Le matin

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22 november 1918
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s.n. 1918, 22 November. Le matin. Geraadpleegd op 07 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/s756d5qm6m/
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Vendredi 22 Novembre 1918 I>13L CENTIMES 25me Année- No S RÉDACTION ^9,VIEILLE BOURSE, 39 ANVERS Téléphone Rédaction t SI Y Atoonnements 1 , 4. I Un an . . . . .fr. :' :%NVEits l Six mois I Trois mois . > ■ • l Un an ..... . Intérieur < Six mois ..... I Trois mois .... Étranger : France, Angleterre^ Allemagne et Union postale, par trimestre, fr. -Hollande et f.rand-Duché, par trimestre, * l'abonnement se poursuit Jusqu'à refus formel. LE MATIN JOURNAL QUOTIDIEN administration 39,VIEILLE BOURSE, 39 ANVERS Téléphone Administration : «w C. de CAUWER, Directeur Annonces : Annonces la petite ligne, tr. Annonces fmanciiWS»; id. » Réclames la ligne, jj> Faits divers corps id. » Chronique sportive id. $ Faits divers fln id. t : La Ville id. i Emissions Prix à convèalS Les annonces de la*France, de VAngleterre et &t l'Amérique sont exclusivement reçues il Bruooàht chez mm. }. Lebégoe & c». ADMIS PAR LA CENSURE A propos de la Conférence de la Paix Les natioiiis s'assembleront prochainement à Versailles pour prendre les résolutions qui consolideront définitivement la paix européenne. Or, entre les problèmes de la guerre et ceux de l'après- fuerre, il ne peut pas y avoir d'interruption. Les nglais viennent d'appliquer doublement ce principe. Sur le terrain politique, les deux partis qui constituent le gouvernement ont pris position d'un commun accord en vue des élections prochaines. 'Au point de vue économique, le ministre de la « reconstruction » a développé son programme et publié la liste des conseils ou des comités qui vont l'aider dans sa tâche, mettant un© foule de compétences particulières à la disposition des pouvoirs publics. Ainsi, la Grande-Bretagne, restant fidèle à ses méthodes de travail comme elle est restée fidèle h ses traditions de vaillance, organise déjà le puissant mécanisme qui doit transformer les victoires ®n progrès, la gloire en prospérité. Lo sens général de cette œuvre a été marqué pa\r deux déclarations de M. Lloyd George. L'une a été faite verbalement, sous la forme d'un discours que le premier ministre a jwmoncé devant les membres du parti libéral qui le reconnaissent pour chef ; l'autre, faite par écrit, a été lue à une réunion du parti unioniste par M. Bonar Law, chancelier de l'Echiquier. « Je veux un gouvernement uni, représentant tous les partis », a dit M. Lloyd George à ses amis libéraux; et il a annoncé des réformes hardies, qui donneront une direction et une utilité pratiques à ce qu'il appelle l'esprit révolutionnaire : « Si l'on emploie bien cet esprit, a observé le premier ministre, il peut rendre des services. Il constitue sim-ynent une vague, une crue du fleuve. Ge dont a besoin, c'est d'être sagement dirigé... La révolution, je ne la crains pas. Le bolchévisme, je ne le crains pas. Ce que je crains, c'est la réaction; oui, la réaction et la discorde. » En mên.. temps, dans la lettre que M. Bonar Law a lue, M. Lloyd George accordait d'importantes concessions à ses collègues unionistes. En matière économique, il leur promettait une protection douanière pour les industries indispensables à l'existence et à la sécurité nationales ainsi qua l'ap-plication de tairifs préférentiels dans les relations intérieures de l'empire britannique. Au point die .vue religieux, il s'engageait à reviser les disjwsi-tions financières de la loi qui a prononcé la séparation de l'Eglise et de l'Etat dans le Pays de Galles. A propos de l'Irlande, il consentait à ne pas imposer le régime du Home Rule aux provinces protestantes de l'OIster. Autant qu'on en peut juger, aucune des concessions accordées aux unionistes ne fait obstacle aux réformes sociales — dont les unionistes reconnaissent parfaitement la nécessité. La lettre dont M. Bonar Law a donné lecture fait allusion à la réforme agraire qu'on poursuivra sans timidité. Elle assure qu'on n'établira point de droits sur les produits alimentaires. C'est donc avec un programme exempt de toute doctrine préconçue et de toute mesure impopulaire, <avec un programme accommodé aux données d l'expérience et non pas dicté pair une tradition dè parti, que le gouvernement va consulter le pays eous le régime de la nouvelle loi électorale. M. Lloyd George a hâte de procéder à cette constatation sans précédent. Il a fait prévoir que les élections auraient lieu avant le congrès de la paix. Par là même, les conditions de la paix future vont êbre discutées pendant la période électorale, jpeut-être même seront-elles le principal sujet de la discussion. Aussi M. Lloyd George, en parlant devant ses amis libéraux, a-t-il esquissé le3 grands principes de l'équilibre à venir. Il a répudié avec solennité, et même avec violence, « les basses, sordides et répugnantes idées de vengeance et de cupidité ». Comme M. Wilson, le Premier anglais croit que la paix doit être juste. Lorsqu'en août 1914, il s'agissait de repousser l'agression allemande, les nations se sont unies, sachant que ce que l'on attaquait c'étaient les libertés de l'Europe. Depuis lors, la lutte s'est élargie, mais on peut dire en gomme qu'elle n'a jamais changé de caractère. C'est maintenant aux libertés c du monde entier qu'il s'agit de donner une charte. Les problèmes ont atteint une étendue et une complication que nul ne pouvait prévoir et, comme le disait l'autre jour M. Lloyd George, l'état de choses qui existait dans les Balkans avant la guerre, affecte à présent les deux tiers de l'Europe. Le premier ministre britannique montrait qu'il ira falloir ressusciter une foule de petites nations, et il a ajouté: «Elles auront besoin d'une Ligue fles nations pour être protégées contre les convoitises et les ambitions de leurs cupides voisins. » Il semble certain qu'il faudra pousser encore pins loin l'analyse de la situation. La Ligue des nations ne saurait être, comme le disait un illustre écrivain, l'armoire où l'on accroche les problèmes embarrassants. Pour qu'elle ne soit pas un simple expédient, une fiction qui s'évanouirait au premier choc, il faudra que l'on organise solidement les nations qui doivent en être les colonnes vulnérables. Quant à la Belgique, il ïi'y a aucun doute qu'on ne la refasse prospère et forte, alors que dans l'Europe centrale un groupe Sigoureux de nations slaves devra être constitué. V. 33épêclies Un ast de ministère en France PARIS, 18. — Hier matin, M. Clemenceau, président du Conseil, a été l'objet d'une touchante manifestation de sympathie de la part de ses collaborateurs.■TWf tou® ro^istres, sous-secrétaires d iitac et commissaires du gouvernement, se sont Tendus au ministère de la Guerre. Ils ont présent* a Al. Clemenceau leurs compliments à l'oc-fcasion de 1 anniversaire de la constitution du mi-justere, le 13 novembre 1917. Ils ont félicité leur çnef et lui ont exprimé leur fierté d'avoir pu ool-jaborer da'iis "lïne certaine mesuire et soue sa direction a l'organisation de la victoire. M. Clemenceau a répondu avec une humeur Charmante et avec la tournure d'esprit qui lui est « perso mueile. — Il n'est pas juste de m'attribuer le mérite de »a victoire. Après avoir été si sévère pour moi >n abuse aujourd'hui d'hommages excessifs Le abrite de la victoire revient à nos grands soldats et à leurs chefs éminents. Il revient aussi au génie militaire du maréchal Foch et aux très hautes qualités du général Pétain. En terminant, M. Clemenceau a exprimé sa gratitude à tous ses ministres pouf l'énorme labeur qu'ils ont accompli pendant un an. — Sans vous, a-t-il ajouté, je n'aurais pu rien faire et sans l'appui que j'ai trouvé au Parlement nos efforts auraient été vains. Notre tâche n'est pas terminée. Maintenant, il va falloir recoudre et panser les plaies delà France. Pour cela, je sais que je puis comptar sur votre collaboration et sui celle du pays tout- entier. Le voyage sn Europe de M. Wilson et de M. Lansing y M. Robert Lansmg, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, partira pour l'Europe dans le oourant de la semaine prochaine. Il se rendra directement en France. . Quant au président Wilson, ainsi qu'il a déjà été annoncé, il passera par l'Angleterre avant de se rend V Paris. Auciu » ^mmunication officielle n'a été faite jusqu'ici $1 sujet du voyage du président; mais il est à peu près certain que M. Wileon arrivera à Paris en même temps, sinon quelques jours avant M. Lansing. Le président effectuera la traversée à bord d'un cuirassé américain. $!. WOson président temporaire M. Clémenceau président permanent Selon les journaux, M. Wilson, dans son voyage en Europe, sera accomjjagné de Mme Wilson, de l'amiral Grayson et de son secrétaire, M. Tu-multy.Dans les milieux diplomatiques, on pense que M. Wilson sera élu président honoraire temporaire des réunions auxquelles il assistera et que M. Cle menceau sera, sans aucun doute, président perma^ nent. Les prisonniers rentrent par milliers NANCY, 19. — Toutes les consignes sont levées; les routes sont libres. On peut se diriger vert Metz. Les prisonniers anglais, belges et français rentrent par milliers. Leur état excite la pitié. Quel douloureux contraste entre eux et ceux qui leui tendent fraternellement le bras! L'Association américaine Y. M. C. A. prodigue à tous ces infortunés, épuisés par une longue captivité, des soins touchants. L'hommage de Mulhouse à la France libératrice MULHOUSE, 17. — La ville de Mulhouse, à l'is sue des cérémonies officielles d'aujourd'hui, s adressé au gouvernement français le télégramme suivant : La ville de Mulhouse affranchie envoie à la France libératrice l'hommage de sa gratitude. Ses habitants partagent l'allégresse générale et ont à cœujr d'affirmer leur inébranlable fidélité et leur profond attachement à la patrie et à la Ré-pùblique.Une fête beige à Paris On mande de Paris: A l'occasion de la victoire, les patriotes belges ont organisé au Tro-cadéro une manifestation en l'honneuir du Roi et de la Reine. Le bâtonnier Henri-Robert, s'adressamt aux Delges de Paris, a prononcé un éloquent dds-cours.«Nous fêtons aujourd'hui, a-t-il dit, l'anniversaire de votre roi, de vôtre reine et la délivrance de la Belgique. Nous sommes partagés entre la joie de vous savoir enfin libérés du joug de l'oppresseur et le chagrin <le vous quitter. Albert 1er restera dans l'Histoire comme le type le plus pur du roi-soldat, chevalier de l'idéal, sans peur et sans reproche. La reine Elisabeth, à qui la République vient de donner le grand-cordan de la Légion d'honneur, est la digne compagne d'un tel s mverain.» Mtre Henri-Robert rappelle la noble et courageuse attitude du roi et de la reine. Il cite la proclamation du roi Albert au Parlement, le 4 août 1014, l'appel au peuple et à l'armée belges, il rappelle la résistance -de la Belgique «qui a sauvé la France et le motnde civilisé», le siège de Liège et l'héroïque attitude du général Léman, le siège d'Anvers, prais la bataille de l'Yse-r, etc. «Dams la chute nécessaire des trônes, renversés par le vent de la révolution qui secoue les peunles, caux-là seuls doivent rester debout et intacts qui appartiennent aux souverains amis de l'humanité et d'e la civilisation, et qui, eux, sortent grandis de cette terrible épreuve. Mais il faut que Guillaume de Hohenzollern — l'homme maudit qui a fait mourir des millions d'êtres humains — soit jugé par le tribunal des^ alliés ; il faut que le kaiser, qui s'est enfui, comme un commerçant en faillite, ou un caissier malhonnête, expie ses crimes. Il faut que le hideux kronprinz, les généraux, officiers et soldats allemands, qui furent des voleurs, des assassins ou des incendiaires, — soient aussi jugés et punis.» Le bâtonnier a terminé en rendant hommage au cardinal Mercier, à Me Cartoin de Wiart, au bourgmestre Max, au bâtonnier Theodor, a tous ceux qui ont souffert pour la libre Belgique pendant ces quatre années où la terre des Flandres a été arrosée par le sang des hé-,r(?s j? . «s vP yr® • morts pour la patrie. A bientôt ! A Bruxelles ! Crions ensemble: «Vive le Roi! \ ive la Reine! Vive la Belgique!» U;iv* brillante partie artistiqiun:- a terminé cette manifestation. Les socialistes suédois Une depeche de Stockholm dit qu'une complète scission semble maintenant certaine dans le parti des socialistes de gauche suédois. Les intellectuels et les antibolchevistes se trouvent à la tête du parti de la majorité. Une manifestation au Danemark Une grande manifestation en faveur de l'Entente a eu lieu devant la légation belge de Copenhague, où les rtïin'istres 'des nations alliées s'étaient réunis pour célébrer la délivrance de la Belgique. La foule ,massée devant la légation, a entonné les hymnes alliés et le ministre de Belgique a prononcé un discours qu'il a terminé par ces mots: «Vive le ScMesvig danois !» Hindenburg Une information dè Berne aanonce que le maréchal Hinderbtwg- »t k grand quartier néral allemand se sont fixés au château de Wilhelmsholie, près de Cassai. Un cuirassé allemand coulé Le «Lokal Anzeiger» annonce que le cuir-rassé allemand «Wiesbaden», de 13.000 tonnes, ne voulant pas se rendre aux révolutionnaires, tenta de prendre la Suite pour se réfugier (lins des eaux neutres. Il fut poursuivi et torpillé par un autre cuirassé allemand dont les révolutionnaires s'étaient rendus maitres. Le «Wiesbaden» a coulé. Tous les membres de son équipage, composé de 330 hommes, dont de nombreux aspirants, ont péri. LE GÉRÉRÀL DRUBBEL Ce qu'il raconte — Ramscapelle, Lam- baerdzijde! — L'héroïsme des belges — Un récit émouvant. C'est le général Drubbel qui, mardi dernier, présenta les troupiers ail Roi. Pour ce beau militaire, ce soldat dans l'âme, qui peut se vanter d'avoir commandé la 2me diyision dans la lutte épique soutenue avec un courage indomptable, ce dut être un moment de forte émotion, une de ces heures qui ne s'oublient pas. Le général Drubbel n'est pas inconnu aux An-versois. Au moment où la guerre éclatait, cet excellent officier supérieur commandait eii notre ville le 7e et le 17e de ligne qui formaient la 7e brigade.Nous avons eu le plaisir d'avoir un entretien avec , lui et il a bien voulu répondre aux questions que nous lui avons posées. — Nous serions bien heureux, mon général, d'apprendre de votre bouche quelques détails relatifs à votre campagne. — Parler de cette campagne, répond le général, c'est vous parler de la bravoure de nos hommes,, de leur ténacité et de la gloire dont ils se sont couverts. Nos soldats sont au-dessus, de tout éloge et tous méritent que nous nous mettions à genoux devant eux! — Où vos hommes se sont-ils rendus en quittant Anvers ? — A l'Tzer, là-bas, au pays de la boue, jadis presqu'inconnu, aujourd'hui fameux, où pendant quatre années nous avons défendu contre la cruauté prussienne le dernier coin de notre chère patrie. — N'étiez-vous pas à Ramscappelle? — En effet, et croyez bien, nous en sommes fiers. Que de souvenirs nous rappelle ce terrible Ramscappelle! C'est là que le drapeau du 7me de ligne fut décoré de la croix de l'Ordlre de Léopold. Et le général ajoute avec une légitime fierté: — C'est le premier drapeau de l'armée belge qui a été décoré sur le champ de bataille. Ah ! ce fut une rude affaire, poursuit le général. Nous avons soutenu là douze jours de bombardement terrible. Cela a commencé le 15 octobre 1914, et nous avons combattu au milieu d'un nuage de fumée de poudre. Pendant ces journées surtout nos hommes se sont montrés dignes de la Belgique. Ce fut lors de cette défense que, trois jours plus tard, le Roi décora notre drapeau à Eurnes. Souvenir inoubliable, cérémonie réconfortante qui nous inspirait un nouveau courage pour reprendre l'offensive.— Et après Ramscappelle ? — Ce fut l'attaque de Lombaerdzijde. Nos pertes y furent terribles. De 4000 que nous étions, il ne restaient à peine que 1400 hommes ! Et quand le général Drubbel nous parle des disparus, de oeux qui reposent là-bas, dans la boue sanctifiée de l'Yzer, sa gorge s'étreint, ses yeux se voilent et deux grosses larmes lui coulent le long des ioues. Nous restons muets un instant devant cette douleur qui éclate au souvenir de cette tragédie sanglante...On s'imagine la fureuir de cette bataille, les ruines qui s'accumulèrent dans les contrées si rudement maltraitées par les obus de tout calibre. Bt nous reprenons: — Quel est, à votre avis, mon général, la ville des Flandres qui a eu le plus à souffrir? — C'est incontestablement Dixmude. La belle cité flamande a été entièrement rasée. — Nos troupes avaient-elles à surmonter de grandes difficultés de terrain poui avancer? — Enormément; je ne vous citerai à ce propos qu'un exemple : Quand tout allait bien nous avancions de deux kilomètres en une heure et demie ! — Combattiez-vous ensemble avec des troupes alliées?— Le plus souvent seuls, mais nous recevions souvent des officiers supérieurs qui toujours'venaient exprimer leur admiration pour la bravoure des Belges. C'est ainsi qu'à Moorslede, le commandant de division écossais est venu féliciter le général Détaillé pour l'élan superbe avec lequel ses troupes faisaient l'attaque contre les maudits Prussiens. Un commandant de oorps d'armée britannique vint en personne féliciter nos troupes et reconnaître la vaillance de nos Belges, qui faisaient l'étonnement du monde entier. — Pouvez-vous nous dire, mon général, dans quel état sont arrivées vos troupes à l'Yzer? — Dépourvus de tout, mais remplaçant leur manque d'équijiement par du courage et la ferme volonté de vaincre ou de mourir. — Et quand vinrent des jours meilleurs? — Oh ! alors il fallut retenir mes lions. Us voulaient avancer à tout prix, rien ne les retenait. On dépassait les canons et les mitrailleuses ennemis; beaucoup tombaient, mais les autres avançaient laissant aux suivants le soin de nettoyer les nids d'oiseaux de proie prussiens, qui se cachaient derrière les avant-galrdes. Croyez-moi, ajoute le général Drubbel, l'histoire de la bataille de l'Yzer, dont je nie puis que vous donner une vague idée, restera inscrite en lettres d'or dans l'histoire de cette gueitre. Le Belge y a sauvé non seulement l'Europe, mais le monde entier du danger gris. — Quel est, à votre avis, le plus beau fait d'armes de votre division? — Tous se valent. Mais, termin# le général, oe dont mes hommes et moi sommes le plus fier, c'est certainement qu'après avoir quitté les derniers, en 1914, le coeur gros, Anvers, nous y sommes rentrés les premiers en 1918 acclamés par la foule et heureux d'y ramener la paix, le bonheur et le soulagement d'être enfin libéiré de quatre années de joug prussien. » Sur ces mots, l'entretien prend fin et, profondément ému uious quittons ce valeureux soldat, il digne d'avoir figuré dans la gigantesque épopée qui a ébranlé le monde, et qui sut nous raoonter avec tant de simplioté, des choses formidables. £. v, La Ville La démission de l'Echevin Albrecht Nous apprenons que l'Echevin du Commerce M. G. Albrecht vient d'envoyer sa démission au Collège. * * * Nos écoles Les conrs seront repris lundi prochain, 25 novembre, dans les locaux non réquisitionnés ou déjà évacués. Pour l'Ecole Moyenne de l'Etat, les cours seront également repris lundi prochain. La réouverture de l'Athénée royal doit encore être remise pendant quelques jours. * * * Les inscriptions publiques On s'occupera très rapidement de rétablir partout les inscriptions publiques en français, partout où elles figuraient, et le public en comprendra immédiatement la nécessité, imposée par notre bilinguisme national. On rétablira de même, aux endroits utiles, les inscriptions en langues étrangères, nécessitées également par le caractère de cosmopolitisme de notre commerce. * * * On demande un nouveau baptême Une délégation d'habitants de la rue von Bary est venue nous prier d'intervenir auprès des autorités communales compétentes pour obtenir la modification nominale de leur rue. Etant données des circonstances dont tout le monde se rappelle, cette demande nous paraît assez justifiée. Quel nom nouveau lui donner ? Cela ne sera guère difficile, car notre armée ne manque pas de chefs ayant glorieusement travaillé à la libération de notre territoire. On a seulement l'embarras du choix. * * * Les patrouilleurs La garde entourant autrefois le Drapeau comportait seulement deux sous-officiers. Aujourd'hui il en est autrement et le Drapeau est entouré d'un détachement assez compact de soldats à l'allure décidée, sur la poitrine desquels s'alignent les distinctions de guerre. Ce sont les patrouilleurs et l'écrivain qui tentera de raconter leur histoire, depuis leur création, aux débuts des hostilités jusqu'au jour glorieux de la victoire, aura à chaque feuillet de copie à enregistrer des faits d'arme superbes de grandeur. Les patrouilleurs furent formés par des enrôlés volontaires. Ils acceptèrent toutes les missions, réclamant toujours pour eux les charges les plus follement téméraires et leur audace, leur vaillance, leur énergie indomptable leur permirent d'accomplir des miracles de vaillance. La mort ne leur épargna pas ses coups terribles. Elle faucha sans compter dans leurs rangs et aujourd'hui ceux-ci se sont considérablement éclaircis mais ceux qui restent semblent avoir grandi en qualités héroïques, ayant joyeusement accepté l'héritage d'honneur et de courage que leur avaient légué leurs compagnons disparus, enlevés dans la tourmente. .** Du calme, s. v. p. On n'enfonce pas un clou avec un seul coup de marteau. Nous revenons une fois encore au sujet déjà développé deux fois dans nos colonnes. Un ami de Bruxelles, arrivé hier matin, nous déclara son étonnement d'avoir trouvé notre ville paisible. Le bruit courait, dans la capitale que des foules débridées pillaient et saccageaient partout ici. On s'imaginera de suite combien ces racontars stupides servent au rétablissement des relations commerciales entre les deux villes. Nous insistons auprès de nos lecteurs habitant hors de la métropole : Anvers est parfaitement tranquille et jouit d'une parfaite et sereine santé. Il y eut, de ci, de là, quelques soubresauts de fièvre, mais il a suffi d'un léger traitement hydrothérapique ..de nos pompiers pour les calmer. Une surveillance attentive des malades, déjà organisée comme nous l'avons signalée, achèvera la guérison,s'annonçant très, très prochaine. Il importe que tout le monde le sache bien : la situation d'Anvers est parfaitement calme et régulière. Signalons à ce propos que des bruits analogues concernant Gand courent à Anvers. S'il fallait en croire les «on dit» la ville de Gand serait en révolution. Il n'en est absolument rien. Il est à croire que ces bruits sont répondus par des agents allemands dans le seul but d'inquiéter et d'énerver la ,1a population belge. A l'Unitas Lai puissante société d'employés « Unitas » organise ce soir vendredi à 7 h. au «Anvers-Palace », une grande fête patriotique se com posant d'un concert et d'une manifestation patriotique en l'honneur de nos soldats. Tous les membres tiendront à cœur d'être là pour affirmer par leur présence leurs sentiments de profonde admiration pour la valeureuse armée belge qui nous à délivrés d'un ennemi impitoyable. La carte de membre servira de carte d'entrée. Chaque membre a le droit d'être accompagné d'une dame. Il y aura foule ce soir au Palace. * * * Le Marché aux Souliers Maintenant que nous voilà heureusement affranchis de la tutelle obsédante des Allemands, on songera sans doute à remettre en bon ordre ce cœur de la ville, le Marché aux f Souliers, qui constitue actuellement un véritable désert entre la Place de Meir et la 1 Place, Verte. Il y eut jadis de magnifiques projets d'appropriation de ce quartier, qui souffrait véritablement de l'engorgement du Pont de Meir. C'est le moment de les ressusciter. Jamais occasion plus propice ne pourrait se présenter, car on peut faire grand et définitif. Les insignes de nos troupiers — Que signifient donc ces insignes? A quoi reconnaît-on le grade de l'officier? A quelle arme appartient ce arâne soldat ? Voilà des questions qui se ï>osent journellement cent fois et auxquelles on ne trouve guère à répondre.Avec sa bonne grâce habituelle, le major Leclermi1 auquel nous nous sommes adressés pour en savoir davantage, a bien voulu nous fournir des explications que nos lecteurs accueilleront avec plaisir. La distinction des différentes armes ne se voit qu'à la couleur de l'écusson sur le collet. L'infanterie a l'écusson rouge avec passe-poil bleu de roi ; pour les chasseurs à pied, l'écusson est vert; pour les carabiniers, il est de même couleur avec le cornet jaune. Les girenadiers ont dans l'écusson une grenade; le numéro du régiment se porte sur le bonnet de police et sur la patte d'épaule. L'artilleur porte sur le collet un écusson bleu de roi avec passe-poil rouge. Le génie a l'écusson noia- avec le casque et passe-poil rouga, et le ■ -, corps de tiran6port, autrement le train, a un écusson bleu clair sur le collet avec passe-poil rouge. Voici maintenant pour la cavalerie: Les guides ont au collet un écusson amarante, les lanciers un écusson blanc, les chasseurs à cheval un écussoa jaune. Le service médical porte le caducée sur un écusson de velours amarante, les vétérinaires l'écusson de velouirs bleu et les pharmaciens l'écusson de velours vert. L'auditoriat a l'écusson de velours bleu avec deux palmes. Les aviateurs portent la couleur de l'écusson du régiment auquel ils appartiennent, avec deux ailes sur l'écusson et sur les bras deux ailes. * Reconnaître le grade d'un militaire est pour la cjvil en ce moment aussi difficile que de reconnaître les différentes armes. Une nouvelle fois le major Leclercq veut bien nous initier. Le caporal porte sur les bras un galon blamo 4b ' noir. Le sergent a un galon khaki un peu plu* foncé que la couleur de son uniforme; le sergent-founrier a deux galons khaki; le premier sergent quatre galons; le premier sergent-major trois galons.Les officiers porteiiit leur grade au collet. L'adjudant ne porte pas de galon, mais une étoile d'airgent sur l'écusson. Le sous-lieutenant a une étoile dorée; le lieutenant deux étoiles dorées au collet; le capitaine deux étoiles dorées et une argentée; le capitaine commandant trois étoiles dorées.Les officiers supérieurs se distinguent par une barette et des étoiles dorées. 01 Le lieutenant colonel a une bairette ayee deux étoiles dorées; le colonel a une barette avec trois étoiles dorées. Le général-major a deux barette» , et deux étoiles dorées; le lieutneant-général a deux ' barettes et trois étoiles dorées. Venons-en maintenant aux insignes que portent nos militaires. Chaque soldat qui a un an de front reçoit un chevron sur la manche gauche et il s'en ajoute un tous les six mois. Ce qui fait que le* Jq soldats qui ont fait toute la campagne portent sept '*> ,. chevrons. Les chevrote de blessures se portent sur la man- onz che droite. es e Pour le soldat le chevron e6t de laine rouge; pour le sous-officier en argent, et en or pour les offi- " ci ers. ibat L'aviateur COPPENS/'jfl ctL 1 p,e Une des gloires de l'aviation belge, le lieutenai>-Willy Coppens, a été grièvement blessé pendant lw dernières journées de la guerre. Au oours d'une reconnaissance aérienne, il reçut six balles dans la jambe, parvint néanmoins, au prix d'un effort surhumain, à atterrir, mais dut subir l'amputation du membre mutilé; aux dernières no >lles, on. annonçait que son état est grave. Le lieutenant Coppens a abattu bou premier ( avion le 25 avril 1918. Un oommuniqué officiel du 28 août annonçait se» -'.ges 26e et 27e combats couronnés de succès. euûi Son audace aventureuse, la sûreté de son cov,leu ; P d'oeil et sa promptitude d'exécution étaient légeiu daifres à l'armée. C'est lui qui, le 18 février, survtv velle lant Bruxelles, sa ville natale, descendit au ras de» ?e • toits pour narguer les a Boches » et saluer ses pa- M' rents à la fois épouvantés et ravis de sa témérité ; >' quelques jours plus tard, il allait lancer aux Gan- . tois des proclamations et des journaux. Le 31 juillet, le roi Albert remettait sur 1« front des troupes au héros de tant d'exploits la rosette , d'officier de l'Ordre de la Couronne et la croix d« ,chevalier de l'Ordre de Léopold, et, après avoir l rendu hommage à son habileté, à son audaoe, à son p. i6«prit de sacrifice, lui adressait oee paroles: Vou# ;avei trouvé- dans l'aviation le chemin de la gloire' t-jV, ^ l'armée, la nation entière aont fiel* à» rsruol »

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Dit item is een uitgave in de reeks Le matin behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Anvers van 1894 tot 1974.

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