L'indépendance belge

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s.n. 1916, 09 Maart. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 06 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/pn8x922g8b/
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L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI Ï ONE PENNY BELGE. CONTINENTÎ 16 CENTIMES (HOLLANDE : 6 CENTS.) TCDOR ST.ELOKDOX B.C. U. LONDRES, JEUDI 9 MARS 1916. ABONNEMENTS: |g MOIS! i? IHELLINGI:| Conservation rat LE PROGRÈS. TELEPHONE: CITY 3960. TE1.EPH.: j 238-75. lt AN. 32 SHILLINGS. ' LA SITUATION. Jeudi, midi. Les nouvelles de Verdun restent bonnes. Il ressort des deux derniers communiqués que l'ennemi a renouvelé hier ses attaques contre le centre et les deux flancs, l'effort principal restant dirigé contra les positions de la rive gauche de la Meuse. * Après un bombardement d'une amndo intensité, il a lancé d'importantes foroes d'infanterie à l'attaque de Bethinoourt mais il fût repoussé avec des pertes sanglantes. Dans le secteur adjacent, c'est-à-dire dans le Bois des Corbeaux (que les Allemands avaient occupé la veille avec une partie du Bois de Cumières), une contre-attaque française les a obligés d'abandonner la plus grande partie des positions conquises dont ils ne détiennent plus que l'extrémité orientale. Les Français gardent solidement les crêtes des hauteurs boisées pour la possession desquelles la lutta se poursuit. L'ennemi semble viser surtout, dans ses attaques an nord-ouest de Verdun, la voie ferrée Verdnn-Châlons, qui ' se trouve à dix kilomètres en arrière des positions françaises et qu'il voudrait bien pouvoir atteindre par ses gro3 projectiles.Dans le centre, une nouvelle attaque allemande contre les positions à l'est du fort de Douaumont a échoué, malgré le formidable bombardement qui l'avait précédée. Par contre, la redoute dans le Bois d'Hardauinont que les Al-! lemands avaient conquise puis reperdue a été réoccupée par eux et est destinée à | changer de mains plus d'une fois encore. Enfin, sur le flanc droit français, en Woevre, un duel d'artillerie d'une vio-| lence extrême se poursuit. I II semble bien, comme le dit le séna-K.teur Humbert dans le "Journal," que B l'ennemi compte surtout sur l'effet de sa 1 grosse artillerie pour venir à bout cl'un E> adversaire qui lui est supérieur en I science et en bravoure, et les officiers I français racontent que les Allemands 1 sont aussi prodigues en obus de gros ca-i libre, en "305" notamment, que lis I Français en "75," et que nos ennemis E sont aussi largement pourvus en grosse E artillerie qu'en canons de campagne ! Dan3 différents autres secteurs du 1 front les Français ont fait preuve d'une certaine activité. En Champagne, à l'est de Maisons de Champagne, ils ont repris les éléments de tranchées conquis par l'ennemi l'avant-veille et s'y sont maintenus malgré une contre-attaque allemande.Dans la Haute-Alsace, à l'est de Sep-pois, les Français ont également réoccupé les éléments de tranchées quo îr--Allemands leur avaient enlevés le 12 février dernier. Enfin, une escadrille d'aviateurs français, composée de 16 appareils, est allée bombarder la gare de Metz-Sablons, où des dégâts importants ont été occasionnés. Les nombreux prisonniers allemands qu'on continue de faire un peu partout sont d'accord pour dire que leurs officiers leur avaient affirmé que l'attaque, contre Verdun était le dernier "grand effort" qu'on leur demanderait; que 'es lignes françaises allaient être enfoncées, la marche sur Paris reprise et la paix conclue rapidement. Aux troupes envoyées contre Verdun mémo on disait qu'elles allaient cueillir des lauriers faciles, que l'artillerie leur préparerait le chemin de telle façon qu'elles ne trouveraient plus aucun obstacle devant, elles. Aussi la rage de certains prisonniers contre les officiers qui les ont ainsi déçus est elle grande. Interrogés sur les pertes subies,- lo prisonniers disent que certains régiments allemands ont dû être reconstitués à deux reprises pour remplir les vides et que la départ du Kaiser pour Berlin a découragé tout le monde, .ce départ indiquant la faillite de l'entreprise de Verdun. D'autre part, on dit le Rronprinz très abattu; il comptait sur la prise de Verdun peur obtenir le bâton de maréchal et maintenant que ses espoirs sont déçus et qu'il voit ses beaux projets s'effondrer, il a perdu beaucoup de sa jactance et de son assurance. Chaque jour maintenant nous apporte la nouvelle .d'un nouveau succès russe. L'cœupation, par nos Alliés, du port de Eizehj sur la Mer Noire, est "une j étape nouvelle et importante sur la route de Trébiîonde, et le grand-duc menace maintenant le principal port turc do la Mer Noire par l'est et par le sud. Nous aurons l'occasion de revenir de-| main sur la signification des " victoires rdsses en Arménie et sur la haute portée de la campagne d'Arménie. | On a signalé hier l'apparition, dans l ia Mer du No'rd.d'une flotte allemande qu'on dit forte de cinquante unités, accompagnée de chalutiers armés, de sous-; marins et de denx Zeppelins se dirigeant vers l'ouest-. tJne escadre de cinq navires aurait été rue, d'autre part-, a hauteur d'Ymuid&n, passant à toute vitesse. Ces apparitions remontant à lundi et aucune action'nav&hs -n'ayant ét>5 signalée jusqu'à cette heure, il faut en conclure que les Allemands n'avaient pas sérieusement l'intention ni de rechercher un combat quo la flotte anglaise est impatiente de livrer, ni de se forcer tin chemin à travers la, Manche. Toute cette activité de la part de nos enrtemis est dictée par des raisons politiques plutôt que militaires. L'emprunt lancé il y a quelques jours s'annonce comme devant être un échec retentissant et la chute précipitée du mark, qui perd actuellement 29 pour cent et qui va bientôt dépasser le niveau le plus bas qu'il ait jamais atteint, est, une preuve éloquente de la déchéance financière de nc.s ennemis. Aux chiffrés si intéressants fournis par 1a Chambre des Communes par M. Balfour, au sujet de l'activité de la flotte britannique depuis le début de la guerre, il y a lieu d'ajouter aujourd'hui ceux port moins intéressants fournis par M. Bonar Law sur l'importance des colonies allemandes conquises à ce jour et dont on trouvera le détail plus loin. La superficie totale des territoires conquis atteint 750.990 milles carrés, ■oit plus de 1,200,000 kilomètres carrés ! LA BELGIQUE INDOMPTABLE. L'a passé tragique. La Belgique, plus peut-être que n'importe quelle nation de l'Europe, a grandi dans la douleur des siècles d'op pression. L'histoire du peuple belge est celle d un long et douloureux martyre, "e la lutte tragique, ininterrompue. P°u>\ liberté. Il a connu toutes les agonies, c'est-à-dire toutes les affres des nominations étrangères. Presque chacune ces grandes nations conquérantes, dans le cours des âges, y sont venues essayer leur puissance et ieurs cruautés, a Belgique, sans cesse convoitée, fut •l proie^ de presque tous les vautours couronnés du passé. Aux plus sombres Roques de l'histoire européenne, à tra-V'1 ie3 tourmentes civiles et religieuses Ju ^onde, elle est l'éternelle victime sur aqttelle les^ passions s'acharnent. Empe-^uit, impératrices, rois, reines de l'Oc-i' en^' y compris les princes de l'Eglise, i 113 porte-glaive, les porte-sceptre, 'pite-fere, y installèrent leur domi-ek 'eur fanatisme. Son destin ri il* 6 se. m®'er aux plus grandes tragé--s continentales et le sang de ses en- j ' « ,n a Pas cessé de couler. ffîn-rtf'V' e"e eu<' gravir te pîus san-i " 3 calvaires, si ses implacables cj0,"|iea?x arrachèrent tour à tour âffibeaux de vie, si les dominations oriia qu'elle eut à subir — plus uses les une?, que les autres—lui dé-à: grands coups de becs féroce*?, lo ccèut et les entrailles, jamais la Belgique n'a pu être complètement domptée. Malgré tout, à travers tout, 1e peuple belge est resté un peuple libre et indépendant. S'il a connu la déprimante et douloureuse fatalité des oppressions, s'il a teujeurs été trompé et volé, le souffle prométhéen qui anime son âme lui a fait connaître-en même temps les nobles et viriles ivresses des révoltes légitimes. Aucune domination étrangère, aucuue tyrannie, aucune tortura physique et morale, n'ont pu étouffer en lui son amour inextinguible pour la liberté. La Belgique a pu être souvent envahie, écrasée, torturée, meurtrie, agonisante, mais toujours elle est restée indomptable.Un peuple indomptable. Le Belge pént mourir, il ne se soumet jamais! C'est la gloire éternelle de ce petit peuple d'avoir gardé intact, à travers les plus dramatiques vicissitudes, sous les coups do massue de la force brutale, le sentiment profond, farouche, du Droit, de la Justice, do l'Honneur. Chaque fois qu'il eut à subir l'oppression par le fer, par le feu, par le sang et la mort, il s'est redressé lotit ensanglanté, mais fier et libre, et chaque fois il a déconcerté ses oppresseurs par le réveil subit, inattendu, de ses énergies profondes. Chaque fois, il est sorti grandi de l'épreuve et, comme le phénix symbolique renaissént éternellement de ses cendres, il e resstirgi vivant,'toujours vivant, sur les ruines fumantes du sol natal ! En faca de l'envahisseur et de l'oppresseur, le peuple belge n'a jamais cessé do Juttor. Il n'a jamais failli, il n'a jamais éte soumis-. Pendant que pèse sur lui le joug étranger, il souffre en silence, mais ne fléchit pas. Un jour vient cependant où, sous le fardeau des souffrances accumulées, tout à coup sa colère éclate terrible, désespérée, vengeresse, victorieuse, et il chasse alors par delà les frontières l'ennemi stupéfait et déçu dans ses ambitions rapaces. Ce fut le sort piteux et mérité de tous ceux qui, abusant de la force brutala et tyt*annique, grands ou petits conqué-ranta, dominateurs de tout acabit, ne purent comprendre que le peuple belge est le peuple le plus indépendant de la terre pour la raisCn bien claire qu'il a la conscience droite et le cœur honnête et que sa haine séculaire pour l'oppresseur est une conséquence logique, naturelle, de sa droiture et de son honnêteté. La conscience est cette fafoulié qui permet de comprendra le plus nettement possible la loi morale, de discerner le droit et lo devoir. C'est de cette faculté de la conscience que naît le sentiment de la responsabilité et que se forme l'idéal delà liberté. C'est cet idéal de liberté, né do sa conscience morale, qui inspire et anime le peuple belge. Et c'est pourquoi la Belgique n'a jamais cté une nation d'esclaves et qu'elle ne le sera jamais. Le Belge ne connait pas îa servilité. Dans l'horreur des événements qui l'accablent, son fier sentiment de liberté reste en éveil. C'est dans l'éclair de ce sentiment qu'il sent grandir en son cœur les grondements de lu révolte libératrice. L'aveu dv bonrreau. C'est en Belgique que se peut vérifier cette vérité, à savoir qu'une nation est une entité spirituelle qu'aucuns barriere ou contrainte physique ne peut détruire. La nation belge a toujours survécu, en effet, à la domination étrangère. 11 en îut ainsi dans te passé. Il en est ainsi dans le présent. L'Allemagne, son oppresseur actuel, — ie plus infâme de ses oppresseurs ! — a déjà pu s'en rendre compte en partie. Le gouverneur général tenton, le triste von Bissing, responsable du meurtre do miss Caveli et de tant d'autres victimes, a déjà pu faire l'expérience de Viridomptabilitc naturelle de îa Belgique. L'exécuteur des basses œuvres $ïn Kaiser, décontenancé par l'attitude méprisante des populations belges qu'il tient sous le joug, n'a-t-il pas fait l'aveu qu'il ne pouvait comprendra leur mentalité, ajoutent que l'on ne pouvait rien en tirer do bon... Déprimé pat- l'avilissante méthode allemande, habitué à vivre parmi les populations d'Outre-Rhin asservies, passives domestiquées, masses compactes de chair à canon, troupeau aveugle se laissant conduire à la boucherie, peut-il comprendre un peuple ayant par-dessus tout le sens de la liberté, en même temps que celui de la dignité humaine? Nèn, il ne peut entrer daii3 sa mentalité qu'il incarne aux yeux des populations belges l'abomination allemande, c'est-à-dire 1a Crime.-L'homme, le fonctionnaire qui représente une nation qui, comme l'Allemagne d'aujourd'hui, a perdu tout sens moral et oppose îa force an droit, à la justice, à îa liberté, à l'honneur, ne peut en effet comprendre les Sentiments d'une nation dont l'idéal moral est si éloigné de îa barbarie teutonne qu'elle éprouve une insurmontable répulsion pour ce qui, de près ou de loin, en rappeîio la honte. Les tachss ineffaçables. Or, — èt cela non plus, von Bissing ne le peut comprendre ! — désormais, tout Belge de ca nom voit sur chaque uniforme allemand, comme sur chaque papier, affiche ou avis, portant le sceau de la Kommandantur, les éclabOussures du sang des soldats blessés ou morts et celui des martyrs belges. Les traces de ce sang-là sont aussi ineffaçables que celles qui souillaient les mains criminelles de lady Macbeth dans le vieux drame shakespearien. Ce sang cri vengeance! C'est que les souffrances d'un peuple opprimé retombent toujours en malédictions sur ses oppresseurs. C'est là un des effets immédiats de la justice immanente. Les nationalités sont des âmes collectives sensibles dont les sentiments, les idées, les énergies, forment un puissant réservoir de magnétisme. Malheur à ceux qui, profanant brutalement, imparement, les domaines intimes de cette âme nationale, y font naître le courant magnétique de la haine! Pendant des générations, pendant des siècles, ce magnétisme de haine circulera dans les fibres les'plus secrètes de cette âme nationale.Une haine sacrée. C'est ainsi que l'Allemagne a allumé dans l'âme du peuple belge cette même haine sacrée qui, au XVIe siècle, aux temps les plus sombres du règne sinistre de Philippe II, sut provoquer les actions les plus héroïques, les plus nobles. De même qu'alors, le sang des martyrs criait vengeance aux quatre coins de la patrie pantelante, de même aujourd'hui, la même cri monte des profondeurs ensanglantées du sol natal envahi. Il est fait, ce cri de douleur et de colère, de toutes les voix clés morts. Les justiciers d'autrefois, les enfants insoumis, indomptés de la Flandre et de îa Wallonie sont toujours là. L'esprit ardent et vengeur de leurs ancêtres les anime. Qu'ils soient en pays occupé, guettés par l'œil implacable de îa loi martiale, ou qu'ils se trouvent dans les rangs de l'armée, parmi les soldats des tranchées, auprès de leur Roi, le plus brave et le plu3 loyal des rois de ce siècle, toujours face à l'ennemi barbare, les fila de Flandre et de Wallonie pensent à la revanche du pays enchaîné, saignant et en ruines. Ils gardent îa vision de toutes les larmes, do toutes les souffrances, celle des ba tailles sanglantes, celle des hommes, des femmes, des enfants sacrifiés, martyrisés, celle de tous les morts dont les voix leur parlent de revanche. Et ils écoutent ces voix obscures et désormais saintes qui leur parlent en même temps de courage et d'endurance, qui leur disent de ne pan oublier, car l'oubli des victimes innocentes lâchement massacrées, l'oubli des héros tombés pour la cause commune, est un coupable oubli et qui ressemble à une lâcheté ou à une trahison... Et parfois, dans le douloureux silence de leur cœur, en les écoutant comme l'écho plaintif et fier de lointaines réson-nancas ancestrales, il leur semble, à tous ces fils de Flandre et de Wallonie, que l'esprit du légendaire Thyl Ulenspiegel revit en eux et que les cendres de tous les morts aimés — et qui doivent être vengés — se mettent à battre magiquement sur leur poitrine, comme si elles étaient l'âme de la terre souffrante et immortelle de la Patrie indomptable! JEAN DELVILLE. LETTRE DU BRÉSIL. (De notre correspondant.) Rio, février 1916. Les Alliés, et la Belgique en particulier, viennent de perdre un ami, un très grand ami, sincère et dévoué, M. José Verissimo de Mattos, vioe-président de la "Ligue brésilienne pour les Alliés." Il vient de mourir d'une congestion cérébrale, en pleine activité intellectuelle, sur îa brèche, peut-on dire. En face de îa propagande allemande sourde, intéressée, fait à prix cl'or et de promesses, il s'était dressé, lui, fils intellectuel de l'Europe occidentale, comme le champion désintéressé et enthousiaste du bon droit, combattant pour l'honneur, au grand jour, sans compromis ou trêve. José Verissimo n'avait pas cinquante-neuf ans quand îa mort le surprit. Né au Porà, dans îe nord du Brésil, il fit ses études à Rio. Jeune encore, il fit un voyage en Europe; il savait le français et l'anglais comme sa langue maternelle. Da bonne heure il fut professeur et journaliste. Ses premiers ouvrages furent consacrés à l'étude sociologique' de sa terre natale, l'Amazonie. Fruit d'un patriotisme ardent, les "Scenas da vida amazonica" et la "Pssca do Amâzonas" révélèrent à la capitale brésilienne tout l'enchantement et la poésie do îa vie amazonienne, dans les forêts et sur les fleuves. Mais la profonde culture européenne de José Verissimo le destinait à être avant tout, un critique littéraire, le premier de son temps et, peut-être, de l'histoire littéraire de son pays. Cette culture remarquable lui servit à la fois à faire connaître davantage la vie intellectuelle de l'Europe 'et à détacher dans le passé national certaines figures injustement reléguées au second plan. Dans ses "Etudes brésiliennes" il révéla des qualités maîtresses de critique, un esprit supérieur, incisif, judicieux, plein de justice et de sincérité, A l'aube de la République, il se montra partisan du nouveau régime au Brésil et indiqua, dans son "Education nationale," le chemin à suivre pour la formation dos générations à venir et spécialement pour l'éducation de ia femme. Alors commença une nouvelle phase de sa vie littéraire; après la restauration du passé national, vient la critique contemporaine. Ecrivain de talent et plein de 'prestige, il prêta sa plume à la "Noticia" pour la politique extérieure, et. au "Jornai do Commercio" pour la critique littéraire. De là les immortelles études publiées en séries, la "Revista Litteraria," où il se montra 1e Faguet et le Brunetière du Brésil actuel. A côté des éloges inconditionnels que re-'cueillaient alors les moindres productions littéraires, quel contrasta ne représentait pa3 la critique sévère, pro- ;onde et juste de José Verissimo? Que le mécontents, que d'ennemis no suscita->elle pas ? Professeur à l'Ecole Normale de Rio, membre de l'Académie Brésilienne de Lettres, éloigné des intrigues de la po-itique, toujours modeste et simple de mise, son prestige et son autorité ne Srent que s'accroître au cours de ce9 dernières années. C'est au milieu de ces occupations et de la préparation de son 'Histoire Littéraire" que le surprit la grande guerre. L'invasion de la Belgique sut sur José Verissimo une influence décisive. Par sa culture anglo-française, je s voyages d'étude sociale dans le sud lu Brésil (où se dresse le péril allemand ), par son esprit tout épris d'idéal >t de justice, 1914 devait bouleverser sa frêle nature et hâter sa fin; une dernière phase s'ouvre pour cette existence si noble et si pleine... "L'abstention devant >e grand drame historique, dit le "Jor-aal do Commercio," lui semblait de la couardise morale et intellectuelle." Il ;e jeta dans la "Ligue pour les Alliés" ju'il soutint de son souffle puissant. Il >e battit par îa pensée, par la parole et sar la plume; il ne connut ni compati otes, ni amis; il no vit que la justice ït les intérêts supérieurs de l'humanité. Dans 1' "Imparcial," dans le "Jornal do Uommercio" iî publia des pages sublimes. Le jour de la fête du Kaiser, peu le jours avant sa mort, il écrivit un bloquent réquisitoire contre le germanisme, il se montra plus nationaliste, plus atin, plus humain que jamais; c'était ion chant du cygne ! Il terminait par ces mots qui seront son testament intellectuel et moral : "Je ne voudrais pas avoir i. repousser un mouvement instinctif i'éloignement à l'égard do ceux qui tolèrent cette violation insolente de notre civilisation. C'est peut .être une faiblesse, mais une faiblesse dont je me fais gloire, car, grâce à elle, je ne suis point lu parti des violateurs du droit et de l'humanité et je n'en ai jamais été !" Comme dit lo philosophe ancien: Il stait homme et rien de ce qui est humain ne lui fut étranger. Que sur cette tombe qui vient de s'ouvrir une pensée de la Belgique reconnaissante, se joignant au Brésil en deuil, vienne comme une couronne de justice et de paix, la seule qu'ait jamais ambitionnée ce grand cœur si loyal et ïincère ! C. — A l'ancien ministre du Brésil, M. Graça Aranha, actuellement délégué de la Ligue brésilienne pour les Alliés en Europe, nous présentons nos sincères condoléances. Cet émanent avocat et académicien brésilien fut un des plus aotifs auxiliaires de la propagande pro-aîliée de M. José Verissimo, il perd également en lui un ami très dévoué. LA VIE DE PARIS. Paris, 4 mars. La gara du Nord avait vu, aux premiers mauvais jours de la guerre, passer les réfugiés d'Arras, de -la Marne, de l'Oise, pauvres troupeaux apeurés qui fuyaient les hordes barbares. Je me souviens encore des visages ravagés, des yeux hagards de tous ces malheureux dont la détresse matérielle était poignante, mais dont î'c-ffroi tragique, extériorisé par tout leur être, disait plus que les vaines paroles, les visions d'horreurs auxquelles ils échappaient.Les mères farouches serraient contre elles leurs petits, demeuraient comme en état de défense, prêtes à faire fac» à d'invisibles ennemis. Les vieux, abîmés dans leur douleur, paraissaient prendre le monde à témoin de leur chagrin d'avoir tant vécu. Les tout-petits eux-mêmes, ceux qui ne craignent rien parce qu'ils ne connaissent pas îe mal, montraient leurs frimousses inquiètes et s'aggripaient peureusement à la jupe maternelle. Ah, le lamentable tableau!... Quel peintre en brossera toute l'angoisse et toute îa tristesse? Bien différent est celui des réfugiés de Verdun, qui, depuis plusieurs jours, débarquent sur les quais de la gare de l'Est. Ah! les braves gens.- comme ils sont |7ètES aanéSt I No» 69

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