Le matin

836 0
23 november 1918
close

Waarom wilt u dit item rapporteren?

Opmerkingen

Verzenden
s.n. 1918, 23 November. Le matin. Geraadpleegd op 29 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/ng4gm82v6z/
Toon tekst

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Samedi 23 Novembre 1918 I»Ï3L r.EI¥TIMF]» 25m* Année No 6 RÉDACTION 39,VIEILLE BOURSE, 39 AISVER8 Téléphone Rédaction : SÉl'S' AtoonnemeMta s l Un an . . . . -4' Anvers \ Six mois . . . . t ' I Trois mois .... !Un an Six mois Trois mois . . . • étranger : France, Angleterre, Allemagne et Union postale, par trimestre, fr. — Hollande et Grand-Duché, par trimestre, i .nrviûnt op nnnrsiiit". insrm'sY refus formel. LE MATIN JOURNAL QUOTIDIEN ADMINISTRATION 39,VIEILLE BOURSE, 39j A1VVER8 Téléphone Administration < SOI: C. de CAUWER, Directeur Annonces : Annonces la petit® ligne, fjr. ( Annonces financières id. t . Réclames la ligne, > S Faits divers corps H. » r~ Chronique sportive id. » Faits divers fin ic£ » L» Ville id. » Emissions Prix S. cSïïvèmr. Les annonces de la France, de !'Angleterre et d0 l'Amérique sont exclusivement reçues A Bruxellet chez mm. j. lebkgue a c«. La Belgique acclame son Roi H1E iôDaSÈE HISTOBIODE Le pays entier s'est donné rendez-vous à Bruxelles — L'entrée du Roi dans sa capitale — Discours du bourgmestre Max — Le cortège — Le défilé — Au Palais de la Nation — Le discours du Trône — A l'Hôtel de Ville — L'épée d'honneur et le voile d'or — L'enthousiasme à Bruxelles. ( De. nos eniinv/s sm/falrn/ v\ c- /i-l/O SUR LA ROUTE Grâce à la grande amabilité dui génér Drubbel, nous avons eu la bonne fortune < nous rendre vendredi à Bruxelles en auto, fait un temps superbe et l'entrée de notre R à Bruxelles sera saluée par un soleil magni: que. A peine avons-nous dépassé Malines qi déjà l'encombrement commence. Ce sont d véhicules de toute nature qui s'acheminent ve la capitale. Nous remarquons entre autres ut énorme tapissière bondée que la rafale ail mande n'a pas emportée et qui a été requis itionnée pour le voyage de Bruxelles. Plus noi approchons de la capitale, plus la foule se fa dense. C'est bientôt un enchevêtrement cha tique d'autos, de bicyclettes ,de voitures < tout genre, de piétons; mais c'est une fou joyeuse, bruyante, chantant à plein gosier 1 airs nationaux, scandant la marche par le f meux air de Madelon quo nos troupiers ont in porté en Belgique. C'est un miracle d'arriver à destination, m a ce miracle se fait et après mille péripétie mous nous trouvons enfin au centre de la c pitale. A BRUXELLES Quelle foule ! Jamais dans notre déjà loingi (Carrière nous ne vîmes foule pareille ! C'est croire que la Belgique tout entière s'est doc née rendez-vous ce jour à Bruxelles pour a (clamer le Roi. Tout le long du parcours c pasersa tantôt le cortège la foule se presse si vingt, trente rangées, et derrière cette ha -mouvante d'autres cont grimpées sur des cha ses, des échelles, des tables, que sais-je. Oji s'est furieusement disputé les places at - Jenêtrûs ; certaines jdnt été payées jusqu'à C francs. 20 fr. pour une place sur une échell» 5 fr. pour une chaire à condition de s'y me tre à deux. Il faut faire des prodiges de tactique pot arriver jusqu'à la Porte de Flandre. Vingt fo notre auto essaie de se frayer un passag vingt fois nous sommes obligés de freiner ; un certain moment mous sommes même enti xement bloqués.Notre auito est littéraleent pou sée par la vague humaine et il faut, ma par de, l'intervention de la police pour nous pe m^tre de sortir de-cette mer humaine de pli en plus agitée Fnfin, nous voici à la Porte de Flandres! la limite de Bruxelles et de Molembeek. Il est 9 heures quand le cortège royal arr ve à Molenbeek où M. Mettewie, ff. de bourj .mestre re ;oit les Souverains et leur suite. Le Roi monte un superbe cheval blanc. L Reine est également à cheval et habillée <■ amazone beige, toque et fourrure. chin;hillï Le prince Léopold porte l'uniforme de çapor: de la iigne tandis que la princesse Mar ^Jos* grande et élancée, porte avec élégaince un coi iume d'amazone brun clair à côtes aves . % casquette à visière de même couleur. Dans le brillant état-major qui suit le Ro soldat, la petite Reine pâle, au souirire un pe douloureux, figurant notamment Sir Horar .Plumer, commandant la Ile armée britann que, 1 amiral Sir Roger ICeyes, l'un dej héro du «Vindictive», le général Desgouttes, rbt ? at~major de 1 armée des Flandres, le gént rai de Boisoude, commandant l'armée fran çaiee des Flandres, un général américain' 1 général Birdwood, chef de la Ve s-née br tannique qui délivra Lille, et tous les div; sionnaires belges. Et puis encore le i feux Le man, à l'âme de fer^ le héros de Li;t>-e. Le ff. Bourgmestre de Molenbeek 'St. Jea prend la parole et souhaite la bienveuue a Roi. . Le Roi remercie chaleureusement et au m lieu des acclamations générales le cortège s remet en mouvement. Voici la limite franchie. Le Roi foule le se de sa capitale ! Le bourgmestre Max s'avance aussitôt prononce le discours suivant: DISCOURS DU BOURGMESTRE ESAX Sire! Ia oapita.le attendai miiîute^ Elle 1 attendait avec impatience, ave mais jamais le doute n'a ébranlé sa foi.Ell avr.Ua certitude que, tôt ou tara, il lui serait dor sp.é de voir revenir vers elle, victorieux, le Soi don vilfio ^a- .audébut de la guerre, salué la noble e dl eî- J°nt-1 exemple l'avait enflammé ^Si • abnégation genéreuêe qui élève et grandi «•WnS, 'lîi81?? .au, de l'égaler à l'amour d fi^oS^- °'ft, B®1eiPue »V offerte en sac" térits mï'J ? S"1 blBI1 au deIà de« in il ii.„i^rment les limites de ses frontières, aicibles ,BruxeIles a connu des souffrances in yeux tourné leB,? supportées sans plainte, te Tarmfe S^vCrstftvcniir.- La ™«e d» Roi et d, animirrt'Wio aP°theose du triomphe, lui apport, frémissant do h^ h>mp6Dse W lui était due et c'^ en ïïïm i'i ^eur a?e' fier de pouvoir parle] lra«tiii?B °pp® dans un mêmo hommage d< Ef d admiration noe Soldats incompara. JSSi ri i Pai!^nairee des Troupes Alliées aus YertinVui àtS?4 °°mbattlî- et l'héroïque Sou ' a conquis pour lui-même el ia plus pure^10116' nt incarnait l'âme, la gloire t- pPeI'mis d'associer à cet hommage no savions, dès avant la guerre.la Xnrit dont nous connadssom-i aussi mainte- Sri_ , mâle courage, et de confondre nos ieune* la sracieu c Princesse Maxie-José dans lee ?°,'w adressons à Ceux dont lea ^exemples guideront leur avenir. ^jVive le Eoi, Vive la Keine, Vive la Famille Eoya- , V^v® notre Armée, Vivent nos alliés! LA RÉPONSE DU ROI il ^ ^ répond en ces termes : C/tyC>0 OJ Messieurs, La Eeine et Moi, nous avons écouté avec émoi a;l les éloquentes paroles que vient de nous adresser tre bourgmestre. tj C'est pour le plua beau jour de notre exist -4 oe que celui où nous rentrons dans cette belle a oi taie délivrée enfin par la victoire des Alliés, ai 4 1/2 ane d'épreuves. Nous nous réjouissons du fond du cœur de trouver nos concitoyens qui n'ont jamais cessé te voir une foi ardente dans la victoire du Droit, ?S n'ont jamais cessé de rester le front haut comra sied à d-es hommea libres, devant les brutalités 1 oppresseur. Je viens leur rendre ici un profond hommage d' e- mi ration. ; Messieurs, Nous saluons en M. Max l'exemple des plus h l'S tes vertus civiques. Votre bourgmestre a été hé it Que; <11 s'est placé au premier ramg dea pilun ill rj_ très magistrale communaux de notre histoire. le De nouvelles acclamations rete-n-tissent, r< 1© lant en tonnerre... LE ROI A LA TÊTE DE SES TROUPE j. Le cortège se remet en mouvement. La marche est ouverte par la gendarme |s et l'étendart du commandant en chef, puis vi ;s nent le Roi, la Reine, le Prince Léopold, a_ princesse Marie-José, le prince-royal Alb d'Angleterre, le maréchal de France Pétair général Pershing, le maréchal Douglas Ha les généraux Gillam, De Goutte et \ ungbiti te tes missioms militaires françaises, britaniqu à américaines et italiennes, de inombreux gp i- pes de généraux étrangers et les diffère: états-majors. ù Voici les troupes. C'est^ d'abord un détac îr ment de l'armée américaine, musique en t ie et suivie de l'artillerie, puis l'infanterie fr; i- çaise, superbe d'allure et merveilleusemi crâne. La musique joue l'Entre Sambre et M> .x se ; viennent ensuite la grosse artillerie, 0 'détachement do 1 aimée britannique- corupi ;, d'écossais. t- Enfin s'avancent les Belges: c'est toute 5e division sous les ordres du lieutenant j ur T.éral Biebuyck, le 13e d'infanterie, comm; îs de par le général-major Loty, et compren; 3, les le et 2e grenadiers ; le 4e carabiniers si à avec un détachement du génie et une batte è- d'artillerie lourde traînée par des camions ; s- tomobiles. Chaque pièce porte un nom ; n< a- notons: «La Terrible», «Le Foudre», «Jenn r- «la Louise», etc. 5 Les deux régiments de guides, sous les ordres général major Buffin, fournissent les escor ir royales. A dix heures, le cortège débouche Porte de Fli i, dre. "Une mer de curieux s'étend à l'infini, le cai est rempli d'embarcations où' la foule s'entas des acclamations sans fin retentissent: Vive le R a Vive la Reine! Vive l'armée! Vivent les Allii j Les ovations n'en finissent pas; c'est du déli Quand liasse un drapeau, loque glorieuse, les j clamations retiennent de plus belle. On fait ; gros succès aux détachements américain, iranç. . et anglais; le tambour-major français notamme: qui axécute des moulinets étonnants avec sa can est vivement acclamé. Pendant ce temps, une escadrille d'aviatet français et belges survolent les troupes et rivalise u de hardiesse. ,e Dans l'étroite rue de Flandre et place Sain Catherine, au coeur de la vieile ville, la fot s chante la Brabançonne, Vers l'Avenir, la Marst ' laise. Des évacuées françaises, en cheveux, en- ■ loppées dans des châles, avec un air farouche, cli£ • tent ou plus exactement rugissent «Flotte, pe s drapeau ! » Le bourgmestre Max est partout longuement i r- clamé et, tjrès ému, salue des deux mains . De toutes parts il pleut des monceaux de fleu Les enfants des écoles, échelonnés tout le long i n cortège, acclament avec un entrain indescriptib u tandis que tous agitent des drapelets. Au moind arrêt, la foule rompt les cordons des troupes. L' s^PProc-'le de la Reine et de la Princesse et on 1 e offre des fleurs. Jous les arbres un peu élevés du Jardin Bol i) -^que ont été réquisitionnés d'office.par la fou qui a littéralement envahi les branches et s'y c t t?t 611 ®'raPPes compactes. Naturellement, des incidente se produisent, 1 chutes succèdent aux chutes, mais rien n'y fa Les tomjes se redressent, reprennent d'assaut i nouvel arbuste, retombent peu après pour ireno c' ve,1f !®urs efforts, aux quolibets parfc 6 saies que leur lance le public. ■ Et tandis que le cortège s'avance, la foule ori t hurle, clame, sans se lasser: Vive le Roil Vive 0 Reine! Vive la France! Vive l'AngleterreI Vi t l'Amérique ! ^ Au moment où le cortège royal arrive à la ha " teur de la colonne du Congrès, un photographe détache subitement, s'avance vers le Roi et le pr d'avoir l'amabilité de s'arrêteir un instant af d'avoir un souvenir photographique iréprochabl Le Roi sourit légèrement, appuie sur les rênes < sa monture, l'immobilise... et lorsque le travail i l'opérateur est terminé, rend la main à son cheva pendant que l'amateur poussa un hourrah de joi Une note triste dans tout cet ensemble de jo et de bonheur, ce s«nt lee femmes en deuil dont fils e6t bombé pur la Patrie et qui ont voulu ma gré tout snluer notre Roi-soldat. Des larmes roi lent lentement sur leurs joues pâlies et leur afct tude figée impressionne fortement la foule, qui 1 entoure. Nous voici arrivés devant le Palai» de la N tion, où vont défiler les troupes. LE ROI ET LES INVALIDES A ce momtaifc, le Roi s'approche du groupe émoi rant formé par lee invalides de la guerre, n de qead de ch»v*l vie-à-ri» de «es braves, q«i portât tous des traces souvent -terribles démontrant lei téméraire vaillance et les interroge, posément, tournant parfois lorsqu'une exclamation enfiévr de fierté échappe à l'un ou l'autre de ces héroïqu mutilés : — Vous étiez à Ramscappelle?... à Moorslede?. C'était dur, n'est-ce pas... Et vous?... à Lombaea zijde?... Un éclair d'orgueil brille un instant dans le i gard très doux et comme voilé d© rêverie de not Souverain. Il sait, Lui, les efforts inouïs, les prou< ses formidables les élans épiques qui semblère naturels à tous ces soldats. Ceux-ci paraissent o ~ blier leurs blessures et contemplent avec une je pleine d'orgueil leur Souverain, qui ne s'éparg: * jamais aucun effort et fut, comme eux, à la pein - aujourd'hui à l'honneur. Le Roi 6e remet en selle, ayant à ses côtés . Reine, les deux princes, la princesse Marie-Jos le prince Albeirt d'Autriche, les généraur-et to' l'état-mapor. LE DÉFILÉ Le défilé commence; il durera, montr j en main plus d'une heure et demie. Un soleil radieux éclai cette scène magnifique et c'est comme une visic de rêve, d'une splendeur incomparable. ° Le groupe royal se trouve face au Parc. La fou y est immense. Les arb.'es sont noirs de inonde, r toit du Waux-Hall est littéralement pris d'assau ^ Et les fanfares éclatent, la foule acclame, 1 troupes s'avancent au pas accéléré si caractéri y tique des petits Belges. c Les carabiniers ouvrent la marche, précédés d'v j superbe fox-terrieir, qui aboyé joyeusement deva1 b la musique. Et chaque fois que les glorieux été dards des valeureux régiments défilent, la fou * respectueusement, salue et acclame encore, acclan toujours... Nous avons la bonne fortune d'assister au défi f des troupes du balcon du Palais de la Nation. I spectacle est féérique et l'on pense malgré soi ces défilés français d'il y a un siècle aux Tuileirii " devant le Grand Empereur. Après le défilé, le Roi, la Reine, les Princes la Princesse, avec les missions, étrangères et l généraux se rendent à la séance du Parlement. : A LA QHAEÏ3BRE On a réalisé un joli tour de force à la Chan ï bre. Ii y a huit jours la salle des séances re: ' 'semblait encore à une écurie ; on a tmvail : d'arraehe-pied et aujourd'hui l'hémicycle a no ' seulement repris son ancien aspect mais enc< > re on a pu le décorer somptueusement, j.. > grands drapeaux belges ont été dressés le Ion " des colonnades, des écussons, aux armoiri; 5 de nos neuf proVinces, alternent avec les a: moiries des nations, alliées. En dessous dt " tribunes du corps diplomatique et du Sénat o ; a aménagé des faisceaux aux couleurs alliée: ' A gauche de la tribune présidentielle on a il [ stallé une estrade pour la reine et les petit ■ princes. i Les tribune^, sont garnies de personnalité : officielles. Dans la tribune ùu i_eiyb diploa\ tique on remarque la présence de M. le mai L qui de Villalobar, ministre d'Espagne, et <3 • M. van Vollenhoven, ministre des Pays Bas. Dans l'hémicycle on entoure le général D t Ceuninck, les sénateurs duc d'Ursel et Cai , pentier, le capitaine Pornier, les lieutenant Crick et Devèze et les auditeurs militaires P< ■ cher ét Pastur, qui sont en uniforme de cair > pag^e. , A 11 h. 50 m. M. Visart, doyen d'âge, or vre la séance, ayant à sa droite M. le prcmie 1 lieutenant Devèze et à sa gauche M. l'auditcu > militaire Pécher, faisant fonctions de seert taire. ; On procède aussitôt au tirage au sort de • délégations qui sont chargées d'aller recevei : les_ Souverains. La délégation chargé de rec« voir le Roi se compose de MM. les sénateur De Becker - Remy, Gappelle, délia Faill d'Huysse, de Kerckhove d'Exaerde, Jos. Lie ' brecht et Empain et MM. les députés Royers Wauwermans, Maenhout, Drion, Gillès de Pé lichy, Gende'bien, Ooms, Rems, Pécher, Segerî Poncelet et Lemonnier La délégation de rete voir la Reine est composée de MM les séna teurs Dubost et Hallet et de MM. les député Claes, Peitern, Boxboux et Helleputte. DISCOURS DE RI. CQOREKIAH M. Cooreman monte alors à la tribune ; i est longuement ovationné et prononce le dis cours suivant " ;i est fréquemment coupé pa de longs applaudissements. «Vous vous rappelez les fières paroles que pro nonça ici le Roi le 4 août 1914. J'ai foi, dit-il en nos destinées, un pays qui se défend ne pé rit pas. (Long aplpaudis.) Des acclamation: enthousiastes accueillent ces paroles. Puis commença la tragédie, il faudra le r-e cul de temps pour en faire l'histoire, pour mar rer l'effondrement des grands empires et L victoire du droit. Nos provinces et nos villes respirent l'uni après l'autre l'air vivifiant des libertés recon quises. (Acclamations.) Bruxelles revoit aujourd'hui au milieu d'ui élan d'entihousiasme indescriptible le roi Al bert. sorti victorieux du défi de 1914. (Longuf ovation.) Messieurs, ma tâche est finie; inul n'eut pi prévoir combien la longueur dé" la guerre de vait rendre difficile la tâche du gouvernement Il dut prendre parfois des responsabilités for midabjes sa-.-s le concours du Parlement L'alimentation d'un peuple réduit au chôma ge, l'assistance aux réfugiés eit aux mutilés le maintien des bonnes relations avec les puis sances alliées ; tout cela sans aucun budget propre; tels étaient les problèmes que nous eûmes à résoudre avec une administration réduite.Le gouvernement a cru de son devoir de permettre a/ui Roi d'adapter la composition dv cabinet aux opportunités nouvelles ; il y avaii un conflit, mais nous avons estimé que nous devions permettre au Roi d'introduire dans lt cabinet des personnalités qui sont restées au pays «t qui sont le mieux à même de connaître sets aspirations. (Appl.) Messieuns, il nous reste à rendre hommas^ au Roi, il a conquis dans le monde entier Jn prestige qui rehausse la nation ; il a conduit ses soldats à la victoire sans oublier un seul instant les souffrances de ceux restés au pays. La Reine Elisabeth s'est penchée sur toutes les douleurs, elle fui d'une mépuissable boiré I pour nos soldats, elle fut leur mèrç, (Ovation interminable. ) Hommage à no® soldats, l'apnée & bien mé-^ rM de la patrie. L» p*y> qu'il» otit peco-nqmj» lr au prix de leur sang leur doit une reconna jS sance éternelle. Nous devons un hommage sa ci al aux jeunes Belges qui se sont évadés 88 territoire occupé, pour s'enrôler dans les ran de l'armée. (Acclamations prolongées.) "• Saluons nos morts, nos mutilés, nos p sonniers, nos déportés. (Appl.) e_ Honneur aux populations du territoire occu rg dont auatre années d'oppression n'ont pu £ g_ battre le courage, qui ont résisté à tout plu .i. que de travailler pour l'ennemi. (Nouvea a. appl.) ie Honneur à ceux qui ont sr uvé nos popui le tions de la famine, l'œuvre du Comité Nat 8 nal restera gravé dans les fastes de notre ]S tion, honneur aux diplomates qui cunt proté la sa mission. é, D'accord avec le Roi le gouvernement a < it cidé de donner à M. Hoover, le fondateur la ommission for Relief in eBlgium», le tre d'ami de la nation belge. Le peuple belge a eu de grands citoye s, qui l'ont sauvé de l'oppression morale, cito re MM. les noms du cardinal Mercier, le bour 'n mestre Max, le président Levie-Morelle,le t tonoier Théodor. le Citons comme un exemple de la vertu n le litaire le nom du général Léman. (Ovation.) t. Exprimons notre reconnaissance et not 53 confiance aux armées des nations alliées, s- France a un titre spécial à notre graltïtuc (Cris; -Vive la France!» longue ovation.) E 111 uous a permi de conserver intactes toutes n " prérogatives gouvernementales. La nation b j1" ge en gardera à la nation française un so Le venir impérissable. 16 Et maintenant nos souhaits de bienven ,, vont au devant du gouvernement national do B la Belgique a besoin pour prospérer au se '? d'une ère de concorde et de paix. , Une nouvelle ovation salue cette péroraisi ® et la séance est supendue à midi et demie. / dehors des sonneries de clairons retentirent/ ;8 entend les acclamations de la foule qui sali l'arrivée du Roi et des troupes. Pendant que M. Cooreman prononce son dii cours l'on entend au dehors les aoclanaatioi de la foule, tandis que de temps en temps a rivent en echo quelques accords des musiqu ij.--.taires qui jouent leurs marches entraîna n tes pour ie défilé dés troupes. Tout ce bruit au dehors vient ponctuer < ,ê façon impressionnante le discours de notre a „ cien premier ministre. s Parmi les députés nous remarquons M. Pédh d'Anvers, en uniforme d'auditeur miilitaii s Devèze en lieutenant d'artillerie, les déput' n Pastur et Snoy, également en uniforme. Dai !r l'hémicycle non voyons le Général de Cé ninck,ancien ministre de la guerre, Max.bour 3 mestre de Bruxelles, le cardinal Mercier < grand apparat. s L'ENTRÉE DES SOUVERAINS Aune heure un huissier annonce: «la Reine e Et aussitôt la Reine fait son entrée accomp gnée du prince de Galles, en uniforme khak e de la princesse Marie-José et du prince Cha •- les, qui porte la tenue du collège d'Eaton. I s Reine tient en mains une gerbe de fleurs, el s'incline devant le cardinal Mercier et .. bourgmestre Max qui viennent d'entrer dai l'hémicycle. Une immense acclamation retentit du haï x en bas de la salle, «Vive la Reine». La Reir r salue-et va prendre place sous le dais; l'ovatic > ne s'arrête que lorsqu'on annonce le Roi 1 Le Roi at le prince Léopold font aussitôt lei s entrée et une nouvelle acclamation «Vive r Roi !» retentit. On agite des mouchoirs,on tr - pigne. s Le Roi serre la main du Cardinal et d e Bourg-mestre Max, puis, monte au fauteuil pr - sidentiel, accompagné de son fils. , De nouvelles acclamations saluent l'emtr* - des- généraux commandant les députations di , armées alliées. Le Roi prie d'abord les représentants de . - nation de s'asseoir, puis il prononce son di 5 cours d'une voix ferme. DISCOURS DU TRONE Messieurs, 1 Je vous apporte le salut de l'armée! Nous arrivons de l'Yser, mes soldats et moi, f travers nos villes et nos campagnes libérées. Et me voici devant .les représentants du pays. Vous m'avez confié, il y a quatre an6, l'arm , de la Nation pour défendre la Patrie en danger; - viens vous rendre compte de mes actes. Je viei i vous dire ce qu'ont été les soldats de la Belgiqu l'endurance dont ils ont fait preuve, le courage - la bravoure- qu'ils ont déployés, les grands résn - tats acquis par leurs effolrts. l Quelles sont les règles qui ont dirigé ma co: duite au cours de cette longue guerre ? . D'une part, remplir, en restant toujours dai . le domaine du possible, la plénitude de nos oblig tiona internationales et sauvegarder 1# prestige ( ! la Nation, devoirs auxquels tout peuple qui vei . être considéré doit rester fidèle; d'autre par ménager le sang de nos soldats, assurer leur bie: être matériel et moral, alléger leurs souffrance Dans la campagne de 1914, les opérations c l'armée belge furent décisives pour permettre ar grandes armées alliées d'arrêter la puissante offei sive allemande sur la ligne où, pendant près de qu; tre ans, elle s'est stabilisée. C'est pendant cette campagne que se joue vér tablement la liberté du monde; la lutte gigai tesque qui se livre en Belgique et en Ftance do décider si, vraiment, c'est désormais l'hégémon allemande qui régira l'humanité. Les nations de l'Entente n'étaient pas égaleiuei prêtes pour soutenir, de toutes leurs for^s, . formidable choo qui allait se produire. Deux d'entre elles seulement, la France et 1 Russie, étaient en mesuire de s opposer sur terr sans grand délai, à l'entreprise des Empires cea traux qu'une longue et minutieuse préparatio avait portés à l'apogée de leur force. A l'armée belge échut le magnifique, mais péri leux destin d'être placée au point où l'état-mai c allemand, sûr de la décision, allait lancer le plu gros et le meilleur de ees forces. Luttant seule pendant deux mois et demi m l'entière profondeur de son territoire, de Liège Anvers, puis d'Anvers & l'Yser, l'armeé belge dJt bord brisa les premières et audacieuses tentative de l'envahisseur, puis, ralentit et modéra lee mot vements du puissant assaillant; elle contribua ei fin, par la longue et l'héroïque bataille qu'elle lirr sur les bords de l'Yser, à l'arrêt définitif des trot pes allemandes. (La Chambra deboxtf toute entière ovationne lonspiemeat.) • : $■' ! ADMIS PAR LA CENSURE gs La campagne de 1915 s'ouvrit eous de meilleu ri- auspices; la Grande-Bretagne créait d« puissant armées et l'Italie apportait son important co pé cours à l'Entente. Quatre grands peuples milit« b- res allaient maintenant lutter contre les Eta centraux. ux Bientôt réorganisé, grâce surtout an patriotisn de cett» jeunesse ardente qui, bravant tous 1 [aj dangers, franchit les frontières pour 6e mettre ai q. ordres de la Patrie, l'armée commença dans 1 a_ tranchées boueuses de l'Yser, dernier rempart c elle avait planté le drapeau national, la garde vij lante qu'elle devait monter, sans trêve, inlassabl ment, pendant près de quatre années, j.. Elle y soutint de nombreux et dure combats poi en maintenir intacte lit possession, attendant p tiemment le jour où il serait enfin possible < sortir de ce6 positions, de battre l'adversaire et < le chasser. as L'année 1918 amena ce jouff tant désiré, f" L'Amérique, nouvel et puissant allié, ayant ajo a" té le poids de son effort grandiose et eathousias' à celui des autres' nations, le formidable adve u" saire chancela. (Applaudissements.) C'est ce moment que l'armée belge choisit. î*e Le 28 septembre, à l'aube, tendant toute se la énergie, elle bondit à l'assaut des lignes ennemii et, d'un seul mais irrésistible et sublême élan, coi 'e quiert cette crête des Flandres qui avait jusqu'i os lors défié les attaques des troupes les plus valei 31- reuses. u- Après ces journées mémorables, elle continu d'attaquer et de poursuivre l'ennemi & côté d< ue armées alliées, jusqu'au jour où celui-ci fut fort nt de se déclarer vaincu. in En "terminant ce court récit de nos opévatioi militaires, je vous dis à tous: Lu Uelgique pei Wi regarder avec fierté la tâche accomplie par so lu armée; au cours de cette lutte sans précédent, l'a: >n mée a fait pleinement son devoir, elle a porté ie un haut degré le prestige national et la réputatio de nos armes ; elle a rendu au monde entier un se: s- vice inestimable. (Longue ovation.) js J'ai un autre devoir à remplir, celui de témoigne r_ des belles vertus militaires des troupes alliées qi 3S ont combattu sur le sol de la Patrie, frateimelh n_ ment confondues avec les nôtres, toutes animét d'un même idéal et d'un même esprit de sacrifie* Honneur aux soldats de la France, de l'Angleteri n_ et des Etats-Unis qui se sont portés à notre si cours! Je m'incline respectueusement devant ceu qui sont morts et qui reposent dans aotire terre jamais sacrée: la Belgique reconnaissante entri . ' tiendra pieusement leur glorieux souvenir. (L'o crie: Vive la France! Vive l'Angleterre! Vive l'i ls mérique!) J~ Honneur aussi à nos morte, à nos glorieux mortt à ceux qui sont tombés face à l'ennemi sur le ;n champs de bataille et devant le peloton d'eiéci tion ; à ceux qui ont succombé dans les fils de fe le long de la frontière hollandaise; à ceux qui or été lâchement a<ssassinés; à ceux qui ont été 111 a.' »■ tyrisés dans les prisons et les camps de concentra 1- tion atroces; à ceux qui sont morts de douleur e i, de misèlre. Tous ont bien mérité de la Patrie. Qu r- leurs noms soient ajoutés à ceux des combattant -a de 1830, à notre Panthéon, là-bas, à la Place de le Martyre ! (Applaudissements.) 'e Messieurs, us . Il me tient à cceur de féliciter le pays occupé d la noble attitude qu'il a gardée sous le joug alî< mand. ri Une première pensée va d'abord aux parents de soldats qui sont demeurés presque sans nouvelle pendant quatre ans et demi. Tandis que les corn , battants des autres armées restaient en oontao avec les leurs et qu'ils puisaient les uns et les aï e" très dans l'entretien d'une correspondance affec tueuse et, au cours des congés périodiques, un ri J1 confort nécessaire, les Belges du dehors et ceu ■ ~ de l'intérieur se sont trouvés séparés par un mu de plus en plus infranchissable. En dépit des ei -c forts ingénieux et admirables de ceux qui, au pi :s ril de leur liberté, te sont appliqués à mainteni de fréquentes relations, la guerre a infligé à no la enfants au front et à leurs parents demeurés a' 3- foyer le supplice prolongé de vivre et de souffri sans savoir oe que la destinée leur réseryait. Ave quelle vaillance tout le peuple belge n'a-t-il pa supporté cette épreuve si longue et si cruelle ! EU devait ajouter chaque jour quelque chose d'aig aux privations matérielles, aux soucis du lende main, aux atteintes de la misère. La multiplicit des œuvres d'assistance, si magnifiquement éclose au fur et à mesure des nécessités, a atténué la ri , gueur d'un pareil régime. On a vu toutes lee olas r® ses de la société, animées d'un même souffle d'en Ie tente et d'affection, se rapprocher intimemen IS pour apaiser les souffrances et les infortunes; le ''' femmes ont montré une fois de plue ce qu'il fau i attendre de leur bonté et de cette intuition qu leur fait découvrir la plaie à panser et la pein à soulager. Les nobles sentiments de solidarit maintinrent dans tout le pays les liens lee plu solides et constituent le témoignage vivant d'un 13 union que l'on ne saurait briser dans l'avenir, lu ^ souffrance noblement partagée et subie d'un cœu ® furme est devenue un patrimoine commun; elle i } maintenu, à travers le temps, dans toute la popfl lation, cette confiance sereine que les évéfflemesttt ont pleinement justifiée. te Messieurs, x On ne comprendrait pas que l'union féconde don i- les Belges ont donné un si admirable exemple pen ^ dant la guerre, fît place dès le lendemain de li libération du territoire, à la reprise de querelle I- stériles. Cette union doit rester une réalité dans le i- circonstances présentes. tt Telle est la raison d'être de la composition dti e nouveau ministère qui a accepté de reprendre, i son point d'arrêt, la tâche ardue aocomplle p«r le it deux cabinets précédents dans des circonst&cow ail e goissantes et avec un patriotisme qui n'o lamai faibli. a Le paya sera heulreux de voîy la représentatioi nationale reprendre conta«t aveo le gouvefnemeu l~ en attendant la date prochaine à laquelle 11 pourri n être ooneulté par la voie électorale après le retoi de ceux qui ont été éloignés du pays par la guer*i t- et après l'accomplissement d«i p3éliaunair*s néces r saires. s L'égalité dans la souffrance et dans l'enduranc a créé des droits égaux & l'expression due aspira r tions publiques. Le gouvernement pfopcwra au: ^ Chambres d'abaisser, dans un accord patriotique ^ les anciennes barrières et de réaliser la consulta ® tion nationale sur la base du suffrage égal pou: i- tous les hommes dès l'âge de la mâturité requi# t- pour l'exeroice des droits civils. » En attendant oette oonsultation, ls Parlemen r #er» appelé à voter une série de lois urgentes qu auront pour but de oonjurer les effets immédiat) ^ k *uen$, epéoialement poj*r apurer Ut - i

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
Dit item is een uitgave in de reeks Le matin behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Anvers van 1894 tot 1974.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Toevoegen aan collectie

Locatie

Onderwerpen

Periodes