'échange de l'île cortre Zanzibar. Elle, malgré ses soixante-c'ix ans, grande, droite, angulaire, rappelle sous ses bandeaux gris de fer la reine Brunehaut : même air fatal et grandiose, et comme je m'attendais à l'entendre gémir sur sa triste destinée, elle me demanda comment se procurer des œufs, du beurre, du lait, me donna en échange une excellente recette pour faire un erâteau à la cannelle... Et l'au tre jour, arrivant chez elle à l'improviste, Brunehaut faisait placidement une "réussite," sa fausse natte soigneusement mise à sécher au soleil devait enlever -ï jamais l'idée de l'attacher par les chevaux à la queue <11 un cheval sauvage. Les deux vieux de l'île de Waù faisaient 'à des d'Hures. * Passe encore de bâtir... C'était bien l'idée du général qui leur demandait ce qu'il venaient faire en' Afrique à leur âge. Ce à quoi la dame répondit avec non, moins de naïveté, sans aucune mauvaise arrière-pensée: " Nous sommes venus nous faire écumer par les Belgffes."... Il y avait aussi avec eux une fille jeune et belle, mais les Allemands pas bêtes nous ont donné le brou et ont gardé flamande. Ils préfèrent les bons morceaux au " rabat de col." Les recrues. La guerre continue et va très bien, tous les jours de nouvelles recrues noires aspirent à l'honneur de porter les armes. Ce sont des indigènes de tout âge et de tout poil qui défilent sans cesse devant la commission de recrutement. L'âge des noirs est assez malaisé à fixer, quand on ne possède leur état-civil. Voici quelques années déjà, à Matadi, devant un conseil de révision, le Dr Grenade, un bien brave homme, mort depuis lors, supputait gravement du plus ou moins d'aptitude corporelle des nouvelles recrues. Un petit homme malingre se voit refusé parce que trop vieux. Indignation du blackboulé, qui dit aigrement au médecin : " Comment, tu me refuses parce que je suis trop vieux, et voilà mon père que tu trouves bon pour le service."... Tout le monde de rigoler, et le bon docteur de dire comme dans la chanson : " Alors, c'est moi qui s'a trompé..." La semaine dernière encore, un pauvre petit Babila, n'ayant pas " la taille " prescrite, s'en est venu demander au médecin un " dawa " (remède) pour grandir. En considérant l'esthétique du petit vieux " pot à tabac," qui lui donnait la drogue, le nègre minuscule a senti sa confiance faiblir, il secouait la tête, se disant avec raison qui si le " ganga buka " (médecin) pouvait faire grandir les autres, il aurait dû commencer par se faire grandir lui-même. Cette évocation du Dr Grenade disparu jadis, comme il arrivait à la Pallice pour rentrer en Europe, tel Moïse sur le Nébo mourant en vue de la terre promise, fait apparaître le long cortège de ceux qui furent et que nous ne verrons plus. C'est après la guerre que les survivants se compteront, tendis que les générations nouvelles insoucieuses les pousseront d'autant plus vite qu'ils seront moins nombreux. "Une nuit de Paris, disait Napoléon, après une sanglante bataille, et tout ceci est réparé." Depuis quelque temps déjà, beaucoup de morts -sont mis sur le compte de la guerre, bien qu'il faille se rendre à l'évidence que la piïx n'arrête pas la mortalité.Le professeur De Wilde. Et puisque nous y sommes, parlons du professeur De Wilde, décédé très âtcé—SI ans—i Genève. Pendant ses

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