L'indépendance belge

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01 december 1918
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s.n. 1918, 01 December. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 26 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/s17sn0243j/
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Dimanche 1er décembre 1918. - TO centimes 89= année L'INDÉPENDANCE BELGE TÉLÉPHONE i Direction*» •• •• •« •• »« A 2278 Administration »«•••••• B 73 Rédaction B 75 Adresse télégraphique : LINDEBEL-BRUXELLES Fondée en 1829 ADMINISTRATION ET RÉDACTION : RUE DES SABLES, 17 Boréaux parisiens : place de ta Bourse, 11 ABONNEMENT i BELGIQUE t Un an, 24 fr. ; rix mois, 12 £r. 5 trois mois» 6 francs. ÉTRANGER 1 Un an, 40 fr.; six mois, 22 fr.j trois mois, 12 francs. WEÉatéÈm siilpf Elle n'était guère développée, avant ; guerre, .notre éducation civique.:; Beaucoup de bons esprits, redoutant d puis longtemps la catastrophe, se demaj daient avec . angoisse, quelle gérait l'atl tude de notre peuple devant les suites dé astreuses d'une invasion. Et cette angois: était légitime, hélas ! Quelle confiant pou-vait-on mettre en une population, qu depuis de longues années, était mainteni systématiquement au niveau intellectu le plus bas et en qui Ton ne cessait d'éve 1er, de toutes les façons, l'exclusif sou des intérêts matériels ? Qui avait jama •parlé à ce peuple, à ces paysans, à ces o vriers, de leurs devoirs envers la cité, collectivité ? Nous connaissions notre c: seignement : excellent dans les villes et h grandes communes, là où la bourgeois consciente exerçait le pouvoir, il était d plorable dans les campagnes et partout ( dominaient encore les partis de la réactio: Une loi inique refusait d'autoriser l'ense gnement de la morale dans les écoles p pliques. Et là où cet enseignement se do: mai t, ' il tendait plus à exciter la haine < l'adversaire politique . et religieux qu pousser à la fraternité sociale et à la f ,conde collaboration. Comment croire donç qu'une foule à q" l'on n'a pas enseigné ' son devoir, le co: naisse pourtant et le pratique ? Le pli optimiste ne l'aurait pu. On s'attendait, c devait s'attendre à de graves et nombre ses défaillances, à des compromissions c toute espèce, à une course au clocher ( •Joutes les convoitises et de 'tous les.arrivi liies. Or, l'événement n'a pas justifié c craintes. Ou, du moins, le mal n'eut guè; la virulence et l'ampleur que nous redo tions. Dans l'ensemble, notre populatio s'est montrée calme et digne. Les ouvrie. cherchèrent à travailler, tant que cela f .possible. C'est un mensonge de l'ennei Q-ue de les représenter comme des ch jïjeurs volontaires, dont, à tout prix, il fa débarrasser le pays. Jusqu'au moment c la nécessité la plus pressante les y contre gnit, de très nombreuses familles s'absti rent de réclamer le bénéfice de la sou] commune et du pain gratuit. Dès qu'ui amélioration se produisait dans leur situ ition, on les voyait renoncer spontanéme à cet avantage. Tous ceux qui se sont c cujpés des œuvres de secours pendant guerre,- peuvent citer* maints traits q prouvent l'honnêteté foncière, scrupuleu même parfois, de la grande masse de n tre population. Ses dirigeants avaient, n guère, négligé de l'instruire et de l'éd quer. Mais le peu qu'on avait fait, la p< gnée de semences jetée au hasard, ék tombée dans une bonne terre, avait germ levé et donné des résultats inespérés. ; les hommes de pensée et. de réflexion, cet qui, méditant sur nos, manques èt sur n faiblesses, craignaient tout de l'aveni étonnés de ce qu'ils Voyaient, se prenaie d'une grande admiration pour ce pàuv peuple que son instinct courageux et pro! soulevait jusqu'à l'héroïsme de l'abnég. tien. Néanmoins, il y eut des défaillances, serait absurde et vain de les nier. Alo que les gros bourgeois accomplissaient magnifiquement leur devoir social en fo dant, en patronnant, en soutenant de leu deniers tant d'œuvres d'entr'aide colle rtdve, alors que les petits bourgeois, mis la portion congrue, se serraient le vent sans se plaindre et sans désespérer, il eut d'autres bourgeois, nous le savon qui, en vue d'un ignoble profit, prêtère leur concours à l'envahisseur; il y en e qui l'aidèrent à démembrer le pays, en a cep tant des postes grassement rémunéré il y en eut qui lui servirent d'hommes « paille pour ses louches opérations de 1 quisition; il y en eut encore qui, sans pa tiser directement avec l'ennemi, accapar jent'sur une grande échelle les denrées < première -nécessité et les revendirent à bon moment, en réalisant de scandalei bénéfices. Et, enfin,- on cite des cas 0 gr&ce à des négligences coupables du s< vice de contrôle, des familles bourgeois purent augmenter frauduleusement le noi bre de leurs rations e-t priver d'au ta leurs compatriotes plus consciencieux. I admettant que tout cela soit vrai, et. qu 11'y ait pas d'exagération dans ce qu'< nous en dit, et qu'en le répétant, nous i soyons pas plus ou moins sous l'inlluen délétère des journaux de l'occupation ■ nous ont-ils assez chanté aux oreilles qi l'effrayante cherté' des vivres proven< uniquement, oh ! uniquement, de la rap cité de nos compatriotes et point du to de la voracité de l'occupant! — encore fa drait-il convenir que le péché de quelque uns ne peut être imputé à tous et qu'il s rait souverainement injuste d'accuser n tre bourgeoisie de manque de civisme cause de quelques trafiquants sans co science et sans honneur. La classe des paysans est moins facile défendre. Volontiers, durant nos trois d res années de misère, nous aurions pr pour mot d'ordre ce cri : « Le fermie voilà l'ennemi ! » Et, certes, il y eut ( bons fermiers, honnêtes, compatissant mais il y eut beaucoup, il y eut trop < mauvais fermiers. En général, le paysa ne cachait nullement sa. joie de pouve faire payer son lait, son beurre, ses œuf ses porcs, ses bestiaux, dix fois leur valei réelle. Il y trouvait son profit. Il y trouve aussi- le plaisir - amer d'une revanche si les gens des villes, ces gens qu'il , jalou; et envie, qi<> iui paraissent mener une exi tence parad - :ûe, alors qu'il se croit 'li même en en i\ Ah ! ces gaillards ont 1 théâtres, et 1-s cinémas, et les cafés, et i se promènent, et ils se la coulent doue •pendant que Jacques Bonhomme trin dur au se/!, il-ou sons la pluie! Eh bien, i payeront, :!s videront leurs escarcelles, i se dépou: rent de leur dernier sou, ou .i tireront a langue et ils mourront c faim!... Telle ëst la mentalité du paysaJ On raconte que cette fortune qui lui vena et qui, d'un misérable petit cultivateur c la veille, faisait en six mois un gros pr prié taire, il se plaisait à l'étaler en aeb tant des bijoux, des toilettes, des voiture tes pour la promenade. Mais la plupart, • les notaires sont là pour le diré — s'en pressaient de se libérer de leurs hypoth ques. Cette libération en masse, et ■ poi des sommes énormes, est le témoignage plus certain, le plus palpable' d: ' 1 énéric* usuraires réalisés pendant la' guerre et notre détriment, par nos excellents pa: sans. V * . Nous avons constaté la plaie, guéri sons-la. Gué ssons-la en donnant partout à noti enseignement, comme bu?e et comme p vol, îa culture civique. 11 est néceseaii que l'homme et la femme sachent lire et • écrire. II est plus nécessaire encore qu'ils S apprennent à être de bons citoyens. 11 faut leur apprendre où §ont les limites nécessaires île leur épanouissement individuel, a Toute la question est là. L'homme n'est pas, ne vit pas isolé sur la terre. Il ne peut 3- continuer d'exister que grâce au concours i- constant, que lui prête la société. Cette i- grande idée, fondement de la morale, de-5- vrait être répétée sans cesse, et 60us mille >e formes différentes, aux enfants et au peu-e 'pie. A partir du moment où elle est bien com-le prise, elle agit Elle agit chez l'être le plus borné, le . plus égoïste, parce qu'elle -I; s'adresse autant à l'intérêt personnel qu'à F l'instinct altruiste. L'homme qui la com-prend bien, se rend compte du caractère illégitime de tout gain réalisé en surlai-a sant le prix, des denrées; et, en même temps, il aperçoit les conséquences géné-'s raies de ces manœuvres, c'est-à-dire le i® surenchérissement contagieux de tout ce qui se vend et. s'achète, donc . également 'ù son propre appauvrissement. La terrible i. crise que nous avons traversée,sans doute, i- ne se représentera plus. Mais il y en aura ^ d'autres, crises ■- éconosniquée. périodiques et fatales, qui permettront encore aux rilauvais fermiers ot aux -accapareur^ de se à donner carrière... Que la société prenne les devants, qu'elle instruise, qu'elle éclai-. ré, qu'elle purifie, si elle veut éviter^ à ses 11 membres des souffrances inutiles et immé-v ritées. N'oublions pas la dure leçon de la Ls guerre. Si la culture civique avait été 'n mieux soignée en Belgique, certes, nous aurions souffert pendant l'occupation,mais 10 dang les proportions bien moindres. H ne le suffit pas de défendre à l'homme le vol et s- la fraude ,il faut lui enseigner 'que le lucre îs est immoral et mauvais, même s'il est ob-'e tenu par des moyens légaux, dès qu'il est J" excessif, disproportionné quant aux ris- 11 ques à courir, dès qu'il cause un dommage ^ à la collectivité. jt ni ♦ ' S Les Belges en Russie i- L'aventure du Retotir îe Trois cents et quelques Belges ont pris part, a on le. sait, à l'action des armées russes, en [a 1916 et au commencement de 1917. C'étaient lLj des volontaires. Le gouvernement russe avait sô demandé des autos mitrailleuses. Et comme l'armée belge en avait, à ce moment-là, plus qu'il ne lui en-fallait dans la guerre de tran-u" chées, les Belges étaient partis. Ils rendirent des services immenses en Bu-^ kovine. Us se battirent avec une merveilleuse g audace. Quelques-uns d'entre eux tombèrent 7] Le commandement russe leur rendit les plus solennels hommages. Ils endurèrent de gran-jg des souffrances-physiques et morales; ils eu-r rent la douleur et la colère de voir arrêter A brusquement et sans- raison, en juin 1916, l'of-re fensive de Broussilof. )e Leur odyssée mérite d'être contée. Mais ce qui doit être dit surtout, c'est la périlleuse aventure qu'ils vécurent en 1917 et 18 lorsque, U le bolchevilvisme étant devenu niai tre» ils fu-rs rent traités en ennemis dans le pays qu'ils si étaient venus défendre. q_ «Nous étions alors en Galicie, nous raconte -s l'un d'eux, un sous-officier abondamment dé-C- coré et chevronné. C'était en juillet 1917. De-à, puis quatre-vingts jours nous combattions re avec le 6e corps d'armée, et nous constations y que nos compagnons d'armes « flanchaient ». s Quand on avait avancé de sept ou huit verstes, on reculait d'autaût. Le 18 juillet commença la retraite, une retraite désordonnée, épou-vantable et féroce, féroce parce que les plus s. forts passaient les premiers. : les artilleurs, jg avec leurs canons, écrasaient tout sur la rou-te, tandis que les avions ennemis nous har-c_. celaient Nous avions perdu de Liedekerke et x SiersacK; et d'Aspremont était gravement ^ blessé. u Nous marchions parmi les troupes russes lx n'observant plus aucune discipline, criant : ù « domoïa » (à la maison). Et l'hostilité gran-,rl dissait autour des Belges dont, quelques mois 2S plus tôt, on venait baiser les autos. Mainte-nant on nous criait : « Pourquoi tirez-vous? Que nous ont fait ces gens? » .Dans chaque compagnie régnait le comité ijj des soldats. Un officier n'osait pas même nous m permettre, sans son autorisation, de regarder ie dès canons. Certains officiers, d'ailleurs, „e étaient devenus ordonnances; Et quand nous ^ sommes arrivés à Moscou, — à Moscou où le Kremlin est en idéalité détruit — nous avons .. vu im général. et un colonel devenus m$r-chands de journaux. Nous attendions à Moscou, où nous crai-gnions chaque jour d'être faits prisonniers. s_ Le 6 décembre, nous reçûmes du gouverne-g. ment belge l'ordre de rentrer au pays. Nous ^ pûmes partir pour Kieff, où était notre dépôt. ^ Voyage difficile, car les ouvriers du chemin de fer refusaient le travail. De Kieff, nous avions l'intention d'aller sur la côte Mourman ou sur , Vladivostock. Mais le gouvernement ukrainien émit la prétention de conserver nos au-tos blindées. D'autre part, les Bolcheviki, les s Roumains, Alexïeff, °Kaledine, Komilof et les l' Cosaques du Don nous sollicitaient de les ^ leurs céder. Nous ne voulions rien entendre, p Et on rie nous laissait pas partir. Nous restâ-le mes à Kieff du 11 décembre au 18 février, as-P- sistant aux combats dans les rues conduits par ir des gamins qui toiichaient une solde de 15 à 20 si roubles par jour, subissant le bombardement ^ Enfin, notre commandant Rose mit tout le •'t monde d'accord en faisant sauter nos autos. Jr Et nous pûmes quitter Kieff le 18 février, qua-;e tre jours avant l'entrée des Autrichiens. J?" Nous partîmes dans un train composé et J~ aménagé par nous ; nous y avions nos cuisi-' nés, notre boulangerie, notre centrale électri-b que. Il était entendu que la locomotive serait ' renouvelée de trois en toois cents verstes. Nous j® nous dirigions sur Pétrograd. Mais en route, |S nous trouvâmes la ligne coupée par les Aile-s mands. Nous allâmes vers Vollogda. Les am-ls bassadeurs qui avaient quitté Pétrograd pas- saient Nous les suivîmes. ]l Tout, alla bien jusqu'à l'Oural. Mais là, nous fûmes en présence des Bolchewicki de e Sibérie. Et nos tribulations commencèrent. On nous déclara que nos passeports n'avaient plus de valeur, on voulut scinder notre train l~ en trois tronçons, prendre nos carabines. Le ~ commandant Rose refusa. Nous attendîmes, sous un froid de quarante-cinq degrés. Le -- commandant, finalement, nous fit descendre ir du train. Il nous expliqua que les Bolchewic-e ki, parmi lesquels se trouvaient des Autri-chiens, voulaient nous désarmer pour nous à arrêter ensuite et nous voler nos vivres. Il J- nous proposa de résister par les armes, de nous faire tuer. Nous nous déclarâmes prêts, s- Une garde fut placée autour du train. Cela dura deux jours; après lesquels on se décida 'e à nous laisser repartir. Nous avions perdu un i- temps précieux : nous n'avions à notre dls-e position, pour nous nourrir, que des conser ves; nous n'avions plus d'argent, quoiqi nous eussions mis nos r.essouces. en cor mun. A Omsk, nouveaux pourparlers. Nous d vons nous engager sur l'honneur à ne reme tre nos armes à aucun des belligérants. Mai de ville en ville, le télégraphe ' annonce • not arrivée, et les mêmes difficultés recomme: cent. On nous, fait retourner en arrière, c perquisitionne dans le train et jusque daj nos sacoches. Et c'est miracle qu'on, ne trou^ pas des mitrailleuses cachées dans un wage que l'on visite. Si on. les avait trouvées, noi . étions passés par les armes. A 24 verstes de la frontière chinoise, d-Bolchewicki armés s'opposent à notre pass gp. Leur chef, le fameux Lazo, veut nous fai: rebrousser chemin, nous menace. Noi menaçons, à notre tour, d'incendier village et le train. On se radoucit ; mais c nous dit que les. bandes de Semenoff ne noi laisseront pas pénétrer en Chine, et puis qu'c .ne peut pas y laisser pénétrer notre tarai: parce que le gouvernement chinois ne ré: verra pas le matériel. Nous obtenons qu' ne machine parte avec trois des nôtres et r mène du matériel chinois. La machine, po tant un drapeaii blanc et le pavillon belg part Nous attendons dans le misérable vlll ge. peuplé de Russes et de Chinois. Enfin, e bout de deux jours, un train arrive avec qu tre-vingts soldats chinois. Et nous quittons territoire sibérien. La fin du voyage fut plus facile. Cette pr mière partie avait duré deux mois et nei jours. Et chaque jour, chaque heure avait a porté sa menace. Heureusement, ajoute notre interloçuteu la réception qui nous fut faite, à San-Franci co"effaça tous les vilains souvenirs. Nous ma chions dans une pluie de fleurs. En six heure on réunit 70;000 dollars, qu'on nous remit poi les blessés belges. Et notre présence §t monti dans des proportions fantastiques les sou criptions à l'emprunt de guerre. Nous avioi beaucoup souffert.mais nous étions heureux Et celui qui nous parle,, celui qui particii à l'aventure épique, semble, en effet, he reux. Il ne regrette rien. Tout cela.lui.senib naturel. U paraît ne pas soupçonner qu'il e im héros de .l'épopée. ECHQS~~ Le gouvernement d'attente, dont lè pays c doté pour l'instant, doit être, par sa natoi même, un gouvernement d'action. Déjà le ministre de la .Tustice a déposé projet relatif aux loyers. D'autres projets si vront, et proposeront des solutions qu'il a partiendira au Parlement de discuter. Il est vraisemblable que (pour la prochai séance de la .Chambre, divers projets sero connus et aussitôt renvoyés aux eommissio: compétentes.. En raison des difficultés de commiinicatâQE la Chambre né siégera pas pendant quàf jours de la-semaine, ainsi que cela se fais? avant la guerre .Elle se réunira le mercredi Le jeudi et tiendra vraisemblablement m séance le matin et une autre l'après-midi, Auôune décision n'est prise à ce sujet, ma des dispositions dans ce sens seront arrêtées la prochains séance. La HoWande n'a pas une bonne presse en > moment. Son gouvernement ne semble p avoir agi avec toute la prudence qu'exigeaie les circonstances. Ce qu'il a fait est même fc grave. De là certaines gens s'en vont proférant: « Qu'y a-t-il d'étonnant à cela? Tous les H< landais ne sont-ils pas germanophiles? » C'est, une profonde erreur. Une dame holla daise de la-plus grande distinction nous le r pétait, hier encore ; « En Hollande, 3 n'y. a qu'un petit grou qui aime l'Allemagne : des officiers, des 'pro^ seurs, des industriels. Mais le peuple la iétes d'instinct. Si les proverbes ne sont pas to jours la sagesse des nations, ils en traduise du moins l'esprit. Eh bien, il y a chez nous i proverbe, cité partout, à propos de tout, q en dit long sur nos préférences à cet égard. 1 voici : « Mieux vaut un Français comme ennei qu'un -Allemand comme ami ! » Mais si l'opinion publique est telle ien H( lande, l'attitude du gouvernement, en ce q concerne le passage des troupes allemande n'en est que plus blâmable. Le gouvernement suisse vient de nommer i ministre plénipotentiaire pour le représenter Bruxelles. C'est M] Dunant, ministre de la R publique helvétique à Paris, qui a été choi pour occuper ce poste. Que sont devenus tous les « états-majors » * Bruxelles et des faubourgs ? Dispersés, saJ doute, évanouis, désormais inutiles. Leurs di eussions cessèrent, faute de combattants.! 1 pourtant, en ont-ils- élaboré, des' plans et d-combinaisons ! En • ont-ils fait, des hyipothès-et des prévisions, jamais .réalisées, comme bi< l'on ".pense. Tous ces gans, des braves gens qui se ré nissaient tous les soirs à des endroits préqi au ooin d'une rue, dans nos parcs publics, si les boulevards ou les avenues, par tous 1-. temps, doivent être bien ennuyés de ne ph pouvoir commenter les événements militaire C'était devenu, pour eux, -comme une nécessit cela faisait partie de leur vie, c'était un poin et combien important, de leur programme qu tidien .Et soit qu'ils écoutassent la traductic du dernier journal hollandais ou qu'ils prisse! eux-mêmes ia parole, leur rôle leur paraisse aussi indispensable. Aujourd'hui, tout cela n'existe plus, Lei stratégie a vécu. Au cours de leur retraite, les troupes aU mandes -ont jeté dans les étangs de Groene: dael, du Rouge-Goitre à .Auderghem et du Pa de Tervueren un assez g*and nombre d'obu de cartouches et de munitions de tout genre. . La Société Centrale pour la protection de pêche fluviale, . qui exploite les étangs dom. niaUx de-la "forêt de Soignes, va prendre 1< mesures nécessaires pour leur enlèvement. Des grouipes de soldats ont procédé, -hii après-midi, à Bruxelles, à 1' « exécution .» c certains commerçants qjj'Os accusent d'avo fait ceuvre d'accapareurs ou d'avoir trafîqr avec l'ennemi. Us ont enlevé les drapeaux a borés aux façades, quelque peu bousculé- 1< marchandises, et fermé les boutiques . S'ils n'ont pas commis d'erreurs, il ny a p< grand maL. Le public avait manifesté * le 22 novembi quelque-étannement de ne pas voir le plus ai cien bourgeois de Bruxelles revêtu, pour faû honneur aux Alliés, de sa légendaire blouse c combatîant. C'était,.en effet, avant In guerr une habitude d'associer Manneken-Pis à tout* les grandes solennités nationales. le Nous ignorons les motifs qui ont inspiré cette 1- abstention. Mais, quoi qu'il en soit, le petit bonhomme participera, à l'avenir à nos fêtes en endossant, la tenue de nos fantassins. Le Col- t- iège échevinal vient, :en effet, d'accepter une s, offre faite à xe sujet par quelques bourgeois •e patriotes autant que généreux. 2- w n On sait que le lieutenantaviateur Willy Cop- îs pens, engagé volontaire au début de la campa- re gne, a été gravement blessé au couffrs d« a ba- n taille de Thourout, au moment où il venait de ls remporter sa trente-huitième victoire aérienne. Obligé de descendre en ville pour éviter un îs avion de combat allemand qui lui barrait. la a- route, il fut'atteint à. la jambe par six balles ■e tirées du sol. Transporté à l'hôpital do La is Panne, il dut subir l'amputation du membre le blessé. n C'est là qu'il vient d'être informé que l'Aéro- is Club de Belgique, désireux de rendre à sa vail- n lance. un juste et éclatant, hommage, a décidé i, de lui offrir une grande plaquette en or. 'i- Ajoutons que l'état de santé du Jeune héros J- s'est fort amélioré et que toute crainte d'issue ^ fatale est, depuis plusieurs jours déjà, écar- r- tée. e> Un détail encore, que bien peu connaissent : ^ La coutume veait que tout dieutenanit-avia- 'u teur, après sa quarantième victoire, soit promu *■" au grade de capitaine. 16 Bien que Willy .Coppens n'eut pas atteint ce nombre, le Roi, voulant reconnaître .la bravoure e- et l'héroïsme de .1' «As» belge,lui conféra,séàn- 'f ce tenante, le grade de capitaine qu'il avait si ?" vaillamment mérité. r, Le petit jupon des Ecossais intrigue fort les s- dames... Que porteraient-ils bien là-dessous? r- Dans la foule dense dé ces dexnieis jours, on s. a vu de jolies curieuses soulever légèrement la ir jupe militaire pour s'assurer de la nature des ïr dessous de ces.pittoresques soldats... s~ — Mais, enfin, ne les faites pas languir I 15 Dites-le leur si vous le savez 1 •" Voici. En Ecosse, il paraît qu'ils ne .portent ia rien .du tout. La jupe leur suffît. Ce sont de i- rudes gars qui ne craignent pas de s'enrhumer, le A l'étranger, il semble qu'ils se couvrent da- st vaniage. La jupe cache un petit caleçon d'ordonnance. Et il ne faut pas croire ce mauvais g plaisant qui prétend qu'ils portent... une petite j culotte de peau. Nous avons à Bruxelles une arcade triomphale :1a fameuse arcade .du Parc du Cinquan-— tenace. Evidiemmenfa, ce n'est pas l'Arc de Triomphe de l'Etoile. Elle n'a ni son histoire glorieuse ni sa, majestueuse beauté... ^ Néanmoins, elle ne fait pas trop mauvaise figure. Les Allemands, n'ayant pas l'Arc de" l'Etoile sous, la main, durent .s'en contenter et ,a" ?e hâtèrent d'en arborer, tout au faîte, leur vi-P~ Iain drapeau , que le vent s'amusait d'ailleurs à briser aussitôt. A la Noël, ils y érigeaient deux sapins qui, le soir, s'allumaiijent de lampes 2* électriques multicolores^. 1S Pourquoi notre arcade n'a-t-elle joué aucun raie dans nos fêtes?. Sous le quadrige, entraînant vers l'avenir la Belgique triomphante. s» n'aurai^ôa--pu faire défiler nos soldats victo» re rieux? it Il y a des gens qui s'inquiètent du sort futur ie du sport hippique. Quand. sera-t-il remis en vogue ? Quand les champs de coursés, rouvriront-^ ils. leurs portés?- à II parait que les pistes de Boiisfort et de Groenendael n'ont guère été endommagées. Seules, les installations : tribunes, guichets, etc., ^ devront être renou^ées, et certains sportmen 15 espèrent qu'en mai prochain, lé Jockey-Club de Belgique,qui s'intéresse vivement à la question, r' inaugurera la saison sportive de 19f9, avec le concours de la Société Royale d'Encourago-ment.-rl- Une nouvelle qui réjouira les amateurs d'art J" nous .arrive de Paris. Les célèbres pastels de La T^fiLçr.v de Sa.inlrQueniin, ont été retrouvés à Maubeuge; ils sont en parfait état et il n'en ^ manque pas un*. On va les replacer bientôt à ^ .Saint-Quentin, patrie du peintre, où ils se trou--le vaient • ll~ La précieuse- collection compte 80 pastels, it 11 Un marchand de cercueils, — le même qui, L" sur sa macabre marchandise avait disposé ce -e charmant cartel : « Hommage à nos alliés 1 » — . vient, de révéler aux populations l'endroit où II il avait caché sa laine et ses cuivres. Il a, derrière sa vitrine, accumulé des kilo-. grammes et des kilogrammes de laine, des III monceaux'de cuivre de .toute forme'et de toute (provenance. Et au beau milieu du ' tas, il a disposé un écriteau ainsi , conçu : « Devinez^ou j'avais, caché tout cela?... Dans n nos cercueils I » f On a' de l'esprit, dans les pompes funèbres ! si : Du poisson! Voici déjà du ipoisson à Bruxelles 1 U y avait beau temps que nous n'avions le plus con'nu pareille aubaine, et pourtant, on )S sait combien le poisson fait les délices..de tout s_ -vrai -Bruxellois. ?(; Vendredi, enfin, coi en a vu, comme naguère, >s sur des pousse-culs ' traînés par de braves pois-is sonnières. C'étaient des plies, rondes, bien en ,n chair, directement venues d'Oslende,sentant en-iXire frais la marée, et' dont le ventre blanc se !- tendait. Cher encore, c'est vrai :*6 francs le ki-5i logramme, mais combien cela nous changeait ,r des prix qu'atteignaient, il y a quelques semai-ïs nes à peine, les rares poissons que nous obte-nions à Bruxelles. Le saumon v&lait de 60 à 75 s. francs le kilogramme; le vulgaire hareng-saur se payait jusqu'à 3 francs pièce, et nous vi-t; mes un jour un turbot débité à raison de S0 > francs 1e kilogramme. n Quant au poisson de rivière, en avons-nous H jamais vu ? Où donc se cachaient les anguilles, it les truites, les carpes, tout ce délicieux gibier d'étang et de rivière qui aurait été si bien vête nu ?• Mais ces jours sç>nt finis. Le poisson nous revient; d'ici -peu, nous en aurons à foison, et ^ déjà nos narines hument de délicieux fumets i. de friture. 5, 'Une idée "originale, émise à la Chambre française : • a MM. Maurice Maunoury, Paul Morel et Le-i- red-u, députés, viennent de prendre l'initiative ;s d'une proposition de résolution invitant le gouvernement à. faire exhumer les restes d'un fantassin français, mort sur le champ de bataille, ir enterré sur la ligne de feu sans que son îden-e tité'adt pu être établie, et à déposer ces restes r au Panthéon- dans un monument sur lequel se-é ront inscrit ces mots : « Au Poilu, la Patrie re-connaissante. » A partir d'aujourd'hui, tous les services ju-ls d ici aires provisoirement installés à la salle de Milice de l'Hôtel de Viîiie seront de nouveau établis au Palais de Justice. e U est question de donner à une nie de e Bruxelles le nom du Président Wilson e pour honorer le grand citoyen, qui, par le rôle qu'il a joué, au cours des diverses phases de la guerre, a bien mérité de l'humanité. Cet hommage n'est cas le seul' . qu'en Belgique on songe à apporter à l'il-i lusti*e an)i de la Paix. Nous apprenons, en effet, que le comité-directeur du Foyer des Orphelins a décidé, il y a au moins une couple de mois déjà d'appeler un de ses «homes» familiaux, «home Wilson» pour perpétuer dans soi organisation le souvenir du Président. Le «home», choisi pour cela, est lf Home IV, situé rue du Châtelain, à Lxel les, et où sont groupés une quarantaine d'enfants dont les papas ont été tués on blessés au front, ou se trouvent encore dans les rangs des armées alliées, laissanl leurs petits sans soutien, par suite de ls mort, de la maladie ou de l'indignité de ls mère. ' Il y a dans ce «home» beaucoup de pe tits Belges, mais aussi des petits Français et même quelques petits Italiens. Le Foyer des Orphelins a aussi décide — et il faut l'en féliciter, — de donner à l'un de ses « homes » le nom de M. Hoovei en témoignage d'admiration et de sympathie pour les services rendus à la Belgique par le grand philanthrope américain. Déjà le Home VII du < Foyer », situé rue Bens, à Uccle, s'appelle «Home Républics Argentina» en remerclment de l intérêt que portent à l'œuvre de nombreux citoyens argentins, et la Commission de surveillance de ce « home » est placée sous la présidence d'honneur de M. "kl&ncas, ministre de la République Argentine, ' a Bruxelles.Dans la rue aux Laines, les vitrines des commerçants s'ornent de banderolles jaunes ou rouges portant les inscriptions les plus flatteuses à l'adresse de nos soldats « Vivent nos héroïques défenseurs ! ) « Gloire à nos braves grenadiers »... Sous l'éloge se dissimule souvent une sorte de crainte et le désir de se rendre les dieux favorables... Dès neuf heures du matin, la caserne vibre des flons-flons habituels. La musique militaire répète, comme autrefois,ses marches les plus entraînantes. N'empêche, cette sentinelle, vêtue et casquée de brun, nous inquiète un peu... On attend devani le porche, le cœur plein de souvenirs, espérant entrevoir la silhouette d'un grenadier, d'un vrai grenadier de jadis.,. Ls garde sort d'un pas alerte. Ce sont encore de6 soldats couleur de tan, équipés en explorateurs britanniques... Mais, eux aussi, ne nous reconnaissent peut-être plus? Ah. s'ils allaient nous bousculer ! Rassurez-vous, ces jeunes guerriers, IoLc de revenir avec des mœurs de sauvages, sont polis, pleins d'entregent, ont acquis, — à voyager, à se rencontrer avec des étrangers, — de multiples connaissances. D'avoir-appris que leur nombril n'était pas le centre du monde, leur horizon intellectuel s'en est élargi d'autant Puis, pour avoir souffert et haï, ils connaissent la to lérance et l'amour. Loin .d'être farouches, ils sont devenus plus humains... An fait, cet air inacoouiumé3 qui nous étonne. dans leur uniforme, se manifeste davantage dans leur façon de se comporter. Nos petits Belges, madame, ont gagné de ;T. « éducation ». Ce n'est pas une de leurs moindres victoires I L'Alimentation Il semble que, décidément, les conditions d'exis-fénee vont devenir, deviennent déjà meilleures à Bruxelles. Le service des pommes de terre, assuré par les Magasins communaux, est d'ores et déjà organisé de telle sorte que nous ne connaîtrons plus, comme les hivers précédents, cette pénurie des tubercules, qui fit pousser tant de clameurs. Le règne 'des accapareurs est bien fini. Pendant quatre ans, ils nous ont écorchés sans vergogne, faisant hausser sans cesse le pris des denrées et. des objets de première nécessité. Mais aujourd'hui, ils sont on fuite, et, d'ici très peu de temps, la vie redeviendra sans.doute quasi normale. Rien que de jeter uu coup d'œil sur les prix atteints en Bourse mercredi dernier par les féculents, nous édifiera à ce sujet. Une diminution très sensible se constate on effet. Les haricots, qui, pendant l'occupation, atteignaient 14 francs le kilo, se sont traités mercredi à 2 francs; les pois, qui, il y a quelques semaines encore, faisaient S francs le kilo, se sont traités de fr. 1.50 à fr. 1.70; enfin, les féveroles n'ont pas trouvé amateur en Bourse mercredi dernier à 2 francs le kilo, alors que leur prix, pendant l'occupation, montait à 5 francs. Cette baisse considérable aura inévitablement d'heureux effets pour l'alimentation de Bruxelles. Les magasins communaux, qui avaient cultivé 4,000 hectares, ont en ce moment des stocks considérables de féculents qui, normalement, devraient être vendus à un taux plus élevé: Mais M. Max Hallet a décidé que les magasins communaux appliqueraient désormais les prix pratiqués en Bourse. Cette baisse n'est malheureusement pas générale. C'est ainsi qu'en bourse, mercredi dernier, on a constaté une hausse assez forte de la viande. Déjà, les boucheries communales de Bruxelles vendaient à perte pour influencer le marché. Afin d'assurer une baisse rapide des viandes de boucherie M. Max Hallet prendra d'ici peu, d'accord avec M. Wauters, ministre de l'industrie, du travail et du ravitaillement, les mesures qui s'imposent. Enfin, nous pouvons annoncer que la ration de sucre est assurée pour le mois de décembre. Les Restaurants bruxellois La fin de l'occupation allemande a marqué,dans la vie bruxelloise, un changement profond. Déjà, le travail commence à reprendre dans l'agglomération, et l'une des conséquences immédiates de cette reprise, comme aussi d'ailleurs du prix moins élevé des vivres, notamment des pommes de terre, a été de voir diminuer dans des proportions considérables, la clientèle des Restaurants bruxellois. Cette clientèle, qui comptait au début de novembre 55,000 personnes, est tombée à fin novembre à 27,000, soit de moitié. Aussi, le conseil d'administration des Restaurants bruxellois, en sa séance de vendredi dernier, a décidé de fermer une série de restaurants. D'ici peu de jours, 15 d'entre eux n'existeront plus, et la grande cuisine de la caserne des pompiers, qui assurait chaque jour une quantité de dîners, aura également cessé de vivre. Cette diminution de la clientèle continuera vraisemblablement, et dès à présent, le conseil d'administration prévoit que d'autres restaurants devront être fermés. Cependant, tant que le Comité national continuera ses institutions, l'œuvre subsistera. Dès à présent se pose la question de savoir si, plus tard, lorsque la guerre sera finie, la Société Coopérative Intercommunale des Restaurants bruxellois ; qui a rendu tant de services pendant l'occupation, sera maintenue, ou si elle sera dissoute. Les avis à ce sujet sont très partagés. M. Pladet, cependant, qui préside aux destinées de cet organisme social,dont l'utilité ne peut être contestée,estime que cette entreprise ne peut périr; il y aurait intérêt à ce qu'elle soit maintenue, à ce que les communes continuent à assurer son service, pour éviter que des œuvres particulières, animées par un esprit de lucre, se substituent à elle. Hoover M. Hoover, nous l'avons dit, est arrivé avant-hier à Bruxelles. M. Hoover a rempli un rôle formidable, a assumé des responsabilités écrasantes. Depuis que les Etats-Unis sont entrés dans la guerre, il est, dans la grande République, 10 ministre de l'alimentation. Cela veut dire qu'il est chargé d'assurer le ravitaillement, pour une large part, de tous les pays alliés. 11 dispose, pour accomplir cette tâche, des pouvoirs d'un dictateur. Il a usé de ces pouvoirs avec une intelligence et une énergie merveilleuses. Et il a réussi, il a réussi, malgré la pénurie des moyens de transport, à faire en sorte que les armées et les peuples de l'Entente pussent vivre. Jamais, dans l'histoire du monde, jamais homme n'eut un rôle aussi vaste. Qu'est-ce donc que cet homme? C'est, comme un très grand nombre des individualités puissantes des Etats-Unis, un a self made man ». Jeune, il était très pauvre. Il gagna sa vie en exerçant les professions les plus modestes. Mais il était bien décidé à en sortir, et, tout en travaillant, il entreprit des études. Il les poursuivit si te-nacement que, il y a une quinzaine d'années, il représentait en Chine le groupe américain , d'industriels et do financiers qui étudiaient la création de chemins de fer et sollicitaient des concessions. Et il était à la veille de la guerre, à la tête de vastes entreprises. Or, dès le commencement de la guerre, lui qui appartenait à un pays alors étranger au conflit,abandonna toutes les affaires pour se consacrer uniquement à la direction de la Commission of Relief, au ravitaillement de la Belgique, Il prodigua dans cette tâche l'énergie, l'ingéniosité, la passion qui l'avaient fait réussir dans sa vie. Le salut de la Belgique devint sa seule pensée. Pendant deux ans et demi, jusqu'à ce qu'à ce qu'il devint ministre de l'alimentation aux Etats-Unis — et en cette qualité il a continué à nous donner toute sa sollicitude — il fut l'ouvrier inlassable et passionné de l'œuvre qui devait nous sauver, et l'on peut dire qu'il dépensa dans cette tâche un réel génie. Bien d'autre n'exista plus pour lui. Il nous sacrifia même ses plus chères ambitions, Il caressait depuis longtemps le rêve d'être un jour le président de l'Université américaine dont, au teiîips de sa jeunesse difficile, il avait été l'étudiant pauvre. Il y a trois ans, cette charge devenue libre, lui fut offerte. Et il la refusa; il la refusa parce qu'il devait demeurer à Londres, travailler pour nous. Comment, comment pourrons-nous manifester notre reconnaissance pour un tel service, pour un tel dévouement? M. Hoover a conféré longuement avec M. Wauters, ministre de l'alimentation, -et avec les dirigeants du Comité national. De ce qu'il a dit, il résulte que l'on espère pouvoir augmenter très prochainement les quantités de vivres importés et de nous expédier des chaussures et des tissus de laine. M. Hoover est reparti pour Paris, nous le reverrous cette semaine à Bruxelles. La Leçon de !a guerre N'ayons pas peur de le dire encore, de le répéter, dussions-nous passer pour immodestes : dans cette guerre qui vient de finir, le rôle de l'armée belge fut grand. Nous avons assez souffert, dans nos biens, dans notre chair, dans notre dignité; nous avons assez été dépouillés, volés, blessés ; nous avons, pendant quatre années consécutives, connu assez de tortures et d'humiliations, pour qu'aujourd'hui, nous redressant, debout sur nos terres ravagées, où tout appelle l'effort de la reconstruction, nous gardions cette fierté, qui nous ennoblit à nos propres yeux, qui nous permet de regarder en face l'univers, et de nous dire : — « Nous avons conquis notre place parmi les peuples de la terre. » Cela n'est pas de la vanité, de l'orgueil stu-pide; — c'est la juste récompense du labeur réalisé, du sacrifice hautainement accepté, du devoir accompli. Et puis, aujourd'hui, c'est déjà de l'histoire. Le rôle que notre armée, tout entière issue de la nation, a joué depuis août 1914, est un rôle presque tutélaire. Sans ripn exagérer, plusieurs fois elle a sauvé le monde. Elle a été la digue contre laquelle la vague barbare s'est vainement ruée; qui a résisté à toutes les secousses; qui, effritée, trouée en maints endroits, prête toujours, semblait-il, à être emportée dans la tempête, s'est toujours reconstruite, et derrière laquelle les grandes armées de l'Entente ont préparé la victoire. Liège, Anvers, l'Yser, au début de la campagne; plus tard, en 1918. Merckem, sont des noms de victoire qui, demain, lorsqu'il en connaîtra toute la portée, stupéfieront le monde. Quel symbole ! Ce peuple qui conquit naguère ses provinces sur la mer; qui sut toui jours arrêter le déferlement des flots, ce peuple arrêta aussi le flux de l'océan germanique. Ce peuple, qu'on ignorait presque, ce peuple de modestes, de marchands, de commerçants, de gens placides, ce fut lui qui, simplement, sans grands gestes, sans cris, sauva le Droit et la Justice. Et l'Allemagne le savait bien. Elle savait bien que c'était ce tout petit qui lui arrachait sa proie. Elle savait bien que sa dé.'aite, c'était lui qui l'avait voulue, que c'était grâce à lui qu'elle s'accomplirait un jour. Et c'est pourquoi elle nous vouait cette haine atroce, implacable, unique.' C'est pourquoi elle nous écrasait avec fureur sous ses talons; pourquoi elle nous insultait, elle nous calomniait, nous couvrait de boue. Et tout cela, c'est notre orgueiL Cela, nous avons le droit do te dire, et de le dire très haut C'est une conscience nouvelle que nous portons en nous; non pas une conscience étroite d'hommes en Te niés "dans leurs frontières; mais une cciv. nce élargie, subi i misée. Nous savons au i d'hui c^ que nous devons au monde, mais aussi ce que nous lui

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1843 tot 1940.

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